Critique de UNE VIE CACHEE de Terrence Malick (Première - Festival du Cinéma Américain de Deauville)
Dans ce film inspiré de faits réels, Franz Jägerstätter, paysan autrichien, refuse de se battre aux côtés des nazis. Reconnu coupable de trahison par le régime hitlérien, il est passible de la peine capitale. Mais porté par sa foi inébranlable et son amour pour sa femme, Fani, et ses enfants, Franz reste un homme libre.
Une vie cachée raconte l'histoire de ce héros qui vit dans le Tyrol autrichien, au milieu d’une nature que la caméra tourbillonnante de Malick effleure et caresse délicatement, amoureusement, une nature idyllique où vivent Franz et sa famille. C’est le parcours christique de cet homme follement courageux que nous raconte Malick, filmant ce parcours avec le lyrisme qui le caractérise par d’amples travellings et des contre-plongées inspirées.
C’est fascinant, beau et envoûtant, comme un poème tragique, comme un éloge funèbre. Son lyrisme grandiloquent rend le plus vibrant et flamboyant des hommages à ce fiévreux résistant. Enfiévré de son amour pour sa femme, porté par leurs souvenirs communs. De sa foi. De son combat qu’il sait juste et que seuls dieu et son épouse semblent pouvoir comprendre et accompagner.
Un film méditatif sidérant d’éclat et de force. Une symphonie visuelle captivante portée par une musique poignante et lyrique qui rend un hommage bouleversant à cet homme qui trouve la lumière en combattant l’obscurantisme et dont la fin à la fois tragique, poignante et sublime nous laisse KO.