Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz 2015 : programme complet et détaillé
L’an passé, le Festival International des Jeunes Réalisateurs est devenu le Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz dont ce sera donc cette année la deuxième édition, un changement dans la continuité puisque ce sont toujours la passion, la cinéphilie, la liberté, l’audace (« un cinéma d’avenir » comme l’indique sa très belle affiche 2015) qui l’animent mais aussi un nouveau souffle pour ce festival qui n’en manquait pourtant déjà pas! Le festival a changé de nom mais l’essence reste : les premiers et deuxièmes films en compétition, la compétition de courts métrages, la convivialité sereine, le cadre idyllique et indiciblement mélancolique de Saint-Jean-de-Luz, la passion du cinéma comme credo et les débats avec le public après les projections menés par l’enthousiaste et passionné directeur artistique du festival, Patrick Fabre.
Ce qui ne change pas non plus et constitue la vraie force de ce festival, c’est la qualité et souvent l’originalité des films en sélection comme Louise Wimmer, Syngue Sabour, J’enrage de son absence , The selfish giant etc sans oublier « Respire » de Mélanie Laurent, l’an passé, que je vous recommande vivement à nouveau (retrouvez ma critique en bas de cet article avec la vidéo de sa présentation lors du festival, l’an passé). Cette édition ne devrait pas déroger à la règle et le jury présidé par Josiane Balasko sera sans aucun doute confronté à des choix cornéliens au regard de la sélection une nouvelle fois singulière et réjouissante.
J’ai en effet déjà eu le plaisir de découvrir trois films figurant en compétition officielle, indubitablement parmi les meilleurs de cette année 2015:
- « Les Cowboys » de Thomas Bidegain : c’est en 1994, six ans avant les attentats du World Trade Center, le basculement du monde, que bascule la vie d’Alain. François Damiens est aussi convaincant que bouleversant dans le rôle de ce père obstiné qui recherche sa fille contre vents et marées, aux quatre coins du monde, abandonnant tout le reste pour cette quête obsessionnelle et dévorante, guidé par cette douleur indicible de l’absence. Les ellipses, les ruptures scénaristiques -dont une, audacieuse – nous emmènent sur des chemins inattendus. Les attentats qui se succèdent par le prisme de la télévision, le 11 septembre 2001 à New York, le 11 mars 2004 à Madrid, le 7 juillet 2005 à Londres, marquent judicieusement l’écoulement du temps. Rien de surprenant de la part du talentueux coscénariste de Jacques Audiard – dans notamment « Un Prophète » , « De rouille et d’os », « Dheepan »- qui, à travers ce drame familial, dresse le portrait d’un monde qui bascule sans jamais forcer l’émotion, avec toute la pudeur qui seyait à ce sujet sensible, jusqu’à la scène finale qui en est le paroxysme, d’un silence, lourd de sens, magistralement interprété et d’une force redoutable et poignante.
- « Je suis un soldat » de Laurent Larivière avec Louise Bourgoin, magistrale (critique à suivre)
-et Béliers » de Grímur Hákonarson, prix Un Certain Regard du Festival de Cannes 2015 avec un plan, à son dénouement qui est un des plus poignants et inattendus qu’il m’ait été donné de voir au cinéma.
Et puis il y a Saint-Jean-de-Luz: un lieu qui crée une symbiose d’une étourdissante beauté entre la rudesse majestueuse de la montagne et les scintillements éblouissants de la mer (les beaux jours et les autres Saint-Jean-de-Luz se teinte de couleurs tout aussi fascinantes) dans laquelle elle se jette, l’écrin idéal pour un festival qui est une « fenêtre ouverte sur le monde. » Des mondes même, au regard de l’éclectisme la programmation, diversifiée aussi bien dans les genres que dans les nationalités des films en lice.
Vous l’aurez compris: j’ai une tendresse particulière pour ce festival destiné autant aux cinéphiles qu’aux « simples » amateurs de cinéma, et je vous encourage vivement à le découvrir, ce festival étant par ailleurs très accessible…
Le festival aura toujours lieu au cinéma Le Sélect, la garantie d’un accueil souriant à l’image de celui des Luziens (je n’ai pas le souvenir d’avoir croisé un seul Luzien désagréable mais je ne pousse pas la naïveté et l’optimisme à croire qu’il n’en existe pas). Le festival de Saint-Jean-de-Luz continuera donc à faire rimer convivialité et amour du cinéma (et de ceux qui le font). C’est cela la marque de fabrique de ce festival qui le distingue et que je vous encourage vivement à découvrir du 6 au 10 octobre 2015 .
N’hésitez pas non plus à consulter l’excellent site internet du festival: vous y retrouverez notamment le catalogue en ligne du festival, ici, et toutes les informations de dernière minute mais aussi toutes les informations pratiques.
Vous pouvez également retrouver le festival sur les réseaux sociaux: Facebook, instagram (@fifsaintjeandeluz), twitter (@fifsaintjeandeluz).
Les tarifs sont par ailleurs inférieurs à ceux d’une projection classique, une raison de plus de ne pas vous en priver (5 euros la séance pour les adultes -hors ouverture et clôture- et 40 euros l’abonnement pour 10 projections, hors ouverture et clôture.)
LE JURY 2015
LE JURY 2015
Le jury sera cette année présidé par Josiane Balasko et composé de : Olivier Marchal, Manu Payet, Claude Perron, Julia Piaton, Alexis Rault, Gilles Sacuto,
PROGRAMME COMPLET
HORS COMPETITION
OUVERTURE
TAULARDES d’Audrey Estrougo présenté en ouverture hors compétition le 6 octobre à 19h00.
Pour sauver l’homme qu’elle aime de l’enfer de la prison, Mathilde n’hésite pas à prendre sa place derrière les barreaux…
CLÔTURE
EN MAI FAIS CE QU’IL TE PLAIT de Christian Carion présenté en clôture hors compétition le 10 octobre à 19h00.
En Mai 1940, la France s’effondre, des millions de gens se ruent sur les routes, effrayés par l’armée Allemande qui avance. Parmi eux, un allemand ayant fui le nazisme, part à la recherche de son petit garçon, emmené par l’institutrice d’un village à qui il avait été confié.
COMMENT C’EST LOIN D’ORELSAN présenté hors compétition le 10 octobre à 15h00.
Après une dizaine d’années de non-productivité, Orel et Gringe, la trentaine, galèrent à écrire leur premier album de rap. Leurs textes, truffés de blagues de mauvais goût et de références alambiquées, évoquent leur quotidien dans une ville moyenne de province. Le problème : impossible de terminer une chanson. A l’issue d’une séance houleuse avec leurs producteurs, ils sont au pied du mur : ils ont 24h pour sortir une chanson digne de ce nom. Leurs vieux démons, la peur de l’échec, la procrastination, les potes envahissants, les problèmes de couple, etc. viendront se mettre en travers de leur chemin. Chemin qu’ils n’avaient de toute façon pas pris dans le bon sens…
LE NOUVEAU de Rudi Rosenberg présenté hors compétition le 8 octobre à 14h00.
La première semaine de Benoît dans son nouveau collège ne se passe pas comme il l’aurait espéré. Il est malmené par la bande de Charles, des garçons populaires, et les seuls élèves à l’accueillir avec bienveillance sont des « ringards ». Heureusement, il y a Johanna, jolie suédoise avec qui Benoît se lie d’amitié et dont il tombe sous le charme. Hélas, celle-ci s’éloigne peu à peu pour intégrer la bande de Charles. Sur les conseils de son oncle, Benoît organise une soirée et invite toute sa classe. L’occasion de devenir populaire et de retrouver Johanna.
COMPETITION
LES ANARCHISTES d’Elie Wajeman en compétition le 9 octobre à 19h30.
Paris 1899. Le brigadier Jean Albertini, pauvre et orphelin, est choisi pour infiltrer un groupe d’anarchistes. Pour lui, c’est l’occasion de monter en grade. Mais, obligé de composer sans relâche, Jean est de plus en plus divisé. D’un côté, il livre les rapports de police à Gaspard, son supérieur, de l’autre, il développe pour le groupe des sentiments de plus en plus profonds.
Tahar Rahim et Adèle Exarchopoulos seront à Saint-Jean-de-Luz avec Guillaume Gouix, le réalisateur Elie Wajeman et la productrice Lola Gans pour présenter LES ANARCHISTES le 9 octobre !