IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 3
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Éperdument vivants. Ainsi sont presque toujours les personnages dans les films de Claude Lelouch. Ainsi nous donnent-ils encore plus envie d’être. Dans Un homme et une femme, Jean-Louis Duroc (Trintignant) demande à Anne Gauthier (Anouk Aimée), citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie ? ». Lelouch n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. Son cinéma, c'est de l'art qui transpire la vie. Et, hier soir, chaque seconde transpirait la vie.C’est par son fameux court-métrage, sa trépidante traversée de Paris de huit minutes, C’était un rendez-vous, qu’a débuté cette soirée unique. Hier soir, au Palais des Congrès, c’était effectivement un sacré rendez-vous. Un rendez-vous avec mes premiers émois de cinéma. Un rendez-vous avec certains des films qui me l’ont fait aimer, comme on devrait toujours aimer : la vie, les êtres chers, le septième art. Passionnément. Inconditionnellement. Par ce concert exceptionnel au Palais des Congrès, avec les 80 musiciens de l’orchestre philarmonique de Prague, Claude Lelouch a célébré ses 85 ans....enfin pardon ses...8+5=13 ans ! Une soirée qui, comme chacun de ses films, aspirait à nous faire « aimer un peu plus la vie » qui est « le plus grand cinéaste du monde », cette vie qu'il fait tournoyer sous sa caméra, et qu’il rend ainsi si vibrante et intense. Dans chacun de ses films, la vie est un jeu. Dénué de tiédeur. Sublime et dangereux. Grave et léger. Un jeu de hasards et coïncidences. Le cinéma, son cinéma, l’est aussi.« C’est l’irrationnel qui invente notre vie. La musique est ce qui parle le mieux à notre irrationnel » a coutume de dire Claude Lelouch. Alors, hier soir, l’irrationnel a déployé toute sa puissance pour nous embarquer dans un tourbillon d’émotions transcendé par la musique (surtout) de Francis Lai.Cette soirée aurait pu être une scène d’un film de Lelouch, là où la frontière entre le cinéma et la réalité est si ténue. L’ouvreuse vend le programme sur l’air de « qui me dira » et déjà le cinéma empiète sur la réalité, lui procure une aura romanesque.La vie de Lelouch a d’ailleurs débuté sous le signe du cinéma. C’est dans un cinéma qu’il se réfugia pendant la guerre. Et ses parents s’y sont rencontrés, pendant un film de Fred Astaire et Ginger Rogers, lesquels, des années plus tard, lui remettront son Oscar. Comme dans une scène d'un film de Lelouch glorifiant les hasards et coïncidences ! Il n’y a pas plus bel endroit pour s’abriter de la réalité qu’un cinéma après tout, non ?Claude Lelouch n’a eu de cesse de sublimer la vie et les acteurs avec sa fougue communicative, sa réjouissante candeur, son regard enthousiaste, sa curiosité malicieuse. Bien que les critiques ne l’aient pas épargné, il est toujours resté fidèle à sa manière, singulière, de faire du cinéma, avec passion et sincérité, et fidélité : à la musique de Francis Lai (toujours enregistrée avant le tournage et diffusée sur le plateau), aux fragments de vérité, aux histoires d’amour éblouissantes, à sa vision romanesque de l’existence, à ses aphorismes, aux sentiments grandiloquents et à la beauté (parfois terrible) des hasards et coïncidences.Quel plaisir de revoir tous ces moments inoubliables de cinéma portés par la musique (essentiellement de Francis Lai qui a composé les musiques de 35 de ses 50 films) magistralement interprétée par l’orchestre philarmonique de Prague, de cet inénarrable Dabada mondialement célèbre repris par Nicole Croisille à la musique de son prochain film composée par Ibrahim Maalouf et jouée en exclusivité hier.Que d’images et musiques inoubliables revues et réentendues hier ! La foule d’émotions qui passent sur le visage de Girardot à la fin d’Un homme qui me plaît jusqu’à son regard final, poignant, sur le magnifique Concerto pour la fin d’un amour. L’incroyable musique de western de ce film aussi. Ou encore ce couple magique et improbable interprété par Françoise Fabian et Lino Ventura dans le jubilatoire La bonne année (le film préféré de Kubrick, tandis qu’hier soir dans les messages enregistrés, Travolta déclarait que Un homme et une femme était son «film préféré de tous les temps» et Woody Allen que Lelouch était pour lui une source d’inspiration). Ce crescendo étourdissant et magistral du Boléro de Ravel plus bouleversant que jamais grâce à l’orchestre philarmonique et au montage des images des films de Lelouch. Ou encore la musique épique, flamboyante et lyrique de Itinéraire d’un enfant gâté qui, rappelez-vous, dans le film, accompagne d’abord les premières années de Sam Lion et les numéros de cirque étourdissants qui défilent (sans dialogues, juste avec la musique pour faire le lien) jusqu’à l’accident fatidique. Puis, les flashbacks qui alternent avec les vagues sur lesquelles flotte le navire de Sam Lion, des vagues qui balaient le passé. Rappelez-vous ces premières minutes bouleversantes, captivantes, montées et filmées sur un rythme effréné, celui sur lequel Sam Lion (ainsi appelé parce qu’il a été élevé dans un cirque) va vivre sa vie jusqu’à ce qu’il décide de disparaître.Rappelez-vous aussi le « Montmartre 1540 » de Trintignant dans Un homme et une femme (c’est déjà un peu de la musique quand il le prononce, non ?). Ou des années plus tard dans Les plus belles années d’une vie quand soudain il s'illumine par la force des souvenirs de son grand amour, comme transfiguré, jeune, si jeune soudain. Et la majesté d'Anouk Aimée, sa grâce quand elle remet sa mèche de cheveux. Que d'intensité poétique et poignante lorsqu'ils se retrouvent et qu’ils sont l’un avec l’autre dans ce film des décennies après Un homme et une femme comme si le cinéma (et/ou l'amour) abolissai(en)t les frontières du temps et de la mémoire.« Les plus belles années d’une vie sont celles qu’on n’a pas encore vécues ». Cette citation de Victor Hugo reprise dans le film précité résume au fond ce que nous racontent tous les films de Claude Lelouch. Et ce qu’a raconté cette soirée. Et ce sont cette liberté et cette naïveté presque irrévérencieuses qui me ravissent, n’en déplaise aux sinistres cyniques. Comme chacun des films de Lelouch, cette soirée était une déclaration d’amour avec ses touchantes maladresses et ses élans passionnés. Une déclaration au cinéma. Aux acteurs. À l’amour. Aux hasards et coïncidences. Un hymne à la vie. Au présent. À l’émerveillement. À la musique.« Je ne suis pas un metteur en scène. Je suis un metteur en vie. Le plus grand scénariste, le meilleur dialoguiste, c’est la vie », « J’ai toujours privilégié l’émotion à la technique. L’émotion, c’est la vérité » répète régulièrement Claude Lelouch. « La musique c’est ce qui parle le mieux à notre instinct, qui interpelle notre cœur » dit-il aussi. Alors, hier, le mien était chamboulé.« Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte ». Cette citation d’Albert Cohen ouvre Itinéraire d’un enfant gâté et place le film sous le sceau du pessimisme et de la solitude, impression que renforce la chanson interprétée par Nicole Croisille qui ouvre le film. « Qui me dira, les mots d’amour qui font si bien, du mal ? Qui me tiendra, quand tu iras décrocher toutes les étoiles ? Qui me voudra, avec le nez rouge, et le cœur en larmes ? Qui m’aimera, quand je n’serai plus que la moitié d’une femme ? » tandis qu’un petit garçon seul sur un manège attend désespérément sa mère. Un homme s’occupe de lui, découvre le carton qu’il a autour du cou et qui indique que sa mère l’a abandonné.Rares sont les films qui émeuvent ainsi, dès les premiers plans et qui parviennent à maintenir cette note jusqu’au dénouement. Pour y parvenir, il fallait la subtile et improbable alliance d’ une musique fascinante comme un spectacle de cirque, d’acteurs phénoménaux au sommet de leur art, de dialogues réjouissants magistralement interprétés, un scénario ciselé, des paysages d’une beauté à couper le souffle, des histoires d’amour (celles qui ont jalonné la vie de Sam Lion, avec les femmes de sa vie, son grand amour décédé très jeune, sa seconde femme, sa fille Victoria pour qui il est un héros et un modèle et qui l’aime inconditionnellement, mais aussi celles d’Albert avec Victoria), jouer avec nos peurs (l’abandon, la disparition des êtres chers, le besoin de reconnaissance), nos fantasmes (disparaître pour un nouveau départ, le dépaysement) et les rêves impossibles (le retour des êtres chers disparus). Mais je digresse...Hier soir, au contraire, nous n’étions plus sur l’île déserte. La musique est effectivement le meilleur des médicaments comme l’a dit hier soir Claude Lelouch. Un baume universel sur les âmes meurtries et les cœurs blessés. Bref, ce fut un grand moment. De musique. D’émotions. De cinéma. Sur scène, Calogero, Nicole Croisille, Barbara Pravi, Ibrahim Maalouf, Patrick Bruel, Thomas Dutronc, ont rejoint l'orchestre philarmonique pour interpréter les chansons extraites des BO des films de Claude Lelouch tandis que Didier Barbelivien lui a composé et interprété une chanson inédite et que Francis Huster lui a lu deux déclarations d'amour, l'une de la compagne de Claude Lelouch, la talentueuse écrivaine Valérie Perrin, et l'autre des acteurs qui ont tourné avec lui, nombreux dans la salle venus souhaiter un joyeux anniversaire à celui dont on espère qu'il continuera le plus longtemps possible à nous faire aimer la vie, ainsi, passionnément.A l'issue du concert, Claude Lelouch est monté sur scène et, la voix étranglée par l'émotion, a déclaré : «A la fin de Guerre et Paix, Tolstoï disait, le plus difficile dans la vie, c'est d'aimer la vie. C'est ce que j'ai essayé de faire et à travers ces 50 films, d'essayer de vous faire partager cet amour que j'ai de la vie. Profitez-en. Vous ne pouvez pas savoir. Vous savez, je crois qu'on ne saura d'où l'on vient et où l'on va. Vous êtes arrivés dans un film qui avait commencé bien avant vous et vous serez obligés de vous barrer avant la fin du film. Alors profitez d'une seule chose, c'est le présent.» «La musique est la chose la plus importante de ma vie. C'est le meilleur des médicaments. Dès que j'ai un coup de blues, c'est à elle que je pense.»Selon Platon « La musique donne une âme à nos cœurs, des ailes à notre pensée et un essor à l’imagination. » En sortant du Palais des Congrès hier, la pensée et l’imagination s’envolaient en effet vers un joyeux ailleurs. Comme dans un film de Lelouch… Qui me dira…♪♪♪... Merci et joyeux anniversaire Monsieur Lelouch !
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Vernissage de l'exposition « Les choses, une histoire de la nature morte » (à voir au Musée du Louvre jusqu’au 23.01.2023)
« Pendant que nous parlons, le temps jaloux s'enfuit. Cueille le jour, et ne crois pas au lendemain. » Cette citation d'Horace est une de celles qui illustrent la remarquable exposition Les choses. Une histoire de la nature morte au vernissage de laquelle j’ai eu le plaisir d’assister.
Lorsque j'étais étudiante, je m'évadais au Musée du Louvre comme d'autres se réfugient à l'église. De ce temple de l'art, je ressortais enrichie d'énergies, de rêves, d'émotions. Quelle émotion de nouveau en découvrant les œuvres qui composent cette exposition, de : Rousseau, Dali, Arcimboldo, Rembrandt, Géricault, Manet, Van Gogh, Magritte, Picasso, Miró, Giacometti, Cézanne, Matisse...!
En contraste avec notre monde bavard, cette passionnante exposition (du 12.10.2022 au 23.01.2023) s'intéresse au silencieux, au minuscule, fait dialoguer artistes contemporains avec œuvres passées. Une exposition d'auteure conçue par Laurence Bertrand Dorléac qui propose une vision nouvelle de ce genre longtemps considéré comme mineur. Près de 170 œuvres qui émerveillent, choquent, interpellent, éblouissent. 15 séquences chronologiques et thématiques.
Sous la pyramide, l'œuvre monumentale de Barthélémy Toguo, Le Pilier des migrants disparus, invite à réfléchir à l'exil comme l'exposition invite aussi à réfléchir aux défis contemporains.
Vous verrez aussi des extraits de films de Keaton, Tarkovski, Tati, un extrait de PlayTime d'ailleurs repris par Truffaut qui dans Domicile conjugal. Peut-être en voyant ce film avez-vous été déconcertés par cette sollicitation permanente de l'ouïe et du regard, par cette responsabilisation du spectateur. PlayTime qui est sorti en 1967 pourrait ainsi avoir été réalisé aujourd'hui tant il reflète notre époque : avide de transparence, d'exhibition et souvent aveugle à ce qui l'entoure. Une époque tonitruante et sourde, d'une modernité aliénante, intrigante, inquiétante, constituée d'incongruités. Mais Tati nous invite aussi à voir la poésie, certes parfois désespérée, qui se cache derrière (et parfois émane de) l'absurdité de l'existence moderne.
Cette digression pour vous dire qu'il en va aussi de même avec cette exposition mêlant incongruités et poésie et nous embarquant elle aussi dans son monde fascinant. Je vous la recommande vivement !
J’en profite aussi pour vous dire que l’une de mes nouvelles, lauréate du Grand Prix de Short Edition, intitulée L’homme au gant, s’inspire du tableau éponyme du Titien et se déroule en partie au Musée du Louvre. Vous pouvez la lire, ici.
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Programme du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz 2022 : au rendez-vous de la passion du cinéma (d’avenir)
Le Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz vient de dévoiler sa programmation. Et quelle programmation ! Comme chaque année, l’hétéroclisme et la qualité seront sans aucun doute au rendez-vous grâce au regard aiguisé de son directeur artistique, Patrick Fabre (également réalisateur, notamment de passionnants documentaires sur le cinéma dont Cinéma au féminin Pluri(elles) dont je vous avais parlé, ici) qui sélectionne minutieusement chaque film, et a le talent de découvrir et mettre en lumière les pépites de l’année à venir, que ce soit dans la compétition des premiers et deuxièmes longs ou courts-métrages de fiction ou dans la sélection des films hors compétition. Le festival braque en effet ses projecteurs sur « un cinéma d’avenir » comme l’indique son affiche, un cinéma toujours défendu avec une passion ardente et communicative par le directeur artistique qui présente les films et anime les débats d’après séances, souvent riches en émotions.
Alors que les spectateurs désertent tristement les salles de cinéma, les festivals, a fortiori celui de Saint-Jean-de-Luz, sont plus que jamais essentiels pour nous faire retrouver le goût incomparable des films vus en salles.
Comment rivaliser avec la fébrilité impatiente d'une salle qui retient son souffle quand le générique s'élance ou à la fin juste avant qu'un film ne balbutie ses derniers secrets ? Et ce bruissement quand une salle entière vacille de la même émotion ! Et cet étourdissement quand on ressort de la salle, ignorant la foule et la réalité et le présent et le lendemain et même que tout cela n'est "que" du cinéma, transportés ailleurs, loin, avec l'envie parfois même de "chanter sous la pluie" et de croire en tous ces (im)possibles auxquels il donne vie et invite et incite ! Sans salle de cinéma, lanterne décidément magique qui suspend le vol de notre temps insatiablement impatient, le 7ème art, comme le personnage de Gabin dans Le jour se lève, a "un œil gai et un œil triste". Et moi aussi j'ai l'impression de ne voir qu'à demie émotion ou indistinctement ces images qui méritent d'étinceler.
Le Cinéma Le Sélect (là aussi dirigé par des passionnés, la famille Garat) dans le cadre duquel se déroule le festival avait d’ailleurs reçu le prix mérité de 2ème meilleur cinéma de France.
A peine j’ouvre les yeux, Jusqu’à la garde, Les Invisibles, J’enrage de son absence, Olli Maki, Le Géant égoïste, Une bouteille à la mer, Compte tes blessures, Respire, Les Invisibles, L’évènement, Sol, La nuit venue, Un jeune fille qui va bien…: voici autant de films remarquables (parmi tant d'autres !) qui ont été mis à l’honneur ou récompensés à Saint-Jean-de-Luz.
C’est le comédien Darren Muselet qui a posé devant l’objectif de Manuel Moutier pour l’affiche de cette 9ème édition, illustrant le slogan du festival, tourné vers le futur. Découvert dans Jeunesse sauvage de Frédéric Carpentier présenté au Festival en 2019, il est revenu en 2021 pour présenter Une mère de Sylvie Audecoeur. Il sera bientôt à l’affiche de Novembre de Cédric Jimenez.
Le jury 2022 sera présidé par l’actrice Géraldine Pailhas qui sera entourée de Charlène Favier, Stéphane Foenkinos, Jean-Paul Gaultiere et Valérie Karsenti.
Une comédie romantique de Thibault Segouin sera projeté en ouverture le lundi 3 octobre tandis que Une histoire d'amour de Alexis Michalik sera projeté en clôture le samedi 8 octobre.
Je ne peux que vous recommander vivement ce festival qui fait primer convivialité, émotion et interaction avec le public et qui est accessible à tous sur achat d'une simple place ou d'abonnements pour 10 films.
Les films en compétition
La compétition est réservée exclusivement aux premiers et deuxièmes films de longs ou courts métrages de fiction. 10 longs métrages de fiction internationaux et 8 courts métrages français de fiction d'une durée maximum de 20mn ont été sélectionnés. Le jury professionnel décernera cinq prix aux longs métrages : Prix de la musique originale, Prix d'interprétation féminine et masculine, Prix de la mise en scène et le Grand Prix. Il récompensera également le court métrage avec son Grand Prix. Le jury jeunes décernera son Prix à un court-métrage et à un long. Le public décernera lui aussi son Prix à un court-métrage et à un long. Enfin, les 8 courts-métrages sélectionnés seront également présentés lors de la 27ème édition de Cinémania, le Festival de Films Francophones de Montréal.
HARKA de Lofty Nathan avec Adam Bessa (France, Luxembourg, Tunisie, Belgique)
MAGNIFICAT de Virginie Sauveur (France) avec Karin Viard, François Berléand, Maxime Bergeron
LA MAISON de Anissa Bonnefont avec Ana Girardot, Aure Atika et Rossy de Palma (France)
BUTTERFLY VISION de Maksym Nakonechnyi (Ukraine, République Tchèque, Croatie, Suède)
AILLEURS SI J’Y SUIS de François Pirot (Belgique, Luxembourg)
LES ENGAGES de Emilie Frèche avec Benjamin Lavernhe (France)
ALMA VIVA de Cristèle Alves Meira (Portugal, France)
TU CHOISIRAS LA VIE de Stéphane Freiss avec Lou de Lâage (Italie, France)
NOS SOLEILS de Carla Simón (Espagne)
AMORE MIO de Guillaume Gouix avec Alysson Paradis (France)
Les films hors compétition
UNE COMEDIE ROMANTIQUE de Thibault Segouin avec Alex Lutz (France)
FIFI de Paul Saintillan et Jeanne Aslan (France)
L’ASTRONAUTE de Nicolas Giraud (France)
TROIS NUITS PAR SEMAINE de Florent Gouëlou avec Cookie Kunty (France)
LES PIRES de Lise Akoka avec Mallory Wanecque (France)
MON HÉROÏNE de Noémie Lefort avec Pascale Arbillot (France)
LA JAURIA de Andrès Ramirez Pulido (Colombie, France)
REPRISE EN MAINS de Gilles Perret avec Gregory Montel (France)
UNE HISTOIRE D’AMOUR de Alexis Michalik (France)
LA PARLE de Gabriela Boeri, Fanny Boldini, Simon Boulier et Kévin Vanstaen (France, Brésil)
Informations pratiques
Le festival se tiendra du 3 au 9 octobre et est accessible à tous sur achat d'une place ou d'abonnements pour 10 films.
Pour connaître la programmation complète et notamment les courts-métrages en lice mais aussi le programme des rencontres professionnelles, scolaires et masterclasses : https://www.fifsaintjeandeluz.com/
Le Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz sur les réseaux sociaux :
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En complément
-Mon compte-rendu de l’édition 2016 du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz
-Mon recueil de nouvelles Les illusions parallèles (Editions du 38 – 2016) qui comprend une nouvelle qui se déroule intégralement dans le cadre du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz. Pour vous donner un aperçu de ce recueil, je vous invite à écouter l’une de celles-ci, enregistrée en podcast, qui a pour cadre le Festival du Cinéma et Musique de Film de Ma Baule.
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Master class acoustique de Gabriel Yared au cinéma Le Balzac
Ce 2 juin, au cinéma Le Balzac, organisée par l'association Hors champ (dont l’idée est de dialoguer sur l’origine du geste, qu’il soit celui de la photographie, du cinéma ou de l’art contemporain), avait lieu une passionnante master class acoustique de Gabriel Yared, un dialogue musical animé par Léolo, entrecoupé d'extraits de films et de musiques jouées au piano par Gabriel Yared. Un moment intimiste, privilégié, hors du temps et absolument captivant.
Gabriel Yared revenait tout juste du Festival de Cannes dans le cadre duquel a été présenté L’Envol, nouveau long métrage du réalisateur italien Pietro Marcello dont il signe la partition mais également les chansons du film, paroles et musique (sortie prévue en 2023). Le 18 mai 2022, L’Envol a fait l’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, en Première mondiale. Par ailleurs, le Lundi 23 Mai 2022, Gabriel Yared a donné une leçon de cinéma au Festival de Cannes en partenariat avec la Sacem qui lui a rendu hommage ainsi qu’à ses 50 ans de carrière.
Parmi ses nombreuses distinctions, il a remporté l’Oscar de la Meilleure Musique de Film pour Le Patient Anglais.
Récemment, Gabriel Yared a également composé la musique du premier long métrage de Jimmy Keyrouz, Le dernier Piano, notamment choisi pour représenter le Liban pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.
En 2021, Gabriel Yared a également composé la musique de Broadway (sorti en salle le 1er juin 2022). Une histoire de danseurs, de vagabonds et de voleurs dans l’Athènes des temps modernes. Soutenu en développement par le Sundance Institute et l’Atelier de la Cinéfondation du Festival de Cannes, Broadway est le premier long métrage de Christos Massalas, jeune scénariste et réalisateur grec.
Gabriel Yared était également l’invité d’honneur du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2019 lors duquel avait eu lieu un concert en son honneur. Cet hommage avait été rendu à Gabriel Yared à l’occasion de son 70ème anniversaire et de ses 40 ans de carrière avec plus de 100 musiques de films composées essentiellement pour le cinéma.
Parmi les musiques incontournables qu'on doit à Gabriel Yared, on peut citer : Sauve qui peut (la vie) (1980), La lune dans le caniveau (1983), Hanna K. (1983), La diagonale du fou (1984), 37°2 le matin (1986), Beyond Therapy (1987), Camille Claudel (1988), Tatie Danielle (1990), Vincent et Théo (1990), La putain du Roi (1990), L’Amant (César de la meilleure musique de film en 1993), La cité des anges (1998), Une bouteille à la mer (1999), Le talentueux Mr Ripley (1999), Un automne à New York (2000), Retour à Cold Mountain (2003), Azur et Asmar (2006), Tom à la ferme (2013), Chocolat (2015), Juste la fin du monde (2016), Dilili à Paris (2018), The Happy Prince (2018), Ma vie avec John F. Donovan (2019)…
Cette master class a donc été l’occasion d’entendre cet autodidacte évoquer son métier avec passion et une grande humilité et notamment ses références, de Franz Liszt à Bernard Herrmann ou Chaplin.
Une master class qui fut aussi l’occasion de revoir des extraits de films : Camille Claudel, L’Amant, 37,2° le matin, ou encore la fin, bouleversante, de l’électrisant Juste la fin du monde de Xavier Dolan (dont vous pouvez retrouver ma critique complète, ici) accompagnée par la musique La valse de Gabriel Yared. Une fin en forme de valse de l'Enfer qui nous embrasse dans son vertige étourdissant et éblouissant, un paroxysme sans retour possible. Comme le bouquet final d’une démonstration implacable sur la violence criminelle de l’incommunicabilité. Quelques citations extraites de cette master class (dont je vous invite à voir un extrait sur mon compte instagram @Sandra_Meziere) :
« - Parfois il pleut sur moi des idées.
Je me nourris beaucoup, pas seulement de musique.
Cette nourriture me donne envie d'aller vers une certaine perfection que je n'atteins pas.
Quand j’étais petit, j'aimais Schumann, Chopin, puis j'ai découvert Debussy, Ravel.
Godard m’a dit deux ou trois phrases. Avec quelques adjectifs quelques descriptions, il m’a inspiré. Il m'a dit « pensez un thème pour l'imaginaire ».
En découvrant le film de Godard, j'ai vu que ma musique au moment où elle s'élançait, elle était coupée net. Après, j'ai compris, il y a une véritable philosophie du son et de la musique chez lui. J'ai adoré travailler avec lui. J'aime les images mais pas comme source d'inspiration. J'ai besoin de lire, de parler, qu’on me décrive. Quand on me décrit, il y a des images subjectives qui se forment.
Une musique doit être un tout intéressant en lui-même. Elle doit se tenir en elle-même et servir le film.
Je me suis découvert grâce à Godard
Godard me disait : « il faut confronter des idées vagues avec des images claires ».
Bernard Herrmann est probablement celui que j’aime le plus et m’a le plus inspiré avec Prokofiev, Bartok et Liszt.
Nous ne venons pas de nulle part. Un compositeur doit connaître le répertoire.
La musique fait une sorte de pause divine dans un film. La volonté d'accompagner les images ne suffit pas.
Anthony Minghella est ma plus belle histoire au cinéma : d’amitié, d’entente…
Minghella m'a dit : « je pense à Bach, à Puccini, pour l'élégance de ses harmonies et de son écriture. »
Je veux tendre vers l'éclectisme et la perfection.
Un mot peut faire naitre une musique. Avec Annaud, j'ai écrit beaucoup de musiques avant le tournage.
C'est comme si tout mon être était habité par le sujet.
C'est une recherche en cercles concentriques. Si je trouve un thème même s'il me plait je chercher un autre thème pour le contredire.Je prends la musique que je compose très au sérieux et en même temps je suis fou de joie de faire ce métier.
J'ai toujours été complexé d’avoir appris tout seul. Alors, je cherche encore plus pour dédiaboliser ce manque de confiance que j'ai et qui me pousse à me dépasser.
Nous avons tous une musique en nous et on ne l'entend plus car nous sommes devenus sourds.
La musique est l'art ultime.
Camille Claudel me dépasse. Quand je l'entends, je me dis je ne sais pas comment j'ai fait cela.
Je suis inexistant. Je n'ai pas de grands intérêts dans la vie, que la musique. Inventer, c'est une renaissance permanente.
Ce qui m'importe le plus ce sont les nouveaux talents.
J'écris les films pour les maîtres d'œuvre car les films, ce sont eux. C'est ça qui m'intéresse, les relations humaines.
Je n'aime pas qu'il y ait trop de musique, sauf si c'est justifié, ni que ce soit trop fort, sauf si c'est justifié.
Pour rester vraiment soi, il faut savoir dire non pour préserver la musique qu'il y a en vous.
J'acceptais et je perdais l'exigence. Je crois que c'est important de résister.
Si la musique est un personnage, un personnage ne parle pas tout le temps. Et quand elle est là elle dit quelque chose par rapport au film
Je pense que toutes les musiques de films dont on se souvient, ce sont des thèmes.
J’aime beaucoup les musiques de film de Chaplin de Tati." -
Création du Festival du Film de Demain : 1ère édition du 2 au 5 juin 2022 à Vierzon
La création d’un nouveau festival de cinéma est toujours à saluer, a fortiori lorsque l’initiative provient d’incontestables amoureux du cinéma, en l’occurrence le réalisateur Louis-Julien Petit (dont je vous avais recommandé vivement et dont je vous recommande de nouveau le remarquable La Brigade), Camille Carteret et Mathieu Petit Bonnefond et lorsqu'il a pour objectif de braquer les projecteurs sur le cinéma engagé.
Corinne Masiero présidera le jury du Festival du Film de Demain (FFD) qui aura lieu 2 au 5 juin 2022 à Vierzon. Autour d'elle, seront membres du jury : Xavier Legrand, Julie de Bona, Axel Auriant, Naidra Ayadi, Fatou Kaba.
« Ce nouveau rendez-vous culturel ambitionne avant tout de mettre en lumière des cinéastes engagés, qui par leurs œuvres, éveillent ou renforcent la conscience citoyenne. Un ADN humaniste mais aussi pionnier, puisque la compétition officielle est ouverte aux films de cinéma, aux unitaires de télévision ainsi qu’aux films produits par des plateformes. »
L’intégralité de la programmation (films en compétition, avant-premières et master class) et des personnalités présentes sera dévoilée à l’occasion d’un événement au Ciné Lumière de Vierzon ce 12 mai à 18h30.
La cérémonie d’ouverture aura lieu le 2 juin, suivie de trois journées de compétition (3, 4 et 5 juin) et d’une cérémonie de clôture. La compétition officielle présentera 9 films engagés de cinéma, de télévision et produits par des plateformes. Avec aussi : des avant-premières événementielles, une série de masterclass avec des invités de premier plan, un grand casting ouvert à tous, un concours de réalisation de court-métrage dédié aux 15-25 ans sur la thématique du cyberharcèlement parrainé par Fatou Guinea.
Pour en savoir plus : FESTIVAL DU FILM DE DEMAIN | 2 au 5 juin 2022 - Vierzon
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50ème Festival La Rochelle Cinéma : Alain Delon à l'honneur
Pour fêter sa 50e édition en 2022, le Festival La Rochelle Cinéma (Fema) célèbrera un mythe du cinéma, Alain Delon. L’affiche, peinte comme chaque année par l’artiste Stanislas Bouvier, dévoile cet hommage exceptionnel.
« L’affiche du 50e festival est un œil. Magnétique et inquiétant, cet œil, qui séduit et qui trouble, qui envoûte le spectateur des salles obscures, est celui d’Alain Delon dans Plein Soleil où le jeune acteur français fait une entrée triomphale dans le palais des artifices, des illusions et des mirages qu’est le cinéma célébré, comme chaque année, à La Rochelle. » Stanislas Bouvier.
L’hommage présentera 21 titres dont quelques chefs-d’œuvre dans de belles copies restaurées par StudioCanal, Pathé, Gaumont et TF1 Studio. Découvrez la liste des films ci-dessous. Du 1er au 10 juillet, chaque film sera programmé 3 fois et quelques événements complèteront cet hommage : une table ronde, une exposition de photographies dans un lieu historique de la ville de La Rochelle ainsi qu’une leçon de musique en hommage à Ennio Morricone autour du film Le Clan des Siciliens (1969).
Pour l’occasion, je vous propose mes critiques des films suivants que vous retrouverez en cliquant sur les titres (mais je vous recommande tout autant tous les autres projetés pendant le festival) : Plein soleil, Rocco et ses frères, Le Guépard, Le Samouraï, La Piscine, Borsalino, Le Cercle rouge.
Impossible pour moi de choisir entre ces 21 films. Je vous les recommande tous.
21 FILMS PROGRAMMÉS DU 01 AU 10.07 :
Christine Pierre Gaspard-Huit (1958)
Le Chemin des écoliers Michel Boisrond (1959) – en version restaurée 2K
Plein Soleil René Clément (1960) – en version restaurée 4K
Rocco et ses frères Rocco e i suoi fratelli Luchino Visconti (1960) – en version restaurée 4K
Quelle joie de vivre René Clément (1961) – version restaurée 2K
L’Éclipse L’Eclisse Michelangelo Antonioni (1962) – en version restaurée 2K
Le Guépard Il Gattopardo Luchino Visconti (1963) – en version restaurée 2K
Mélodie en sous-sol Henri Verneuil (1963) – en version restaurée 2K
Le Samouraï Jean-Pierre Melville (1967) – en version restaurée 4K
La Piscine Jacques Deray (1968) – en version restaurée 4K
Le Clan des Siciliens Henri Verneuil (1969) – en version restaurée 4K
Borsalino Jacques Deray (1970) – en version restaurée 4K
Le Cercle rouge Jean-Pierre Melville (1970) – en version restaurée 4K
La Veuve Couderc Pierre Granier-Deferre (1971) – en version restaurée 4K
Un flic Jean-Pierre Melville (1972) – en version restaurée
Le Professeur La Prima notte di quiete Valerio Zurlini (1972) – en version restaurée 4K
Deux hommes dans la ville José Giovanni (1973) – en version restaurée 4K
Flic Story Jacques Deray (1975) – en version restaurée 4K
Monsieur Klein Joseph Losey (1976) – en version restaurée 4K
Notre histoire Bertrand Blier (1984) – en version restaurée 4K
Nouvelle Vague Jean-Luc Godard (1990)
En collaboration avec Carlotta Films, Les Acacias, Les Films du Camélia, Gaumont, Park Circus, Pathé, SND, StudioCanal, Tamasa et TF1 Studio.
Pour connaître le reste du formidable programme du Festival de La Rochelle, rendez-vous sur le site officiel du festival, ici.
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CESAR 2022 : nominations commentées et palmarès détaillé
1/ Nominations commentées
(retrouvez en bas de cet article le palmarès commenté mis à jour le 26/02/2022)
Ce soir, retransmise à 21h, sur Canal +, en direct de l'Olympia, aura lieu la 47ème cérémonie des César, un mois avant la cérémonie des Oscars qui se tiendra le 27 mars. Bien sûr, dans cet effroyable contexte de l’invasion de l’Ukraine et de la guerre, tout cela peut sembler futile et anecdotique, néanmoins nombreux sont les films en lice à nous rappeler que le cinéma est aussi cela : un moyen de mettre en lumière les ombres du monde (comme dans La Loi de Téhéran), de donner un coup de projecteur sur les maux de la société et des êtres (comme dans La Fracture, Médecin de nuit, Les Intranquilles...), souvent porté par une volonté sincère de changer les choses à l’exemple aussi d’ailleurs de films qui sortiront le mois prochain et dont je vous ai parlé il y a quelques jours comme Goliath de Frédéric Tellier ou La Brigade de Louis-Julien Petit.
L’édition 2021 des César avait été marquée par le contexte sanitaire et par la surprenante apparition de Corinne Masiero. Il ne fait aucun doute que la situation internationale s’invitera ce soir à L’Olympia.
Après Marina Foïs, ce sera Antoine de Caunes qui présentera la cérémonie cette année…pour la dixième fois, avec la volonté de « remettre le cinéma au cœur du dispositif, qu'on parle de cinéma, qu'on ait du plaisir à retourner dans les salles. »
C’est la scénariste et réalisatrice Danièle Thompson qui présidera la soirée.
A l’image de l’affiche de cette édition, la cérémonie rendra hommage à Jean-Paul Belmondo ou encore à Bertrand Tavernier. La soirée sera dédiée à Gaspard Ulliel. Xavier Dolan lui rendra hommage.
Le César d’honneur sera attribué à Cate Blanchett.
Parmi les 2217 professionnels du cinéma proposés aux suffrages des votants de l’Académie, subsistent 126 nominations et forcément quelques oubliés qui auraient mérité d'y figurer que vous trouverez dans ma rubrique "Critiques des films à l'affiche en 2021" comme les remarquables Rose d'Aurélie Saada, My son de Christian Carion, L'Etat du Texas contre Melissa de Sabrina van Tassel ou encore Albatros de Xavier Beauvois.
Illusions perdues, la sublime adaptation de Balzac par Xavier Giannoli figure en tête des nominations, 15 fois en lice. Pour ce film, Xavier Giannoli était accompagné de Jacques Fieschi au scénario, il y avait donc déjà fort à parier que ce serait une réussite, l’un et l’autre ayant à leur actif des peintures ciselées des dissonances du cœur et des tourments de l’âme. Jacques Fieschi est en effet notamment le scénariste de Quelques jours avec moi, Un cœur en hiver, Nelly et Monsieur Arnaud, Place Vendôme, Mal de pierres, Un balcon sur la mer. Le casting est aussi pour beaucoup dans cette réussite. À commencer par Benjamin Voisin qui crevait déjà l'écran dans Eté 85 de François Ozon qui, au bout de quelques minutes, m’a fait oublier l’image de Lucien de Rubempré que je m’étais forgée. Le héros de Balzac aura désormais ses traits, sa naïveté, sa fougue, son cynisme, sa vitalité, sa complexité (c’est aussi une richesse de cette adaptation de ne pas en faire un personnage manichéen) auxquels il donne corps et âme avec une véracité déconcertante. Il EST Lucien qui évolue, grandit, se fourvoie puis chute, Lucien ébloui par ses ambitions et sa soif de revanche jusqu’à tout perdre, y compris ses illusions. Vincent Lacoste est tout aussi sidérant de justesse dans le rôle d’Etienne à la fois charmant et horripilant. Xavier Dolan aussi dans le rôle de Nathan, un personnage qui est une judicieuse idée parmi d’autres de cette adaptation. Jeanne Balibar est une Marquise d'Espard manipulatrice et perfide à souhait. Cécile de France est, comme toujours, parfaite. Gérard Depardieu en éditeur qui ne sait ni lire ni écrire mais très bien compter bouillonne et tonitrue avec ardeur, Louis-Do de Lencquesaing est irréprochable en patron de presse, Jean-François Stévenin aussi en cynique marchant de succès et d’échecs, sans oublier Salomé Dewaels, vibrante Coralie qui a l’intelligence du cœur qui se donne sans retenue, corps et âme, telle que je l’aurais imaginée. Il faudrait encore parler de la photographie de Christophe Beaucarne et de la musique, notamment de Schubert, qui achèvent de nous transporter dans ce monde d’hier qui ressemble à s’y méprendre à celui d’aujourd’hui. Cette adaptation d’un classique de la littérature qu’est Illusions perdues est tout sauf académique. Cette satire de l’arrivisme, du théâtre des vanités que furent et sont encore Paris et le monde des médias, des « bons » mots, armes vengeresses qui blessent et tuent parfois, est d’une modernité époustouflante comme l’était l’œuvre de Balzac. Bien sûr, comme le roman, l’adaptation de Giannoli n’est pas seulement une peinture sociale mais aussi un film d’amour condamné sur l’autel d’une fallacieuse réussite. « L'amour véritable offre de constantes similitudes avec l'enfance : il en a l'irréflexion, l'imprudence, la dissipation, le rire et les pleurs. » écrivit ainsi magnifiquement Balzac dans Illusions perdues. Si, comme moi, vous aimez passionnément Balzac, son écriture, ses peintures de la société et des sentiments et leurs illusions (nobles, sacrifiés, sublimés, éperdus, terrassés), alors cette adaptation parfois intelligemment infidèle mais toujours fidèle à l’esprit de l’œuvre devrait vous séduire. Et si vous ne connaissez pas encore ce roman alors la modernité, la beauté, la clairvoyance et la flamboyance de cette adaptation devraient vous donner envie de le dévorer surtout que vous ne verrez pas passer ces 2H29 absolument captivantes qui s’achèvent sur cette citation de Balzac terrible et sublime : « Je pense à ceux qui doivent trouver quelque chose en eux après le désenchantement ». Espérons que, comme cela est parfois arrivé à certains films multi-nommés lors de précédentes éditions, malgré ses 15 nominations, le film de Xavier Giannoli ne repartira pas bredouille.
Vient ensuite Annette avec 11 nominations, l’opéra-rock poétiquement sombre de Léos Carax. Cette expérience déroutante et flamboyante, lyrique, tragique, étourdissante, cruelle, captivante, ode au pouvoir de l’imaginaire et donc du cinéma, a récemment reçu deux Paris Film Critics Awards, l’un pour la photographie envoûtante de Caroline Champetier et l’autre pour la musique originale des Sparks, qui mériteraient aussi d’être récompensés lors de ces César. Adam Driver, nommé comme meilleur acteur, sera présent à la cérémonie. Face à lui, des comédiens auxquels on doit aussi de formidables prestations comme Damien Bonnard dans Les intranquilles de Joachim Lafosse, Vincent Macaigne dans Médecin de nuit d' Elie Wajeman , ou encore Benoît Magimel dans De son vivant d'Emmanuelle Bercot.
Ensuite figure Aline de Valérie Lermercier avec ses 10 nominations et Bac Nord de Cédric Jimenez avec 7 nominations.
Le film de Catherine Corsini, La Fracture, a été nommé 6 fois. Catherine Corsini, une fois de plus, avec cette tragicomédie sociale, a su brillamment marier et manier les genres cinématographiques et faire se côtoyer les mondes pour nous emporter avec elle dans ce tourbillon à la fois drôle et désespéré sur la fracture et les maux d’une époque. Un cri d’alerte retentissant et surtout clairvoyant. Les acteurs sont pour beaucoup dans cette réussite au premier rang desquels des comédiens non professionnels comme Aissatou Diallo Sagna (nommée au César de la meilleure actrice dans un second rôle). Elle est absolument bouleversante dans le rôle de l’infirmière Kim. Valeria Bruni-Tedeschi (nommée pour le César de la meilleure actrice) est une Raf à la fois exaspérante et touchante, égocentrique et attachante, et surtout blessée dans tous les sens du terme. Quant à Pio Marmaï (également nommé, pour le César du meilleur acteur), il incarne l’énergie du désespoir avec une conviction qui force l’admiration.
Notons également 5 nominations pour Boîte noire de Yann Gozlan qui narre l’histoire d’un Technicien au BEA, autorité responsable des enquêtes de sécurité dans l’aviation civile, Mathieu Vasseur (Pierre Niney, nommé pour le César du meilleur acteur) est propulsé enquêteur en chef sur une catastrophe aérienne sans précédent. Après un premier plan séquence vertigineux à l’intérieur de l’avion, ensuite pendant (presque) tout le film le point de vue est celui de Matthieu. Hermétique, méticuleux, même maniaque, n’esquissant jamais l’ombre d’un sourire, s’exprimant d’une voix atone. Comme dans Un homme idéal néanmoins, se dessine peu à peu le portrait d’un homme face à ses contradictions, ses failles, ses rêves brisés (les siens ou ceux que son père avait forgés pour lui) qui veut tout contrôler et qui semble perdre progressivement le contact avec la réalité. Dans les deux films, la réalisation de Yann Gozlan enserre le protagoniste pour souligner son enfermement mental. Déjà dans Un homme idéal les brillantes références étaient savamment distillées : Plein soleil, Match point, La Piscine, Tess, Hitchcock pour l’atmosphère, Chabrol pour l’auscultation impitoyable de la bourgeoisie… La mise en scène était déjà précise, signifiante et le scénario, terriblement efficace, allait à l’essentiel, ne nous laissant pas le temps de réfléchir, le spectateur ayant alors la sensation d’être claquemuré dans le même étau inextricable que Mathieu, aux frontières de la folie. C’est ici à nouveau le cas avec un scénario signé Yann Gozlan, Simon Moutaïrou, Nicolas Bouvet. Un film sobre, intense, haletant, dans lequel le son et la musique de Philippe Rombi jouent un rôle à part entière. Un film qui s’inspire autant des héros melvilliens, des films noirs avec leur fatalité inexorable, que de Sydney Pollack et des thrillers des années 70. Dans le rôle de l’épouse glaciale (en écho à l’archétype de la femme fatale du film noir) toujours époustouflante et si différente à chaque rôle, Lou de Laâge, dont la carapace se fissure peu à peu, la froideur laissant finalement place à l’émotion qui la saisit, enfin, et nous saisit à l’issue de cette quête effrénée de vérité, où la machine comme l’homme laissent apparaître leurs failles. Un film palpitant, brillamment interprété, mis en scène et en « sons ».
L'événement d’Audrey Diwan est également nommé 4 fois et pourrait aussi figurer parmi les lauréats, le film ayant déjà remporté de nombreux prix comme le Lion d'Or à la Mostra de Venise.
La palme d'or du dernier Festival de Cannes, Titane de Julia Ducournau, a également récolté 4 nominations.
Arthur Harari est, quant à lui, nommé 4 fois. Il a récemment reçu le prix du meilleur réalisateur aux Paris Films Critics Awards pour Onoda, 10 000 nuits dans la jungle, un prix que lui a remis Régis Wargnier qui a ainsi déclaré que : « La grande mise en scène se voit assez mais ne dépasse jamais le récit » et qui a qualifié Arthur Harari de «fils naturel de Lean et Kurosawa» tout en ajoutant que «C’est une folie de faire un film pareil.» Ce film est en effet une expérience, d’une lenteur paradoxalement palpitante, l’histoire vraie d’un Japonais qui, sur une île philippine, obsédé par une croyance obsessionnelle, a continué à se battre pendant des années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et cela malgré la reddition du Japon, ou la mise en scène inspirée d’une prison mentale ou d'un huis-clos dans un décor extérieur.
Seulement une nomination pour The Father de Florian Zeller (dans la catégorie César du meilleur film étranger) . Il y a parfois des brûlures nécessaires pour nous rappeler la glaçante vanité de l’existence mais aussi pour nous rappeler de ne pas oublier l’essentiel : les sentiments, la fugacité du bonheur et de la mémoire, la fuite inexorable du temps qu’une montre ne suffit pas à retenir (ce n’est pas un hasard si c’est l’objet auquel s’accroche tant Anthony), la fragilité des êtres car il n’y a guère que sur un tableau (qui d’ailleurs finira aussi par disparaître) qu’une petite fille court sans jamais vieillir, sans jamais s’abîmer, sans jamais devoir mourir. « Je ne me souviens plus du film, mais je me souviens des sentiments » entend-on ainsi le personnage incarné Jean-Louis Trintignant dire en racontant une anecdote à son épouse, victime d’une attaque cérébrale, dans Amour d’Haneke, film dans lequel ces deux octogénaires sont enfermés dans leur appartement, unis pour un ultime face à face, une lente marche vers la déchéance puis la mort. Un Impromptu de Schubert accompagne cette marche funèbre. Dans The Father, Anthony lui aussi a son appartement pour seul univers et la musique pour compagnie (Norma de Bellini, Les Pêcheurs de perles de Bizet). De l’autre côté de sa fenêtre, la vie s’écoule, immuable, rassurante, mais à l’intérieur de l’appartement, comme dans son cerveau, tout est mouvant, incertain, fragile, inquiétant. Un labyrinthe inextricable, vertigineux. Peu à peu le spectateur s’enfonce avec lui dans ce brouillard, plonge dans cette expérience angoissante. Les repères spatio-temporels se brouillent, les visages familiers deviennent interchangeables. Dans chaque instant du quotidien s’insinue une inquiétante étrangeté qui devient parfois une équation insoluble. Une mise en scène et en abyme de la folie qui tisse sa toile arachnéenne nous envahit et progressivement nous glace d’effroi. Pour cela nul besoin d’artifices mais un scénario, brillant, de Christopher Hampton et Florian Zeller, qui nous fait expérimenter ce chaos intérieur. L’interprétation magistrale d’Anthony Hopkins y est aussi pour beaucoup, jouant de la confusion entre son personnage (qui s’appelle d’ailleurs, à dessein, Anthony) et l’homme vieillissant qui l’incarne. Comment ne pas être bouleversée quand The Father redevient un enfant inconsolable secoué de sanglots, réclamant que sa maman vienne le chercher, l’emmener loin de cette prison mentale et de cette habitation carcérale ? Quand je suis sortie de la salle, une chaleur, accablante, s’est abattue sur moi, ressentie comme une caresse, celle de la vie tangible et harmonieuse, une respiration après ce suffocant voyage intérieur, me rappelant cette phrase du film : « Et tant qu’il y a du soleil il faut en profiter car cela ne dure jamais. » Une brûlure décidément nécessaire. Pour mieux savourer la sérénité de ces feuilles qui bruissent, là, de l’autre côté de la fenêtre, avant ou après la tempête. Ou la beauté d’un Impromptu de Schubert.
Une seule nomination aussi pour Les choses humaines d'Yvan Attal, dans la catégorie du César de la meilleure adaptation. Ce film a presque inventé un genre, le thriller sociétal, qui dresse un tableau passionnant mais effrayant de notre société, dans laquelle des mondes se côtoient sans se comprendre, dans laquelle même dans l’ère post #Metoo des comportements inacceptables restent banalisés. Il questionne notre époque, et dans celle-ci le rapport à l’autre, à la vérité, au corps. Il en est un instantané brillant et nuancé. Un film qui fait confiance à l’intelligence du spectateur à qui il appartiendra de se forger une opinion après ce plan de la fin et ce visage, poignant, qui pour moi apporte une réponse sur ces faits qu’Yvan Attal a eu la brillante idée de laisser hors champ. Mais pour chacun sans doute cette réponse sera-t-elle différente. Et là réside aussi le mérite de ce film : susciter le débat sur la manière dont chacun perçoit les « choses humaines ». Et les restituer dans toute leur ambivalence. Un film qui m’a laissée bouleversée et KO comme au dénouement d’un thriller, palpitant.
Un film en écho au poignant film de Charlène Favier, Slalom, qui mériterait également de trouver sa place au palmarès.
A noter également, 3 nominations pour Les magnétiques (pour Thimotée Robart dans la catégorie meilleur espoir masculin, dans la catégorie son, et comme meilleur premier film ) qui porte si bien son nom qui mériterait d’être récompensé ne serait-ce que pour le formidable travail sur le son.
Dans la catégorie meilleur premier film, il faudra aussi compter sur Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, un conte envoûtant qui nous embarque dans une sorte de rêve, en apesanteur, un périple qui nous évade de la réalité comme le ferait un voyage interstellaire. Un film audacieux, métaphorique, onirique, fabuleux. Un film qui, tout en douceur, prône la résistance par le rêve et par la puissance de l'imaginaire et du cinéma pour faire face aux fracas de la réalité et pour ne pas quitter l'enfance.
Retrouvez l’ensemble des nominations ci-dessous.
2. Nominations et palmarès commenté (Article complété le 26/02/2022)
Au regard des nominations commentées ci-dessous, vous ne serez pas surpris que j’écrive à quel point ce palmarès me réjouit. Mais aussi que le cinéma ait été au centre de la cérémonie globalement réussie, sans égarements, et que la situation internationale n’ait pas non plus été oubliée, mentionnée par plusieurs lauréats (Vincent Maël Cardona, Cate Blanchett, Nelly Quettier) et aussi en ouverture par le maître de cérémonie : « Ce que nous célébrons ce soir est précieux. Ce soir nous pensons aux Ukrainiens. Et soyons à la hauteur de la chance qu’ils n’ont pas. » Cette soirée a été un bel hommage au cinéma, à la salle de cinéma (« la magie de la salle de cinéma que jamais rien ne remplacera » comme l’a évoquée la présidente de cette 47ème édition, Danièle Thompson, et en écho le cri de colère de Arthur Harari, César du meilleur scénario original pour Onoda, 10 000 nuits dans la jungle qui a ainsi déclaré : « on ne va pas au supermarché pour avoir une émotion »). De cette édition, je retiendrai : les 7 César dont celui du meilleur film pour Illusions perdues de Xavier Giannoli (qui avait battu le record de nominations avec 15 citations) et 5 pour Annette dont celui de la meilleure réalisation pour Léos Carax, amplement mérités (cf ce que je vous disais ci-dessus sur ces deux films), le César du meilleur film étranger pour The Father de Florian Zeller, la reconnaissance du travail de scénariste du prolifique et si talentueux Jacques Fieschi, le vibrant hommage de Xavier Dolan à Gaspard Ulliel et l’évocation de la plaie béante du deuil dans une magnifique lettre ouverte adressée à la mère du disparu, la reconnaissance du talent magistral d’un acteur exceptionnel avec le sacre de Benoît Magimel mais aussi de la prestation d’une non professionnelle, Aissatou Diallo Sagna, dans la formidable tragicomédie de Catherine Corsini, La Fracture, le César du meilleur premier film pour Les Magnétiques, un film qui l’est tellement, justement magnétique, la classe de Cate Blanchett, la prestation enchanteresse des Sparks (récompensés pour la musique originale d’Annette), l’hommage trop court à Bertrand Tavernier au regard de son immense carrière… Et, malgré tout, une belle célébration du septième art, rudement éprouvé ces dernières années, qui a mis en lumière la richesse et la diversité du cinéma français.
Je vous laisse découvrir le palmarès complet ci-dessous.
CÉSAR DE LA MEILLEURE ACTRICE
LEÏLA BEKHTI dans LES INTRANQUILLES
VALERIA BRUNI TEDESCHI dans LA FRACTURE
LAURE CALAMY dans UNE FEMME DU MONDE
VIRGINIE EFIRA dans BENEDETTA
VICKY KRIEPS dans SERRE MOI FORT
VALÉRIE LEMERCIER dans ALINE
LÉA SEYDOUX dans FRANCE
CÉSAR DU MEILLEUR ACTEUR
DAMIEN BONNARD dans LES INTRANQUILLES
ADAM DRIVER dans ANNETTE
GILLES LELLOUCHE dans BAC NORD
VINCENT MACAIGNE dans MÉDECIN DE NUIT
BENOÎT MAGIMEL dans DE SON VIVANT
PIO MARMAÏ dans LA FRACTURE
PIERRE NINEY dans BOÎTE NOIRE
CÉSAR DE LA MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE
JEANNE BALIBAR dans ILLUSIONS PERDUES
CÉCILE DE FRANCE dans ILLUSIONS PERDUES
AISSATOU DIALLO SAGNA dans LA FRACTURE
ADÈLE EXARCHOPOULOS dans MANDIBULES
DANIELLE FICHAUD dans ALINE
CÉSAR DU MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE
FRANÇOIS CIVIL dans BAC NORD
XAVIER DOLAN dans ILLUSIONS PERDUES
VINCENT LACOSTE dans ILLUSIONS PERDUES
KARIM LEKLOU dans BAC NORD
SYLVAIN MARCEL dans ALINE
CÉSAR DU MEILLEUR ESPOIR FÉMININ
NOÉE ABITA dans SLALOM
SALOMÉ DEWAELS dans ILLUSIONS PERDUES
AGATHE ROUSSELLE dans TITANE
ANAMARIA VARTOLOMEI dans L’ÉVÉNEMENT
LUCIE ZHANG dans LES OLYMPIADES
CÉSAR DU MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
SANDOR FUNTEK dans SUPRÊMES
SAMI OUTALBALI dans UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE DÉSIR
THIMOTÉE ROBART dans LES MAGNÉTIQUES
MAKITA SAMBA dans LES OLYMPIADES
BENJAMIN VOISIN dans ILLUSIONS PERDUES
CÉSAR DU MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL
VALÉRIE LEMERCIER, BRIGITTE BUC pour ALINE
LEOS CARAX, RON MAEL, RUSSELL MAEL pour ANNETTE
YANN GOZLAN, SIMON MOUTAÏROU, NICOLAS BOUVET-LEVRARD pour BOÎTE NOIRE
CATHERINE CORSINI, LAURETTE POLMANSS, AGNÈS FEUVRE pour LA FRACTURE
ARTHUR HARARI, VINCENT POYMIRO pour ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE
CÉSAR DE LA MEILLEURE ADAPTATION
YAËL LANGMANN, YVAN ATTAL pour LES CHOSES HUMAINES
AUDREY DIWAN, MARCIA ROMANO pour L’ÉVÉNEMENT
XAVIER GIANNOLI, JACQUES FIESCHI pour ILLUSIONS PERDUES
CÉLINE SCIAMMA, LÉA MYSIUS, JACQUES AUDIARD pour LES OLYMPIADES
MATHIEU AMALRIC pour SERRE MOI FORT
CÉSAR DE LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE
RON MAEL, RUSSELL MAEL pour le groupe Sparks pour ANNETTE
GUILLAUME ROUSSEL pour BAC NORD
PHILIPPE ROMBI pour BOÎTE NOIRE
RONE pour LES OLYMPIADES
WARREN ELLIS, NICK CAVE pour LA PANTHÈRE DES NEIGES
CÉSAR DU MEILLEUR SON
OLIVIER MAUVEZIN, ARNAUD ROLLAND, EDOUARD MORIN, DANIEL SOBRINO pour ALINE
ERWAN KERZANET, KATIA BOUTIN, MAXENCE DUSSÈRE, PAUL HEYMANS, THOMAS GAUDER
pour ANNETTE
NICOLAS PROVOST, NICOLAS BOUVET-LEVRARD, MARC DOISNE pour BOÎTE NOIRE
FRANÇOIS MUSY, RENAUD MUSY, DIDIER LOZAHIC pour ILLUSIONS PERDUES
MATHIEU DESCAMPS, PIERRE BARIAUD, SAMUEL AÏCHOUN pour LES MAGNÉTIQUES
CÉSAR DE LA MEILLEURE PHOTO
CAROLINE CHAMPETIER pour ANNETTE
CHRISTOPHE BEAUCARNE pour ILLUSIONS PERDUES
PAUL GUILHAUME pour LES OLYMPIADES
TOM HARARI pour ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE
RUBEN IMPENS pour TITANE
CÉSAR DU MEILLEUR MONTAGE
NELLY QUETTIER pour ANNETTE
SIMON JACQUET pour BAC NORD
VALENTIN FÉRON pour BOÎTE NOIRE
FRÉDÉRIC BAILLEHAICHE pour LA FRACTURE
CYRIL NAKACHE pour ILLUSIONS PERDUES
CÉSAR DES MEILLEURS COSTUMES
CATHERINE LETERRIER pour ALINE
PASCALINE CHAVANNE pour ANNETTE
MADELINE FONTAINE pour DÉLICIEUX
THIERRY DELETTRE pour EIFFEL
PIERRE-JEAN LARROQUE pour ILLUSIONS PERDUES
CÉSAR DES MEILLEURS DÉCORS
EMMANUELLE DUPLAY pour ALINE
FLORIAN SANSON pour ANNETTE
BERTRAND SEITZ pour DÉLICIEUX
STÉPHANE TAILLASSON pour EIFFEL
RITON DUPIRE-CLÉMENT pour ILLUSIONS PERDUES
CÉSAR DES MEILLEURS EFFETS VISUELS
SÉBASTIEN RAME pour ALINE
GUILLAUME PONDARD pour ANNETTE
OLIVIER CAUWET pour EIFFEL
ARNAUD FOUQUET, JULIEN MEESTERS pour ILLUSIONS PERDUES
MARTIAL VALLANCHON pour TITANE
CÉSAR DE LA MEILLEURE RÉALISATION
VALÉRIE LEMERCIER pour ALINE
LEOS CARAX pour ANNETTE
CÉDRIC JIMENEZ pour BAC NORD
AUDREY DIWAN pour L’ÉVÉNEMENT
XAVIER GIANNOLI pour ILLUSIONS PERDUES
ARTHUR HARARI pour ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE
JULIA DUCOURNAU pour TITANE
CÉSAR DU MEILLEUR FILM DE COURT MÉTRAGE D’ANIMATION
EMPTY PLACES
réalisé par GEOFFROY DE CRÉCY,
produit par NICOLAS SCHMERKIN
FOLIE DOUCE, FOLIE DURE
réalisé par MARINE LACLOTTE,
produit par CHRISTIAN PFOHL
LE MONDE EN SOI
réalisé par SANDRINE STOÏANOV, JEAN-CHARLES FINCK,
produit par JÉRÔME BARTHÉLEMY, DANIEL SAUVAGE
PRÉCIEUX
réalisé par PAUL MAS,
produit par MARC JOUSSET, PERRINE CAPRON
CÉSAR DU MEILLEUR FILM DE COURT MÉTRAGE DOCUMENTAIRE
AMERICA
réalisé par GIACOMO ABBRUZZESE,
produit par SÉBASTIEN HUSSENOT, MARIE SAVARE DE LAITRE
LES ANTILOPES
réalisé par MAXIME MARTINOT,
produit par QUENTIN BRAYER
LA FIN DES ROIS
réalisé par RÉMI BRACHET,
produit par JOSÉPHINE MOURLAQUE, ANTOINE SALOMÉ
MAALBEEK
réalisé par ISMAËL JOFFROY CHANDOUTIS,
produit par LIONEL MASSOL, PAULINE SEIGLAND, JULES REINARTZ, MAXENCE VOISEUX
CÉSAR DU MEILLEUR FILM DE COURT MÉTRAGE DE FICTION
L’ÂGE TENDRE
réalisé par JULIEN GASPAR-OLIVERI,
produit par HÉLÈNE MITJAVILE
LE DÉPART
réalisé par SAÏD HAMICH BENLARBI,
produit par SOPHIE PENSON
DES GENS BIEN
réalisé par MAXIME ROY,
produit par ALICE BLOCH
LES MAUVAIS GARÇONS
réalisé par ELIE GIRARD,
produit par LIONEL MASSOL, PAULINE SEIGLAND
SOLDAT NOIR
réalisé par JIMMY LAPORAL-TRÉSOR,
produit par MANUEL CHICHE, VIOLAINE BARBAROUX, NICOLAS BLANC, SARAH EGRY
CÉSAR DU MEILLEUR FILM D’ANIMATION
MÊME LES SOURIS VONT AU PARADIS
réalisé par DENISA GRIMMOVÁ, JAN BUBENICEK,
coproducteurs France ALEXANDRE CHARLET, JONATHAN HAZAN
LE SOMMET DES DIEUX
réalisé par PATRICK IMBERT,
produit par JEAN-CHARLES OSTORERO, DIDIER BRUNNER, DAMIEN BRUNNER
LA TRAVERSÉE
réalisé par FLORENCE MIAILHE,
produit par DORA BENOUSILIO, LUC CAMILLI
CÉSAR DU MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE
ANIMAL
réalisé par CYRIL DION,
produit par GUILLAUME THOURET, CÉLINE ROUX, PATRICE LORTON, JEAN-MARIE MICHEL,
THOMAS BÉNET, CYRIL DION, PATRICK FOURNIER
BIGGER THAN US
réalisé par FLORE VASSEUR,
produit par DENIS CAROT, FLORE VASSEUR
DEBOUT LES FEMMES !
réalisé par GILLES PERRET, FRANÇOIS RUFFIN,
produit par THIBAULT LHONNEUR
INDES GALANTES
réalisé par PHILIPPE BÉZIAT,
produit par PHILIPPE MARTIN, DAVID THION
LA PANTHÈRE DES NEIGES
réalisé par MARIE AMIGUET, VINCENT MUNIER,
produit par LAURENT BAUJARD, PIERRE-EMMANUEL FLEURANTIN, VINCENT MUNIER
CÉSAR DU MEILLEUR PREMIER FILM
GAGARINE
réalisé par FANNY LIATARD, JÉRÉMY TROUILH,
produit par JULIE BILLY, CAROLE SCOTTA
LES MAGNÉTIQUES
réalisé par VINCENT MAËL CARDONA,
produit par MARC-BENOÎT CRÉANCIER, TOUFIK AYADI, CHRISTOPHE BARRAL
LA NUÉE
réalisé par JUST PHILIPPOT,
produit par THIERRY LOUNAS, MANUEL CHICHE
LA PANTHÈRE DES NEIGES
réalisé par MARIE AMIGUET, VINCENT MUNIER,
produit par LAURENT BAUJARD, PIERRE-EMMANUEL FLEURANTIN, VINCENT MUNIER
SLALOM
réalisé par CHARLÈNE FAVIER,
produit par ÉDOUARD MAURIAT, ANNE-CÉCILE BERTHOMEAU
CÉSAR DU MEILLEUR FILM ÉTRANGER
COMPARTIMENT N°6
réalisé par JUHO KUOSMANEN,
distribution France HAUT ET COURT DISTRIBUTION
DRIVE MY CAR
réalisé par RYÛSUKE HAMAGUCHI,
distribution France DIAPHANA DISTRIBUTION
FIRST COW
réalisé par KELLY REICHARDT,
distribution France CONDOR DISTRIBUTION
JULIE (EN 12 CHAPITRES)
réalisé par JOACHIM TRIER,
coproduction France MK PRODUCTIONS (Nathanaël Karmitz, Juliette Schrameck, Elisha Karmitz)
LA LOI DE TÉHÉRAN
réalisé par SAEED ROUSTAEE,
distribution France WILD BUNCH DISTRIBUTION
MADRES PARALELAS
réalisé par PEDRO ALMODÓVAR,
distribution France PATHÉ
THE FATHER
réalisé par FLORIAN ZELLER,
coproduction France F COMME FILM (Jean-Louis Livi), CINÉ-@. (Philippe Carcassonne)
CÉSAR DU MEILLEUR FILM
ALINE
produit par EDOUARD WEIL, ALICE GIRARD, SIDONIE DUMAS,
réalisé par VALÉRIE LEMERCIER
ANNETTE
produit par CHARLES GILLIBERT,
réalisé par LEOS CARAX
BAC NORD
produit par HUGO SÉLIGNAC,
réalisé par CÉDRIC JIMENEZ
L’ÉVÉNEMENT
produit par EDOUARD WEIL, ALICE GIRARD,
réalisé par AUDREY DIWAN
LA FRACTURE
produit par ELISABETH PEREZ,
réalisé par CATHERINE CORSINI
ILLUSIONS PERDUES
produit par OLIVIER DELBOSC, SIDONIE DUMAS,
réalisé par XAVIER GIANNOLI
ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE
produit par NICOLAS ANTHOMÉ, LIONEL GUEDJ,
réalisé par ARTHUR HARARI
* Les 7 films nommés au César du Meilleur Film seront également soumis au vote de 1866 lycéens pour le César des Lycéens.
DECOMPTE DES NOMINATIONS
15 pour ILLUSIONS PERDUES
11 pour ANNETTE
10 pour ALINE
7 pour BAC NORD
6 pour LA FRACTURE
5 pour BOÎTE NOIRE
5 pour LES OLYMPIADES
4 pour L’ÉVÉNEMENT
4 pour ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE
4 pour TITANE
3 pour EIFFEL
3 pour LES MAGNÉTIQUES
3 pour LA PANTHÈRE DES NEIGES
2 pour DÉLICIEUX
2 pour LES INTRANQUILLES
2 pour SERRE MOI FORT
2 pour SLALOM
1 pour L’ÂGE TENDRE
1 pour AMERICA
1 pour ANIMAL
1 pour LES ANTILOPES
1 pour BENEDETTA
1 pour BIGGER THAN US
1 pour LES CHOSES HUMAINES
1 pour COMPARTIMENT N°6
1 pour DE SON VIVANT
1 pour DEBOUT LES FEMMES !
1 pour LE DÉPART
1 pour DES GENS BIEN
1 pour DRIVE MY CAR
1 pour EMPTY PLACES
1 pour LA FIN DES ROIS
1 pour FIRST COW
1 pour FOLIE DOUCE, FOLIE DURE
1 pour FRANCE
1 pour GAGARINE
1 pour INDES GALANTES
1 pour JULIE (EN 12 CHAPITRES)
1 pour LA LOI DE TÉHÉRAN
1 pour MAALBEEK
1 pour MADRES PARALELAS
1 pour MANDIBULES
1 pour LES MAUVAIS GARÇONS
1 pour MÉDECIN DE NUIT
1 pour MÊME LES SOURIS VONT AU PARADIS
1 pour LE MONDE EN SOI
1 pour LA NUÉE
1 pour PRÉCIEUX
1 pour SOLDAT NOIR
1 pour LE SOMMET DES DIEUX
1 pour SUPRÊMES
1 pour THE FATHER
1 pour LA TRAVERSÉE
1 pour UNE FEMME DU MONDE
1 pour UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE DÉSIR
TOTAL : 126 NOMINATIONS