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  • Mireille Darc met en scène Alain Delon pour l'opération + de vie la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France

    miniature.jpgLa semaine dernière vous avez pu voir en exclusivité sur inthemoodforcinema une énigmatique vidéo avec Alain Delon et Mireille Darc.  Le mystère va être officiellement levé aujourd'hui : il s'agit d'une opération de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France au profit de l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées hospitalisées. Découvrez le film de la campagne "+ de vie 2010" intitulé "La valse" qui reflète la belle, tendre et touchante complicité entre les deux acteurs et surtout n'hésitez pas à soutenir "+ de vie" dont le sérieux et l'efficacité n'est plus à prouver mais n'en vie2.jpgnécessite pas moins votre aide.

    Réunis de nouveau à l’écran pour la réalisation d’un spot TV et pour marquer leur engagement, ils expliquent combien il est important d’être entouré à toutes les étapes de la vie, et tout particulièrement pour les personnes âgées hospitalisées.

    Le but de la vidéo est de montrer "le soutien et la tendresse qui traversent les années. Une présence simple, silencieuse et évidente. Une présence qui fait si souvent défaut à de nombreuses personnes âgées hospitalisées. " Ce spot sera diffusé gracieusement par l’ensemble des antennes du Groupe France Télévisions. Le 10 octobre une émission spéciale sera consacrée à l'opération sur France 3, à 20H35, en présence d'Alain Delon et Mireille Darc.

    En savoir plus sur + de vie:

    "Lancée en 1997 par la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, présidée par Madame Bernadette Chirac, l’opération + de Vie appelle chaque année au mois d’octobre à la générosité de tous pour financer des projets qui participent à l’amélioration de la qualité de vie dans les services de gériatrie : lutter contre la douleur, rapprocher les familles, développer les activités et améliorer l’accueil et le confort, telles sont les missions de + de Vie. Depuis 2010, la fondation a le plaisir de compter sur l’arrivée d’Alain Delon, nouveau parrain, aux côtés de Mireille Darc, marraine de l’opération depuis 2008. Plus d’informations sur www.plusdevie.fr ."

    Autres articles consacrés à Alain Delon sur inthemoodforcinema.com :

    Projection du "Guépard" dans le cadre du Festival de Cannes: critique du film, vidéos de l'événement, et reportage.

    Retrouvez également les critiques des films suivants:

      La Piscine », « Borsalino », « Le Guépard », « Monsieur Klein »,  « Le Cercle rouge », "Le Professeur", "Plein soleil"

    Critique de pièces de théâtre avec Alain Delon:

    "Lovers letters"

    "Sur la route de Madison"

    Lien permanent Imprimer Pin it! 2 commentaires
  • Le off de Cannes 2010 de l'ACID à Paris les samedi 2 et dimanche 3 octobre

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    "La vie au ranch" de Sophie Letourneur (sortie : 13 octobre) , "Entre nos mains", documentaire de Mariana Otero ( sortie 6 oct), "Fix ME", documentaire palestinien de Raed Andoni, co-produit par Julie Gayet (sortie : 10 novembre) et "Donoma", autoproduit par un jeune collectif, emmené par l'énergie communicative de Djinn Carrénard  font partie des longs métrages que l'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) a fait découvrir aux spectateurs du dernier Festival de Cannes.

    Sept premiers sur neuf films de long métrage : cette programmation, conçue en toute indépendance par des réalisateurs, sera à nouveau proposée au public, en présence des équipes des films et des cinéastes de lACID qui les soutiennent, et plein de surprises : expo, interludes musicaux, danse... :
    - les 2 et 3 octobre 2010 à Paris au Cinéma des cinéastes
    - du 17 septembre au 15 octobre 2010 dans 14 salles d’Île-de-France
    - du 14 au 21 octobre 2010 dans 10 salles du Grand Lyon.

     Depuis Cannes, ces longs métrages enchaînent les festivals (Lussas, Bruxelles, Tübingen, Pusan, Londres, Montréal...), trois d'entre eux sortiront cet automne en salles : Fix ME, Entre nos mains et La vie au ranch
    et une discussion est prévue dimanche 3 octobre, à 11h au Cinéma des Cinéastes, autour de l'autoproduction (pourquoi ce choix, pour des premiers films comme Donoma, mais aussi de la part de réalisateurs lassés des contraintes de la production classique ? Quelle diffusion ?..).

    Les longs métrages :

    Cuchillo de Palo (108)
    (Renate Costa - Espagne - 2010 - documentaire - 93’)
    Donoma
    (Djinn Carrénard - France - 2009 - fiction - 135’)
    Eine flexible Frau [The Drifter / Une femme flexible]
    (Tatjana Turanskyj - Allemagne - 2010 - fiction - 97’)
    Entre nos mains
    (Mariana Otero - France - 2010 - documentaire - 87’)
    * * Sortie France : 6 octobre 2010
    Fix ME
    (Raed Andoni - France, Palestine, Suisse - 2009 - documentaire - 98’)
    * * Sortie France : 10 novembre 2010
    Fleurs du Mal
    (David Dusa - France - 2010 - fiction - 100’)
    Poursuite
    (Marina Déak - France - 2010 - fiction - 90’)
    Robert Mitchum est mort
    (Olivier Babinet, Fred Kihn - France - 2010 - fiction - 91’)
    * * Sortie France : prochainement
    La vie au ranch
    (Sophie Letourneur - France - 2009 - fiction - 90’)
    * * Sortie France : 13 octobre 2010

    Courts métrages également au programme

    On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici !
    (Collectif des cinéastes pour les "sans-papiers" - France - 2010 - 3'30)
    La dame au chien
    (Damien Manivel - 2010 - France - 13')
    French Roast
    (Fabrice O. Joubert - 2008 - France - 8'15)

    Cette programmation de 9 films indépendants, souvent des premiers films, fictions et documentaires, parfois autoproduits, est choisie par les cinéastes de l'ACID avec pour seul mot d'ordre : le coup de coeur ! Depuis trois ans, la Programmation ACID à Cannes débarque en Île-de-France et à Paris au Cinéma des Cinéastes pour fêter la création indépendante. Dès le mois d'octobre, elle s'invitera également dans dix salles de la région Rhône-Alpes...

    www.lacid.org

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Concours: Gagnez 2x2 places et 2 affiches pour "The social network" de David Fincher

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    Grâce à Sony Pictures et Cinétrafic, je vous propose aujourd'hui un concours vous permettant de remporter 2 places pour 2 et 2 affiches de "The Social network", le nouveau film de David Fincher après le magnifique "L'étrange histoire de Benjamin Button", David Fincher qui cette fois s'attaque à un sujet dans l'air du temps: le réseau social Facebook.

     Vous avez jusqu'au 13 octobre (date de sortie du film) pour envoyer vos participations à inthemoodforcinema@gmail.com  avec pour intitulé "Concours social network 2" en n'oubliant pas de joindre vos coordonnées. Les deux gagnants remporteront 2 places ET 2 affiches. Si vous voulez en savoir plus sur les films "Autour du monde universitaire" sur Cinetrafic cliquez ici et sur "The Social network" sur Cinetrafic cliquez là.

    1. Dîtes-moi de quel film est extraite l'image suivante:

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    2. Donnez-moi 5 bonnes raisons pour lesquelles vous souhaitez voir ce film. Les plus convaincants et/ou originaux remporteront 2 places et une affiche.

     

    Synopsis: Un soir d'hiver 2003, Mark Zuckerberg, étudiant à Harvard et expert en informatique, s'installe devant son ordinateur et se met à travailler avec frénésie sur une nouvelle idée, autour du développement de programme et de blogs. Ce qui prend forme dans cette chambre ce soir-là deviendra très vite un réseau communautaire à échelle mondiale et une révolution dans la communication.
    Seulement six années et quelques 500 millions d'amis plus tard, Mark Zuckerberg est devenu le plus jeune milliardaire de l'histoire... Cependant, pour cet entrepreneur, la réussite amène à la fois des complications personnelles et légales.
    Réalisé par David Fincher, selon le scénario de Aaron Sorkin, The Social Network est un film qui montre que l'on ne peut pas avoir 500 millions d'amis sans se faire quelques ennemis.
    Produit par Scott Rudin, Dana Brunetti, Michael De Luca, and Ceán Chaffin, ce film est inspiré du livre de Ben Mezrich, "The Accidental Billionaires".
    Avec Jesse Eisenberg, Andrew Garfield, Justin Timberlake, Armie Hammer, Max Minghella, Rooney Mara & Brenda Song.

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  • Critique - "Les amours imaginaires" de Xavier Dolan : une grisante fantasmagorie

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    Je vous avais parlé de ce film avec enthousiasme dès le mois de juillet suite à son avant-première dans le cadre du Festival Paris Cinéma. A l'occasion de sa sortie en salles, le 29 septembre, en voici de nouveau la critique publiée alors. Ce film est un des deux que je vous recommande sans aucune réserve pour la semaine prochaine. Je vous parlerai de l'autre prochainement.  

    Critique "Les Amours imaginaires" : une grisante fantasmagorie

    Après « Amore » (un autre film à ne pas manquer), changement d’univers avec la seconde avant-première de cette première journée de festival, le très attendu « Les Amours imaginaires » de Xavier Dolan (titre qui aurait d’ailleurs très bien pu convenir au premier film précité) après son arrivée explosive dans le monde du 7ème art avec «  J’ai tué ma mère », film qu’il avait réalisé à 17 ans, présenté l’an passé à Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs où il avait obtenu trois prix, film que j’avais ignominieusement manqué. La rencontre de ces amours imaginaires (présenté à Cannes cette année dans la section « Un Certain Regard ») était donc aussi pour moi celle avec l’univers de Xavier Dolan.

    Francis (Xavier Dolan) et Marie (Monia Chokri) sont tous deux amis et épris du même jeune homme rencontré lors d’une soirée, Nicolas (Niels Schneider), et tous les deux bien déterminés à le conquérir, analysant, interprétant, scrutant obsessionnellement le moindre geste ou comportement de leur (obscur) objet du désir.

    Dès les premiers plans se dégage de ce film un charme irrésistible et surtout un ton, un style qui font souffler un vent d’air frais et revigorant sur le cinéma actuel.  Xavier Dolan est un vrai cinéphile et son film regorge de références cinématographiques   (entre les ralentis langoureux et poétiques à la Wong Kar Waï, les couleurs chatoyantes et la fantaisie jubilatoire à la Almodovar,  les plans de dos à la Gus Van Sant, les références à la Nouvelle Vague, au « Mépris » de Godard, un trio à la « Jules et Jim » de Truffaut ou encore des confessions face caméra qui rappellent Woody Allen) mais aussi picturales (Boticelli, Michel Ange) ou littéraire (Musset…).

    Que de brillantes références me direz-vous.  Tout cela aurait pu donner un film présomptueux mais Xavier Dolan, d’une part, a su assimiler toutes ces références pour créer son propre univers et d’autre part, y apporter une légèreté masquant savamment la mélancolie sous-jacente (que ne faut-il pas avoir souffert en amour pour faire preuve d’une telle maturité et clairvoyance  à seulement 21 ans!), que ce soit par les dialogues, légèrement précieux, souvent hilarants, toujours caustiques ou le jeu des comédiens (à commencer par lui-même mais surtout celui de Monia Chokri absolument irrésistible).

    La caméra de Xavier Dolan est au plus près des visages, ignorant le plus souvent le cadre spatial à l’image de cet amour obsédant qui rend Marie et Francis aveugles au monde qui les entoure. La mise en scène non seulement épouse le propos du film mais devient un élément scénaristique : puisque Marie et Francis se « font des films » (l’un se prenant pour James Dean, l’autre pour Audrey Hepburn), et sont enivrés par leur fantasmagorie amoureuse, par ce destructeur et grisant vertige de l’idéalisation amoureuse, le film en devient lui-même un  vertige fantasmatique. Cette soirée aux images syncopées rappelle ce vertige à la fois grisant et déstabilisant, ce manège qui rend si floue la frontière entre enchantement et désenchantement, rêve et illusion. Marie et Francis sont amoureux d’une chimère, d’une image,  d’un idéal, d’une illusion, de l’amour même qui prend ici les traits d’un bellâtre ambigu aux allures de Dieu Grec. L’histoire de notre trio est entrecoupée de « témoignages » face caméra de style documentaire de victimes d’illusions amoureuses, là aussi irrésistibles.

    Xavier Dolan a aussi en commun avec quelques uns des plus brillants réalisateurs auxquels il se réfère une bande originale particulièrement soignée, à l’image du film, mêlant modernité, et titres plus anciens, et musique classique : de Dalida qui reprend « Bang Bang » à Indochine jusqu’à « The Knife », « Fever Ray », « Vive la fête » en passant par Bach qui rappelle mélodieusement la douleur de ces irrépressibles et irrationnels élans amoureux, de ces amours qui rongent et enragent.

    Xavier Dolan est un véritable chef d’orchestre qui mêle les couleurs, les références les arts, un prodige du cinéma (à la fois monteur, scénariste, producteur, acteur, s’occupant aussi des costumes) faisant à la fois preuve de l’inventivité et de l’audace de sa jeunesse mais aussi d’une étonnante maturité. Déclaration d’amour au cinéma, déclaration de désespoir d’un amoureux désillusionné sous des allures de fable burlesque et hilarante, « Les amours imaginaires » est un film mélancoliquement caustique.

    Xavier Dolan signe là une fantasmagorie pop, poétique sur la cristallisation amoureuse, sur ces illusions exaltantes et destructrices, sublimes et pathétiques un film enivrant et entêtant comme un amour imaginaire… sans les effets secondaires. A prescrire donc et à très haute dose !

     

     

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2010 Pin it! 0 commentaire
  • Demain, ne manquez pas "Indigènes" de Rachid Bouchareb, sur France 2

    indigènes.jpgDemain soir, à 20H35, sur France 2 vous pourrez (re)voir "Indigènes" de Rachid Bouchareb alors que "Hors-la-loi" son nouveau film est actuellement à l'affiche (cliquez ici pour lire ma critique et voir mon interview de Bernard Blancan). Je vous recommande vivement ce magnifique film pour lequel les 5 acteurs principaux avaient reçu le prix d'interprétation à Cannes en 2006 et qui avait obtenu le César du meilleur scénario. Pour achever de vous convaincre, regardez la bande-annonce, ci-dessous.

     

  • Avant-première - Critique du film « Les petits mouchoirs » de Guillaume Canet avec François Cluzet, Marion Cotillard…

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    Après les succès de « Mon idole » (dont j’avais aimé la causticité) et « Ne le dis à personne » (par lequel je n’avais pas été convaincue, voir ici) Guillaume Canet, comme beaucoup de réalisateurs, aurait pu se contenter d’adapter un best-seller avec une part de risque minimale. Il a au contraire choisi un sujet très personnel (pour lequel il a même refusé de travailler pour Scorsese) et c’est à la fois la grande force et la faiblesse du film.

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    Direction le Cap-Ferret, une maison en bord de mer appartenant à Max (François Cluzet), une maison où chaque été se réunit une bande d’amis. Seulement cet été-là,  tout est comme d’habitude et à la fois différent car l’un d’entre eux, Ludo (Jean Dujardin) manque à l’appel, retenu sur un lit d’hôpital. Chacun va mettre un « petit mouchoir » sur la vérité. Le petit mouchoir c’est le voile du mensonge, le masque que chacun arbore pour ne pas dévoiler ses doutes, ses failles et ses angoisses. Les petits mouchoirs, ce sont les mensonges faits aux autres mais surtout à soi-même. 

    Cela commence au Baron, célèbre boîte de nuit du 8ème arrondissement. Un habile plan-séquence qui nous plonge dans cette frénésie et en capture la gravité masquée de bonne humeur excessive : la gaieté feinte et les rires factices et exubérants suscités par l’alcool, la drogue, la tristesse dissimulée.  Puis c’est le fracas de la réalité. Et le retour à la vie normale comme si de rien n’était… ou presque.

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    Guillaume Canet nous immerge alors dans la vie de ces amis au Cap-Ferret avec la volonté délibérée de faire « un film de potes » comme il le dit lui-même. S’il évoque notamment « Mes meilleurs copains » de Jean-Marie Poiré, en inconditionnelle du cinéma de Claude Sautet, j’ai évidemment plutôt pensé à « Vincent, François, Paul et les autres ». D’ailleurs, Benoît Magimel s’appelle Vincent ; François Cluzet s’appelle ici Max (comme Michel Piccoli dans « Max et les ferrailleurs ») et il m’a  rappelé ce dernier dans la fameuse scène de colère de « Vincent, François, Paul et les autres ». Gabin aussi, si célèbre pour ses scènes de colère. Et la maison du Cap-Ferret m’a fait penser à celle de « César et Rosalie ».

     Même si Guillaume Canet/réalisateur n’atteint pas cette note parfaite, cette virtuosité à laquelle accédait Claude Sautet, mélomane averti, il y a dans ce film cette même quête de raconter la complexité derrière « une histoire simple », de quérir les frémissements de vie, les fléchissements en chacun, de dévoiler une part du mystère dans lequel chacun se drape.

    Plus qu’à Claude Sautet, il m’a d’ailleurs fait penser à Lelouch (même s’il reniera peut-être cette comparaison, lui qui lorgne davantage du côté du cinéma américain et cite plus volontiers Cassavetes) dans sa quête de « fragment de vérité », dans sa sincérité, dans sa façon de filmer au plus près des visages, d’effleurer presque amoureusement ses personnages, et de constamment chercher à tirer le meilleur de ses acteurs. Les virtuoses ce sont eux et c’est la raison pour laquelle il n’a pas voulu faire de l’esbroufe dans sa réalisation. Sa mise en scène se fait donc ainsi discrète. Le cadre à la fois étouffe et caresse les personnages et les  enserre, comme ils le sont dans leurs apparences et leurs mensonges.

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     A l’exception de Laurent Lafitte (dont les rires et les larmes m’ont semblé parfois forcés), le casting est irréprochable. Chaque apparition de François Cluzet est un pur bonheur, à la fois irascible et touchant, volubile et secret. Benoît Magimel dégage un charme mélancolique irrésistible. Marion Cotillard n’a jamais été filmée aussi amoureusement, à la fois frontalement et délicatement. Valérie Bonneton est férocement drôle et Gilles Lellouche incarne avec beaucoup de nuances son personnage qui accepte enfin et trop tard de grandir. Quant à Joel Dupuch,  il est plus qu’il ne joue et le film y gagne en émotion et gravité.

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     La comparaison avec Lelouch s’arrête là, si ce n’est qu’elle explique sans doute aussi la virulence de certaines réactions suite à l’avant-première. Elle s’arrête là parce que Canet impose son propre rythme et son propre style et de films en films construit son propre univers.

     « Les petits mouchoirs » dure 2H25, beaucoup trop semble-t-il pour certains. Or, justement, c’est cette durée qui nous permet de créer la proximité avec les personnages, c’est une durée qui coïncide judicieusement avec le fond du film. Une durée nécessaire pour donner du temps au temps, pour laisser tomber les masques, pour prendre le temps de vivre, d’accepter la qualité des silences, du temps qui passe et en saisir la beauté et la violence fugaces. Il n’est pas dans le spectaculaire mais dans l’intime. Il ne cherche pas à nous en mettre plein la vue mais à ouvrir notre regard, lui laisser le temps de se poser, de regarder la vie qui passe et qu’il tente de capter. Certaines scènes peut-être auraient pu être écourtées voire supprimées –même si beaucoup l’ont déjà été puisque le montage initial faisait près de 4H-(et c’est là sans doute que le film est « trop » personnel, en totale empathie pour son sujet, ses personnages et ses acteurs, Guillaume Canet nous oublie un peu) mais il a en tout cas beaucoup de tendresse communicative pour ses personnages et ses acteurs et nous donne envie , malgré et à cause de leurs failles, de se joindre à eux.

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    A l’issue de la projection, Guillaume Canet a demandé que nous n’évoquions ni la fin ni le début, tétanisé visiblement à l’idée qu’ils puissent être dévoilés, pourtant ce n’est pas là que réside le principal intérêt de son film. La fin est d’ailleurs attendue mais non moins bouleversante faisant surgir l’émotion contenue qui explose et  avec elle les masques de chacun, faisant voler en éclats les petits mouchoirs posés sur la vérité. Le rire n’a jamais  si bien illustré sa définition de « politesse du désespoir », tout son film étant jalonné de moments drôles et savoureux mais qui sont aussi touchants parce que le masque de la culpabilité et/ou de la tristesse qui affleurent dans un regard soudainement assombri.  Son film souffre  donc (un peu) mais s’enrichit (surtout) d’être très personnel. Pour moi, Guillaume Canet/réalisateur  est donc indéniablement meilleur quand il signe un sujet personnel que quand il adapte Harlan Coben. J’en attends beaucoup de son futur projet avec James Gray.

    Un film choral qui ne cherche pas à révolutionner le cinéma (et dont je n’ai d’ailleurs cessé de me dire pendant toute la projection qu’il ferait une excellente pièce de théâtre) mais qui vous donne envie de prendre le temps de vivre, de laisser choir le voile du mensonge, de regarder et voir, d’écouter et d’entendre. Et c’est finalement là sans doute la plus discrète des audaces et sa vraie réussite.  . Malgré quelques longueurs vous ne verrez pas passer les 2H25 de ce troisième long-métrage de Guillaume Canet qui enlace ses personnages avec une tendre lucidité et embrasse la vie et sa cruauté poignante et involontaire avec tendresse et qui, à son image, complexe et paradoxale, s’achève sur une touchante note de tristesse et d’espoir.

    BONUS: Mes vidéos du débat à l'issue de la projection en avant-première avec Guillaume Canet et Gilles Lellouche

    

    

    MAKING-OF "Les petits mouchoirs"

    

    

    

    

  • Vidéos : Guillaume Canet présente "Les petits mouchoirs" avec Gilles Lellouche

     mouchoirs2.jpgEn attendant ma critique, voici deux vidéos de l'avant-première du troisième long-métrage de Guillaume Canet en tant que réalisateur, "Les petits mouchoirs", hier soir, au Forum des Images, dans le cadre du club 300 d'Allociné.  A l'issue du film, Guillaume Canet et Gilles Lellouche ont répondu aux questions du public et le premier a notamment évoqué la genèse de celui-ci, un projet très personnel au sujet duquel il s'est exprimé avec passion. En voici deux extraits:

     

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