Critique de THE SEARCH de Michel Hazanavicius - Compétition officielle
Synopsis: Le film se passe pendant la seconde guerre de Tchétchénie, en 1999. Il raconte, à échelle humaine, quatre destins que la guerre va amener à se croiser. Après l’assassinat de ses parents dans son village, un petit garçon fuit, rejoignant le flot des réfugiés. Il rencontre Carole, chargée de mission pour l’Union Européenne. Avec elle, il va doucement revenir à la vie. Parallèlement, Raïssa, sa grande sœur, le recherche activement parmi des civils en exode. De son côté, Kolia, jeune Russe de 20 ans, est enrôlé dans l’armée. Il va petit à petit basculer dans le quotidien de la guerre.
The Search est le remake des "Anges marqués", un film de 1948 réalisé par Fred Zinnemann dont Montgomery Clift tenait le rôle principal. Alors que ce film retraçait l’histoire d’un soldat américain tentant d’aider un garçon à retrouver sa mère dans le Berlin de l’après-guerre, Michel Hazanavicius a transposé le récit à la seconde guerre de Tchétchénie qui débute en 1999.
Deux raisons principales font de "The Search" un film à voir absolument: le choc du plan-séquence par lequel le film débute et la révélation d’un acteur qui y crève l’écran (Maxim Emelianov).Sans doute certains seront-ils surpris par ce virage radical après "The Artist" mais ils retrouveront la muse du réalisateur, Bérénice Béjo.
Le film raconte deux histoires parallèles, l'une qui relève presque du documentaire, terrible et palpitante: celle d'un jeune homme qui se retrouve enrôlé dans une terrible armée (la Russie) et le destin d'une petit garçon qui a assisté au massacre de ses parents. Ou l'innocence pervertie. L'effet miroir décuple l'émotion et rend le dénouement d'autant plus poignant, d'une beauté et d'une force redoutables. Les nombreux témoignages sur lesquels s'est basé sur cinéaste pour écrire le film lui apportent de la crédibilité et de l'émotion.
Une démonstration implacable sur le pouvoir de la guerre à broyer les hommes. Une nouvelle réussite.