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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 34

  • Festival du Film Merveilleux 2013: un nouveau jury...

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    C’est avec joie que je viens de répondre positivement à la proposition de faire partie du jury du Festival du Fim Merveilleux qui aura lieu du 27 au 29 juin 2013, à Paris. Si c’est grâce -ou à cause!- de participations à des jurys de festivals de cinéma (sur concours d’écriture) que ma passion pour le cinéma a été exacerbée et qu’a été modifié le cours de mon existence, je suis ravie que l’on fasse aujourd’hui directement appel à moi comme ce fut le cas en mars pour intégrer le jury de la critique internationale du Festival du Film Asiatique de Deauville ou en Avril pour le jury du Festival International du Film de Boulogne Billancourt.

    Ce sera donc ma 15ème participation à un jury de festival de cinéma et j’en suis aussi heureuse que la première fois, en 1998, au Festival du Film de Paris dont je fis alors partie du jury jeunes et qui avait alors pour prestigieux président un certain Sean Penn. Et si je suis aussi ravie c’est parce que ce festival a une programmation et une thématique qui m’intéressent tout particulièrement, moi, l’incurable rêveuse dont une des devises est cette citation de Saint-Exupéry « Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve ». Ces thématiques sont ainsi: la magie, l’imaginaire, la poésie et le rêve… Ce festival est donc fait pour moi et ce sera un grand plaisir que de faire partie de ce jury. Ce n’est pas que j’aime particulièrement juger (au contraire même), mais je ne vois pas la participation à un jury comme un jugement mais comme la formidable opportunité de faire découvrir des films et des cinéastes et de partager ma passion avec d’autres (jurés et festivaliers).

    J’en profite pour vous rappeler que vous pouvez soutenir mon recueil de nouvelles romantiques et cruelles sur les festivals de cinéma justement inspiré de ces pérégrinations festivalières, sur My Major Company: http://www.mymajorcompany.com/projects/meziere-ombres-paralleles .

    PRESENTATION DU FESTIVAL

    Le Festival, organisé par l’association Talulah, met ainsi en compétition des films Français et étrangers pendant 3 jours. Les projections des films en compétition ont lieu en soirée à 20H00.

    L’équipe du festival accueille les festivaliers dès 19H00 dans un espace convivial, l’occassion de rencontrer les producteurs et réalisateurs en compétition, l’ensemble des acteurs de la communauté cinéma de Paris et les passionnés du cinéma fantastique et merveilleux.

    Le Festival propose, un programme de films américains ( le quart d’heure américain) , des projections et ateliers sensibilisation à l’environnement via le merveilleux sont organisés pour les enfants ( le Kaléidoscope ).

    Le kaléidocope est mis en place afin d’exposer et de partager avec le public l’importance des richesses et diversités de notre monde et de son environnement. Les films du programme invitent les jeunes spectateurs à découvrir les beautés de notre planète et à développer leur imaginaire autour des thèmes du festival. Le thème 2013 sera : Les Océans.

    Le Quart d’heure américain », est un programme de films indépendants américains. L’association propose une projection de plusieurs films réalisés et produits par de jeunes auteurs et artistes américains.

    Le prochain festival se déroule du 27 au 29 Juin 2013 au théâtre Douze, 6 avenue Maurice Ravel 75012 PARIS.

    Les thèmes du festival sont : le merveilleux, le rêve, l’imaginaire, la magie, les mythes, les légendes, les fables, les contes, la poésie, le surnaturel, l’ésotérisme, et aussi les comics, les jeux de rôles, le fantastique, la science fiction, les jeux vidéo.

    Un Festival sur les thèmes de l’imaginaire, la magie et le rêve car ce sont des thèmes présents dans toutes les cultures, civilisations et époques, qui occupent une place importante dans le cinéma.

    Vous pourrez aussi suivre le festivals sur twitter (@filmmerveilleux), sur son site officiel (http://festival-film-merveilleux.com/fr ) et sur Facebook ( https://www.facebook.com/groups/39506364290/ ) et ici bien entendu puisque je vous le ferai vivre en direct et vous tiendrai régulièrement informés de son actualité.

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  • Palmarès des European Film Awards 2012

     

    Michael Haneke et son "Amour" qui a reçu la palme d'or au dernier Festival de Cannes est le grand vainqueur des European Film Awards décernés hier soir à Malte. Il  a ainsi  remporté les prix suivants: meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure actrice. C'est Hasta la vista de Geoffrey Enthoven qui a battu le film français Intouchables. Egalement au palmarès, un prix mérité pour le scénario de "La Chasse". Retrouvez ma critique de "Amour" de Haneke en bas de cet article.

    Palmarès:

    Meilleur film
    Amour de Michael Haneke

    Meilleur réalisateur
    Michael Haneke pour Amour

    Meilleure actrice
    Emmanuelle Riva dans Amour

    Meilleur acteur
    Jean-Louis Trintignant dans Amour

    Meilleur scénario
    Tobias Lindholm & Thomas Vinterberg pour La Chasse

    Meilleure photographie
    Sean Bobbitt pour Shame

    Meilleur montage
    Joe Walker pour Shame

    Meilleurs décors
    Maria Djurkovic pour La Taupe

    Meilleure musique originale
    Alberto Iglesias pour La Taupe

    Meilleur premier film
    Little Bird de Boudewijn Koole

    Meilleur documentaire
    Hiver nomade de Manuel von Stürler

    Meilleur film d'animation
    Alois Nebel de Tomáš Luňák

    Prix du public
    Hasta la vista de Geoffrey Enthoven

     

     

    Photos ci-dessus, copyright Inthemoodlemag.com, prises lors de la conférence de presse du palmarès du Festival de Cannes 2012.

     

     

     

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    « Amour » de Michael Haneke présente plusieurs points communs avec mon autre coup de coeur du Festival de Cannes 2012 ( « J’enrage de son absence » de Sandrine Bonnaire, présenté à la Semaine de la Critique) malgré des différences formelles évidentes: d’abord leurs titres pourraient être interchangeables et ensuite parce que j’ai été submergée par l’émotion par ces deux films. Enfin, l’un et l’autre parlent d’amour inconditionnel et de la violence de l’absence, du départ, du silence. En bonus, retrouvez également, en bas de cet article, ma critique de l’autre palme d’or de Michael Haneke « Le ruban blanc ».

     

    Mais revenons à « Amour », film au titre à la fois sobre, sibyllin et prometteur dans lequel Isabelle Huppert interprète la fille de Georges (Jean-Louis Trintignant) et d’Anne (Emmanuelle Riva), deux octogénaires, des gens cultivés, professeurs de musique à la retraite. Egalement musicienne, elle vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne est victime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu’elle sort de l’hôpital et revient chez elle, elle est paralysée d’un côté. L’amour qui unit ce vieux couple va être mis à rude épreuve.

     

    Dès le début, la gravité, l’austérité, le dénouement inéluctable s’imposent. La caméra explore les pièces d’un appartement pour arriver dans une chambre où une femme âgée git, paisible, morte. Puis, flashback: le couple rentre d’un concert de musique classique dont on ne voit d’ailleurs que les spectateurs comme un miroir de ce que nous allons être pendant tout ce film, les spectateurs de l’envers du décor, de ce que la société préfère habituellement cacher, dissimuler. Lorsqu’ils rentrent, ils constatent que leur porte a été vraisemblablement forcée. Les prémisses d’une tragédie, d’un huis-clos dramatique. Un étranger s’est immiscé dans leur doux quotidien. La mort qui va peu à peu tisser sa toile.

     

    La tendresse de leurs gestes, la manière dont ils s’excusent constamment, se considèrent, se regardent, semblent se découvrir encore, ne s’être pas tout raconté, avoir encore des secrets et plus que jamais des égards l’un pour l’autre, tout dit un amour qui n’a pas pris une ride mais qui s’est renforcé face aux épreuves de la vie. Notre souffle est suspendu, notre attention est captée, capturée, par ces gestes a priori anodins qui témoignent de leur amour indéfectible et magnifique. Leurs visages rayonnent, nous font oublier le poids des ans.

     

    Cela pourrait être le couple d’ « Un homme et une femme », 46 ans plus tard (Emmanuelle Riva s’appelle d’ailleurs Anne comme Anouk Aimée dans le film de Claude Lelouch). Bien entendu, le cinéma d’Haneke, si épuré, est très différent de celui de Lelouch, si lyrique, mais ces détails qui disent tant et auxquels notre souffle est suspendu les rapprochent ici (au risque d’en heurter certains). L’opposé du couple du « Chat » de Granier-Deferre.

     

    Jusqu’où peut-on aller par amour ? L’amour, le vrai, ne consiste-t-il pas à tout accepter, même la déchéance, à aider l’être aimé jusqu’au dernier souffle ? Le sujet était ô combien périlleux. Si Haneke ne nous épargne rien de ces moments terribles comme lorsque cette femme belle et fière se transforme peu à peu en enfant sans défense, il place sa caméra toujours avec pudeur.

     

    Nous ne quitterons alors plus cet appartement pour un face à face douloureux, cette lente marche vers la déchéance puis la mort. Seules quelques visites comme celles de leur fille, d’un ancien élève, de voisins qui les aident, ou d’infirmières viennent ponctuer ces terribles instants, témoignant à chaque fois de maladresses, voire de cruauté involontaires. La scène de l’infirmière qui, avec une voix mielleuse, s’adresse à Anne comme à une enfant, la forçant avec une douce et d’autant plus terrible condescendance à se regarder dans le miroir est redoutablement juste et absolument terrible.

     

    Que dire de Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva qui seraient à la hauteur de leurs bouleversantes prestations ? Le premier, qu’il raconte une anecdote sur son enfance, ou s’occupe d’Anne dans ses derniers instants avec une tendresse infinie (comment ne pas être bouleversé quand il lui raconte une histoire, lui caressant doucement la main, pour faire taire sa douleur, qu’elle hurle), est constamment juste, là, par un jeu d’une douce intensité. Ses gestes, sa voix, son regard, tout traduit et trahit son émotion mais aussi la digne beauté de son personnage qu’il dit être son dernier, ce qui rend ce rôle encore plus troublant et tragique. Quant à Emmanuelle Riva, elle fait passer dans son regard l’indicible de la douleur, de la détresse, après avoir fait passer la fierté et la force de cette femme debout, cette âme forte qui se transforme peu à peu en un corps inerte, pétri de douleurs.

     

    Un film tragique, bouleversant, universel qui nous ravage, un film lucide, d’une justesse et d’une simplicité remarquables, tout en retenue. «Je ne me souviens plus du film, mais je me souviens des sentiments» dit Jean-Louis Trintignant en racontant une anecdote à son épouse. C’est aussi ce qu’il nous reste de ce film, l’essentiel, l’Amour avec un grand A, pas le vain, le futile, l’éphémère mais l’absolu, l’infini.

     

    Trois ans après sa palme d’or pour « Le ruban blanc », Michael Haneke méritait évidemment de l’obtenir à nouveau pour ce film éprouvant et sublime, d’une beauté tragique et ravageuse que vous hante et vous habite longtemps après la projection, après ce dernier plan d’une femme seule dans un appartement douloureusement vide. Un film d’Amour absolu, ultime. Et puis il y a la musique de Schubert, cet Impromptu que j’ai si souvent écouté et que je n’entendrai sans doute plus jamais de la même manière. Je crois qu’il me faudra un peu de temps encore pour appréhender pleinement ce film. Les mots me manquent encore.

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  • Sortie Ultimate Edition ( Blu-ray + DVD Warner) de "Casablanca" de Michael Curtiz

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    A l’occasion de la sortie par Warner d’une Ultimate Edition (Blu-ray et DVD) de « Casablanca », ce 21 novembre 2012, je vous propose ci-dessous ma critique du chef d’oeuvre de Michael Curtiz, et accessoirement un de mes films de prédilection à l’origine de ma passion pour le cinéma, à voir et revoir sans modération et pour en savoir plus sur cette édition, rendez-vous sur le site de Warner, ici.

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    Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai revu ce classique du cinéma américain que j’ai revu hier soir pour la énième fois, toujours avec le même plaisir, la même émotion alors que je connais le déroulement de l’intrigue et les répliques par cœur. Indéniablement la marque des grands films. Nous surprendre et nous émouvoir encore et encore avec ce que l’on connaît.

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    On ne présente plus « Casablanca » ni Rick Blaine (Humphrey Bogart), le mystérieux propriétaire du bigarré Café Américain. Nous sommes en 1942, à Casablanca, là où des milliers de réfugiés viennent et échouent des quatre coins de l’Europe, avec l’espoir fragile d’obtenir un visa pour pouvoir rejoindre les Etats-Unis. Casablanca est alors sous le contrôle du gouvernement de Vichy. Deux émissaires nazis porteurs de lettres de transit sont assassinés. Ugarte (Peter Lorre), un petit délinquant, les confie à Rick alors qu’il se fait arrêter dans son café. C’est le capitaine Renault (Claude Rains), ami et rival de Rick, qui est chargé de l’enquête tandis qu’arrive à Casablanca un résistant du nom de Victor Laszlo (Paul Henreid). Il est accompagné de sa jeune épouse : la belle Ilsa (Ingrid Bergman). Rick reconnaît en elle la femme qu’il a passionnément aimée, à Paris, deux ans auparavant…

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    Casablanca est un film qui contient plusieurs films, plusieurs histoires potentielles esquissées ou abouties, plusieurs styles et tant de destins qui se croisent.

    Plusieurs films d’abord. Casablanca est autant le portrait de cette ville éponyme, là où tant de nationalités, d’espoirs, de désespoirs se côtoient, là où l’on conspire, espère, meurt, là où la chaleur et l’exotisme ne font pas oublier qu’un conflit mondial se joue et qu’il est la seule raison pour laquelle des êtres si différents se retrouvent et parfois s’y perdent.

    C’est ensuite évidemment l’histoire de la Résistance, celle de la collaboration, l’Histoire donc.

    Et enfin une histoire d’amour sans doute une des plus belles qui ait été écrite pour le cinéma. De ces trois histoires résultent les différents genres auxquels appartient ce film : vibrante histoire d’amour avant tout évidemment, mais aussi comédie dramatique, film noir, mélodrame, thriller, film de guerre.

    Peu importe le style auquel il appartient, ce qui compte c’est cette rare alchimie. Cette magie qui, 70 ans après, fait que ce film est toujours aussi palpitant et envoûtant.

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    L’alchimie provient d’abord du personnage de Rick, de son ambiguïté. En apparence hautain, farouche individualiste, cynique, velléitaire, amer, il se glorifie ainsi de « ne jamais prendre parti », de « ne prendre de risque pour personne » et dit qu’ « alcoolique » est sa nationalité ; il se révèle finalement patriote, chevaleresque, héroïque, déterminé, romantique. Evidemment Humphrey Bogart avec son charisme, avec son vieil imper ou son costume blanc (qui reflètent d’ailleurs le double visage du personnage), sa voix inimitable, sa démarche nonchalante, ses gestes lents et assurés lui apporte un supplément d’âme, ce mélange de sensibilité et de rudesse qui n’appartient qu’à lui. Un personnage aux mille visages, chacun l’appelant, le voyant aussi différemment. Auparavant surtout connu pour ses rôles de gangsters et de détectives, Humphrey Bogart était loin d’être le choix initial (il fut choisi après le refus définitif de George Raft) tout comme Ingrid Bergman d’ailleurs (Michèle Morgan, notamment, avait d’abord été contactée), de même que le réalisateur Michael Curtiz n’était pas le choix initial de la Warner qui était William Wyler. On imagine désormais mal comment il aurait pu en être autrement tant tous concourent à créer cette alchimie…

    Ensuite cette alchimie provient évidemment du couple qu’il forme avec Ingrid Bergman qui irradie littéralement l’écran, fragile, romanesque, nostalgique, mélancolique notamment grâce à une photographie qui fait savamment briller ses yeux d’une tendre tristesse. Couple romantique par excellence puisque leur amour est rendu impossible par la présence du troisième personnage du triangle amoureux qui se bat pour la liberté, l’héroïque Victor Laszlo qui les place face à de cruels dilemmes : l’amour ou l’honneur. Leur histoire personnelle ou l’Histoire plus grande qu’eux qui tombent « amoureux quand le monde s’écroule ». L’instant ou la postérité.

    Et puis il y a tous ces personnages secondaires : Sam (Dooley Wilson), le capitaine Renault, … ; chacun incarnant un visage de la Résistance, de la collaboration ou parfois une attitude plus ambiguë à l’image de ce monde écartelé, divisé dont Casablanca est l’incarnation.

    Concourent aussi à cette rare alchimie ces dialogues, ciselés, qui, comme le personnage de Rick oscillent entre romantisme noir et humour acerbe : « de tous les bistrots, de toutes les villes du monde c’est le mien qu’elle a choisi ». Et puis ces phrases qui reviennent régulièrement comme la musique de Sam, cette manière nonchalante, presque langoureuse que Rick a de dire « Here’s looking at you, kid » .

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    Et comme si cela n’était pas suffisant, la musique est là pour achever de nous envoûter. Cette musique réminiscence de ces brefs instants de bonheur à Paris, entre Rick et Ilsa, à « La Belle Aurore » quand l’ombre ne s’était pas encore abattue sur le destin et qu’il pouvait encore être une « belle aurore », ces souvenirs dans lesquels le « Play it again Sam » les replonge lorsque Ilsa implore Sam de rejouer ce morceau aussi célèbre que le film : « As time goes by » ( la musique est signée Max Steiner mais « As time goes by » a été composée par Herman Hupfeld en 1931 même si c’est « Casablanca » qui l’a faîte réellement connaître).

    Et puis il y a la ville de Casablanca d’une ensorcelante incandescence qui vibre, grouille, transpire sans cesse de tous ceux qui s’y croisent, vivent de faux-semblants et y jouent leurs destins : corrompus, réfugiés, nazis, collaborateurs… .

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    Des scènes d’anthologie aussi ont fait entrer ce film dans la légende comme ce combat musical, cet acte de résistance en musique (les partisans des Alliés chantant la Marseillaise couvrant la voix des Allemands chantant Die Wacht am Rhein, et montrant au détour d’un plan un personnage changeant de camp par le chant qu’il choisit) d’une force dramatique et émotionnelle incontestable. Puis évidemment la fin que les acteurs ne connaissaient d’ailleurs pas au début et qui fut décidée au cours du tournage, cette fin qui fait de « Casablanca » sans doute une des trois plus belles histoires d’amour de l’histoire du cinéma. Le tournage commença ainsi sans scénario écrit et Ingrid Bergman ne savait alors pas avec qui son personnage partirait à la fin, ce qui donne aussi sans doute à son jeu cette intrigante ambigüité. Cette fin( jusqu’à laquelle l’incertitude est jubilatoire pour le spectateur) qui rend cette histoire d’amour intemporelle et éternelle. Qui marque le début d’une amitié et d’un engagement (le capitaine Renault jetant la bouteille de Vichy, symbole du régime qu’il représentait jusqu’alors) et est clairement en faveur de l’interventionnisme américain (comme un autre film dont je vous parlais récemment), une fin qui est aussi un sacrifice, un combat pour la liberté qui subliment l’histoire d’amour, exhalent et exaltent la force du souvenir (« nous aurons toujours Paris ») et sa beauté mélancolique.

    La réalisation de Michael Curtiz est quant à elle élégante, sobre, passant d’un personnage à l’autre avec beaucoup d’habileté et de fluidité, ses beaux clairs-obscurs se faisant l’écho des zones d’ombre des personnages et des combats dans l’ombre et son style expressionniste donnant des airs de film noir à ce film tragique d’une beauté déchirante. Un film qui comme l’amour de Rick et Ilsa résiste au temps qui passe.

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    Le tout concourant à ce romantisme désenchanté, cette lancinance nostalgique et à ce que ce film soit régulièrement classé comme un des meilleurs films du cinéma mondial. En 1944, il fut ainsi couronné de trois Oscars (meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté, meilleur film) et l’American Film Institute, en 2007, l’a ainsi classé troisième des cents meilleurs films américains de l’Histoire derrière l’indétrônable « Citizen Kane » et derrière « Le Parrain ».

    Le charme troublant de ce couple de cinéma mythique et le charisme ensorcelant de ceux qui les incarnent, la richesse des personnages secondaires, la cosmopolite Casablanca, la musique de Max Steiner, la voix de Sam douce et envoûtante chantant le nostalgique « As time goes by », la menace de la guerre lointaine et si présente, la force et la subtilité du scénario (signé Julius et Philip Epstein d’après la pièce de Murray Burnett et Joan Alison « Everybody comes to Rick’s »), le dilemme moral, la fin sublime, l’exaltation nostalgique et mélancolique de la force du souvenir et de l’universalité de l’idéalisme (amoureux, résistant) et du combat pour la liberté font de ce film un chef d’œuvre…et un miracle quand on sait à quel point ses conditions de tournage furent désastreuses.

    La magie du cinéma, tout simplement, comme le dit Lauren Bacall : « On a dit de Casablanca que c’était un film parfait évoquant l’amour, le patriotisme, le mystère et l’idéalisme avec une intégrité et une honnêteté que l’on trouve rarement au cinéma. Je suis d’accord. Des générations se plongeront dans le drame du Rick’s Café Américain. Et au fil du temps, le charme de Casablanca, de Bogey et de Bergman continuera à nous ensorceler. C’est ça, la vraie magie du cinéma ».

    Un chef d’œuvre à voir absolument. A revoir inlassablement. Ne serait-ce que pour entendre Sam (Dooley Wilson) entonner « As time goes by » et nous faire chavirer d’émotion …

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  • Avant-première "L'Odyssée de Pi" et master class d'Ang Lee en direct

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    Ce lundi soir, j'aurai le plaisir de découvrir "L'Odyssée de Pi" d'Ang Lee en avant-première et de suivre sa master class en direct. Je m'en réjouis d'autant plus que c'est un des cinéastes que j'apprécie le plus, notamment au regard du caractère éclectique de sa filmographie mais aussi parce qu'il est lié au souvenir de l'inoubliable projection de "Tigre et dragon" au Festival du Cinéma Américain de Deauville il y a plus de 10 ans (le film avait été projeté en avant-première dans une ambiance incroyable: la projection était ponctuée d'applaudissements etc). Pas de panique, si vous n'avez pas eu la chance d'être invités, vous pourrez également suivre la master class en direct sur internet:

    Cet événement sera retransmis en DIRECT dès 22h00 sur les environnements suivants :
     
     
     
     
     
     
    Sortie en salles le 19 Décembre 2012.
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    Synopsis :
    Après le succès mondial de Tigre et Dragon et l’Oscar® du meilleur réalisateur pour Le Secret de Brokeback Mountain, le cinéaste Ang Lee signe avec L’Odyssée de Pi un grand film d’aventure fantastique pour Noël 2012, en adaptant l’œuvre de Yann Martel, l’un des romans les plus encensés de ces dernières années.
    Après une enfance passée à Pondichéry en Inde, Pi Patel, 17 ans, embarque à bord d’un cargo avec sa famille pour rejoindre le Canada, où l’attend une nouvelle vie.
    Mais son destin est bouleversé par un naufrage spectaculaire en pleine mer. Il se retrouve seul survivant à bord d'un canot de sauvetage. Seul, ou presque... Richard Parker, splendide et féroce tigre du Bengale est aussi du voyage.
    L’instinct de survie des deux naufragés leur fera vivre une odyssée hors du commun au cours de laquelle Pi devra développer son ingéniosité et faire preuve d’un courage insoupçonné pour survivre à cette aventure incroyable.
    Pour suivre L’Odyssée de Pi :
    Sur Twitter avec #LOdysseeDePi

    Vous pourrez également découvrir ce film en avant-première 3D , dans des conditions exceptionnelles. A bord d’un canot de sauvetage, à l’instar de Pi, le héros du film, vous vivrez au plus près son incroyable histoire de survie. Cet événement se déroulera dans un lieu d’exception classé monument historique : la piscine Pailleron à Paris.

    Un événement en collaboration avec la Mairie de Paris, le dimanche 9 décembre à 19h00

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  • Critique "Le Chef d'orchestre" de Pavel Lounguine et ouverture de Regards de Russie 2012

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  • Alain Delon de retour au théâtre et au cinéma en 2013

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  • Critique de "The Town" de Ben Affleck, en attendant "Argo"

    Alors que "Argo" sortira demain en salles, retour sur "The Town", le deuxième film de Ben Affleck en tant que réalisateur après "Gone baby gone".

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    Il y a quatre ans, Ben Affleck présentait son premier film en tant que réalisateur, en avant-première, à Deauville :« Gone baby gone » inspiré du roman éponyme de Denis Lehane relatant l’enquête après la disparition d’une petite fille de 4 ans dans une banlieue pauvre de Boston, plus exactement à Dorchester, le plus grand et le plus hétéroclite des quartiers de Boston, à travers le regard de deux jeunes détectives privés interprétés par Casey Affleck et Michelle Monaghan. Avec ce premier film, Ben Affleck avait choisi d’explorer les bas-fonds voire les tréfonds obscurs et secrets de ce quartier de Boston.

    Etrangement, malgré un passage à Paris, ce n’est pas à Deauville mais à Venise et uniquement que son deuxième film en tant que réalisateur, le très attendu « The town » avait été présenté (hors compétition), malgré l’accueil chaleureux qui avait été réservé au premier en Normandie en 2007 et malgré le thème de ce second film parfaitement en adéquation avec ceux de l'édition 2010 du Festival de Deauville : des films relevant souvent de l’étude sociologique.

    C’est de nouveau à Boston que nous entraîne Ben Affleck, plus précisément dans le quartier de « Charlestown » surnommé « The town », un quartier réputé pour son nombre record de braquages de banques et dans lequel la population se divise entre ceux qui y contribuent et ceux qui font régner la loi. Doug MacRay (Ben Affleck), comme beaucoup d’habitants du quartier a été choisi par le crime plus qu’il ne l’a choisi, son père étant lui-même un ancien braqueur. Lors d’un casse, Doug et sa bande prennent en otage la directrice de la banque, Claire Keesey (Rebecca Hall, découverte dans « Vicky Cristina Barcelona » de Woody Allen.)
    Relâchée indemne mais profondément marquée, Claire sait qu’elle risque des représailles mais elle ignore que le jeune Doug qu’elle rencontre à la laverie automatique est un de ses ravisseurs…. Pendant que le FBI mène l’enquête et se rapproche de plus en plus de la piste de Doug et sa bande, ce dernier et Claire se rapprochent aussi de plus en plus.

    The Town est adapté du best-seller de Chuck Hogan, Prince of the thieves.

    Dès les premiers plans, la camera tourne autour du quartier de Charlestown l’emprisonnant dans son cadre comme les protagonistes le sont par ce lieu qui les a vu naitre et grandir et qui les condamne à y mourir, souvent prématurément. Condamnés à une vie plus subie que choisie qui les dédouane d’une part de responsabilité, Charlestown incarne le déterminisme social et Doug la possibilité d’y échapper. C’est sa rencontre avec Claire qui va le conduire sur le chemin de la rédemption après une première chance avortée et une carrière de hockeyeur brisée par la violence. James (Jeremy Renner) incarne (brillamment) son double, celui qui choisira l’autre route et pour qui il n’en existe aucune autre.

    Des thèmes que l’on retrouve notamment dans le cinéma de James Gray même si Ben Affleck n’atteint pas toujours la même subtilité dans les scènes les plus intimistes, notamment dans l’histoire d’amour qui manque parfois de subtilité mais dont l’impossibilité apparente et la tension (il semble impossible qu’elle puisse être amoureuse de celui qui est la cause de la terreur de sa vie) apportent piment et originalité. Lorsqu’il s’agit de courses poursuites ou de susciter le sentiment d’urgence, l’adrénaline, le danger, la maîtrise du réalisateur est en revanche flagrante et la tension palpable.

    « The town » est certes moins âpre et angoissant que « Gone baby gone » mais on retrouve cette réalisation sobre et parfaitement maîtrisée et ce même souci de réalisme. Ben Affleck confirme être un des réalisateurs de polars avec qui il va falloir compter, avec une mise en scène de facture certes classique mais respectant les codes du genre et bien ancrée dans un lieu et son époque. On retrouve cette même étanchéité entre le bien et le mal, le crime et l’innocence que dans « Gone baby gone » qui écarte pareillement « the town » du classique thriller manichéen.

    Comme dans « Gone baby gone », Ben Affleck soigne ses rôles secondaires aux visages marqués par la violence, la souffrance, l’aigreur. On pourrait lui reprocher quelques baisses de rythme qui sont néanmoins davantage la marque de son style (la mise en relief des personnages et intrigues secondaires) que de réelles lacunes.

    Un deuxième film plus que prometteur qui laisse entrevoir un horizon riche de possibles.

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