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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 25

  • Critiques des films de l'année 2013 sur Inthemoodforcinema.com

    Voilà les films de 2013 dont vous avez pu lire les critiques cette année sur Inthemoodforcinema.com (d'autres films ont été évoqués plus brièvement, notamment dans le cadre de festivals de cinéma sur mon site http://inthemoodforfilmfestivals.com ). Il m'en reste bien sûr encore quelques-uns à découvrir et nombreux sont ceux que je regrette de ne pas avoir vus (mais que j'essaierai de rattraper dès que possible). Cliquez sur les titres pour lire mes critiques. Je vous laisse deviner ceux qui figureront dans mon top 10 de l'année, et celui qui figure pour l'instant en tête (j'avoue que le choix sera cornélien, plus que l'année passée). N'hésitez pas à me dire s'il y a des films que vous souhaiteriez voir chroniqués ici et que vous avez particulièrement aimés cette année).

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  • Je soutiens "Clap!", le nouveau magazine de cinéma sur Ulule. Et vous?

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    Je ne sais pas ce que vous en pensez mais je trouve que les journaux de cinéma papier, qui subissent de plein fouet la crise du "papier", n'ont pas su s'adapter aux nouvelles manières de s'informer introduites (il y a un moment déjà, pourtant) par internet, de même que les librairies et l'édition papier sont démunis et ne savent pas s'adapter à l'édition numérique (à laquelle je m'intéresse tout particulièrement depuis que je suis publiée chez Numeriklivres, mais je vous en reparlerai très prochainement dans un article). Par exemple, quand des festivals sont relatés au jour le jour sur des sites/blogs, un journal ne peut se contenter d'un simple compte rendu, mais doit y apporter une vraie valeur ajoutée quand une multitude d'articles ont déjà été écrits sur le sujet, parfois un mois avant. Malheureusement, c'est très rarement le cas.

     J'ai pourtant été une lectrice compulsive de journaux ciné achetés religieusement et invariablement le jour de leurs sorties: Positif, Studio puis Ciné Live puis Studio Cine Live, Première (dont je découpais scrupuleusement les petites fiches dès l'âge de 12 ans), moins "Les Cahiers" depuis quelques années dont je me dis qu'ils aiment souvent davantage s'écouter parler/descendre un film que le cinéma lui même. Je ne les achète plus que très épisodiquement aujourd'hui.

     Si aimer le cinéma ne signifie pas en faire systématiquement un éloge aveugle, cela ne signifie pas  non plus descendre un film sans la moindre considération pour ceux qui y ont œuvré pendant des années, sous prétexte d'exercer un pseudo esprit critique ou une pseudo belle plume. Aimer le cinéma c'est aussi savoir le décrypter, le replacer dans une histoire, un contexte. C'est aussi la raison pour laquelle mon parti pris est ici de vous parler avant tout de mes coups de cœur (et parfois d'ailleurs de coups de gueule quand un projet me semble avant tout commercial, "malhonnête", ou me révulse pour une raison ou une autre que j'essaie d'ailleurs d'argumenter).

    Mais revenons à "Clap!" que vous suiviez peut-être déjà dans sa version numérique. J'aurai le plaisir de vous y parler de festivals de cinéma, et pas en deux/trois lignes mais dans un récit de mes pérégrinations comme j'ai l'habitude de le faire sur mes 5 blogs cinéma et en particulier désormais sur http://inthemoodforfilmfestivals.com .  Si j'ai accepté, c'est parce que je sais ce journal est créé et sera écrit par de vrais passionnés, amoureux du septième art, qu'il laissera la place et le temps aux idées de s'exprimer, aux entretiens aussi et que sa devise pourrait être celle de l'Union Européenne "l'unité dans la diversité", la diversité de ceux qui écriront réunis par la même passion, et le souhait commun de faire naitre un vrai magazine ciné qui redonne envie à ceux qui se sont éloignés de la presse papier d'y replonger. Ce qui ne gâche rien, la forme sera aussi particulièrement claire et soignée comme vous le verrez ci-dessous (mais pas au détriment du fond, comme c'est parfois le cas).

    Un appel à contribution vient d'être lancé sur Ulule. 3457 euros sont pour l'instant engrangés sur les 7500 euros nécessaires et alors qu'il reste 31 jours. C'est donc en très bonne voie mais que cela ne vous empêche pas de contribuer à votre tour si le cœur vous en dit.

    Pour vous rendre sur la page Ulule du projet et pour de plus amples informations, cliquez ici ou sur l'image "Clap!" en haut de cet article.

     

    LE PROJET TEL QUE PRESENTE SUR ULULE:

     

     "Clap!"est un magazine qui se propose d'être une alternative à la fois cohérente, sérieuse et rafraîchissante aux diverses publications existantes. La presse cinéma est depuis quelques années dramatiquement axée sur la forme au détriment du fond et a plié sous le joug de la promo à outrance.

     

    CLAPMAG, C’EST QUOI ?

    • Un site web de cinéma qui attire plus de 40 000 visiteurs par mois, alimenté quotidiennement par une quinzaine de bénévoles passionnés 
    • Une communauté de fans toujours plus nombreux sur Facebook et Twitter
    • Une revue gratuite baptisée Clap! (dix numéros publiés entre 2010 et 2012).
    • Un partenaire reconnu par : les institutions (Cinémathèque française), les enseignes commerciales (Carlottafilms, FNAC, Grand Rex, Ed. Montparnasse, Studiocanal...), les attachés de presse, les festivals (Cannes, Venise, Gérardmer, Deauville, Paris Cinéma, etc.).

    QUEL EST NOTRE PROJET ?

    Nous souhaitons faire entendre aujourd’hui une voix différente et INDEPENDANTE que nous ne retrouvons pas toujours dans la presse cinématographique actuelle.

    En d'autres termes, créer le magazine que nous aimerions trouver en kiosque. Clap!, c’est avant tout une identité critique forte, une liberté de ton et d'esprit déjà établies depuis plusieurs années sur Clapmag.com. Car en effet, Clap! s’intéresse à tous les cinémas sans préjugés : du blockbuster aux films d’auteur, des classiques de l'Age d'or hollywoodien aux films pop-corn des années 80, de la Série B au film d'animation.

    A son coeur purement ciné viendra également s'ajouter un large cahier critique dédié aux séries. Vous l’aurez compris, le but est de n’exclure aucun genre, parler de TOUT, avec passion, précision et ouverture d’esprit (cf. les 10 commandements clapiens).

             

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    Chaque numéro sera composé de longues interviews de grands cinéastes, acteurs, techniciens : ceux qui font le cinéma. Mais l'essence même de Clap! sera son dossier d’une vingtaine de pages, dans lequel chacun des rédacteurs exprimera son point de vue sur un thème commun, intemporel ou au contraire en lien avec l’actualité brûlante. Dans les deux cas, le dossier sera écrit avec l’exigence d’une approche inédite, d’un retour aux sources, d’une analyse précise, décalée, sérieuse : ce que le sujet exigera ! Exemples :  Qui est l’héritier légitime d’Hitchcock ?  La guerre du Viêtnam au cinéma. Hollywood n'a-t-il plus rien à dire ? L’animation : de Méliès à Pixar. Ceux qui ont fait l’Age d’Or hollywoodien.

    Et parce qu'il y a mille façons d'en parler, Clap! a décidé de rassembler le meilleur du web au sein de sa revue. Enfin un collectif de passionnés du ciné qui promet de tout dire, tout couvrir, pour le meilleur et pour le pire. Ont déjà rejoint la Clapteam : les excellentes plumes d’EastAsia & In the Mood for Cinéma,  qui auront leur rubrique rien qu’à eux ! 

    Vous voilà maîtres de notre destin, vous, lecteurs, cinéphiles, amateurs, jeunes talents : les artisans du destin de Clap! c'est VOUS !

                                    

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  • Quentin Tarantino, prix Lumière 2013 au Festival de Lyon

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    Le 5ème Prix Lumière du Festival éponyme de Lton sera cette année décerné à Quentin Tarantino,
    La remise du Prix Lumière aura lieu à l’Amphithéâtre du Centre de Congrès de Lyon le vendredi 18 octobre devant 3000 personnes.

    A cette occasion, je vous propose deux critiques de films du grand Tarantino, celle de son dernier film "Django unchained" et celle de "Inglourious basterds" dont la projection fut un de mes souvenirs les plus marquants du Festival de Cannes.

    Je vous propose également de retrouver le récit de mes pérégrinations au Festival Lumière de Lyon en 2011, alors invitée en tant qu'intervenante, en cliquant ici.

     

    CRITIQUE de DJANGO UNCHAINED

     

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    Copyright : © Sony Pictures Releasing France

    Le western, genre sans doute aujourd’hui (et malheureusement) jugé suranné et dont l’âge d’or s’est achevé il y a quatre bonnes décennies, est devenu une rareté dans la production cinématographique contemporaine et est désormais plus souvent synonyme d’échecs que de succès au box office, à l’exception de quelques films qui le réinventèrent comme « Danse avec les loups » de Kevin Costner (1991, il y a donc 22 ans déjà) ou «Le Secret de Brokeback Moutain » d’Ang Lee (2006). Ce genre codifié est pourtant passionnant, justement parce qu’il est codifié même si le spectateur aime être surpris avec ce qu’il attend. Grâce à Tarantino qui, à la fois, réinvente le western, lui rend hommage et se joue de ses codes, il sera servi… C’est en tout cas en visionnant des films de ce genre, celui du western donc, que le cinéma a commencé à être pour moi  « le plus beau des abris » comme un cinéaste définit ainsi si bien le septième art dans cette interview, petite digression pour vous engager vraiment à écouter cette passionnante intervention.

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    Copyright : © Sony PicturesReleasing France

    Mais revenons à notre duo infernal. Il y avait Robert Mitchum et John Wayne dans « El Dorado » de Howard Hawks, Burt Lancaster et Kirk Douglas dans “Règlement de comptes à OK Corral”, de John Sturges, Dean Martin et John Wayne dans « Rio Bravo » de Howard Hawks,  Paul Newman et Robert Redford dans  «Butch Cassidy and the Sundance Kid », de George Roy Hill…, il y aura désormais Jamie Foxx (Django) et Christoph Waltz (le Dr King Schultz) dans « Django unchained » de Tarantino.

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    Copyright : © Sony PicturesReleasing France

    Ce dernier est un chasseur de primes allemand.  Dans le sud des États-Unis, en 1858, un peu plus de deux ans avant la guerre de Sécession, il fait « l’acquisition » de Django (Jamie Foxx), un esclave pour qu’il l’aide à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche et dont Django connait les visages. En échange, Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle, morts ou vifs. Les deux compères vont alors faire équipe pour traquer les criminels mais Django, lui, n’a qu’un seul véritable but : retrouver Broomhilda (Kerry Washington), sa femme, dont il a été séparé à cause du commerce des esclaves. C’est dans l’immense plantation du puissant et terrifiant Calvin Candie (Leonardo DiCaprio) qu’elle se trouve et que le Dr Schultz va l’aider dans sa quête pour la libérer. La quête amoureuse va alors être aussi une quête de vengeance, thème cher à Tarantino… « Ils ont pris sa liberté. Il va tout leur prendre. »

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    Copyright : © Sony PicturesReleasing France

    Un western sur l’esclavagisme, il fallait y penser et s’appeler Tarantino pour avoir le talent pour mettre en scène cette audacieuse idée : "J’aimerais faire un western, mais plutôt que de le situer au Texas, faisons-le à l’époque de l’esclavage. Ce sujet, tout le monde a peur de le traiter. Il faut qu’on l’éclaire nous-mêmes" a ainsi déclaré Tarantino. « Django unchained » est d’abord ainsi un hommage au western comme l’étaient déjà, dans une moindre mesure, « Kill bill » ou  « Inglourious basterds ». Dans ce dernier, l’un des premiers plans nous  montrait une hache dans un univers bucolique que la caméra de Tarantino caressait, effleurait, esquissait et esquivait, un simple plan résumant le ton de ce film, où la menace plane constamment, où le décalage est permanent, où toujours le spectateur est sur le qui-vive, la hache pouvant à chaque instant venir briser la sérénité…un plan qui aurait tout aussi bien pu ouvrir « Django unchained ». Dans «Inglourious basterds » aussi, déjà, il y avait ce plan magnifique qui est un hommage à « La Prisonnière du désert » de John Ford, c’est pourtant plutôt ici du côté du western spaghetti que lorgne Tarantino avec Django.

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    Copyright : © Sony PicturesReleasing France

    Django est ainsi un personnage emblématique des westerns spaghettis et évidemment du film éponyme de Sergio Corbucci  de 1966 (dont l’acteur, Franco Nero, fait d’ailleurs une belle apparition dans le film de Tarantino). C’est aussi évidemment un hommage au cinéma de Sergio Leone, à ce mélange de pesanteur, de mélancolie, d’humour, bref des films qui avaient une « gueule d’atmosphère », sans oublier la musique d’Ennio Morricone également présente dans le film de Tarantino ou encore la musique du compositeur Argentin Luis Enriquez Bacalov qui avait composé la musique du film original de Sergio Corbucci. Inutile de vous préciser que la BO est,  comme toujours chez Tarantino, réjouissante.

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    Copyright : © Sony PicturesReleasing France

    Et puis un western n’en serait pas un sans un inénarrable duo de « poor lonesome cowboys » taciturnes comme ceux précités et au lieu de nous en servir un seul, celui de ses protagonistes, Tarantino en oppose ici deux : Django/Schultz face à Candie/Stephen (impitoyable Samuel L.Jackson), habile manière de  reprendre les codes du manichéisme du western par ce  terrible et judicieux jeu de miroirs et d'ombres qui permet  de symboliser le combat du bien contre le mal symptomatique d'un western digne de ce nom même si le personnage de Stephen nuance ce manichéisme, encore plus impitoyable et haineux envers les esclaves que les esclavagistes blancs.

    Comme tout film de Tarantino qui se respecte, ce « Django unchained » est évidemment aussi un hommage au cinéma. Le Dr Schultz dit d’ailleurs à Django : « Tu vas incarner un personnage », cela dit dans une chaise comme un metteur en scène le ferait avec son acteur avant d’ajouter  « Tu devras rester dans le personnage. Tu peux choisir le costume», comme une mise en abyme, un film dans le film, un jeu dans le jeu, évidemment jouissif pour le spectateur. Plus tard, c’est un célèbre cinéaste qui conduira un convoi comme celui qui conduit « le convoi » de son équipe de tournage.    Si « Inglourious basterds » reste pour moi la plus belle déclaration d’amour passionnée au cinéma de Tarantino, un hymne vibrant à tel point que c’est le cinéma qui y sauve le monde, réécrit la page la plus tragique de l’Histoire, en faisant mourir Hitler avec jubilation, « Django » est sans doute un des plus beaux hommages au western qui soit.

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    Copyright : © Sony PicturesReleasing France

    Si ce « Django unchained » est formellement peut-être moins inventif et scénaristiquement plus linéaire que ses autres films ( le producteur Harvey Weinstein avait suggéré de séparer le film en deux parties, comme pour « Kill Bill » mais Tarantino a refusé expliquant que cela ne « marcherait pas avec ce film. C'était une décision consciente dès le tout début de ne pas utiliser mes astuces narratives habituelles... Ici, vous devez suivre le voyage de Django jusqu'à la fin ») , il n’en comporte pas moins des plans et des séquences d’une précision, d’un lyrisme même parfois ou d’une beauté à couper le souffle avec les plans attendus du western comme ceux de ces chevauchées sur fond de ciel enflammé ou de décors enneigés,  et même dès le début lorsque Django se découvre au milieu de cette file d’hommes enchaînés ou encore cette scène d’effusion de sang finale qui souille les murs de Candyland en un ballet de violence chorégraphiée effroyablement magnifique. Django Unchained marque ainsi la quatrième collaboration (réussie) entre Quentin Tarantino et le directeur de la photographie Robert Richardson.

    Un film de Tarantino n’en serait pas un sans un humour caustique, dans les dialogues évidemment mais aussi dans la mise en scène notamment dans l’irrésistible scène qui ridiculise le Ku Kux Klan (et que je vous laisse découvrir) ou même dans la simple vision du costume de Django sur la charrette tandis que sur le toit une dent se balance ironiquement.

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    Comme toujours, Tarantino éprouve visiblement beaucoup de plaisir à diriger ses acteurs et ceux-ci à jouer pour lui, à commencer par Samuel L. Jackson (après « Pulp Fiction », « Jackie Brown », « Kill Bill : Volume 2 » et « Inglourious Basterds »)  qui, pour la cinquième fois, tourne ici dans un film du cinéaste, plus redoutable que jamais. Leonardo DiCaprio tourne pour la première fois pour Tarantino et incarne ici son premier rôle de méchant irrécupérable, Calvin Candie, le propriétaire de Candyland, la plantation qui porte son nom, constamment entouré de rouge comme le diable qu’il incarne, roi dans le royaume sur lequel il est tout puissant et despotique. Il confirme une nouvelle fois qu’il est le meilleur acteur de sa génération même si son meilleur rôle reste pour moi celui des « Noces rebelles » en attendant de le voir dans celui de « Gatsby le magnifique », peut-être en ouverture du 66ème Festival de Cannes. Quant à Jamie Foxx, il incarne à la perfection ce héros taciturne, amoureux et vengeur devant "jouer" à l'homme impitoyable pour remplir sa mission.

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    Christoph Waltz, prix d'interprétation masculine pour «Inglourious basterds » et ainsi révélation du Festival de Cannes 2009 dans son rôle du colonel nazi Hans Landa a le charisme indéniable pour incarner ici ce dentiste particulier.

    Notons que le film a suscité une polémique dans la presse américaine déclenchant les critiques  notamment de Spike Lee, ce dernier ne souhaitant pas aller voir le film car le jugeant «irrespectueux» envers ses ancêtres. Une polémique qui n’a pas lieu d’être car justement ce film est d’une certaine manière le plus violent de Tarantino mais parce qu’il est le plus politique, le plus réaliste : terrible violence hors-champ de cet esclave déchiqueté par les chiens, de ce combat entre esclaves. Et cette discussion entre Schultz et Candie sur Alexandre Dumas achève de nous convaincre, si nous en doutions encore, que ce film est tout sauf irrespectueux mais particulièrement malin.

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    opyright : © Sony PicturesReleasing France

     

    En huit longs-métrages (seulement), Tarantino a fait de ce néologisme « tarantinesque » la marque d’un univers, celui de films jubilatoires marqués par une violence chorégraphiée comme le seraient des opéras, des films délicieusement bavards d’une violence  effroyablement et brillamment magnifiée, avec des dialogues caustiques, des décalages et des montages agréablement audacieux et absurdes même parfois,  de BO enthousiasmantes,  des hommages vibrants au cinéma avec une explosion (souvent sanguinolente mais récréative) de références cinématographiques, un cinéma de femmes rebelles et courageuses, un hommage à tous les cinémas, de la série B au western : des films débordants d’amour et d’érudition cinématographiques jamais lénifiants ou prétentieux, grâce à un savoureux regard et humour décalés.  Ici il réinvente ainsi le western en utilisant et s’affranchissant de ses règles avec cette  histoire d’amitié et de vengeance romanesque, de duels et de duos, une nouvelle fois jubilatoire. Tarantinesque évidemment. Il y avait Bond, James Bond, il y aura désormais « « Django. The D is silent », l’esclave héros de western. Le film sort en salles le 16 janvier 2013. Ne manquez pas cette « chevauchée fantastique », ce sublime et original hommage au western et au cinéma. Aussi indispensable et novateur que  le remarquable « Johnny Guitar » de Nicholas Ray en son temps. 2H44 que vous ne verrez pas passer.

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    Retrouvez également cette critique sur mon site "In the mood - Le Magazine" :

    http://inthemoodlemag.com/?p=1316

     

    CRITIQUE de INGLOURIOUS BASTERDS

     

    Je vous ai déjà maintes fois parlé d' "Inglourious Basterds" de Quentin Tarantino depuis sa projection cannoise de 2009 qui m'a permis de le découvrir. C'est un euphémisme de dire que ce film m'a enthousiasmée. Si son acteur principal, Christoph Waltz, s'est vu (à juste titre) remettre le prix d'interprétation masculine, une palme d'or aurait également été amplement méritée même si le jury a préfèré à la flamboyance tanrantinesque l'austérité du "Ruban blanc" de Michael Haneke qui, malgré ses nombreuses qualités, aurait peut-être davantage mérité un grand prix ou un prix du jury. En bas de cet article, retrouvez mes photos exclusives de l'équipe du film prises au Festival de Cannes, en 2009, notamment dans les coulisses de l'émission du Grand Journal de Canal plus.

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    Bien sûr, j’ai été envoûtée par la poésie et la mélancolie sensuelles des « Etreintes brisées » de Pedro Almodovar, bien sûr j’ai été enthousiasmée par la précision remarquable de la réalisation de Jacques Audiard avec "Un Prophète" mais le film de Quentin Tarantino est le premier de ce Festival de Cannes 2009 et peut-être même le premier film depuis un moment à m’avoir ainsi hypnotisée, captivée, étonnée de la première à la dernière seconde. Le premier film depuis longtemps que j’avais envie de revoir à peine le générique achevé.

    Pitch : Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l’exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa ( Christoph Waltz). Shosanna (Mélanie Laurent) s’échappe de justesse et s’enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d’une salle de cinéma. Quelque part, ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt) forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement sanglantes contre les nazis. « Les bâtards », nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l’actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark (Diane Krüger) pour tenter d’éliminer les dignitaires du troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l’entrer du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle.

    De ce film, très attendu et seul film américain de cette compétition officielle 2009 du Festival de Cannes, je n’avais pas lu le pitch, tout juste avais-je vu la bande-annonce qui me faisait craindre une grandiloquence maladroite, un humour douteux, voire indécent sur un sujet délicat. Je redoutais, je pensais même détester ce film et ne m’attendais donc pas à ce que la première séquence (le film est divisé en 5 chapitres qui correspondent aux parcours de 5 personnages) me scotche littéralement à l’écran dès la première seconde, à ne plus pouvoir m’en détacher jusqu’à la dernière ligne du générique.

    L’un des premiers plans nous montre une hache dans un univers bucolique que la caméra de Tarantino caresse, effleure, esquisse et esquive : finalement ce simple plan pourrait résumer le ton de ce film, où la menace plane constamment, où le décalage est permanent, où toujours le spectateur est sur le qui-vive, la hache pouvant à chaque instant venir briser la sérénité. Cette première séquence dont nous ne savons jamais si nous devons en rire, ou en frissonner de plaisir (parce qu’elle est jubilatoire à l’image de tout ce film, une première séquence au sujet de laquelle je ne vous en dirai pas plus pour maintenir le suspense et la tension incroyables qui y règnent) ou de peur, est sans nul doute une des plus réussies qu’il m’ait été donné de voir au cinéma.

    Chaque séquence, au premier rang desquelles la première donc, recèle d’ailleurs cette même ironie tragique et ce suspense hitchcockien, le tout avec des plans d’une beauté, d’une inventivité sidérantes, des plans qui sont ceux d’un grand cinéaste mais aussi d’un vrai cinéphile (je vous laisse notamment découvrir ce plan magnifique qui est un hommage à « La Prisonnière du désert » de John Ford ) et d’un amoureux transi du cinéma. Rien que la multitude de références cinématographiques mériterait une deuxième vision tant l’admiration et la surprise lors de la première empêchent de toutes les distinguer.

    Oui, parce que « Inglourious Basterds » est aussi un western. « Inglourious Basterds » appartient en réalité à plusieurs genres… et à aucun : western, film de guerre, tragédie antique, fable, farce, comédie, film spaghetti aussi. En fait un film de Quentin Tarantino . (« Inglourious Basterds » est inspiré d’un film italien réalisé par Enzo G.Castellari). Un genre, un univers qui n’appartiennent qu’à lui seul et auxquels il parvient à nous faire adhérer, quels qu’en soient les excès, même celui de réécrire l’Histoire, même celui de se proclamer chef d’œuvre avec une audace et une effronterie incroyables. Cela commence ainsi comme un conte (« il était une fois »), se termine comme une farce.

    Avec quelle facilité il semble passer d’un ton à l’autre, nous faire passer d’une émotion à une autre, comme dans cette scène entre Mélanie Laurent et Daniel Brühl, dans la cabine de projection, une scène qui, en quelques secondes, impose un souffle tragique poignant, époustouflant, d’un rouge éblouissant. Une scène digne d’une tragédie antique.

    Il y a du Hitchcock dans ce film mais aussi du Chaplin pour le côté burlesque et poétique et du Sergio Leone pour la magnificence des plans, et pour cet humour ravageur, voire du Melville aussi pour la réalisation, Melville à qui un autre cinéaste (Johnnie To) de cette compétition du Festival de Cannes 2009 se référait d’ailleurs. Voilà, en un endroit tenu secret, Tarantino, après les avoir fait kidnapper et fait croire à leurs disparitions au monde entier, a réuni Chaplin, Leone, et Hitchcock et même Melville et Ford, que l’on croyait morts depuis si longtemps et leur a fait réaliser ce film qui mêle avec brio poésie et sauvagerie, humour et tragédie.

    Et puis, il y a en effet le cinéma. Le cinéma auquel ce film est un hommage permanent, une déclaration d’amour passionnée, un hymne vibrant à tel point que c’est le cinéma qui, ici, va sauver le monde, réécrire la page la plus tragique de l’Histoire, mais Tarantino peut bien se permettre : on pardonne tout au talent lorsqu’il est aussi flagrant. Plus qu’un hommage au cinéma c’est même une leçon de cinéma, même dans les dialogues : « J’ai toujours préféré Linder à Chaplin. Si ce n’est que Linder n’a jamais fait un film aussi bon que « Le Kid ». Le grand moment de la poursuite du « Kid ». Superbe . » Le cinéma qui ravage, qui submerge, qui éblouit, qui enflamme (au propre comme au figuré, ici). Comment ne pas aimer un film dont l’art sort vainqueur, dans lequel l’art vainc la guerre, dans lequel le cinéma sauve le monde ?

    Comment ne pas non plus évoquer les acteurs : Mélanie Laurent, Brad Pitt, Diane Krüger, Christoph Waltz, Daniel Brühl y sont magistraux, leur jeu trouble et troublant procure à toutes les scènes et à tous les dialogues (particulièrement réussis) un double sens, jouant en permanence avec le spectateur et son attente. Mélanie Laurent qui a ici le rôle principal excelle dans ce genre, de même que Daniel Brühl et Brad Pitt qui, depuis « L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford », le chef d’œuvre d’Andrew Dominik ne cesse de prendre de l’épaisseur et nous surprendre.

    Que dire de la BO incroyable qui, comme toujours chez Tarantino, apporte un supplément de folie, d’âme, de poésie, de lyrisme et nous achève…

    Si Quentin Tarantino a déjà remporté la palme d’or en 1994 (et a notamment présidé le jury en 2004, remettant la palme d’or à Michael Moore pour « Fahrenheit 9/11 », il a également donné une leçon de cinéma en 2008), il aurait bien pu renouveler l’exploit. A défaut, il aurait mérité le prix de la mise en scène.

    Quentin Tarantino avec ce septième long-métrage a signé un film audacieux, brillant, insolent, tragique, comique, lyrique, exaltant, décalé, fascinant, irrésistible, cynique, ludique, jubilatoire, dantesque, magistral. Une leçon et une déclaration d’amour fou et d’un fou magnifique, au cinéma. Ce n’est pas que du cinéma d’ailleurs : c’est un opéra baroque et rock. C’est une chevauchée fantastique. C’est un ouragan d’émotions. C’est une explosion visuelle et un ravissement permanent et qui font passer ces 2H40 pour une seconde !

    Bref, il se pourrait bien qu’il s’agisse d’un chef d’œuvre… Je vous laisse en juger par vous-mêmes si vous ne l'avez pas encore vu. A contrario de ses « bâtards sans gloire », Tarantino mérite indéniablement d’en être auréolé !

    Qu’a pensé Pedro Almodovar, également présent à la séance à laquelle j’ai vu ce film ? Sans doute que tous deux aiment passionnément le cinéma, et lui rendent un vibrant hommage (la dernière réplique du film de Tarantino fait ainsi écho à celle de celui d’Almodovar).

     

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    Brad Pitt, Quentin Tarantino, Mélanie Laurent à la sortie de la conférence de presse cannoise

     

    (©Inthemoodforcinema.com)

     

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    Dans les coulisses du Grand Journal- Festival de Cannes 2009 - Diane Krüger et Quentin Tarantino

    (©Inthemoodforcinema.com)

     

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    Dans les coulisses du Grand Journal de Canal Plus, plage du Martinez- Festival de Cannes 2009- Christoph Waltz et Diane Krüger

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  • Conférence de presse de rentrée 2013 de Paris Première

     

    C'est au Théâtre Daunou qu'a eu lieu lundi dernier la conférence de presse de rentrée de la chaîne Paris Première dans le décor de l'émission "la revue de presse". La chaîne de 27 ans qui se revendique comme celle "des esprits libres" a choisi ce mode original que de donner la parole à ses humoristes pour présenter la programmation.

     Au programme: 8 magazines hebdomadaires, 30 directs par an. Paris Première s'enorgueillit aussi  de proposer  la plus grosse offre de spectacles.

     Parmi les programmes: "la grande expo"(collection de dix documentaires sur l'art), "Très très bon" pour les gastronomes, "Hôtels du monde"...

    François Simon (le célèbre critique gastronomique)  reprendra Paris dernière.

     L'émission "ça balance à Paris" continuera avec toujours Eric Naulleau pour chef d'orchestre (le samedi à 17H30).  Zemmour/Naulleau, "La mode la mode la mode" continueront également.

    Une nouvelle émission nommée "2" verra également le jour: la rencontre de deux personnalités qui a priori n'auraient rien à se dire.

    Pour les amoureux du spectacle,  "la troupe à Palmade" proposera 3 spectacles écrits et joués par la troupe éponyme. Il y aura également "Au théâtre ce soir...avec Dominique Besnehard" qui présente les pièces de théâtre retransmises en direct.

     

    Pour les amateurs de séries: "Californication", "The Killing", "Vegas, la classe", et "La Bible", phénomène télévisuel mondial qui réunit 11 millions de téléspectateurs en moyenne sur History Channel .

    Le cinéma sera également au rendez-vous avec les films français le mardi, un blockbuster le jeudi et les grands classiques le dimanche. Chaque mois, la chaîne rendra hommage à une icône du cinéma en lui consacrant une soirée entière: Romy Schneider, Jean-Paul Belmondo,  Brad Pitt, Jack Nicholson, Marlon Brando.

    Enfin, André cette année encore présentera "Cannes la nuit" quotidiennement le soir pendant le Festival de Cannes mais il pourrait aussi partir pour d'autres cités cosmopolites.

     

    Je vous laisse découvrir la vidéo... Vous saurez ainsi quelle fut la découverte la plus désastreuse de Dominique Besnehard selon ce dernier qui ne mâche pas ses mots sur l'intéressée.

     

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  • RENOIR de Gilles Bourdos en route pour représenter la France aux Oscars: critique

    Renoir de Gilles Bourdos a été choisi par la commission de sélection pour représenter la France aux prochains Oscars.

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    Conférence de presse avec Michel Bouquet, Gilles Bourdos, Vincent Rottiers, Christa Théret

    Après avoir découvert le film au dernier festival Paris Cinéma en juillet dernier, la semaine dernière, j'ai eu le plaisir d'assister à une conférence de presse du film à laquelle étaient présents le réalisateur du film Gilles Bourdos ainsi que les comédiens Michel Bouquet, Christa Théret, Vincent Rottiers. Un très beau moment illuminé par la présence de Michel Bouquet, comédien exceptionnel, passionné, passionnant, érudit, à l'oeil d'éternel enfant malicieux, curieux grâce à la passion vivace du théâtre et du cinéma.  La conférence s'est rapidement transformée en leçon de théâtre...

    Actuellement au théâtre dans "Le roi se meurt" de Ionesco, il dit continuer par "attachement au public, aux autres", qu'il continue à apprendre, visiblement toujours fasciné par les chefs d'oeuvre qu'il joue au théâtre et par la magie du cinéma: "Au théâtre, on se remet en cause tous les jours. On essaie de trouver des accords ou des désaccords avec ses partenaires. C'est complètement réel alors que le cinéma est magique". Il a aussi évoqué son amour de la peinture: "Je vis avec la peinture depuis l'âge de 17 ans. J'employais  tout l'argent que j'avais gagné, à aller voir  la peinture". Il nous a ainsi parlé de son émotion devant les fresques de Fra Angelico à Florence et devant les portraits de Renoir "peintre de portraits extraordinaire."  Il dit aussi être parfois "obligé de réapprendre une réplique toute une journée parfois pour être sûr qu'elle vient."

    Pour Gilles Bourdos "il ne s'agissait pas de faire des citations de Renoir. C'est un film que je voulais du côté de la volupté, du sensoriel", "le film qui m'a le plus influencé, c'est le fleuve.", "Tout a fonctionné par imprégnations successives.", "S'il y a une école de cinéma au monde pour les acteurs, c'est les Dardenne". A propos d'Auguste Renoir: "Je pense que sa peinture était une réponse absolue à la douleur."

     La suite dans l'enregistrement sonore de la conférence de presse à retrouver ici prochainement. 

     

    Critique de "Renoir" de Gilles Bourdos

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    Renoir. Un nom illustre, mondialement célèbre grâce à deux immenses artistes, le père et le fils, un peintre et un cinéaste, Auguste et Jean. En 1915, sur la Côte d’Azur, au crépuscule de sa vie, Auguste Renoir (Michel Bouquet) continue à se consacrer à son art malgré de vives douleurs dues à son grand âge, malgré la perte récente de son épouse et le chagrin causé par l’absence de ses fils Pierre et Jean, engagés et blessés à la guerre. C’est dans ce contexte qu’arrive Andrée (Christa Théret), éclatante de vie et de beauté, qui sera le dernier modèle du peintre, « le Patron ». C’est alors que Jean (Vincent Rottiers) revient, blessé à la guerre, passer sa convalescence dans la maison familiale. Andrée changera à jamais son existence…

    Les premiers plans nous plongent dans cette nature saisissante d’authenticité et de beauté à l’image de celle que nous suivrons quelques minutes plus tard : Andrée, pétillante, flamboyante, naturelle, libérée. La mise en scène de Gilles Bourdos (dont c’est ici le 4ème long-métrage) ne cherche à rivaliser ni avec la beauté impressionniste des peintures du père ni avec la virtuosité des films du fils, et cet académisme sied finalement au film, synonyme ici d’humilité devant ces deux grands maîtres dans leurs arts respectifs malgré quelques tentatives de capter dans l’œil de la caméra la beauté impressionniste des toiles de Renoir (un bonheur, d'ailleurs, d'en voir défiler quelques unes) comme lorsque ce dernier somnole et qu’une vision évanescente de la nature lui apparait. Bourdos avec son (ou plutôt ses) Renoir ne peut de toutes façons en aucun cas rivaliser avec le « Van Gogh » de Pialat.

    Le scénario est certes parfois un peu trop elliptique et inégal, avec quelques lenteurs et longueurs, mais le récit n’en demeure pas moins passionnant, en grande partie grâce à l’interprétation époustouflante de Michel Bouquet (mais qui en aurait douté ?) et face à lui celle de Vincent Rottiers qui crève littéralement l’écran, interprétant avec une justesse étonnante le mélange de velléité, de courage, de maturité et d’innocence de Jean. Nous découvrons comment ce jeune homme velléitaire et courageux deviendra un jeune cinéaste grâce à celle qui deviendra sa femme et notamment l’interprète de « La Chienne », Andrée, future Catherine Hessling. Dernière muse d’Auguste Renoir, la vitalité, le naturel et la flamboyance d’Andrée prennent ici les traits de la pétillante Christa Théret (aussi remarquable dans "L'Homme qui rit" de Jean-Pierre Améris que je vous recommande vivement).

    Plane aussi l’ombre de « La Grande illusion » avec la guerre à la fois si lointaine du jardin d’Eden du cinéaste et si proche, avec ces gueules cassées qui contrastent avec cette nature éblouissante. Une silhouette, l’espace d’un instant, rappelle celle d’Erich von Stroheim dans « La grande illusion » et nous laisse entendre où Renoir fils a puisé son inspiration.

    Le film devrait ainsi intéresser les inconditionnels du père et du fils, le peintre aux 6000 tableaux et le cinéaste de chefs d’œuvre inoubliables comme « La Règle du jeu » et donner aux autres envie d’en savoir davantage sur ces deux immenses artistes. « La chair, c’est l’essentiel », « La couleur fait tout dans une toile », « Je suis comme le bouchon qui se laisse porter par le courant»: en quelques citations s’esquisse aussi le portrait de ce maître des couleurs, cet amoureux des femmes, de l’art et de la nature qui se refusait à « broyer du noir ».

    Un hymne à la nature, à la beauté et la force de l’art qui manque certes parfois de la vitalité et de la flamboyance d’Andrée (en particulier dans le traitement de son histoire d’amour avec Jean) et de celles des peintures du maître, mais la musique du prolifique Alexandre Desplat et surtout les interprétations de Michel Bouquet et Vincent Rottiers en font un film agréable et instructif, même émouvant dans une très belle scène d’adieux qui les réunit, les enlace même.

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  • Découvrez le téléviseur qui vous plongera « in the mood for cinema » !

    Pour moi, le cinéma, c’est avant tout le plaisir de vivre une séance dans une salle, de vivre ces instants d’attente, ces bruissements d’impatience qui cessent progressivement quand le film commence puis captive, et ensuite d’entendre les réactions de la salle et surtout de me sentir immergée dans l’action, d’oublier qu’un écran me sépare de ce qu’il me donne à voir jusqu’à parfois ressentir les émotions des personnages. Jusqu’à présent seule une salle de cinéma parvenait à m’offrir ces émotions cinématographiques incomparables. Oui, jusqu’à présent.

    Ainsi, je viens de découvrir un téléviseur qui semblerait abolir la frontière entre réalité de la salle et fiction  mais tout en restant chez soi ou plutôt des téléviseurs dont la singulière et remarquable qualité de l’image (peut-on encore dire « image » d’ailleurs quand celle-ci nous donne ainsi l’impression qu’elle devient réalité, quand la richesse et la clarté des couleurs et des détails sont retranscrites comme si elles émanaient de la réalité, rien d’étonnant d’ailleurs avec une image de plus de 8 millions de pixels !) pourrait bien me convaincre que le plaisir de regarder un film ou un documentaire chez soi pourrait égaler voire dépasser celui de les découvrir en salle.

     J’attends même maintenant avec impatience de découvrir sur le téléviseur 4K ultra-HD X9 de Sony ( puisque c’est celui dont il s’agit)  les films qui m’ont tant enthousiasmée et embarquée cette année : de voir « All is lost » de J.C Chandor, ces images d’une tristesse et d’une beauté mêlées d’une puissance dévastatrice sur cet écran, avec ces plans d’une beauté à couper le souffle, comme ces requins en contre-plongée qui semblent danser,  défier et accompagner Robert Redford ou comme cette fin qui mélange les éléments, l’eau et le feu, le rêve et la réalité ou encore cette lune braquée sur lui comme un projecteur. J’attends d’être emportée dans le tourbillon mélancolique et festif de « Gastby » de Baz Luhrmann. J’attends de (re)découvrir « Django unchained » dans lequel Tarantino réinvente ainsi le western en utilisant et s’affranchissant de ses règles avec cette  histoire d’amitié et de vengeance romanesque, de duels et de duos, une nouvelle fois jubilatoire.

    La nostalgie de ne plus pouvoir voir un de ces films réjouissants dans une salle de cinéma va maintenant céder la place à l’impatience de les découvrir sur un téléviseur 4K de l’exceptionnelle gamme de Sony avec son réalisme époustouflant dont le niveau de détail est quatre fois supérieur à celui de la Full HD, un téléviseur grâce auquel je vais pouvoir plonger « in the mood for cinema », plus que jamais.

    Article sponsorisé

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  • Programme du 6ème Festival du Film Francophone d'Angoulême

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    C’est demain que s’ouvrira la sixième édition du Festival du Film Francophone d’Angoulême qui se terminera le 27 août. Ce festival a ainsi été créé sous l’influence de Marie-France Brière, Dominique Besnehard et Patrick Mardikian en août 2008 et, en quelques années, a réussi à s’imposer comme un rendez-vous cinématographique incontournable.

     Avant le Festival du Cinéma Américain de Deauville en  direct duquel je serai dès l’ouverture la semaine prochaine et avant le Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz, je tenais à vous présenter ce festival, premier festival du film francophone en France qui est avant tout un festival avec une programmation particulièrement attractive, a fortiori cette année avec les films français les plus attendus de la rentrée au programme.

    S’il vous reste encore quelques jours de vacances et que vous aimez le cinéma francophone, le petit résumé du programme ci-dessous devrait vous convaincre de les passer en Charente. L’objectif du festival est en effet de promouvoir le cinéma francophone, les jeunes talents mais aussi de privilégier les rencontres entre professionnels même si ce festival reste avant tout un festival grand public puisque les projections sont ouvertes à tous, le tout dans la très belle ville d’Angoulême qui devient le théâtre des projections avec, notamment, des projections en plein air.

     Qui dit festival dit le plus souvent compétition, ce sera à nouveau le cas ici, avec deux jurys, un jury étudiants présidé par Clémentine Célarié et un jury de professionnels  présidé par Catherine Frot et composé de : Khaled Benaïssa, Benjamin Biolay , Éric Bruneau, Joachim Lafosse,  Pierre Murat , Pierre Schoeller, Jani Thiltges, Franck Weber

    Cette compétition comprend dix films dont "Suzanne" de Katell Quillévéré et l’irrésistible "Les garçons et Guillaume, à table !" de Guillaume Galienne (vainqueur de « La Quinzaine des Réalisateurs 2013 », et prix Michel d’Ornano du Festival du Cinéma Américain de Deauville dans le cadre duquel il sera également projeté).

    Au programme également, des avant-premières…et non des moindres parmi lesquelles le très attendu « Casse-tête chinois » de Cédric Klapisch (en ouverture), « Belle et Sébastien » de Nicolas Vanier, « Gibraltar » de Julien Leclercq, « Eyjafjallajökull » de Alexandre Coffre, « En solitaire » de Christophe Offenstein, « Quai d’ Orsay » de Bertrand Tavernier, « Je fais le mort » de Jean-Paul Salomé...

    A ne pas manquer non plus, une section « Bijoux de famille  Diaphana » avec  notamment, parmi les bijoux du 7ème art sélectionnés,  « La Tourneuse de pages » de Denis Dercourt ou encore « L’Enfant » des Dardenne mais aussi un focus sur un cinéaste désormais trop rare derrière la caméra, Régis Wargnier, avec une rétrospective de quelques-unes de ses magnifiques fresques romanesques comme « Indochine » (en plein air).

     Un hommage sera également rendu au cinéma québecois avec la projection d’une dizaine de classiques, notamment « Les Amours imaginaires", la grisante fantasmagorie  de Xavier Dolan, véritable chef d’œuvre dont je vous livre la critique ci-dessous afin de convaincre ceux qui ne l’auraient pas vu de le découvrir.

    Des séances spéciales sont également organisées avec notamment la projection la palme d’or du Festival de Cannes 2013 « La vie d’Adèle » mais aussi des séances en plein air qui permettront de « Les Invasions barbares » et « Le déclin de l’empire américain », des master classes sans oublier des courts-métrages d’animation.

    Enfin, un générique de rêve se donne rendez-vous à Angoulême avec les présences annoncées de : Cédric Klapisch, Audrey Tautou, Cécile de France , Romain Duris, Dany Boon, François Cluzet, Valérier Lemercier, Gilles Lellouche, Tahar Rahim, Raphaël Personnaz etc. sans oublier les nombreux politiques attendus et notamment la Ministre de la Culture.

    Si je vous dis enfin que les séances sont très abordables, vous n’aurez plus aucune raison de ne pas y aller.

    Tarifs et informations pratiques :

    - Les Pass Cité valables pour les films en Compétition officielle, les films de l’hommage au cinéma Québécois et les séances spéciales à la Cité et à l’Espace Franquin (15€ pour 5 entrées et 25€ pour 10 entrées) - Les Pass Horizon valables pour les avant-premières du FFA, les Bijoux de famille Diaphana distribution, les films du Focus Régis Wargnier au CGR (15€ pour 5 entrées et 25€ pour 10 entrées)

     Les points de vente pour les pass et le programme : les lieux de diffusion (cinéma de la Cité, CGR, espace Franquin), la librairie Chapitre, l’office de tourisme d’Angoulême

    Venir au festival :

    Par avion :

    Champniers – Angoulême Aéroport-Héliport +33 (0)5 45 69 88 09 www.aeroport-angouleme-cognac.com Bordeaux – Merignac – Aéroport international +33 (0)5 56 34 50 50 www.bordeaux.aeroport.fr

    Par TGV Atlantique :

    Paris-Gare Montparnasse – 2H20 Bordeaux-St Jean – 0h50 www.voyages-sncf.com

    Par la route :

    Paris 445 km – A10 sortie Poitiers-sud Bordeaux 120 km – RN 10 direction Paris La Rochelle 140 km – RN 141 Cognac 40 km – RN 141

     Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page Facebook du festival ( https://www.facebook.com/filmfrancophone ) et sur son site officiel (http://www.filmfrancophone.fr/ ).

    CRITIQUE - "Les Amours imaginaires" de Xavier Dolan

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     « Les Amours imaginaires » est le deuxième film de de Xavier Dolan après son arrivée explosive dans le monde du 7ème art avec «  J’ai tué ma mère », film qu’il avait réalisé à 17 ans, présenté à Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs où il avait obtenu trois prix, film que j’avais ignominieusement manqué. La rencontre de ces amours imaginaires (présenté à Cannes dans la section « Un Certain Regard ») était donc aussi pour moi celle avec l’univers de Xavier Dolan.

    Francis (Xavier Dolan) et Marie (Monia Chokri) sont tous deux amis et épris du même jeune homme rencontré lors d’une soirée, Nicolas (Niels Schneider), et tous les deux bien déterminés à le conquérir, analysant, interprétant, scrutant obsessionnellement le moindre geste ou comportement de leur (obscur) objet du désir.

    Dès les premiers plans se dégage de ce film un charme irrésistible et surtout un ton, un style qui font souffler un vent d’air frais et revigorant sur le cinéma actuel.  Xavier Dolan est un vrai cinéphile et son film regorge de références cinématographiques   (entre les ralentis langoureux et poétiques à la Wong Kar Waï, les couleurs chatoyantes et la fantaisie jubilatoire à la Almodovar,  les plans de dos à la Gus Van Sant, les références à la Nouvelle Vague, au « Mépris » de Godard, un trio à la « Jules et Jim » de Truffaut ou encore des confessions face caméra qui rappellent Woody Allen) mais aussi picturales (Boticelli, Michel Ange) ou littéraire (Musset…).

    Que de brillantes références me direz-vous.  Tout cela aurait pu donner un film présomptueux mais Xavier Dolan, d’une part, a su assimiler toutes ces références pour créer son propre univers et d’autre part, y apporter une légèreté masquant savamment la mélancolie sous-jacente (que ne faut-il pas avoir souffert en amour pour faire preuve d’une telle maturité et clairvoyance  à seulement 21 ans!), que ce soit par les dialogues, légèrement précieux, souvent hilarants, toujours caustiques ou le jeu des comédiens (à commencer par lui-même mais surtout celui de Monia Chokri absolument irrésistible).

    La caméra de Xavier Dolan est au plus près des visages, ignorant le plus souvent le cadre spatial à l’image de cet amour obsédant qui rend Marie et Francis aveugles au monde qui les entoure. La mise en scène non seulement épouse le propos du film mais devient un élément scénaristique : puisque Marie et Francis se « font des films » (l’un se prenant pour James Dean, l’autre pour Audrey Hepburn), et sont enivrés par leur fantasmagorie amoureuse, par ce destructeur et grisant vertige de l’idéalisation amoureuse, le film en devient lui-même un  vertige fantasmatique. Cette soirée aux images syncopées rappelle ce vertige à la fois grisant et déstabilisant, ce manège qui rend si floue la frontière entre enchantement et désenchantement, rêve et illusion. Marie et Francis sont amoureux d’une chimère, d’une image,  d’un idéal, d’une illusion, de l’amour même qui prend ici les traits d’un bellâtre ambigu aux allures de Dieu Grec. L’histoire de notre trio est entrecoupée de « témoignages » face caméra de style documentaire de victimes d’illusions amoureuses, là aussi irrésistibles.

    Xavier Dolan a aussi en commun avec quelques uns des plus brillants réalisateurs auxquels il se réfère une bande originale particulièrement soignée, à l’image du film, mêlant modernité, et titres plus anciens, et musique classique : de Dalida qui reprend « Bang Bang » à Indochine jusqu’à « The Knife », « Fever Ray », « Vive la fête » en passant par Bach qui rappelle mélodieusement la douleur de ces irrépressibles et irrationnels élans amoureux, de ces amours qui rongent et enragent.

    Xavier Dolan est un véritable chef d’orchestre qui mêle les couleurs, les références les arts, un prodige du cinéma (à la fois monteur, scénariste, producteur, acteur, s’occupant aussi des costumes) faisant à la fois preuve de l’inventivité et de l’audace de sa jeunesse mais aussi d’une étonnante maturité. Déclaration d’amour au cinéma, déclaration de désespoir d’un amoureux désillusionné sous des allures de fable burlesque et hilarante, « Les amours imaginaires » est un film mélancoliquement caustique.

    Xavier Dolan signe là une fantasmagorie pop, poétique sur la cristallisation amoureuse, sur ces illusions exaltantes et destructrices, sublimes et pathétiques un film enivrant et entêtant comme un amour imaginaire… sans les effets secondaires. A prescrire donc et à très haute dose !

     

     

     

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