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  • Parution de "L'ENA hors les murs": mon bilan cinéma de l'année 2008

    ena8.jpgLe numéro de janvier (et non de décembre comme je vous l'avais annoncé précédemment) du magazine de l'association des anciens élèves de l'ENA intitulé  "L'ENA hors les murs" vient de paraitre (cliquez ici pour accéder à la page internet du magazine), vous pouvez y trouver mon bilan cinéma de l'année 2008 (également en ligne sur ce blog, dans une version un peu plus longue: ici).

     Je souhaite la bienvenue sur ce blog aux lecteurs du magazine qui le découvriraient à cette occasion et vous invite tous à laisser vos commentaires, remarques, critiques concernant ce bilan de l'année cinéma.

    Tous les films de l'année n'y figurent  pas, tout simplement parce que lorsque j'ai écrit cet article, je ne les avais pas encore tous vus (notamment "I feel good"  de Stephen Walker qui mériterait d'y figurer). Quant aux autres, je revendique la subjectivité du choix même si j'ai essayé de dresser un bilan aussi exhaustif que possible de cette année...

    Pour lire toutes mes critiques de cette année 2008 et en avoir une vue d'ensemble, rendez-vous dans la rubrique "Critiques des films à l'affiche en 2008" ou sur mes autres blogs:  "In the mood for Cannes" et "In the mood for Deauville".

    Sandra.M

  • «Avant-première- Puisque nous sommes nés » de Jean-Pierre Duret et Andrea Santana

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    Brésil. Nordeste. Etat du Pernambouc. Une immense station-service au milieu d’une terre brûlée, traversée par une route sans fin. Cocada et Nego ont 14 et 13 ans. Cocada a un rêve : devenir chauffeur routier. Il dort dans une cabine de camion et, la journée, il rend service et fait des petits boulots. Son père est mort assassiné, alors il s’est trouvé un père de substitution, Mineiro, un routier qui prend le temps de lui parler et de le soutenir quand la tentation de l’argent mal acquis se fait plus forte. Nego, lui, vit dans une favela, entouré d’une nombreuse fratrie. Après le travail des champs, sa mère voudrait qu’il aille à l’école pour qu’il ait une éducation, mais Nego veut partir, gagner de l’argent. Le soir, il rode à la station, fasciné par les vitrines allumées, les commerces qui vendent de tout, la nourriture abondante. Avec son copain Cocada, ils regardent le mouvement incessant des camions et des voyageurs. Tout leur parle de ce grand pays dont ils ne savent rien… Avec cette singulière maturité qu’on acquiert trop tôt dans l’adversité, ils s’interrogent sur leur identité et leur avenir. Leur seule perspective : une route vers Sao Paulo, vers un ailleurs…

    Dès les premiers plans de ces enfants qui jouent  au péril de leur vie sur cette route où les voitures passent dans un bourdonnement d’indifférence assourdissant, nous sommes happés, heurtés, embarqués par ce documentaire aux frontières de la fiction dont la beauté âpre ne nous lâchera plus jusqu’à la dernière seconde. Nous voilà partis dans le Nordeste, cette région pauvre du Brésil, dotée d’une terre brûlée à la végétation sèche, avec ces deux enfants, Nego et Cocada, nés où ils sont nés, là où il n’y a pas d’avenir possible, mais puisqu’ils sont nés, il faut bien supporter le quotidien en rêvant d’ailleurs, d’un avenir meilleur loin de cette terre aride sans espoir.

     Jean-Pierre Duret et Andrea Santana ont eu l’intelligence d’éviter tout angélisme ou pire, tout misérabilisme, s’inspirant  du meilleur de ces cinéastes pour lesquels Jean-Pierre Duret a été ingénieur du son : les Dardenne, Doillon, Varda et bien d’autres.

     Les enfants sont toujours ou presque au centre du cadre qui les étouffe ou qui, au contraire, les montre au centre de ce brouhaha incessant, vertigineux, suffocant, dans cette station-service sans perspectives qui bruisse constamment. La puissance du hors champ sonore est en effet un des éléments clefs du film : klaxons, respiration bruyante d’une vache malade, mots saturés de hauts parleurs, cris de bébés ou d’hommes… bref la vie qui s’étouffe rageusement. Le son et les images s’entrechoquent : le son de la campagne électorale de Lula qui rappelle ses origines pauvres de cette région du Brésil, et les images de ceux qui y vivent encore, délaissés. Les images désespérées qui contredisent les paroles qui voudraient vendre de l’espoir.

    Les deux réalisateurs sont restés six mois dans cette station-service et ses abords : ce qui donne ce résultat criant de vérité, de lucidité, d’humanité, scrutant les visages, les regards, cette lumière sublimement crue qui éclaire un court instant ceux (dé)laissés dans l’ombre de cette société inique et inégalitaire.

    Ce film co-produit par Jamel Debbouze, à travers le regard de ces deux enfants, sidérants de maturité, nous montre un Brésil où règnent les inégalités flagrantes et révoltantes mais qui semblent là-bas être devenus une morne habitude, et en nous parlant de ce pays il a un caractère évidemment beaucoup plus universel, évoquant notamment le dénuement de tous les autres pays en voie de développement, la ségrégation économique du Brésil mais aussi d’ailleurs.

    Nous ne pouvons que souhaiter à Cocada et Nego de réussir ce qu’ils souhaitent à la fin du film : savoir qui ils sont en partant ailleurs, en s’évadant de leur prison à ciel ouvert, de suivre ce conseil de Mineiro « Tu ne dois pas laisser la peur entacher ton rêve, tu dois être ce que tu es. »

    Ce film est un coup de poing dans le cœur et un coup de cœur d’ «  In the mood for cinema ».

    « Puisque nous sommes nés »  figurait dans la sélection Orizzonti de la 65ème Mostra de Venise et a obtenu le Bayard d’or du Meilleur Film au Festival International du Film de Namur ainsi que le prix du public du meilleur film documentaire de ce même festival.

    Sortie en salles en France : le 4 février 2009

    Site internet du film  

    Lien permanent Imprimer Catégories : AVANT-PREMIERES Pin it! 0 commentaire
  • Le programme du Salon du cinéma 2009 est en ligne

    salon.jpgEn plus de ce que je vous annonçais ce matin, sont notamment prévus au programme de ce Salon du Cinéma 2009 :  une rencontre avec l’équipe du film « Le Séminaire », une rencontre avec Tonie Marshall, une démonstration de doublage, une rencontre avec Richard Anconina,  Fabien Onteniente et Antoine Duléry autour du film « Camping 2 », une conférence sur des parcours d’actrices avec notamment Emma de Caunes, un dialogue avec des cinéastes sur le cinéma engagé avec notamment Robert Guédiguian et Costa-Gavras,  une rencontre avec Gérard Jugnot, une leçon de cinéma de Jean-Pierre Jeunet,  une master class Francis Huster sur « Un homme et son chien », une leçon de cinéma de Costa-Gavras, Simenon vu par Chabrol (De l’écrit à l’écran), une rencontre avec Danièle Thompson et Christopher Thompson autour du film « Le code a changé »...

     

    Vous pourrez aussi assister à des rencontres professionnelles, notamment : une étude de cas sur la stratégie marketing de « Largo Winch », une table ronde sur les enjeux croisés de Paris et salon du cinema 2.jpgBombay sur les accueils de tournages, l’histoire des métiers du cinéma, une criée du cinéma, une rencontre « Cahiers du cinéma » sur les 100 plus beaux films de l’histoire du cinéma, une conférence autour des premiers films avec Fred Cavayé (« Pour elle »), une rencontre avec l’équipe du film « Largo Winch », une rencontre avec l’équipe du film « Faubourg 36...

     

     Vous pourrez aussi voir les courts-métrages en compétition pour le César du meilleur court 2009. Il y aura également une nuit indienne intitulée « nocturne indien » avec des projections de 20H30 à 5H du matin. Il y aura aussi beaucoup de musique, d’animations dont un grand nombre est consacré au cinéma indien à l’honneur cette année. Bref, il y en aura pour tous les goûts, pour les simples amateurs de cinéma comme pour les cinéphiles les plus avertis et les professionnels.

     

    Je vous encourage à vous rendre sur la page du Salon consacrée au programme pour connaître ce programme très riche dans son intégralité. « In the mood for cinema » sera présent au salon dès son inauguration le 15.

     

    Sandra.M

  • "Elle viendra pas": un court-métrage drôle et incisif d'Olivier Serrano

    elle viendra pas.jpgJ'inaugure aujourd'hui une nouvelle rubrique consacrée aux courts-métrages. Je vous proposerai désormais régulièrement des courts pour lesquels j'ai eu un coup de coeur.

     Cette semaine, il s'agit d'un court-métrage de 12 minutes réalisé par Olivier Serrano intitulé "Elle viendra pas" dont le scénario est signé Matthieu Choquet, et dont les deux rôles principaux sont interprétés par Aymeric Cormerais et Antoine Laurent.

     Une idée savoureuse. Une tension palpable et jubilatoire. Deux comédiens irréprochables aux jeux suffisamment nuancés pour éviter l'écueil de la caricature dans lequel ils auraient pu tomber. Un montage judicieux. Une musique joyeusement décalée et savamment choisie. Une mise en scène élégante au service du scénario et des comédiens. Une photographie (de Reynald Capurro) qui auréole le tout  de charme et de mystère. Et voilà le résultat: un excellent court-métrage, incisif et drôle, que je vous laisse découvrir et savourer...
    Pitch: Nils (Antoine Laurent)  veut présenter sa petite amie à Pablo (Aymeric Cormerais) mais elle n'arrive pas. Entre les deux amis, la tension monte.
    Ce film a notamment été finaliste du Sky Prods Festival.

     

     

  • In the mood for news : informations cinématographiques

    Après quelques jours loin d'internet et des salles obscures, l'actualité cinématographique quotidienne est de retour sur "In the mood for cinema" avec, pour cette reprise, quelques informations cinématographiques en vrac dans cette rubrique intitulée "In the mood for news" que je reprendrai assez régulièrement.

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    1jean-pierre-jeunet1231188221.jpg-Pour commencer, le Salon du Cinéma qui aura lieu du 16 au 18 janvier 2009 (à partir du 15 pour les professionnels), je vous rappelle à cette occasion qu'In the mood for cinema en est ciné-reporter.

    Pour en savoir plus sur le Salon, voir mes précèdents articles ici, ainsi que le site internet officiel et le blog du salon.

    Voici la liste complètée des personnalités attendues pour cette 3ème édition, des personnalités que vous pourrez entendre lors de diverses conférences: Aiswarya Rai-Bachchan, Amitabh Bachchan, Claude Lelouch, Gérard Krawczyk, Costa-Gavras , Robert Guédiguian, Radu Mihaileanu, François Berléand, Jean -Pierre Jeunet, Francis Huster , Claude Chabrol, Christophe Barratier, Michel Ocelot (liste non exhaustive et temporaire).

    Le 17 janvier à 10H30 aura notamment lieu une rencontre avec Jean-Pierre Jeunet et ses techniciens.

    Alexandre Desplat reviendra sur sa carrière et sur son travail sur le film "Et après" en compagnie du réalisateur Gilles Bourdos.

     François Berléand donnera une master class. 

     Le 18 janvier Claude Chabrol viendra parler de Simenon autour de l'adaptation de l'écrit à l'écran.

    Et de nombreuses animations sont prévues pour le public. Je vous laisse les découvrir sur les sites internet précités. Je vous en reparle prochainement.

    mobile.gif2-La 4ème édition du Mobile Film Festival est lancée. Elle se déroulera entre le 8 janvier et le 28 janvier. Le concept est simple: 1 mobile+1 minute= 1 film. Les 51 films en compétition ont tous été tournés avec un téléphone mobile. Les internautes pourront participer activement en votant pour leur film préféré. Une application spéciale permet également de visionner tous les films sur son mobile. Cette année Claude Lelouch présidera le jury composé de personnalités du journalisme, de la littérature et du cinéma. Les prix seront décernés le 3 février prochain. Films originaux, durs, engagés, drôles ou émouvants: il y en a pour tous les goûts!  Certains filment "à la manière de", d'autres démontrent un véritable univers. N'hésitez pas à aller les visionner sur le site. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel du festival.  Je vous en reparle très prochainement.

    chine.jpg3- La 1ère édition du Festival "La Chine s'éveille" aura lieu du 28 janvier au 3 février, au cinéma Lincoln, à Paris. Le Festival “La Chine s’éveille” présente une collection de 12 documentaires. Ces films d’une durée de 52 min chacun sont co-produits par la France et la Chine et réalisés par de jeunes réalisateurs chinois.  A l’origine du projet se trouve Michel Noll, auteur, réalisateur, producteur de nombreux documentaires et directeur artistique depuis 6 ans du festival de documentaires de Canton. Ce passionné de la Chine a constitué un collectif de réalisateurs à qui il a confié la mission de montrer avec authenticité leur Chine, celle qu’ils vivent au quotidien. Au cours de ses années passées en Chine, Michel Noll raconte avoir rencontré “des hommes et de femmes déboussolés, en quête d’une nouvelle identité, cherchant, après des siècles d’isolement, à trouver leur place dans le monde d’aujourd’hui. Bien au-delà des discours politiques et idéologiques, ces chinois montrent une humanité bouleversante, une richesse d’émotions extraordinaire, un sens de la solidarité bien loin des individualistes occidentaux”.  Chaque film raconte une histoire, au coeur des cités, des familles, des universités, des campagnes abordant ainsi chacun un thème différent allant de la condition féminine, à l’éducation, la solidarité, la famille ou la révolution culturelle. Le Cinéma le Lincoln présentera 2 films par jour sur 4 séances qui seront suivies tous les soirs d’un débat animé par les réalisateurs, des sinologues et des journalistes. Site internet du festival.

     cell.jpg4- Endemol va lancer très prochainement une fiction sur les blogs intitulée "Cell". Produit par Endemol UK, Cell est la première fiction européenne produite dans une optique de diffusion 100% digitale.  Une série de 20 webisodes de 2 min,  une intrigue immersive et addictive… un pur concentré d'adrénaline diffusé en France en exclusivité sur les blogs, avec le soutien d'Epitech (L'École pour l'informatique et les nouvelles technologies), partenaire officiel. Avec une réalisation efficace, un rythme infernal qui plongent les internautes dans un univers très proche des séries Prison Break, 24 Heures ou encore du  film Cube… A découvrir fin janvier sur les blogs affiliés  et sur  www.Blogbang.com/cell.

     adjani.jpg5- Isabelle Adjani sera au Festival de Berlin. "La journée de la jupe", téléfilm du réalisateur Jean-Paul Lilienfel y sera présenté début février dans la section Panorama. L'actrice y incarne un prof de français de collège de la région parisienne qui prend en otage ses élèves. Arte devrait le diffuser au printemps prochain.

     

     

     

     

     6. Je vous rappelle que mercredi dernier est sorti en salles "Nuit de chien" de Werner Schroeter, vu en avant-première par "In the mood for cinema" en décembre dernier. Cliquez ici pour lire ma critique de "Nuit de chien".

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    C'est tout pour cette édition d' "In the mood for news". Dès demain: le retour des avant-premières et des critiques de films et une surprise pour les lecteurs d' "In the mood for cinema".
    Sandra.M
  • « La vraie vie est ailleurs » de Frédéric Choffat : deux ans après…

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     Voilà un film dont je suis ravie de vous parler (enfin !) de la sortie en salles en France, ce mercredi 7 janvier,  deux ans après l’avoir vu au Festival International du 1er Film d’Annonay où il figurait en compétition alors que j’étais membre du jury présidé par Manuel Pradal. Je ne trahis aucun secret en disant que ce film que je vous recommande vivement était mon favori.

    C’est le premier long-métrage suisse d’un réalisateur qui a auparavant réalisé de nombreux courts comme « La dernière nuit d’Eva Anderson », en 1997.

    Frédéric Choffat définit ainsi ce film dont seule la trame était écrite et dont il a tourné les trois histoires distinctes avec une équipe extrêmement réduite: " En partant de cette fausse citation de Rimbaud, c'est un certain rapport au réel que j'ai souhaité aborder dans ce film. Car c'est une question qui me poursuit, film après film, celle de savoir comment les êtres s'arrangent avec leur vie, avec leur quotidien, avec leur réel. En confrontant chaque fois le personnage principal, le temps d'une longue  nuit, à un autre personnage qui va marquer par sa seule présence, la faille en l'autre, j'ai tenté de mettre en place, un mode de narration permettant d'explorer cette fragilité de l'être".

    Vous trouverez ci-dessous ma critique du film écrite à mon retour du Festival d'Annonay, il y a 2 ans. Pour lire mon récit complet de ce Festival International du Premier Film d'Annonay 2007, cinématographiquement et émotionnellement intense, cliquez ici.

    Ceci étant, je tiens à vous parler d’abord et avant tout d’un film à l’image de ces 4 jours, intitulé La vraie vie est ailleurs, un film suisse réalisé par Frédéric Choffat.

    Gare de Genève. Une femme va à Marseille donner une conférence. Un homme court à Berlin découvrir son enfant. Une jeune femme part vivre à Naples. Et quand l’autre s’invite sur le siège d’en face, une réalité nouvelle peut surgir. Trois rencontres, trois histoires de vie qui basculent sur un quai de gare.

    Qui n’a pas une anecdote dans un train ou une gare ? Quel lieu plus propice au surgissement de l’imprévu, de l’inconnu, du singulier dans une existence  que celui de tous ces destins qui se frôlent, de toutes ces vies entre parenthèses, de tous ces regards qui se croisent, s’esquissent ou s’esquivent furtivement?

    Peu importe le lieu. Seul ce qui s’y déroule compte. Cela peut se dérouler à Annonay où neuf routes se rejoignent le temps d’un festival. Cela peut avoir lieu dans un train ou une gare. Dans tous les cas, les préjugés et les catégorisations volent en éclats. L’anecdotique aussi. L’instant est à la fois banal et crucial et la poésie parce qu'inattendue est sublimée par cette quotidienneté.

    Ces personnages sont tous entre deux moments, entre deux pays, en route vers un ailleurs redouté ou idéalisé. Ils n’ont pas de nom, pas de prénom. Leur histoire est singulière et universelle. Leurs solitudes se rencontrent et la même altérité débarque dans leurs habitudes. La vraie vie n’est pas ailleurs, même s’ils le croient, (ne le croit, craint-on pas toujours ?) mais bel et bien là sous nos yeux. Capturer ce reflet-là relève d’un talent incontestable. Grâce au regard d’une acuité sidérante du réalisateur. Grâce au jeu impeccable, aux accents de vérité époustouflants et à l’improvisation des acteurs, à l’image de ce long plan où, sur une musique italienne, la jeune femme passe de la tristesse, à la joie du retour, à la nostalgie, aux regrets, à la réalité étouffante. Grâce au montage qui permet que chaque histoire se fasse subtilement écho. Grâce à l’attention portée aux gestes et aux regards qui semblent vibrer, exister, surgir sous nos yeux. Grâce à cette tension contenue où s’entrelacent rage et désir. De et contre l’autre. D’exister et contre l’existence. Grâce à cette maladresse  d’inconnus si proches et si lointains, qui paraît si réelle. La brièveté renforce l’intensité de leurs relations. Ils ne maquillent plus leurs émotions. C’est la vie sans fards.

    Parfois quelques heures, une seconde suffisent pour faire basculer une existence, ici une nuit blanche peut permettre de l’appréhender différemment. C’est une formidable bouffée d’oxygène, un huis clos haletant, bouleversant, dont on ressort, comme après ce festival, avec l’envie de saisir chaque seconde, de ne jamais oublier que comme le dit Molière (Romain Duris) dans le film éponyme de Laurent Tirard « rien n’est impossible ». Si Laurent Tirard le fait dire, Frédéric Joffat le montre dans chaque seconde du film.

    Cette fiction a  la force incomparable d’un documentaire sur la vraie vie et l’intensité poétique de la beauté éphémère qui surgit de l’inattendu et de l’inconnu. A l’image de ces 4 jours.  C’est dans La vraie vie est ailleurs que vous trouverez les résonances de l’existence, plus présente et prégnante que jamais.

    Ci-dessous le teaser du film:

    Site internet du film.

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    Le Festival International du 1er Film d'Annonay 2009 dont ce sera la 26ème édition aura lieu du 30 janvier au 9 février 2009 . Cliquez ici pour avoir toutes les informations.

    Sandra.M

  • Isabelle Huppert présidera le jury du 62ème Festival de Cannes

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    pianiste.jpgC’est Isabelle Huppert qui succédera à Sean Penn et présidera le jury du 62e Festival international de Cannes du 13 au 24 mai 2009, un festival qui l'a récompensée du prix d’interprétation féminine à deux reprises :  avec "La Pianiste" de Michael Haneke en 2001 (un prix décerné à l'unanimité) et "Violette Nozière" de Claude Chabrol en 1978.

     Isabelle Huppert est en effet une habituée de ce festival dont elle fut également jurée (en 1984, sous la présidence de Dirk Bogarde, la palme d'or sera alors remise à Wim Wenders pour "Paris, Texas") et maîtresse de cérémonie, et où pas moins de 14 films dans lesquels elle a joué ont été présentés en compétition.

    Très peu de femmes ont présidé ce prestigieux jury : Liv Ullman, Jeanne Moreau, Françoise Sagan...

    violette.jpgEn plus de ses récompenses cannoises, parmi de nombreux prix l'actrice fétiche de Claude Chabrol (qu'il serait d'ailleurs amusant de retrouver également dans le jury...?) a été récompensée de prix spéciaux pour sa carrière à San Sebastian en 2003 et à Venise en 2005 (Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière).

    "Je suis très heureuse et très fière. Cannes et moi, c'est une longue histoire et ce prochain rendez-vous scelle définitivement mon amour pour le festival, et donc pour le cinéma mondial.Cannes, c'est la porte ouverte à toutes les nouvelles idées du monde. En être une spectatrice privilégiée m'enthousiasme", a déclaré Isabelle Huppert.

    Thierry Frémaux, délégué général du festival présidé par Gilles Jacob, a expliqué avoir voulu "rendre hommage à celle qui met sa popularité de comédienne au service du cinéma d'auteur, qui s'engage auprès des jeunes metteurs en scène et que les cinéastes étrangers admirent".

    FILMOGRAPHIE D’ISABELLE HUPPERT

    I'm Not A Fucking Princess (projet) (Prochainement), de Eva Ionesco

    Copacabana (Prochainement), de Marc Fitoussi

    Des parents formidables (projet) (Prochainement), de Jean-Marie Poiré

    Une affaire de trahison (projet) (Prochainement), de Olivier Assayas

    White Material (Prochainement), de Claire Denis Maria

    L'Amour caché (Prochainement), de Alessandro Capone Danielle

    Villa Amalia (2009), de Benoît Jacquot

    Un barrage contre le Pacifique (2009), de Rithy Panh

    Home (2008), de Ursula Meier

    Nue propriété (2007), de Joachim Lafosse

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    Médée Miracle (2007), de Tonino De Bernardi

    L'Ivresse du pouvoir (2006), de Claude Chabrol  

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    Gabrielle (2005), de Patrice Chéreau

    J'adore Huckabees (2005), de David O. Russell

    Les Soeurs fâchées (2004), de Alexandra Leclère

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    Ma mère (2004), de Christophe Honoré

    Le Temps du loup (2003), de Michael Haneke

    Deux (2002), de Werner Schroeter

    La Vie promise (2002), de Olivier Dahan

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    8 femmes (2002), de François Ozon

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    La Pianiste (2001), de Michael Haneke

    Comédie de l'innocence (2001), de Raoul Ruiz

    Merci pour le chocolat (2000), de Claude Chabrol

    Les Destinées sentimentales (2000), de Olivier Assayas

    Saint-Cyr (2000), de Patricia Mazuy

    La Fausse Suivante (2000), de Benoît Jacquot

    La Vie moderne (2000), de Laurence Ferreira Barbosa

    Pas de scandale (1999), de Benoît Jacquot

    L'Ecole de la chair (1998), de Benoît Jacquot

    Rien ne va plus (1997), de Claude Chabrol

    Les Affinités électives (1997), de Paolo Taviani

    Les Palmes de M. Schutz (1997), de Claude Pinoteau

    Poussieres d'amour (1996), de Werner Schroeter  

    Les Voyages de Gulliver (TV) (1996), de Charles Sturridge

    La Cérémonie (1995), de Claude Chabrol

    Lumière et compagnie (1995), de Lasse Hallström Voix (segment A. Kiarostami)

    Un siècle d'écrivains : Nathalie Sarraute (TV) (1995), de Jacques Doillon récitante (voix)

    Amateur (1994), de Hal Hartley

    La Séparation (1994), de Christian Vincent

    L'Inondation (1994), de Igor Minaiev

    Après l'amour (1992), de Diane Kurys

    Madame Bovary (1991), de Claude Chabrol

    Malina (1991), de Werner Schroeter

    Contre l'oubli (1991), de Patrice Chéreau

    La Vengeance d'une femme (1990), de Jacques Doillon

    Une Affaire de femmes (1988), de Claude Chabrol

    Migrations (1988), de Aleksandar Petrovic

    Les Possédés (1988), de Andrzej Wajda  

    Faux témoin (1987), de Curtis Hanson

    Milan noir (1987), de Kerry McMullen

    Cactus (1986), de Paul Cox

    Sac de noeuds (1985), de Josiane Balasko

    Signé Charlotte (1985), de Caroline Huppert

    La Garce (1984), de Christine Pascal

    Passion (1984), de Jean-Luc Godard  

    Coup de foudre (1983), de Diane Kurys

    La Femme de mon pote (1983), de Bertrand Blier

    L'Histoire de Piera (1983), de Marco Ferreri

    La Truite (1982), de Joseph Losey

    Eaux profondes (1981), de Michel Deville

    Coup de torchon (1981), de Bertrand Tavernier

    La Porte du paradis (1981), de Michael Cimino

    Les Ailes de la colombe (1981), de Benoît Jacquot

    La Dame aux camelias (1981), de Mauro Bolognini

    Loulou (1980), de Maurice Pialat

    Les Héritières (1980), de Marta Meszaros

    Les Soeurs Brontë (1979), de André Téchiné

    Retour à la bien-aimee (1979), de Jean-François Adam

    Sauve qui peut (la vie) (1979), de Jean-Luc Godard

    Violette Nozière (1978), de Claude Chabrol

    Des enfants gâtés (1977), de Bertrand Tavernier

    Les Indiens sont encore loin (1977), de Patricia Moraz

    Le Juge et l'Assassin (1976), de Bertrand Tavernier

    La Dentellière (1976), de Claude Goretta

    Le Petit Marcel (1976), de Jacques Fansten

    Docteur Françoise Gailland (1976), de Jean-Louis Bertucelli

    Je suis Pierre Rivière (1976), de Christine Lipinska

    Dupont Lajoie (1975), de Yves Boisset

    Aloïse (1975), de Liliane de Kermadec

    Rosebud (1975), de Otto Preminger

    Le Grand délire (1975), de Denis Berry

    Les Valseuses (1974), de Bertrand Blier   

    Glissements progressifs du plaisir (1974), de Alain Robbe-Grillet  

    Sérieux comme le plaisir (1974), de Robert Benayoun

    César et Rosalie (1972), de Claude Sautet

    Le Bar de la fourche (1972), de Alain Levent  

    Faustine et le bel été (1972), de Nina Companeez

    Je vous rappelle que vous pourrez suivre ce 62ème Festival de Cannes, en direct sur « In the mood for cinema » et sur « In the mood for Cannes ».