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Festival du Cinéma Américain de Deauville 2020 : GIANTS BEING LONELY de Grear Patterson (compétition)

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Avant d’évoquer ultérieurement les films du jour, place à mon coup de cœur de ce mardi, un film en compétition, « Giants being lonely », le premier long-métrage de Grear Patterson.

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Synopsis  : Jake (Bobby White), Adam (Ben Irving) et Caroline (Lily Gavin) traînent leur spleen dans un lycée de Caroline du Nord. Les deux garçons se dépassent en jouant au baseball. L’un, Jake, est le petit ami de Caroline, l’autre Adam la convoite. Adam est le fils de l’entraîneur de baseball, qui lui mène une vie d’enfer à la maison.

Derrière ces apparences si lisses (du panorama bucolique mais aussi des adolescents), on devine que, à tout moment, la tragédie peut éclater, et qu’elle s'insinue progressivement, constamment sous-jacente. Le récit est très elliptique mais le malaise s’instaure au fil des minutes, malaise exacerbé par la ressemblance troublante entre les deux acteurs principaux et par une réalisation qui laisse planer le mystère trouble. Dans la chaleur moite du sud, l’insouciance de la jeunesse ne semble être qu’un leurre. Le quotidien apparemment banal est dominé par l’ennui nous rappelant la phrase de Sagan "Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse." Le surgissement du drame semble inéluctable.

Ce récit initiatique vaut avant tout pour son atmosphère visuelle mais aussi sonore qui fait la part belle aux non-dits et aux silences, empreinte d’une mélancolie séduisante. Une apparente simplicité dans la réalisation comme dans le quotidien des personnages qui dissimule une réalité plus obscure et opaque. Un film contemplatif qui responsabilise le spectateur et lorgne du côté de Terrence Malick et Gus Van Sant auxquels il empreinte poésie et lyrisme. Le dénouement de cette errance contemplative d’une violence suffocante métaphorise la violence du passage de l’adolescence à l’âge adulte. Une fin d’une force saisissante pour un film d’une beauté sombre et envoûtante.

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L’autre coup de cœur du jour, c’est le film projeté en Première ce soir, « Sons of Philadelphia », le deuxième long-métrage du scénariste et écrivain Jérémie Guez dont je vous parlerai ultérieurement et qui lorgne du côté du cinéma de James Gray.

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SYNOPSIS : Philadelphie. Il y a trente ans, la famille de Michael a recueilli Peter à la mort de son père, dans des circonstances opaques. Aujourd’hui, Peter et Michael sont deux petits malfrats aux tempéraments opposés. L’un est aussi violent et exubérant que l’autre est taciturne. Quand Michael est désigné comme « gênant » par la mafia italienne », le passé trouble de la famille ressurgit…

Sons of Philadelphia est l’adaptation du roman "Brotherly Love" de Peter Dexter publié en 1991.

 

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