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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 113

  • Critiques des films à ne pas manquer cette semaine: "Shutter island", "A single man", "La reine des pommes"

    Demain sortent  trois films  très différents que je vous recommande: d'abord "Shutter island", le thriller palpitant et vertigineux de Martin Scorsese à voir et revoir que vous ne pouvez manquer sous aucun prétexte. Ensuite vous ne pouvez pas non plus manquer "A single man" (cliquez ici pour lire mon compte rendu de la conférence de presse de l'équipe du film), le premier film du couturier Tom Ford qui se révèle être un véritable cinéaste, un voyage sensoriel et sensuel d'une pessimisme lumineux et d'une beauté sombre à expérimenter absolument. Enfin, pour les amoureux de Rohmer et Truffaut, je vous recommande le premier film de Valérie Donzelli "La reine des pommes". Voir mes critiques de ces 3 films ci-dessous.

    "Shutter island" de Martin Scorsese

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    Cela faisait longtemps. Longtemps que j'entendais parler de cette adaptation tant attendue du best seller de 2003 de Dennis Lehane (que je n'ai pas lu et qui est également l'auteur de best-sellers ayant donné lieu à d'excellentes adaptations cinématographiques comme « Mystic river » de Clint Eastwood et, dans une moindre mesure, « Gone baby gone » de Ben Affleck). Longtemps que je n'avais pas ressenti un tel choc cinématographique. Longtemps qu'un film ne m'avait pas autant hantée des heures après l'avoir vu... Un grand film, c'est en effet comme un coup de foudre. Une évidence. Une évidence qui fait que les mots à la fois manquent et se bousculent. Je vais essayer de trouver les plus justes pour vous faire partager mon enthousiasme sans trop en dévoiler.

    Avant toute chose, il faut que je vous présente « Shutter island ». Shutter island est une île au large de Boston sur laquelle se trouve un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. Une île séparée en trois bâtiments : un pour les femmes, un pour les hommes et un pour les criminels les plus dangereux, enfin quatre si on compte son phare qui détient la clef de l'énigme. En 1954, l'une des patientes, Rachel Solando, a mystérieusement disparu... alors que sa cellule était fermée de l'extérieur, laissant pour seul indice une suite de lettres et de chiffres. Le marshal Teddy Daniels (Leonardo DiCaprio) et son coéquipier Chuck  Aule (Mark Ruffalo) sont envoyés sur place pour résoudre cette énigme... Alors qu'une forte tempête s'abat sur l'île isolée, une plongée dans un univers étrange, sombre, angoissant s'annonce alors pour Teddy qui devra aussi affronter ses propres démons.

    Rarement un film aura autant et si subtilement fait se confondre la fond et la forme, le ressenti du personnage principal et celui du spectateur. Dès le premier plan, lorsque Teddy, malade, rencontre son coéquipier sur un ferry brinquebalant et sous un ciel orageux, Scorsese nous embarque dans l'enfermement, la folie, un monde mental qui tangue constamment, flou, brouillé. Tout est déjà contenu dans cette première scène : cette rencontre qui sonne étrangement, le cadre  qui enferme les deux coéquipiers et ne laisse voir personne d'autre sur le ferry, cette cravate dissonante, le mal de mer d'un Teddy crispé, le ciel menaçant, les paroles tournées  vers un douloureux passé.

    Puis, c'est l'arrivée sur l'île et toute la paranoïa que Scorsese suggère en un plan : un visage informe, un regard insistant... En quelques plans subjectifs, Scorsese nous « met » dans la tête de Teddy, nous incite à épouser son point de vue, à ne voir et croire que ce que lui voit et croit. Nous voilà enfermés dans le cerveau de Teddy lui-même enfermé sur « Shutter island ». Avec lui, nous nous enfonçons dans un univers de plus en plus menaçant, sombre, effrayant, déroutant. L'étrangeté des décors gothiques, l'instabilité du climat coïncident avec cette fragilité psychique. Tout devient imprévisible, instable, fugace, incertain.

    Commence alors la quête de vérité pour Teddy alors que surgissent des images du passé : des images de sa femme défunte et des images de l'horreur du camp de concentration de Dachau dont Teddy est un des "libérateurs", images qui se rejoignent et se confondent parfois. L'hôpital, autre univers concentrationnaire  rappelle alors les camps, avec ses êtres moribonds, décharnés, ses barbelés..., d'autant plus qu'il est dirigé par l'Allemand Dr Naehring. La guerre froide pendant laquelle se déroule l'intrigue, période paranoïaque par excellence, renforce de climat de suspicion. L'action est par ailleurs concentrée sur quatre jours, exacerbant encore l'intensité de chaque seconde, le sentiment d'urgence et de menace.

    Chaque seconde, chaque plan font ainsi sens. Aucun qui ne soit superflu. Même ces images des camps dont l'esthétisation à outrance m'a d'abord choquée mais qui en réalité sont le reflet de l'esprit de Teddy qui enjolive l'intolérable réalité. Même (surtout) cette image envoûtante d'une beauté poétique et morbide qui fait pleuvoir les cendres.

    A travers la perception de la réalité par Teddy, c'est la nôtre qui est mise à mal. Les repères entre la réalité et l'illusion sont brouillées.  A l'image de ce que Teddy voit sur Shutter island où la frontière est si floue entre l'une et l'autre, nous interrogeons et mettons sans cesse en doute ce qui nous est donné à voir, partant nous aussi en quête de vérité. Le monde de Teddy et le nôtre se confondent : un monde de cinéma, d'images trompeuses et troublantes qui ne permet pas de dissocier vérité et mensonge, réalité et illusion, un monde de manipulation mentale et visuelle.

    Pour incarner cet homme complexe que le traumatisme de ses blessures cauchemardesques et indélébiles et surtout la culpabilité étouffent, rongent, ravagent, Leonardo DiCaprio, habité par son rôle qui, en un regard, nous plonge dans un abîme où alternent et se mêlent même parfois angoisse, doutes, suspicion, folie, désarroi (interprétation tellement différente de celle des "Noces rebelles" mais tout aussi magistrale qui témoigne de la diversité de son jeu). La subtilité de son jeu  fait qu'on y croit, qu'on le croit ; il est incontestablement pour beaucoup dans cette réussite. De même que les autres rôles, grâce à la duplicité des interprétations (dans les deux sens du terme): Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Michelle Williams, Emily Mortimer, Patricia Clarkson, Max von Sydow... 

    Le maître Scorsese n'a pas son pareil pour créer une atmosphère oppressante, claustrophobique, pour déstabiliser les certitudes. Une œuvre pessimiste d'une maîtrise formelle et scénaristique impressionnante, jalonnée de fulgurances poétiques, dont chaque plan, jusqu'au dernier, joue avec sa et notre perception de la réalité. Un thriller psychologique palpitant et vertigineux. Une réflexion malicieuse sur la culpabilité, le traumatisme (au sens éthymologique, vcous comprendrez en voyant le film)  et la perception de la réalité dont le film tout entier témoigne de l'implacable incertitude. Ne cherchez pas la clef. Laissez-vous entraîner. « Shutter island », je vous le garantis, vous emmènera bien plus loin que dans cette enquête policière, bien plus loin que les apparences.

    Un film multiple à l'image des trois films que Scorsese avait demandé à ses acteurs de voir  avant le tournage: « Laura » d'Otto Preminger, « La griffe du passé » de Jacques Tourneur, « Sueurs froides » d'Alfred Hitchcock.  Un film noir. Un film effrayant. Un thriller. En s'inspirant de plusieurs genres, en empruntant à ces différents genres, Martin Scorsese a créé le sien et une nouvelle fois apposé la marque de son style inimitable.

     Un film dont on ressort avec une seule envie : le revoir aussitôt. Un film brillant. Du très grand Scorsese. Du très grand cinéma. A voir et encore plus à revoir. Immédiatement ! Il ne me reste (et ne vous reste) plus que 8 jours à patienter  ... (sortie en salles : le 24 février).

    "A single man" de Tom Ford

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    Los Angeles, en 1962. Depuis qu'il a perdu son compagnon Jim (Matthew Goode) dans un accident, George Falconer (Colin Firth), professeur d'université Britannique, se sent incapable d'envisager l'avenir. Solitaire malgré le soutien de son amie Charley (Julianne Moore), George essaie en vain de « vivre comme avant ». Une série d'évènements et de rencontres vont l'amener à décider s'il peut y avoir une vie après Jim.

    J'ai abordé ce film sans en avoir vu la bande annonce, sans en connaître le sujet. Tout juste savais-je que le styliste Tom Ford en était le réalisateur, scénariste et producteur. En quelques secondes, en quelques plans, j'étais dans l'ailleurs universel de cet homme singulier, porté par le charme ensorcelant de l'univers visuel de Tom Ford. Un univers d'une rare élégance, tantôt sombre, tantôt lumineux à l'image des variations de couleurs sur lesquelles influe l'humeur de George (et par lesquelles Tom Ford a eu la judicieuse idée de remplacer le monologue intérieur du roman de Christopher Iserwood « Un homme au singulier » dont il s'est inspiré pour ce film ).

    L'intrigue se déroule en une journée, une journée à l'issue de laquelle George a décidé de se suicider. Le compte à rebours est lancé. Quelques heures pendant lesquelles chaque minute compte plus que toute autre. Ou le présent prend toute sa douloureuse et belle signification. Ou la beauté des choses simples de la vie prend une toute autre dimension. La beauté des visages et des corps. La beauté des fleurs. La beauté des objets. La beauté des regards. Ceux des autres ou celui apposé sur le monde qui les et nous entoure.

    Les ralentis langoureux, la musique languissante (de Shigeru Umebayashi  mais aussi de  Abel Korzeniowski) nimbent ce single man, ce et ceux qui l'entourent d'une sensualité et d'une poésie envoûtantes qui rappellent celles de Wong Kar Wai (référence assumée puisque Shigeru Umebayashi est son compositeur). La solitude de George (mais aussi celle de Charley), la menace d'une guerre nucléaire en pleine crise des missiles de Cuba, la destinée de cette journée fatale renforcent la beauté fugace de chaque instant et de chaque rencontre. A l'image des personnages, nous sommes immergés dans la beauté sensuelle de l'instant.  Chaque rencontre évoque la beauté évanescente du possible, d'un désir.

    A single man est le film d'un artiste, et cela saute aux yeux dès les premiers plans. Un artiste, qu'il soit styliste ou cinéaste, est en effet quelqu'un qui vous embarque dans son univers qui lui ressemble et le singularise tout en apportant à cette histoire singulière des accents d'universalité. Le deuil, la solitude, le temps qui passe, autant de sujets universels en plus de la beauté plastique pleinement assumée qui rend caduque toute critique de superficialité puisque cette beauté devient argument artistique. Que ce soit celle de Julianne Moore, désespérément glamour ou des jeunes hommes à la beauté fatale ou trompeusement lisse (à l'image du film) que croise George. Que ce soit celle d'un plan de regards, ceux que George croise ou celui de l'affiche de « Psychose ».

     Tom Ford y apporte son style, de la classe, une incontestable élégance  pour nous faire appréhender la beauté du monde, un monde entre la ravageuse sensualité de Gucci et la sobre élégance de Saint-Laurent pour lesquels Tom Ford a travaillé. La sublime photographie  d'Eduard Grau, la musique et les costumes évidemment soignés complètent le tableau et la reconstitution subtile et magnifiée d'une époque.

    Un (premier) film incontestablement personnel d'une touchante et rare naïveté, un voyage sensoriel et sensuel d'un pessimisme lumineux et d'une beauté sombre, élégante, troublante avec comme guide l'excellent Colin Firth (qui a reçu pour ce film la Coupe Volpi de l'interprétation masculine au dernier Festival de Venise). Laissez-vous (em)porter... vous ne le regretterez pas !

    Sortie en salles : 24 février 2010

    "La reine des pommes" de Valérie Donzelli

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    Adèle (Valérie Donzelli) une jeune trentenaire se fait quitter par Mathieu (Jérémie Elkaïm), l'amour de sa vie. Anéantie, suffoquée, Adèle ne pense plus qu'à une chose : mourir. Rachel (Béatrice de Staël), une cousine éloignée, la prend en charge. Elle décide d'aider Adèle en essayant de lui trouver du travail, de lui redonner goût à la vie et de la conseiller sentimentalement. Son principal conseil : coucher avec d'autres hommes afin de désacraliser cette histoire. Ce sera Pierre, Paul et Jacques (dans les trois cas, Jérémie Elkaïm).

    Adèle donc. Déjà tout un programme truffaldien, Truffaut à qui Valérie Donzelli n'emprunte pas seulement le nom d'une de ses héroïnes mais aussi une tristesse désinvolte, un ton ludique, une légèreté, une narration, un personnage décalé et anachronique à la Antoine Doinel, un jeu agréablement suranné à la Jean-Pierre Léaud. Ajoutez à cela un marivaudage qui relève de Rohmer, des passages en-chantés, enchanteurs à la Demy et une note d'Agnès Varda ou d'Emmanuel Mouret et vous obtiendrez un premier film aussi singulier qu'attachant. Ces multiples références assumées et même proclamées auraient pu alourdir et plomber l'ensemble, et nous agacer mais Valérie Donzelli a l'intelligence de ne pas se prendre au sérieux et de se tourner en ridicule juste à temps pour que son film ne le soit pas. Loin de là !

    Avec un  sujet galvaudé, grâce à un ton et un personnage burlesques, à des situations cocasses, à des dialogues décalés, Valérie Donzelli nous emporte dans sa comédie légère aux airs de Nouvelle Vague rafraîchissante et dans son univers (scénariste, réalisatrice, actrice, elle a aussi composé, écrit, interprété la musique du film).

     La légèreté des moyens rend service au sujet puisque le même acteur interprète tous les hommes que rencontre Adèle, tous les hommes en qui elle voit celui qu'elle a perdu, qu'ils s'appellent (avec beaucoup d'ironie) Pierre, Paul ou Jacques.

    Seule la fin, à new York (où Adèle a un nouveau regard sur un nouveau monde, quand la reine des pommes se retrouve dans la grosse pomme) redevient sérieuse là où le film aurait peut-être gagné à rester dans le décalage et la légèreté.

    Sélectionné à la Quizaine des réalisateurs pour son court-métrage « Il fait beau dans la plus belle ville du monde »,  avec « La Reine des pommes » Valérie Donzelli a reçu le prix du public du festival d'Angers.

    Un film fantaisiste, attachant, parfois même touchant qui sort du cadre formaté des comédies habituelles et on aurait bien tord de s'en priver et de ne pas se laisser enchanter par cet air connu et joliment singularisé.

    Remarque :  Les plus cinéphiles s'amuseront à reconnaître Serge Bozon, Dominik Moll et Gilles Marchand.

  • Interviews de Martin Scorsese, Leonardo DiCaprio et Michelle Williams pour "Shutter island"

    shutter2.jpgEn attendant la sortie de "Shutter island" de Martin Scorsese, mercredi, dont vous pouvez lire ma critique en avant-première en cliquant ici et que je vous recommande plus que vivement, deux featurettes pour vous faire patienter.

  • Palmarès complet des BAFTA 2010: "Un Prophète"de Jacques Audiard à nouveau récompensé

    bafta.jpgLe palmarès des BAFTA 2010, l'équivalent britannique des César (dont je vous rappelle que je vous les ferai vivre en direct du Châtelet via twitter) vient d'être dévoilé.

    Je me réjouis du prix du meilleur scénario pour "In the air" de Jason Reitman, du prix d'interprétation masculine pour Colin Firth dans "A single man", du prix du meilleur second rôle pour Christoph Waltz dans "Inglourious basterds" et de cette récompense supplémentaire pour le déjà multiprimé "Un Prophète" de Jacques Audiard couronné meilleur film non anglophone.

    Le grand lauréat de cette cérémonie reste "Démineurs" de Kathryn Bigelow, loin devant "Avatar" de James Cameron qui récolte ce qu'il mérite: un prix pour les effets visuels et un autre pour les décors.

    Meilleur film

    • Avatar
    • Une éducation
    • Precious
    • In The Air
    • Démineurs


    Meilleur film britannique

    • Une éducation
    • In The Loop
    • Moon
    • Nowhere Boy
    •  Fish Tank


    Meilleur réalisateur

    • Avatar - James Cameron
    • District 9 - Neill Blomkamp
    • Une éducation - Lone Scherfig
    • Inglourious Basterds - Quentin Tarantino
    •  Démineurs - Kathryn Bigelow


    Meilleur scénario original

    • A Serious Man
    • Very Bad Trip
    • Inglourious Basterds
    • Là-haut
    •  Démineurs


    Meilleure scénario pour une adaptation

    • District 9
    • Une éducation
    • In The Loop
    • Precious
    •  In the Air


    Meilleur film non-anglophone

    • Le Ruban Blanc de Michael Haneke
    • Étreintes Brisées de Pedro Almodóvar
    • Morse de Tomas Alfredson
    • Coco Avant Chanel d'Anne Fontaine
    •  Un Prophète de Jacques Audiard


    Meilleur film d'animation

    • Coraline - Henry Selick
    • Fantastic Mr. Fox - Wes Anderson
    •  Là-haut - Pete Docter


    Meilleur acteur

    • Jeff Bridges - Crazy Heart
    • George Clooney - In The Air
    • Jeremy Renner - Démineurs
    • Andy Serkis - Sex & Drugs & Rock & Roll
    •  Colin Firth - A Single Man


    Meilleure actrice

    • Saoirse Ronan dans Lovely Bones
    • Gabourey Sidibe dans Precious
    • Meryl Streep dans Julie & Julia
    • Audrey Tautou dans Coco Avant Chanel
    •  Carey Mulligan dans Une éducation


    Meilleur acteur second rôle

    • Alec Baldwin - Pas Si Simple
    • Christian Mckay - Me And Orson Welles
    • Alfred Molina - Une éducation
    • Stanley Tucci - Lovely Bones
    •  Christoph Waltz - Inglourious Basterds


    Meilleur actrice second rôle

    • Anne-marie Duff - Nowhere Boy
    • Vera Farmiga - In The Air
    • Anna Kendrick - In The Air
    • Kristin Scott Thomas - Nowhere Boy
    •  Mo'nique - Precious


    Meilleure musique

    • Avatar - James Horner
    • Crazy Heart - T-bone Burnett, Stephen Bruton
    • Fantastic Mr. Fox - Alexandre Desplat
    • Sex & Drugs & Rock & Roll - Chaz Jankel
    • Là-haut - Michael Giacchino


    Meilleure Photo

    • Avatar
    • District 9
    • Inglourious Basterds
    • La Route
    •  Démineurs


    Meilleur Montage

    • Avatar
    • District 9
    • Inglourious Basterds
    • In The Air
    •  Démineurs


    Meilleurs Décors

    • District 9
    • Harry Potter Et Le Prince De Sang Mêlé
    • L'Imaginarium Du Docteur Parnassus
    • Inglourious Basterds
    •  Avatar


    Meilleurs costumes

    • Bright Star
    • Coco Avant Chanel
    • Une éducation
    • A Single Man
    •  Victoria, Les Jeunes Années d'une Reine

    Meilleur Son

    • Avatar
    • District 9
    • Star Trek
    • Là-haut
    • Démineurs


    Meilleurs effets visuels

    • District 9
    • Harry Potter Et Le Prince De Sang Mêlé
    • Démineurs
    • Star Trek
    •  Avatar


    Meilleurs maquillage et coiffure

    • Coco Avant Chanel
    • Une éducation
    • L'Imaginarium Du Docteur Parnassus
    • Nine
    •  Victoria, Les Jeunes Années d'une Reine


    The Orange Rising Star Award (décerné par le public)

    • Tahar Rahim - Un Prophète
    • Carey Mulligan - Une éducation
    • Jesse Eisenberg - Bienvenue à Zombieland
    • Nicholas Hoult - A Single Man
    •  Kristen Stewart - Twilight - Chapitre 1 : Fascination et Twilight - Chapitre 2 : Tentation


    Meilleur court-métrage d'animation

    • The Gruffalo - Michael Rose, Martin Pope, Jakob Schuh, Max Lang
    • The Happy Duckling - Gili Dolev
    •  Mother Of Many Sally Arthur - Emma Lazenby


    Meilleur court-métrage

    • 14 - Asitha Ameresekere
    • Jade. - Samm Haillay, Daniel Elliott
    • Mixtape - Luti Fagbenle, Luke Snellin
    • Off Season - Jacob Jaffke Jonathan Van Tulleken
    •  I Do Air - James Bolton Martina Amati
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  • Palmarès du Festival de Berlin 2010: Roman Polanski reçoit l'ours d'argent de la mise en scène

    berlin2.jpgLe jury de la 60ème Berlinale présidé par Werner Herzog vient de décerner son palmarès. Roman Polanski a reçu l'ours d'argent de la mise en scène pour "The Ghost Writer" (voir bande annonce ci-dessous) alors que c'est le film turc "Bal" qui a reçu l'ours d'or.

    • berlin1.jpgOurs d'or : Bal (Miel) de Semih Kaplanoglu (Turquie)
    • Ours d'argent, Prix Du Jury : If I Want To Whistle, I Whistle (Si je veux siffler, je siffle) de Florin Serban (Roumanie)
    • Ours d'argent de La Mise En Scène : The Ghost Writer de Roman Polanski (France, Pologne)
    • Ours d'argent Meilleure Actrice : Shinobu Terajima dans Caterpillar de Koji Wakamatsu (Japon)
    • Ours d'argent Meilleur Acteur : Grigory Dobrygin & Sergei Puskepalis dans How I ended this Summer de Alexej Popogrebski (Russie)
    • Ours d'argent Meilleure Photo et Contribution Artistique : How I ended this Summer de Alexej Popogrebski (Russie)
    • Ours d'argent Meilleur Scénario : A Part Together de Wang Quan'an
    • Prix Alfred Bauer : If I Want To Whistle, I Whistle (Si je veux siffler, je siffle) de Florin Serban (Roumanie)

     

     

     

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  • "A single man" de Tom Ford: en salles le 24 février

    singleman.jpgVous avez déjà pu lire ma critique du premier film de Tom Ford "A single man", ici, ainsi que mon compte rendu de la conférence de presse de Tom Ford, Julianne Moore et Colin Firth.

     Pour patienter en attendant la sortie du film le 24 février prochain, je vous propose aujourd'hui des photos du film et de l'avant-première ainsi que la bande-annonce.

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     © Jean-Marc Haedrich / Visual Press Agency
     
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  • Vidéos de la master class de Pascal Elbé et Roschdy Zem pour "Tête de turc"

    Hier soir, au siège de la Warner, en partenariat avec Allociné était organisée une projection de « Tête de turc », le premier film en tant que réalisateur de Pascal Elbé (déjà scénariste de films comme « Père et fils » de Michel Boujenah ou « Mauvaise foi » de Roschdy Zem) lequel Roschdy Zem interprète le rôle principal de « Tête de turc ».

     Suite à la projection, les deux acteurs/réalisateurs ont donné « une master class », un jeu de questions réponses avec les spectateurs présents après une interview de Jean-Pierre Lavoignat. Pascal Elbé a défendu son film avec  passion et enthousiasme. Parmi les nombreux sujets abordés :la frilosité de la production française,  le racisme dans le milieu du cinéma, la banlieue, les choix de réalisation et d’écriture, le politiquement correct... Tous deux sont visiblement rôdés à l’exercice mais quelques réponses sont sorties du cadre convenu . Je vous laisse en juger par vous-mêmes.

    Vous trouverez mes vidéos ci-dessous et ma critique du film prochainement.

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  • Ce soir, ne manquez pas "Sur la route de Madison", à 20H35, sur France 3

    madison1.jpgCe soir sur France 3 sera diffusé un des films dont je vous parlais dimanche dans ma liste des films  romantiques incontournables "Sur la route de Madison" de Clint Eastwood à ne manquer sous aucun prétexte (même si malheureusement le film passe en vf)! Ma critique ci-dessous:

    L’éphémère peut avoir des accents d’éternité, quatre jours, quelques heures peuvent changer, illuminer et sublimer une vie. Du moins, Francesca Johnson (Meryl Streep)  et Robert Kincaid (Clint Eastwood) le croient-il et le spectateur aussi, forcément, inévitablement, après ce voyage bouleversant sur cette route de Madison qui nous emmène bien plus loin que sur ce chemin poussiéreux de l’Iowa. Caroline et son frère Michael Johnson  reviennent dans la maison où ils ont grandi pour régler la succession de leur mère, Francesca. Mais quelle idée saugrenue a-t-elle donc eu de vouloir être incinérée et d’exiger de faire jeter ses cendres du pont de Roseman, au lieu d’être enterrée auprès de son défunt mari ? Pour qu’ils sachent enfin qui elle était réellement, pour qu’ils comprennent, elle leur a laissé une longue lettre qui les ramène de nombreuses années en arrière, un été de 1965… un matin d’été de 1965, de ces matins où la chaleur engourdit les pensées, et réveille parfois les regrets. Francesca est seule. Ses enfants et son mari sont partis pour un concours agricole, pour quatre jours, quatre jours qui s’écouleront probablement au rythme hypnotique et routinier de la  vie de la ferme sauf qu’un photographe au National Geographic, Robert Kincaid, emprunte la route poussiéreuse pour venir demander son chemin. Sauf que, parfois, quatre jours peuvent devenir éternels.

    Sur la route de Madison aurait alors pu être un mélodrame mièvre et sirupeux, à l’image du best-seller de Robert James Waller dont il est l’adaptation. Sur la route de Madison est tout sauf cela. Chaque plan, chaque mot, chaque geste suggèrent l’évidence de l’amour qui éclôt entre les deux personnages. Ils n’auraient pourtant jamais dû se rencontrer : elle a une quarantaine d’années et, des années auparavant, elle a quitté sa ville italienne de Bari et son métier de professeur pour se marier dans l’Iowa et y élever ses enfants. Elle n’a plus bougé depuis. A 50 ans, solitaire, il n’a jamais suivi que ses désirs, parcourant le monde au gré de ses photographies. Leurs chemins respectifs ne prendront pourtant réellement sens que sur cette route de Madison. Ce jour de 1965, ils n’ont plus d’âge, plus de passé, juste cette évidence qui s’impose à eux et à nous, transparaissant dans chaque seconde du film, par le talent du réalisateur Clint Eastwood. Francesca passe une main dans ses cheveux, jette un regard nostalgico-mélancolique vers la fenêtre alors que son mari et ses enfants mangent, sans lui parler, sans la regarder: on entrevoit déjà ses envies d’ailleurs, d’autre chose. Elle semble attendre Robert Kincaid avant même de savoir qu’il existe et qu’il viendra.

    Chaque geste, simplement et magnifiquement filmé, est empreint de poésie, de langueur mélancolique, des prémisses de leur passion inéluctable : la touchante maladresse avec laquelle Francesca indique son chemin à Robert; la jambe de Francesca frôlée furtivement par le bras de Robert;  la main de Francesca caressant, d'un geste faussement machinal, le col de la chemise de Robert assis, de dos, tandis qu’elle répond au téléphone; la main de Robert qui, sans se retourner, se pose sur la sienne; Francesca qui observe Robert à la dérobée à travers les planches du pont de Roseman, puis quand il se rafraîchit à la fontaine de la cour; et c’est le glissement progressif vers le vertige irrésistible. Les esprits étriqués des habitants renforcent cette impression d’instants volés, sublimés.

    Francesca, pourtant, choisira de rester avec son mari très « correct » à côté duquel son existence sommeillait, plutôt que de partir avec cet homme libre qui « préfère le mystère » qui l’a réveillée, révélée, pour ne pas ternir, souiller, ces 4 jours par le remord d’avoir laissé une famille en proie aux ragots. Aussi parce que « les vieux rêves sont de beaux rêves, même s’ils ne se sont pas réalisés ». 

     Et puis, ils se revoient une dernière fois, un jour de pluie, à travers la vitre embuée de leurs voitures respectives. Francesca attend son mari dans la voiture. Robert est dans la sienne. Il suffirait d’une seconde… Elle hésite. Trop tard, son mari revient dans la voiture et avec lui : la routine, la réalité, la raison.  Puis, la voiture de Francesca et de son mari suit celle de Robert. Quelques secondes encore, le temps suspend son vol à nouveau, instant sublimement douloureux. Puis, la voiture s’éloigne. A jamais. Les souvenirs se cristalliseront au son du blues qu’ils écoutaient ensemble, qu’ils continueront à écouter chacun de leur côté, souvenir de ces instants immortels, d’ailleurs immortalisés des années plus tard par un album de photographies intitulé « Four days ». Avant que leurs cendres ne soient réunies à jamais du pont de Roseman.  Avant que les enfants de Francesca ne réalisent son immense sacrifice. Et  leur passivité. Et la médiocrité de leurs existences. Et leur envie d'exister, à leur tour. Son sacrifice en valait-il la peine ? Son amour aurait-il survécu au remord et au temps ?...

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    Sans esbroufe, comme si les images s’étaient imposées à lui avec la même évidence que l’amour s’est imposé à ses protagonistes, Clint Eastwood filme simplement, majestueusement, la fugacité de cette évidence. Sans gros plan, sans insistance, avec simplicité, il nous fait croire aux« certitudes qui n’arrivent qu’une fois dans une vie » ou nous renforce dans notre croyance qu’elles peuvent exister, c'est selon. Peu importe quand. Un bel été de 1965 ou à un autre moment. Peu importe où. Dans un village perdu de l’Iowa ou ailleurs. Une sublime certitude. Une magnifique évidence. Celle d’une rencontre intemporelle et éphémère, fugace et éternelle. Un chef d’œuvre d’une poésie sensuelle et envoûtante. A voir absolument.

     Voir aussi: ma critique de la pièce de théâtre "Sur la route de Madison" avec Alain Delon et Mireille Darc