"White lightnin'" de Dominic Murphy (Hitchcock d'or du Festival du Film Britannique de Dinard 2009): en salles mercredi prochain
En octobre dernier, au dernier Festival du Film Britannique de Dinard, un film divisait les festivaliers "White Lightnin'" de Dominic Murphy. Difficile en effet de rester indifférent devant ce film extrême, radical et hypnotique qui a également reçu le prix de la meilleure photographie du festival (voir mes commentaires en bas de cet article). Je ne le recommanderais pas... même pas pour sa (sublime) photographie. Si vous y allez quand même, évitez de manger avant et mieux vaut avoir le coeur bien accroché (j'avoue avoir plusieurs fois baissé les yeux).
Voilà mes courtes impressions sur ce film écrites en octobre dernier, en direct du Festival du Film Britannique de Dinard:
Cette deuxième journée a commencé très fort avec « White Lightnin' » de Dominic Murphy avant la projection duquel le directeur du festival, Hussam Hindi, est intervenu pour évoquer son coup de cœur pour ce film et pour prévenir les âmes sensibles de s'abstenir (rangez vos sarcasmes, je suis restée...malgré tout :- ))... « White Lightnin' » c'est en effet une plongée dans l'enfer des pensées désordonnées, vengeresses et surtout démentes de Jesco White qui, de séjours en maisons de redressement et en asiles de fous, entrecoupés de leçons de danse sur de la musique country, forge sa folie meurtrière et sanglante ; un rythme démentiel, névrotique, saccadé et frénétique, qui imprègne la forme de ce film hypnotique, sans concessions au politiquement correct (à moins justement, qu'il ne le soit, à force de ne pas vouloir l'être à tout prix...), à la bande sonore très étudiée et réussie avec une voix off qui se voudrait ironique et décalée, à l'interprétation irréprochable mais dont la maîtrise formelle (oui, d'accord, Dominic Murphy a un univers et sait brillamment le démontrer) ne parvient pas à me faire oublier la vacuité du fond qui pour moi importe, quand même, beaucoup. Un film dont on dira sans doute, que c'est un coup de poing, d'un côté, qu'il est grotesque de l'autre (avec tous les excès caractéristiques d'un festival) et le plaisir (même pas coupable) de voir certains spectateurs aigris outrés m'auraient (presque) fait pencher du côté des premiers. Demain soir ce sera au jury de trancher...