Quand le Champagne devient un allié du septième art
Le Champagne, acteur de l’émerveillement
« Le Champagne aide à l’émerveillement » écrivit George Sand. A l’heure à laquelle la morale dicte parfois sa loi aux sujets des films ou à leur traitement (de façon plus ou moins heureuse, il est vrai cependant que revoir certains films, notamment des années 1970, même des comédies, fait réaliser le fossé qui s’est creusé entre cette génération et la nôtre), le Champagne , synonyme souvent de glamour et de chic, n’a pas encore disparu de nos écrans. Peut-être en est-ce aussi une des raisons, donc : il aide à l’émerveillement. Il est par ailleurs d’autant plus indissociable du cinéma que nombreux sont les festivals de cinéma à avoir des marques de Champagnes pour partenaires de leurs soirées à l’exemple de la plus ancienne maison de Champagne fondée en 1729 (Ruinart) ou encore à l’exemple de la Maison Veuve Clicquot fondée, elle, en 1772.
Il m’a donc amusée de répertorier les films dans lesquels ce luxueux breuvage joue un rôle primordial, ceux dans lesquels les scènes n’auraient pas la même saveur sans celui-ci, ceux auxquels nous songeons immédiatement quand nous clamons gaiement « Champagne ! ». D’ailleurs, dans l’imaginaire collectif, ces films ont-ils très certainement contribué à cette association dans notre esprit entre glamour et champagne. On ne compte plus les scènes dans lesquelles servir ce précieux breuvage permet d’accélérer l’action ou de marquer un temps ou encore de signifier l’embarras ou l’ennui d’un personnage (qui le noie dans son verre) ou sa désinvolture ou son snobisme ou son cynisme. Parfois même tout cela à la fois ! Il peut être alors adjuvant ou ennemi d’un personnage. Et de combien de films n’a-t-on pas dit qu’ils étaient pétillants comme une bulle de champagne ! Je songe ainsi à ce film avec Audrey Tautou « Hors de Prix » de Pierre Salvadori pour lequel on a employé ce qualificatif et dans lequel cette boisson joue d’ailleurs un rôle non négligeable.
Les films dans lesquels le Champagne joue un rôle central
Le premier film qui m’est venu à l’esprit est un long-métrage dont je vous parle souvent ici c’est « Casablanca » (à revoir absolument le 8 mars prochain dans le cadre du festival "Toute la mémoire du monde" à la Cinémathèque Française, séance en plus présentée par Isabella Rossellini), le film de Michael Curtiz. Comment oublier ces scènes magiques lors desquelles Ingrid Bergman et Humphrey Bogart plongées dans les yeux l’un de l’autre sirotent leurs coupes de Champagne. Rien qu’en me remémorant cette scène, il me semble entendre Rick (Humphrey Bogart) prononcer son inénarrable « Here’s looking at you, kid !. » Le deuxième qui m’est venu à l’esprit est un film d’Hitchcock, un autre chef-d’œuvre du cinéma, et un autre film avec Ingrid Bergman qui avait cette fois pour partenaire non pas Bogart mais Cary Grant. Il s’agit du film « Les Enchaînés » dont vous pouvez également retrouver ma critique ici. Le champagne joue même un rôle crucial et contribue à l’évolution de l’intrigue et à exacerber le suspense et la tension omniprésents. En 1928, Hitchcock avait même réalisé un film muet intitulé… « Champagne ». Dans ce film, une jeune femme, habituée au luxe, doit trouver du travail après que son père lui a dit avoir perdu tout son argent.
Evidemment, quand on pense élégance et verre à la main, difficile de ne pas visualiser James Bond (nous venons d’ailleurs d’apprendre que la sortie du prochain James Bond serait repoussée à novembre 2020). James Bond est avant tout un amateur de Dom Pérignon. Par ailleurs, pour le 35ème anniversaire d’association entre Bollinger et James Bond, un coffret tiré en 207 exemplaires avait été dessiné par le designer Eric Berthès.
Il faudrait encore citer « Le Retour du grand blond » qui me vient immédiatement à l’esprit et notamment cette fameuse scène dans laquelle le grand blond le plus maladroit de la terre voit sa vie sauver par …un bouchon de champagne qui atterrit en plein dans l’œil du tueur qui l’avait dans sa ligne de mire. Il faudrait également citer « Sept ans de réflexion » dans lequel le champagne est aussi prétexte à une célèbre scène de comédie ou encore cette scène de « La garçonnière » dans laquelle Shirley McLaine pense au suicide du personnage de Jack Lemmon quand elle entend le bruit de la bouteille de champagne que ce dernier débouche. Et tant d'autres !
Les exemples de scènes célèvres avec du Champagne foisonnent en effet mais ceux qui précèdent sont indéniablement entrés dans l’inconscient collectif et ont contribué à immortaliser le champagne comme acteur de l’émerveillement. Celui que le cinéma ne cessera jamais de susciter.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.