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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 112

  • Vidéos: Marion Cotillard aux César et en Lady Dior

    3-1-2010_011.jpgMarion Cotillard, égérie de la marque Dior, est l'heroïne de ce clip réalisé par Jonas Akerlund.  Elle y chante une composition du groupe de rock Franz Ferdinand, The Eyes Of Mars. Après La Môme et Nine, Marion Cotillard et la musique semblent désormais indissociales. Que pensez-vous de ce clip?

    En bonus, sous le clip, mes vidéos inédites de Marion Cotillard aux César 2010.

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  • "Bus palladium" de Christopher Thompson: bande-annonce, clip et critique du film

    buspalladium.jpgJe vous parlais il y a quelques jours de "Bus Palladium" , le premier film en tant que réalisateur de Christopher Thompson (cliquez ici pour lire ma critique du film). Je vous propose aujourd'hui, ci-dessous, la bande annonce et le clip du groupe Lust (nom du groupe dans le film.)

     

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  • "Walkyrie" de Bryan Singer, ce soir, à 20H50 sur Canal+: critique du film

    Ce soir, je vous recommande "Walkyrie" de Bryan Singer, à 20H50, sur Canal +. Retrouvez ma critique du film, ci-dessous.

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    Walkyrie. Du nom de la musique de Wagner qu’Hitler appréciait. Du nom de ce plan national d’urgence élaboré par Hitler lui-même pour protéger l’intégrité du régime en cas d’émeute ou de tentative d’assassinat de ce dernier afin que les réservistes prennent alors le contrôle des infrastructures étatiques centrales jusqu’à ce que l’ordre soit rétabli. Et surtout du nom de l’opération mise au point par la Résistance allemande pour éliminer le Führer et s’emparer du pouvoir.

    Pour le colonel Stauffenberg (Tom Cruise), inquiet de voir Hitler précipiter l’Allemagne et l’Europe dans le chaos, il n’y a que deux possibilités : servir l’Allemagne ou servir Hitler. En 1942, il tente de convaincre plusieurs officiers supérieurs de la nécessité de renverser Hitler. Un an plus tard, alors qu’il se remet de ses blessures de guerre (il a perdu l’usage d’une main et d’un œil, ce qui le contraindra à porter constamment un bandeau qu’il retirera à certaines occasions notamment lorsqu’il rencontrera Hitler), il rejoint la résistance allemande pour mettre au point l’Opération Walkyrie destinée à tuer Hitler et à ce que ses opposants de la résistance allemande puissent s’emparer du pouvoir, d’abord en modifiant secrètement le plan walkyrie afin de pouvoir ensuite, après avoir fait croire que le cercle intime d’Hitler avait tué le Führer, provoquer la chute du régime nazi. C’est à lui, Claus von Stauffenberg, que  reviendra cette périlleuse et historique mission de tuer Hitler…

     S’emparer d’un sujet comme celui-ci nécessitait de relever plusieurs défis. D’abord comment maintenir constamment l’intérêt du spectateur qui sait pertinemment qu’Hitler n’est pas mort assassiné le 20 juillet 1944 mais qu’il s’est suicidé dans son bunker le 30 avril 1945  et donc que l’opération Walkyrie fut un échec ? Comment maintenir l’attention du spectateur qui connaît donc d’avance le dénouement de l’opération ? Comment traiter cette histoire vraie et méconnue sans tomber dans l’outrance mélodramatique ? Comment aborder la résistance allemande et cette période sans tomber dans le manichéisme ?

    A mon avis, le premier défi, de taille, est le plus brillamment rempli. Pas une seconde, alors que l’échec de l’opération Walkyrie était connu, mon intérêt ne s’est relâché. La mise en scène (à qui certains ont reproché son caractère appliqué et sans âme) s’efface intelligemment devant son sujet,  le montage mais surtout la musique (notamment les bombardements en même temps que la musique de « la Chevauchée des Valkyries » de Wagner ) et les sons sont d’une efficacité redoutable pour nous impliquer dans la mission de Stauffenberg  (le scénario est construit de telle sorte que nous voyons presque tout selon son point de vue) et pour créer un suspense haletant.  Ainsi, on a beau savoir que l’opération va échouer, lorsqu’est évoquée la possibilité que Mussolini assiste aussi à la réunion lors de laquelle doit avoir lieu l’attentat, une seconde, l’éclair de satisfaction dans l’œil de Stauffenberg nous convainc, malgré tout, d’y croire, et que les deux dictateurs vont périr à cet instant. Impossible de ne pas penser à quel point la marche de l’Histoire en aurait été modifiée, combien de morts auraient alors été épargnés…

     Certains ont aussi reproché au film son absence d’émotion, ce qui est, au contraire, selon moi, un atout majeur. Les relations entre les personnages ne sont en effet traités que dans la mesure où elles influent sur l’opération Walkyrie et les personnages secondaires ne sont là que pour expliciter cette opération,  la manière dont ils vont l’aider ou la contrer. Cette sobriété (au contraire du son, emphatique) sied parfaitement au sujet, aux enjeux qui se nouent, à cette tragique ironie de l’Histoire qui a fait échouer l’opération. La photographie épouse la sobriété de la réalisation, son clair-obscur étant terni de temps à autre par ce rouge terrifiant du drapeau nazi sur lequel débute d’ailleurs le film. Tom Cruise a aussi eu la bonne idée, ou du moins peut-être la lui a-t-on soufflée, de n’en pas faire trop. Tout cela contribue donc au contraire à la force émotionnelle du film parce qu’elle n’est pas forcée, pas dictée, parce que, si elle l’avait été, elle aurait alors été indécente, en contradiction même avec le sujet.

     L’intérêt principal de ce film est enfin d’avoir mis en lumière cette opération Walkyrie, évènement le plus marquant de la Résistance allemande au nazisme et donc de rendre hommage à cette même résistance, à une partie de la population qui s’est insurgée contre l’abjection et la barbarie. L’héroïsme de ces résistants réside d’ailleurs autant dans les actes spectaculaires comme la tentative d’attentat que dans des actes qui le sont a priori moins mais tout aussi courageux et emblématiques au sein de ce régime fou et infiniment intolérant comme le refus de Stauffenberg de saluer Hitler ou  la manière dont il le fera finalement et que je vous laisse découvrir.

     Détail qui a son importance : a langue (le film est en Anglais , ce qui va de soi pour un film américain, mais ce qui entrave néanmoins fortement la crédibilité notamment lors d’une scène clef où Goebbels reçoit un coup de fil d’Hitler destiné à prouver qu’il est en vie , lequel Hitler parle avec un fort accent américain et une voix bien juvénile) m’a, il est vrai, aussi dérangée mais pas suffisamment pour que ce film, particulièrement instructif et efficace, ne fasse pas partie de ceux qu’In the mood for cinema vous recommande cette année.

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  • Les Oscars 2010 en direct sur Canal plus

    oscars2.jpg

    Contrairement aux César (retrouvez mon compte rendu de cette soirée très "in the mood for cinema", en cliquant ici ainsi que mes vidéos inédites d'Isabelle Adjani, Harrison Ford, Tahar Rahim, Marion  Cotillard et tous les autres lauréats déjà visionnées par des milliers d'internautes, la plus visionnée étant -curieusement?- celle de Tahar Rahim recevant son premier trophée-), je ne serai  en revanche pas en direct de la cérémonie des Oscars, c'est pourquoi je vous recommande comment la suivre au mieux, ci-dessous.

    C'est Luc Besson qui commentera la cérémonie diffusée en direct et en exclusivité sur Canal plus, à partir de 0H05, ce dimanche 7 mars, une cérémonie présentée par Steve Martin et Alec Baldwin et diffusée en direct sur ABC.

     Luc Besson sera aux côté de Laurent Weil et Didier Allouch. Je vous recommande par ailleurs l'excellent site officiel de l'Académie des Oscars.

     Pour revoir quelques vidéos je vous conseille également la page Youtube des Oscars.

    Je vous recommande également le blog de Canal plus entièrement consacré aux Oscars.

    3-1-2010_005.jpgVous retrouverez, ci-dessous, l'ensemble des nominations. "Un Prophète", grand vainqueur des César 2010 prendra-t-il sa revanche sur "Le ruban blanc" qui lui avait ravi la palme d'or du dernier Festival de Cannes? "Inglourious Basterds" recevra-t-il enfin la consécration méritée?  Fin du suspense dimanche prochain! Vous pourrez bien entendu retrouver tous les résultats commentés dès dimanche, sur inthemoodforcinema.com .

    Rappel des nominations aux Oscars 2010

    "Démineurs" et "Avatar" sont en tête de ces nominations: 9 chacun.

    Je me réjouis des nombreuses nominations d' "Inglourious basterds" (notamment comme meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario, catégorie dans laquelle il aurait été assez stupéfiant de retrouver "Avatar") et évidemment de celle d' "Un Prophète" comme meilleur film étranger...une nouvelle fois face à l'indétrônable "Ruban blanc" d'Haneke

    Ce n'est d'ailleurs pas la seule nomination pour le cinéma français puisque, si Marion Cotillard, contrairement aux Golden Globes, n'est pas nommée pour "Nine" on retrouve parmi ces nominations: "Coco avant Chanel" pour les costumes", Alexandre Desplat pour la musique originale de "Fantastic Mr Fox" et "Faubourg 36" pour la meilleure chanson originale "Loin de Paname". A nouveau on retrouve des courts métrages français en lice avec "H5" et "French Roast" et enfin un Français à la photographie avec Bruno Delbonnel pour "Harry Potter et le prince de sang-mêlé".

     A noter aussi: les nombreuses nominations pour "In the air" et notamment comme meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur pour George Clooney. Colin Firth est également nommé dans cette catégorie pour l'excellent premier film de Tom Ford "A single man" dont je vous parlais il y a quelques jours. Par ailleurs, on retrouve une habituée des Oscars: Meryl Streep, nommée à nouveau pour "Julie et Julia".

     

    Meilleur film  

    Avatar de James Cameron

    The Blind Side de John Lee Hancock

    District 9 de Neill Blomkamp

    Une éducation de Lone Scherfig

    Démineurs de Kathryn Bigelow

    Inglourious Basterds de Quentin Tarantino

    Precious: Based on the Novel 'Push' by Sapphire de Lee Daniels

    A Serious Man de Joel Coen et Ethan Coen

    Là-haut de Pete Docter

    In the Air de Jason Reitman  

    Meilleur réalisateur

     James Cameron (Avatar)

    Kathryn Bigelow (Démineurs)

    Quentin Tarantino (Inglourious Basterds)

    Lee Daniels (Precious: Based on the Novel 'Push' by Sapphire)

    Jason Reitman (In the Air)  

    Meilleur acteur

    Jeff Bridges - Crazy Heart

    George Clooney - In the Air

    Colin Firth - A Single Man

    Morgan Freeman -Invictus

    Jeremy Renner - Démineurs

    Meilleure actrice  

    Sandra Bullock - The Blind Side

    Helen Mirren - The Last Station

    Carey Mulligan - Une éducation

    Gabourey Sidibe -

    Precious: Based on the Novel 'Push' by Sapphire

    Meryl Streep - Julie et Julia  

    Meilleur acteur dans un second rôle  

    Matt Damon - Invictus

    Woody Harrelson -The Messenger

    Christopher Plummer -The Last Station

    Stanley Tucci -Lovely Bones

    Christoph Walz - Inglourious Basterds  

    Meilleur actrice dans un second rôle  

    Penélope Cruz - Nine

    Vera Farmiga - In the Air

    Maggie Gyllenhaal - Crazy Heart

    Anna Kendrick - In the Air

    Mo'Nique - Precious: Based on the Novel 'Push' by Sapphire  

    Meilleur scénario original

    Mark Boal - Démineurs

    Quentin Tarantino - Inglourious Basterds

    Alessandro Camon et Oren Moverman - The Messenger

    Joel Coen et Ethan Coen - A Serious Man

    Bob Peterson, Pete Docter et Tom McCarthy - Là-haut

    Meilleure adaptation

    Neill Blomkamp et Terri Tatchell - District 9

    Nick Hornby - Une éducation

    Jesse Armstrong, Simon Blackwell, Armando Iannucci et Tony Roche - In the Loop

    Geoffrey Fletcher - Precious

    Jason Reitman et Sheldon Turner - In the Air

     

    Meilleure photographie

    Mauro Fiore - Avatar

    Bruno Delbonnel - Harry Potter et le Prince de sang mêlé

    Barry Ackroyd - Démineurs

    Robert Richardson - Inglourious Basterds

    Christian Berger - Le Ruban blanc  

    Meilleur montage  

    Avatar

    District 9

    Démineurs

    Inglourious Basterds

    Precious  

    Meilleurs décors  

    Avatar - Rick Carter et Robert Stromberg, Kim Sinclair

    L' Imaginarium du Docteur Parnassus - Dave Warren et AAnastasia Masaro, Caroline Smith

    Nine - John Myhre, Gordon Sim

    Sherlock Holmes -Sarah Greenwood, Katie Spencer

    Victoria : les jeunes années d'une reine - Patrice Vermette, Maggie Gray  

    Meilleurs costumes  

    Janet Patterson - Bright Star

    Catherine Leterrier -Coco avant Chanel

    Monique Prudhomme - L' Imaginarium du Docteur Parnassus

    Colleen Atwood - Nine

    Sandy Powell - Victoria : les jeunes années d'une reine

    Meilleur maquillage  

    Aldo Signoretti et Vittorio Sodano -Il Divo

    Barney Burman, Mindy Hall et Joel Harlow - Star Trek

    Jenny Shircore et Jon Henry Gordon - Victoria : les jeunes années d'une reine

    Meilleure musique  

    James Horner - Avatar

    Alexandre Desplat - Fantastic Mr. Fox

    Marco Beltrami et Buck Sanders - Démineurs

    Hans Zimmer - Sherlock Holmes

    Michael Giacchino - Là-haut (Up)

    Meilleure chanson

    "Almost There" - La Princesse et la grenouille

    "Down in New Orleans" - La Princesse et la grenouille

    "Loin de Paname" - Faubourg 36

    "Take it all" - Nine

    "The Weary Kind" - Crazy Heart  

    Meilleur son  

    Avatar - Christopher Boyes, Gary Summers, Andy Nelson et Tony JohnsonDémineurs - Paul N.J. Ottosson et Ray Beckett

    Inglourious Basterds - Michael Minkler, Tony Lamberti et Mark Ulano

    Star Trek - Anna Behlmer, Andy NelsonPeter J. Devlin

    Transformers 2: la Revanche - Greg P. Russell, Gary Summers et Geoffrey Patterson

    Meilleur montage sonore

    Christopher Boyes et Gwendolyn Yates Whittle - Avatar

    Paul N.J. Ottosson - Démineurs

    Wylie Stateman -Inglourious Basterds

    Mark Stoeckinger et Alan Rankin - Star Trek

    Michael Silvers et Tom Myers - Là-haut  

    Meilleurs effets visuels  

    Avatar - Joe Letteri, Stephen Rosenbaum, Richard Baneham et Andrew R. Jones

    District 9 - Dan Kaufman, Peter Muyzers, Robert Habros et Matt Aitken

    Star Trek - Roger Guyett, Russell Earl, Paul Kavanagh et Burt Dalton  

    Meilleur film d'animation  

    Coraline d'Henry Selick

    Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson

    Là-haut de Pete Docter

    La Princesse et la grenouille de Ron Clements et John Musker

    The Secret of Kells de Tomm Moore

     

    Meilleur film étranger

    Ajami (Israël)

    El secreto de sus ojos (Argentine)

    Fausta (La Teta Asustada) (pérou)

    Un prophète (France)

    Le Ruban blanc (Allemagne)

    Meilleur film documentaire  

    Lise-Lense Møller (Burma VJ: Reporter i et lukket land) de Anders Ostergaard et Lise Lense-Moller

    The Cove - La Baie de la honte (The Cove) de Louie Psihoyos

    Food, Inc. de Robert Kenner et Elise Pearlstein

    Most dangerous man in America: Daniel Ellsberg and the Pentagon papers de Judith Ehrlich et Rick Goldsmith

    Which way home de Rebecca Cammisa 

    Meilleur court métrage

    The Door de Juanita Wilson

    Instead of Abracadabra de Patrik Eklund

    Kavi de Gregg Helvey

    Miracle Fish de Luke Doolan

    The New Tenants de Joachim Back

    Meilleur court métrage d'animation

    French Roast de Fabrice Joubert

    Granny O'Grimm's Sleeping Beauty de Nicky Phelan

    The Lady and the Reaper de Javier Recio Gracia

    Logorama de H5

    Wallace & Gromit : Sacré pétrin de Steve Pegram, Nick Park et Bob Baker  

    Meilleur court métrage documentaire

    China's Unnatural Disaster: The Tears of Sichuan Province de Jon Alpert et Matthew O'Neill

    The Last Campaign of Governor Booth Gardner de Daniel Junge et Henry Ansbacher

    Closing of a GM plant de Steven Bognar et Julia Reichert

    Music by prudence de Roger Ross Williams et Elinor Burkett

    Rabbit à la berlin de Bartek Konopka et Anna Wydra

    Mes critiques des films en lice pour les Oscars 2010 -cliquez sur le titre pour accéder à la critique qui vous intéresse-:

    "Inglourious basterds

    "In the air"

    "Un Prophète"

    " Le Ruban blanc"

    "A single man"

    "Avatar"

    "Coco avant Chanel"

     "Julie et Julia"

    "Faubourg 36"

    "Harry Potter et le prince de sang-mêlé"

     

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  • Vidéo: Leonardo Di Caprio évoque son rôle dans "Shutter island" de Martin Scorsese

    Une petite vidéo pour achever de vous convaincre d'aller voir "Shutter island" de Martin  Scorsese si ce n'est déjà fait, le meilleur film de ce début d'année 2010. Sous la vidéo, retrouvez ma critique du film.

    shutter2.jpg

    Cela faisait longtemps. Longtemps que j'entendais parler de cette adaptation tant attendue du best seller de 2003 de Dennis Lehane (que je n'ai pas lu et qui est également l'auteur de best-sellers ayant donné lieu à d'excellentes adaptations cinématographiques comme « Mystic river » de Clint Eastwood et, dans une moindre mesure, « Gone baby gone » de Ben Affleck). Longtemps que je n'avais pas ressenti un tel choc cinématographique. Longtemps qu'un film ne m'avait pas autant hantée des heures après l'avoir vu... Un grand film, c'est en effet comme un coup de foudre. Une évidence. Une évidence qui fait que les mots à la fois manquent et se bousculent. Je vais essayer de trouver les plus justes pour vous faire partager mon enthousiasme sans trop en dévoiler.

    Avant toute chose, il faut que je vous présente « Shutter island ». Shutter island est une île au large de Boston sur laquelle se trouve un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. Une île séparée en trois bâtiments : un pour les femmes, un pour les hommes et un pour les criminels les plus dangereux, enfin quatre si on compte son phare qui détient la clef de l'énigme. En 1954, l'une des patientes, Rachel Solando, a mystérieusement disparu... alors que sa cellule était fermée de l'extérieur, laissant pour seul indice une suite de lettres et de chiffres. Le marshal Teddy Daniels (Leonardo DiCaprio) et son coéquipier Chuck  Aule (Mark Ruffalo) sont envoyés sur place pour résoudre cette énigme... Alors qu'une forte tempête s'abat sur l'île isolée, une plongée dans un univers étrange, sombre, angoissant s'annonce alors pour Teddy qui devra aussi affronter ses propres démons.

    Rarement un film aura autant et si subtilement fait se confondre la fond et la forme, le ressenti du personnage principal et celui du spectateur. Dès le premier plan, lorsque Teddy, malade, rencontre son coéquipier sur un ferry brinquebalant et sous un ciel orageux, Scorsese nous embarque dans l'enfermement, la folie, un monde mental qui tangue constamment, flou, brouillé. Tout est déjà contenu dans cette première scène : cette rencontre qui sonne étrangement, le cadre  qui enferme les deux coéquipiers et ne laisse voir personne d'autre sur le ferry, cette cravate dissonante, le mal de mer d'un Teddy crispé, le ciel menaçant, les paroles tournées  vers un douloureux passé.

    Puis, c'est l'arrivée sur l'île et toute la paranoïa que Scorsese suggère en un plan : un visage informe, un regard insistant... En quelques plans subjectifs, Scorsese nous « met » dans la tête de Teddy, nous incite à épouser son point de vue, à ne voir et croire que ce que lui voit et croit. Nous voilà enfermés dans le cerveau de Teddy lui-même enfermé sur « Shutter island ». Avec lui, nous nous enfonçons dans un univers de plus en plus menaçant, sombre, effrayant, déroutant. L'étrangeté des décors gothiques, l'instabilité du climat coïncident avec cette fragilité psychique. Tout devient imprévisible, instable, fugace, incertain.

    Commence alors la quête de vérité pour Teddy alors que surgissent des images du passé : des images de sa femme défunte et des images de l'horreur du camp de concentration de Dachau dont Teddy est un des "libérateurs", images qui se rejoignent et se confondent parfois. L'hôpital, autre univers concentrationnaire  rappelle alors les camps, avec ses êtres moribonds, décharnés, ses barbelés..., d'autant plus qu'il est dirigé par l'Allemand Dr Naehring. La guerre froide pendant laquelle se déroule l'intrigue, période paranoïaque par excellence, renforce de climat de suspicion. L'action est par ailleurs concentrée sur quatre jours, exacerbant encore l'intensité de chaque seconde, le sentiment d'urgence et de menace.

    Chaque seconde, chaque plan font ainsi sens. Aucun qui ne soit superflu. Même ces images des camps dont l'esthétisation à outrance m'a d'abord choquée mais qui en réalité sont le reflet de l'esprit de Teddy qui enjolive l'intolérable réalité. Même (surtout) cette image envoûtante d'une beauté poétique et morbide qui fait pleuvoir les cendres.

    A travers la perception de la réalité par Teddy, c'est la nôtre qui est mise à mal. Les repères entre la réalité et l'illusion sont brouillées.  A l'image de ce que Teddy voit sur Shutter island où la frontière est si floue entre l'une et l'autre, nous interrogeons et mettons sans cesse en doute ce qui nous est donné à voir, partant nous aussi en quête de vérité. Le monde de Teddy et le nôtre se confondent : un monde de cinéma, d'images trompeuses et troublantes qui ne permet pas de dissocier vérité et mensonge, réalité et illusion, un monde de manipulation mentale et visuelle.

    Pour incarner cet homme complexe que le traumatisme de ses blessures cauchemardesques et indélébiles et surtout la culpabilité étouffent, rongent, ravagent, Leonardo DiCaprio, habité par son rôle qui, en un regard, nous plonge dans un abîme où alternent et se mêlent même parfois angoisse, doutes, suspicion, folie, désarroi (interprétation tellement différente de celle des "Noces rebelles" mais tout aussi magistrale qui témoigne de la diversité de son jeu). La subtilité de son jeu  fait qu'on y croit, qu'on le croit ; il est incontestablement pour beaucoup dans cette réussite. De même que les autres rôles, grâce à la duplicité des interprétations (dans les deux sens du terme): Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Michelle Williams, Emily Mortimer, Patricia Clarkson, Max von Sydow... 

    Le maître Scorsese n'a pas son pareil pour créer une atmosphère oppressante, claustrophobique, pour déstabiliser les certitudes. Une œuvre pessimiste d'une maîtrise formelle et scénaristique impressionnante, jalonnée de fulgurances poétiques, dont chaque plan, jusqu'au dernier, joue avec sa et notre perception de la réalité. Un thriller psychologique palpitant et vertigineux. Une réflexion malicieuse sur la culpabilité, le traumatisme (au sens éthymologique, vcous comprendrez en voyant le film)  et la perception de la réalité dont le film tout entier témoigne de l'implacable incertitude. Ne cherchez pas la clef. Laissez-vous entraîner. « Shutter island », je vous le garantis, vous emmènera bien plus loin que dans cette enquête policière, bien plus loin que les apparences.

    Un film multiple à l'image des trois films que Scorsese avait demandé à ses acteurs de voir  avant le tournage: « Laura » d'Otto Preminger, « La griffe du passé » de Jacques Tourneur, « Sueurs froides » d'Alfred Hitchcock.  Un film noir. Un film effrayant. Un thriller. En s'inspirant de plusieurs genres, en empruntant à ces différents genres, Martin Scorsese a créé le sien et une nouvelle fois apposé la marque de son style inimitable.

     Un film dont on ressort avec une seule envie : le revoir aussitôt. Un film brillant. Du très grand Scorsese. Du très grand cinéma. A voir et encore plus à revoir. Immédiatement 

  • Inthemoodforcinema invité au 13ème Festival International des Scénaristes: le programme

    scenaristes.jpgHier, j'ai eu le plaisir d'apprendre que j'étais invitée au 13ème Festival International des Scénaristes qui se déroulera à Bourges du 24 au 28 mars 2010, ce dont je me réjouis (et je remercie au passage à nouveau le festival pour cette très sympathique invitation inattendue), souhaitant depuis longtemps assister à ce festival. Vous trouverez bien entendu un compte rendu sur inthemoodforcinema.com .

    Au programme: débats, leçons, ateliers parmi lesquels une table ronde "Ecrire pour le web", un débat "Culture et Territoires" etc . Robert Guédiguian est cette année l'invité d'honneur. 

     Pour en savoir plus rendez-vous sur le site officiel du festival.

     Ci-dessous, la bande-annonce du Festival réalisée par Lola Doillon.

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  • A ne pas manquer: "Les Eblouis du cinéma" de Julien Sauvadon et Jean-Jacques Bernard, à18h50, samedi, sur Ciné cinéma classic

    cinecineclassic3.jpgQu'est-ce que la cinéphilie aujourd'hui? Vaste et passionnante question sur laquelle se sont penchés deux journalistes, le passionnant et cinéphile  Jean-Jacques Bernard et le tout aussi cinéphile Julien Sauvadon. Ils ont tenté d'y répondre à travers une série de rencontres: des anonymes mais aussi Vincent Delerm, Thierry Frémaux et bien d'autres.

     Ce documentaire de 52 minutes joliment  intitulé "Les Eblouis du cinéma" sera diffusé samedi à 18H50 sur Ciné cinéma classic.

    " Amateurs frénétiques et professionnels aguerris, ancien champion de « Monsieur Cinéma » ou jeune étudiant blogueur, cinéaste en exercice ou sociologue expert, chacun témoigne de rapports neufs au cinéma. Car la disponibilité nouvelle des images a changé la donne. D’un film, on disait jadis « je l’ai vu ». Maintenant, on dit « je l’ai » .  Pourtant l’éblouissement demeure, comme une quête infinie de soi et de notre rapport au monde.  "

    Je vous en reparle bientôt et si vous n'avez pas Ciné cinéma vous pouvez aussi le visionner en cliquant ici.