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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 3

  • Vernissage de l'exposition « Les choses, une histoire de la nature morte » (à voir au Musée du Louvre jusqu’au 23.01.2023)

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    « Pendant que nous parlons, le temps jaloux s'enfuit. Cueille le jour, et ne crois pas au lendemain. » Cette citation d'Horace est une de celles qui illustrent la remarquable exposition Les choses. Une histoire de la nature morte au vernissage de laquelle j’ai eu le plaisir d’assister.

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    Lorsque j'étais étudiante, je m'évadais au Musée du Louvre comme d'autres se réfugient à l'église. De ce temple de l'art, je ressortais enrichie d'énergies, de rêves, d'émotions. Quelle émotion de nouveau en découvrant les œuvres qui composent cette exposition, de : Rousseau, Dali, Arcimboldo, Rembrandt, Géricault, Manet, Van Gogh, Magritte, Picasso, Miró, Giacometti, Cézanne, Matisse...!

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    En contraste avec notre monde bavard, cette passionnante exposition (du 12.10.2022 au 23.01.2023) s'intéresse au silencieux, au minuscule, fait dialoguer artistes contemporains avec œuvres passées. Une exposition d'auteure conçue par Laurence Bertrand Dorléac qui propose une vision nouvelle de ce genre longtemps considéré comme mineur. Près de 170 œuvres qui émerveillent, choquent, interpellent, éblouissent. 15 séquences chronologiques et thématiques. 

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    Sous la pyramide, l'œuvre monumentale de Barthélémy Toguo, Le Pilier des migrants disparus, invite à réfléchir à l'exil comme l'exposition invite aussi à réfléchir aux défis  contemporains. 

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    Vous verrez aussi des extraits de films de Keaton, Tarkovski, Tati, un extrait de PlayTime  d'ailleurs repris par Truffaut qui dans Domicile conjugal. Peut-être en voyant ce film avez-vous été déconcertés par cette sollicitation permanente de l'ouïe et du regard, par cette responsabilisation du spectateur.  PlayTime  qui est sorti en 1967 pourrait ainsi avoir été réalisé aujourd'hui tant il reflète notre époque : avide de transparence, d'exhibition et souvent aveugle à ce qui l'entoure. Une époque tonitruante et sourde, d'une modernité aliénante, intrigante, inquiétante, constituée d'incongruités.  Mais Tati nous invite aussi à voir la poésie, certes parfois désespérée, qui se cache derrière (et parfois émane de) l'absurdité de l'existence moderne. 

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    Cette digression pour vous dire qu'il en va aussi de même avec cette exposition mêlant incongruités et poésie et nous embarquant elle aussi dans son monde fascinant. Je vous la recommande vivement !

    J’en profite aussi pour vous dire que l’une de mes nouvelles, lauréate du Grand Prix de Short Edition, intitulée L’homme au gant, s’inspire du tableau éponyme du Titien et se déroule en partie au Musée du Louvre. Vous pouvez la lire, ici.

  • Programme du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz 2022 : au rendez-vous de la passion du cinéma (d’avenir)

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    Le Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz vient de dévoiler sa programmation. Et quelle programmation ! Comme chaque année, l’hétéroclisme et la qualité seront sans aucun doute au rendez-vous grâce au regard aiguisé de son directeur artistique, Patrick Fabre (également réalisateur, notamment de passionnants documentaires sur le cinéma dont Cinéma au féminin Pluri(elles) dont je vous avais parlé, ici) qui sélectionne minutieusement chaque film, et a le talent de découvrir et mettre en lumière les pépites de l’année à venir, que ce soit dans la compétition des premiers et deuxièmes longs ou courts-métrages de fiction ou dans la sélection des films hors compétition. Le festival braque en effet ses projecteurs sur « un cinéma d’avenir » comme l’indique son affiche, un cinéma toujours défendu avec une passion ardente et communicative par le directeur artistique qui présente les films et anime les débats d’après séances, souvent riches en émotions.

    Alors que les spectateurs désertent tristement les salles de cinéma, les festivals, a fortiori celui de Saint-Jean-de-Luz, sont plus que jamais essentiels pour nous faire retrouver le goût incomparable des films vus en salles.

    Comment rivaliser avec la fébrilité impatiente d'une salle qui retient son souffle quand le générique s'élance ou à la fin juste avant qu'un film ne balbutie ses derniers secrets ? Et ce bruissement quand une salle entière vacille de la même émotion ! Et cet étourdissement quand on ressort de la salle, ignorant la foule et la réalité et le présent et le lendemain et même que tout cela n'est "que" du cinéma, transportés ailleurs, loin, avec l'envie parfois même de "chanter sous la pluie" et de croire en tous ces (im)possibles auxquels il donne vie et invite et incite ! Sans salle de cinéma, lanterne décidément magique qui suspend le vol de notre temps insatiablement impatient, le 7ème art, comme le personnage de Gabin dans Le jour se lève, a "un œil gai et un œil triste". Et moi aussi j'ai l'impression de ne voir qu'à demie émotion ou indistinctement ces images qui méritent d'étinceler. 

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    Le Cinéma Le Sélect (là aussi dirigé par des passionnés, la famille Garat) dans le cadre duquel se déroule le festival avait d’ailleurs reçu le prix mérité de 2ème meilleur cinéma de France.

     A peine j’ouvre les yeux, Jusqu’à la garde, Les Invisibles, J’enrage de son absence, Olli Maki, Le Géant égoïste, Une bouteille à la mer, Compte tes blessures, Respire, Les Invisibles, L’évènement, Sol, La nuit venue, Un jeune fille qui va bien…: voici autant de films remarquables (parmi tant d'autres !) qui ont été mis à l’honneur ou récompensés à Saint-Jean-de-Luz.

    C’est le comédien Darren Muselet qui a posé devant l’objectif de Manuel Moutier pour l’affiche de cette 9ème édition, illustrant le slogan du festival, tourné vers le futur. Découvert dans Jeunesse sauvage de Frédéric Carpentier présenté au Festival en 2019, il est revenu en 2021 pour présenter Une mère de Sylvie Audecoeur. Il sera bientôt à l’affiche de Novembre de Cédric Jimenez.

    Le jury 2022 sera présidé par l’actrice Géraldine Pailhas qui sera entourée de Charlène Favier, Stéphane Foenkinos, Jean-Paul Gaultiere et Valérie Karsenti.

    Une comédie romantique de Thibault Segouin sera projeté en ouverture le lundi 3 octobre tandis que Une histoire d'amour de Alexis Michalik sera projeté en clôture le samedi 8 octobre.

    Je ne peux que vous recommander vivement ce festival qui fait primer convivialité, émotion et interaction avec le public et qui est accessible à tous sur achat d'une simple place ou d'abonnements pour 10 films.

    Les films en compétition

    La compétition est réservée exclusivement aux premiers et deuxièmes films de longs ou courts métrages de fiction. 10 longs métrages de fiction internationaux et 8 courts métrages français de fiction d'une durée maximum de 20mn ont été sélectionnés. Le jury professionnel décernera cinq prix aux longs métrages : Prix de la musique originale, Prix d'interprétation féminine et masculine, Prix de la mise en scène et le Grand Prix. Il récompensera également le court métrage avec son Grand Prix. Le jury jeunes décernera son Prix à un court-métrage et à un long. Le public décernera lui aussi son Prix à un court-métrage et à un long. Enfin, les 8 courts-métrages sélectionnés seront également présentés lors de la 27ème édition de Cinémania, le Festival de Films Francophones de Montréal.

    HARKA de Lofty Nathan avec Adam Bessa (France, Luxembourg, Tunisie, Belgique)

    MAGNIFICAT de Virginie Sauveur (France) avec Karin Viard, François Berléand, Maxime Bergeron

    LA MAISON de Anissa Bonnefont avec Ana Girardot, Aure Atika et Rossy de Palma (France)

    BUTTERFLY VISION de Maksym Nakonechnyi (Ukraine, République Tchèque, Croatie, Suède)

    AILLEURS SI J’Y SUIS de François Pirot (Belgique, Luxembourg)

    LES ENGAGES de Emilie Frèche avec Benjamin Lavernhe (France)

    ALMA VIVA de Cristèle Alves Meira (Portugal, France)

    TU CHOISIRAS LA VIE de Stéphane Freiss avec Lou de Lâage (Italie, France)

    NOS SOLEILS de Carla Simón (Espagne)

    AMORE MIO de Guillaume Gouix avec Alysson Paradis (France)

    Les films hors compétition

    UNE COMEDIE ROMANTIQUE de Thibault Segouin avec Alex Lutz (France)

    FIFI de Paul Saintillan et Jeanne Aslan (France)

    L’ASTRONAUTE de Nicolas Giraud (France)

    TROIS NUITS PAR SEMAINE de Florent Gouëlou avec Cookie Kunty (France)

    LES PIRES de Lise Akoka avec Mallory Wanecque (France)

    MON HÉROÏNE de Noémie Lefort avec Pascale Arbillot (France)

    LA JAURIA de Andrès Ramirez Pulido (Colombie, France)

    REPRISE EN MAINS de Gilles Perret avec Gregory Montel (France)

    UNE HISTOIRE D’AMOUR de Alexis Michalik (France)

    LA PARLE de Gabriela Boeri, Fanny Boldini, Simon Boulier et Kévin Vanstaen (France, Brésil)

    Informations pratiques

    Le festival se tiendra du 3 au 9 octobre et est accessible à tous sur achat d'une place ou d'abonnements pour 10 films.

    Pour connaître la programmation complète et notamment les courts-métrages en lice mais aussi le programme des rencontres professionnelles, scolaires et masterclasses : https://www.fifsaintjeandeluz.com/ 

    Le Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz sur les réseaux sociaux : 

    Festival International du Film de Saint Jean de Luz | Facebook

    @fifsaintjeandeluz (instagram et twitter)

    En complément 

    -Mon compte-rendu de l’édition 2016 du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz

    -Mon recueil de nouvelles Les illusions parallèles (Editions du 38 – 2016) qui comprend une nouvelle qui se déroule intégralement dans le cadre du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz. Pour vous donner un aperçu de ce recueil, je vous invite à écouter l’une de celles-ci, enregistrée en podcast, qui a pour cadre le Festival du Cinéma et Musique de Film de Ma Baule.

  • Master class acoustique de Gabriel Yared au cinéma Le Balzac

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    Ce 2 juin, au cinéma Le Balzac, organisée par l'association Hors champ (dont l’idée est de dialoguer sur l’origine du geste, qu’il soit celui de la photographie, du cinéma ou de l’art contemporain), avait lieu une passionnante master class acoustique de Gabriel Yared, un dialogue musical animé par Léolo, entrecoupé d'extraits de films et de musiques jouées au piano par Gabriel Yared. Un moment intimiste, privilégié, hors du temps et absolument captivant.

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    Gabriel Yared revenait tout juste du Festival de Cannes dans le cadre duquel a été présenté L’Envol, nouveau long métrage du réalisateur italien Pietro Marcello dont il signe la partition mais également les chansons du film, paroles et musique (sortie prévue en 2023). Le 18 mai 2022, L’Envol a fait l’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, en Première mondiale. Par ailleurs, le Lundi 23 Mai 2022,  Gabriel Yared a donné une leçon de cinéma au Festival de Cannes en partenariat avec la Sacem qui lui a rendu hommage ainsi qu’à ses 50 ans de carrière.

    Parmi ses nombreuses distinctions, il a remporté l’Oscar de la Meilleure Musique de Film pour Le Patient Anglais.

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     Récemment, Gabriel Yared a également composé la musique du premier long métrage de Jimmy Keyrouz, Le dernier Piano,  notamment choisi pour représenter le Liban pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.

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    En 2021, Gabriel Yared a également composé la musique de Broadway (sorti en salle le 1er juin 2022). Une histoire de danseurs, de vagabonds et de voleurs dans l’Athènes des temps modernes. Soutenu en développement par le Sundance Institute et l’Atelier de la Cinéfondation du Festival de Cannes, Broadway est le premier long métrage de Christos Massalas, jeune scénariste et réalisateur grec.

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    Gabriel Yared était également l’invité d’honneur du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2019 lors duquel avait eu lieu un concert en son honneur. Cet hommage avait été rendu à Gabriel Yared  à l’occasion de son 70ème anniversaire et de ses 40 ans de carrière avec plus de 100 musiques de films composées essentiellement pour le cinéma

    Cliquez ici pour retrouver mon article détaillant le programme du 8ème Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule qui aura lieu du 28 juin au 3 juillet 2022 et dont l'invité d'honneur sera cette année le compositeur Alexandre Desplat.

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    Parmi les musiques incontournables qu'on doit à Gabriel Yared, on peut citer : Sauve qui peut (la vie) (1980), La lune dans le caniveau (1983), Hanna K. (1983), La diagonale du fou (1984), 37°2 le matin (1986), Beyond Therapy (1987), Camille Claudel (1988), Tatie Danielle (1990), Vincent et Théo (1990), La putain du Roi (1990), L’Amant (César de la meilleure musique de film en 1993), La cité des anges (1998), Une bouteille à la mer (1999), Le talentueux Mr Ripley (1999), Un automne à New York (2000), Retour à Cold Mountain (2003), Azur et Asmar (2006), Tom à la ferme (2013), Chocolat (2015), Juste la fin du monde (2016), Dilili à Paris (2018), The Happy Prince (2018), Ma vie avec John F. Donovan (2019)… 

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    Cette master class a donc été l’occasion d’entendre cet autodidacte évoquer son métier avec passion et une grande humilité et notamment ses références, de Franz Liszt à Bernard Herrmann ou Chaplin.

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    Une master class qui fut aussi l’occasion de revoir des extraits de films : Camille Claudel, L’Amant, 37,2° le matin, ou encore la fin, bouleversante, de l’électrisant Juste la fin du monde de Xavier Dolan (dont vous pouvez retrouver ma critique complète, ici) accompagnée par la musique La valse de Gabriel Yared. Une fin en forme de valse de l'Enfer qui nous embrasse dans son vertige étourdissant et éblouissant, un paroxysme sans retour possible. Comme le bouquet final d’une démonstration implacable sur la violence criminelle de l’incommunicabilité. Quelques citations extraites de cette master class (dont je vous invite à voir un extrait sur mon compte instagram @Sandra_Meziere) :

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    « - Parfois il pleut sur moi des idées.
    Je me nourris beaucoup, pas seulement de musique.
    Cette nourriture me donne envie d'aller vers une certaine perfection que je n'atteins pas.
    Quand j’étais petit, j'aimais Schumann, Chopin, puis j'ai découvert Debussy, Ravel. 

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    Godard m’a dit deux ou trois phrases. Avec quelques adjectifs quelques descriptions, il m’a inspiré. Il m'a dit « pensez un thème pour l'imaginaire ».
    En découvrant le film de Godard, j'ai vu que ma musique au moment où elle s'élançait, elle était coupée net. Après, j'ai compris, il y a une véritable philosophie du son et de la musique chez lui. J'ai adoré travailler avec lui. J'aime les images mais pas comme source d'inspiration. J'ai besoin de lire, de parler, qu’on me décrive. Quand on me décrit, il y a des images subjectives qui se forment.
    Une musique doit être un tout intéressant en lui-même.  Elle doit se tenir en elle-même et servir le film.
    Je me suis découvert grâce à Godard
    Godard me disait : « il faut confronter des idées vagues avec des images claires ».
    Bernard Herrmann est probablement celui que j’aime le plus et m’a le plus inspiré avec Prokofiev, Bartok et Liszt.
    Nous ne venons pas de nulle part. Un compositeur doit connaître le répertoire.
    La musique fait une sorte de pause divine dans un film. La volonté d'accompagner les images ne suffit pas.
    Anthony Minghella est ma plus belle histoire au cinéma : d’amitié, d’entente…
    Minghella m'a dit :  « je pense à Bach, à Puccini, pour l'élégance de ses harmonies et de son écriture. »
    Je veux tendre vers l'éclectisme et la perfection.
    Un mot peut faire naitre une musique. Avec Annaud, j'ai écrit beaucoup de musiques avant le tournage.
    C'est comme si tout mon être était habité par le sujet.
    C'est une recherche en cercles concentriques. Si je trouve un thème même s'il me plait je chercher un autre thème pour le contredire.

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    Je prends la musique que je compose très au sérieux et en même temps je suis fou de joie de faire ce métier.


    J'ai toujours été complexé d’avoir appris tout seul. Alors, je cherche encore plus pour dédiaboliser ce manque de confiance que j'ai et qui me pousse à me dépasser.
    Nous avons tous une musique en nous et on ne l'entend plus car nous sommes devenus sourds.
    La musique est l'art ultime.

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    Camille Claudel me dépasse. Quand je l'entends, je me dis je ne sais pas comment j'ai fait cela.
    Je suis inexistant. Je n'ai pas de grands intérêts dans la vie, que la musique. Inventer, c'est une renaissance permanente.
    Ce qui m'importe le plus ce sont les nouveaux talents.
    J'écris les films pour les maîtres d'œuvre car les films, ce sont eux. C'est ça qui m'intéresse, les relations humaines.
    Je n'aime pas qu'il y ait trop de musique, sauf si c'est justifié, ni que ce soit trop fort, sauf si c'est justifié.
    Pour rester vraiment soi, il faut savoir dire non pour préserver la musique qu'il y a en vous.
    J'acceptais et je perdais l'exigence. Je crois que c'est important de résister.
    Si la musique est un personnage, un personnage ne parle pas tout le temps. Et quand elle est là elle dit quelque chose par rapport au film
    Je pense que toutes les musiques de films dont on se souvient, ce sont des thèmes.
    J’aime beaucoup les musiques de film de Chaplin de Tati."

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  • Création du Festival du Film de Demain : 1ère édition du 2 au 5 juin 2022 à Vierzon

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    La création d’un nouveau festival de cinéma est toujours à saluer, a fortiori lorsque l’initiative provient d’incontestables amoureux du cinéma, en l’occurrence le réalisateur Louis-Julien Petit (dont je vous avais recommandé vivement et dont je vous recommande de nouveau le remarquable La Brigade), Camille Carteret et Mathieu Petit Bonnefond et lorsqu'il a pour objectif de braquer les projecteurs sur le cinéma engagé.

    Corinne Masiero présidera le jury du Festival du Film de Demain (FFD) qui aura lieu 2 au 5 juin 2022 à Vierzon. Autour d'elle, seront membres du jury : Xavier Legrand, Julie de Bona, Axel Auriant, Naidra Ayadi, Fatou Kaba.

    « Ce nouveau rendez-vous culturel ambitionne avant tout de mettre en lumière des cinéastes engagés, qui par leurs œuvres, éveillent ou renforcent la conscience citoyenne. Un ADN humaniste mais aussi pionnier, puisque la compétition officielle est ouverte aux films de cinéma, aux unitaires de télévision ainsi qu’aux films produits par des plateformes. »

    L’intégralité de la programmation (films en compétition, avant-premières et master class) et des personnalités présentes sera dévoilée à l’occasion d’un événement au Ciné Lumière de Vierzon ce 12 mai à 18h30.

    La cérémonie d’ouverture aura lieu le 2 juin, suivie de trois journées de compétition (3, 4 et 5 juin) et d’une cérémonie de clôture. La compétition officielle présentera 9 films engagés de cinéma, de télévision et produits par des plateformes. Avec aussi : des avant-premières événementielles, une série de masterclass avec des invités de premier plan, un grand casting ouvert à tous, un concours de réalisation de court-métrage dédié aux 15-25 ans sur la thématique du cyberharcèlement parrainé par Fatou Guinea.

    Pour en savoir plus : FESTIVAL DU FILM DE DEMAIN | 2 au 5 juin 2022 - Vierzon

  • 50ème Festival La Rochelle Cinéma : Alain Delon à l'honneur

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    Pour fêter sa 50e édition en 2022, le Festival La Rochelle Cinéma (Fema) célèbrera un mythe du cinéma, Alain Delon. L’affiche, peinte comme chaque année par l’artiste Stanislas Bouvier, dévoile cet hommage exceptionnel.

    « L’affiche du 50e festival est un œil. Magnétique et inquiétant, cet œil, qui séduit et qui trouble, qui envoûte le spectateur des salles obscures, est celui d’Alain Delon dans Plein Soleil où le jeune acteur français fait une entrée triomphale dans le palais des artifices, des illusions et des mirages qu’est le cinéma célébré, comme chaque année, à La Rochelle. » Stanislas Bouvier.

    L’hommage présentera 21 titres dont quelques chefs-d’œuvre dans de belles copies restaurées par StudioCanal, Pathé, Gaumont et TF1 Studio. Découvrez la liste des films ci-dessous. Du 1er au 10 juillet, chaque film sera programmé 3 fois et quelques événements complèteront cet hommage : une table ronde, une exposition de photographies dans un lieu historique de la ville de La Rochelle ainsi qu’une leçon de musique en hommage à Ennio Morricone autour du film Le Clan des Siciliens (1969).

    Pour l’occasion, je vous propose mes critiques des films suivants que vous retrouverez en cliquant sur les titres (mais je vous recommande tout autant tous les autres projetés pendant le festival) : Plein soleil, Rocco et ses frères, Le Guépard, Le Samouraï, La Piscine, Borsalino, Le Cercle rouge.

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    Et en bonus, retrouvez ici, mon récit de sa masterclass et de la remise de sa palme d’or d’honneur au Festival de Cannes 2019 auxquelles j'avais eu le plaisir d'assister avec, aussi, mes critiques du Professeur et de Monsieur Klein qui furent projetés au Festival de Cannes à cette occasion, et que vous pourrez également (re)voir à La Rochelle.

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    Impossible pour moi de choisir entre ces 21 films. Je vous les recommande tous. 

    21 FILMS PROGRAMMÉS DU 01 AU 10.07 :

    Christine Pierre Gaspard-Huit (1958)

    Le Chemin des écoliers Michel Boisrond (1959) – en version restaurée 2K

    Plein Soleil René Clément (1960) – en version restaurée 4K

    Rocco et ses frères Rocco e i suoi fratelli Luchino Visconti (1960) – en version restaurée 4K

    Quelle joie de vivre René Clément (1961) – version restaurée 2K

    L’Éclipse L’Eclisse Michelangelo Antonioni (1962) – en version restaurée 2K

    Le Guépard Il Gattopardo Luchino Visconti (1963) – en version restaurée 2K

    Mélodie en sous-sol Henri Verneuil (1963) – en version restaurée 2K

    Le Samouraï Jean-Pierre Melville (1967) – en version restaurée 4K

    La Piscine Jacques Deray (1968) – en version restaurée 4K

    Le Clan des Siciliens Henri Verneuil (1969) – en version restaurée 4K

    Borsalino Jacques Deray (1970) – en version restaurée 4K

    Le Cercle rouge Jean-Pierre Melville (1970) – en version restaurée 4K

    La Veuve Couderc Pierre Granier-Deferre (1971) – en version restaurée 4K

    Un flic Jean-Pierre Melville (1972) – en version restaurée

    Le Professeur La Prima notte di quiete Valerio Zurlini (1972) – en version restaurée 4K

    Deux hommes dans la ville José Giovanni (1973) – en version restaurée 4K

    Flic Story Jacques Deray (1975) – en version restaurée 4K

    Monsieur Klein Joseph Losey (1976) – en version restaurée 4K

    Notre histoire Bertrand Blier (1984) – en version restaurée 4K

    Nouvelle Vague Jean-Luc Godard (1990)

    En collaboration avec Carlotta Films, Les Acacias, Les Films du Camélia, Gaumont, Park Circus, Pathé, SND, StudioCanal, Tamasa et TF1 Studio.

    Pour connaître le reste du formidable programme du Festival de La Rochelle, rendez-vous sur le site officiel du festival, ici.

  • CESAR 2022 : nominations commentées et palmarès détaillé

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    1/ Nominations commentées

    (retrouvez en bas de cet article le palmarès commenté mis à jour le 26/02/2022)

    Ce soir, retransmise à 21h, sur Canal +, en direct de l'Olympia, aura lieu la 47ème cérémonie des César, un mois avant la cérémonie des Oscars qui se tiendra le 27 mars. Bien sûr, dans cet effroyable contexte de l’invasion de l’Ukraine et de la guerre, tout cela peut sembler futile et anecdotique, néanmoins nombreux sont les films en lice à nous rappeler que le cinéma est aussi cela : un moyen de mettre en lumière les ombres du monde (comme dans La Loi de Téhéran), de donner un coup de projecteur sur les maux de la société et des êtres (comme dans La Fracture, Médecin de nuit, Les Intranquilles...), souvent porté par une volonté sincère de changer les choses à l’exemple aussi d’ailleurs de films qui sortiront le mois prochain et dont je vous ai parlé il y a quelques jours comme Goliath de Frédéric Tellier ou La Brigade de Louis-Julien Petit.

    L’édition 2021 des César avait été marquée par le contexte sanitaire et par la surprenante apparition de Corinne Masiero. Il ne fait aucun doute que la situation internationale s’invitera ce soir à L’Olympia.

    Après Marina Foïs, ce sera Antoine de Caunes qui présentera la cérémonie cette année…pour la dixième fois, avec la volonté de « remettre le cinéma au cœur du dispositif, qu'on parle de cinéma, qu'on ait du plaisir à retourner dans les salles. »

    C’est la scénariste et réalisatrice Danièle Thompson qui présidera la soirée.

     A l’image de l’affiche de cette édition, la cérémonie rendra hommage à Jean-Paul Belmondo ou encore à Bertrand Tavernier. La soirée sera dédiée à Gaspard Ulliel. Xavier Dolan lui rendra hommage.

    Le César d’honneur sera attribué à Cate Blanchett.

    Parmi les 2217 professionnels du cinéma proposés aux suffrages des votants de l’Académie, subsistent 126 nominations et forcément quelques oubliés qui auraient mérité d'y figurer que vous trouverez dans ma rubrique "Critiques des films à l'affiche en 2021" comme les remarquables Rose d'Aurélie Saada, My son de Christian Carion, L'Etat du Texas contre Melissa de Sabrina van Tassel ou encore Albatros de Xavier Beauvois.

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    Illusions perdues, la sublime adaptation de Balzac par Xavier Giannoli figure en tête des nominations,  15 fois en lice. Pour ce film, Xavier Giannoli était accompagné de Jacques Fieschi au scénario, il y avait donc déjà fort à parier que ce serait une réussite, l’un et l’autre ayant à leur actif des peintures ciselées des dissonances du cœur et des tourments de l’âme. Jacques Fieschi est en effet notamment le scénariste de Quelques jours avec moi, Un cœur en hiver, Nelly et Monsieur Arnaud, Place Vendôme, Mal de pierres, Un balcon sur la mer. Le casting est aussi pour beaucoup dans cette réussite. À commencer par Benjamin Voisin qui crevait déjà l'écran dans Eté 85 de François Ozon qui, au bout de quelques minutes, m’a fait oublier l’image de Lucien de Rubempré que je m’étais forgée. Le héros de Balzac aura désormais ses traits, sa naïveté, sa fougue, son cynisme, sa vitalité, sa complexité (c’est aussi une richesse de cette adaptation de ne pas en faire un personnage manichéen) auxquels il donne corps et âme avec une véracité déconcertante. Il EST Lucien qui évolue, grandit, se fourvoie puis chute, Lucien ébloui par ses ambitions et sa soif de revanche jusqu’à tout perdre, y compris ses illusions. Vincent Lacoste est tout aussi sidérant de justesse dans le rôle d’Etienne à la fois charmant et horripilant. Xavier Dolan aussi dans le rôle de Nathan, un personnage qui est une judicieuse idée parmi d’autres de cette adaptation. Jeanne Balibar est une Marquise d'Espard manipulatrice et perfide à souhait. Cécile de France est, comme toujours, parfaite. Gérard Depardieu en éditeur qui ne sait ni lire ni écrire mais très bien compter bouillonne et tonitrue avec ardeur, Louis-Do de Lencquesaing est irréprochable en patron de presse, Jean-François Stévenin aussi en cynique marchant de succès et d’échecs, sans oublier Salomé Dewaels, vibrante Coralie qui a l’intelligence du cœur qui se donne sans retenue, corps et âme, telle que je l’aurais imaginée. Il faudrait encore parler de la photographie de Christophe Beaucarne et de la musique, notamment de Schubert, qui achèvent de nous transporter dans ce monde d’hier qui ressemble à s’y méprendre à celui d’aujourd’hui. Cette adaptation d’un classique de la littérature qu’est Illusions perdues est tout sauf académique. Cette satire de l’arrivisme, du théâtre des vanités que furent et sont encore Paris et le monde des médias, des « bons » mots, armes vengeresses qui blessent et tuent parfois, est d’une modernité époustouflante comme l’était l’œuvre de Balzac. Bien sûr, comme le roman, l’adaptation de Giannoli n’est pas seulement une peinture sociale mais aussi un film d’amour condamné sur l’autel d’une fallacieuse réussite. « L'amour véritable offre de constantes similitudes avec l'enfance : il en a l'irréflexion, l'imprudence, la dissipation, le rire et les pleurs. » écrivit ainsi magnifiquement Balzac dans Illusions perdues. Si, comme moi, vous aimez passionnément Balzac, son écriture, ses peintures de la société et des sentiments et leurs illusions (nobles, sacrifiés, sublimés, éperdus, terrassés), alors cette adaptation parfois intelligemment infidèle mais toujours fidèle à l’esprit de l’œuvre devrait vous séduire. Et si vous ne connaissez pas encore ce roman alors la modernité, la beauté, la clairvoyance et la flamboyance de cette adaptation devraient vous donner envie de le dévorer surtout que vous ne verrez pas passer ces 2H29 absolument captivantes qui s’achèvent sur cette citation de Balzac terrible et sublime : « Je pense à ceux qui doivent trouver quelque chose en eux après le désenchantement ». Espérons que, comme cela est parfois arrivé à certains films multi-nommés lors de précédentes éditions, malgré ses 15 nominations, le film de Xavier Giannoli ne repartira pas bredouille.

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    Vient ensuite Annette avec 11 nominations, l’opéra-rock poétiquement sombre de Léos Carax. Cette expérience déroutante et flamboyante, lyrique, tragique, étourdissante, cruelle, captivante, ode au pouvoir de l’imaginaire et donc du cinéma, a récemment reçu deux Paris Film Critics Awards, l’un pour la photographie envoûtante de Caroline Champetier et l’autre pour la musique originale des Sparks, qui mériteraient aussi d’être récompensés lors de ces César. Adam Driver, nommé comme meilleur acteur, sera présent à la cérémonie.  Face à lui, des comédiens auxquels on doit aussi  de formidables prestations comme Damien Bonnard dans  Les intranquilles de Joachim Lafosse, Vincent Macaigne dans Médecin de nuit d' Elie Wajeman , ou encore Benoît Magimel dans De son vivant d'Emmanuelle Bercot.

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    Ensuite figure Aline de Valérie Lermercier  avec ses 10 nominations et Bac Nord de Cédric Jimenez  avec 7 nominations.

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    Le film de Catherine Corsini, La Fracture, a été nommé 6 fois. Catherine Corsini, une fois de plus, avec cette tragicomédie sociale, a su brillamment marier  et manier les genres cinématographiques et faire se côtoyer les mondes pour nous emporter avec elle dans ce tourbillon à la fois drôle et désespéré sur la fracture et les maux d’une époque. Un cri d’alerte retentissant et surtout clairvoyant. Les acteurs sont pour beaucoup dans cette réussite au premier rang desquels des comédiens non professionnels comme Aissatou Diallo Sagna (nommée au César de la meilleure actrice dans un second rôle). Elle est absolument bouleversante dans le rôle de l’infirmière Kim. Valeria Bruni-Tedeschi (nommée pour le César de la meilleure actrice) est une Raf à la fois exaspérante et touchante, égocentrique et attachante, et surtout blessée dans tous les sens du terme. Quant à Pio Marmaï (également nommé, pour le César du meilleur acteur), il incarne l’énergie du désespoir avec une conviction qui force l’admiration.

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    Notons également 5 nominations pour Boîte noire de Yann Gozlan qui narre l’histoire d’un Technicien au BEA, autorité responsable des enquêtes de sécurité dans l’aviation civile, Mathieu Vasseur (Pierre Niney, nommé pour le César du meilleur acteur) est propulsé enquêteur en chef sur une catastrophe aérienne sans précédent. Après un premier plan séquence vertigineux à l’intérieur de l’avion, ensuite pendant (presque) tout le film le point de vue est celui de Matthieu. Hermétique, méticuleux, même maniaque, n’esquissant jamais l’ombre d’un sourire, s’exprimant d’une voix atone. Comme dans Un homme idéal néanmoins, se dessine peu à peu le portrait d’un homme face à ses contradictions, ses failles, ses rêves brisés (les siens ou ceux que son père avait forgés pour lui) qui veut tout contrôler et qui semble perdre progressivement le contact avec la réalité. Dans les deux films, la réalisation de Yann Gozlan enserre le protagoniste pour souligner son enfermement mental. Déjà dans Un homme idéal les brillantes références étaient savamment distillées : Plein soleil, Match point, La Piscine, Tess, Hitchcock pour l’atmosphère, Chabrol pour l’auscultation impitoyable de la bourgeoisie… La mise en scène était déjà précise, signifiante et le scénario, terriblement efficace, allait à l’essentiel, ne nous laissant pas le temps de réfléchir, le spectateur ayant alors la sensation d’être claquemuré dans le même étau inextricable que Mathieu, aux frontières de la folie.  C’est ici à nouveau le cas avec un scénario signé Yann Gozlan, Simon Moutaïrou, Nicolas Bouvet. Un film sobre, intense, haletant, dans lequel le son et la musique de Philippe Rombi jouent un rôle à part entière. Un film qui s’inspire autant des héros melvilliens, des films noirs avec leur fatalité inexorable, que de Sydney Pollack et des thrillers des années 70. Dans le rôle de l’épouse glaciale (en écho à l’archétype de la femme fatale du film noir) toujours époustouflante et si différente à chaque rôle, Lou de Laâge, dont la carapace se fissure peu à peu, la froideur laissant finalement place à l’émotion qui la saisit, enfin, et nous saisit à l’issue de cette quête effrénée de vérité, où la machine comme l’homme laissent apparaître leurs failles. Un film palpitant, brillamment interprété, mis en scène et en « sons ».

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    L'événement d’Audrey Diwan est également nommé 4 fois et pourrait aussi figurer parmi les lauréats, le film ayant déjà remporté de nombreux prix comme le Lion d'Or à la Mostra de Venise.

     La palme d'or du dernier Festival de Cannes, Titane de Julia Ducournau, a également récolté 4 nominations.

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    Arthur Harari est, quant à lui, nommé 4 fois. Il a récemment reçu le prix du meilleur réalisateur aux Paris Films Critics Awards pour Onoda, 10 000 nuits dans la jungle, un prix que lui a remis Régis Wargnier qui a ainsi déclaré que : « La grande mise en scène se voit assez mais ne dépasse jamais le récit » et qui a qualifié Arthur Harari de «fils naturel de Lean et Kurosawa» tout en ajoutant que «C’est une folie de faire un film pareil.» Ce film est en effet une expérience, d’une lenteur paradoxalement palpitante, l’histoire vraie d’un Japonais qui, sur une île philippine, obsédé par une croyance obsessionnelle, a continué à se battre pendant des années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et cela malgré la reddition du Japon, ou la mise en scène inspirée d’une prison mentale ou d'un huis-clos dans un décor extérieur.

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    Seulement une nomination pour The Father de Florian Zeller (dans la catégorie César du meilleur film étranger) . Il y a parfois des brûlures nécessaires pour nous rappeler la glaçante vanité de l’existence mais aussi pour nous rappeler de ne pas oublier l’essentiel : les sentiments, la fugacité du bonheur et de la mémoire, la fuite inexorable du temps qu’une montre ne suffit pas à retenir (ce n’est pas un hasard si c’est l’objet auquel s’accroche tant Anthony), la fragilité des êtres car il n’y a guère que sur un tableau (qui d’ailleurs finira aussi par disparaître) qu’une petite fille court sans jamais vieillir, sans jamais s’abîmer, sans jamais devoir mourir. « Je ne me souviens plus du film, mais je me souviens des sentiments » entend-on ainsi le personnage incarné Jean-Louis Trintignant dire en racontant une anecdote à son épouse, victime d’une attaque cérébrale, dans Amour d’Haneke, film dans lequel ces deux octogénaires sont enfermés dans leur appartement, unis pour un ultime face à face, une lente marche vers la déchéance puis la mort. Un Impromptu de Schubert accompagne cette marche funèbre. Dans The Father, Anthony lui aussi a son appartement pour seul univers et la musique pour compagnie (Norma de Bellini, Les Pêcheurs de perles de Bizet). De l’autre côté de sa fenêtre, la vie s’écoule, immuable, rassurante, mais à l’intérieur de l’appartement, comme dans son cerveau, tout est mouvant, incertain, fragile, inquiétant. Un labyrinthe inextricable, vertigineux. Peu à peu le spectateur s’enfonce avec lui dans ce brouillard, plonge dans cette expérience angoissante. Les repères spatio-temporels se brouillent, les visages familiers deviennent interchangeables. Dans chaque instant du quotidien s’insinue une inquiétante étrangeté qui devient parfois une équation insoluble. Une mise en scène et en abyme de la folie qui tisse sa toile arachnéenne nous envahit et progressivement nous glace d’effroi.  Pour cela nul besoin d’artifices mais un scénario, brillant, de Christopher Hampton et Florian Zeller, qui nous fait expérimenter ce chaos intérieur. L’interprétation magistrale d’Anthony Hopkins y est aussi pour beaucoup, jouant de la confusion entre son personnage (qui s’appelle d’ailleurs, à dessein, Anthony) et l’homme vieillissant qui l’incarne. Comment ne pas être bouleversée quand The Father redevient un enfant inconsolable secoué de sanglots, réclamant que sa maman vienne le chercher, l’emmener loin de cette prison mentale et de cette habitation carcérale ? Quand je suis sortie de la salle, une chaleur, accablante, s’est abattue sur moi, ressentie comme une caresse, celle de la vie tangible et harmonieuse, une respiration après ce suffocant voyage intérieur, me rappelant cette phrase du film : « Et tant qu’il y a du soleil il faut en profiter car cela ne dure jamais. »   Une brûlure décidément nécessaire.  Pour mieux savourer la sérénité de ces feuilles qui bruissent, là, de l’autre côté de la fenêtre, avant ou après la tempête. Ou la beauté d’un Impromptu de Schubert.

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    Une seule nomination aussi pour Les choses humaines d'Yvan Attal, dans la catégorie du César de la meilleure adaptation. Ce film a presque inventé un genre, le thriller sociétal, qui dresse un tableau passionnant mais effrayant de notre société, dans laquelle des mondes se côtoient sans se comprendre, dans laquelle même dans l’ère post #Metoo des comportements inacceptables restent banalisés. Il questionne notre époque, et dans celle-ci le rapport à l’autre, à la vérité, au corps. Il en est un instantané brillant et nuancé. Un film qui fait confiance à l’intelligence du spectateur à qui il appartiendra de se forger une opinion après ce plan de la fin et ce visage, poignant, qui pour moi apporte une réponse sur ces faits qu’Yvan Attal a eu la brillante idée de laisser hors champ. Mais pour chacun sans doute cette réponse sera-t-elle différente. Et là réside aussi le mérite de ce film :  susciter le débat sur la manière dont chacun perçoit les « choses humaines ». Et les restituer dans toute leur ambivalence. Un film qui m’a laissée bouleversée et KO comme au dénouement d’un thriller, palpitant.

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    Un film en écho au poignant film de Charlène Favier, Slalom, qui mériterait également de trouver sa place au palmarès.

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    A noter également, 3 nominations pour Les magnétiques (pour Thimotée Robart dans la catégorie meilleur espoir masculin, dans la catégorie son, et comme meilleur premier film ) qui porte si bien son nom qui mériterait d’être récompensé ne serait-ce que pour le formidable travail sur le son.

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    Dans la catégorie meilleur premier film, il faudra aussi compter sur Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh,  un conte envoûtant qui nous embarque dans une sorte de rêve, en apesanteur, un périple qui nous évade de la réalité  comme le ferait un voyage interstellaire. Un film audacieux, métaphorique, onirique, fabuleux. Un film qui, tout en douceur, prône la résistance par le rêve et par la puissance de l'imaginaire et du cinéma pour faire face aux fracas de la réalité et pour ne pas quitter l'enfance.

    Retrouvez l’ensemble des nominations ci-dessous.

     

    2. Nominations et palmarès commenté (Article complété le 26/02/2022)

    Au regard des nominations commentées ci-dessous, vous ne serez pas surpris que j’écrive à quel point ce palmarès me réjouit. Mais aussi que le cinéma ait été au centre de la cérémonie globalement réussie, sans égarements, et que la situation internationale n’ait pas non plus été oubliée, mentionnée par plusieurs lauréats (Vincent Maël Cardona, Cate Blanchett, Nelly Quettier) et aussi en ouverture par le maître de cérémonie :  « Ce que nous célébrons ce soir est précieux. Ce soir nous pensons aux Ukrainiens. Et soyons à la hauteur de la chance qu’ils n’ont pas. » Cette soirée a été un bel hommage au cinéma, à la salle de cinéma (« la magie de la salle de cinéma que jamais rien ne remplacera » comme l’a évoquée la présidente de cette 47ème édition, Danièle Thompson, et en écho le cri de colère de Arthur Harari, César du meilleur scénario original pour Onoda, 10 000 nuits dans la jungle qui a ainsi déclaré : « on ne va pas au supermarché pour avoir une émotion »). De cette édition, je retiendrai : les 7 César dont celui du meilleur film pour Illusions perdues de Xavier Giannoli (qui avait battu le record de nominations avec 15 citations) et 5 pour Annette dont celui de la meilleure réalisation pour Léos Carax, amplement mérités (cf ce que je vous disais ci-dessus sur ces deux films), le César du meilleur film étranger pour The Father de Florian Zeller, la reconnaissance du travail de scénariste du prolifique et si talentueux Jacques Fieschi, le vibrant hommage de Xavier Dolan à Gaspard Ulliel et l’évocation de la plaie béante du deuil dans une magnifique lettre ouverte adressée à la mère du disparu, la reconnaissance du talent magistral d’un acteur exceptionnel avec le sacre de Benoît Magimel mais aussi de la prestation d’une non professionnelle, Aissatou Diallo Sagna, dans la formidable tragicomédie de Catherine Corsini, La Fracture, le César du meilleur premier film pour Les Magnétiques, un film qui l’est tellement, justement magnétique, la classe de Cate Blanchett, la prestation enchanteresse des Sparks (récompensés pour la musique originale d’Annette), l’hommage trop court à Bertrand Tavernier au regard de son immense carrière… Et, malgré tout, une belle célébration du septième art, rudement éprouvé ces dernières années, qui a mis en lumière la richesse et la diversité du cinéma français.

    Je vous laisse découvrir le palmarès complet ci-dessous.

    CÉSAR DE LA MEILLEURE ACTRICE

     

    LEÏLA BEKHTI dans LES INTRANQUILLES

    VALERIA BRUNI TEDESCHI dans LA FRACTURE

    LAURE CALAMY dans UNE FEMME DU MONDE

    VIRGINIE EFIRA dans BENEDETTA

    VICKY KRIEPS dans SERRE MOI FORT

    VALÉRIE LEMERCIER dans ALINE

    LÉA SEYDOUX dans FRANCE

     

     CÉSAR DU MEILLEUR ACTEUR

     

    DAMIEN BONNARD dans LES INTRANQUILLES

    ADAM DRIVER dans ANNETTE

    GILLES LELLOUCHE dans BAC NORD

    VINCENT MACAIGNE dans MÉDECIN DE NUIT

    BENOÎT MAGIMEL dans DE SON VIVANT

    PIO MARMAÏ dans LA FRACTURE

    PIERRE NINEY dans BOÎTE NOIRE

     

    CÉSAR DE LA MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE

     

    JEANNE BALIBAR dans ILLUSIONS PERDUES

    CÉCILE DE FRANCE dans ILLUSIONS PERDUES

    AISSATOU DIALLO SAGNA dans LA FRACTURE

    ADÈLE EXARCHOPOULOS dans MANDIBULES

    DANIELLE FICHAUD dans ALINE

     

    CÉSAR DU MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE

     

    FRANÇOIS CIVIL dans BAC NORD

    XAVIER DOLAN dans ILLUSIONS PERDUES

    VINCENT LACOSTE dans ILLUSIONS PERDUES

    KARIM LEKLOU dans BAC NORD

    SYLVAIN MARCEL dans ALINE

     

    CÉSAR DU MEILLEUR ESPOIR FÉMININ

     

    NOÉE ABITA dans SLALOM

    SALOMÉ DEWAELS dans ILLUSIONS PERDUES

    AGATHE ROUSSELLE dans TITANE

    ANAMARIA VARTOLOMEI dans L’ÉVÉNEMENT

    LUCIE ZHANG dans LES OLYMPIADES

     

    CÉSAR DU MEILLEUR ESPOIR MASCULIN

     

    SANDOR FUNTEK dans SUPRÊMES

    SAMI OUTALBALI dans UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE DÉSIR

    THIMOTÉE ROBART dans LES MAGNÉTIQUES

    MAKITA SAMBA dans LES OLYMPIADES

    BENJAMIN VOISIN dans ILLUSIONS PERDUES

     

    CÉSAR DU MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL

     

    VALÉRIE LEMERCIER, BRIGITTE BUC pour ALINE

    LEOS CARAX, RON MAEL, RUSSELL MAEL pour ANNETTE

    YANN GOZLAN, SIMON MOUTAÏROU, NICOLAS BOUVET-LEVRARD pour BOÎTE NOIRE

    CATHERINE CORSINI, LAURETTE POLMANSS, AGNÈS FEUVRE pour LA FRACTURE

    ARTHUR HARARI, VINCENT POYMIRO pour ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE

     

    CÉSAR DE LA MEILLEURE ADAPTATION

     

    YAËL LANGMANN, YVAN ATTAL pour LES CHOSES HUMAINES

    AUDREY DIWAN, MARCIA ROMANO pour L’ÉVÉNEMENT

    XAVIER GIANNOLI, JACQUES FIESCHI pour ILLUSIONS PERDUES

    CÉLINE SCIAMMA, LÉA MYSIUS, JACQUES AUDIARD pour LES OLYMPIADES

    MATHIEU AMALRIC pour SERRE MOI FORT

     

    CÉSAR DE LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE

     

    RON MAEL, RUSSELL MAEL pour le groupe Sparks pour ANNETTE

    GUILLAUME ROUSSEL pour BAC NORD

    PHILIPPE ROMBI pour BOÎTE NOIRE

    RONE pour LES OLYMPIADES

    WARREN ELLIS, NICK CAVE pour LA PANTHÈRE DES NEIGES

     

    CÉSAR DU MEILLEUR SON

     

    OLIVIER MAUVEZIN, ARNAUD ROLLAND, EDOUARD MORIN, DANIEL SOBRINO pour ALINE

    ERWAN KERZANET, KATIA BOUTIN, MAXENCE DUSSÈRE, PAUL HEYMANS, THOMAS GAUDER

    pour ANNETTE

    NICOLAS PROVOST, NICOLAS BOUVET-LEVRARD, MARC DOISNE pour BOÎTE NOIRE

    FRANÇOIS MUSY, RENAUD MUSY, DIDIER LOZAHIC pour ILLUSIONS PERDUES

    MATHIEU DESCAMPS, PIERRE BARIAUD, SAMUEL AÏCHOUN pour LES MAGNÉTIQUES

     

    CÉSAR DE LA MEILLEURE PHOTO

     

    CAROLINE CHAMPETIER pour ANNETTE

    CHRISTOPHE BEAUCARNE pour ILLUSIONS PERDUES

    PAUL GUILHAUME pour LES OLYMPIADES

    TOM HARARI pour ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE

    RUBEN IMPENS pour TITANE

     

    CÉSAR DU MEILLEUR MONTAGE

     

    NELLY QUETTIER pour ANNETTE

    SIMON JACQUET pour BAC NORD

    VALENTIN FÉRON pour BOÎTE NOIRE

    FRÉDÉRIC BAILLEHAICHE pour LA FRACTURE

    CYRIL NAKACHE pour ILLUSIONS PERDUES

     

    CÉSAR DES MEILLEURS COSTUMES

     

    CATHERINE LETERRIER pour ALINE

    PASCALINE CHAVANNE pour ANNETTE

    MADELINE FONTAINE pour DÉLICIEUX

    THIERRY DELETTRE pour EIFFEL

    PIERRE-JEAN LARROQUE pour ILLUSIONS PERDUES

     

    CÉSAR DES MEILLEURS DÉCORS

     

    EMMANUELLE DUPLAY pour ALINE

    FLORIAN SANSON pour ANNETTE

    BERTRAND SEITZ pour DÉLICIEUX

    STÉPHANE TAILLASSON pour EIFFEL

    RITON DUPIRE-CLÉMENT pour ILLUSIONS PERDUES

     

    CÉSAR DES MEILLEURS EFFETS VISUELS

     

    SÉBASTIEN RAME pour ALINE

    GUILLAUME PONDARD pour ANNETTE

    OLIVIER CAUWET pour EIFFEL

    ARNAUD FOUQUET, JULIEN MEESTERS pour ILLUSIONS PERDUES

    MARTIAL VALLANCHON pour TITANE

     

    CÉSAR DE LA MEILLEURE RÉALISATION

     

    VALÉRIE LEMERCIER pour ALINE

    LEOS CARAX pour ANNETTE

    CÉDRIC JIMENEZ pour BAC NORD

    AUDREY DIWAN pour L’ÉVÉNEMENT

    XAVIER GIANNOLI pour ILLUSIONS PERDUES

    ARTHUR HARARI pour ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE

    JULIA DUCOURNAU pour TITANE

     

    CÉSAR DU MEILLEUR FILM DE COURT MÉTRAGE D’ANIMATION

     

    EMPTY PLACES

    réalisé par GEOFFROY DE CRÉCY,

    produit par NICOLAS SCHMERKIN

    FOLIE DOUCE, FOLIE DURE

    réalisé par MARINE LACLOTTE,

    produit par CHRISTIAN PFOHL

    LE MONDE EN SOI

    réalisé par SANDRINE STOÏANOV, JEAN-CHARLES FINCK,

    produit par JÉRÔME BARTHÉLEMY, DANIEL SAUVAGE

    PRÉCIEUX

    réalisé par PAUL MAS,

    produit par MARC JOUSSET, PERRINE CAPRON

     

    CÉSAR DU MEILLEUR FILM DE COURT MÉTRAGE DOCUMENTAIRE

     

    AMERICA

    réalisé par GIACOMO ABBRUZZESE,

    produit par SÉBASTIEN HUSSENOT, MARIE SAVARE DE LAITRE

    LES ANTILOPES

    réalisé par MAXIME MARTINOT,

    produit par QUENTIN BRAYER

    LA FIN DES ROIS

    réalisé par RÉMI BRACHET,

    produit par JOSÉPHINE MOURLAQUE, ANTOINE SALOMÉ

    MAALBEEK

    réalisé par ISMAËL JOFFROY CHANDOUTIS,

    produit par LIONEL MASSOL, PAULINE SEIGLAND, JULES REINARTZ, MAXENCE VOISEUX

     

    CÉSAR DU MEILLEUR FILM DE COURT MÉTRAGE DE FICTION

     

    L’ÂGE TENDRE

    réalisé par JULIEN GASPAR-OLIVERI,

    produit par HÉLÈNE MITJAVILE

    LE DÉPART

    réalisé par SAÏD HAMICH BENLARBI,

    produit par SOPHIE PENSON

    DES GENS BIEN

    réalisé par MAXIME ROY,

    produit par ALICE BLOCH

    LES MAUVAIS GARÇONS

    réalisé par ELIE GIRARD,

    produit par LIONEL MASSOL, PAULINE SEIGLAND

    SOLDAT NOIR

    réalisé par JIMMY LAPORAL-TRÉSOR,

    produit par MANUEL CHICHE, VIOLAINE BARBAROUX, NICOLAS BLANC, SARAH EGRY

     

    CÉSAR DU MEILLEUR FILM D’ANIMATION

     

    MÊME LES SOURIS VONT AU PARADIS

    réalisé par DENISA GRIMMOVÁ, JAN BUBENICEK,

    coproducteurs France ALEXANDRE CHARLET, JONATHAN HAZAN

    LE SOMMET DES DIEUX

    réalisé par PATRICK IMBERT,

    produit par JEAN-CHARLES OSTORERO, DIDIER BRUNNER, DAMIEN BRUNNER

    LA TRAVERSÉE

    réalisé par FLORENCE MIAILHE,

    produit par DORA BENOUSILIO, LUC CAMILLI

     

    CÉSAR DU MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE

     

    ANIMAL

    réalisé par CYRIL DION,

    produit par GUILLAUME THOURET, CÉLINE ROUX, PATRICE LORTON, JEAN-MARIE MICHEL,

    THOMAS BÉNET, CYRIL DION, PATRICK FOURNIER

    BIGGER THAN US

    réalisé par FLORE VASSEUR,

    produit par DENIS CAROT, FLORE VASSEUR

    DEBOUT LES FEMMES !

    réalisé par GILLES PERRET, FRANÇOIS RUFFIN,

    produit par THIBAULT LHONNEUR

    INDES GALANTES

    réalisé par PHILIPPE BÉZIAT,

    produit par PHILIPPE MARTIN, DAVID THION

    LA PANTHÈRE DES NEIGES

    réalisé par MARIE AMIGUET, VINCENT MUNIER,

    produit par LAURENT BAUJARD, PIERRE-EMMANUEL FLEURANTIN, VINCENT MUNIER

     

    CÉSAR DU MEILLEUR PREMIER FILM

     

    GAGARINE

    réalisé par FANNY LIATARD, JÉRÉMY TROUILH,

    produit par JULIE BILLY, CAROLE SCOTTA

    LES MAGNÉTIQUES

    réalisé par VINCENT MAËL CARDONA,

    produit par MARC-BENOÎT CRÉANCIER, TOUFIK AYADI, CHRISTOPHE BARRAL

    LA NUÉE

    réalisé par JUST PHILIPPOT,

    produit par THIERRY LOUNAS, MANUEL CHICHE

    LA PANTHÈRE DES NEIGES

    réalisé par MARIE AMIGUET, VINCENT MUNIER,

    produit par LAURENT BAUJARD, PIERRE-EMMANUEL FLEURANTIN, VINCENT MUNIER

    SLALOM

    réalisé par CHARLÈNE FAVIER,

    produit par ÉDOUARD MAURIAT, ANNE-CÉCILE BERTHOMEAU

     

    CÉSAR DU MEILLEUR FILM ÉTRANGER

     

    COMPARTIMENT N°6

    réalisé par JUHO KUOSMANEN,

    distribution France HAUT ET COURT DISTRIBUTION

    DRIVE MY CAR

    réalisé par RYÛSUKE HAMAGUCHI,

    distribution France DIAPHANA DISTRIBUTION

    FIRST COW

    réalisé par KELLY REICHARDT,

    distribution France CONDOR DISTRIBUTION

    JULIE (EN 12 CHAPITRES)

    réalisé par JOACHIM TRIER,

    coproduction France MK PRODUCTIONS (Nathanaël Karmitz, Juliette Schrameck, Elisha Karmitz)

    LA LOI DE TÉHÉRAN

    réalisé par SAEED ROUSTAEE,

    distribution France WILD BUNCH DISTRIBUTION

    MADRES PARALELAS

    réalisé par PEDRO ALMODÓVAR,

    distribution France PATHÉ

    THE FATHER

    réalisé par FLORIAN ZELLER,

    coproduction France F COMME FILM (Jean-Louis Livi), CINÉ-@. (Philippe Carcassonne)

     

    CÉSAR DU MEILLEUR FILM 

     

    ALINE

    produit par EDOUARD WEIL, ALICE GIRARD, SIDONIE DUMAS,

    réalisé par VALÉRIE LEMERCIER

    ANNETTE

    produit par CHARLES GILLIBERT,

    réalisé par LEOS CARAX

    BAC NORD

    produit par HUGO SÉLIGNAC,

    réalisé par CÉDRIC JIMENEZ

    L’ÉVÉNEMENT

    produit par EDOUARD WEIL, ALICE GIRARD,

    réalisé par AUDREY DIWAN

    LA FRACTURE

    produit par ELISABETH PEREZ,

    réalisé par CATHERINE CORSINI

    ILLUSIONS PERDUES

    produit par OLIVIER DELBOSC, SIDONIE DUMAS,

    réalisé par XAVIER GIANNOLI

    ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE

    produit par NICOLAS ANTHOMÉ, LIONEL GUEDJ,

    réalisé par ARTHUR HARARI

     

    * Les 7 films nommés au César du Meilleur Film seront également soumis au vote de 1866 lycéens pour le César des Lycéens.

     

    DECOMPTE DES NOMINATIONS

     

    15 pour ILLUSIONS PERDUES

    11 pour ANNETTE

    10 pour ALINE

    7 pour BAC NORD

    6 pour LA FRACTURE

    5 pour BOÎTE NOIRE

    5 pour LES OLYMPIADES

    4 pour L’ÉVÉNEMENT

    4 pour ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE

    4 pour TITANE

    3 pour EIFFEL

    3 pour LES MAGNÉTIQUES

    3 pour LA PANTHÈRE DES NEIGES

    2 pour DÉLICIEUX

    2 pour LES INTRANQUILLES

    2 pour SERRE MOI FORT

    2 pour SLALOM

    1 pour L’ÂGE TENDRE

    1 pour AMERICA

    1 pour ANIMAL

    1 pour LES ANTILOPES

    1 pour BENEDETTA

    1 pour BIGGER THAN US

    1 pour LES CHOSES HUMAINES

    1 pour COMPARTIMENT N°6

    1 pour DE SON VIVANT

    1 pour DEBOUT LES FEMMES !

    1 pour LE DÉPART

    1 pour DES GENS BIEN

    1 pour DRIVE MY CAR

    1 pour EMPTY PLACES

    1 pour LA FIN DES ROIS

    1 pour FIRST COW

    1 pour FOLIE DOUCE, FOLIE DURE

    1 pour FRANCE

    1 pour GAGARINE

    1 pour INDES GALANTES

    1 pour JULIE (EN 12 CHAPITRES)

    1 pour LA LOI DE TÉHÉRAN

    1 pour MAALBEEK

    1 pour MADRES PARALELAS

    1 pour MANDIBULES

    1 pour LES MAUVAIS GARÇONS

    1 pour MÉDECIN DE NUIT

    1 pour MÊME LES SOURIS VONT AU PARADIS

    1 pour LE MONDE EN SOI

    1 pour LA NUÉE

    1 pour PRÉCIEUX

    1 pour SOLDAT NOIR

    1 pour LE SOMMET DES DIEUX

    1 pour SUPRÊMES

    1 pour THE FATHER

    1 pour LA TRAVERSÉE

    1 pour UNE FEMME DU MONDE

    1 pour UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE DÉSIR

    TOTAL : 126 NOMINATIONS

    Lien permanent Imprimer Catégories : CESAR 2022, IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Rétrospective Losey à la Cinémathèque Française : "Monsieur Klein" en ouverture le 6.01.2022

    Critique de Mr Klein de Losey.jpg

    L'ouverture de la rétrospective Joseph Losey à la Cinémathèque Française, demain, 6 janvier 2022, à 20H, avec Monsieur Klein me donne l'occasion de vous parler à nouveau de ce chef-d'œuvre à (re)voir absolument. Retrouvez le programme complet de la rétrospective, ici. 

    Retrouvez ma critique du film ci-dessous mais aussi mon récit de la remise de la palme d'or d'honneur à Alain Delon, là, lors du Festival de Cannes 2019.

    A chaque projection ce film me terrasse littéralement tant ce chef-d'œuvre est bouleversant, polysémique, riche, nécessaire. Sans doute la démonstration cinématographique la plus brillante de l'ignominie ordinaire et de l'absurdité d'une guerre aujourd'hui encore partiellement insondables.  A chaque projection, je le vois  et l'appréhende différemment.  Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore et que j'espère convaincre d'y remédier par cet article, récapitulons d'abord brièvement l'intrigue.

    Il s'agit de Robert Klein. Le monsieur Klein du titre éponyme. Enfin un des deux Monsieur Klein du titre éponyme. Ce Monsieur Klein, interprété par Alain Delon, voit dans l'Occupation avant tout une occasion de s'enrichir et de racheter à bas prix des œuvres d'art à ceux qui doivent fuir ou se cacher, comme cet homme juif (Jean Bouise) à qui il rachète une œuvre du peintre hollandais Van Ostade. Le même jour, il reçoit le journal Informations juives adressé à son nom, un journal normalement uniquement délivré sur abonnement. Ces abonnements étant soumis à la préfecture et Monsieur Klein allant lui-même signaler cette erreur, de victime il devient suspect. Il commence alors à mener l'enquête et découvre que son homonyme a visiblement délibérément usé de la confusion entre leurs identités pour disparaître.

    La première scène, d'emblée, nous glace d'effroi par son caractère ignoble et humiliant pour celle qui la subit. Une femme entièrement nue est examinée comme un animal par un médecin et son assistante afin d'établir ou récuser sa judéité.  Y succède une scène dans laquelle, avec la même indifférence, Monsieur Klein rachète un tableau à un juif obligé de s'en séparer. Monsieur Klein examine l'œuvre avec plus de tact que l'était cette femme humiliée dans la scène précédente, réduite à un état inférieur à celui de chose mais il n'a pas plus d'égards pour son propriétaire que le médecin en avait envers cette femme même s'il respecte son souhait de ne pas donner son adresse, tout en ignorant peut-être la véritable raison de sa dissimulation affirmant ainsi avec une effroyable (et sans doute inconsciente) effronterie : « bien souvent je préfèrerais ne pas acheter ».

    Au plan des dents de cette femme observées comme celles d'un animal s'oppose le plan de l'amie de Monsieur Klein, Jeanine (Juliet Berto) qui se maquille les lèvres dans une salle de bain outrageusement luxueuse. A la froideur clinique du cabinet du médecin s'oppose le luxe tapageur de l'appartement de Klein qui y déambule avec arrogance et désinvolture, recevant ses invités dans une robe de chambre dorée. Il collectionne. Les œuvres d'art même s'il dit que c'est avant tout son travail. Les femmes aussi apparemment. Collectionner, n'est-ce pas déjà une négation de l'identité ? Cruelle ironie du destin alors que lui-même n'aura ensuite de cesse de prouver et retrouver la sienne.

    Cet homonyme veut-il lui  sauver sa vie ? Le provoquer ? Se venger ? Klein se retrouve alors plongé en pleine absurdité kafkaïenne où son identité même est incertaine. Cette identité pour laquelle les Juifs sont persécutés, ce qui, jusque-là, l'indifférait prodigieusement et même l'arrangeait plutôt, ou en tout cas arrangeait ses affaires.

     Losey n'a pas son pareil pour utiliser des cadrages qui instaurent le malaise, instillent de l'étrangeté dans des scènes a priori banales dont l'atmosphère inquiétante est renforcée par une lumière grisâtre (direction de la photographie signée Gerry Fisher) mettent en ombre des êtres fantomatiques, le tout exacerbé par une musique savamment dissonante ( de Egisto Macchi et Pierre Porte).  Sa caméra surplombe ces scènes comme un démiurge démoniaque : celui qui manipule Klein ou celui qui dicte les lois ignominieuses de cette guerre absurde. La scène du château en est un exemple, il y retrouve une femme, apparemment la maîtresse de l'autre Monsieur Klein (Jeanne Moreau, délicieusement inquiétante, troublante et mystérieuse) qui y avait rendez-vous. Et alors que Klein-Delon lui demande l'adresse de l'autre Klein, le manipulateur, sa maîtresse lui donne sa propre adresse, renforçant la confusion et la sensation d'absurdité. Changement de scène. Nous ne voyons pas la réaction de Klein. Cette brillante ellipse ne fait que renforcer la sensation de malaise.

    Le malentendu (volontairement initié ou non ) sur son identité va amener Klein à faire face à cette réalité qui l'indifférait. Démonstration par l'absurde auquel il est confronté de cette situation historique elle-même absurde dont il profitait jusqu'alors. Lui dont le père lui dit qu'il est « français et catholique  depuis Louis XIV», lui qui se dit « un bon français qui croit dans les institutions ». Klein est donc  certes un homme en quête d'identité mais surtout un homme qui va être amené à voir ce qu'il se refusait d'admettre et qui l'indifférait parce qu'il n'était pas personnellement touché : « je ne discute pas la loi mais elle ne me concerne pas ». Lui qui faisait partie de ces « Français trop polis ». Lui qui croyait que « la police française ne ferait jamais ça» mais qui clame surtout : «  Je n'ai rien à voir avec tout ça. » Peu lui importait ce que faisait la police française tant que cela ne le concernait pas. La conscience succède à l'indifférence. Le vide succède à l'opulence. La solitude succède à la compagnie flatteuse de ses « amis ». Il se retrouve dans une situation aux frontières du fantastique à l'image de ce que vivent alors quotidiennement les Juifs. Le calvaire absurde d'un homme pour illustrer celui de millions d'autres.

    Et il faut le jeu tout en nuances de Delon, presque méconnaissable, perdu et s'enfonçant dans le gouffre insoluble de cette quête d'identité pour nous rendre ce personnage sympathique, ce vautour qui porte malheur et qui « transpercé d'une flèche, continue à voler ». Ce vautour auquel il est comparé et qui éprouve du remords, peut-être, enfin. Une scène dans un cabaret le laisse entendre. Un homme juif y est caricaturé comme cupide au point de  voler la mort et faisant dire à son interprète : « je vais faire ce qu'il devrait faire, partir avant que vous me foutiez à  la porte ». La salle rit aux éclats. La compagne de Klein, Jeanine, est choquée par ses applaudissements. Il réalise alors, apparemment, ce que cette scène avait d'insultante, bête et méprisante et ils finiront par partir. Dans une autre scène, il forcera la femme de son avocat à jouer l'International alors que le contenu de son appartement est saisi par la police, mais il faut davantage sans doute y voir là une volonté de se réapproprier l'espace et de se venger de celle-ci qu'un véritable esprit de résistance. Enfin, alors que tous ses objets sont saisis, il insistera pour garder le tableau de Van Ostade, son dernier compagnon d'infortune et peut-être la marque de son remords qui le rattache à cet autre qu'il avait tellement méprisé, voire nié, et que la négation de sa propre identité le fait enfin considérer.

    Le jeu des autres acteurs, savamment trouble, laisse  ainsi entendre que chacun complote ou pourrait être complice de cette machination, le père de Klein (Louis Seigner) lui-même ne paraissant pas sincère quand il dit « ne pas connaître d'autre Robert Klein », de même que son avocat (Michael Lonsdale) ou la femme de celui-ci (Francine Bergé) qui auraient des raisons de se venger, son avocat le traitant même de « minus », parfaite incarnation de ceux qui avaient à cette époque un rôle trouble, à l'indifférence coupable, à la lâcheté méprisable, au silence hypocrite.

    Remords ? Conviction de supériorité ? Amour de liberté ? Volonté de partager le sort de ceux dont il épouse alors jusqu'au bout l'identité ? Homme égoïste poussé par la folie de la volonté de savoir ? Toujours est-il que, en juillet 1942, il se retrouve victime de la Rafle du Vel d'Hiv avec 15000 autres juifs parisiens. Alors que son avocat possédait le certificat pouvant le sauver, il se laisse délibérément emporter dans le wagon en route pour Auschwitz avec, derrière lui, l'homme  à qui il avait racheté le tableau et, dans sa tête, résonne alors le prix qu'il avait vulgairement marchandé pour son tableau. Scène édifiante, bouleversante, tragiquement cynique. Pour moi un des dénouements les plus poignants de l'Histoire du cinéma. Celui qui, en tout cas, à chaque fois, invariablement, me bouleverse.

    La démonstration est glaciale, implacable. Celle de la perte et de la quête d'identité poussées à leur paroxysme. Celle de la cruauté dont il fut le complice peut-être inconscient et dont il est désormais la victime. Celle de l'inhumanité, de son effroyable absurdité. Celle de gens ordinaire qui ont agi plus par lâcheté, indifférence que conviction.

    Losey montre ainsi froidement et brillamment une triste réalité française de cette époque,  un pan de l'Histoire et de la responsabilité française qu'on a longtemps préféré ignorer et même nier. Sans doute cela explique-t-il que Monsieur Klein soit reparti bredouille du Festival de Cannes 1976 pour lequel le film et Delon, respectivement pour la palme d'or et le prix d'interprétation, partaient pourtant favoris. En compensation, il reçut les César du meilleur film, de la meilleure réalisation et  des meilleurs décors.

    Ironie là aussi de l'histoire (après celle de l'Histoire), on a reproché à Losey de faire, à l'image de Monsieur Klein, un profit malsain de l'art en utilisant cette histoire mais je crois que le film lui-même est une réponse à cette accusation (elle aussi) absurde.

    A la fois thriller sombre, dérangeant, fascinant, passionnant, quête de conscience et d'identité d'un homme, mise en ombres et en lumières des atrocités absurdes commises par le régime de Vichy et de l'inhumanité des français ordinaires, implacable et saisissante démonstration de ce que fut la barbarie démente et banale,  Monsieur Klein est un chef d'œuvre aux interprétations multiples que la brillante mise en scène de Losey sublime et dont elle fait résonner le sens et la révoltante et à jamais inconcevable tragédie, des décennies après. A voir et à revoir. Pour ne jamais oublier. Plus que jamais.