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Alain Delon : hommage et souvenirs...

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 ©  Inthemoodforcinema.com. Remise de la palme d'or d'honneur à Alain Delon, le 19 mai 2019

Définitivement, les héros de l’enfance ne sont pas éternels. Je n’ai jamais réussi à jeter ces cassettes sur lesquelles mon père m’enregistrait les films dans mon enfance, des films avec Gabin, Ventura et surtout Delon, beaucoup « de » Delon. Le temps et la même saleté de maladie auront emporté l’un et l’autre mais il reste encore ces cassettes avec leurs titres bien lisibles. L’accessoire survit toujours à l’essentiel, pour remuer le couteau dans la plaie, béante. C’est après avoir quitté l’un dans un cauchemar que, ce matin, j’apprends la mort de l’autre. La mort d’une autre part d’enfance, un peu aussi. Mais si les héros de l’enfance ne sont pas éternels, la magie du cinéma est toujours là, notre baume à l’âme, pour nous fait croire à leur immortalité.

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 ©  Inthemoodforcinema.com. Master class d'Alain Delon au Festival de Cannes, le 19 mai 2019

J’ai d’abord pensé à ce 19 mai 2019. Étrange signe du destin que cette remise de la palme d’or d’honneur, à Cannes, le jour de mon anniversaire… Je n’oublierai jamais cet adieu à la scène, à la vie, bouleversant, après la projection du chef-d’œuvre de Losey, Monsieur Klein, dans lequel son personnage se laisse lui aussi emporter par la mort… Le 19 Mai 2019, j’avais donc rendez-vous avec les émotions de mon enfance, avec mes premiers élans passionnés pour le cinéma, avec le héros de Visconti, Clément, Deray, Verneuil, Losey, Giovanni, Melville, avec Tancrède, Roger Sartet, Robert Klein, Roch Siffredi, Gino sans oublier le glacial, élégant et solitaire Jef Costello.

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Il y en eut bien d’autres rendez-vous avant cela : au théâtre, où il fut à chaque fois magistral (Variations énigmatiques, Les Montagnes russes, Sur la route de Madison, Love letters, Une journée ordinaire), au Festival de Cannes déjà, et même un rendez-vous professionnel manqué…

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 ©  Inthemoodforcinema.com. Première de la pièce de théâtre Love Letters

 
Flashback…
 
Je me souviens de ce Festival de Cannes 2010, lorsqu’il était venu présenter une version restaurée du Guépard. Je me souviens d’Alain Delon, devant moi, qui regardait l'écran avec tant de solennité, de nostalgie, de tristesse, comme ailleurs, dans le passé, comme s'il voyait une ombre du passé ressurgie en pleine lumière, pensant, probablement, comme il le disait souvent, à ceux qui ont disparu : Reggiani, Lancaster, Visconti.... 
 

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C'était d'autant plus troublant que la scène de la réalité semblait faire étrangement écho à celle du film qui raconte la déliquescence d'un monde, la nostalgie d'une époque. Comme si Delon était devenu le Prince Salina (Lancaster dans le film) qui regarde avec mélancolie une époque disparaître. Palme d'or 1963 à l'unanimité. Pour moi, le plus grand film de l’Histoire du cinéma. Les décors minutieusement reconstitués d’une beauté visuelle sidérante. La sublime photo de Giuseppe Rotunno. Cette fresque tragique, une composition sur la décomposition d’un monde, dont chaque plan se regarde comme un tableau. Ses voluptueux plans séquences (notamment la scène du dîner pendant laquelle résonne le rire interminable et strident d’Angelica comme une insulte à l’aristocratie décadente, dîner au cours duquel se superposent des propos, parfois à peine audibles, faussement anodins, d’autres vulgaires, une scène autour de laquelle la caméra virevolte avec virtuosité, qui, comme celle du bal, symbolise la fin d’une époque). L’admirable travail sur le son. Le travail sur les couleurs (la séquence dans l’église où les personnages sont auréolés d’une significative lumière grise et poussiéreuse). Ses personnages stendhaliens. Ses seconds rôles judicieusement choisis. Le charisme de ses trois interprètes principaux. La noblesse féline de Burt Lancaster. La majesté du couple Delon-Cardinale. La volubilité, la gaieté et le cynisme de Tancrède (pour qui « il faut que tout change pour que rien ne change ») formidablement interprété par Alain Delon. La grâce de Claudia Cardinale. La musique lyrique, mélancolique et ensorcelante de Nino Rota. Une fresque romantique, engagée, moderne.  La lenteur envoûtante dont est empreinte le film qui métaphorise la déliquescence du monde qu’il dépeint. Magistrale immersion dont on peinera ensuite à émerger, hypnotisés par l’âpreté lumineuse de la campagne sicilienne, par l’écho du pesant silence, par la splendeur stupéfiante de chaque plan. Par cette symphonie visuelle cruelle, nostalgique et sensuelle dans laquelle l’admirateur de Proust qu’était Visconti nous invite à l’introspection et à la recherche du temps perdu.

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 ©  Inthemoodforcinema.com. 2013, Alain Delon lors de la projection au Festival de Cannes, de Plein soleil, en version restaurée 

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Je me souviens, plus tard, toujours au Festival de Cannes, de la projection de Plein soleil en copie restaurée, en 2013, dans le cadre Cannes classics, à nouveau.  L’acteur avait alors déjà tenu à ce qu’il ne s’agisse pas d’un « hommage à Alain Delon mais d’un hommage à René Clément. René Clément « mon maître absolu » disait Delon. « Le 17 Mars passé, René aurait eu 100 ans et j’aurais tellement aimé qu’il soit là ce soir. Je sais qu’il aurait été bouleversé » déclara-t-il ce jour-là. Comme le soleil qui à la fois éblouit et brûle, dans Plein soleil, Ripley (Delon) et Greenleaf (Ronet) sont l’un et l’autre aussi fascinants que dangereux. La caméra de Clément enferme dans son cadre ses personnages comme ils le sont dans leurs faux-semblants. Acte de naissance d’un mythe, thriller palpitant, personnage délicieusement ambigu, lumière d’été trompeusement belle aux faux accents d’éternité, Plein soleil est un chef d’œuvre du genre dans lequel la forme coïncide comme rarement avec le fond, les éléments étant la métaphore parfaite du personnage principal.  

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 ©  Inthemoodforcinema.com. Alain Delon, Claudia Cardinale et Martin Scorsese lors de la projection au Festival de Cannes, du "Guépard" en version restaurée (2010)
 
Delon aura pourtant mis du temps à revenir à Cannes, après ne pas avoir été invité au 50ème anniversaire en 1997.  Il était venu pour la première fois en 1961 pour Quelle joie de vivre de René Clément, puis pour L’Eclipse de Michelangelo Antonioni en 1962 (Prix du jury), pour Le Guépard de Luchino Visconti, et en 1976 pour Monsieur Klein de Joseph Losey qui n’avait pas reçu l’accueil que ce chef-d’œuvre aurait mérité.
 
Et puis donc 2019. La remise de la palme d’or d’honneur et la projection de Monsieur Klein avaient été précédées d’une master class d’1h30 lors de laquelle le temps avait été suspendu (mon récit complet, ici). Il semblait au tout début un peu contrarié d’être là, (plutôt tout simplement une manière pudique de masquer son émotion) et, pourtant, comme lorsque la caméra se met à tourner, lorsque son tour de parler vint, de parler de ces cinéastes et acteurs qu’il a tant aimés et admirés, il était le Alain Delon de notre enfance à nouveau, là, devant nous, captivés. « Parle comme tu parles, écoute comme tu écoutes. Fais tout comme tu le fais. Sois toi. Ne joue pas. Vis. Cela m’a marqué toute ma vie. Ce départ avec Yves. Je n’ai jamais joué de ma vie dans tous les films que j’ai faits. Je vis mes rôles. Je ne joue pas. La différence essentielle entre un comédien ou un acteur… Il y a des comédiens absolument fabuleux comme Belmondo qui ont pris des cours. Et des gens comme moi. Et comme Lino… » a-t-il commencé à raconter, et des indications que lui donnait Yves Allégret.

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Et puis il y a eu l’extrait de Rocco et ses frères, un extrait avec Annie Girardot. Alain Delon a essuyé une larme. Nous étions presque gênés lorsque la lumière s’est rallumée, d’être là, avec lui dans ses souvenirs.  « Je n’étais pas venu ici pour chialer. C’est surtout cette scène merveilleuse avec Annie qui n’est plus là. Je l’aime. Elle m’aime. Et ce sacrifice que je fais, je le fais pour mon frère. Voir Annie comme elle est là, cela m’a tuée. Elle est magnifique. Cela m’a fait vraiment mal. »

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Que ce soit à la cour de Bavière avec Ludwig, ou au palais Donnafigata avec le Prince Salina, avec Visconti, c’est toujours d’un monde qui périclite et de solitude dont il est question mais aussi de grandes familles qui se désagrègent, d’être promis à des avenirs lugubres qui, de palais dorés en logements insalubres, sont sans lumière et sans espoir. Face à Annie Girardot, Alain Delon illumine ce film sombre de sa beauté tragique et juvénile et montre ici toute la palette de son jeu, du jeune homme timide, fragile et naïf, aux attitudes et aux craintes d’enfant encore, à l’homme déterminé. Une palette d’autant plus impressionnante quand on sait que la même année (1960) sortait Plein soleil de René Clément, avec un rôle si différent. La réalisation de Visconti reprend le meilleur du néoréalisme et le meilleur de la Nouvelle Vague avec une utilisation particulièrement judicieuse des ellipses, du hors champ, des transitions, créant ainsi des parallèles et des contrastes brillants et intenses. Il ne faudrait pas non plus oublier la musique de Nino Rota qui résonne comme une complainte à la fois douce, cruelle et mélodieuse.  Un film d’une beauté et d’une lucidité poignantes, sombres et tragiques, porté par de jeunes acteurs (Delon, Girardot, Salvatori…), un compositeur et un réalisateur déjà au sommet de leur art.  Rocco et ses frères a obtenu le lion d’argent à la Mostra de Venise 1960.

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Et puis il y eut ce moment où il raconta une fois de plus l’incendie des studios Jenner, évoquant Melville : « Et il regarde brûler sa vie, ses studios, ses films, ses lettres, ses bouquins. Tout brûlait. Et à un moment. (Il m’appelait toujours mon coco.) Et on regarde sa vie brûler et il me fait "Mon coco, notre oiseau, NOTRE oiseau…". Sa vie brûlait, sa carrière brûlait, et il pensait à notre piaf qui était en train de brûler et rien d’autre. Mon coco, notre oiseau… » a-t-il raconté, la voix étranglée par l’émotion. Ce film, Le Samouraï, ne serait sans doute pas devenu un chef-d’œuvre sans la présence d’Alain Delon (que Melville retrouvera pour Le Cercle rouge, en 1970, puis dans Un flic en 1972) qui parvient à rendre attachant ce personnage de tueur à gages froid, mystérieux, silencieux, élégant dont le regard, l’espace d’un instant face à la pianiste, exprime une forme de détresse, de gratitude, de regret, de mélancolie pour ensuite redevenir sec et brutal. N’en reste pourtant que l’image d’un loup solitaire impassible d’une tristesse déchirante, un personnage quasiment irréel (Melville s’amuse d’ailleurs avec la vraisemblance comme lorsqu’il tire sans vraiment dégainer) transformant l’archétype de son personnage en mythe, celui du fameux héros melvillien.  Avec ce film noir, polar exemplaire, Melville a inventé un genre, le film melvillien avec ses personnages solitaires ici portés à leur paroxysme, un style épuré d’une beauté rigoureuse et froide et surtout il a donné à Alain Delon l’un de ses rôles les plus marquants, étant sans doute assez proche de ce qu’il était : ce samouraï charismatique, mystérieux, élégant et mélancolique au regard bleu acier, brutal et d’une tristesse presque attendrissante, et dont le seul vrai ami est un oiseau. Rôle en tout cas essentiel dans sa carrière que celui de ce Jef Costello auquel Delon lui-même fera un clin d’œil dans Le Battant.

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Mais revenons à ce 19 mai 2019. Son départ de cette scène. Un adieu déchirant aux feux de la rampe. Il a d’abord évoqué son personnage dans Monsieur Klein :
 « J’ai voulu faire ce personnage justement parce que c’était tout ce que je n’avais jamais fait, tout ce que je n’étais pas. Lonsdale au moment de la Rafle me court après. La fin n’était pas comme ça. La fin, il me rejoignait, m’arrêtait et m’enlevait de la rafle. C’est là que j’en ai parlé à Joseph et je lui ai dit, je ne veux pas ça, je veux aller jusqu’au bout. Je veux vivre comme le Robert Klein que je ne suis pas. Je veux faire la Rafle du Vel d’Hiv. Je suis emporté. Je sais où je vais. On va m’amener dans le métro, dans le train, et je veux cette fin-là. »
 Quelques minutes plus tôt, il était arrivé sous les acclamations effrénées et émues de la salle, des cinéphiles, beaucoup (trop ?) de politiques, et quelques rares personnalités du cinéma (Bertrand Tavernier, Pierre-William Glem). Il était là, dans la rangée située dans le prolongement de la mienne. Tandis que Thierry Frémaux évoquait sa carrière, mon regard ne pouvait s’empêcher de dévier vers lui. Sa fille lui remettait les boutons de sa chemise. Leurs mains se caressaient et s’enlaçaient. Sans doute savait-il ce qu’il allait dire, ces mots poignants, définitifs. Peut-être espérait-il d’autres présences. Sans doute pensait-il à tous ses disparus. À ses larmes que Thierry Frémaux a qualifiées « de bonheur », il a précisé qu’elles étaient « des larmes, pas seulement de bonheur » en ajoutant : « Je n’ai jamais pleuré devant autant de personnes. » « Ce soir, c’est un peu un hommage posthume, mais de mon vivant. Maintenant, je sais que ce qui est difficile, c’est de partir parce que je vais partir. Mais je ne partirai pas sans vous le dire et sans vous remercier. Parce que tout ma vie j’ai fait le mieux que je le pouvais  ».  Après la remise de sa palme d'or d'honneur, il est revenu au micro et a également terminé par ces mots, la voix étranglée par les sanglots « Avant de partir, je voudrais simplement vous dire que je pense à Mireille et à Romy ».  Alain Delon a ensuite quitté la salle pour que soit lancée la projection de Monsieur Klein. Comme le plan final d’un film bouleversant. Le départ du héros.

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 ©  Inthemoodforcinema.com. Remise de la palme d'or d'honneur à Alain Delon, 19 mai 2019
 
 À l’issue de la projection, Alain Delon est revenu au milieu du silence, suivi de quelques timides applaudissements. Comment ne pas être ému, emporté par ces mots d'un homme qui nous dit ainsi adieu et par le film, et quel film ? ! Comment ne pas établir de parallèle, et ne pas en être bouleversé davantage encore, entre Monsieur Klein qui se laisse emporter par la mort et Alain Delon qui nous annonçait avoir choisi la même proche destinée ? Mais oubliant cet adieu déchirant, oubliant d'applaudir, oubliant ce chef-d'œuvre du septième art qui résonne pourtant comme un avertissement sur des dangers qui nous menacent encore, comme si nous étions amnésiques et ne voulions pas nous souvenir de cette Histoire, déjà chacun parlait du dîner à venir, du film suivant ou de la fête à ne pas manquer, forcément celle où vous n'étiez pas. Une actualité et une émotion en chassent une autre. Époque carnassière qui ne prend plus le temps et dévore tout. Même les héros de l'enfance. De mon enfance. Ce 19 mai 2019, le mien n'était plus depuis 6 ans bientôt et sans doute lui aussi aurait-il été bouleversé comme je l'ai été par ce moment. J'aurais aimé que la salle applaudisse à tout rompre pour dire un dernier merci, pour dire « ne partez pas », pour dire l'émotion du présent et de l'enfance, pour dire «  jouez encore pour nous » parce que de grands rôles encore peuvent vous attendre...
 
Il y a un peu plus d’un mois, sur le quai d’une gare, après un festival de cinéma, le hasard a voulu que la personne avec laquelle je parlais soit rejointe par un producteur à qui, il y a 17 ans de cela, j’avais envoyé un scénario intitulé Les Orgueilleux que j’avais écrit pour Alain Delon. Un rôle parfait pour Delon m’avait dit à l’époque le producteur en question à qui je l’avais naïvement envoyé. Avec le recul, je ne vois plus que les défauts de ce projet. Du jour au lendemain, le producteur en question ne me donnait plus signe de vie. Et si je lui avais dit, sur le quai de cette gare, mon nom ne lui aurait certainement rien rappelé. De ce rendez-vous manqué subsista pourtant de nombreuses années un parfum de regret. En 2019, j'avais avec moi ce premier roman dans lequel Mélodie en sous-sol joue un rôle central. Et il s'en est fallu de eu que je puisse lui transmettre...
 Mais aurait-ce été bien de le rencontrer alors. Est-ce toujours bien de rencontrer les héros de son enfance… ? Je lui ai consacré quelques lignes dans La Symphonie des rêves, j'espère qu'elle lui rende l'hommage que sa légende mérite.
 
Je vous laisse avec une citation de Henri Calet, que j’aime tout particulièrement, dont Alain Delon reprenait souvent les derniers mots, pour se qualifier : « C’est sur la peau de mon cœur que l’on trouverait des rides. Je suis déjà un peu parti, absent. Faites comme si je n’étais pas là. Ma voix ne porte plus très loin. Mourir sans savoir ce qu’est la mort, ni la vie. Il faut se quitter déjà ? Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes. »
 
Pour terminer, je vous encourage à (re)voir tous les chefs-d’œuvre qui ont jalonné la carrière d’Alain Delon qui en compte tant (quel acteur peut se vanter de compter autant de chefs-d'œuvre dans sa filmographie ? Aucun...), en espérant que les quelques mots qui précèdent vous auront donné envie d’en re(découvrir) quelques-uns, au premier rang desquels : Plein soleil (René Clément), Rocco et ses frères (Visconti), L’Eclipse (Antonioni), Mélodie en sous-sol (Antonioni), Le Guépard (Visconti), Les Félins (Clément), Le Samouraï (Melville), La Piscine (Deray), Le Clan des Siciliens (Verneuil), Borsalino (Deray), Le Cercle rouge (Melville), La Veuve Couderc (Granier-Deferre), Le Professeur (Zurlini), Deux hommes dans la ville (Giovanni), Monsieur Klein (Losey)…

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Enfin, Je ne peux que vous conseiller le livre merveilleux de Laurent Galinon, « Delon en clair-obscur » (Mareuil Editions) qui vous parlera mieux de Delon que je ne saurais le faire et probablement mieux que quiconque n’a su le faire, réflexion passionnante sur le mystère, la solitude, la mélancolie et sur cet acteur « entier, contradictoire, complexe » qui « préfère la vulnérabilité de ses personnages à leur beauté ». (cf mon post Instagram du 22 juin 2024). A voir également, du même auteur : le remarquable documentaire du même Laurent Galinon Delon - Melville, la solitude de deux samouraïs.
 

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Il y aura encore certainement « un Delon » à la télévision ce soir. Les héros de l’enfance, finalement, peut-être, ne meurent jamais….
 
Pour terminer, vraiment cette fois, une citation extraite du livre précité, de Rilke : « Le beau n’est que le premier degré du terrible. »

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