Critique de QUANTUM OF SOLACE de Marc Forster à 20H45 sur France 2
Après « Casino Royale », un James Bond particulièrement jubilatoire et réussi à tous points de vue (scénario, action, montage, jeu, réalisation…) qui avait fait l’unanimité et qui était aussi le premier dans lequel Daniel Craig interprétait 007 (qui lui aussi avait fait l’unanimité après avoir pourtant suscité une vive polémique lorsqu’on avait annoncé qu’il succéderait à Pierce Brosnan), je me suis donc précipitée dès son premier jour de sortie (inhabituellement un vendredi) voir ce « Quantum of Solace » qui en est en quelque sorte la suite, pour savoir s’il serait à la hauteur du précédent et pour voir comment ce dernier allait assouvir sa soif de comprendre et surtout de vengeance.
Trahi par Vesper Lynd (Eva Green) dans « Casino Royale », la jeune femme qui l’aimait qui fut forcée à le trahir, James Bond (Daniel Craig) est en effet décidé à traquer ceux qui ont forcé Vesper à agir ainsi. Bond est alors conduit sur la piste de Dominic Greene (Mathieu Amalric), homme d’affaires impitoyable et pilier d’une mystérieuse organisation nommée « Quantum ». Il croise alors la route de la belle et pugnace Camille (Olga Kurylenko) qui cherche à se venger elle aussi. Greene veut ainsi prendre le contrôle de l’une des ressources naturelles les plus importantes au monde en utilisant la puissance de l’organisation et en manipulant la CIA et le gouvernement britannique. Afin de déjouer le sinistre plan de Greene, Bond doit alors absolument garder de l’avance sur la CIA, les terroristes et même M (Judi Dench qui l’incarne ici pour la sixième fois) qui veut l’empêcher d’assouvir son désir de vengeance.
Ce 22ème volet de la saga James Bond a suscité une attente à la hauteur de la réussite et de l’engouement pour le précédent volet dont il est la suite, l’intrigue commençant en effet une heure après la fin de « Casino Royale ». Ce volet pourra être compris sans problèmes par ceux qui n’ont pas vu le précédent, il aura néanmoins davantage de sens et de saveur pour les autres.
Comme ce titre n’aura pas manqué de vous intriguer, précisons d’abord que « Quantum of Solace » vient d’une nouvelle de Ian Fleming et que cela signifie dans le contexte du film qu'une relation ne peut être sauvée que si la confiance est restaurée entre les deux parties, "Quantum" signifiant quantité et "Solace" consolation. Quantum of Solace fait par ailleurs ici référence à deux éléments : tout d'abord au fait que Bond cherche à se consoler de la mort de Vesper, et ensuite à Quantum, l'organisation criminelle à laquelle il est confronté et qu'il va devoir combattre.
Comme toujours avec James Bond, cela commence par des cascades époustouflantes qui font crisper les mains des spectateurs sur leurs fauteuils et qui maintiennent leurs yeux écarquillés rivés à l’écran. C’est en Toscane, à Sienne, que débute ce dernier volet et le montage nerveux, efficace nous captive (capture même) d’emblée. C’est un Bond au cœur brisé qui laisse entrevoir ses fêlures, mais aussi plus violent et glacial qui use et abuse de son « permis de tuer », qui réapparaît auquel Daniel Craig apporte une dureté, une intensité, une classe et à côté duquel les précédents acteurs l’ayant incarné font bien pâle figure. Malgré sa violence, ses failles qui l’humanisent, son avidité de vengeance et sa solitude (même la fidèle M doute de lui) suscitent notre empathie de même que le personnage de Camille guidée par une blessure que seule la vengeance semble pouvoir soigner. Leurs désirs de vengeance et leurs deux personnalités blessées se heurtent et se font intelligemment écho.
Certains seront sans doute décontenancés par ce James Bond qui a perdu certaines caractéristiques qui contribuaient à sa spécificité : il n’utilise (temporairement) plus ou si peu de gadgets, a perdu son flegme et son humour britanniques, et se rapproche davantage de Jason Bourne que du héros de Ian Fleming. Il a aussi su s’adapter à l’époque complexe dans laquelle il vit : le méchant n’est plus un monstre sanguinaire qui veut dominer le monde interprété par un acteur au physique patibulaire et au jeu grandiloquent mais il prend ici les traits du Français Mathieu Amalric dont un simple regard suffit à faire comprendre la détermination haineuse. Il est aussi confronté à de nouveaux ennemis et aux maux de son époque dont l’environnement et les ressources naturelles deviennent un enjeu capital et parfois une trompeuse façade de générosité pour criminels et personnages cupides. James Bond confirme donc son entrée dans une nouvelle ère amorcée par « Casino Royale ».
On assiste ainsi à une véritable surenchère : dans les scènes d’action (leur nombre et leur aspect spectaculaire), dans le nombre de plans, mais aussi dans le nombre de lieux, James Bond nous embarquant ainsi en Italie, en Autriche, à Haïti, en Bolivie, en Russie et en ville aussi bien qu’en plein désert. C’est aussi d’ailleurs pour cela qu’on se rue dans les salles à chaque nouveau volet : pour ce voyage auquel il nous invite, il nous emmène ailleurs dans tous les sens du terme et de ce point de vue aussi ce James Bond est particulièrement réussi.
La BO innove elle aussi puisqu’elle est pour la première fois interprétée par un duo, en l’occurrence formée par Alicia Keys et Jack White (des White Stripes). Marc Forster (« A l’ombre de la haine », « Neverland », « Stay ») qui succède à Martin Campbell est quant à lui un réalisateur efficace et appliqué même si la profusion de plans et d’angles de prise de vue nous égarent parfois.
Le seul vrai bémol : c’est certainement le scénario (pourtant de nouveau cosigné Paul Haggis notamment réalisateur de « Collision » et scénariste de « Million Dollar Baby » mais aussi coscénariste de « Casino Royale ») plus léger que celui, il est vrai si dense et riche en rebondissements, de « Casino royale » mais il en faudrait plus pour bouder notre plaisir et pour que je ne vous recommande pas ce nouveau volet, transition réussie et nécessaire vers de nouvelles aventures peut-être moins sombres, dont une scène remarquable sur un air de Tosca mérite, à elle seule, le détour.
BONUS - Critique de "Skyfall" de Sam Mendes
« Skyfall » est le 23ème James Bond, lequel célèbre ce mois-ci ses 50 ans au cinéma (déjà), le troisième James Bond incarné par Daniel Craig après « Casino Royale » en 2006 et « Quantum of Solace » en 2008 qui nous a habitués à ce nouveau James Bond plus tourmenté, plus sombre, plus viril, plus glacial, plus humain, s’écartant du personnage du svelte dandy au sourire ravageur et carnassier aussi collectionneur de gadgets que de James Bond girls. Sixième acteur à incarner le célèbre héros de Ian Flemming, Daniel Craig est aussi à mon avis le meilleur (après Pierce Brosnan, Sean Connery, Roger Moore, Timothy Dalton, George Lazenby), en tout cas celui qui a apporté le plus d’épaisseur, de séduction brute, et de complexité au personnage. J’en attendais donc beaucoup de ce troisième Bond avec Daniel Craig, d’autant que c’est pour la première fois Sam Mendes qui se charge de la réalisation, réalisateur notamment du chef d’œuvre (et j’emploie toujours ce terme avec parcimonie) « Les Noces rebelles ».
Premier plan : la silhouette de Bond apparaît, obscure, dans l’ombre. Tout est dit. Sam Mendes abusera d’ailleurs un peu de cette image.
Cette fois, tout commence par la mort de Bond (Daniel Craig), tué par Eve (Naomie Harris), un autre agent. Une liste d’agents infiltrés se retrouve entre de mauvaises mains, et ces derniers sont dangereusement exposés. Pour couronner le tout, le MI6 est attaqué et M (Judi Dench) doit faire déménager l’Agence. Son autorité est remise en cause par Mallory (Ralph Fiennes), le nouveau président de l’ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. C’est donc une nouvelle fois vers Bond (dont vous vous doutez bien qu’il ne peut mourir, a fortiori au début) que M va se tourner. Ce dernier va devoir agir dans l’ombre pour retrouver et mettre hors d’état de nuire le mystérieux Sylva (Javier Bardem), à l’origine de cette double menace, intérieure et extérieure, dont est victime le MI6…
Cela commence comme toujours ou presque par une poursuite spectaculaire, époustouflante, haletante et captivante, cette fois à Istanbul, mais qui, pour une fois, au lieu de laisser un Bond triomphant le laisse pour mort, tué par une de ses consoeurs. C’est donc vivant (évidemment, comme « demain ne meurt jamais », Bond non plus) mais affaibli que nous le retrouvons. Il doit même repasser les tests validant ses qualités d’agent auxquels il échoue d’ailleurs. Bond, comme c’était déjà amorcé dans « Casino Royale », et plus que jamais, n’est donc plus le héros invincible et insensible, flegmatique, des premières adaptations néanmoins, s’il meurt ici, c’est pour mieux renaitre.
L’histoire de ce nouveau Bond est en effet celle d’un retour aux sources puisque, pour la première fois, est évoquée son enfance. Bond n’est donc pas une sorte de machine de guerre mais un être de chair et de sang, construit par une blessure d’enfance. Après un périple qui le mènera d’Istanbul à Shanghai en passant par Londres, c’est donc dans sa terre natale écossaise que nous le retrouverons, dans un paysage abandonné d’une tristesse d’une beauté étrangement envoûtante.
La sublime photographie est signée Roger Deakins et donne au film cet aspect mélancolique, dans la lande écossaise mais aussi à Shanghai ou Macao avec les reflets des néons et des lumières phosphorescentes ( avec des plans remarquables entre Wong Kar Wai et Hitchcock dans "Fenêtre sur cour") dans une tour de verre ou encore dans un temple transformé en casino et somptueusement illuminé.
Terminée aussi la guerre froide, Bond s’adapte désormais au monde moderne qui l’entoure et après le Chiffre (Mads Mikkelsen) et le Français Mathieu Amalric, il se retrouve confronté à un hacker redoutablement ironique et sans pitié incarné par un Javier Bardem décoloré car tout James Bond qui se respecte a évidemment son méchant qui n’est néanmoins plus un monstre sanguinaire qui veut dominer le monde interprété par un acteur au physique patibulaire et au jeu grandiloquent mais ici, comme James Bond d’ailleurs dans « Quantum of Solace », un homme assoiffé de vengeance. Cela donnera d’ailleurs lieu à un face à face savoureux…et à une révélation qui le sera tout autant.
Si les 2H40 passent allègrement, si c’est du divertissement de haute voltige qui ravira autant les inconditionnels de Bond que les amateurs, si Craig demeure le meilleur Bond, ce « Skyfall » souffre néanmoins d’un scénario (John Logan ici à la rescousse du tandem Neal Purvis-Robert Wade ) parfois trop léger. L’intrigue tient en une ligne et est moins sophistiquée que celle de « Quantum of Solace » et surtout de « Casino Royale » et la psychologie des personnages féminins (la française Bérénice Marlohe a néanmoins une belle scène mêlant peur et arrogance) n’atteint pas celle de Vesper dans « Casino Royale ». D’ailleurs, la vraie dame de cœur, et finalement la vraie James Bond girl est ici M. écartelée entre sa loyauté envers Bond et celle envers sa mission qui prime comme toujours sur tout le reste et la rend souvent intraitable.
Ce James Bond marque aussi le retour de l’Aston Martin B25 et le retour de Q (sous les traits du jeune Ben Whishaw). Plutôt que de recourir à des gadgets sans cesse plus sophistiqués et à une surenchère, s’inspirant de « Dans la mort aux trousses » qui avait renouvelé la course poursuite (auparavant toujours dans des lieux étroits et sombres), c’est dans l’immensité d’un paysage désert, armé d’un seul fusil et de son imagination débordante, que s’achève ce Bond.
« Skyfall » est avant tout un hommage à James Bond, celui qui meurt, et même fait table rase du passé, pour mieux renaitre. Ce James Bond austère est porté par la musique ensorcelante d’Adèle (quel générique hypnotique et admirable) mais aussi par une photographie mélancolique, crépusculaire et somptueuse, l’interprétation mêlant élégance et dureté de Daniel Craig, l’humour de retour par petites touches, qui en font un divertissement remarquable malgré les dialogues parfois assez pauvres ( on se souvient avec regret de la joute verbale entre Bond et Vesper dans « Casino Royale » et de leur duel sensuel) et malgré un scénario perfectible (certaines scènes manquent d’émotion alors qu’elles auraient pu s’y prêter, Mendes se concentrant davantage sur l’action et alors que « Casino royale », décidément le meilleur Bond, alternait intelligemment les scènes d'action pure, de suspense -aussi bien dans les scènes d'action que celles de poker, véritable combat intellectuel-, et de romance).
Vous l’aurez compris : ce « Skyfall », malgré ces quelques réserves, vaut néanmoins le voyage et sait, comme toujours, nous faire attendre avec plus d’impatience encore le prochain, après ce Bond qui passe de l’ombre à la lumière, tue le mythe pour mieux le faire renaitre.
Critique de "Casino royale" de Martin Campbell
Hier soir France 2 diffusait « Casino royale » de Martin Campbell. L'ayant déjà vu deux fois, cette troisième immersion dans l'univers de James Bond pour la première fois incarné par Daniel Craig, n'en a pas été moins palpitante. Et que n'a-t-on pourtant pas entendu lors de ce choix et lorsqu'il a été annoncé qu'il succèderait à Pierce Brosnan, un choix (après plus de 200 comédiens auditionnés !), il est vrai, plutôt osé tant son physique et son jeu contrastent voire tranchent avec ceux de ses prédécesseurs : Pierce Brosnan, Sean Connery, Roger Moore, Timothy Dalton, George Lazenby. Sixième à incarner James Bond depuis 1962, Daniel Craig est le premier à sortir du personnage du svelte dandy au sourire ravageur et carnassier, aussi collectionneur des gadgets dernier cri que des James Bond girls.
James Bond (Daniel Craig donc) qui vient d'obtenir le double zéro, c'est-à-dire le permis de tuer, doit ici affronter le puissant banquier privé du terrorisme international, surnommé Le Chiffre (Mads Mikkelsen). Pour le ruiner et démanteler son immense réseau criminel, James Bond doit le battre lors d'une partie de poker au Casino Royale. C'est la très mystérieuse et sublime Vesper (Eva Green), attachée au Trésor britannique qui l'accompagne afin de veiller à ce qu'il prenne soin de l'argent britannique avec lequel il va jouer. Mais rien ne va se passer comme prévu, James Bond va en effet devoir faire face à une situation qui va le rendre inhabituellement vulnérable...
Ce 21ème James Bond est l'adaptation du premier opus écrit par Ian Fleming en 1953 et son adaptation signe aussi le vrai retour à l'univers de Fleming. Rien à voir donc ici avec la version parodique de 1967 également intitulée « Casino Royale ».
Dès les premiers plans nous sommes plongés dans un univers brutal, au rythme effréné, aux scènes aussi spectaculaires que trépidantes avec dès le départ une course poursuite avec paroxysme sur grue vertigineuse puis une seconde dans un aéroport. Changement de décor avec l'arrivée au Casino Royale du Montenegro après une jouissive joute verbale entre Bond et Vesper.
Ce film est une réjouissance et une surprise continuelles d'abord avant tout dues au scénario de Robert Wade et Neal Purvis magistralement réécrit par Paul Haggis (notamment scénariste de « Million Dollar baby » et « Mémoires de nos pères », réalisateur de « Collision » et « Dans la vallée d'Elah ») alternant intelligemment les scènes d'action pure, de suspense (aussi bien dans les scènes d'action que celles de poker, véritable combat intellectuel), de romance mais aussi les décors aussi exotiques les uns que les autres des Bahamas à Venise.
C'est un Bond, à la fois amoureux et donc vulnérable mais aussi plus violent, viril et glacial, plus sombre et plus musclé qui use de son « permis de tuer ». Daniel Craig lui apporte une dureté, une intensité, une classe inédites et à côté de lui les précédents acteurs l'ayant incarné font bien pâle figure. Certains seront sans doute décontenancés par ce James Bond qui a perdu certaines caractéristiques qui contribuaient à sa spécificité : il n'utilise (temporairement) plus ou si peu de gadgets, a perdu une partie son flegme et son humour britanniques (même si les dialogues et le détachement dont il sait toujours faire preuve dans les situations les plus dramatiques ou face à M sont particulièrement savoureux), et se rapproche davantage de Jason Bourne que du héros de Ian Fleming dans ses précédentes adaptations même si la situation le fera évoluer vers davantage de raffinement. Il a aussi su s'adapter à l'époque complexe dans laquelle il vit, l'ennemi n'étant plus le bloc soviétique, fin de la guerre froide oblige, mais les financiers du terrorisme international. On assiste ainsi à une véritable surenchère : dans les scènes d'action (leur nombre et leur aspect spectaculaire), dans leur violence (Bond est soumis à la torture), dans le nombre de plans, mais aussi dans le nombre de lieux, James Bond nous embarquant ainsi aux Bahamas, en République Tchèque, à Venise, à Madagascar, en Ouganda, au Montenegro. C'est aussi d'ailleurs pour cela qu'on se rue dans les salles à chaque nouveau volet : pour ce voyage auquel il nous invite, il nous emmène ailleurs dans tous les sens du terme et de ce point de vue aussi ce James Bond est particulièrement réussi.
Mais le principal atout qui sans doute ralliera ceux qui juste-là étaient allergiques à son univers, c'est le duo qu'il forme avec Vesper, un duel sensuel qui apporte beaucoup de piquant à l'intrigue, et plus d'humanité au personnage de Bond, aussi brutal soit-il. Mystérieuse, impertinente, voire arrogante mais aussi vulnérable, Vesper lui ressemble trop pour qu'il lui reste insensible. Certaines scènes rappellent ainsi certains drames romantiques parmi les meilleurs ( la musique rappelle celle d' « Out of Africa » et les dernières scènes à Venise font penser à « Titanic » ) et contrebalancent ainsi cette nouvelle brutalité. Et cette alliance du romanesque avec l'univers sombre et brutal de ce James Bond donne un résultat aussi étonnant que détonant, à la fois moderne et complexe à l'image de Bond et Vesper, un film au rythme haletant qui sait aussi prendre le temps des dialogues et de l'émotion.
Eva Green est aussi pour beaucoup dans cette réussite, incarnant à la perfection et avec beaucoup de classe ce premier amour de Bond à l'esprit vif, à la vulnérabilité touchante et à l'arrogance mystérieuse. Face à eux Le Chiffre incarne « le méchant » qui ne cherche plus à dominer le monde.
La réalisation de Martin Campbell( qui avait déjà réalisé Golden Eye) est d'une efficacité redoutable et la musique du chanteur américain Chriss Cornell (ancien leader du groupe « Soundgarden ») qui interprète « You know my name », la chanson-phare de Casino Royale achève d'en faire une réussite totale.
Ajoutez à cela un brillant retournement final, et vous obtiendrez un film sombre, spectaculaire, réjouissant, haletant dont vous avez l'impression que le terme jubilatoire a été inventé pour le qualifier. 2H20 dont je vous garantis que vous ne les verrez pas passer et après lesquelles vous n'aurez qu'une envie : refaire le voyage ou voir la suite des aventures de ce Bond écorché vif, trahi, et avide de vengeance.
James Bond confirmera ensuite son entrée dans cette nouvelle ère avec « Quantum of Solace » que je vous recommande également même s'il n'a pas atteint la perfection du genre que représente « Casino Royale ».
Commentaires
Je suis de ceux qui ont apprécié Daniel Craig depuis le début. Les arguments verbeux qui se ramènent finalement à un problème d'esthétique (il est blond, les autres étaient bruns) ont peu d'intérêt. Chaque nouvel acteur enfile un costume qui le dépasse forcément un peu, parce que le mythe et sa perpétuation sont plus importants. Quand à la fin de Casino Royale, on voit Craig avec son arme sur la musique originale et mythique du film, on ressent l'émotion exacte qu'on avait avec Sean Connery, Roger Moore et Pierce Brosnan. Craig a vraiment la taille patron pour ce rôle.