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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 131

  • "Valse avec Bachir" d'Ari Folman: ce soir, 20H45, sur Canal+

    Ce soir, sur Canal+, à 20H45, ne manquez pas "Valse avec Bachir" d'Ari Folman.

    Retrouvez ma critique, ci-dessous, publiée lors de la sortie du film.

    Un documentaire d'animation d'une effroyable beauté

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    Alors qu’il y a quelques jours encore j’évoquais mon peu  d’appétence pour le cinéma d’animation, c’est en toute logique  que je vais vous faire part aujourd’hui de mon enthousiasme et de mon émotion pour…un film d’animation. Un film d’animation d’un genre très particulier néanmoins. En compétition lors du dernier festival de Cannes où il a fait figure de favori, il est reparti sans un prix mais avec un écho médiatique retentissant. C’est donc avec impatience que j’attendais sa sortie en salles l’ayant manqué à Cannes.

    18939633.jpgCela commence par la course d’une meute de chiens face caméra. L’image nous heurte de plein fouet : féroce, effrayante, belle et terrifiante. Une meute de chiens par laquelle, dans ses cauchemars, un ami d’Ari est poursuivi. 26 chiens exactement. Le nombre de chiens qu’il a tués durant la guerre du Liban, au début des années 1980, ce poste lui ayant été attribué parce qu’il était incapable de tuer des humains. Il raconte ce cauchemar récurrent à Ari mais ce dernier avoue n’avoir aucun souvenir de cette période, ne faire aucun cauchemar. Le lendemain, pour la première fois, 20 ans après,  un souvenir de cette période niée par sa mémoire surgit dans la conscience (ou l’inconscient) d’Ari : lui-même alors jeune soldat se baignant devant Beyrouth avec deux autres jeunes soldats sous un ciel lunaire en feu d’une beauté terrifiante. Il lui devient alors vital de connaître ce passé enfoui, ces pages d’Histoire et de son histoire englouties par sa mémoire. A cette fin,  il va aller à la rencontre de ses anciens compagnons d’armes, neuf personnes interrogées au total (dont deux ont refusé d’apparaître à l’écran sous leur véritable identité.) A l’issue de ces témoignages il va reconstituer le fil de son histoire et de l’Histoire et l’effroyable réalité que sa mémoire a préféré gommer…

    Un film d’animation d’un genre très particulier donc. D’abord parce qu’il est autobiographique : cette histoire, le troisième long-métrage du réalisateur (après « Sainte Clara » en 1996 et « Made in Israël » en 2001) est en effet celle du réalisateur israélien Ari Folman pour qui ce film a tenu lieu de thérapie. Ensuite parce que ce sont de vrais témoignages, poignants, et les voix de ces témoins donnent un aspect très documentaire à ce film hybride et atypique : d’abord tourné en vidéo, monté comme un film de 90 minutes, puis un story board en 2300 dessins ensuite animés, c’est un mélange d’animation Flash, d’animation classique et de 3D.  Ce mode filmique si particulier n’est nullement un gadget mais un parti pris artistique au service du propos auquel il apporte sa force et sa portée universelle. Un documentaire d’animation sur la guerre du Liban : oui, il fallait oser. Ari Folman s’affranchit des règles qui séparent  habituellement documentaire et fiction et dans ce sens, et aussi parce que ce film se déroule également au Liban, néanmoins à une autre époque, il m’a fait penser à l’un de mes coups de cœur du Festival de Cannes 2008 : « Je veux voir » de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige  que je vous recommande d’ores et déjà, sans la moindre réserve. ("Je veux voir" sera projeté au festival Paris Cinéma, le 8 juillet, voir ici)

    Dès ces premiers plans de chiens en furie, nous sommes donc happés, happés par la violence sublime des images, ces couleurs noirs et ocre diaboliquement envoûtantes, oniriques et cauchemardesques,  happés par une bande originale d’une force saisissante (signée Max Richter), happés par l’envie et la crainte de savoir, de comprendre, nous aussi, en empathie avec la quête identitaire d’Ari. C’est d’abord la beauté formelle et la poésie cruelle qui en émane qui accroche notre regard, notre attention. Cette beauté ensorcelante rend supportable l’insupportable, rend visible l’insoutenable, créant à la fois une distance salutaire avec la violence de ces témoignages et événements réels mais nous aidant aussi à nous immerger dans cette histoire. Si la violence est atténuée, l’émotion ne l’est pas. Ari Folman n’a pas non plus voulu rendre la guerre lyrique mais son lyrisme visuel exacerbe encore l’absurdité de cette guerre, de ces hommes égarés que la peur fait tirer, sans savoir sur qui, et sans savoir vraiment pourquoi.

    Peu à peu, au fil des témoignages, les pièces du puzzle de la mémoire disloquée d’Ari vont s’assembler jusqu’à l’atrocité ultime, celle qui a sans doute provoqué ce trou noir, celle volonté inconsciente d’oublier, de faire taire ses souvenirs de ces jours de 1982 : le massacre de Palestiniens par les Phalangistes chrétiens, les alliés d’Israël, suite à l’assassinat du président de la République libanaise Bashir Gemayel, dans les camps de Sabra et Shatila, deux camps de Beyrouth-ouest, dont il a été le témoin impuissant (il ne nie pas pour autant la responsabilité d’Israël, du moins son inaction coupable). Au dénouement de ce poème tragique, Ari Folman a alors choisi de substituer des images réelles aux images d’animation pour rappeler, sans doute, la réalité de la guerre, sa violence, son universelle absurdité, sa brutalité. Des images d’une violence nécessaire. Qui nous glacent le sang après tant de beauté d’une noirceur néanmoins sublime.

    18939624_w434_h_q80.jpg Plus qu’un film d’animation c’est à la fois un documentaire et une fiction sur la mémoire et ses méandres psychanalytiques et labyrinthiques, sur l’ironie tragique et les échos cyniques de l’Histoire, l’amnésie tragique de l’Histoire-collective- et de l’histoire-individuelle- (si Ari a effacé cette période de sa mémoire c’est aussi parce qu’elle est un écho pétrifiant à l’histoire tragique de sa famille, victime des camps nazis, ceux  d’une autre époque, un autre lieu mais avec la même violence et horreur absurdes, presque les mêmes images des décennies après, et horreur ultime : les protagonistes ayant  changé de rôle), sur l’absurdité de la guerre que ce film dénonce avec plus d’efficacité que n’importe quel discours. La poésie au lieu de nier ou d’édulcorer complètement la violence en augmente encore l’atrocité : comme ce chant d’une ironie dévastatrice sur le Liban pendant qu’un char écrase des maisons, des voitures, lentement, presque innocemment. Comme cette couleur rouge qui se mue d’un objet anodin en sang qui coule. Ou comme cette valse avec Bashir, celle d’un tireur qui danse avec les balles qu’il tire devant le portrait de Bashir Gemayel sur fond de Chopin, qui joue avec le feu, qui danse avec la mort  dans une valse d’une sensualité violente: cette scène résume toute la beauté effroyable de ce film magnifique. Tragique et magnifique. Cette valse est aussi à l’image de la forme de ce film : entraînante, captivante comme si une caméra dansante nous immergeait dans les méandres virevoltants de la mémoire d’Ari.

    Une œuvre atypique qui allie intelligemment forme et force du propos, où la forme, sublime, est au service du fond, brutal. Une valse étourdissante d’un esthétisme d’une effroyable beauté. Une valse fascinante, inventive. Entrez dans la danse, sans attendre une seconde. Elle vous entraînera dans cette histoire, dans l’Histoire, avec une force renversante, saisissante, poignante.

    Alors, oui sans doute le grand oublié du palmarès de ce 61ème Festival de Cannes (qui me satisfait néanmoins pleinement), tout simplement peut-être parce que cette œuvre tellement atypique qui invente même un nouveau genre cinématographique (dont elle sera d’ailleurs certainement le prototype et l’unique exemplaire tant une copie lui ferait certainement perdre sa force) ne correspondait à aucune des catégories du palmarès  à moins que le jury n’ait pas osé, n’ait pas eu la même audace que celle dont Ari Folman a fait preuve dans son film, une œuvre qui répondait d’ailleurs aux exigences du président Sean Penn  témoignant de la conscience du monde dans lequel son réalisateur vit, un monde si souvent absurde et amnésique, enfouissant son Histoire dans les tréfonds de sa mémoire tragiquement et criminellement sélective.

    Lien: site officiel du film

    Sandra.M

  • Les légendes du cinéma dans Studio Cinélive

    studiocinélive.jpgIl arrive désormais fréquemment que je sois sollicitée pour évoquer un film, organiser un concours, mettre en ligne une bande annonce, parler d'un journal ou d'une marque de shampoing.... notamment! Je le fais avec plaisir d'une part quand cela est lié au(x) sujet(s) de ce blog, d'autre part, quand le film, le journal (rarement le shampoing) m'intéressent réellement afin que ce blog ne devienne jamais une vitrine publicitaire mais continue à être le témoignage sincère de ma passion pour le cinéma.

     Sollicitée par Studio Cinélive pour évoquer leur hors-série consacré aux légendes du cinéma, j'ai accepté d'en parler d'abord parce que j'ai un attachement particulier pour ce magazine ayant fait partie du jury Cinélive du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2000 et lisant Studio (avant même de découvrir Première et ses fiches films que je découpais soigneusement puis rangeais et protègeais tel un trésor inestimable) dès l'âge de 11 ans. L'achat de ces magazines a toujours été pour moi un rendez-vous immuable et incontournable à l'origine de bien des mésaventures festivalières.

    Depuis que les magazines Studio et Cinélive ont fusionné, je continue à acheter ce magazine hybride qui réunit le meilleur des  deux dont il est originaire.

     Le numéro hors-série en question présente vingt portraits de stars mythiques: Marylin Monroe, Paul Newman, Elizabeth Taylor, James Dean, Romy Schneider, Natalie Wood, Robert Redford, John Wayne, Sophia Loren, Marcello Mastroianni, Audrey Hepburn, Cary Grant, Lino Ventura, Jean Gabin, Greta Garbo, Marlon, Brando, Brigitte Bardot, Charlie Chaplin , Humphrey Bogart, Fred Astaire.

    Un arrêt sur images et une plongée dans l'Histoire du cinéma savoureux sous forme de biographies écrites par Olivier Rajchman et retraçant leurs carrières et leurs existences à travers des témoignages, des dates clefs de leurs existences et leurs films cultes. Ces personnalités ont en commun des fêlures et des blessures qui ont souvent donné des acteurs légendaires , des êtres à vif et épris de liberté... et rien que cela déjà est une raison suffisante pour découvrir leurs destins hors du commun dans ce hors-série spécial Mythe Parade.

    Cliquez ici pour accéder au blog de Studio Cinélive.

     

  • Isabelle Clarke présente "Apocalypse" (vidéo de l'avant-première)

    apocalypse.pngAlors qu'hier soir, le documentaire "Apocalypse" programmé sur France 2 a attiré 6 229 000  téléspectateurs (soit 23,6 de parts d'audience), et alors que les deux derniers épisodes seront diffusés mardi prochain, à 20H35, en bonus, je vous propose, ci-dessous, la vidéo de la présentation  par sa réalisatrice Isabelle Clarke, lors de l'avant-première dans les locaux de France 2. (L'image est de piètre qualité, mais vous pourrez entendre ses propos passionnants).

    A quand une diffusion de ce documentaire historique (dans tous les sens du terme), nécessaire, indispensable, à la fois terrible et passionnant, dans toutes les écoles?

     Cliquez ici pour lire mon article consacré à "Apocalypse".


  • "Apocalypse", les épisodes 3 et 4 ce soir sur France 2

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    En attendant de vous livrer de nouveaux articles sur le 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, je vous rappelle que, ce soir, sur France 2, à 20H35, seront diffusés les épisodes 3 et 4 du documentaire "Apocalypse" réalisé par Isabelle Clarke et Daniel Costelle.

     Ces deux épisodes s'intitulent "Le choc" et "L'embrasement". Je vous les recommande vivement au même titre que les deux premiers qui n'ont malheureusement attiré "que" 5,7 millions de téléspectateurs, ce qui est finalement peu au regard de la qualité de ce documentaire et de son intérêt pédagogique et historique.

    Cliquez ici pour lire ma critique d'"Apocalypse" d'Isabelle Clarke et Daniel Costelle

  • Demain, ne manquez surtout pas "Apocalypse" sur France 2: ma critique en avant-première

    Demain, à 20H35, ne manquez surtout pas les deux premiers épisodes d'Apocalypse sur France 2.

    Cliquez ici pour lire en avant-première ma critique du premier épisode d' "Apocalypse"!

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  • Lumière 2009: Grand Lyon Film Festival

    Dès mon retour de Deauville, je vous parle de ce nouveau festival dont la programmation est plus que prometteuse et où je serai peut-être...

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  • "Apocalypse" en avant-première, dans les locaux de France 2

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    france2a.jpgAujourd'hui, je suis à l'avant-première d' "Apocalypse" (une série documentaire bientôt sur France 2, dont le sujet s'annonce passionnant) qui a lieu dans les locaux de France 2, en présence de toute l'équipe du film.

    En attendant de retrouver mes commentaires, demain, rendez-vous sur le site officiel de la série, en cliquant ici.