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  • Concours - Gagnez un bracelet de perles de la marque PACÔMA Paris

    Troisième concours du jour sur les blogs inthemood: après le cinéma et la musique, un peu de mode avec un splendide bracelet de la marque Pacôma Paris à gagner.

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    ©Claire de Robespierre

    J’ai eu un réel coup de cœur pour la marque de perles PACÔMA Paris, synonyme d’élégance, de discrétion, de luxe, de raffinement, emblème de féminité, tout ce que j’affectionne dans un bijou! La marque était récemment partenaire du Festival du Cinéma des Antipodes de Saint Tropez dont j’ai eu le plaisir de vous parler sur Inthemoodforfilmfestivals.com, ici.

    Brigitte Schaming qui représente la marque à Saint Tropez a ainsi offert de jolis cadeaux au jury et aux invitées du festival, parées de ces splendides bijoux pour l’occasion (cf photo ci-dessus).

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    A l’occasion du festival des antipodes qui présente des films australiens et néo zélandais, la boutique Schaming à Saint Tropez a en effet reçu les invités du festival afin de leur présenter ses nouvelles collections. Perles des mers du sud, mais aussi perles de Tahiti...

    Peut-être moins connues que les perles de Tahiti, les perles des mers du sud et d’Australie sont pourtant au moins aussi somptueuses et d’aussi bonne qualité. Elles sont blanches satinées aux reflets argentés, couleurs champagne ou encore dorées si éclatants qu’on pourrait presque s’y mirer.

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    La Maison Schmittgall a en effet décidé d’offrir aux femmes son expertise des perles de culture, en créant sa propre marque de joaillerie, Pacôma Paris.

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    Grâce au savoir-faire de la Maison Schmittgall, les perles étant sélectionnées parmi les plus belles, Pacôma est devenue une véritable ambassadrice de la joaillerie de perles de culture. Ses créations s’inspirent d’un esprit Haute Joaillerie dont le raffinement est la signature. Pacôma incarne avec charme cette touche de subtilité qui n’appartient qu’à l’élégance française. Son nom vient du latin « pax » qui signifie « paix, sérénité », en référence au milieu de tranquillité dans lequel la perle grandit lentement. La sérénité est aussi un concept dont le joaillier s’inspire dans ses créations intemporelles, loin de l’ostentation tapageuse. De nouvelles créations ont ainsi vu le jour, pour le plus grand plaisir des femmes raffinées et modernes.

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    Et, pour terminer, ce à quoi je suis particulièrement attachée et qui a achevé de m’ensorceler, Pacôma Paris sélectionne ses partenaires perliers selon un cahier des charges de développement durable. La perliculture est réalisée dans le plus grand respect des océans et de son écosystème.

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    Vous pouvez également retrouver PACÔMA sur les réseaux sociaux (twitter -@pacomaparis -, instagram -@pacoma_paris – et Facebook).

    Je ne quitte plus ce bracelet de 4 perles blanches et je suis donc ravie de pouvoir vous en faire gagner un également.

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    CONCOURS

    Pour remporter ce beau bracelet (le même que le mien avec 4 perles blanches satinées aux reflets argentés), vous avez jusqu’au 30 novembre 2015, à minuit,  pour m’envoyer vos réponses aux  questions suivantes à inthemoodforluxe@gmail.com, avec votre nom et prénom et votre adresse postale. Seule la personne gagnante sera contactée par email, après cette date.

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    1. Comment s’appelle la collection de PACÔMA Paris dont figure une photo ci-dessous?

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    2. Comment s’appelle l’égérie de PACÔMA ?

    3. Pour départager les gagnants, que représente la perle pour vous et pourquoi voulez-vous remporter ce bijou?

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  • Concours - A gagner: 3 CD de "The Cinema of Martin Scorsese", les sublimes musiques de ses films (Decca Records)

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    Je vous ai récemment relaté ici la passionnante conférence de presse de Martin Scorsese suite au vernissage de l’exposition que lui consacre actuellement la Cinémathèque Française (jusqu’au 14 février 2015) dont vous trouverez à nouveau le récit ci-dessous ainsi que, en bonus, ma critique de « Shutter island ». A cette occasion, mais aussi à l’occasion d’un festival qui met la musique de films à l’honneur (le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule qui aura lieu du 11 au 15 novembre et pour lequel je vous fais gagner vos pass et dont vous pouvez retrouver le programme complet, ici), j’ai le plaisir de vous faire gagner 3 CD de « The Cinema of Martin Scorsese » sur lequel vous retrouverez les sublimes musiques de ses films (en partenariat avec Decca Records, un label Universal Music France, pour toutes les informations sur ce CD, rejoignez l'excellente page Facebook "Ecoutez le cinéma" en cliquant ici).

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    La musique est en effet un acteur indissociable du cinéma de Scorsese et en est même une composante essentielle. Pour prolonger le plaisir de l’exposition Scorsese à la Cinémathèque Française, je vous recommande vivement ces 4 CD « The Cinema of Martin Scorsese » dans lesquels vous retrouverez les inoubliables musiques de ses films.

    La musique a bercé l’existence de Scorsese et a influé sur son cinéma, que ce soit le son et le «  rythme de la langue sicilienne, de l’anglais avec accent sicilien » ou des musiques qui flottaient dans le quartier de son enfance, le quartier new-yorkais de Little Italy. Des musiques qui se répondent et se font écho parfois d’un film à l’autre, prouvant à qui en douterait encore à quel point son cinéma est un impressionnant édifice d’une logique implacablement construite et à quel point Scorsese est cinéphile mais aussi mélomane. Preuve en est notamment sa collaboration avec Bernard Herrmann (LE compositeur d’Hitchcock, lequel Hitchcock a d’ailleurs beaucoup influencé le cinéma de Scorsese comme le montre très bien l’exposition) pour « Taxi driver ».

    « The Cinema of Martin Scorsese » vous permet d’écouter chronologiquement les musiques de ses films qu’elles soient originales ou non et ainsi de vous replonger dans leurs singulières ambiances. 5 heures de musique pour revisiter le cinéma de Scorsese, en appréhender la richesse et la construction musicales. Au programme donc notamment les musiques de Bernard Herrmann, Howard Shore, ou encore Peter Gabriel mais aussi Bach ou encore les voix de Tony Bennett ou Aretha Franklin. Une orfèvrerie musicale qui témoigne de l’éclectisme musical qui imprègne les films de Scorsese. Pour ma part, je suis totalement envoûtée par la musique du « Temps de l’innocence » (composée par Elmer Bernstein) à réécouter sans modération. Une compilation Decca Records – Un label Universal Music France

    CONCOURS

    Pour remporter « The Cinema of Martin Scorsese », répondez aux questions suivantes avant le 15 novembre 2015, à minuit. Envoyez vos réponses à inthemoodforfilmfestivals@gmail.com en n’oubliant pas de spécifier vos coordonnées. Pour remporter un des trois CD mis en jeu répondez correctement aux questions suivantes. La dernière question permettra de départager les gagnants. Abonnez-vous au préalable à la page Facebook Decca records et à la page Facebook "Ecoutez le cinéma".

    1. Sur la place parisienne dont figure la photo ci-dessous s’achève un des plus beaux films de Scorsese. Quel est le nom de cette place? Quel est ce film?

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    2. Quel compositeur a composé le plus de musiques de films de Martin Scorsese?

    3. De quel film de Scorsese l’image ci-dessous est-elle extraite?

    concours64. Un festival français, en octobre 2015, a décerné une récompense à Martin Scorsese. Citez cette récompense et les réalisateurs qui l’ont  obtenue avant lui.

    5. Quel est pour vous le meilleur film de Martin Scorsese et pourquoi?

    VERNISSAGE DE L’EXPOSITION ET CONFERENCE DE PRESSE DE MARTIN SCORSESE

     

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    Difficile de l’ignorer au regard de la médiatisation dont elle fait l’objet mais je ne résiste pas à l’envie de vous parler à mon tour de l’ exposition Scorsese qui a lieu à la Cinémathèque Française du 14 octobre 2015 au 14 février 2015 accompagnée d’une rétrospective (intégrale !) de l’œuvre du cinéaste du 14 octobre au 30 novembre 2015 d’autant plus que j’ai eu le plaisir d’assister au vernissage de l’exposition ainsi qu’à la passionnante conférence de presse de Martin Scorsese (à qui le Festival Lumière de Lyon décernera ce soir le prix Lumière comme l’a rappelé Serge Toubiana lors de la conférence de presse).

    Cinéaste intrinsèquement new-yorkais, Martin Scorsese est aussi un cinéphile érudit qui a par ailleurs créé la Film Foundation pour préserver la mémoire du cinéma. C’est ainsi à ce titre que, en 2010, il avait présenté « Le Guépard » de Visconti projeté dans le cadre de Cannes Classics au Festival de Cannes, moment inoubliable dont vous pouvez retrouver mon récit, ici…La mission de la Film Foundation est ainsi la conservation du patrimoine cinématographique mondial.

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    Scorsese revient ainsi à la Cinémathèque Française dix ans après y être venu lors de l’inauguration du bâtiment de Frank Gehry.

    Que vous aimiez le cinéma de Scorsese ou non, que vous le connaissiez plus ou moins bien, je ne peux que vous encourager à découvrir cette exposition qui vous immergera dans son univers, ses racines, ses décors, ses thématiques récurrentes et vous (dé)montrera la cohérence et l’intelligence indéniables et admirables de son cinéma. Il s’agit en effet de la plus importante exposition jamais réalisée sur le cinéaste, une exposition conçue par la Deutsche Kinemathek, Museum for Film and Television, Berlin et retravaillée avec la complicité de Kristina Jaspers et Nils Warnecke, les deux commissaires, et par Matthieu Orléan.

    L’exposition est divisée en 5 partie. La première intitulée «  de nouveau héros » vous immergera dans le clan familial qui a tant inspiré son cinéma, mais aussi dans le monde des gangs. La deuxième partie intitulée « Crucifixion » est consacrée à l’influence de l’Eglise catholique dans son cinéma (Scorsese souhaitait devenir prêtre dans sa jeunesse). Ne manquez pas les images de films mises en parallèle à l’entrée de l’exposition et qui montrent magnifiquement à quel point cette thématique est présente dans son œuvre.

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    La troisième partie évoque un personnage incontournable de son oeuvre  : New York, théâtre fascinant de ses films (il a grandi dans le quartier de Little Italy qui imprègne tant son cinéma), dont, comme Woody Allen, pour reprendre les termes de Serge Toubiana il est « un des plus grands chroniqueurs de ses métamorphoses ». La quatrième partie évoque ses « inspirations » comme Hitchcock à qui il fait régulièrement référence allant aussi jusqu’à collaborer avec Bernard Herrmann, son compositeur dont le maître du suspense est indissociable, mais aussi des techniciens ayant collaboré avec Hitchcock. Cette partie évoque aussi ses nombreuses références au patrimoine cinématographiques a fortiori dans ses films qui y sont consacrés comme « Aviator » en 2004 ou encore « Hugo Cabret » en 2011. Enfin, la dernière partie intitulée « Maestria » est consacrée à l’habileté et la virtuosité de sa mise en scène et démontre la construction visuelle de ses films plan par plan, notamment à travers des story boards. Vous y croiserez bien sûr ses acteurs fétiches : De Niro, DiCaprio, Keitel.

    Véritable caverne d’Ali Baba, cette exposition vous permettra de découvrir de nombreux documents fascinants : photographies, storyboards, costumes, affiches, objets culte… L’exposition Martin Scorsese s’appuie principalement sur sa propre collection privée à New York, ainsi que sur la collection de Robert De Niro et celle de Paul Schrader. Je vous laisse découvrir ci-dessous mes clichés de quelques-uns de ces documents qui vont feront écarquiller vos yeux de cinéphiles!

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    Comme moi, je vous garantis que vous ressortirez avec une seule envie : revoir toute l’œuvre de Scorsese que cette exposition éclaire magnifiquement.

     Serge Toubiana inscrit « Le temps de l’innocence » parmi les 10 meilleurs films de l’histoire du cinéma, c’est aussi mon Scorsese préféré que je vous invite à revoir. Retrouvez également, ci-dessous, ma critique de « Shutter island » que vous pourrez également (re)voir dans le cadre de la rétrospective. Je vous recommande aussi d’aller faire un tour sur le site officiel de la Cinémathèque Française particulièrement bien agencé et sur quel vous retrouverez de  nombreux documents  liés à l’exposition : http://www.cinematheque.fr/   /

    Vous pourrez également asssister aux projections et conférences suivantes :

    Jeudi 22 octobre à 19H : « Scorsese, l’homme par qui le rock a envahi le cinéma »par Michka Assayas

    Jeudi 5 novembre à 19H : « Taxi Driver » : un montage, dé-montages » par Bernard Benouel

    Jeudi 19 novembre à 19H : « Martin Scorsese : vitesse trompeuse » par Jean-Baptiste Thoret

    En ligne sur Cinematheque.fr : le New York de Martin Scorsese

    Martin Scorsese recevra le prix Lumière ce vendredi à Lyon

    Sur Arte : cycle Martin Scorsese du 12 au 18 octobre

    Sur Canal + mardi 13 octobre à 20H55 : diffusion en première exclusivité du « Loup de Wall Street »(2013)

    Sur Cine + club dimanche 25 octobre à 20H45 : « Les Nerfs à vif » (1991) suivi de « Casino »(1995)

    Informations pratiques :

    La Cinémathèque Française

    Musée du Cinéma

    51 rue de Bercy

    75012 Paris

    Informations : 0171193333

    Martin Scorses, l’exposition

    Du lundi au samedi (sauf fermeture mardi 25 décembre et 1er janvier) : de 13h à 19h, nocturne le jeudi jusqu’à 22H

    Samedi, dimanche et vacances scolaires de Toussaint et Noël : de 10h à 20H

    Plein Tarif : 12 euros – Tarif réduit : 9 euros – Moins de 18 ans : 6 euros – Libre Pass : accès libre

    Quelques extraits vidéos de la conférence de presse et quelques citations extraites de celle-ci :

    « C’est la première fois que je vois l’exposition et c’est assez bouleversant. »

    « Avec De Niro comme avec DiCaprio la confiance est réciproque, c’est une amitié qui fait que le travail est facile. »

    « Dans ma famille on ne lisait pas mais on racontait beaucoup d’histoires et on écoutait beaucoup de musiques. »

    « Je me fais du souci pour les jeunes et pour ce que représente le cinéma pour eux. » (à propos des blockbusters)

    « Aviatior est à part car on le voulait à très grande échelle mais pour les autres c’est seulement en cours de route qu’on a réalisé. »

    « Pasolini a tourné la plus belle adaptation de l’Evangile, c’est le film que j’aurais voulu tourner . »

    « J’ai vu Accatone à la projection presse en 1966 au Festival de New York, c’est un film bouleversant. »

    « La première musique qui a provoqué des émotions en moi est celle de Django Reinhardt ».

    « J’ai une relation directe avec les financiers qui investissent dans mes films. Il y a eu une traversée du désert dans les 80′. »

    « L’idée de départ était lien entre le storyboard et l’art contemporain pour l’expo à Berlin avant de faire une expo plus large. »

    « Depuis une quinzaine d’années mes dessins sont devenus des croquis plus petits et rapides ».

    « J’ai l’habitude de penser en termes de séquences, d’anticiper en termes de séquences montées. »

    Critique de SHUTTER ISLAND de Martin Scorsese (critique publiée lors de la sortie du film) –

    A voir à la Cinémathèque le lundi 19 octobre à 16H30/ le mercredi 4 novembre à 19H/ le samedi 28 novembre à 15H30

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    Cela faisait longtemps. Longtemps que j’entendais parler de cette adaptation tant attendue du best seller de 2003 de Dennis Lehane (que je n’ai pas lu et qui est également l’auteur de best-sellers ayant donné lieu à d’excellentes adaptations cinématographiques comme « Mystic river » de Clint Eastwood et, dans une moindre mesure, « Gone baby gone » de Ben Affleck). Longtemps que je n’avais pas ressenti un tel choc cinématographique. Longtemps qu’un film ne m’avait pas autant hantée des heures après l’avoir vu… Un grand film, c’est en effet comme un coup de foudre. Une évidence. Une évidence qui fait que les mots à la fois manquent et se bousculent. Je vais essayer de trouver les plus justes pour vous faire partager mon enthousiasme sans trop en dévoiler.

    Avant toute chose, il faut que je vous présente « Shutter island ». Shutter island est une île au large de Boston sur laquelle se trouve un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. Une île séparée en trois bâtiments : un pour les femmes, un pour les hommes et un pour les criminels les plus dangereux, enfin quatre si on compte son phare qui détient la clef de l’énigme. En 1954, l’une des patientes, Rachel Solando, a mystérieusement disparu… alors que sa cellule était fermée de l’extérieur, laissant pour seul indice une suite de lettres et de chiffres. Le marshal Teddy Daniels (Leonardo DiCaprio) et son coéquipier Chuck  Aule (Mark Ruffalo) sont envoyés sur place pour résoudre cette énigme… Alors qu’une forte tempête s’abat sur l’île isolée, une plongée dans un univers étrange, sombre, angoissant s’annonce alors pour Teddy qui devra aussi affronter ses propres démons.

    Rarement un film aura autant et si subtilement fait se confondre la fond et la forme, le ressenti du personnage principal et celui du spectateur. Dès le premier plan, lorsque Teddy, malade, rencontre son coéquipier sur un ferry brinquebalant et sous un ciel orageux, Scorsese nous embarque dans l’enfermement, la folie, un monde mental qui tangue constamment, flou, brouillé. Tout est déjà contenu dans cette première scène : cette rencontre qui sonne étrangement, le cadre  qui enferme les deux coéquipiers et ne laisse voir personne d’autre sur le ferry, cette cravate dissonante, le mal de mer d’un Teddy crispé, le ciel menaçant, les paroles tournées  vers un douloureux passé.

    Puis, c’est l’arrivée sur l’île et toute la paranoïa que Scorsese suggère en un plan : un visage informe, un regard insistant… En quelques plans subjectifs, Scorsese nous « met » dans la tête de Teddy, nous incite à épouser son point de vue, à ne voir et croire que ce que lui voit et croit. Nous voilà enfermés dans le cerveau de Teddy lui-même enfermé sur « Shutter island ». Avec lui, nous nous enfonçons dans un univers de plus en plus menaçant, sombre, effrayant, déroutant. L’étrangeté des décors gothiques, l’instabilité du climat coïncident avec cette fragilité psychique. Tout devient imprévisible, instable, fugace, incertain.

    Commence alors la quête de vérité pour Teddy alors que surgissent des images du passé : des images de sa femme défunte et des images de l’horreur du camp de concentration de Dachau dont Teddy est un des « libérateurs », images qui se rejoignent et se confondent parfois. L’hôpital, autre univers concentrationnaire  rappelle alors les camps, avec ses êtres moribonds, décharnés, ses barbelés…, d’autant plus qu’il est dirigé par l’Allemand Dr Naehring. La guerre froide pendant laquelle se déroule l’intrigue, période paranoïaque par excellence, renforce de climat de suspicion. L’action est par ailleurs concentrée sur quatre jours, exacerbant encore l’intensité de chaque seconde, le sentiment d’urgence et de menace.

    Chaque seconde, chaque plan font ainsi sens. Aucun qui ne soit superflu. Même ces images des camps dont l’esthétisation à outrance m’a d’abord choquée mais qui en réalité sont le reflet de l’esprit de Teddy qui enjolive l’intolérable réalité. Même (surtout) cette image envoûtante d’une beauté poétique et morbide qui fait pleuvoir les cendres.

    A travers la perception de la réalité par Teddy, c’est la nôtre qui est mise à mal. Les repères entre la réalité et l’illusion sont brouillées.  A l’image de ce que Teddy voit sur Shutter island où la frontière est si floue entre l’une et l’autre, nous interrogeons et mettons sans cesse en doute ce qui nous est donné à voir, partant nous aussi en quête de vérité. Le monde de Teddy et le nôtre se confondent : un monde de cinéma, d’images trompeuses et troublantes qui ne permet pas de dissocier vérité et mensonge, réalité et illusion, un monde de manipulation mentale et visuelle.

    Pour incarner cet homme complexe que le traumatisme de ses blessures cauchemardesques et indélébiles et surtout la culpabilité étouffent, rongent, ravagent, Leonardo DiCaprio, habité par son rôle qui, en un regard, nous plonge dans un abîme où alternent et se mêlent même parfois angoisse, doutes, suspicion, folie, désarroi (interprétation tellement différente de celle des « Noces rebelles » mais tout aussi magistrale qui témoigne de la diversité de son jeu). La subtilité de son jeu  fait qu’on y croit, qu’on le croit ; il est incontestablement pour beaucoup dans cette réussite. De même que les autres rôles, grâce à la duplicité des interprétations (dans les deux sens du terme): Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Michelle Williams, Emily Mortimer, Patricia Clarkson, Max von Sydow…

    Le maître Scorsese n’a pas son pareil pour créer une atmosphère oppressante, claustrophobique, pour déstabiliser les certitudes. Une œuvre pessimiste d’une maîtrise formelle et scénaristique impressionnante, jalonnée de fulgurances poétiques, dont chaque plan, jusqu’au dernier, joue avec sa et notre perception de la réalité. Un thriller psychologique palpitant et vertigineux. Une réflexion malicieuse sur la culpabilité, le traumatisme (au sens éthymologique, vous comprendrez en voyant le film)  et la perception de la réalité dont le film tout entier témoigne de l’implacable incertitude. Ne cherchez pas la clef. Laissez-vous entraîner. « Shutter island », je vous le garantis, vous emmènera bien plus loin que dans cette enquête policière, bien plus loin que les apparences.

    Un film multiple à l’image des trois films que Scorsese avait demandé à ses acteurs de voir  avant le tournage: « Laura » d’Otto Preminger, « La griffe du passé » de Jacques Tourneur, « Sueurs froides » d’Alfred Hitchcock.  Un film noir. Un film effrayant. Un thriller. En s’inspirant de plusieurs genres, en empruntant à ces différents genres, Martin Scorsese a créé le sien et une nouvelle fois apposé la marque de son style inimitable.

     Un film dont on ressort avec une seule envie : le revoir aussitôt. Un film brillant. Du très grand Scorsese. Du très grand cinéma. A voir et encore plus à revoir.

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  • Critique de MADAME BOVARY de Sophie Barthes

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    Dans cette nouvelle adaptation de « Madame Bovary » (oubliée du palmarès du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville), Sophie Barthes a choisi d’insister sur les difficultés économiques d’Emma qui dépense sans compter pour échapper à la monotonie de son existence. Comme dans le roman de Flaubert, Emma Rouault (Mia Wasikowska), tout juste sortie du couvent, épouse Charles Bovary (Henry Lloyd-Hughes), un médecin de campagne qui se réjouit d’avoir trouvé en elle la compagne parfaite. Emma occupe ses journées à aménager sa nouvelle demeure, dessine, joue du piano et reçoit avec élégance ses invités. Cette vie monochrome auprès d’un époux dénué de tout raffinement est bien loin des fastes et de la passion auxquels pourtant elle aspire. Ses rencontres avec le marquis d’Andervilliers (Logan Marshall-Green), le jeune clerc de notaire Léon (parfait Ezra Miller), et Monsieur Lheureux (Rhys Ifans, sournois et mielleux à souhait), un habile commerçant, vont lui donner, un temps, une nouvelle envie de vivre.

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    Tout me semblait avoir été dit sur le roman de Flaubert, qui en plus des nombreuses adaptations auxquelles il a déjà donné lieu (Renoir, Minnelli, Chabrol pour les plus remarquables) ne cesse d’inspirer des personnages de films qui empruntent des traits à la mélancolie ou au bovarysme du roman de Flaubert, affliction que ce chef d’œuvre littéraire a inventée et fait entrer dans le langage commun (défini par Flaubert comme «  la rencontre des idéaux romantiques face à la petitesse des choses de la réalité » en général suscité par des lectures romanesques). Et pourtant… dès les premiers plans qui placent d’emblée le film sous le sceau de la tragédie, cette course effrénée d’Emma, bouleversée, dans la manière de mettre en scène (la nature, les costumes), cette Madame Bovary semble exhaler le parfum des mots de Flaubert, chaque plan en retranscrivant ainsi la subtilité, la sensibilité, la mélancolie tragique, nous donnant des informations supplémentaires sur les états d’âme d’Emma, les images si soignées et signifiantes rendant hommage aux mots scrupuleusement choisis de Flaubert auxquels le film est parfois infidèle dans les événements mais fidèle dans l’esprit (Emma n’a pas d’enfant ici, la petite Berthe est ainsi absente du scénario).

    Sophie Barthes met ainsi en lumière la modernité du roman de Flaubert et des aspirations d’Emma : se sentir libre de vivre sa vie, ses passions, croyant les trouver dans les apparences et la consommation à outrance. Le paysage et les costumes vibrent à l’unisson avec les variations psychologiques d’Emma, cette femme emmurée dans les conventions, dans sa vie trop paisible et routinière de provinciale qui par les dépenses et la passion (ou plutôt son illusion) va croire y échapper.

    L’élégance de la réalisation et son intelligence (dans l’utilisation des couleurs, de la lumière, des décors, des costumes) sont d’une beauté triste à couper le souffle et rendent un sublime hommage au roman de Flaubert et, plus encore qu’à sa modernité, à son intemporalité.

    Dans le rôle d’Emma Bovary, Mia Wasikowska est parfaite, moins revêche que l’était Isabelle Huppert (non moins parfaite) dans l’adaptation de Chabrol. Sophie Barthes semble ainsi regarder Emma Bovary avec plus d’indulgence que ne le faisait Chabrol et lui apporter une douceur et une fragilité qu’elle n’avait pas dans l’adaptation chabrolienne, parvenant à rendre son ennui palpitant pour le spectateur. Et surtout, voir ce film (que je vous recommande) ne vous dispense pas d'aller voir "Le fils de Saul" de Laszlo Nemes, ma palme d'or du Festival de Cannes 2015 (qui a en réalité obtenu le grand prix).

     

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  • Critique de THERE WILL BE BLOOD de Paul Thomas Anderson (ce soir, à 20H45, sur Cine + premier)

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    1478123491.jpgL’or noir. L’oxymore qui définit ainsi l’objet de la quête effrénée, insatiable, vorace de Daniel Plainview est à l’image de ce film. Entre ombre et lumière. Entre les profondeurs abyssales et obscures de la terre et les vastes paysages de l’Ouest américain. Entre les Lumières de la foi et l’obscurantisme de la religion. Entre les deux faces si contrastées d’un même visage. Ainsi, lorsque le chercheur d’or noir, Daniel Plainview (Daniel Day Lewis) entend parler d’un océan de pétrole sous une petite ville de Californie, il part alors avec son « fils » H.W (en réalité, un enfant dont le père est mort en forant pour Daniel Plainview) à Little Boston, un endroit au milieu de vastes étendues vertigineuses où l’unique point de rendez-vous et distraction est l’église animée par le charismatique jeune prêtre Eli Sunday (Paul Dano). Avec l’aide de l’enfant qui l’accompagne qui lui sert à attendrir ceux à qui il achète des terres, Plainview va peu à peu étendre son empire en s’appropriant les terres tout comme Eli Sunday s’approprie les âmes...

     

    Evidemment quand il est question de pétrole et d’ouest américain, on pense immédiatement à « Géant », pourtant si ce ne sont les paysages et la fascination pour l’or noir, rien à voir ici avec le chef d’œuvre de 1956, de George Stevens.

     

    Dès le premier quart d’heure, muet, nous suivons Daniel Plainview, dans les entrailles de la terre, et dès ce premier quart d’heure, grâce à la virtuosité de la mise en scène de Paul Thomas Anderson et , par l’ambiguïté intrigante et captivante du personnage de Daniel Plainview magistralement et/ou excessivement interprété par Daniel Day Lewis, nous sommes envoûtés, comme nous le serons pendant les 2H38 de ce voyage terrifiant et fascinant dans les entrailles de la terre, dans les paysages et cœurs arides et surtout, dans les profondeurs d’une âme torturée et tortueuse que nous suivons dans sa descente aux enfers de 1898 à 1927.

     

    Intrigués parce que nous nous demandons d’abord s’il est guidé par la seule soif de l’or noir, (S’attache-t-il vraiment à H.W ou n’est-il qu’un outil dans sa quête ?) guettant ses lueurs d’humanité d’abord, de misanthropie ensuite, de folie bientôt, nous demandant lequel entre l’un et l’autre l’emportera, si son humanité n’est que le masque de son avidité, sa philanthropie le masque de sa misanthropie, hypnotisés par son regard comme le sien l’est par ses derricks enflammés, la désolation majestueuse et apocalyptique de ce spectacle grandiose et diabolique. There will be blood. Le titre résonne alors comme un avertissement. Nous voilà prévenus. Le feu sanguinolent va jaillir des entrailles de la terre. Peut-être pas seulement : le sang va jaillir des entrailles de l’homme.

     

    En sortant de ce film, il y a une semaine déjà, mes impressions étaient si fortes et contrastées qu’il m’a fallu plusieurs jours pour digérer cette expérience et vous en parler. Expérience, c’est bien le mot. Etrange. Dérangeante. Cruelle. Fascinante. Hypnotique. Vertigineuse. Grotesque et/ou sublime. Sublime le travail sur le son entre une musique (de Johnny Greenwood) intelligemment dissonante et des sons astucieusement discordants, ainsi effrayants, assourdissants, nous conduisant même à éprouver le malaise ressenti par HW devenu sourd suite à l’incendie du derrick, ou l’agitation interne suscitée par le combat qui semble agiter Daniel Plainview entre ses deux visages, entre sa folie et ses intérêts. Sublime la photographie dichotomique qui reflète le combat interne de Plainview mais aussi celui avec son double : Eli Sunday. Sublime la réalisation inspirée à laquelle Kubrick semble avoir insufflé son énergie créatrice. Sublime le face à face entre le jeune prêtre et Daniel Plainview, apparemment si différents, finalement si semblables : dans leur duplicité, le renoncement à leurs principes par intérêt, leur capacité à hypnotiser, posséder, se mettre en scène, exercer leur emprise et manipuler les âmes, leur folie. Sublime le glissement vers la folie, la solitude, la déshumanisation de Daniel Plainview. C’est d’ailleurs finalement lorsque son visage se montre ouvertement le plus monstrueux (lorsqu’il jette à la figure de H.W le fait qu’il n’est pas son fils) qu’il témoigne, peut-être, enfin, de son humanité : est-ce pas par jalousie ou parce qu’il se sent abandonné, est-ce une manière de témoigner une part d’humanité ? Grotesque à force de vouloir paraître absurde, démonstratrice de sa folie, la scène finale avec Sunday (tel le duel final d’un western, l’affrontement où les deux (anti)héros laissent voir leurs vrais visages, leur gémellité, et à la différence d’un western, ni bons, ni méchants, juste deux hommes dévorés par leur soif de pouvoir l’un sur l’autre, sur les terres pour l’un, sur les âmes pour les deux). Artificiel ce saut dans le temps pour renforcer l’impression de contraste entre les vastes étendues que Plainview semblait dominer et cette luxueuse maison vide, glaciale, obscure, qui semble l’emprisonner.

     

    Alors, au final ?

     

    1802965498.jpg Au final, une expérience fascinante, captivante et éprouvante où le sublime (surtout) côtoie le grotesque (finalement si peu, finalement à l’image du personnage principal dont la construction scénaristique et visuelle épouse la folie), une réalisation inventive, une musique intelligemment discordante, une interprétation parfois outrancière (délibérément, probablement, précisons que Daniel Day Lewis a reçu l’Oscar 2008 du meilleur acteur pour ce film) qui nous fait croire à l’existence de ce Daniel Plainview diabolique, au-delà des frontières du désenchantement et de la folie. « There will be blood » a ainsi été nommé 8 fois aux derniers Oscars, la photographie si expressive de Robert Elswit a également été récompensée. Un film universel, atypique, à voir malgré et pour ses excès, son ostentation, sa démarche ostensible qui m’empêchent néanmoins de le qualifier de chef d’œuvre mais qui me conduisent plutôt à le définir comme une expérience unique, marquante. Un film singulier, courageusement à contre-courant (quoique, ce face à face de l’homme avec la nature, cette ascension puis cette descente aux enfers nous rappellent plusieurs films sortis récemment, je vous laisse les retrouver), à voir, à vivre, à contempler, à éprouver, assurément.

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  • Critique de SECRET DEFENSE de Philippe Haïm (à 20H45, ce soir, sur 13ème rue)

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    Les films d’espionnage sont plutôt rares dans le cinéma français, un genre que j’apprécie tout particulièrement, avec pour référence notamment « Les 3 jours du Condor » de Sydney Pollack mais aussi certains Hitchcock (le meilleur du genre étant pour moi « Les Enchaînés » que je ne me lasse jamais de revoir),  j’attendais donc ce « Secret Défense » avec beaucoup d’impatience… et j’avoue ne pas avoir été déçue. Le dernier film du genre qui m’a littéralement scotchée à mon fauteuil du premier au dernier plan est le dernier Jason Bourne,  « La Vengeance dans la peau », auquel ce « Secret Défense » emprunte quelques règles et peut se comparer sans avoir à en rougir…

    Synopsis : Chaque jour, en France, mouvements terroristes et services de renseignements se livrent une guerre sans merci au nom d'idéologies que tout oppose… pourtant, terroristes et agents secrets mènent presque la même vie. Condamnés à la clandestinité, ces stratèges de la manipulation obéissent aux mêmes méthodes. Alex  (Gérard Lanvin) et Al Barad (Simon Abkarian) sont deux d'entre eux. A la tête du contre-terrorisme de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) pour l'un et d'un réseau terroriste pour l'autre, ils s'affrontent en utilisant les armes dont les plus redoutables : les êtres humains. Secret défense raconte leur guerre secrète à travers les destins de Diane (Vahina Giocante), une étudiante recrutée par les services secrets français, et de Pierre (Nicolas Duvauchelle), un paumé qui croit trouver son salut dans le terrorisme. Formés et endoctrinés pour des missions qui les dépassent, tous deux sont pris dans un engrenage auquel ils ne semblent pas pouvoir échapper. Seront-ils, l'un et l'autre, sacrifiés au nom de leurs "nobles" causes ?

    Alors certes Philippe Haïm emprunte certaines règles aux films d’espionnage américains (montage nerveux, parallélisme de la narration, multiplicité de lieux avec cette manière d’inscrire leurs noms sur l’écran si spécifique au cinéma américain…) mais deux éléments  contribuent néanmoins à en faire  un film singulier : la comparaison établie entre les destins  des agents de la DGSE et des terroristes, le jeu de miroirs d’une part et l’énorme travail de documentation et de consultation effectué par le réalisateur d’autre part, ce dernier ayant notamment eu recours à de nombreux consultants (officiers des renseignements, spécialistes du Moyen-Orient, grand reporter...)

    Philippe Haïm a tout d’abord en effet eu l’excellente idée de mettre en parallèle les destins de deux êtres fragilisés, proies  idéales pour devenir un agent, une arme de la vérité d’un côté, une arme des terroristes de l’autre. Même si bien évidemment les motivations des deux « organisations » sont différents, leurs moyens de recrutement et même parfois d’action se révèlent similaires. Elles utilisent, manipulent et parfois broient des individus et recourent à l’illégalité, la manipulation, la violence pour découvrir la vérité pour l’une, pour terroriser de l’intérieur par la peur pour l’autre. Les destins des manipulateurs Alex et Al Barad, tous deux froids et calculateurs, sont donc mis en parallèle de même que ceux de leurs proies, Diane et Pierre. Entre la DGSE et les mouvements terroristes il s’agit d’une partie d’échecs dont Pierre et Diane sont les pions dont la fragilité est exploitée, tous deux en pleine déconstruction identitaire et/ou familiale. Diane a un lourd secret qu’elle ne veut pas que son petit ami (Aurélien Wiik, encore trop rare au cinéma) découvre et dont « le père » Alex la fait chanter. Pierre a rencontré en prison des terroristes en lesquels il croit découvrir une famille et qui vont ainsi l’enrôler, sa mère, son seul lien affectif l’ayant mis à la porte.

    La construction symétrique du scénario atteint son paroxysme lorsque les deux « proies » se rejoignent dans une scène d’une grande intensité qui n’a rien à envier à la saga des Jason Bourne et que je vous laisse découvrir.

    Non seulement la documentation mais l’intelligence du réalisateur en font un film aussi palpitant, distrayant qu’instructif (sur les méthodes de recrutement des deux camps, dans les prisons pour l’un, dans les universités pour l’autre,  sur le fonctionnement de la DGSE, des mouvements terroristes mais aussi sur la situation géopolitique contemporaine) qui évite également l’écueil de tout amalgame entre musulmans et intégristes notamment par les personnages de Leila (Rachida Brakni toujours excellente) et Ahmed (Mehdi Nebbou), agents de la DGSE qui s’attaquent au terrorisme au péril de leur vie, mais aussi à travers de petits rôles qui cherchent à détruire le « système » de l’intérieur.

    Tous les acteurs se révèlent impeccables au premier rang desquels Vahina Giocante,( ici étonnante,  qui sort  de ses rôles habituels d’ingénue sulfureuse, elle est ici parfaite, entre fragilité et détermination) à Rachida Brakni, Catherine Hiegel,  Mehdi Nebbou, Aurélien Wiik, Al Barad  et puis évidemment Gérard Lanvin pour qui « Un agent n’est pas un être humain, juste une arme. Rien de plus », impressionnant de détermination, de froideur, de maîtrise, de charisme dans son costume noir et son attitude imperturbable, et enfin Nicolas Duvauchelle en petit bandit sensible et influençable qui croit trouver le salut et une famille et qui trouvera sa perdition. Alex, Diane et Pierre ont en commun d’être dévorés par la solitude et les acteurs qui les incarnent font passer ce sentiment avec talent et justesse.

    Le seul reproche serait peut-être qu’à force de passer d’un personnage à un autre,  d’un lieu à un autre, (ce qui est certes nécessaire pour que le parallélisme fonctionne) Philippe Haïm lâche momentanément notre intérêt qu’il raccroche néanmoins rapidement. Peut-être aurait-il été intéressant de creuser la relation entre Jérémy et Diane, mais il est vrai que là n’était pas le sujet...

    La mise en scène est aussi nerveuse qu’efficace :  la caméra à l’épaule qui reflète le chaos intérieur des personnages, les gros plans qui reflètent leur détermination ou leurs doutes, leurs failles, le montage nerveux, le jeu de miroirs (au propre comme au figuré). Les décors entre couleurs grisâtres et sombres et couleurs immaculées des couloirs de la DGSE sans ouverture sur l’extérieur nous plongent aussi d’emblée dans cette atmosphère d’enfermement, de paranoïa, de claustrophobie, de secret, de monde parallèle, insondable, sous-terrain.

    Un film comme on en voit rarement et comme on aimerait en voir plus souvent dans le cinéma français qui a de surcroît le courage de s’attaquer à un sujet qui de part et d’autre risque de susciter des inimitiés mais dont le travail de documentation et la subtilité, l’absence de manichéisme constituent une réponse préalable et irréfutable aux critiques.

    Un film de genre haletant, très documenté, populaire et exigeant, aux interprètes irréprochables qu’ « In the mood for cinema » vous recommande.

    Durée : 1H40

    Site internet officiel du film : http://www.secretdefense-lefilm.com

    Sortie en salles : le 10 décembre 2008

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  • Concours : 5x2 places pour une avant-première avec cocktail dînatoire au Royal Monceau Raffles Paris

    Vous aimez le luxe ET le cinéma? Alors ce concours est pour vous! Attention, vous n'avez que 48h pour participer. Cliquez sur l'image ci-dessous pour en savoir plus.

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  • Programme complet du 2ème Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule

    Retrouvez également cet article sur mon site http://inthemoodforfilmfestivals.com.

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    L’an dernier, j’avais eu le plaisir d’assister à la première édition du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule (dont vous pouvez retrouver mon compte rendu complet et détaillé ci-dessous, à la fin de cet artile).

    Au-delà de sa convivialité et de sa belle programmation, ce festival avait été une réussite en nombre d’entrées avec plus de 7.000 spectateurs en 4 jours!

     La seconde édition du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule, aura lieu pendant cinq jours -au lieu de 4 l’an passé-, du 11 au 15 novembre prochain (week-end du 11 novembre). Elle s’annonce au moins aussi réussie que l’an passé avec un programme pour le moins enthousiasmant et réjouissant! J'aurai le plaisir de vous la faire vivre en direct sur twitter (@moodforcinema) et sur mes différents blogs et sites et surtout sur http://inthemoodforfilmfestivals.com.

    Parmi les 6 films en compétition, outre les belles avant-premières au programme dont vous retrouverez le descriptif détaillé ci-dessous, vous pourrez notamment voir le bouleversant « Janis » d’Amy Berg dont je vous propose ma critique ci-dessous.

    De nombreux invités prestigieux sont attendus, en plus des membres du jury: Michel Legrand, George Chakiris, Jacques Perrin (invités d’honneur), Sandrine Bonnaire et Jacques Higelin (pour un documentaire que j’attends avec grande  impatience-cf ci-dessous-, François-Xavier Demaison, Diane Kurys, Pierre Deladonchamps, Orelsan…

    La nouvelle affiche de ce deuxième Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule est déjà un bon présage. Des parapluies joyeusement multicolores s’y envolent pour laisser la place au soleil, une référence au film « Les Parapluies de Cherbourg », réalisé par Jacques Demy en 1964 avec dans le rôle principal Catherine Deneuve et dont la musique a été composé par Michel Legrand  à qui le festival rendra hommage cette année et avec un  concert duquel le festival  se clôturera majestueusement.

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