Sur le tournage de "Sur les rails", le premier film d'Alexandre Coffre avec François Damiens
Avant-hier, grâce à Cinefriends (que je remercie à nouveau) j'étais invitée sur le tournage de "Sur les rails", un thriller et le premier film d'Alexandre Coffre dans lequel François Damiens incarne un petit avocat dont la vie bascule à la découverte d'une valise pleine de cocaïne. Ces rails-là n'ont donc rien de ferroviaire... L'acteur avait déjà interprété un rôle plus dramatiqe dans "La famille Wolberg". On le retrouvera également prochainement dans "L'Arnacoeur" de Pascal Chaumeil dans lequel il est remarquable (et qui, rien que pour ça, mérite déjà le déplacement). Font également notamment partie de la distribution: Pascale Arbillot et Gilles Cohen. Une production Quad films dont le tournage a débuté le 4 janvier 2010 et qui s'achevait hier.
C'est sous les arcades tranquilles, majestueuses et romanesques (et en l'occurence enneigées) du Palais Royal que le rendez-vous est donné, le tournage ayant lieu dans le cadre doré du Grand Véfour, joyau de l'arti décoratif du XVIIIème siècle où officie le célèbre chef étoilé Guy Martin. Le restaurant est fermé le vendredi et peut ainsi être loué pour divers évènements dont des tournages. Celui de "Sur les rails" est "programmé" pour durer de 18H à 6H du matin.
J'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion d'assister à des tournages: long-métrage et surtout courts-métrages et même téléfilm la première fois suite à un concours de nouvelles organisé par Arte dont j'avais gagné le premier prix qui consistait à pouvoir assister au tournage de "Mata Hari" avec Maruschka Detmers et Bernard Giraudeau, mais le rythme du téléfilm en question n'avait rien à voir avec celui d'hier même si celui-ci était réalisé par Alain Tasma, un des meilleurs dans ce domaine.
8 heures de travail pour 2 minutes de film à l'écran, une scène clef du film. L'atmosphère est studieuse, presque recueillie mais plusieurs membres de l'équipe ont pris le temps de nous recevoir et de nous expliquer le déroulement du tournage, je les en remercie également. Je ne me lasse pas d'admirer ce travail d'orfèvre choral, la minutie de la préparation qui en l'espèce consiste en partie à éviter les reflets, la salle du Grand Véfour étant encerclée de miroirs. Je ne peux m'empêcher de repenser à des critiques cinématographiques professionnels croisés dans divers festivals qui se vantèrent devant moi de s'endormir à des projections ou qui se délectaient de leurs bons mots (ou en tout cas ce qu'ils considéraient comme tels) au mépris total (et pour eux là aussi délectable) de ce travail titanesque. Sans doute y éprouvent-ils une certaine jubilation à détruire en une heure et deux lignes ce que d'autres ont fait à des dizaines en plusieurs jours... même si les films restent (enfin parfois certes peu de temps à l'affiche) et les critiques passent.
Pour cause d'exiguïté du lieu, nous n'avons pu assister au tournage de la scène, une scène de repas qui s'annonce assez réjouissante et qu'il me tarde de voir sur les écrans, ainsi que François Damiens "l'acteur qui ne se prend pas pour un acteur" comme "on" nous l'a précisé, ce que nous avons pu constater. Ainsi, après nous avoir été présenté, avouant d'emblée sa timidité, François Damiens nous a demandé où nous allions et spontanément suivis au café d'à côté pour "boire une bière" , devant les membres de l'équipe médusés de le voir quitter le plateau où il était censé joué une minute plus tard. Une escapade de courte durée, ce dernier ayant été illico rattrapé pour revenir sur le tournage.