1/ Nominations commentées
(retrouvez en bas de cet article le palmarès commenté mis à jour le 26/02/2022)
Ce soir, retransmise à 21h, sur Canal +, en direct de l'Olympia, aura lieu la 47ème cérémonie des César, un mois avant la cérémonie des Oscars qui se tiendra le 27 mars. Bien sûr, dans cet effroyable contexte de l’invasion de l’Ukraine et de la guerre, tout cela peut sembler futile et anecdotique, néanmoins nombreux sont les films en lice à nous rappeler que le cinéma est aussi cela : un moyen de mettre en lumière les ombres du monde (comme dans La Loi de Téhéran), de donner un coup de projecteur sur les maux de la société et des êtres (comme dans La Fracture, Médecin de nuit, Les Intranquilles...), souvent porté par une volonté sincère de changer les choses à l’exemple aussi d’ailleurs de films qui sortiront le mois prochain et dont je vous ai parlé il y a quelques jours comme Goliath de Frédéric Tellier ou La Brigade de Louis-Julien Petit.
L’édition 2021 des César avait été marquée par le contexte sanitaire et par la surprenante apparition de Corinne Masiero. Il ne fait aucun doute que la situation internationale s’invitera ce soir à L’Olympia.
Après Marina Foïs, ce sera Antoine de Caunes qui présentera la cérémonie cette année…pour la dixième fois, avec la volonté de « remettre le cinéma au cœur du dispositif, qu'on parle de cinéma, qu'on ait du plaisir à retourner dans les salles. »
C’est la scénariste et réalisatrice Danièle Thompson qui présidera la soirée.
A l’image de l’affiche de cette édition, la cérémonie rendra hommage à Jean-Paul Belmondo ou encore à Bertrand Tavernier. La soirée sera dédiée à Gaspard Ulliel. Xavier Dolan lui rendra hommage.
Le César d’honneur sera attribué à Cate Blanchett.
Parmi les 2217 professionnels du cinéma proposés aux suffrages des votants de l’Académie, subsistent 126 nominations et forcément quelques oubliés qui auraient mérité d'y figurer que vous trouverez dans ma rubrique "Critiques des films à l'affiche en 2021" comme les remarquables Rose d'Aurélie Saada, My son de Christian Carion, L'Etat du Texas contre Melissa de Sabrina van Tassel ou encore Albatros de Xavier Beauvois.
Illusions perdues, la sublime adaptation de Balzac par Xavier Giannoli figure en tête des nominations, 15 fois en lice. Pour ce film, Xavier Giannoli était accompagné de Jacques Fieschi au scénario, il y avait donc déjà fort à parier que ce serait une réussite, l’un et l’autre ayant à leur actif des peintures ciselées des dissonances du cœur et des tourments de l’âme. Jacques Fieschi est en effet notamment le scénariste de Quelques jours avec moi, Un cœur en hiver, Nelly et Monsieur Arnaud, Place Vendôme, Mal de pierres, Un balcon sur la mer. Le casting est aussi pour beaucoup dans cette réussite. À commencer par Benjamin Voisin qui crevait déjà l'écran dans Eté 85 de François Ozon qui, au bout de quelques minutes, m’a fait oublier l’image de Lucien de Rubempré que je m’étais forgée. Le héros de Balzac aura désormais ses traits, sa naïveté, sa fougue, son cynisme, sa vitalité, sa complexité (c’est aussi une richesse de cette adaptation de ne pas en faire un personnage manichéen) auxquels il donne corps et âme avec une véracité déconcertante. Il EST Lucien qui évolue, grandit, se fourvoie puis chute, Lucien ébloui par ses ambitions et sa soif de revanche jusqu’à tout perdre, y compris ses illusions. Vincent Lacoste est tout aussi sidérant de justesse dans le rôle d’Etienne à la fois charmant et horripilant. Xavier Dolan aussi dans le rôle de Nathan, un personnage qui est une judicieuse idée parmi d’autres de cette adaptation. Jeanne Balibar est une Marquise d'Espard manipulatrice et perfide à souhait. Cécile de France est, comme toujours, parfaite. Gérard Depardieu en éditeur qui ne sait ni lire ni écrire mais très bien compter bouillonne et tonitrue avec ardeur, Louis-Do de Lencquesaing est irréprochable en patron de presse, Jean-François Stévenin aussi en cynique marchant de succès et d’échecs, sans oublier Salomé Dewaels, vibrante Coralie qui a l’intelligence du cœur qui se donne sans retenue, corps et âme, telle que je l’aurais imaginée. Il faudrait encore parler de la photographie de Christophe Beaucarne et de la musique, notamment de Schubert, qui achèvent de nous transporter dans ce monde d’hier qui ressemble à s’y méprendre à celui d’aujourd’hui. Cette adaptation d’un classique de la littérature qu’est Illusions perdues est tout sauf académique. Cette satire de l’arrivisme, du théâtre des vanités que furent et sont encore Paris et le monde des médias, des « bons » mots, armes vengeresses qui blessent et tuent parfois, est d’une modernité époustouflante comme l’était l’œuvre de Balzac. Bien sûr, comme le roman, l’adaptation de Giannoli n’est pas seulement une peinture sociale mais aussi un film d’amour condamné sur l’autel d’une fallacieuse réussite. « L'amour véritable offre de constantes similitudes avec l'enfance : il en a l'irréflexion, l'imprudence, la dissipation, le rire et les pleurs. » écrivit ainsi magnifiquement Balzac dans Illusions perdues. Si, comme moi, vous aimez passionnément Balzac, son écriture, ses peintures de la société et des sentiments et leurs illusions (nobles, sacrifiés, sublimés, éperdus, terrassés), alors cette adaptation parfois intelligemment infidèle mais toujours fidèle à l’esprit de l’œuvre devrait vous séduire. Et si vous ne connaissez pas encore ce roman alors la modernité, la beauté, la clairvoyance et la flamboyance de cette adaptation devraient vous donner envie de le dévorer surtout que vous ne verrez pas passer ces 2H29 absolument captivantes qui s’achèvent sur cette citation de Balzac terrible et sublime : « Je pense à ceux qui doivent trouver quelque chose en eux après le désenchantement ». Espérons que, comme cela est parfois arrivé à certains films multi-nommés lors de précédentes éditions, malgré ses 15 nominations, le film de Xavier Giannoli ne repartira pas bredouille.
Vient ensuite Annette avec 11 nominations, l’opéra-rock poétiquement sombre de Léos Carax. Cette expérience déroutante et flamboyante, lyrique, tragique, étourdissante, cruelle, captivante, ode au pouvoir de l’imaginaire et donc du cinéma, a récemment reçu deux Paris Film Critics Awards, l’un pour la photographie envoûtante de Caroline Champetier et l’autre pour la musique originale des Sparks, qui mériteraient aussi d’être récompensés lors de ces César. Adam Driver, nommé comme meilleur acteur, sera présent à la cérémonie. Face à lui, des comédiens auxquels on doit aussi de formidables prestations comme Damien Bonnard dans Les intranquilles de Joachim Lafosse, Vincent Macaigne dans Médecin de nuit d' Elie Wajeman , ou encore Benoît Magimel dans De son vivant d'Emmanuelle Bercot.
Ensuite figure Aline de Valérie Lermercier avec ses 10 nominations et Bac Nord de Cédric Jimenez avec 7 nominations.
Le film de Catherine Corsini, La Fracture, a été nommé 6 fois. Catherine Corsini, une fois de plus, avec cette tragicomédie sociale, a su brillamment marier et manier les genres cinématographiques et faire se côtoyer les mondes pour nous emporter avec elle dans ce tourbillon à la fois drôle et désespéré sur la fracture et les maux d’une époque. Un cri d’alerte retentissant et surtout clairvoyant. Les acteurs sont pour beaucoup dans cette réussite au premier rang desquels des comédiens non professionnels comme Aissatou Diallo Sagna (nommée au César de la meilleure actrice dans un second rôle). Elle est absolument bouleversante dans le rôle de l’infirmière Kim. Valeria Bruni-Tedeschi (nommée pour le César de la meilleure actrice) est une Raf à la fois exaspérante et touchante, égocentrique et attachante, et surtout blessée dans tous les sens du terme. Quant à Pio Marmaï (également nommé, pour le César du meilleur acteur), il incarne l’énergie du désespoir avec une conviction qui force l’admiration.
Notons également 5 nominations pour Boîte noire de Yann Gozlan qui narre l’histoire d’un Technicien au BEA, autorité responsable des enquêtes de sécurité dans l’aviation civile, Mathieu Vasseur (Pierre Niney, nommé pour le César du meilleur acteur) est propulsé enquêteur en chef sur une catastrophe aérienne sans précédent. Après un premier plan séquence vertigineux à l’intérieur de l’avion, ensuite pendant (presque) tout le film le point de vue est celui de Matthieu. Hermétique, méticuleux, même maniaque, n’esquissant jamais l’ombre d’un sourire, s’exprimant d’une voix atone. Comme dans Un homme idéal néanmoins, se dessine peu à peu le portrait d’un homme face à ses contradictions, ses failles, ses rêves brisés (les siens ou ceux que son père avait forgés pour lui) qui veut tout contrôler et qui semble perdre progressivement le contact avec la réalité. Dans les deux films, la réalisation de Yann Gozlan enserre le protagoniste pour souligner son enfermement mental. Déjà dans Un homme idéal les brillantes références étaient savamment distillées : Plein soleil, Match point, La Piscine, Tess, Hitchcock pour l’atmosphère, Chabrol pour l’auscultation impitoyable de la bourgeoisie… La mise en scène était déjà précise, signifiante et le scénario, terriblement efficace, allait à l’essentiel, ne nous laissant pas le temps de réfléchir, le spectateur ayant alors la sensation d’être claquemuré dans le même étau inextricable que Mathieu, aux frontières de la folie. C’est ici à nouveau le cas avec un scénario signé Yann Gozlan, Simon Moutaïrou, Nicolas Bouvet. Un film sobre, intense, haletant, dans lequel le son et la musique de Philippe Rombi jouent un rôle à part entière. Un film qui s’inspire autant des héros melvilliens, des films noirs avec leur fatalité inexorable, que de Sydney Pollack et des thrillers des années 70. Dans le rôle de l’épouse glaciale (en écho à l’archétype de la femme fatale du film noir) toujours époustouflante et si différente à chaque rôle, Lou de Laâge, dont la carapace se fissure peu à peu, la froideur laissant finalement place à l’émotion qui la saisit, enfin, et nous saisit à l’issue de cette quête effrénée de vérité, où la machine comme l’homme laissent apparaître leurs failles. Un film palpitant, brillamment interprété, mis en scène et en « sons ».
L'événement d’Audrey Diwan est également nommé 4 fois et pourrait aussi figurer parmi les lauréats, le film ayant déjà remporté de nombreux prix comme le Lion d'Or à la Mostra de Venise.
La palme d'or du dernier Festival de Cannes, Titane de Julia Ducournau, a également récolté 4 nominations.
Arthur Harari est, quant à lui, nommé 4 fois. Il a récemment reçu le prix du meilleur réalisateur aux Paris Films Critics Awards pour Onoda, 10 000 nuits dans la jungle, un prix que lui a remis Régis Wargnier qui a ainsi déclaré que : « La grande mise en scène se voit assez mais ne dépasse jamais le récit » et qui a qualifié Arthur Harari de «fils naturel de Lean et Kurosawa» tout en ajoutant que «C’est une folie de faire un film pareil.» Ce film est en effet une expérience, d’une lenteur paradoxalement palpitante, l’histoire vraie d’un Japonais qui, sur une île philippine, obsédé par une croyance obsessionnelle, a continué à se battre pendant des années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et cela malgré la reddition du Japon, ou la mise en scène inspirée d’une prison mentale ou d'un huis-clos dans un décor extérieur.
Seulement une nomination pour The Father de Florian Zeller (dans la catégorie César du meilleur film étranger) . Il y a parfois des brûlures nécessaires pour nous rappeler la glaçante vanité de l’existence mais aussi pour nous rappeler de ne pas oublier l’essentiel : les sentiments, la fugacité du bonheur et de la mémoire, la fuite inexorable du temps qu’une montre ne suffit pas à retenir (ce n’est pas un hasard si c’est l’objet auquel s’accroche tant Anthony), la fragilité des êtres car il n’y a guère que sur un tableau (qui d’ailleurs finira aussi par disparaître) qu’une petite fille court sans jamais vieillir, sans jamais s’abîmer, sans jamais devoir mourir. « Je ne me souviens plus du film, mais je me souviens des sentiments » entend-on ainsi le personnage incarné Jean-Louis Trintignant dire en racontant une anecdote à son épouse, victime d’une attaque cérébrale, dans Amour d’Haneke, film dans lequel ces deux octogénaires sont enfermés dans leur appartement, unis pour un ultime face à face, une lente marche vers la déchéance puis la mort. Un Impromptu de Schubert accompagne cette marche funèbre. Dans The Father, Anthony lui aussi a son appartement pour seul univers et la musique pour compagnie (Norma de Bellini, Les Pêcheurs de perles de Bizet). De l’autre côté de sa fenêtre, la vie s’écoule, immuable, rassurante, mais à l’intérieur de l’appartement, comme dans son cerveau, tout est mouvant, incertain, fragile, inquiétant. Un labyrinthe inextricable, vertigineux. Peu à peu le spectateur s’enfonce avec lui dans ce brouillard, plonge dans cette expérience angoissante. Les repères spatio-temporels se brouillent, les visages familiers deviennent interchangeables. Dans chaque instant du quotidien s’insinue une inquiétante étrangeté qui devient parfois une équation insoluble. Une mise en scène et en abyme de la folie qui tisse sa toile arachnéenne nous envahit et progressivement nous glace d’effroi. Pour cela nul besoin d’artifices mais un scénario, brillant, de Christopher Hampton et Florian Zeller, qui nous fait expérimenter ce chaos intérieur. L’interprétation magistrale d’Anthony Hopkins y est aussi pour beaucoup, jouant de la confusion entre son personnage (qui s’appelle d’ailleurs, à dessein, Anthony) et l’homme vieillissant qui l’incarne. Comment ne pas être bouleversée quand The Father redevient un enfant inconsolable secoué de sanglots, réclamant que sa maman vienne le chercher, l’emmener loin de cette prison mentale et de cette habitation carcérale ? Quand je suis sortie de la salle, une chaleur, accablante, s’est abattue sur moi, ressentie comme une caresse, celle de la vie tangible et harmonieuse, une respiration après ce suffocant voyage intérieur, me rappelant cette phrase du film : « Et tant qu’il y a du soleil il faut en profiter car cela ne dure jamais. » Une brûlure décidément nécessaire. Pour mieux savourer la sérénité de ces feuilles qui bruissent, là, de l’autre côté de la fenêtre, avant ou après la tempête. Ou la beauté d’un Impromptu de Schubert.
Une seule nomination aussi pour Les choses humaines d'Yvan Attal, dans la catégorie du César de la meilleure adaptation. Ce film a presque inventé un genre, le thriller sociétal, qui dresse un tableau passionnant mais effrayant de notre société, dans laquelle des mondes se côtoient sans se comprendre, dans laquelle même dans l’ère post #Metoo des comportements inacceptables restent banalisés. Il questionne notre époque, et dans celle-ci le rapport à l’autre, à la vérité, au corps. Il en est un instantané brillant et nuancé. Un film qui fait confiance à l’intelligence du spectateur à qui il appartiendra de se forger une opinion après ce plan de la fin et ce visage, poignant, qui pour moi apporte une réponse sur ces faits qu’Yvan Attal a eu la brillante idée de laisser hors champ. Mais pour chacun sans doute cette réponse sera-t-elle différente. Et là réside aussi le mérite de ce film : susciter le débat sur la manière dont chacun perçoit les « choses humaines ». Et les restituer dans toute leur ambivalence. Un film qui m’a laissée bouleversée et KO comme au dénouement d’un thriller, palpitant.
Un film en écho au poignant film de Charlène Favier, Slalom, qui mériterait également de trouver sa place au palmarès.
A noter également, 3 nominations pour Les magnétiques (pour Thimotée Robart dans la catégorie meilleur espoir masculin, dans la catégorie son, et comme meilleur premier film ) qui porte si bien son nom qui mériterait d’être récompensé ne serait-ce que pour le formidable travail sur le son.
Dans la catégorie meilleur premier film, il faudra aussi compter sur Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, un conte envoûtant qui nous embarque dans une sorte de rêve, en apesanteur, un périple qui nous évade de la réalité comme le ferait un voyage interstellaire. Un film audacieux, métaphorique, onirique, fabuleux. Un film qui, tout en douceur, prône la résistance par le rêve et par la puissance de l'imaginaire et du cinéma pour faire face aux fracas de la réalité et pour ne pas quitter l'enfance.
Retrouvez l’ensemble des nominations ci-dessous.
2. Nominations et palmarès commenté (Article complété le 26/02/2022)
Au regard des nominations commentées ci-dessous, vous ne serez pas surpris que j’écrive à quel point ce palmarès me réjouit. Mais aussi que le cinéma ait été au centre de la cérémonie globalement réussie, sans égarements, et que la situation internationale n’ait pas non plus été oubliée, mentionnée par plusieurs lauréats (Vincent Maël Cardona, Cate Blanchett, Nelly Quettier) et aussi en ouverture par le maître de cérémonie : « Ce que nous célébrons ce soir est précieux. Ce soir nous pensons aux Ukrainiens. Et soyons à la hauteur de la chance qu’ils n’ont pas. » Cette soirée a été un bel hommage au cinéma, à la salle de cinéma (« la magie de la salle de cinéma que jamais rien ne remplacera » comme l’a évoquée la présidente de cette 47ème édition, Danièle Thompson, et en écho le cri de colère de Arthur Harari, César du meilleur scénario original pour Onoda, 10 000 nuits dans la jungle qui a ainsi déclaré : « on ne va pas au supermarché pour avoir une émotion »). De cette édition, je retiendrai : les 7 César dont celui du meilleur film pour Illusions perdues de Xavier Giannoli (qui avait battu le record de nominations avec 15 citations) et 5 pour Annette dont celui de la meilleure réalisation pour Léos Carax, amplement mérités (cf ce que je vous disais ci-dessus sur ces deux films), le César du meilleur film étranger pour The Father de Florian Zeller, la reconnaissance du travail de scénariste du prolifique et si talentueux Jacques Fieschi, le vibrant hommage de Xavier Dolan à Gaspard Ulliel et l’évocation de la plaie béante du deuil dans une magnifique lettre ouverte adressée à la mère du disparu, la reconnaissance du talent magistral d’un acteur exceptionnel avec le sacre de Benoît Magimel mais aussi de la prestation d’une non professionnelle, Aissatou Diallo Sagna, dans la formidable tragicomédie de Catherine Corsini, La Fracture, le César du meilleur premier film pour Les Magnétiques, un film qui l’est tellement, justement magnétique, la classe de Cate Blanchett, la prestation enchanteresse des Sparks (récompensés pour la musique originale d’Annette), l’hommage trop court à Bertrand Tavernier au regard de son immense carrière… Et, malgré tout, une belle célébration du septième art, rudement éprouvé ces dernières années, qui a mis en lumière la richesse et la diversité du cinéma français.
Je vous laisse découvrir le palmarès complet ci-dessous.
CÉSAR DE LA MEILLEURE ACTRICE
LEÏLA BEKHTI dans LES INTRANQUILLES
VALERIA BRUNI TEDESCHI dans LA FRACTURE
LAURE CALAMY dans UNE FEMME DU MONDE
VIRGINIE EFIRA dans BENEDETTA
VICKY KRIEPS dans SERRE MOI FORT
VALÉRIE LEMERCIER dans ALINE
LÉA SEYDOUX dans FRANCE
CÉSAR DU MEILLEUR ACTEUR
DAMIEN BONNARD dans LES INTRANQUILLES
ADAM DRIVER dans ANNETTE
GILLES LELLOUCHE dans BAC NORD
VINCENT MACAIGNE dans MÉDECIN DE NUIT
BENOÎT MAGIMEL dans DE SON VIVANT
PIO MARMAÏ dans LA FRACTURE
PIERRE NINEY dans BOÎTE NOIRE
CÉSAR DE LA MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE
JEANNE BALIBAR dans ILLUSIONS PERDUES
CÉCILE DE FRANCE dans ILLUSIONS PERDUES
AISSATOU DIALLO SAGNA dans LA FRACTURE
ADÈLE EXARCHOPOULOS dans MANDIBULES
DANIELLE FICHAUD dans ALINE
CÉSAR DU MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE
FRANÇOIS CIVIL dans BAC NORD
XAVIER DOLAN dans ILLUSIONS PERDUES
VINCENT LACOSTE dans ILLUSIONS PERDUES
KARIM LEKLOU dans BAC NORD
SYLVAIN MARCEL dans ALINE
CÉSAR DU MEILLEUR ESPOIR FÉMININ
NOÉE ABITA dans SLALOM
SALOMÉ DEWAELS dans ILLUSIONS PERDUES
AGATHE ROUSSELLE dans TITANE
ANAMARIA VARTOLOMEI dans L’ÉVÉNEMENT
LUCIE ZHANG dans LES OLYMPIADES
CÉSAR DU MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
SANDOR FUNTEK dans SUPRÊMES
SAMI OUTALBALI dans UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE DÉSIR
THIMOTÉE ROBART dans LES MAGNÉTIQUES
MAKITA SAMBA dans LES OLYMPIADES
BENJAMIN VOISIN dans ILLUSIONS PERDUES
CÉSAR DU MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL
VALÉRIE LEMERCIER, BRIGITTE BUC pour ALINE
LEOS CARAX, RON MAEL, RUSSELL MAEL pour ANNETTE
YANN GOZLAN, SIMON MOUTAÏROU, NICOLAS BOUVET-LEVRARD pour BOÎTE NOIRE
CATHERINE CORSINI, LAURETTE POLMANSS, AGNÈS FEUVRE pour LA FRACTURE
ARTHUR HARARI, VINCENT POYMIRO pour ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE
CÉSAR DE LA MEILLEURE ADAPTATION
YAËL LANGMANN, YVAN ATTAL pour LES CHOSES HUMAINES
AUDREY DIWAN, MARCIA ROMANO pour L’ÉVÉNEMENT
XAVIER GIANNOLI, JACQUES FIESCHI pour ILLUSIONS PERDUES
CÉLINE SCIAMMA, LÉA MYSIUS, JACQUES AUDIARD pour LES OLYMPIADES
MATHIEU AMALRIC pour SERRE MOI FORT
CÉSAR DE LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE
RON MAEL, RUSSELL MAEL pour le groupe Sparks pour ANNETTE
GUILLAUME ROUSSEL pour BAC NORD
PHILIPPE ROMBI pour BOÎTE NOIRE
RONE pour LES OLYMPIADES
WARREN ELLIS, NICK CAVE pour LA PANTHÈRE DES NEIGES
CÉSAR DU MEILLEUR SON
OLIVIER MAUVEZIN, ARNAUD ROLLAND, EDOUARD MORIN, DANIEL SOBRINO pour ALINE
ERWAN KERZANET, KATIA BOUTIN, MAXENCE DUSSÈRE, PAUL HEYMANS, THOMAS GAUDER
pour ANNETTE
NICOLAS PROVOST, NICOLAS BOUVET-LEVRARD, MARC DOISNE pour BOÎTE NOIRE
FRANÇOIS MUSY, RENAUD MUSY, DIDIER LOZAHIC pour ILLUSIONS PERDUES
MATHIEU DESCAMPS, PIERRE BARIAUD, SAMUEL AÏCHOUN pour LES MAGNÉTIQUES
CÉSAR DE LA MEILLEURE PHOTO
CAROLINE CHAMPETIER pour ANNETTE
CHRISTOPHE BEAUCARNE pour ILLUSIONS PERDUES
PAUL GUILHAUME pour LES OLYMPIADES
TOM HARARI pour ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE
RUBEN IMPENS pour TITANE
CÉSAR DU MEILLEUR MONTAGE
NELLY QUETTIER pour ANNETTE
SIMON JACQUET pour BAC NORD
VALENTIN FÉRON pour BOÎTE NOIRE
FRÉDÉRIC BAILLEHAICHE pour LA FRACTURE
CYRIL NAKACHE pour ILLUSIONS PERDUES
CÉSAR DES MEILLEURS COSTUMES
CATHERINE LETERRIER pour ALINE
PASCALINE CHAVANNE pour ANNETTE
MADELINE FONTAINE pour DÉLICIEUX
THIERRY DELETTRE pour EIFFEL
PIERRE-JEAN LARROQUE pour ILLUSIONS PERDUES
CÉSAR DES MEILLEURS DÉCORS
EMMANUELLE DUPLAY pour ALINE
FLORIAN SANSON pour ANNETTE
BERTRAND SEITZ pour DÉLICIEUX
STÉPHANE TAILLASSON pour EIFFEL
RITON DUPIRE-CLÉMENT pour ILLUSIONS PERDUES
CÉSAR DES MEILLEURS EFFETS VISUELS
SÉBASTIEN RAME pour ALINE
GUILLAUME PONDARD pour ANNETTE
OLIVIER CAUWET pour EIFFEL
ARNAUD FOUQUET, JULIEN MEESTERS pour ILLUSIONS PERDUES
MARTIAL VALLANCHON pour TITANE
CÉSAR DE LA MEILLEURE RÉALISATION
VALÉRIE LEMERCIER pour ALINE
LEOS CARAX pour ANNETTE
CÉDRIC JIMENEZ pour BAC NORD
AUDREY DIWAN pour L’ÉVÉNEMENT
XAVIER GIANNOLI pour ILLUSIONS PERDUES
ARTHUR HARARI pour ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE
JULIA DUCOURNAU pour TITANE
CÉSAR DU MEILLEUR FILM DE COURT MÉTRAGE D’ANIMATION
EMPTY PLACES
réalisé par GEOFFROY DE CRÉCY,
produit par NICOLAS SCHMERKIN
FOLIE DOUCE, FOLIE DURE
réalisé par MARINE LACLOTTE,
produit par CHRISTIAN PFOHL
LE MONDE EN SOI
réalisé par SANDRINE STOÏANOV, JEAN-CHARLES FINCK,
produit par JÉRÔME BARTHÉLEMY, DANIEL SAUVAGE
PRÉCIEUX
réalisé par PAUL MAS,
produit par MARC JOUSSET, PERRINE CAPRON
CÉSAR DU MEILLEUR FILM DE COURT MÉTRAGE DOCUMENTAIRE
AMERICA
réalisé par GIACOMO ABBRUZZESE,
produit par SÉBASTIEN HUSSENOT, MARIE SAVARE DE LAITRE
LES ANTILOPES
réalisé par MAXIME MARTINOT,
produit par QUENTIN BRAYER
LA FIN DES ROIS
réalisé par RÉMI BRACHET,
produit par JOSÉPHINE MOURLAQUE, ANTOINE SALOMÉ
MAALBEEK
réalisé par ISMAËL JOFFROY CHANDOUTIS,
produit par LIONEL MASSOL, PAULINE SEIGLAND, JULES REINARTZ, MAXENCE VOISEUX
CÉSAR DU MEILLEUR FILM DE COURT MÉTRAGE DE FICTION
L’ÂGE TENDRE
réalisé par JULIEN GASPAR-OLIVERI,
produit par HÉLÈNE MITJAVILE
LE DÉPART
réalisé par SAÏD HAMICH BENLARBI,
produit par SOPHIE PENSON
DES GENS BIEN
réalisé par MAXIME ROY,
produit par ALICE BLOCH
LES MAUVAIS GARÇONS
réalisé par ELIE GIRARD,
produit par LIONEL MASSOL, PAULINE SEIGLAND
SOLDAT NOIR
réalisé par JIMMY LAPORAL-TRÉSOR,
produit par MANUEL CHICHE, VIOLAINE BARBAROUX, NICOLAS BLANC, SARAH EGRY
CÉSAR DU MEILLEUR FILM D’ANIMATION
MÊME LES SOURIS VONT AU PARADIS
réalisé par DENISA GRIMMOVÁ, JAN BUBENICEK,
coproducteurs France ALEXANDRE CHARLET, JONATHAN HAZAN
LE SOMMET DES DIEUX
réalisé par PATRICK IMBERT,
produit par JEAN-CHARLES OSTORERO, DIDIER BRUNNER, DAMIEN BRUNNER
LA TRAVERSÉE
réalisé par FLORENCE MIAILHE,
produit par DORA BENOUSILIO, LUC CAMILLI
CÉSAR DU MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE
ANIMAL
réalisé par CYRIL DION,
produit par GUILLAUME THOURET, CÉLINE ROUX, PATRICE LORTON, JEAN-MARIE MICHEL,
THOMAS BÉNET, CYRIL DION, PATRICK FOURNIER
BIGGER THAN US
réalisé par FLORE VASSEUR,
produit par DENIS CAROT, FLORE VASSEUR
DEBOUT LES FEMMES !
réalisé par GILLES PERRET, FRANÇOIS RUFFIN,
produit par THIBAULT LHONNEUR
INDES GALANTES
réalisé par PHILIPPE BÉZIAT,
produit par PHILIPPE MARTIN, DAVID THION
LA PANTHÈRE DES NEIGES
réalisé par MARIE AMIGUET, VINCENT MUNIER,
produit par LAURENT BAUJARD, PIERRE-EMMANUEL FLEURANTIN, VINCENT MUNIER
CÉSAR DU MEILLEUR PREMIER FILM
GAGARINE
réalisé par FANNY LIATARD, JÉRÉMY TROUILH,
produit par JULIE BILLY, CAROLE SCOTTA
LES MAGNÉTIQUES
réalisé par VINCENT MAËL CARDONA,
produit par MARC-BENOÎT CRÉANCIER, TOUFIK AYADI, CHRISTOPHE BARRAL
LA NUÉE
réalisé par JUST PHILIPPOT,
produit par THIERRY LOUNAS, MANUEL CHICHE
LA PANTHÈRE DES NEIGES
réalisé par MARIE AMIGUET, VINCENT MUNIER,
produit par LAURENT BAUJARD, PIERRE-EMMANUEL FLEURANTIN, VINCENT MUNIER
SLALOM
réalisé par CHARLÈNE FAVIER,
produit par ÉDOUARD MAURIAT, ANNE-CÉCILE BERTHOMEAU
CÉSAR DU MEILLEUR FILM ÉTRANGER
COMPARTIMENT N°6
réalisé par JUHO KUOSMANEN,
distribution France HAUT ET COURT DISTRIBUTION
DRIVE MY CAR
réalisé par RYÛSUKE HAMAGUCHI,
distribution France DIAPHANA DISTRIBUTION
FIRST COW
réalisé par KELLY REICHARDT,
distribution France CONDOR DISTRIBUTION
JULIE (EN 12 CHAPITRES)
réalisé par JOACHIM TRIER,
coproduction France MK PRODUCTIONS (Nathanaël Karmitz, Juliette Schrameck, Elisha Karmitz)
LA LOI DE TÉHÉRAN
réalisé par SAEED ROUSTAEE,
distribution France WILD BUNCH DISTRIBUTION
MADRES PARALELAS
réalisé par PEDRO ALMODÓVAR,
distribution France PATHÉ
THE FATHER
réalisé par FLORIAN ZELLER,
coproduction France F COMME FILM (Jean-Louis Livi), CINÉ-@. (Philippe Carcassonne)
CÉSAR DU MEILLEUR FILM
ALINE
produit par EDOUARD WEIL, ALICE GIRARD, SIDONIE DUMAS,
réalisé par VALÉRIE LEMERCIER
ANNETTE
produit par CHARLES GILLIBERT,
réalisé par LEOS CARAX
BAC NORD
produit par HUGO SÉLIGNAC,
réalisé par CÉDRIC JIMENEZ
L’ÉVÉNEMENT
produit par EDOUARD WEIL, ALICE GIRARD,
réalisé par AUDREY DIWAN
LA FRACTURE
produit par ELISABETH PEREZ,
réalisé par CATHERINE CORSINI
ILLUSIONS PERDUES
produit par OLIVIER DELBOSC, SIDONIE DUMAS,
réalisé par XAVIER GIANNOLI
ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE
produit par NICOLAS ANTHOMÉ, LIONEL GUEDJ,
réalisé par ARTHUR HARARI
* Les 7 films nommés au César du Meilleur Film seront également soumis au vote de 1866 lycéens pour le César des Lycéens.
DECOMPTE DES NOMINATIONS
15 pour ILLUSIONS PERDUES
11 pour ANNETTE
10 pour ALINE
7 pour BAC NORD
6 pour LA FRACTURE
5 pour BOÎTE NOIRE
5 pour LES OLYMPIADES
4 pour L’ÉVÉNEMENT
4 pour ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE
4 pour TITANE
3 pour EIFFEL
3 pour LES MAGNÉTIQUES
3 pour LA PANTHÈRE DES NEIGES
2 pour DÉLICIEUX
2 pour LES INTRANQUILLES
2 pour SERRE MOI FORT
2 pour SLALOM
1 pour L’ÂGE TENDRE
1 pour AMERICA
1 pour ANIMAL
1 pour LES ANTILOPES
1 pour BENEDETTA
1 pour BIGGER THAN US
1 pour LES CHOSES HUMAINES
1 pour COMPARTIMENT N°6
1 pour DE SON VIVANT
1 pour DEBOUT LES FEMMES !
1 pour LE DÉPART
1 pour DES GENS BIEN
1 pour DRIVE MY CAR
1 pour EMPTY PLACES
1 pour LA FIN DES ROIS
1 pour FIRST COW
1 pour FOLIE DOUCE, FOLIE DURE
1 pour FRANCE
1 pour GAGARINE
1 pour INDES GALANTES
1 pour JULIE (EN 12 CHAPITRES)
1 pour LA LOI DE TÉHÉRAN
1 pour MAALBEEK
1 pour MADRES PARALELAS
1 pour MANDIBULES
1 pour LES MAUVAIS GARÇONS
1 pour MÉDECIN DE NUIT
1 pour MÊME LES SOURIS VONT AU PARADIS
1 pour LE MONDE EN SOI
1 pour LA NUÉE
1 pour PRÉCIEUX
1 pour SOLDAT NOIR
1 pour LE SOMMET DES DIEUX
1 pour SUPRÊMES
1 pour THE FATHER
1 pour LA TRAVERSÉE
1 pour UNE FEMME DU MONDE
1 pour UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE DÉSIR
TOTAL : 126 NOMINATIONS