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Par Sandra Mézière. Le 7ème art raconté avec passion depuis 2003. 4000 articles. Festivals de cinéma en direct : Deauville, La Baule, Cannes, Dinard...Critiques de films : avant-premières, à l'affiche, classiques. Actualité de romancière. Podcast.
Délaissant pour un (court) temps les avant-premières parisiennes et projections presse, c’est dans mon charmant et malheureusement méconnu palindrome natal que j’ai assisté à l’avant-première du nouveau film de Dany Boon en tant que réalisateur (et interprète d’ailleurs) : « Rien à déclarer ». Ce dernier était accompagné de Bruno Lochet et de Julie Bernard et finalement pas de Benoît Poelvoorde, pourtant annoncé (cf les explications de Dany Boon dans ma vidéo).
Dany Boon dégage tellement de gentillesse et humilité rares que j’aurais adoré aimer son film et le défendre ardemment contre les journalistes ou pseudo-journalistes qui, pour la plupart, ne prendront certainement même pas le temps d’aller le voir (comme un détracteur de « Bienvenue chez les chtis » l’a récemment avoué…). Malheureusement, tout comme « Bienvenue chez les chtis » et même a fortiori, « Rien à déclarer » fait preuve d’un humour suranné, enfantin et gentil(let) qui, d’ailleurs, dans la salle faisait surtout rire les enfants et qui tranche, certes, avec beaucoup de bonne volonté avec le (tout aussi) désolant cynisme à la mode.
Le synopsis est lui aussi d’une simplicité enfantine. 1er janvier 1993 : passage à l'Europe oblige, deux douaniers, l'un Belge francophobe interprété par Benoît Poelvoorde, l'autre Français, interprété par Dany Boon, apprennent la disparition prochaine de leur petit poste de douane fixe situé dans la commune de Courquain France et Koorkin Belgique. Les deux ennemis d’hier vont devoir cohabiter et vaincre leurs préjugés.
Même si la réalisation s’améliore, comme « Bienvenue chez les chtis », « Rien à déclarer » nous plonge dans un cinéma et une France anachroniques, voire ici d’un autre temps. « Rien à déclarer » se présente comme une leçon de morale adressée aux enfants, sur les préjugés racistes symbolisés par le francophobe douanier belge. Hier Dany Boon combattait les préjugés sur le Nord, aujourd’hui les préjugés racistes qualifiant son film de « comédie sociale » (Mike Leigh et Ken Loach n’ont qu’à bien se tenir...)
Dany Boon semble avoir pioché des idées ici et là : dans les « Gendarmes à Saint-Tropez », dans le duo Bourvil / De Funès (il fait un charmant Bourvil et Poelvoorde un De Funès aigri, râleur, raciste plus vrai que nature et on s’attend à tout instant à ce qu’ils disent « forcément elle va moins bien marcher maintenant» à propos de leur 4L), dans « Taxi », dans les comédies américaines avec le chien pataud de rigueur ou encore dans les séries B avec les seconds rôles décalés et surjoués.
Si cette troisième réalisation de Dany Boon à l’image des deux premières est toujours pleine de naïveté et de bons sentiments, cette fois il a rajouté une couche d’humour vulgaire racoleur assez consternant.
La tendresse avec laquelle Dany Boon filme ses personnages, et à nouveau l’absence totale de cynisme (qui n’empêche pas la vulgarité, donc) sont certes louables mais même malgré des acteurs convaincants (François Damiens, Karin Viard) qu’il prend visiblement plaisir à filmer autant que ces derniers en prennent à jouer (des rôles très caricaturaux), ni lui ni ces derniers ne sont parvenus à empêcher l’ennui de s’installer.
Une sortie anticipée est prévue dans le Nord et en Blegique le 26 janvier et dans le reste de la France le 2 février. Sans doute était-il difficile de repasser derrière la caméra après le plus gros carton du cinéma français au succès aussi irrationnel et imprévisible que serait pour moi celui, éventuel, de ce « Rien à déclarer » obsolète. Un conseil : regardez la vidéo où Dany Boon apparaît drôle, tendre et humble, une attitude à l'image de laquelle nous ne pouvons que lui souhaiter de parvenir à faire ressembler son cinéma.
« Another year » de Mike Leigh était présenté en compétition du Festival de Cannes 2010 où il figurait parmi les favoris. Un vrai mystère puisque très peu d'informations avaient filtré sur ce film avant la projection. Onzième film de Mike Leigh qui fait partie du cercle fermé des réalisateurs ayant déjà obtenu la palme d'or (pour « Secrets et mensonges » en 1996 même si je lui préfère largement « All or nothing ») ou encore le prix de la mise en scène pour « Naked » en 1993, « Another year » était ainsi le quatrième film de Mike Leigh en compétition à Cannes. Jim Broadbent, Philip Davis, Imelda Staunton, les acteurs fétiches du réalisateur, sont ainsi de nouveau de la partie.
Synopsis :L'histoire d'un couple heureux (Tom, géologue, et Gerri, psychologue !) qui va devoir supporter les tracas de son entourage.
« Another year » est avant tout centré sur ses personnages, à la fois communs et atypiques mais en tout cas dépeints avec beaucoup d'humanité, de sensibilité, d'empathie. La caméra scrute habilement et pudiquement leurs visages et le basculement d'une émotion à son contraire que la première masquait.
Mike Leigh est particulièrement doué pour capturer les choses de la vie, une mélancolie, une solitude derrière une exubérance. Si son film comme toujours se passe dans un milieu bien particulier (la classe britannique « moyenne », voire pauvre, avec toujours le chômage en arrière-plan) chacun pourra se reconnaître dans l'un de ses personnages vibrants d'humanité, et d'émouvantes contradictions.
« Another year » est divisé en 4 saisons, (printemps, été, automne, hiver) : en une année, à la fois comme les autres et différente des autres, alors que les jours et les saisons s'égrènent, le couple de Tom et Gerri reste la stabilité au centre de ce petit monde. En une année, ce sont les tourments et les bonheurs de l'existence qui se déroulent autour d'eux : deuil, séparation, rencontre, naissance, dépression...
Mike Leigh sait tourner en dérision les situations dramatiques sans que jamais ses personnages soient ridiculisés mais au contraire en faisant des héros du quotidien ( des « héros cachés ») de ces êtres perdus qui donnent constamment le change comme Mary ( formidable Lesley Manville), l'amie envahissante du couple ou encore comme Tom le frère qui perd sa femme (très beau personnage digne, tout en silences et pudeur), Ken l'ami qui, comme Mary noie souvent sa solitude dans l'alcool et fait de vaines avances à cette dernière.
Des tons doux et lumineux du printemps et de l'été, finit par tourner au gris d'un hiver crépusculaire au cours duquel le vrai visage de Mary se révèle dans un dernier plan aussi simple, profond que bouleversant.
De très bons dialogues et des comédiens excellemment dirigés contribuent enfin à faire de ce film une saison particulière à la fois drôle et nostalgique, et en tout cas profondément humaine et universelle dont la morale à la Voltaire pourrait être « Il faut cultiver notre jardin » (Tom et Gerri y passent ainsi beaucoup de temps au sens propre comme au figuré... : ils s'appliquent ainsi à changer et améliorer ou du moins aider le monde qui les entoure). Un film qui aurait (au moins) mérité un prix du scénario pour son apparente simplicité qui met si bien en valeur la complexité et les tourments cachés de ses personnages.
Avant-hier soir, au mk2 Bibliothèque était projeté en avant-première le nouveau film de Darren Aronofsky « Black swan », une projection suivie d’un débat avec le cinéaste. Après une année cinématographique 2010 plutôt tiède (vous pourrez retrouver mon bilan de l’année ces jours prochains), autant le dire tout de suite, l’année cinéma 2011 (« Black swan » sortira en salles le 9 février) débutera par un vrai choc cinématographique, un tourbillon fiévreux dont vous ne ressortirez pas indemnes.
Nina (Natalie Portman) est ballerine au sein du très prestigieux New York City Ballet. Elle (dé)voue sa vie à la danse et partage son existence entre la danse et sa vie avec sa mère Erica (Barbara Hershey), une ancienne danseuse. Lorsque Thomas Leroy (Vincent Cassel), le directeur artistique de la troupe, décide de remplacer la danseuse étoile Beth Mcintyre (Winona Ryder) pour leur nouveau spectacle « Le Lac des cygnes », Nina se bat pour obtenir le rôle. Le choix de Thomas s’oriente vers Nina même si une autre danseuse, Lily, l’impressionne également beaucoup, Nina aussi sur qui elle exerce à la fois répulsion et fascination. Pour « Le Lac des cygnes », il faut une danseuse qui puisse jouer le Cygne blanc, symbole d’innocence et de grâce, et le Cygne noir, qui symbolise la ruse et la sensualité. Nina en plus de l’incarner EST le cygne blanc mais le cygne noir va peu à peu déteindre sur elle et révéler sa face la plus sombre.
« Black swan » n’est pas forcément un film d’emblée aimable (ce qui, pour moi, est une grande qualité quand les synopsis des films ressemblent trop souvent à des arguments marketing) : il se confond ainsi avec son sujet, exerçant tout d’abord sur le spectateur un mélange de répulsion et de fascination, entrelaçant le noir et le blanc, la lumière (de la scène ou de la beauté du spectacle, celle du jour étant quasiment absente) et l’obscurité, le vice et l’innocence mais le talent de cinéaste d’Aronofsky, rusé comme un cygne noir, et de son interprète principale, sont tels que vous êtes peu à peu happés, le souffle suspendu comme devant un pas de danse époustouflant.
« Black swan » à l’image de l’histoire qu’il conte (le verbe conter n’est d’ailleurs pas ici innocent puisqu’il s’agit ici d’un conte, certes funèbre) est un film gigogne, double et même multiple. Jeu de miroirs entre le ballet que Thomas met en scène et le ballet cinématographique d’Aronofsky. Entre le rôle de Nina dans le lac des cygnes et son existence personnelle. Les personnages sont ainsi à la fois doubles et duals : Nina que sa quête de perfection aliène mais aussi sa mère qui la pousse et la jalouse tout à la fois ou encore Thomas pour qui, tel un Machiavel de l’art, la fin justifie les moyens.
Aronofsky ne nous « conte » donc pas une seule histoire mais plusieurs histoires dont le but est une quête d’un idéal de beauté et de perfection. La quête de perfection obsessionnelle pour laquelle Nina se donne corps et âme et se consume jusqu’à l’apothéose qui, là encore, se confond avec le film qui s’achève sur un final déchirant de beauté violente et vertigineuse, saisissant d’émotion.
Par une sorte de mise en abyme, le combat (qui rappelle celui de « The Wrestler ») de Nina est aussi celui du cinéaste qui nous embarque dans cette danse obscure et majestueuse, dans son art (cinématographique) qui dévore et illumine (certes de sa noirceur) l’écran comme la danse et son rôle dévorent Nina. L’art, du cinéma ou du ballet, qui nécessite l'un et l'autre des sacrifices. Le fond et la forme s’enlacent alors pour donner cette fin enivrante d’une force poignante à l’image du combat que se livrent la maîtrise et l’abandon, l’innocence et le vice.
Quel talent fallait-il pour se montrer à la hauteur de la musique de Tchaïkovski (qui décidément inspire ces derniers temps les plus belles scènes du cinéma après « Des hommes et des dieux ») pour nous faire oublier que nous sommes au cinéma, dans une sorte de confusion fascinante entre les deux spectacles, entre le ballet cinématographique et celui dans lequel joue Nina. Confusion encore, cette fois d’une ironie cruelle, entre l'actrice Winona Ryder et son rôle de danseuse qui a fait son temps. Tout comme, aussi, Nina confond sa réalité et la réalité, l’art sur scène et sur l’écran se confondent et brouillent brillamment nos repères. Cinéma et danse perdent leur identité pour en former une nouvelle. Tout comme aussi la musique de Clint Mansell se mêle à celle de Tchaïkovski pour forger une nouvelle identité musicale.
La caméra à l’épaule nous propulse dans ce voyage intérieur au plus près de Nina et nous emporte dans son tourbillon. L’art va révéler une nouvelle Nina, la faire grandir, mais surtout réveiller ses (res)sentiments et transformer la petite fille vêtue de rose et de blanc en un vrai cygne noir incarné par une Natalie Portman absolument incroyable, successivement touchante et effrayante, innocente et sensuelle, qui réalise là non seulement une véritable prouesse physique (surtout sachant qu’elle a réalisé 90% des scènes dansées !) mais surtout la prouesse d’incarner deux personnes (au moins...) en une seule et qui mérite indéniablement un Oscar.
Un film aux multiples reflets et d’une beauté folle, au propre comme au figuré, grâce à la virtuosité de la mise en scène et de l’interprétation et d’un jeu de miroirs et mise(s) en abyme. Une expérience sensorielle, une danse funèbre et lyrique, un conte obscur redoutablement grisant et fascinant, sensuel et oppressant dont la beauté hypnotique nous fait perdre (à nous aussi) un instant le contact avec la réalité pour atteindre la grâce et le vertige.
Plus qu’un film, une expérience à voir et à vivre impérativement (et qui en cela m’a fait penser à un film certes a priori très différent mais similaire dans ses effets : « L’Enfer » d’Henri-Georges Clouzot) et à côté duquel le « Somewhere » de Sofia Coppola qui lui a ravi le lion d’or à Venise apparaît pourtant bien fade et consensuel...
Ci-dessous ma vidéo du débat après la projection : Darren Aronofsky y explique notamment la genèse du film.
Quatre ans après « Selon Charlie » (alors injustement malmené par la critique, notamment lors de sa présentation en compétition du Festival de Cannes), Nicole Garcia revient en tant que réalisatrice avec « Un balcon sur la mer » dans lequel Marc (Jean Dujardin), marié à un professeur (Sandrine Kiberlain), et père d’une petite fille, est agent immobilier dans le Sud de la France. Il mène une vie paisible et confortable jusqu’au jour où, lors d’une visite immobilière, il rencontre une femme mystérieuse (Marie-Josée Croze) représentant un acquéreur. Il pense reconnaître en cette femme énigmatique au charme envoûtant Cathy, l’amour de ses 12 ans, alors qu’il vivait en Algérie, à la fin de la guerre d’indépendance. Après une nuit d’amour la jeune femme disparait et le doute s’empare de Marc sur la réelle identité de cette dernière. Va alors débuter pour lui une quête. Amoureuse et identitaire. En partant à se recherche, c’est avant tout son propre passé enfoui qu’il va (re)trouver.
Une nouvelle fois, Nicole Garcia se penche sur l’enfance, ce qu’il en reste, et sur les méandres de la mémoire et la complexité de l’identité. Tout en finesse. Avec une lenteur appréciable quand le cinéma vise de plus en plus l’efficacité, oubliant d’ailleurs qu’elle n’est pas forcément synonyme de fracas et de vitesse mais parfois de silences et de lenteur, oubliant que le message ou le sujet qu’il véhicule n’en a que plus de force en s’immisçant plutôt qu’en s’imposant bruyamment.
Ce « balcon sur la mer » est à l’image de la lumière du sud dont il est baigné, d’abord éblouissante puis laissant entrevoir la mélancolie et la profondeur, plus ombrageuse, derrière cette luminosité éclatante, laissant entrevoir aussi ce qui était injustement resté dans l’ombre, d’une beauté a priori moins étincelante mais plus profonde et poignante.
A l’image de la mémoire fragmentaire et sélective de Marc, le passé et la vérité apparaissent par petites touches, laissant sur le côté ce qui devient secondaire. Ainsi peut-on d’abord regretter le caractère elliptique du scénario, par exemple concernant la vie conjugale de Marc, mais cette ellipse se révèle avec le recul un judicieux élément dramatique puisque notre point de vue épouse alors celui de Marc. Sa femme est effacée comme son présent s’efface pour laisser place au passé qui ressurgit. Avec lui, on chemine vers ce balcon sur la mer, vers ce lieu de l’enfance perdue.
Sans doute la présence de Jacques Fieschi, coscénariste (et notamment ancien scénariste de Claude Sautet) n’y est-elle pas étrangère, mais Nicole Garcia est une des rares à savoir raconter des « histoires simples » qui révèlent subtilement la complexité des « choses de la vie ». Des idées simples de mise en scène mais qui ont toutes une réelle signification comme ces souvenirs (re)vus à hauteur d’enfant, laissant les adultes et parfois la violence dans les limbes de la mémoire. Une manière délicate de dire l’indicible. De montrer simplement toute l’ambivalence humaine comme le personnage de Marie-Josée Croze qui multiplie ainsi les identités : celle qu’elle endosse en tant que prête-nom, celle qu’elle endosse pour Marc, jouant donc constamment un rôle dans la vie avant de le faire sur scène débarrassée de ses artifices. C’est paradoxalement en jouant qu’elle se trouvera elle-même. En cela, « Un balcon sur la mer » est aussi une véritable mise en abyme de l’imaginaire et donc du cinéma, un hommage à leur pouvoir salvateur.
La plus grande réussite du film c’est néanmoins sans aucun doute les choix de Jean Dujardin et Marie-Josée Croze dans les rôles principaux. Le premier incarne Marc à la perfection, traduisant avec beaucoup de justesse et de nuances les doutes de cet homme qui retrouve son passé, son enfance et ainsi un ancrage dans le présent. Il rend son personnage touchant et bouleversant sans jamais forcer le trait et montre une nouvelle fois la large palette de son jeu (ici à mille lieux de 0SS 117 dans lequel il excellait pourtant également), encore inexplorée. Face à lui, Marie-Josée, Croze est plus mystérieuse et incandescente que jamais après le mésestimé « Je l’aimais » de Zabou Breitman. De leur couple se dégage beaucoup de charme, de mystère, mais aussi une forme d’innocence qui renvoie à l’enfance.
En toile de fond, l’Algérie, sa violence et la nostalgie qu’elle suscite, et la ville d’Oran où a vécu Nicole Garcia enfant (et d’ailleurs également Jacques Fieschi). Une violente nostalgie qui est aussi celle de ces souvenirs d’enfance et de ces doux regrets qui ressurgissent brutalement et submergent, dans ce sens « Un balcon sur la mer » est un film à la fois très personnel et universel. Le balcon sur la mer : c’est cet endroit secret de nos mémoires qui donne sur les souvenirs d’enfance enfouis, dont la réminiscence est tantôt douloureusement heureuse ou joyeusement douloureuse mais jamais exempte d’émotion. Un balcon sur la mer dont je vous engage à aller respirer l’air iodé, le 15 décembre. Un subtil thriller sentimental au parfum doux, violent et enivrant des souvenirs d’enfance.
Quoi de mieux qu’une matinée parisienne un peu grise, un peu lasse, prématurément hivernale, pour se plonger dans l’univers d’Harry Potter, tels des enfants emmitouflés sous leurs draps écoutant le récit d’un conte sombrement enchanteur et que la magie des mots embarquerait dans un ailleurs fantastique, à la fois magique, délicieusement sombre et paradoxalement rassurant tel une fenêtre ouverte sur l’imaginaire. J’étais donc ravie de retrouver le « petit » Sorcier pour ce septième et dernier volet de la saga scindé en deux (le deuxième volet sortira en juillet 2011). Le dernier rendez-vous cinématographique potterien remontait à juillet 2009, et c’est un peu comme une madeleine de Proust de retrouver un héros qui nous a accompagnés tant d’années et dont on accompagne l’apprentissage, de ses jeunes années d’apprenti sorcier à l’entrée prématurée dans le monde des adultes qui le fait se confronter à la mort... De « L’apprenti sorcier » aux « Reliques de la mort » : deux titres qui, du premier au dernier volet, résument le long et riche chemin parcouru.
Cette fois, le petit sorcier a donc bien grandi et la menace qui l’entoure n’a jamais été aussi prégnante. Ainsi, de Poudlard au Ministère de la magie, le pouvoir de Voldemort et des Mangemorts s’est étendu. Harry (Daniel Radcliffe), Ron (Rupert Grint) et Hermione (Emma Watson) décident de terminer le travail initié par Dumbledore mort dans « Harry Potter et le Prince de sang-mêlé » et de retrouver les derniers Horcruxes, des fragments de l’âme diabolique de Voldemort (Ralph Fiennes), nécessaires pour vaincre le Seigneur des Ténèbres dont ces fragments sont la clé de l’immortalité. Au cours de leur quête, ils découvrent aussi une légende, celle des Reliques de la mort (racontée par le biais d’une séquence d’animation joliment sombre et elliptique), selon laquelle Voldemort peut acquérir le pouvoir absolu. C’est le début de la bataille ultime contre Voldemort et une course contre le temps et la mort.
Si vous suivez ce blog, vous le savez sans doute, je ne suis pas une adepte du cinéma (d’animation ou non) qui joue sur les réminiscences enfantines, et si j’apprécie autant Harry Potter c’est justement parce que son univers n’est nullement régressif mais au contraire parce que la quête du héros le fait prématurément se conduire en adulte et se confronter avec LA peur, celle de la mort, thème clé d’Harry Potter et de la quête du bien nommé Voldemort, celle de l’immortalité, ici porté à son paroxysme. A fortiori dans ce 7ème opus, Harry Potter se retrouve confronté à de nombreux drames qui l’éloignent un peu plus de l’enfance (la mort de sa chouette notamment ou celles d’autres personnages que je vous laisse découvrir). C’est d’autant plus intéressant que si ce premier degré de lecture est déjà assez « mature », un deuxième avec ses « indésirables », ses « rafleurs » et l’extermination souhaitée par Voldemort des « Sang-de-bourbe » (sorciers nés de moldus, donc des non-sorciers, donc rejetés en raison de leurs différences) donne à voir une lecture historique nous ramenant une soixantaine d’années en arrière et non dénuée d’intérêt.
Cet Harry Potter 7 où l’enfance et le monde d’Hermione, Ron et Harry périclitent est donc sans aucun doute le plus sombre, ténébreux, adulte et cette noirceur s’avère au moins aussi fascinante que l’univers enchanteur de Poudlard des tout débuts. Non seulement nos trois héros ne sont plus dans l’univers sécurisé de Poudlard mais en plus ils se retrouvent dans un univers hostile. La menace se trouve donc à l’extérieur mais aussi en eux-mêmes, puisqu’ils doivent faire face aux doutes qui les assaillent et y faire face seuls, comme ceux d’Harry Potter sur le passé de son mentor Dumbledore qui n’est plus là pour le rassurer et démentir les rumeurs et calomnies le concernant. L’affiche ci-dessous est d’ailleurs à mon sens la plus réussie et celle qui reflète le mieux cet opus : les deux amis qui accompagnent Harry quoiqu’il leur en coûte, les gouttes de sang qui les éclaboussent, cette menace constante, ce mélange de ténèbres et de lumière, de magie et de réalisme, et cette course en avant non pour fuir mais pour affronter le danger et leur destin.
Aux couloirs mystérieux de Poudlard totalement absents de cette première partie des « Reliques de la mort » succèdent ici notamment des grands espaces déserts (forêts, présentes sur l’affiche ci-dessus) où la menace peut surgir à tout instant. Des grands espaces symboliques de ce nouveau monde auquel ils doivent se confronter, comme perdus au sein d’un univers trop grand pour eux, comme des enfants plongés dans un univers adulte fait d’incertitudes. Au lieu de fuir, ils choisissent de se confronter, au danger, à la mort et donc à la vie. Bref, de grandir, de terminer leur apprentissage. Le spectaculaire ne se fait par ailleurs jamais au détriment de l’intime mais au contraire sert l’évolution des personnages.
L’univers qui les entoure n’a par ailleurs jamais été aussi austère mais également aussi réaliste comme pour nous faire, nous aussi, sortir en douceur de l’univers imaginaire, tout comme eux doivent s’affranchir de leur enfance. Nous les retrouvons ainsi à Piccadilly Circus où la magie réapparait néanmoins rapidement pour nous rassurer quand même et nous dire que le voyage n’est pas encore tout à fait terminé, que n’est pas encore venu tout à fait pour nous le temps d’abandonner cet univers sombrement envoûtant et magique.
Mieux que jamais ce nouvel opus sait alterner les scènes d’émotion (comme cette scène où Hermione efface les souvenirs de ses parents, où cette tendre danse entre Harry Potter et cette dernière) et les scènes trépidantes, sans oublier quelques touches d’humour notamment avec l’irrésistible Elfe Dobby plus vrai que nature !
Passée la déception d’être éloigné de Poudlard, je vous le garantis vous serez à nouveau totalement embarqués par cet univers sombre où rien ne vous paraîtra plus naturel que d’être « transplané », de prendre l’apparence de quelqu’un d’autre grâce au « Polynectar », surtout grâce à la magie, pour moi le plus belle d’entre toutes, celle du cinéma qui agit ici du début à la fin…même si cet atout est en corrélation avec un défaut : sans doute un spectateur qui n’a pas vu ni lu les précédents Harry Potter aura-t-il plus de mal à saisir le rôle ou l’intérêt ou l’importance de différents lieux ou éléments.
Déjà réalisateur de « Harry Potter et l’ordre du Phénix » et « Harry Potter et le Prince du sang-mêlé » David Yates qui, avant Harry Potter n’avait guère fait parler de lui s’immisce et nous immisce une nouvelle fois parfaitement dans l’univers d’Harry Potter. Certes il est plus appliqué qu’audacieux aidé par des décors d’une somptueuse noirceur, par la musique d’Alexandre Desplat qui apporte aussi sa touche magique, d’émotion ou de suspense, et des acteurs désormais indissociables de leurs rôles, bien sûr Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson mais aussi Helena Bonham Carter (Bellatrix Lestrange), Ralph Fiennes (terrifiant et méconnaissable Voldemort), ou encore l’ambigu Professeur Rogue interprété par Alan Rickman, aidé par tout cela donc, il parvient à faire illusion.
St si on regarde sa montre, ce n’est pas par ennui mais avec le vain espoir de retarder le moment fatidique, et forcément un peu triste, où ce pénultième voyage fantastique et magique (au propre comme au figuré) va devoir s’achever et la réalité reprendre ses droits. Evidemment le (pré)dénouement , comme à chaque fois mais aussi plus que jamais, nous laisse sur notre faim dans l’attente impatiente du retour à Poudlard et peut-être du retour à la lumière après cette plongée dans un univers d’une noirceur ensorcelante et non moins palpitant.
Isabelle Partiot-Pieri s'est penchée sur des centaines d'heures d'interviews pour dresser le portrait de ce dandy flamboyant, amoureux fou de la vie et du cinéma, complexe, cultivé, enthousiaste.
C'est dans le cadre de la section Cannes Classics que j'ai découvert ce passionnant documentaire réalisé par Isabelle Partiot-Pieri en présence du Ministre de la Culture, d'Abbas Kiarostami, Juliette Binoche et de nombreux amis du producteur décédé en 2003.
Au-delà du portrait de l'homme c'est aussi celui d'une vision du cinéma qui semble s'être éteinte avec lui. Un cinéma défendu avec énergie, enthousiasme, conviction contre vents et marées, contre le scepticisme des uns ou l'incrédulité des autres. Etrange sensation que de voir ce film à Cannes où il a si souvent promené son inimitable silhouette, Cannes qu'il définit comme un passage aussi nécessaire qu'effrayant, le plaisir d'y être étant selon lui le même que celui éprouvé par « un lapin le premier jour de la chasse ». A voir la violence lunatique et souvent surjouée du public cannois, il est assez facile d'imaginer la terrible épreuve que cela peut représenter pour un producteur qui aimait autant ses films et les cinéastes qu'il défendait.
Au fil du documentaire se dessine le portrait d'un homme qui aime les mots, a le sens de la formule, cite Guitry, Cocteau, Nietzsche et bien d'autres mais aussi d'une personnalité complexe qui, au détour d'une émission, avoue que ce qu'il dissimule derrière son enthousiasme c'est finalement une forme d'indifférence. Impossible de le croire indifférent au cinéma pourtant tant il le défend comme si sa vie en dépendait, qu'un film existe (indépendamment de toute considération commerciale) étant pour lui plus important que tout, s'évertuant à toujours tout ramener à son enthousiasme et sa passion pour un film quand les journalistes veulent absolument lui faire parler d'argent et d'intérêt commercial.
En parallèle de son portrait se dessine aussi une magnifique définition du cinéma, quête d'éternité, de vérité. Toscan du Plantiers ne voulait pas entraver la liberté des auteurs mais au contraire les porter, profondément admiratif de ces êtres libres que sont selon lui les artistes.
Un être libre : c'est d'ailleurs ainsi que l'on a avant de le définir à l'issue de ce beau portrait . Il cite ainsi Cocteau « Ce qu'on te reproche, cultive-le, c'est toi ». Amoureux des mots, du cinéma, de musique et d'opéra, des actrices (il épousa ainsi Marie-Christine Barrault mais fut aussi notamment le compagnon d'Isabelle Huppert) de la vie tout simplement pour lui indissociable du cinéma, une vie dont il a traversé les drames avec beaucoup de dignité (et notamment l'assassinat de son épouse en Irlande, une affaire qui revient d'ailleurs actuellement sur le devant de la scène).
Directeur général de la Gaumont à 35 ans, président de la Cinémathèque de Toulouse (devenu la 4ème au monde), président de l'Académie des arts et technique du cinéma (César), co-fondateur du Festival du Film de Marrakech, s'essayant à la mise en scène lyrique avec « Don Giovanni » il est aussi indissociable des films et des cinéastes qu'il a ardemment défendus : Losey, Fellini, Greenaway, Zulawski, Bergman, Fassbinder...et surtout Pialat qu'il accompagnait lors de la fameuse palme d'or 1987 pour « Sous le soleil de Satan » reçue sous les applaudissements et les sifflets. Celui pour qui le cinéma c'était avant tout « faire devenir réalité une utopie » en a accompagné tant de sublimes et incontournables.
Une très belle leçon de vie et de cinéma en un lieu où la parole est un peu trop souvent convenue et cynique et l'enthousiasme suspicieux. Une belle réussite aussi au sens nietzschéen (une phrase qu'il cite d'ailleurs) : « deviens ce que tu es ». Un documentaire dont on ressort avec l'envie de dévorer l'existence et une soif encore plus insatiable de cinéma. Le portrait d'un homme libre, rare et élégant... dans tous les sens du terme.
Hier soir, au Gaumont Marignan, sur les Champs Elysées avait lieu l’avant-première de « Somewhere » de Sofia Coppola. (La projection était suivie d'un débat avec la cinéaste et son acteur principal, cf mes vidéos en bas de cet article) Quatrième long-métrage de la cinéaste après « Virgin suicides », « Lost in translation » et « Marie-Antoinette », « Somewhere » a reçu le Lion d’or du dernier Festival de Venise « à l’unanimité » selon le président du jury Quentin Tarantino, malgré l’accueil mitigé que le film avait reçu à la Mostra mais Quentin Tarantino (que certains ont accusé de favoritisme, ce dernier ayant été le compagnon de Sofia Coppola) n’en est pas à sa première remise de prix controversée, on se souvient ainsi de la controverse suite à la palme d’or que le jury cannois qu’il présidait avait attribuée à Michael Moore pour « Fahrenheit 9/11 », en 2004.
Le synopsis de « Somewhere » n’est pas sans rappeler celui de « Lost in translation » : Johnny Marco (Stephen Dorff), acteur de son état, promène sa lassitude désenchantée dans les couloirs du Château Marmont, célèbre hôtel (réel) de Los Angeles fréquenté par le tout Hollywood, jusqu’au jour où arrive Cléo (Elle Fanning), sa fille de 11 ans. Avec elle, il va enfin se réveiller et révéler, et cesser de tourner en rond pour retrouver le « droit chemin ».
La première scène nous montre ainsi une voiture (la Ferrari rutilante de l’acteur dont on se demande parfois si le film n’en est pas le spot publicitaire même si, certes, elle n’est pas sans symboles, notamment de son luxueux enfermement ) qui tourne en rond sur un circuit, à l’image de Johnny dans les couloirs du Château Marmont, et de sa vie qui ne semble aller nulle part, et n’être qu’une errance dans les couloirs de l’hôtel où il croise notamment Benicio Del Toro, Aurélien Wiik et Alden Ehrenreich (dont je vous laisse retrouver les très courtes apparitions) mais surtout des silhouettes lascives, fantomatiques et désincarnées quand il n’en ramène pas dans sa chambre, semble-t-il sa seule occupation. Lorsque la gracile, solaire et sage Cléo débarque, il porte un regard nouveau sur ce qui l’entoure, ou même tout simplement il porte un regard, enfin.
Ce regard c’est celui de la cinéaste, habituée des lieux, gentiment ironique : sur la télévision italienne et ses personnages hauts en couleurs, les conférences de presse aux questions consternantes (dont les questions et la perplexité de l’acteur n’ont pas été sans me rappeler celle-ci, notamment, mais aussi bien d’autres), la promotion contrainte et souvent absurde.
Si j’ai posé cette question en guise de titre « le cinéma de Sofia Coppola : un effet de mode », thèse que semble d’ailleurs accréditer le public invité hier soir (une majorité de blogueuses …mode , outre quelques acteurs/trices également à la mode comme notamment Géraldine Nakache), c’est parce que la mode est désormais indissociable de Sofia Coppola. Pas seulement parce que cette dernière figure fréquemment dans les magazines féminins à la rubrique mode mais aussi parce que son cinéma, d’ailleurs qu’il se passe au XVIIIème ou en 2010, semble compiler les effets de mode : musicaux (hier Air, aujourd’hui Phoenix, avec la musique de son compagnon Thomas Mars), géographiques (l’hôtel Château Marmont de Los Angeles) ou visuels ( trèèès longs plans fixes ou plans séquences).
Le problème c’est qu’à force d’être « à la mode », Sofia Coppola nous donne l’impression de regarder la couverture glacée d’un magazine (à moins que ce ne soit délibéré que nous ne voyions rien comme Johnny aveugle à ce qui l’entoure). Le Château Marmont est un lieu décadent nous dit-elle, mais son regard semble s’arrêter à l’apparence, à cette première page sans jamais en franchir réellement le seuil. A l’image du premier plan et de son protagoniste, le cinéma de Sofia Coppola semble par ailleurs tourner en rond : le cadre, les personnages, la fin rappellent ceux de « Lost in translation » (notamment avec ses paroles inaudibles), et on retrouve ses thématiques récurrentes : personnages esseulés, en transition, célébrité.
Là où « Lost in translation » était avant tout centré sur le scénario (recevant un Oscar, mérité, pour celui-ci), « Somewhere » ressemble davantage à un exercice de style imprégné de cinéma d’auteur français et de Nouvelle Vague(jusqu’au prénom Cléo, probablement en référence à Varda) ou de cinéastes américains comme Gus Van Sant, mais je ne vois toujours pas ce que ce film a de plus qu’un grand nombre de films indépendants américains (notamment ceux projetés en compétition dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville, au moins aussi bons) et donc ce qui justifie son prix à la Mostra.
Finalement ce film est à l’image de sa réalisatrice qui dégage un charme discret et dont on ne sait si on la trouve charmante à force qu’on nous ait rabâché qu’elle l’était ou si elle l’est réellement. J’avoue n’avoir toujours pas réussi à trancher, et à savoir si son film lui aussi est juste une image ou si il a une réelle consistance. Ou s’il n’est qu’un masque comme celui que Johnny est contraint de porter (au propre comme au figuré). Cela me rappelle d’ailleurs cette anecdote significative, Sofia Coppola passagère connue et anonyme dans un bus et que j’étais la seule à remarquer, témoignant du fait qu’on ne la remarque comme une icône de mode que parce que les magazines nous la désignent comme telle, et je me demande ainsi si ce n’est pas à l’image de son cinéma qui serait « remarquable » car « à la mode ». En tout cas, et pour mon plus grand plaisir, n'a-t-elle pas cédé à une mode: celle des films avec dialogues (quand il y en a) et rythme effrénés pour vous empêcher de réflèchir (ce qui, en général, serait fortement nuisible aux films en question).
« Somewhere », à la fois très dépouillé et stylisé (qualité et défaut d’un premier film dont il a les accents), n’est donc néanmoins pas dénué de charme ou de grâce (par exemple le temps d’un survol en hélicoptère où Johnny prend la mesure de la beauté du monde, en tout cas de son monde, d’une danse aérienne sur la glace, ou d’une caméra qui s’éloigne lentement, prenant du recul comme Johnny va le faire progressivement), et son ironie désenchantée est plutôt réjouissante. La photographie langoureuse d’Harris Savides (notamment chef opérateur de « Gerry », "Elephant", "Whatever works", "The Game", ou « The Yards »), les plans lancinants souvent intelligemment métaphoriques retiennent notre attention et, malgré la lenteur, ne laissent jamais l’ennui s’installer mais nous permettent au contraire de nous laisser porter par l’atmosphère du Château Marmont et, comme Johnny d’en éprouver les facéties étouffantes. Stephen Dorff est parfaitement crédible en acteur débraillé, lucide, blasé et passif que tout le monde trouve en pleine forme, et la jeune Elle Fanning dégage une grâce, une maturité et une justesse rares qui illuminent le film et promettent une jolie carrière. Ils forment un duo tendre et attachant, crédible.
Malgré cela, ce « Somewhere » certes indéniablement plein de charme, m’a laissée sur ma faim, et je m’interroge encore pour savoir si cette longue route droite mène réellement quelque part et si, plus encore qu’intimiste, ce film n’en est pas démesurément personnel, voire narcissique, pour oublier d’être ce qu’est tout grand, voire tout bon film, et ce qu’étaient à mon sens les excellents « Lost in translation » et « Marie-Antoinette » : universels.
Ci-dessous, la bande-annonce très réussie, avec, comme toujours chez Sofia Coppola, une idée de la BO elle aussi très réussie:
Vidéos du débat avec Sofia Coppola et Stephen Dorff, après la projection du film:
D'autres vidéos de ce débat seront prochainement mises en ligne...