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FESTIVAL DU CINEMA AMERICAIN DE DEAUVILLE 2021 - Page 2

  • Critique de L'AMOUR, C'EST MIEUX QUE LA VIE de Claude Lelouch - Première du Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    Rendez-vous sur mon compte instagram (@sandra_meziere) pour retrouver les vidéos de la mémorable présentation du film lors de la première mondiale qui eut lieu dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2021.

     « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie ? » demande le personnage de Jean-Louis Trintignant dans Un homme et une femme.  « La vie est le plus grand cinéaste du monde » a aussi coutume de répéter Claude Lelouch. En 50 films, il n’a en effet eu de cesse de célébrer la vie. La plus flamboyante de ses réussites fut bien sûr Un homme et une femme, palme d’or à Cannes en 1966, Oscar du meilleur film étranger et du meilleur scénario parmi 42 autres récompenses. Un film qui narre la rencontre de deux solitudes blessées et qui prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires. La caméra de Lelouch y scrute les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Le tout sublimé par la musique de Francis Lai. Dans chacun de ses films, on retrouve ses « fragments de vérité », sa vision romanesque de l’existence, ses aphorismes, des sentiments grandiloquents, une naïveté irrévérencieuse (là où le cynisme est plus souvent roi), les hasards et coïncidences et leur beauté parfois cruelle. Et des personnages toujours passionnément vivants. Dans chacun de ses films, la vie est un jeu. Sublime et dangereux. Grave et léger.  Aujourd’hui sort en salles le 50ème film de Claude Lelouch qui fut présenté en première mondiale au Festival du Cinéma Américain de Deauville.  Même si à ce  film, je préfère Un homme et une femmeLa bonne année (un des films préférés de Kubrick qui montrait ce film à ses comédiens avant de tourner), Itinéraire d’un enfant gâté, magnifique métaphore du cinéma qui nous permet de nous faire croire à l’impossible, y compris le retour des êtres disparus.  Ou encore Les plus belles années d’une vie avec ce visage de Trintignant qui soudain s'illumine par la force des souvenirs de son grand amour, comme transfiguré, jeune, si jeune soudain et quelle intensité poétique et poignante lorsqu’Anouk Aimée est avec lui comme si le cinéma (et/ou l'amour) abolissai(en)t les frontières du temps de la mémoire. Encore un des pouvoirs magiques du cinéma auquel ce film est aussi un hommage. Comme chacun des films de Lelouch l’est. Chacun de ses films est en effet une déclaration d’amour. Au cinéma. Aux acteurs. À la vie. À l’amour. Aux hasards et coïncidences. Si « L’amour, c’est mieux que la vie » ne m’a pas autant enchantée que certains de ses films précédents, je vous le recommande néanmoins, ne serait-ce que pour Sandrine Bonnaire qui y est  lumineuse comme elle ne l’a jamais été et dont chaque apparition est un moment d’anthologie. En préambule des « Plus belles années d’une vie » figure une citation de Victor Hugo : « Les plus belles années d’une vie sont celles qu’on n’a pas encore vécues ». Alors, en ces temps moroses, laissons-nous embarquer par ce nouvel hymne à la vie, à l’image de son actrice principale, dotée d’un charme auquel on pardonne tout.

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  • Conversation avec Johnny Depp - Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    L'évènement de de dimanche à Deauville fut la passionnante rencontre avec Johnny Depp dont voici quelques citations qui témoigne de la liberté et du souci d'indépendance de l'acteur mais aussi de sa place singulière dans le cinéma américain.

    "-Je ne suis pas certain d'avoir eu envie d'être un acteur. Je n'en suis pas encore certain maintenant.
    -La télévision était le diable pour moi
    - La Fox m'a transformé en produit ce que je n'étais pas. C'était la meilleure école que je puisse avoir car il n'y a pas meilleur moyen d'apprendre le processus pendant des mois.
    -Je n'aimais pas l'idée d'être labellisé
    -Je voulais être viré de 21 Jump Street. J'ai tout essayé mais je n'ai pas réussi pendant 2 ans.
    Je ne suis pas à l'aise avec le mot fan car il y a les gens qui paient pour aller voir le film,  . Avant d'être mes fans ce sont mes employeurs.
    -J'aime bien mes aspects cassés des personnages car on a tous en nous quelque chose de cassé.
    -Vous vous sentez très seul quand vous faites ces choix mais le il faut. Qui d'autre ?
    -Mickael Jackson, Tom Hanks... voulaient le rôle d'Edward mais la Fox pensait que la meilleure option était Tom Cruise. Il aurait  été bon à sa façon.
    -Je pleure devant la pureté, devant cette histoire.
    - Tim a été le premier  à me comprendre moi, qui je suis.
     - Burton s'est opposé aux studios et Burton a tenu bon pour m'imposer.
    - Le scénario de Edward m'a ému, bouleversé."

    D'autres extraits en vidéo sur mon compte instagram.

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  • Festival du Cinéma Américain de Deauville : BLUE BAYOU de Justin Chon et FLAG DAY de Sean Penn

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    Trois films figuraient à mon programme de ce jour : "Blue bayou" de Justin Chon (compétition), "Flag day" de Sean Penn et "City of lies" de Brad Furman à l'occasion de la projection duquel Dylan Penn a reçu le prix du Nouvel Hollywood. Trois films qui déconstruisent le rêve américain et explorent le besoin de (re)pères des êtres ( deux d'entre eux interrogent d'ailleurs la filiation tout comme "Stillwater", le film d'ouverture dont je vous parlais samedi) et d'une société désorientés,  trois films qui traquent le mensonge...Une Amérique déboussolée en quête de vérité qui semble douter de tout, et se raccrocher aux liens familiaux eux-mêmes souvent décrits comme instables.

    Et deux conférences passionnantes, d'Oliver Stone (lui aussi en quête perpétuelle et même obsessionnelle de vérité ou de sa vérité, à vous de voir...) et Johnny Depp qui  aiment à sortir des sentiers battus des films au dénouement desquels flotte la bannière étoilée, et qui clament et revendiquent leur indépendance et leur singularité. (Articles à suivre)

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    Justin Chon comme Sean Penn ont choisi une esthétique très travaillée, le lyrisme même pour mettre en lumière la noirceur de destins tragiques, éblouis et terrassés par l'American dream.

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    Le premier raconte l'histoire d'Antonio qui risque d’être expulsé des États-Unis étant un enfant  adopté par une famille américaine. Il est ainsi  expulsable en raison d'une loi, sorte de vide juridique, qui le permet en cas de condamnation.  Malgré une surenchère dramatique, ce film n'en demeure pas moins bouleversant et édifiant sur l'iniquité que subissent les citoyens américains d'origine étrangère.

    Le deuxième, se penche sur la relation chaotique d'une fille (Dylan Penn honorée samedi d'un Deauville Talent Award) avec son père braqueur de banque et faux-monnayeur, John (Sean Penn)  né un 14 juin, le jour de l’adoption de la bannière étoilée comme drapeau national. Tout un symbole pour ce menteur pathologique. Avant tout magnifique cadeau d'un père acteur  réalisateur à sa fille actrice (dans la réalité) dont le talent éclate et qui raconte l'amour d'une fille pour son père (dans la fiction elle-même inspirée d'une histoire vraie puisqu'il s'agit d'une adaptation des mémoires de John Vogel).

    La mise en scène et le montage sont à l'image de leur relation : chaotiques, morcelés, poétiques parfois aussi.  Le tout porté par une bo remarquable entre compositions de Joseph Vitarelli,  standards rock-folk et Chopin, et une voix off qui instillent l'émotion.

    Enfin "City of lies" est aussi une adaptation du roman biographique LAbyrinth de Randall Sullivan (2002) sur l’enquête de meurtre de Tupac Shakur et Christopher « The Notorious B.I.G. » Wallace. Je vous en parlerai ultérieurement...

  • Critique de LA FRACTURE de Catherine Corsini (Première - Festival du Cinéma Américain de Deauville)

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    Ce film figurait en compétition officielle du Festival de Cannes 2021 et fut présenté aujourd'hui à Deauville dans la section « L’heure de la Croisette ».

    Dans Partir, Suzanne (Kristin Scott Thomas) menait une vie bien (trop) tranquille avec son mari médecin (Yvan Attal) dans une belle maison, glaciale, à l’image de ce dernier, avant de rencontrer Ivan (Sergi Lopez), un ouvrier espagnol employé au noir vivant de petits boulots et ayant fait de la prison, chargé de leurs travaux. Un accident allait les rapprocher et bientôt une passion irrépressible les emporter. Dans ce film déjà, Catherine Corsini confrontait ainsi des mondes qui n’auraient pas dû se rencontrer. C’était aussi le sujet au centre du palpitant et bien nommé Trois mondes, un film s’inspirant du cinéma de Sautet et de celui d’Hitchcock, entre histoire d’amour et thriller. Dans son dernier film, Un amour impossible, deux mondes se télescopaient aussi : celui de Rachel (Virginie Efira), modeste employée de bureau, et celui de Philippe (Niels Schneider), brillant jeune homme issu d'une famille bourgeoise. Cette fois encore, dans La Fracture, ce sont donc des mondes qui se confrontent. Des genres cinématographiques qui se mêlent aussi.

     Cela commence pour un réveil en sursaut comme celui auquel nous invite Catherine Corsini. Raf (Valeria Bruni-Tedeschi) envoie une salve de textos furieux à sa compagne Julie (Marina Foïs) qui dort profondément à ses côtés. Elles sont au bord de la rupture. En voulant rattraper Julie, Raf chute et se retrouve dans un service d’Urgences proche de l'asphyxie le soir d'une manifestation parisienne des Gilets Jaunes. Leur rencontre avec Yann (Pio Marmaï), un manifestant blessé et en colère, va faire voler en éclats les certitudes et les préjugés de chacun. À l'extérieur, la tension monte. L’hôpital, sous pression, doit fermer ses portes. Le personnel est débordé. La nuit va être longue…

    Dès ce réveil brusque, La Fracture nous emporte dans un tourbillon porté par la caméra à l’épaule de Catherine Corsini aidée de sa cheffe opératrice Jeanne Lapoirie, et ne nous lâchera plus, si ce n’est le temps de quelques pas dans un Paris faussement apaisé. Le rire est constamment au bord des larmes. La colère laisse parfois affleurer un instant de douceur. Catherine Corsini n’a en effet pas son pareil pour marier les paradoxes et nous emporter dans ce maelstrom d’émotions porté par une énergie folle. L’humour, aux frontières du burlesque, en une fraction de seconde, vient désamorcer ce cauchemar suffocant, parfois par le comique de répétition (les chutes, nombreuses, de Raf). Le film lorgne aussi du côté du documentaire en dressant un état des lieux terrifiant (et malheureusement réaliste) de l’hôpital en pleine implosion qui se décompose même au sens propre. L’infirmière Kim a ainsi enchaîné six nuits de garde alors que la loi n’en permet pas plus de trois. Le personnel est en grève. Tous les services de psychiatrie étant fermés, les urgences reçoivent aussi ceux qui devraient y être.  Certains meurent dans la solitude.

    Dans ce chaos et ce huis-clos, la cohabitation forcée va conduire des êtres qui n’auraient jamais dû se côtoyer à se rapprocher. Là, il n’y a pas de privilèges, plus de barrières sociales. Un routier et une dessinatrice peuvent se retrouver dans la même situation de détresse, face au même infirmier désabusé et insensible. Ou une éditrice parisienne peut croiser un ancien camarade de Valenciennes venu à Paris pour manifester. La fracture (sociale) provient avant tout d’un manque de dialogue, d’écoute, d’un vacarme assourdissant. La fracture (physique) va les rapprocher.

    Les acteurs sont pour beaucoup dans cette réussite au premier rang desquels des comédiens non professionnels comme Aissatou Diallo Sagna (nommée au César de la meilleure actrice dans un second rôle). Elle est absolument bouleversante dans le rôle de l’infirmière Kim. Valeria Bruni-Tedeschi (nommée pour le César de la meilleure actrice) est une Raf à la fois exaspérante et touchante, égocentrique et attachante, et surtout blessée dans tous les sens du terme. Quant à Pio Marmaï (également nommé, pour le César du meilleur acteur), il incarne l’énergie du désespoir avec une conviction qui force l’admiration.

    Et puis il y a ce dernier plan, d’une tristesse implacable, qui témoigne d’un répit illusoire et nous laisse comme l’infirmière : abattus, impuissants, sidérés devant cette situation suffocante. Catherine Corsini, une fois de plus, avec cette tragicomédie sociale, a su brillamment marier les genres et faire se côtoyer les mondes pour nous emporter avec elle dans ce tourbillon à la fois drôle et désespéré sur la fracture et les maux d’une époque. Un cri d’alerte retentissant et surtout  clairvoyant.

  • Critique de L'ETAT DU TEXAS CONTRE MELISSA de Sabrina Van Tassel - Docs de l'Oncle Sam - Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    Quelques mots sur deux poignants documentaires projetés dans la section des "Docs de l'oncle Sam".


    "L'État du Texas veut me tuer". Ce documentaire commence ainsi, par ces mots terribles de Melissa et par des images chocs : devant les policiers qui l'interrogent et lui demandent de reproduire les gestes qui sont censés avoir provoqué la mort de sa fille, elle frappe violemment le dos d'une poupée symbolisant son enfant. Melissa Lucio reconnaît ainsi les faits dont elle est accusée : avoir provoqué la mort de sa fille de deux ans. Elle devient alors la première femme hispano-américaine condamnée à mort au Texas. Pauvre, droguée, mère de 14 enfants, elle est la coupable idéale...Depuis dix longues années, elle attend en prison l'application de l'implacable sentence. Ne lui reste qu'un seul recours : la cour suprême. Ce documentaire est une passionnante et bouleversante démonstration de son innocence mais aussi pour ceux qui n'en seraient pas encore convaincus, une édifiante démonstration de l'absurdité révoltante et abjecte de la peine de mort.


    Les intérêts politiques (le procureur montre ainsi à ses électeurs qu’il défend une justice intraitable), la corruption, la dissimulation des preuves attestant de son innocence (ses enfants qui l’auraient innocentée n’ont pas été appelés à témoigner), un avocat incompétent ont abouti à cette terrible injustice.

    Sa culpabilité qui apparaissait comme une évidence au début est démontée point par point ensuite et au fur et à mesure que les preuves irréfutables en sa faveur s'accumulent l'empathie du spectateur grandit pour cette accusée victime d'un destin tragique. Melissa a certes reconnu les faits, mais après un interrogatoire de plus de sept heures dans des conditions inhumaines interrogée inlassablement par des policiers menaçants  ayant pour seul objectif de lui faire avouer  alors qu’elle venait de vivre une tragédie, la perte de son enfant.

    Impossible de ne pas être révoltée par le sort inique qui lui est réservé alors que se dessine peu à peu le portrait d'une mère aimante, a fortiori quand un intervenant l’accuse d’avoir mérité ce qui lui arrive car elle a refusé de plaider coupable, ce qui lui aurait permis d’obtenir une peine « plus clémente » de trente années de prison.  

    Ce documentaire, avec une remarquable, rigueur réalise le travail de défense qui a manqué à l'accusé mais témoigne aussi de ce qu’est la peine de mort, un acte illogique et effroyable : le recours d'un État à un crime pour "punir" une personne accusée d'un autre crime ou quand la justice devient vengeance. Le documentaire met également en lumière les failles criantes du système judiciaire américain, véritable machine à broyer les individus.

    Un documentaire qui ne tombe jamais dans le pathos mais qui n'en est pas moins bouleversant, d'autant plus qu'il est porté par une réalisation soignée accompagnée par la BO interprétée en partie par le guitariste Dominic Miller. Un plaidoyer contre la peine de mort dont on ne peut qu'espérer qu'il change le terrible destin qu'il relate...On en ressort secoué, sonné, et plus que jamais indigné contre le non-sens terrifiant que représente la peine de mort...qu'elle s'applique à un coupable ou un innocent comme l'est incontestablement Melissa.

  • Ouverture du Festival du Cinéma Américain de Deauville et Première de STILLWATER de Tom Mc Carthy

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    L'ouverture de ce 47ème Festival du Cinéma Américain de Deauville eut lieu sous le signe de l'émotion de cette ouverture du 47ème Festival du Cinéma Américain de Deauville et de "L'affaire Thomas Crown" et des "Moulins de mon coeur" de Michel Legrand (re)interprétés par Steve  Nieve. Après ces mois de vie claquemurée, une musique à l'image de l'affiche de cette édition du festival, qui nous invite à embrasser la vie et à nous laisser embarquer dans ce tourbillon de cinéma et qui nous procure l'envie paradoxalement vorace et douce de dévorer chaque seconde. 

     

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    L’affiche de cette édition rend ainsi hommage à un classique du cinéma « L’Affaire Thomas Crown » de Norman Jewison (1968), célèbre pour l'utilisation du split screen, pour sa si sensuelle et troublante partie d’échecs entre Faye Dunaway et Steve McQueen et pour sa bande originale autour de laquelle s'articule le film et la scène mythique précitée. 


    Après quelques discours fut ensuite projeté en avant-première "Stillwater" de Tom McCarthy.

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    Stillwater, c'est à la fois le nom d'une ville de l'Oklahoma, celle de Bill Baker incarné par Matt Damon. C'est aussi la clef de l'intrigue. C'est enfin ce même Bill Baker qui quitte  son Oklahama qui lui ressemble tant, monotone et tourmenté, pour venir retrouver sa fille emprisonnée à Marseille où elle était venue étudier avant d'y être condamnée pour le meurtre de sa compagne.

    2h20 d'une quête passionnante  au cours de laquelle il rencontre la bienveillante Virginie (Camille Cottin), comédienne de théâtre élevant seule sa fille de 8 ans dont l'univers est aux antipodes du sien. La rencontre de deux personnages en apparence diamétralement opposés. La rencontre de deux mondes, de deux solitudes aussi, de deux êtres dont les certitudes vont s'ébranler.  

    La France n'est pas filmée comme elle l'est souvent dans les films américains dont la vision de l'hexagone est souvent surannée et caricaturale. Ici Tom McCarthy nous fait (re)découvrir Marseille, riche de ses contrastes comme le duo que forment Camille Cottin et Matt Damon. Ce dernier est bluffant et méconnaissable en Américain rustre dont la carapace se fissure peu à peu.


    À la fois polar, drame social, romance c'est avant tout le parcours initiatique d'un homme pétri de foi, religieuse et en l'innocence de sa fille, qui d'Américain trumpiste (même s'il dit n'avoir pas voté pour cause de prison) va peu à peu s'ouvrir à d'autres horizons.


    Un remarquable scénario coécrit par Noé Debré et Thomas Bidegain pour un film poignant et haletant. L'idéal pour une ouverture. Au programme aujourd'hui : "Blue bayou" (compétition), rencontre avec Oliver Stone et "Flag day" de Sean Penn.

  • Festival du Cinéma Américain de Deauville 2021 : programme de la 47ème édition

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    Avec une actualité aussi obscure, le cinéma est moins accessoire que jamais. Pour braquer la lumière sur les ombres du monde. Pour essayer de les éclairer. Mais aussi pour tenter de rêver un peu. Après le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule, je me réjouis de prendre de nouveau la route des festivals de cinéma le 3 septembre prochain, et de (re)commencer par Deauville et son Festival du Cinéma Américain, ce qui sera pour moi une énième édition de ce festival auquel j'ai le plaisir d'assister depuis tant d'années.

    Le 3 septembre prochain, dans l'impressionnante salle du CID  s'ouvrira ainsi la 47ème édition. Le programme s'annonce foisonnant, surprenant, palpitant. Je vous le détaille ci-dessous mais, en vrac, parmi les films que j'attends impatiemment et ne manquerai pas d'aller voir (lesquels vous donneront déjà une idée de la diversité de la programmation de cette édition) figurent : "Stillwater" de Tom McCarthy (film d'ouverture), "La Fracture" de Catherine Corsini, "Jane par Charlotte" de Charlotte Gainsbourg, "City of lies" de Brad Furman, "Un héros" d’Asghar Farhadi, "L'amour, c'est mieux que la vie !" de Claude Lelouch, "Les choses humaines" d’Yvan Attal (film de clôture), "Blue Bayou" de Justin Chon, "We burn like this" de Alana Waksman etc.

    L’affiche de cette édition rend hommage à un classique du cinéma « L’Affaire Thomas Crown » de Norman Jewison (1968), célèbre pour l'utilisation du split screen, pour sa si sensuelle et troublante partie d’échecs entre Faye Dunaway et Steve McQueen et pour sa bande originale autour de laquelle s'articule le film et la scène mythique précitée.  Michel Legrand obtint ainsi l’Oscar de la meilleure chanson originale pour « The windmills of your mind ». Le remake réalisé par John McTiernan (1999) fut d’ailleurs projeté en avant-première à Deauville. Une affiche qui nous invite à enlacer le présent, l'avenir et à célébrer l'amour du cinéma, pas seulement américain puisque de nouveau cette année le festival s'ouvre à d'autres cinématographies.

    L’an passé, au programme : secrets, solitudes, et maux (deuil, harcèlement) de personnages condamnés au silence, souvent englués dans des difficultés économiques les conduisant au bord du gouffre. En proie à des questionnements identitaires aussi. Des films qui font voler les apparences en éclat. À l’image du Grand Prix 2020, le savamment haletant et féroce « The Nest » de Sean Durkin qui, empruntant les codes du thriller, dissèque le délitement d’une famille causé par la soif de réussite sociale du père. La musique et la mise en scène, d’une élégante précision, épousent l’angoisse qui s’empare de chacun des membres de la famille, isolés dans leurs problèmes comme dans leur manoir britannique d’inspiration hitchcockienne. Noirceur et nuit s’emparent des âmes et des décors. Jusqu’à ce que le jour se lève et que le nid recueille ses occupants. Un scénario ciselé au service du suspense et d’un dénouement d’une logique à la fois implacable. Des films s’achevaient cependant par une lueur d’espoir. Nous laissant avec une image apaisante. La mer, souvent. Un départ salvateur. Une révolte. Comme le retentissant « non » du remarquable « Slalom » de Charlène Favier (prix d’Ornano-Valenti, label Cannes 2020,).

    Cette année, au programme du festival :

     L’HEURE DE LA CROISETTE

    Sous cette appellation sont regroupés les films du Festival de Cannes projetés à Deauville, une section initiée l’an passé qui sera accompagnée et présentée par le Président et le Délégué Général du Festival de Cannes. L’occasion de découvrir ainsi :

    - STILLWATER de Tom McCarthy - Film d'ouverture

    -COMPARTIMENT 6 de Juho Kuosmanen  - Grand Prix (Ex-aequo)

    - JANE PAR CHARLOTTE de Charlotte Gainsbourg

    - JFK L'ENQUETE d'Oliver Stone

    - JULIE (EN 12 CHAPITRES) de Joachim Trier

    - LA FRACTURE de Catherine Corsini

    - UN HÉROS d’Asghar Farhadi Grand Prix (Ex-aequo)

    Le festival ouvre également une nouvelle page avec sa FENÊTRE SUR LE CINÉMA FRANÇAIS avec la création d'une sélection composée de six films présentés en avant-première dont cinq avant-premières mondiales, qui s'ajouteront aux plus de 50 films américains présentés cette année :

    - L’AMOUR, C’EST MIEUX QUE LA VIE ! de Claude Lelouch

    - LES CHOSES HUMAINES d’Yvan Attal - Film de clôture

    - GUERMANTES de Christophe Honoré

    - INEXORABLE de Fabrice du Welz

    - OGRE d'Arnaud Malherbe

    - UNE FEMME DU MONDE de Cécile Ducrocq

    COMPÉTITION

    Comme chaque année depuis 25 ans, les films en compétition seront une radiographie de l’Amérique et un des temps phares du festival. 13 films parmi lesquels les jurys presidés par Charlotte Gainsbourg et Clémence Poésy devront choisir respectivement (notamment) le Grand Prix, le Prix du Jury et le Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation. Charlotte Gainsbourg sera accompagnée de : Bertrand Bonello, Delphine de Vigan, Mickhaël Hers, Fatou N'Diaye, Denis Podalydès, Marcia Romano, SebastiAn. Clémence Poésy sera entourée de :  Céleste Brunnquell, India Hair, Lomepal, Kacey Mottet Klein.

    Avec cette année, au programme :

    - BLUE BAYOU de Justin Chon

    - CATCH THE FAIR ONE de Josef Kubota Wladyka

    - DOWN WITH THE KING de Diego Ongaro

    - JOHN AND THE HOLE de Pascual Sisto

    - LA PROIE D’UNE OMBRE de David Bruckner

    -.PIG de Michael Sarnoski

    - PLEASURE de Ninja Thyberg

    - POTATO DREAMS OF AMERICA de Wes Hurley

    - RED ROCKET de Sean Baker

    - THE LAST SON de Tim Sutton

    - THE NOVICE de Lauren Hadaway

    - WE ARE LIVING THINGS d’Antonio Tibaldi

    - WE BURN LIKE THIS d’Alana Waksman

    5 FILMS ÉVÉNEMENTS

    Cette année à Deauville, c’est bien tout le cinéma américain que nous pourrons voir, puisqu’en dehors de la compétition, du cinéma indépendant et des documentaires, cinq films événements seront présentés :

    - STILLWATER de Tom McCarthy

    - THE CARD COUNTER de Paul Schrader

    - FLAG DAY de Sean Penn

    - CITY OF LIES de Brad Furman,

    - DUNE de Denis Villeneuve

    LES PREMIERES

    - CITY OF LIES de Brad Furman

    - DUNE de Denis Villeneuve

    - FLAG DAY de Sean Penn

    - KATE de Cédric Nicolas-Troyan

    - OSLO de Bartlett Sher

    - OUPS J’AI ENCORE RATE L’ARCHE ! de Toby Genkel & Sean McCormack

    - THE BETA TEST de Jim Cummings & PJ McCabe

    - THE CARD COUNTER de Paul Schrader

    - UN FILS DU SUD de Barry Alexander Brown

    Initié en 2011 par le Festival du cinéma américain de Deauville, le NOUVEL HOLLYWOOD est un prix qui salue le talent, la passion et l’engagement de comédiens et comédiennes sur le sentier de la création. Ces interprètes émergents sont les visages du cinéma de demain. Cette année, le Nouvel Hollywood est décerné à Dylan Penn.

    RENCONTRES PUBLIQUES

    Une rencontre publique avec Johnny Depp et une autre avec Oliver Stone constitueront aussi des évènements incontournables de cette édition. Dans sa volonté de transmission et de partage, le Festival de Deauville organise en effet deux rencontres publiques. Les festivaliers pourront échanger avec Johnny Depp le dimanche 5 septembre à l’occasion de sa venue pour le film CITY OF LIES de Brad Furman. Oliver Stone sera lui présent à Deauville pour une rencontre le samedi 4 septembre, à l'occasion de la présentation de son documentaire JFK L'ENQUÊTE.

    DOCS DE L’ONCLE SAM

    Comme chaque année, la section « Docs de l’Oncle Sam » nous proposera des documentaires qui seront aussi autant de visages de l’Amérique.

    - BIRDS OF AMERICA de Jacques Loeuille

    - JFK REVISITED: THROUGH THE LOOKING GLASS d’Oliver Stone

    - JIM CARREY, L’AMERIQUE DÉMASQUÉE d’Adrien Dénouette & Thibaut Sève

    - L’ÉTAT DU TEXAS CONTRE MELISSA de Sabrina van Tassel

    - MICHAEL CIMINO, UN MIRAGE AMÉRICAIN de Jean-Baptiste Thoret 

    - VAL de Leo Scott & Ting Poo

    PRIX D’ORNANO-VALENTI

    Lors de la cérémonie du palmarès du Festival du cinéma américain de Deauville, le Prix d’Ornano-Valenti 2021 sera officiellement remis par Jean-Guillaume d’Ornano, Président du jury du Prix d’Ornano-Valenti composé de journalistes anglo-saxons, au long métrage français LES MAGNÉTIQUES de Vincent Maël Cardona. Ce prix a révélé de nombreux cinéastes. A ne pas manquer également !

    Rendez-vous du 3 au 12 septembre pour la 47ème édition du festival.

    Retrouvez mon bilan de l'édition 2020 dans le magazine annuel Normandie Prestige 2021 paru en juillet 2021.

    Suivez-moi en direct du festival sur instagram (@sandra_meziere).

    Retrouvez la grille de programmation et réservez vos pass  sur le site officiel du festival : festival-deauville.com.

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