Festival Paris Cinéma (épisode 2) : Vidéos et résumé de la Master Class de la pétillante Jane Fonda à la Filmothèque
Hier après-midi avait lieu le deuxième grand événement de ce Festival Paris Cinéma 2010, après l’ouverture avec Woody Allen : la master class de Jane Fonda. La petite rue Champollion où se trouve la Filmothèque du Quartier Latin et où se déroulait la master class a connu hier une fébrilité inhabituelle. C’est dans une petite salle chaleureuse et intime sous le regard bienveillant d’un portrait warholien de Marylin que s’est ainsi déroulée cette master class. Jane Fonda est arrivée avec… sa silhouette longiligne, son regard pétillant et… son petit chien dans les bras, accompagnée de son compagnon avant de s’asseoir aux côtés de Fabrice Leclerc, rédacteur en chef de Studio CinéLive qui a dirigé l’interview. En quelques secondes le ton était donné : celui d’un humour décapant, d’un regard lucide et souvent ironique sur le milieu du cinéma (et surtout sur elle-même !), d’une véritable interaction avec le public et d'une énergie débordante. Une actrice aussi généreuse, malicieuse que talentueuse dotée d’une franchise salutaire et d’un humour et d’une bonne humeur communicatifs qui semblait réellement heureuse d’être là mais aussi une actrice engagée qui surtout ne veut pas être mise dans une case, elle a bien raison tant elle est unique et inclassable. Un moment rare. Une comédienne dans tous les (bons) sens du terme, s’inquiétant malicieusement de la lumière, ironisant sur son compagnon, demandant des nouvelles de son chien pendant la master class, passant du Français (qu’elle parle impeccablement) à l’Anglais. Jane Fonda a tourné avec les plus grands ( Cukor, Vadim, Penn, Pollack, Losey, Pakula, A.Penn…), le sujets ne manquaient donc pas.
Dans les vidéos ci-dessous (10 vidéos seront bientôt en ligne, vous en trouverez la première partie ci-dessous), vous l’entendrez parler (toujours avec beaucoup d’humour) du film qu’elle tourne actuellement en France et de ses partenaires dans le film, de Roger Vadim, de Marlon Brando, d’Alain Delon, du cinéma français, du cinéma américain, de son père Henri Fonda, de ses engagements contre la guerre au Vietnam… et de bien d’autres sujets. Je vous conseille vraiment de les regarder ! Pour le reste en voici un petit résumé ci-dessous :
Jane Fonda a d’abord évoqué le film qu’elle tourne actuellement en France, précisant qu’elle l’avait accepté sans lire le scénario (pour les acteurs !), un film sur la vieillesse a-t-elle précisé. Elle est ensuite revenue sur ses débuts disant qu’elle était devenue actrice « par hasard », qu’elle ne voulait pas être actrice mais qu’elle ne savait pas quoi faire pour gagner sa vie. Elle a également dit toute son admiration pour son père Henri Fonda que ce soit « en tant qu’acteur, être humain ou peintre », son père avec qui elle a tourné dans « La Maison du lac ». Elle a ainsi évoqué les difficultés pour monter le film car « personne ne voulait d’un film avec un couple de vieux » et c’est finalement ce film qui a permis à Henri Fonda d’obtenir un Oscar à la toute fin de sa carrière. Elle a ensuite évoqué Cukor pour qui elle a, selon elle, tourné « dans de mauvais films ». Elle a ensuite parlé de « Barbarella », film pour lequel elle était le « troisième choix après Brigitte Bardot et Sophia Lauren ». A la question sur les raisons pour lesquelles elle accepte un rôle, avec beaucoup d’humour … et d’honnêteté elle a répondu : « parfois c’est le scénario, parfois c’est le besoin d’argent qui fait accepter un film », « Ce que j’aime au cinéma c’est qu’on n’est pas seuls ». A propos de sa filmographie dans les années 80 : « Je manquais de foi, j’ai décidé d’arrêter. Je voulais être activiste tout le temps. J’étais tellement malheureuse que je ne pouvais plus continuer à jouer. C’est difficile quand on a mon âge de recommencer ». Sur une question sur ce qu’elle aime dans le cinéma Français, elle parlé de Truffaut, de Lelouch (citant « Un homme et une femme »), de Simone Signoret, de Renoir (citant « La Règle du jeu »). Quant à Hollywood selon elle « il y a de moins en moins de bons films car ils prennent de moins en moins de risques. C’est maintenant la télévision qui prend des risques ». Le cinéma est loin d’être toute sa vie : « J’ai autre chose dans la vie : j’écris des livres, j’ai un ami, j’ai un chien, je voyage, je milite… ». Elle a enfin évoqué la guerre du Vietnam, notamment la photo qui avait fait scandale (celle où elle posait sur un char anti-missiles vietnamien) disant que c’était à l’époque « un manque complet de jugement » qu’elle « regrette énormément. » Pour tout le reste de son engagement qui a parfois été (mal) interprété comme de l’anti-américanisme elle dit avoir été « très contente d’avoir fait ça ».
Si vous n’avez pas ou assister à la master class, sachez que vous pourrez retrouver Jane Fonda ce soir, au MK2 Bibliothèque pour la Projection en sa présence de « Klute » d'Alan J. Pakula le dimanche 4 juillet à 19h30 et regardez les vidéos ci-dessous !
LES FILMS AVEC JANE FONDA PROJETES DANS LE CADRE DU FESTIVAL
Barbarella, Roger Vadim
- Le Cavalier électrique, Sydney Pollack
- Les Félins, René Clément
- Julia, Fred Zinnemann
- Klute, Alan J. Pakula
- La Maison du lac, Mark Rydell
- On achève bien les chevaux, Sydney Pollack
- Les Poupées de l’espoir, Daniel Petrie
- La Poursuite impitoyable, Arthur Penn
- Le Retour, Hal Ashby
- La Rue chaude, Edward Dmytryk
- Le Syndrome chinois, James Bridges
- Tout va bien, Jean-Luc Godard, Jean-Pierre Gorin
Renseignements pratiques : http://www.pariscinema.org/fr/programmes-2010/invites/invites.html
FILMOGRAPHIE DE JANE FONDA ET RECOMPENSES
Oscar :
1970 : nomination en tant que meilleure actrice, On achève bien les chevaux
1971 : meilleure actrice, Klute
1978 : nomination en tant que meilleure actrice, Julia
1978 : meilleure actrice, Le Retour
1980 : nomination en tant que meilleure actrice, Le Syndrome chinois
1982 : nomination en tant que meilleure actrice de soutien, La Maison du lac
1987 : nomination en tant que meilleure actrice, Le Lendemain du crime
Golden Globes :
1961 : actrice au meilleur potentiel
1971 : meilleure actrice dans un film (drame), Klute
1972 : actrice mondialement favorite
1977 : meilleure actrice dans un film (drame), Julia
1978 : actrice mondialement favorite
1978 : meilleure actrice dans un film (drame), Le Retour
Autres
1984, Emmy Awards, The Dollmaker
Filmographie
1960 : La Tête à l'envers (Tall Story) de Joshua Logan : June Ryder
1962 : La Rue chaude (Walk on the Wild Side) d'Edward Dmytryk
1962 : Les Liaisons coupables (The Chapman Report) de George Cukor
1962 : L'École des jeunes mariés (Period of Adjustment) de George Roy Hill
1963 : Dans la douceur du jour (In the Cool of the Day) de Robert Stevens
1963 : Un dimanche à New York (Sunday in New York) de Peter Tewksbury
1964 : Les Félins de René Clément : Melinda
1964 : La Ronde de Roger Vadim
1965 : Cat Ballou d'Elliot Silverstein
1966 : La Poursuite impitoyable (The Chase) d'Arthur Penn
1966 : La Curée de Roger Vadim
1966 : Chaque mercredi (Any Wednesday) de Robert Ellis Miller
1967 : Pieds nus dans le parc (Barefoot in the Park) de Gene Saks
1967 : Que vienne la nuit (Hurry Sundown) d'Otto Preminger
1968 : Histoires extraordinaires, sketch Metzengerstein de Roger Vadim : la comtesse Frederica
1968 : Barbarella de Roger Vadim : Barbarella
1968 : On achève bien les chevaux (They Shoot Horses, Don't They?) de Sydney Pollack
1971 : Klute de Alan J. Pakula
1972 : Tout va bien de Jean-Luc Godard, Jean-Pierre Gorin
1972 : F.T.A de Francine Parke
1973 : Steelyard blues d'Alan Myerson
1973 : Maison de poupée (A Doll's House) de Joseph Losey
1973 : We Can't go Home Again
1976 : L'Oiseau bleu (The Blue Bird) de George Cukor
1977 : Touche pas à mon gazon (Fun with Dick and Jane) de Ted Kotcheff
1977 : Julia de Fred Zinnemann
1978 : Le Retour (Coming Home) d'Hal Ashby
1978 : Le Souffle de la tempête (Comes a Horseman) d'Alan J. Pakula
1978 : California Hôtel (California Suite) d'Herbert Ross
1980 : Le Cavalier électrique (The Electric Horseman) de Sydney Pollack
1979 : Le Syndrome chinois (The China Syndrome) de James Bridges
1980 : Comment se débarrasser de son patron (Nine to Five|9 to 5) de Colin Higgins
1981 : La Maison du lac (On Golden Pond) de Mark Rydell
1981 : Une femme d'affaires (Rollover) d'Alan J. Pakula
1984 : Les Poupées de l'espoir (The dollmaker) de Daniel Petrie (TV) : Gertie Nevels
1985 : Agnès de Dieu (Agnes of God) de Norman Jewison
1986 : Le Lendemain du crime (The Morning After) de Sidney Lumet
1987 : Leonard Part 6
1989 : Old Gringo de Luis Puenzo
1990 : Stanley & Iris de Martin Ritt
1990 : Mandela in America
1994 : A Century of Cinema
2002 : Searching for Debra Winger de Rosanna Arquette (documentaire)
2005 : Sa mère ou moi ! (Monster-in-Law) de Robert Luketic
2007 : Georgia Rule de Garry Marshall
Tell Them Who You Are (produit en 2004, pas de date de sortie annoncée)
Autobiographie
Jane Fonda, Ma vie (traduit de l'anglais (États-Unis) par Marie-Hélène Dumas). Paris : éditions Plon, 2005. 590 pp.-[48] pp. de pl., 24 cm. ISBN 2-259-20281-0. Titre original : My life so far.
Ma sélection Paris Cinéma du jour :
Aujourd’hui, ne manquez pas « Klute » d’Alan J.Pakula, à 19H30, au MK2. Vous pouvez également assister à l’avant-première de « L’Age de raison » de Yann Samuell, à 19H, au Gaumont Opéra Capucines, présenté par le réalisateur et en présence de la comédienne Sophie Marceau. Par ailleurs, la compétition débute aujourd'hui avec le film roumain "If I want to whistle, I whistle" de Florin Serban. (à 21H, au mk2 Bibliothèque).
A suivre: mes critiques des deux excellents films vus hier: "Amore" de Luca Guadagnino et "Les Amours imaginaires" de Xavier Dolan.
Commentaires
C'est une chance inouïe d'avoir découvert votre blog!
votre générosité est précieuse Merci d'avoir transmise cette master class
Plus qu'une master class ...une bien jolie rencontre loin des clichés
Bien à vous
Lou iseult
merci beaucoup pour cette belle rencontre partagée grâce à vous !
Je suis heureuse aujourd'hui de constater que Jane Fonda est toujours aussi intelligente, généreuse et je la découvre ici drôle et pétillante !
que du bonheur
@Lou Iseult: Merci pour votre message qui fait bien plaisir... En effet c'était une très belle "rencontre"...
@Sylvie: "pétillante" est effectivement un mot qui lui convient très bien. Cette heure en sa compagnie a passé beaucoup trop vite. Un beau moment.