Alain Delon : hommage et souvenirs...
© Inthemoodforcinema.com. Remise de la palme d'or d'honneur à Alain Delon, le 19 mai 2019
© Inthemoodforcinema.com. Master class d'Alain Delon au Festival de Cannes, le 19 mai 2019
© Inthemoodforcinema.com. Première de la pièce de théâtre Love Letters
© Inthemoodforcinema.com. 2013, Alain Delon lors de la projection au Festival de Cannes, de Plein soleil, en version restaurée
Alain Delon de retour au théâtre et au cinéma en 2013
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Alain Delon à l'honneur à Locarno
Exclusivité: Alain Delon et Mireille Darc réunis à l'écran?
Je vous en dirai plus dans quelques jours sur cette mystérieuse vidéo mettant en scène Mireille Darc et Alain Delon visible en exclusivité sur In the mood for cinema. En ne désespérant (toujours) pas, un jour peut-être, de pouvoir transmettre mon scénario qu'il a inspiré à l'intéressé (à bons entendeurs...), je vous laisse découvrir ces deux monstres sacrés dans cette vidéo inédite... Alors, Mireille Darc et Alain Delon à nouveau réunis, cette fois à l'écran, après "Sur la route de Madison" au théâtre? Qu'en pensez-vous?
Autres articles consacrés à Alain Delon sur inthemoodforcinema.com :
Retrouvez également les critiques des films suivants:
La Piscine », « Borsalino », « Le Guépard », « Monsieur Klein », « Le Cercle rouge », "Le Professeur", "Plein soleil"
Critique de pièces de théâtre avec Alain Delon:
”Alain Delon...et moi” : un spectacle de et avec Stéphane Dolivet
Contrairement à ce que le début du titre de cet article a peut-être pu vous laisser croire, il ne s'agit pas là d'un énième épisode de mes pérégrinations scénaristico-delonesques pour qu'Alain Delon lise enfin le scénario qu'il m'a inspiré (en incurable utopiste, je passe quand même à nouveau le message ...:-)) même si vous l'aurez compris "Alain Delon et moi" c'est une autre longue histoire. Vous savez à quel point j'apprécie l'acteur et le rôle éminent que ses films ont joué dans la naissance de ma passion pour le cinéma. Je vous en ai d'ailleurs parlé à maintes reprises (voir plus bas les liens vers tous mes articles consacrés à Alain Delon) et il y a peu de temps encore lors de l'inoubliable projection cannoise du "Guépard" restauré. Je ne pouvais donc pas ne pas évoquer le spectacle de Stéphane Dolivet (cf le titre et le résumé) que je n'ai pas encore vu mais que j'irai bien entendu voir à la rentrée, je vous en parlerai évidemment ensuite.
En voici l'alléchant résumé:
Dans les coulisses d´un tournage, un figurant en smoking attend son tour de passer devant une caméra pour quelques secondes que tout le monde oubliera, il confie au public pourquoi demain tout va changer pour lui : Alain Delon, le vrai, a surgi dans sa vie alors que Delon, celui des films, est son point de repère depuis l´enfance. Sincère ou mythomane, il raconte « son » Alain Delon, mêlant leurs histoires respectives dans une trajectoire qui les rapprochent ou les opposent. On pénètre ainsi dans la chambre des souvenirs: les enfants que nous avons été, nos pères, nos rêves abandonnés ou manqués, et nos mères bien sûr… Tandis que les fantômes de celluloïd et autres âmes se rappellent à nous, tous se retrouvent dans Le Cercle Rouge. Une histoire entre théâtre et vérité où un fil invisible se tisse entre une star de cinéma et un inconnu.
Informations pratiques:
Un spectacle de et avec Stéphane DOLIVET
Dès le 20 AOUT 2010 les vendredi et samedi à 21h00, le dimanche à 17h00
L´ATELIER THEATRE DE MONTMARTRE, 7 RUE COUSTOU 75018 PARIS
(voir n°s de réservation sur l'affiche ci-dessus)
Autres articles consacrés à Alain Delon sur inthemoodforcinema.com :
Critiques de :
« La Piscine »
« Borsalino »
« Le Guépard »
« Monsieur Klein »
« Le Cercle rouge »
"Le Guépard" (critique du film, vidéos d'Alain Delon et Claudia Cardinale lors de la projection du film en version restaurée au dernier Festival de Cannes)
Avant-première : Alain Delon sur Orange ciné géants « Dans mon cinéma »
Ce lundi 5 octobre, à 20H40, sur Orange Ciné géants sera diffusé l'épisode 1 d'une série de documentaires intitulés « Dans mon cinéma », des documentaires dans le cadre desquels des personnalités du septième art commentent des extraits de leur propre filmographie et des extraits de films qu'ils ont en grande partie choisis. Le premier épisode de cette série est consacré à Alain Delon et réalisé par Raymond Vouillamoz. Ses propos sont recueillis par Dominique Warluzel.
Vous n'êtes pas sans savoir que l'acteur en question est pour partie à l'origine de ma passion pour le cinéma et surtout un grand nombre de chefs d'œuvres dans lesquels il a joué (« Monsieur Klein » de Losey, « La Piscine » de Jacques Deray, « Le Cercle rouge » et "Le Samouraï" de Jean-Pierre Melville, « Plein soleil » de René Clément, « le Guépard » de Luchino Visconti, "Rocco et ses frères" du même Luchino Visconti, "L'Eclipse" d'Antonioni, "La Veuve Couderc" de Pierre Granier-Deferre...) à tel point que j'ai écrit un scénario de long-métrage dont le rôle principal est écrit pour Alain Delon. A bon entendeur... L'histoire de ce scénario est d'ailleurs presque un vrai film, je vous la raconterai un jour...
Lorsqu'Orange, avec qui Inthemoodforcinema.com avait un partenariat pour le 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville (18 d'entre vous ont ainsi remporté des pass pour le festival grâce à Orange et inthemoodforcinema.com), m'a proposé de visionner ce documentaire en avant-première j'ai évidemment été tout de suite enthousiaste !
Ce qui m'étonne toujours, c'est à quel point les avis sont tranchés lorsqu'il est question d'Alain Delon. On l'adore ou on le déteste. Il séduit ou il insupporte. Il joue subtilement avec son image dont certains sont malheureusement dupes, et dans laquelle lui-même sans doute se retrouve parfois enfermé, isolé. Et moi j'ai ces images à jamais gravées dans ma mémoire : celle du 25ème Film Policier de Cognac dont il était l'invité d'honneur et dont j'étais membre du jury de cinéphiles. Là, lors d'une soirée, à deux mètres de moi, un Delon jovial et rieur, loin de l'image à laquelle on le réduit parfois, un Delon autour duquel se formait un cercle de respect mais aussi de convoitise (dans lequel se situaient des réalisateurs connus que je ne citerai pas qui semblaient alors prêts à tout pour lui parler comme des vassaux avec leur roi). Et puis il y a cette autre image, inoubliable, des 60 ans du Festival de Cannes d'un Alain Delon ému aux larmes rendant hommage à Romy Schneider (une vidéo que vous pouvez voir sur mon autre blog "In the mood for Cannes"). Des images aussi du grand acteur de théâtre qu'il est également : dans "Variations Enigmatiques", « Les Montagnes russes », « Sur la route de Madison », « Love letters ». Et puis tant d'images de cinéma...
Il est intéressant d'entendre l'acteur évoquer sa filmographie mais aussi revenir sur des moments clefs de sa carrière et sur les personnalités qui l'ont marqué. Le seul bémol concerne la durée du documentaire : 52 minutes beaucoup trop courtes pour évoquer une telle carrière, 52 minutes qui donnent l'impression d'un survol au goût d'inachevé. Cet entretien n'en est pas moins passionnant, l'acteur s'exprimant rarement sur sa carrière, et encore plus rarement sur celle des autres, nous permettant de découvrir un cinéphile passionné, un homme sensible et charismatique, nostalgique et mélancolique, même "passéiste" comme il se définit lui-même, à fleur de peau, touchant, mais aussi un homme avec des prises de position pas forcément politiquement correctes qui se dévoile sans jamais être impudique.
Pour ceux qui comptent regarder le documentaire, je vous conseille d'arrêter votre lecture ici... Pour les autres en voici un résumé...
Le premier extrait (« Deburau » de Guitry-1951) le bouleverse d'emblée de même que le dernier, un extrait de « La fin du jour » de Duvivier (1939) qui le fait « pleurer à chaque fois ». L'un comme l'autre évoquent la passion pour ce « plus beau métier du monde » qu'est le métier d'acteur mais aussi la solitude de l'acteur.
Il n'est pas moins ému quand il s'agit de revenir sur sa propre filmographie. Il commente ainsi sept extraits de ses propres films. Il commence par « Plein soleil » de René Clément dont il dit que c'est pour lui le plus grand réalisateur mais surtout le plus grand directeur d'acteurs, et pour lequel il semble éprouver une admiration sans bornes. Il précise également qu'il devait au départ interpréter le rôle que Maurice Ronet jouera finalement et que, malgré son jeune âge (24 ans alors), il avait réussi à convaincre Clément (et d'abord sa femme...) de le faire changer de rôle. Pour ceux qui n'ont pas encore vu « Plein soleil » dont la direction d'acteurs est effectivement remarquable je vous le recommande vivement.
Le deuxième extrait est une scène de « La Piscine » de Jacques Deray avec Romy Schneider, des images qu'il dit ne pas pouvoir revoir sans être bouleversé, chaque film et évidemment celui-ci, étant pour lui « une tranche de vie ».
Le troisième extrait est un extrait du premier des 28 films qu'il a produits : « « L'Insoumis » d'Alain Cavalier, dont le sujet (La Guerre d'Algérie) était, pour l'époque, audacieux et engagé, un film inspiré de l'histoire vraie de l'avocate Gisèle Halimi enlevée par l'OAS.
Le quatrième extrait nous présente la fin de « Deux hommes dans la ville » de Giovanni dans lequel Delon jouait face à celui qui l'appelait « Le Môme » et qu'il admirait tant : Jean Gabin. Il explique comment il a lui-même mis en scène la fin du film, d'ailleurs admirablement réalisée, une scène qui fait entrevoir toute l'horreur d'une condamnation à mort ( et dont la force semble en contradiction avec les propos de Delon sur la peine de mort dont il est dommage qu'il ne les ait pas davantage explicités, des propos avec lesquels je ne suis pas d'accord mais qui prouvent néanmoins à quel point l'acteur reste « insoumis », une qualité finalement louable dans un milieu cinématographique au discours souvent très formaté) .
L'extrait suivant est un extrait de « La Veuve Couderc » de Granier-Deferre (1971) , une scène qui est selon Delon « une des plus belles scènes d'amour non charnelles » de l'histoire du cinéma. Sa relation avec Signoret était faîte « de respect et d'admiration mutuels ». Elle lui apprit « la qualité des silences et des regards ».
Evidemment il ne pouvait pas non plus ne pas choisir un extrait du « Samouraï » de Melville, l'occasion pour lui de revenir sur le sens du détail du cinéaste, et il ne pouvait pas non plus faire l'impasse sur « Le Guépard » de Visconti. A cette occasion, il avoue que Burt Lancaster est le seul acteur face auquel il fut intimidé. Pour lui Visconti était avant tout « un esthète ».
S'il est parfois arrivé à Alain Delon de commenter sa propre carrière je l'ai plus rarement entendu évoquer celles des autres, c'est à mon avis l'intérêt de ce documentaire. Il faut voir avec quelle émotion il regarde « Marylin Monroe, « mythe universel » dans un extrait d' « Asphalt jungle » (« Quand la ville dort ») de John Houston, Marylin qu'il n'a jamais rencontrée ou avec quel émoi il évoque la fin du film lorsque Sterling Hayden rentre mourir avec ses chevaux, une fin qui lui fait penser à la manière dont il aimerait mourir.
Il revient aussi sur sa définition de l'acteur. Pour lui un comédien est quelqu'un qui a la vocation, qui apprend le métier, qui devient comédien. Il cite ainsi en exemple Belmondo et Huster. Pour un acteur, il s'agit en revanche d'un accident comme ce fut le cas pour lui, pour Gabin ou Ventura. « L'acteur vit, le comédien joue ».
Il a également choisi un extrait de « La Grand Illusion » de Jean Renoir, « un des plus grands films de l'histoire du cinéma », qu'il commente et notamment la scène du « petit navire », « scène d'anthologie » entre Dalio et Gabin.
Si Delon admirait Gabin, Garfield (inoubliable dans « Le Facteur sonne toujours deux fois » de Tay Garnett) était pour lui son « Dieu », le plus grand acteur dont il admire la modernité du jeu, avec Lancaster et Brando avec lequel il regrette de n'avoir jamais joué ( « Le jour où Marlon partira je serai mort cliniquement » disait-il avant la mort de ce dernier). Quant aux réalisateurs, Melville, Clément, Visconti forment pour lui le trio remarquable.
Lauren Bacall et Ava Gardner traversent aussi ce documentaire trop court pour évoquer toute sa carrière mais qui permet d'en envisager l'impressionnante étendue et le nombre de chefs d'œuvre qui l'ont jalonnée.
J'en profite aussi pour vous recommander le très beau livre de photos et de témoignages signé Philippe Barbier consacré à Alain Delon et Romy Schneider intitulé "Ils se sont tant aimés".
Articles liés à Alain Delon sur inthemoodforcinema.com :
”Les montagnes russes” : pour voir un Alain Delon inédit
Les Montagnes russes d’Eric Assous, avec Alain Delon et Astrid Veillon,
Théâtre Marigny ;
De mémoire de delonophile, je me souvenais l’avoir vu poignant, bouleversant (notamment dans « Variations énigmatiques » d’Eric Emmanuel Schmitt, à ce jour mon plus beau souvenir de spectatrice de théâtre : un texte brillant que je me lasse pas de relire-et que je vous recommande vivement !- pour un acteur alors au sommet de son art…dans un rôle ambigu, un personnage inoubliable ) , je me souvenais l’ avoir vu susciter et interpréter toutes les palettes de l’émotion à l’exception d’une seule : l’humour . Un regard mélancolique et captivant, une aura indéniable, un charisme de monstre sacré du cinéma, un regard qui vous happe dans des profondeurs d’émotion eh oui, et pourtant… l’interprète inoubliable de Visconti, Verneuil, Losey, Clément et tant d’autres n’avait jamais fait rire… Je le soupçonnais pourtant d’être très loin d’être dénué d’humour, me souvenant l’avoir vu rire aux éclats lors du festival du film policier de Cognac 2002, là, à deux mètres de moi,(j’étais alors membre d’un jury de cinéphiles) lors d’une soirée organisée par le festival, où il arriva tel un fauve majestueux, impérial et admiré, imposant un silence respectueux et moi n’en croyant pas mes yeux d’être assise si proche de celui qui m’avait fait aimer le cinéma de « la piscine » au « cercle rouge » à « M.Klein », tous ces chefs d’œuvre qui jalonnent cette carrière exemplaire. Alors non pas qu’il n’y parvenait pas mais on l’apprécie dans le mystère, dans l’indicible comme dans « Le Samouraï », dans ces films où il n’a pas besoin de parler pour être, ou de démontrer pour montrer. C’est donc un des intérêts des « Montagnes russes » de nous montrer Alain Delon drôle, humain (trop humain ?), interprétant un personnage presque pitoyable, et le spectateur presque déçu d’y croire là encore, là aussi… Eh oui Alain Delon peut être humain nous qui le croyions surhumain. La pièce vaut aussi le déplacement pour la remarquable interprétation et l’énergie incontestable d’Astrid Veillon…
Sandra.M