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CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2014 - Page 4

  • Critique de AMERICAN BLUFF de David O’Russell

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    J’ai revu hier soir « Frantic » de Roman Polanski dans lequel ce dernier place son (anti)héros ordinaire dans une situation extraordinaire, une situation donc très hitchcockienne avec MacGuffin de rigueur. Une forme de bluff là aussi mais qui, grâce au talent de metteur en scène de Polanski, sachant instaurer une tension avec une remarquable habileté et avec presque rien (et souvent une très belle , ne nous donne pas l’impression d’avoir été bernés.

     

    Le film de David O’Russell présente au moins cet avantage de nous avertir  avec son titre : nous allons assister à une supercherie, même si la supercherie annoncée n’est pas censée être cinématographique mais celle d’un escroc  brillant (oxymore ?), Irving Rosenfeld (Christian Bale). Ce dernier et sa  complice, Sydney Prosser (Amy Adams), se retrouvent obligés par un agent du FBI, Richie DiMaso (Bradley Cooper), de copiner avec la mafia pour  piéger un homme politique corrompu, Carmine Polito (Jeremy Renner). L’imprévisible épouse d’Irving, Rosalyn (Jennifer Lawrence) va aussi semer la zizanie dans l’opération qui, à cause de l’orgueil –et la bêtise- démesurés de Richie va bientôt consister à faire tomber une partie du Congrès américain ou en tout cas de nombreux politiques.

     

    En 2011, j’avais été agréablement surprise par  « Fighter » du même David O’Russell. Malgré quelques baisses de rythme, et un univers, celui de la boxe, maintes fois abordé au cinéma, David O.Russell avait su dans ce film en exploiter tout le potentiel cinématographique et spectaculaire et se différencier des précédents films sur le sujet grâce à un angle de vue original et des acteurs habités par leurs personnages. Une histoire vraie qui était surtout un film universel sur la combattivité et l’amour fraternel.

     

    Là aussi, il s'inspire de faits réels, à savoir une affaire nommée Abscam,  qui s’est déroulée dans les années 1970, tout en lorgnant en revanche plutôt du côté de la parodie. Dans le fait réel en question, des escrocs s’étaient alors alliés au FBI pour déterminer l’identité d'hommes politiques coupables de corruption.

    J’étais impatiente de découvrir ce film qui récolte pas moins de dix nominations aux Oscars et fait figure de favori. Pourquoi ? Sans doute les performances des acteurs, l’Académie affectionnant ces rôles qui permettent aux acteurs de faire leurs numéros mais peut-être l’Académie a-t-elle aussi apprécié cet hommage parodique à ses grands cinéastes au premier rang desquels Scorsese (avec apparition de De Niro se parodiant lui-même en prime) donnant un film hybride qui n’a ni l’ampleur ni la folie géniale du cinéaste précité.

    La voix off et la pluralité des points de vue n’apporte rien et ne fait finalement qu’alourdir le récit, de même qu’un flashback initial qui semble n’être là que pour accentuer la parodie ou faire preuve d’une pseudo-originalité dans l’écriture.

    Passées les 45 premières minutes avec la présentation des personnages et de l’intrigue, cela devient rapidement ennuyeux, le film étant aussi clinquant et superficiel que ses personnages.

    Christian Bale, méconnaissable, une fois de plus, semble prendre beaucoup de plaisir à incarner ce personnage d’escroc pathétique.  Face à lui Bradley Cooper, Amy Adams et Jennifer Lawrence font leur numéro avec plus ou moins de réussite. Jeremy Renner incarne avec un peu plus de « nuance » un politicien corrompu aux ambitions un peu plus nobles (il ne souhaite au départ).

     

    Moralité : « tous pourris », a fortiori ceux qui sont du côté de la loi, Bradley Cooper incarnant ici l’agent du FBI le plus orgueilleux et ridicule qui soit prêt à tout pour faire tomber un maximum de politique.

     

    David O’Russell s’amuse beaucoup avec sa caméra à nous en donner le vertige mais malgré cela, tout reste très plat, sans saveurs, sans émotions. Tout juste pourra-t-on néanmoins se divertir avec les performances des acteurs et une belle reconstitution des années 70. Bref, ne vous laissez pas avoir par cette supercherie et revoyez plutôt les films de Martin Scorsese ou "Fighter" (critique en bonus ci-dessous).

     

    Critique de "Fighter"

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    Il est curieux (ou significatif) de constater à quel point les thématiques des films en lice cette année pour les Oscars se ressemblent en ce qu’ils mettent en scène le combat d’un homme (ou d’une femme) face à lui-même ou elle-même ( « 127 heures », « Black swan », « Le discours d’un roi » et « Fighter ») voire pour lui-même (« The social network »). Alors que de nombreux citoyens, dans le monde arabe, se battent aujourd’hui pour la démocratie et la liberté, assisterons-nous à une recrudescence des films politiques après cet afflux de films « égocentrés » ? A suivre…

    Micky Ward  (Mark Wahlberg) est un jeune boxeur dont la carrière stagne et dont le demi-frère, Dicky Elund, (Cristian Bale) est une ancienne gloire du ring avant qu’il ne sombre dans la drogue et ne fasse de la prison. Désormais, il n’est plus que l’ombre de lui-même.  De son côté, Micky rencontre Charlene (Amy Adams), une jeune femme au caractère bien affirmé qui travaille comme barmaid dans le café de la petite ville de Lowell (Massachussetts). Elle va l’aider à relancer sa carrière et à s’émanciper de sa famille envahissante. Mais les chemins de Micky et Dicky semblent inextricablement liés…

    Les films sur la boxe sont tellement nombreux (parmi lesquels de nombreux grands films : « Million dollar baby », « Raging bull », « Rocco et ses frères » -dans une moindre mesure, la boxe n’étant pas le sujet central-, « Girlfight », « The Wrestler »…) que c’est presque un genre à part entière, il est donc périlleux et présomptueux de vouloir apporter sa pierre à l’édifice.

    Le film est quasiment une parabole du projet en lui-même puisque Mark Wahlberg s’est réellement battu (tout de même uniquement au sens figuré) pour qu’il se fasse, à la fois en étant producteur exécutif et en s’entraînant plusieurs années pour incarner Micky Ward.

    Toute l’intelligence du projet réside dans le point de vue et l’angle choisi puisqu’il s’agit d’abord de nous monter la cellule familiale (au propre comme au figuré) et les enjeux pour celle-ci que représente la carrière de Micky. Toute la famille semble être derrière lui et surtout vivre à travers lui qui est, jusqu’à se rencontre avec Charlene, plutôt velléitaire.  Et quelle famille ! Pour le moins truculente, que ce soit la mère incarnée par une Melissa Leo méconnaissable ou les sept sœurs dont il est dommage qu’elles ne soient identifiables que comme une masse indifférenciée, grégaire, hostile, quasiment analphabète. J’aurais ajouté que ce n’était pas « crédible » si je n’avais lu depuis que certaines incarnent leurs propres rôles… La petite ville de Lowell  est par ailleurs un personnage à part entière : ancienne ville industrielle en plein déclin au charme désenchanté où ont par ailleurs réellement vécu Micky et Dicky Ward.

    « Fighter » est en effet inspiré d’une histoire vraie, celle du boxeur Micky Ward qui, après une spectaculaire série de victoires à la fin des années 80, connaît une véritable traversée du désert de trois ans avant de faire un exceptionnel retour en 1994.

    L’homme à terre qui fait face à l’adversité, surmonte les difficultés et trouve la voie de la rédemption ( ce qui est d’ailleurs valable pour les deux frères) : des thèmes évidemment universels que la boxe, d’abord en arrière plan, permet d’illustrer métaphoriquement jusqu’à la scène finale, terriblement efficace, qui fait exploser l’émotion  et la rage contenues pendant tout le film.

    La réalisation du film devait initialement être confiée à Darren Aronofsky qui est finalement resté attaché au projet en tant que producteur exécutif.  Peut-être aurait-il apporté au film ce lyrisme qui lui fait défaut –ce qui pour certains sera d’ailleurs une qualité- témoignant de la sobriété avec laquelle le sujet est traité, et un refus  plutôt judicieux de l’aspect larmoyant dans lequel il aurait été aisé de tomber.

    L’autre bonne idée (avec le point de vue sur le sujet) c’est le choix des acteurs Mark Wahlberg et Christian Bale  (Matt Damon et Brad Pitt ont tous les deux été initialement pressentis pour incarner Dick Ecklund, avant que le rôle ne soit finalement confié à Christian Bale.)  Le premier, velléitaire puis déterminé et combattif, le second méconnaissable, avec son visage émacié, son allure fantomatique, ancienne gloire dont on ne sait s’il doit son titre au talent ou à la chance.

    Malgré quelques baisses de rythme, et un univers, celui de la boxe, maintes fois abordé au cinéma, Daid O.Russell a su en exploiter tout le potentiel cinématographique et spectaculaire et se différencier des précédents films sur le sujet grâce à un angle de vue original et des acteurs habités par leurs personnages. Beaucoup plus que l’histoire vraie à laquelle on tenterait de le réduire : « Fighter » est un film universel sur la combattivité et l’amour fraternel.

      Un film à ne pas manquer et à suivre de près dimanche lors de la cérémonie des Oscars. Fighter a ainsi reçu le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle, et celui de la meilleure actrice dans un second rôle. Il a également obtenu 7 nominations aux Oscars, dont celui du meilleur film et celui du meilleur réalisateur, des Oscars dont je vous reparle d’ailleurs très bientôt.

     

     

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  • Critique de 12 YEARS A SLAVE de Steve McQueen

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    En 2013, Tarantino  a mis en scène un esclave héros de western dans « Django unchained » qui avait d’ailleurs suscité une polémique dans la presse américaine et déclencher les critiques  notamment de Spike Lee,  celui-ci jugeant le film «irrespectueux» envers ses ancêtres, une polémique stérile car si ce film est d’une certaine manière le plus violent de Tarantino, il l’est parce qu’il est le plus politique, le plus réaliste : terrible violence hors-champ de cet esclave déchiqueté par les chiens, de ce combat entre esclaves. Et une discussion entre Schultz (Christoph Waltz) et Candie (Leonardo DiCaprio) sur Alexandre Dumas achève de nous convaincre, si nous en doutions encore, que ce film est tout sauf irrespectueux mais particulièrement malin. Quelques scènes parmi d’autres… Il y a ensuite eu le éponyme film de Spielberg sur « Lincoln » qui,  en traitant de l’adoption du 13ème amendement qui fit de l’abolition de l’esclavage un fondement permanent de la loi américaine,  tissait brillamment le portrait d’une éminente figure politique, celle du Président Abraham Lincoln. Avec Steve McQueen (bientôt aussi célèbre que son homonyme) dont c’est le troisième film après « Hunger » et  « Shame », et qui traite lui aussi de l’esclavage, on pouvait s’attendre à plus de radicalité. Finalement, son film fait une petite concession à Hollywood mais n’en demeure pas moins le premier film choc de cette année 2014 qui mérite ses 9 nominations aux Oscars 2014.

     Solomon Northup (Chiwetel Ejiofor), jeune homme noir originaire de l’État de New York, est enlevé et vendu comme esclave, quelques années après la guerre de Sécession.  Face à la cruauté d’un propriétaire de plantation de coton, Solomon se bat pour rester en vie et garder sa dignité.  Douze ans plus tard, il va croiser un abolitionniste canadien (Brad Pitt) et cette rencontre va changer sa vie…

    Le film est adapté des Mémoires de Solomon Northup, homme vivant libre dans l’État abolitionniste de New York, à Saratoga, père de deux enfants et violoniste, kidnappé par des Sudistes cupides au début des années 1840 à  33 ans et vendu comme esclave en Louisiane. On lui offre un beau contrat pour une tournée dans un cirque, on l'enivre avant de l’embarquer pour la Louisiane puis le vendre comme une marchandise. Solomon devient Patt. On lui nie son identité mais il n’aura de cesse de la récupérer.

    L’inspiration dramatiquement réelle du film  désamorce d'emblée tout critique sur le manichéisme malgré l’effroyable et inconcevable inhumanité des esclavagistes pour réduire à l’animalité ceux qu’ils considèrent comme « leurs » esclaves et ne révélant finalement ainsi que la leur.  Solomon passera d'un maître doté d’un minimum d’empathie et amateur de musique interprété par Benedict Cumberbatch à Epps interprété par Michael Fassbender, un fou (mais ne fallait-il pas qu’ils le soient tous pour asservir, humilier, nier ainsi leurs semblables, essayant d'ailleurs parfois de justifier leur injustifiable folie en s’appuyant sur les écritures saintes) marié à une femme qui l’était au moins autant. Une prison à ciel ouvert dans laquelle un mince espoir est la seule fenêtre d’évasion.

     Si la radicalité, la frontalité aussi auxquelles McQueen s’était auparavant adonné est ici bien présente dans quelques plans-séquences, voire nécessaire pour ne pas rendre son film « beau » ou maladroitement distrayant, il n’en fait pas moins quelques concessions à Hollywood avec une musique signée  Hans Zimmer (La Ligne rouge, Inception Gladiator, Rain man etc) parfois superflue pour ne pas dire qu’elle est un contre-sens. Une des scènes les plus fortes du film est d’ailleurs celle où Solomon chante a capella avec d’autres esclaves autour de la dépouille d’un des leurs. Son regard et son expression passent alors de la tristesse, la résignation  à la détermination, la rage, la hargne.

    Les plans qui s’étirent en longueur exacerbent intelligemment le caractère effroyable et insupportable de certaines scènes de torture comme celle pendant laquelle Solomon est pendu à une corde parvenant péniblement  à ce que ses pieds touchent le sol pour éviter l'asphyxie. L’horrible tranquillité, la sérénité apparente du décor et surtout des autres esclaves qui vaquent à leurs occupations rendent encore plus horrible ce premier plan d’un homme qui lutte pour survivre dans l’indifférence (probablement masque de la peur) générale.

    Comme souvent chez McQueen le corps est au centre, au propre comme au figuré. Un corps meurtri, brutalisé. Que ce soit dans « Hunger » avec la grève de la faim d’un prisonnier politique de l’IRA  (film de 2008).  Ou l’addiction sexuelle d’un New Yorkais dans « Shame » en 2011. Le corps souffre, ce qui n’empêche pas la dignité et la fierté, comme en témoigne comme une déclaration pacifique de résistance, le début du film où des esclaves immobiles, dans une plantation de canne à sucre, écoutent les ordres de leur contremaître. Parmi eux, Solomon. Un premier plan auquel répond intelligemment le plan de la fin : un corps qui, enfin, ose se reposer, se courber, enlacer et être enlacé. Debout mais asservi puis courbé mais libre. Le début dans un silence presque assourdissant, démontre toute l’habileté du montage (signé Joe Walker) qui est une grande qualité de ce film qui n’en manque pas. Un flashback revient ensuite sur 12 années de survie.

    12 années pendant lesquelles il croisera notamment Patsey, maîtresse et souffre-douleur d'Epps,  incarnée par  Lupita Nyong’o dans un premier rôle indéniablement marquant et une scène qui fait écho à celle de la pendaison, insoutenable. Chiwetel Ejiofor, quant à lui, après avoir reçu de nombreuses récompenses pour ce rôle pour lequel il est nommé aux Oscars (et un Oscar du meilleur acteur qui pourrait bien, une fois de plus, échapper à Leonardo DiCaprio), incarne avec beaucoup de nuance, de force, de rage et douleur contenues  cet homme  qui devra subir et faire subir l’horreur pour sa survie et parfois  celle des autres (terrible scène où il est contraint de fouetter Patsey pour qu’elle "souffre moins" ou du moins reste en vie).

    12 Years A Slave a été co-produit par la société Plan B Entertainment, créée en 2002 par Brad Pitt (qui joue également dans le film), Brad Grey et Jennifer Aniston qui a produit des chefs d’œuvre comme « L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » ou des films indignes de ce nom comme le ridicule et parfois involontairement drôle World War Z.

    Jamais larmoyant, refusant le sentimentalisme, avec de longs plans brillamment effroyables qui tentent de nous faire éprouver l’indicible horreur, McQueen a réalisé une nouvelle variation sur le corps et ses meurtrissures, sur la honte aussi, celle d’appartenir à une humanité qui a pu permettre qu’un homme soit réduit à être « 12 years a slave », et souvent même une vie entière. Ou toute la puissance du cinéma au service de l’Histoire, de la mémoire et de l’avenir. Espérons-le…

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  • Critique – "La vie rêvée de Walter Mitty" de Ben Stiller

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    J’aurais aimé  vous parler de « Tel père tel fils » de Kore-Eda que j’attends impatiemment ou encore de « A touch of sin » de Jia Zhang Ke mais mon cinéma de province a décidé que passer majoritairement des films pour adolescents et des films d’animation était plus intéressant. Me restaient donc « La vie rêvée de Walter Mitty » de Ben Stiller et « Jamais le premier soir » de Melissa Drigeard. Avant de vous parler du premier, je tenais à vous déconseiller et décourager d’aller voir le second qui est sans aucun doute ce que j’ai vu de pire au cinéma  depuis un temps certain. Les personnages ont une psychologie d’enfants de quatre ans, la réalisation est inexistante, les dialogues sont pauvres à pleurer (et pas de rire), c’est écrit et joué comme une sitcom des années 1990 sur tf1, les clichés (en particulier sur les femmes, mais qui peut vraiment oser les voir comme ça aujourd’hui ?!) se comptent par dizaines, c’est simpliste,  vulgaire…et je me demande ce que des acteurs de talent comme Alexandra Lamy (inoubliable dans « J’enrage de son absence de Sandrine Bonnaire) ou Jean-Paul Rouve sont allés faire dans cette galère. Seul le slogan sur l’affiche est finalement parvenu à me dérider les zygomatiques (« attention ce film rend heureux ») tant cette « publicité » est mensongère et tant ce film m’a surtout profondément ennuyée et agacée.

    Ben Stiller a au moins le mérite de sembler aimer son sujet, d’avoir une idée originale (…quoique… »La Vie rêvée de Walter Mitty » est une libre adaptation d'une comédie datant de 1947 intitulée « La Vie secrète de Walter Mitty » et le projet n'est pas son initiative) et d’avoir un minimum soigné la réalisation même si on retrouve ce trait commun à nombre de films aujourd’hui, y compris celui évoqué précédemment : des quadragénaires qui se conduisent comme des adolescents attardés. C’est ainsi le cas de « Walter Mitty » (Ben Stiller) qui  est « un homme ordinaire (un homme ordinaire se conduirait donc comme un adolescent attardé), enfermé dans son quotidien, qui n’ose s’évader qu’à travers des rêves à la fois drôles et extravagants. Mais confronté à une difficulté dans sa vie professionnelle, Walter doit trouver le courage de passer à l'action dans le monde réel. Il embarque alors dans un périple incroyable, pour vivre une aventure bien plus riche que tout ce qu'il aurait pu imaginer jusqu’ici. Et qui devrait changer sa vie à jamais. »

     Walter a en effet égaré le négatif n°25, celui-là même qui doit faire la couverture de Life et que lui a envoyé un photographe baroudeur pour qui il travaille depuis des années et qu’il admire tout particulièrement (Sean Penn qui prend très bien l’air du baroudeur libre, concerné, aux sourcils froncés, et tellement amoureux de la beauté et la liberté qu’il préfère ne pas les capturer et les garder pour lui seul, en photographe à principes).

    Le pitch était réellement séduisant. Un homme qui, à défaut de vivre ses rêves, s’y évade au point de « déconnecter » de la réalité jusqu’à ce qu’il comprenne que vivre ses rêves « réellement » est encore mieux. Sauf que Walter, notre adolescent attardé est  amoureux de sa collègue qu’il voit tous les jours mais il préfèrerait lui déclarer sa flamme via un site de rencontre sur lequel elle est évidemment inscrite. La collègue (Kristen Wiig, dont le personnage n'est pas du tout développé, servant simplement de faire-valoir) en question semble dès le début s’intéresser à lui. Fin du suspense. On peut imaginer ce qu’un Capra, un Fellini ou Tim Burton auraient fait de ce film, eux qui sav(ai)ent si bien donner une dimension onirique à leurs films mais à force d’osciller entre le rêve et la réalité, Ben Stiller signe un film totalement irréaliste qui ne parvient pas non plus vraiment à faire rêver. Ce sujet avait pourtant tout pour me plaire : un homme qui décide de faire en sorte que les rêves dévorent sa vie afin que sa vie ne dévore pas ses rêves pour paraphraser Saint-Exupéry.

    Les paysages sont magnifiques et il s’est visiblement fait plaisir  à nous faire voyager et en nous embarquant notamment en Islande  voir le désormais célèbre volcan  Eyjafjallajökull qu'il quitte d'ailleurs brusquement au moment où le film devenait intéressant. (au passage, très belle photographie de Stuart Dryburgh). Malheureusement, un scénario bancal et l’accumulation de sujets font que l’émotion n’a jamais le temps d’affleurer : Walter a perdu son père jeune, il est confronté à la fin de la presse écrite etc. Par ailleurs, pour un film sur les clichés, il est dommage qu’il en comporte tant (ou alors, est-ce un moyen ironique de faire coïncider la forme et le fond) entre la  parodie ridicule du sublime film "L'étrange histoire de Benjamin Button" ou le personnage du supérieur aussi exagérément stupide qu’arrogant.

    "La Vie rêvée de Walter Mitty" a été intégralement tourné en pellicule, la forme rejoignant ainsi le fond (à dessein cette fois) puisque le personnage est développeur sur pellicule pour le magazine Life qui s'apprête à publier son dernier numéro papier pour passer au format numérique sur internet. Finalement, peut-être la seule bonne idée, le film étant davantage un hommage à ces artisans qu’aux doux rêveurs qui ne se reconnaîtront pas forcément dans cette fable vélléitaire dont le dénouement est par ailleurs très très téléphonée.

    Reste que le film est une métaphore du cinéma qui permet de donner vie aux rêves les plus fous, et un hommage à celui-ci qui parfois, quand c'est réussi, vous donne envie d'empoigner la vie et vos rêves pour qu'ils ne fassent qu'un. Walter vous donnera donc peut-être envie de faire de vos rêves une réalité, ce qui n’est déjà pas si mal. Mais pour cela, vous pouvez tout aussi bien relire Saint-Exupéry. Et revoir  (ou relire) "L'étrange histoire de Benjamin Button".

  • Avant-première - Critique de YVES SAINT LAURENT de Jalil Lespert avec Pierre Niney, Guillaume Gallienne, Charlotte Le Bon

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    YSL. Trois lettres synonymes d’élégance intelligemment irrévérencieuse. Trois lettres qui suffisent à identifier un homme et la marque de son art. Trois lettres comme un masque mystérieux. En choisissant de raconter l’histoire de l’homme qui se cache derrière ces initiales, Jalil Lespert n’a pas cédé à la mode opportuniste des biopics (qui n’est d’ailleurs désormais plus synonyme de succès systématique en salles au regard de criants échecs connus par ce genre cette année même si le brillant « Lincoln » ou l’épique « Mandela » démontrent le contraire) mais semble vraiment porté par la volonté de raconter le combat d’un homme (ou plutôt de deux hommes) pour la concrétisation d’un rêve et surtout une histoire d’art et d’amour entremêlés.

    Nombreux sont les cinéastes qui, avant lui, ont choisi cet angle pour dresser le portrait d’un artiste comme Anne Fontaine avec « Coco avant Chanel » ou encore Bruno Nuytten avec le vibrant « Camille Claudel. Passion artistique et passion amoureuse sont souvent indissociables, l’une exacerbant, stimulant, inspirant l’autre. Comme dans « Martin Eden », le roman de Jack London cité par Jalil Lespert comme source d’inspiration lors du débat après la projection du film. Sans aucun doute le plus beau roman qui soit sur la fièvre créatrice et amoureuse, qui montre avec un talent et une sensibilité inouïs comment elles emprisonnent, aveuglent et libèrent à la fois. Une brillante histoire romanesque, une peinture de la société, de son hypocrisie, de la superficialité de la réussite et  l’itinéraire d’un être passionné et idéaliste qui sombrera dans le désappointement,  un sublime roman d’un romantisme désenchanté empreint de passion puis de désillusions. Je m’égare…mais je ne pouvais pas ne pas vous parler de ce roman qui m’a tant bouleversée, que j’ai relu tant de fois, et d’ailleurs je ne m’égare pas tant que ça car je me souviens que Pierre Niney (dans cette interview) avait aussi évoqué ce roman comme source d’inspiration du réalisateur Frédéric Louf pour son film « J’aime regarder les filles » dans lequel il tenait également le rôle principal.

    Parfois synonyme de frilosité des producteurs, de facilité, le biopic peut aussi débrider l’imaginaire comme ce fut le cas dans le splendide « Gainsbourg, vie héroïque » de Joann Sfar. Jalil Lespert, véritable artiste et non simple technicien (César du meilleur espoir masculin en 2001 pour « Ressources humaines », formidable aussi -notamment- dans « Le Petit Lieutenant » de Xavier Beauvois mais aussi réalisateur auparavant de l’adaptation des « Vents contraires », le roman d’Olivier Adam), avait sans nul doute à cœur d’aller au-delà de la simple biographie filmée, d’apporter son regard et d’y apposer son univers d’autant plus qu’un autre film, de Bertrand Bonello en l’occurrence, avec pour titre « Saint Laurent » (avec Gaspard Ulliel, Jérémie Renier et Léa Seydoux), est actuellement en préparation. C’est en revanche sur l’affiche du film de Jalil Lespert que figure  le logo de l’entreprise YSL (fait très rare), preuve que le film a reçu l’aval des personnes concernées…

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    Jalil Lespert s’est appuyé sur l’ouvrage éponyme « Yves Saint Laurent » de Laurence Benaïm qu’il a librement adapté. Son film ne couvre ainsi pas toute l’existence d’Yves Saint Laurent (Pierre Niney) mais débute à partir de ses 18 ans.

    Il apparaît pour la première fois de dos, en Algérie où il est né, face à l’horizon qui s’offre à lui. De dos comme un mystère. Trois ans plus tard, à tout juste 21 ans, Yves Saint Laurent est  appelé à prendre en main les destinées de la prestigieuse maison de haute couture fondée par Christian Dior, décédé peu de temps auparavant. Lors de son premier défilé triomphal, un homme regarde cette collection, avec admiration. Pierre Bergé (Guillaume Gallienne). LA rencontre qui va bouleverser sa vie. Son mentor, son mécène, son amour.  Trois ans plus tard, ils s’associent pour créer la société Yves Saint Laurent. Malgré ses obsessions et ses démons intérieurs, Yves Saint Laurent va révolutionner le monde de la mode avec son approche moderne et iconoclaste.

    « La mode n’est pas un art majeur. Ce n’est même pas un art du tout» dit Yves Saint Laurent dans le film, un film…qui prouve tout le contraire. Le soin qu’il apporte à chaque dessin. La passion, l’énergie, le travail, la folie et le génie créateurs démontrent justement à quel point c’est un art, même un objet politique. Un « simple » vêtement (fruit d’un travail si complexe ici) devient la marque de l’audace et de la prise de pouvoir des femmes que ce soit avec le smoking, la saharienne, le tailleur-pantalon que Saint Laurent a initiés pour elles. N’ayez crainte : ce film n’est pas une leçon didactique de mode. C’est avant tout une histoire d’amour et de création racontée  par l’autre protagoniste (qui n’a « qu’une parole mais pas de principes ») qui retrace trente années d’une vie tumultueuse, chaotique, passionnante, passionnée et passionnelle. Celle d’un homme diagnostiqué maniaco-dépressif à l’âge de 24 ans, qui n’était « heureux que deux fois par an quand il saluait à la fin des collections au printemps et à l’automne », dont la personnalité était marquée par la noirceur et la douceur, un mélange d’excentricité et de fragilité, de gentillesse et de provocation, de timidité et d’audace, de vulnérabilité et de détermination et  qui transformait sa douleur en création(s). Un « extralucide » comme le définit justement son interprète. Se mettre en danger (en amour et en art) et s’exprimer pour « ne pas mourir d’ennui ».

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     Pour incarner cet écorché vif à l’élégance rare à la fois gauche et naturelle, au regard parfois fuyant mais clairvoyant et perçant, aux gestes, au phrasé et à la voix si singuliers, il fallait un acteur lui aussi singulier. Tant celui qui a été choisi semble être Yves Saint Laurent, on se dit que personne d’autre que Pierre Niney n’aurait pu l’incarner et ne pourra l’incarner. Lorsqu’il est apparu sur scène après la projection du film au Gaumont Marignan, la différence physique était aussi frappante que l’était la ressemblance pendant le film malgré, finalement, des similitudes entre ces deux grands artistes. Ils ne sont en effet pas dénués de points communs.  Comme le génie créateur et le travail, le perfectionnisme, la précocité. Pierre Niney fut ainsi, à 21 ans, le plus jeune pensionnaire de la Comédie Française (engagé en 2010). Preuve de son perfectionnisme, il a ainsi adopté la voix si particulière de Saint Laurent (ne sortant pas pour ne pas la perdre entre les jours de tournage) mais a aussi appris à dessiner avec l’aide d’Audrey Secnazi qui a travaillé avec le couturier. Un travail en amont qui donne l’impression d’un naturel saisissant. Deux fois nommé en vain comme meilleur espoir masculin aux César (pour « J’aime regarder les filles » et « Comme des frères »), Pierre Niney le décrochera sans aucun doute en 2015 en tant que meilleur acteur (à moins qu’il soit nommé en 2014 pour « 20 ans d’écart », ce qui n’empêche pas d’ailleurs une autre nomination en 2015). J’en prends le pari avec vous ici.

    Pierre Niney a l’intelligence de ne jamais tomber dans l’imitation mais il EST littéralement Yves Saint Laurent, dans sa touchante complexité, ses démons, sa vulnérabilité, sa gaucherie, son talent, sa gentillesse (presque une qualité audacieuse quand le cynisme est tristement à la mode). Je l’ai toujours trouvé remarquable dans ses précédents rôles, même lorsqu’il ne s’agissait que d’apparitions (comme dans « Les neiges du Kilimandjaro » de Guédiguian, prestation inénarrable) mais, ici, il dévore littéralement l’écran. On se demande si l’étendue de son jeu a des limites !  Que ce soit  le personnage éminemment romantique, d’une touchante maladresse, dans « J’aime regarder les filles », le film dans lequel je l’ai découvert au  Festival du Film de Cabourg 2011 (Cabourg où il a cette année reçu le prix de la révélation masculine). Ou le personnage lunaire, burlesque même, immature, attachant, qui cache  lui aussi, derrière sa maladresse, une blessure de « Comme des frères ». Ou encore, au théâtre, incarnant Hippolyte  dans « Phèdre », procurant au rôle une sidérante élégance, maturité, une force altière teintée d’une légère vulnérabilité,  jonglant avec une indicible habileté avec les alexandrins, sans jamais trébucher, d’une assurance et d’une force implacables. Sans oublier, également à la Comédie Française, sa performance dans « Un chapeau de paille d’Italie » dans lequel il chantait, dansait, sautait, s’énervait, charmait, s’échappait, revenait, faisait des sauts insensés…le tout avec une ingénuité remarquable, une vivacité et une précision de  jeu et des gestes renforçant la modernité et le caractère intemporel de la pièce, sublimant réellement ce rôle lui apportant aussi candeur et énergie doucement folles.

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    Si je vous parle autant des acteurs c’est parce que c’est le grand atout de ce film. Yves Saint Laurent reprend vie sous nos yeux, devenant un personnage romanesque, composé d’humaines fêlures et de génie créatif. Et s’il prend aussi bien vie, c’est aussi parce que le monde qui l’entourait a été soigneusement retranscrit, et les acteurs pour interpréter ce petit monde soigneusement choisis.  Guillaume Gallienne (également de la Comédie Française) apporte aussi ce qu’il faut de détermination, dureté parfois, tendresse aussi, au personnage de Pierre Bergé, formant avec Saint Laurent un couple passionnel, libre, iconoclaste et attachant. Il mériterait lui aussi une nomination aux César qu’il aura peut-être également en 2014 pour le formidable « Les Garçons et Guillaume, à table ! ».  Xavier Lafitte dans le rôle de l’amant sulfureux Jacques de Bascher est également remarquable. Charlotte Le Bon dans le personnage intéressant de Victoire est lumineuse et Laura Smet apporte ce qu’il faut d’excentricité et de gaieté  à Loulou de la Falaise (très belle scène du questionnaire de Proust au milieu des couleurs chatoyantes du Maroc qui inspirèrent tant Saint Laurent). Le film est ainsi jalonné des lieux et d’objets de la vie de Saint Laurent qui donnent l’impression d’être immergé dans l’univers du couturier : l’appartement de Bergé et Saint Laurent au 5 avenue Marceau, l’atelier du styliste, le Jardin Majorelle à Marrakech où Saint Laurent imaginait ses collections, les costumes originaux conservés par la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, des croquis originaux… Le tout sublimé par la photographie de Thomas Hardmeier ( « Collision », « L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet » etc).

    La musique originale signée Ibrahim Maalouf est aussi une vraie réussite, soulignant toute la modernité, la singularité, l’insolence, l’extravagance, la gaieté, la mélancolie, les paradoxes donc de Saint Laurent sans oublier des morceaux classiques savamment choisis et notamment la Callas que Saint Laurent et Bergé aimaient tant. Le scénario se concentre sur trente années de sa vie, ses plus créatrices, avant que ses démons au lieu de stimuler sa création ne la réfrènent. On regrette ainsi de n’en savoir pas plus sur sa jeunesse, la genèse de sa passion et sur  le contexte politique (la fin de l’Algérie française) évoqués en filigrane. Ce choix scénaristique reflète l’angle choisi qui s’avère finalement judicieux : celui de l’histoire d’amour, Saint Laurent naissant finalement ici en rencontrant Bergé et gardant  un certain mystère (si le film reflète aussi la noirceur du personnage, je ne l’ai jamais trouvé impudique), se terminant sur cet homme de dos qui s’efface avec élégance. Rien d’étonnant donc de retrouver Jacques Fieschi au scénario (notamment scénariste du chef d’œuvre de Claude Sautet « Un cœur en hiver« ) accompagné à l’écriture par Jérémie Guez, Marie-Pierre Huster et Jalil Lespert.

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    Un film qui fait  subtilement danser et s’entrelacer élégance et irrévérence, douceur et noirceur, gaieté de l’art et mélancolie de l’artiste, au chic  rock’n’roll. Un film universel sur un homme singulier.  Un film qui a du style, comme celui dont il retrace l’existence et « les modes passent, le style est éternel » disait ainsi Yves Saint-Laurent. Un mélange d’extravagance et de vulnérabilité comme celles qui caractérisaient Saint Laurent, de couleurs joyeuses comme celles du Maroc qu’il affectionnait tant et de mélancolie ou peut-être de « ce sentiment inconnu, dont l’ennui, la douceur m’obsèdent », et qui porte « le beau nom grave de tristesse » pour paraphraser Sagan. Et, surtout, la performance d’un acteur, Pierre Niney, (qui ne donne jamais l’impression d’en être une) à la démesure de la personnalité qu’il incarne. Deux artistes aussi fascinants l’un que l’autre. La découverte de la vie et des talents fascinants de l’un révèle le talent éblouissant de l’autre. Un bel hommage à la mode dont Saint Laurent a fait un art, aussi (il suffit de voir la Collection Mondrian mais aussi toutes celles tant imprégnées des autres arts, de peinture essentiellement), et à cette passion (créatrice, amoureuse) chère à Jack London  qui suscite certes la souffrance mais qui fait aussi tellement vibrer, se surpasser, se mettre en danger. Exister. Etre libre. Oui, Saint Laurent était un être magnifiquement libre.

      Les droits du film ont déjà été achetés par Harvey Weinstein et  il sera présenté en ouverture de la section Panorama du Festival de Berlin. Nul doute que ce film fera partie des grands évènements cinématographiques de l’année 2014. Ne le manquez pas. Vous passeriez à côté de la rencontre avec deux grands artistes, deux talents rares : Saint Laurent et celui qui ne l’incarne pas mais le devient le temps d’un film. Magistralement.

    Sortie en salles : le 8 janvier 2014

    En complément :

    Critique – « Les Garçons et Guillaume, à table ! » de Guillaume Gallienne (avec Guillaume Gallienne)

    Critique – « L’autre monde » de Gilles Marchand avec Pierre Niney

    Critique – « Les Emotifs anonymes » de Jean-Pierre Améris avec Pierre Niney

    Critique – « J’aime regarder les filles » de Frédéric Louf avec Pierre Niney et interview de Frédéric Louf et Pierre Niney

    Critique – « Comme des frères » de Hugo Gélin avec Pierre Niney

    Chronique théâtrale – Critique – « Phèdre » à la Comédie Française avec Pierre Niney

    Chronique théâtrale – Critique – « Un chapeau de paille d’Italie » à la Comédie Française avec Pierre Niney

    Critique – « Gainsbourg, vie héroïque » de Joann Sfar

    Critique – « Coco avant Chanel » d’Anne Fontaine

    Critique – « Lincoln » de Steven Spielberg

    Critique – « Un cœur en hiver » de Claude Sautet (scénario de Jacques Fieschi)

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