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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 38

  • Critique - "César et Rosalie" de Claude Sautet (le 5 août, à 21H30, cinéma au Clair de Lune)

    Dans le cadre du "Cinéma au clair de lune" proposé par le Forum des images, le classique de Claude Sautet "César et Rosalie" sera projeté au parc André-Citroën, le 5 août, à 21H30, l'occasion pour moi de vous parler à nouveau de ce film que je connais par coeur et qui m'enchante autant à chaque fois... Retrouvez également la critique de ce qui est pour moi son meilleur film, "Un coeur en hiver", en cliquant ici.

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    Il y a les cinéastes qui vous font aimer le cinéma, ceux qui vous donnent envie d'en faire, ceux qui vous font appréhender la vie différemment, voire l'aimer davantage encore. Claude Sautet, pour moi, réunit toutes ces qualités.

    Certains films sont ainsi comme des rencontres, qui vous portent, vous enrichissent, vous influencent ou vous transforment même parfois. Les films de Claude Sautet, pour moi, font partie de cette rare catégorie et de celle, tout aussi parcimonieuse, des films dont le plaisir à les revoir, même pour la dixième fois, est toujours accru par rapport à la première projection. J'ai beau connaître les répliques par cœur, à chaque fois César et Rosalie m'emportent dans leur tourbillon de vie joyeusement désordonné, exalté et exaltant.

    Claude Beylie parlait de « drame gai » à propos de César et Rosalie, terme en général adopté pour la Règle du jeu de Renoir, qui lui sied également parfaitement. Derrière l'exubérance et la truculence de César, on ressent en effet la mélancolie sous-jacente. César donc c'est Yves Montand, un ferrailleur qui a réussi, vivant avec Rosalie (Romy Schneider) divorcée d'Antoine (Umberto Orsini), et qui aime toujours David (Sami Frey), un dessinateur de bandes dessinées, sans cesser d'aimer César. Ce dernier se fâche puis réfléchit et abandonne Rosalie à David. Des liens de complicité et même d'amitié se tissent entre les deux hommes si bien que Rosalie, qui veut être aimée séparément par l'un et par l'autre, va tenter de s'interposer entre eux, puis va partir...

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    Dans ce film de 1972, qui fut souvent comparé à Jules et Jim de Truffaut, on retrouve ce qui caractérise les films de Claude Sautet : les scènes de café, de groupe et la solitude dans le groupe, la fugacité du bonheur immortalisée, l'implicite dans ce qui n'est pas- les ellipses- comme dans ce qui est-les regards- (Ah, ces derniers regards entre les trois personnages principaux! Ah, le regard de David lorsque l'enfant passe des bras de Rosalie à ceux de César, scène triangulaire parfaitement construite!).

    Sur la tombe de Claude Sautet au cimetière Montparnasse, il est écrit : « Garder le calme devant la dissonance », voilà probablement la phrase qui définirait aussi le mieux son cinéma : d'abord parce que son cinéma est un cinéma de la dissonance, de l'imprévu, de la note inattendue dans la quotidienneté (ici, l'arrivée de David) et ensuite parce que cette épitaphe fait référence à la passion de Claude Sautet pour la musique. Claude Sautet a ainsi été critique musical au journal « Combat », un journal de la Résistance, il avait ainsi une vraie passion pour le jazz et pour Bach, notamment. Il a par ailleurs consacré un film entier à la musique, « Un cœur en hiver », (d'après un recueil de nouvelles de Lermontov : « Un héros de notre temps ») le meilleur selon moi tant les personnages y sont ambivalents, complexes, bref humains, et tout particulièrement le personnage de Stéphane interprété par Daniel Auteuil, le « cœur en hiver », pouvant donner lieu à une interprétation différente à chaque vision du film. Le tempo de ses films est ainsi réglé comme une partition musicale, impeccablement rythmée, une partition dont on a l'impression qu'en changer une note ébranlerait l'ensemble de la composition. C'est évidemment aussi le cas dans « César et Rosalie ».

    « L'unité dans la diversité ». Pour qualifier le cinéma de Claude Sautet et l'unité qui le caractérise malgré une diversité apparente, nous pourrions ainsi paraphraser cette devise de l'Union européenne. Certes a priori, « L'arme à gauche » est un film très différent de « Vincent, François, Paul et les autres », pourtant si son premier film « Classe tous risques » est un polar avec Lino Ventura et Jean-Paul Belmondo (« Bonjour sourire », une comédie, a été renié par Claude Sautet qui n'en avait assuré que la direction artistique), nous pouvons déjà y trouver ce fond de mélancolie qui caractérise tous ses films. Tous ses films se caractérisent d'ailleurs aussi par le suspense (il était fasciné par Ford et Hawks ) : le suspense sentimental avant tout, concourant à créer des films toujours haletants et fascinants. Claude Sautet citait ainsi souvent la phrase de Tristan Bernard : « il faut surprendre avec ce que l'on attend ». On ne peut certainement pas reprocher au cinéma de Claude Sautet d'être démesurément explicatif, c'est au contraire un cinéma de l'implicite, des silences et du non-dit. Pascal Jardin disait de Claude Sautet qu'il « reste une fenêtre ouverte sur l'inconscient ».

    Dans « Nelly et M. Arnaud » se noue ainsi une relation ambiguë entre un magistrat à la retraite, misanthrope et solitaire, et une jeune femme au chômage qui vient de quitter son mari. Au-delà de l'autoportrait ( Serrault y ressemble étrangement à Sautet ), c'est l'implicite d'un amour magnifiquement et pudiquement esquissé, composé jusque dans la disparition progressive des livres d'Arnaud, dénudant ainsi sa bibliothèque et faisant référence à sa propre mise à nu. La scène pendant laquelle Arnaud regarde Nelly dormir, est certainement une des plus belles scènes d'amour du cinéma: silencieuse, implicite, bouleversante. Le spectateur retient son souffle, le suspense, presque hitchcockien y est à son comble. Sautet a atteint la perfection dans son genre, celui qu'il a initié: le thriller des sentiments.

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    Les films de Sautet ont tous des points communs : le groupe, (dont « Vincent, François, Paul et les autres » est le film emblématique), des personnages face à leurs solitudes malgré ce groupe, des scènes de café,( « A chaque film, avouait Sautet, je me dis toujours : non, cette fois tu n'y tournes pas. Et puis, je ne peux pas m'en empêcher. Les cafés, c'est comme Paris, c'est vraiment mon univers. C'est à travers eux que je vois la vie. Des instants de solitude et de rêvasseries. ») les personnages filmés à travers les vitres de ces mêmes cafés, des scènes de pluie qui sont souvent un élément déclencheur, des scènes de colère (peut-être inspirées par les scènes de colère incontournables dans les films de Jean Gabin, Sautet ayant ainsi revu « Le jour se lève » ...17 fois en un mois!), des femmes combatives souvent incarnées par Romy Schneider puis par Emmanuelle Béart, des fins souvent ouvertes et avant tout un cinéma de personnages : César, Rosalie, Nelly, Arnaud, Vincent, François, Paul, Max, Mado, ...et les autres, des personnages égarés affectivement et/ou socialement, des personnages énigmatiques et ambivalents.

    Claude Sautet, en 14 films, a imposer un style, des films inoubliables, un cinéma du désenchantement enchanteur, d'une savoureuse mélancolie, de l'ambivalence et de la dissonance jubilatoires, une symphonie magistrale dont chaque film est un morceau unique indissociable de l'ensemble. Il a signé aussi bien des "drames gais" avec « César et Rosalie », ou encore le trop méconnu, fantasque et extravagant « Quelques jours avec moi », un film irrésistible, parfois aux frontières de l'absurde, mais aussi des films plus politiques notamment le très sombre « Mado » dans lequel il dénonce l'affairisme et la corruption...

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    « Les films de Claude Sautet touchent tous ceux qui privilégient les personnages par rapport aux situations, tous ceux qui pensent que les hommes sont plus importants que ce qu'ils font (..). Claude Sautet c'est la vitalité. », disait Truffaut. Ainsi, personne mieux que Claude Sautet ne savait et n'a su dépeindre des personnages attachants, fragiles mais si vivants (à l'exception de Stephan interprété par Daniel Auteuil dans Un cœur en hiver, personnage aux émotions anesthésiées quoique...) comme le sont César et Rosalie.

    Ici au contraire ce n'est pas « un cœur en hiver », mais un cœur qui bat la chamade et qui hésite, celui de Rosalie, qui virevolte avec sincérité, et qui emporte le spectateur dans ses battements effrénés. Et effectivement on retrouve cette vitalité, celle de la mise en scène qui épouse le rythme trépidant de César face au taciturne David. César qui pourrait agacer ( flambeur, gouailleur, lâche parfois) face à la fragilité et la discrétion de l'artiste David. Deux hommes si différents, voire opposés, dans leur caractérisation comme dans leur relation à Rosalie que Sautet dépeint avec tendresse, parfois plutôt une tendre cruauté concernant César.

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    Là se trouve la fantaisie, dans ce personnage interprété magistralement par Yves Montand, ou dans la relation singulière des trois personnages, si moderne. Un film qui n'est pas conventionnel jusque dans sa magnifique fin, ambiguë à souhait. Sans effets spéciaux. Simplement par la caractérisation ciselée de personnages avec leurs fêlures et leur déraison si humaines.

    On a souvent dit de Claude Sautet était le peintre de la société des années 70 mais en réalité la complexité des sentiments de ses personnages disséquée avec une rare acuité est intemporelle. S'il est vrai que la plupart de ses films sont des tableaux de la société contemporaine, notamment de la société d'après 1968, et de la société pompidolienne, puis giscardienne, et enfin mitterrandienne, ses personnages et les situations dans lesquelles il les implique sont avant tout universels, un peu comme « La Comédie Humaine » peut s'appliquer aussi bien à notre époque qu'à celle de Balzac.

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    « César et Rosalie » est un film à l'image de son personnage principal qui insuffle ce rythme précis et exalté : truculent et émouvant, mélancolique et joyeux, exubérant et secret. Un film intemporel et libre, qui oscille entre le rire et les larmes, dans lequel tout est grave et rien n'est sérieux (devise crétoise, un peu la mienne aussi). Un film délicieusement amoral que vous devez absolument voir ou revoir ne serait-ce que pour y voir deux monstres sacrés (Romy Schneider et Yves Montand, l'une parfaite et resplendissante dans ce rôle de femme riche de contradictions moderne, amoureuse, indépendante, enjouée, et triste, incarnant à elle seule les paradoxes de ce « drame gai » ; l'autre hâbleur, passionné, cabotin, bavard, touchant face à Samy Frey silencieux, posé, mystérieux, séduisant mais tous finalement vulnérables, et les regards traversés de voiles soudains de mélancolie ) au sommet de leur art et pour entendre des dialogues aussi incisifs, précis que savoureux (comme pour le scénario également cosigné par Jean-Loup Dabadie)...

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    Claude Sautet disait lui-même que ses films n'étaient pas réalistes mais des fables. Son univers nous envoûte en tout cas, et en retranscrivant la vie à sa « fabuleuse » manière, il l'a indéniablement magnifiée. Certains lui ont reproché son classicisme, pour le manque de réflexivité de son cinéma, comme on le reprocha aussi à Carné dont Sautet admirait tant « Le jour se lève. » On lui a aussi reproché de toujours filmer le même milieu social (bourgeoisie quinquagénaire et citadine). Qu'importe ! Un peu comme l'ours en peluche du « Jour se lève » qui a un œil qui rit et un autre qui pleure, nous ressortons de ses films, entre rires et larmes, bouleversés, avec l'envie de vivre plus intensément encore car là était le véritable objectif de Claude Sautet : nous « faire aimer la vie »...et il y est parvenu, magistralement. Personne après lui n'a su nous raconter des « histoires simples » aux personnages complexes qui nous parlent aussi bien de « choses de la vie ».

     

    FILMOGRAPHIE DE CLAUDE SAUTET

    Né à Montrouge (près de Paris) en 1924, Claude Sautet est mort à Paris le samedi 22 juillet 2000 à l'âge de soixante-seize ans...

    Longs-métrages réalisés par Claude Sautet

    Bonjour sourire (1955)

    Classe tous risques (1960)

    L'Arme à gauche (1965)

    Les Choses de la vie (1970)

    Max et les Ferrailleurs (1970)

    César et Rosalie (1972)

    Vincent, François, Paul et les autres (1974)

    Mado (1976)

    Une histoire simple (1978)

    Un mauvais fils (1980)

    Garçon ! (1983)

    Quelques jours avec moi (1988)

    Un cœur en hiver (1991)

    Nelly et Monsieur Arnaud (1995)

     

    A voir : le documentaire de N.T.Binh « Claude Sautet ou la magie invisible »

    A noter: Claude Sautet a également travailler comme ressemeleur de scénarii pour de nombreux cinéastes et notamment sur (parmi de nombreux autres films ) « Borsalino » de Jacques Deray.

     

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  • Programme complet de la 69ème Mostra de Venise

    Le programme de la 69ème Mostra de Venise a été dévoilé hier. Retrouvez-le, en détails, sur mon nouveau blog http://inthemoodforfilmfestivals.com (je vous rappelle que vous pouvez aussi le suivre sur twitter @moodforfilmfest ) et pour le suivre en direct, il n'y a qu'un seul endroit ce sera sur le blog de Pascale "Sur la route du cinéma" qui vous fera des reportages dont elle a le secret, passionnés et passionnants, avec "quelques" photos et Robert Redford en guest star (elle a intérêt). De mon côté, je ferai comme chaque année:  le choix du coeur pour aller à Deauville (là où tout a commencé), au Festival du Cinéma Américain dont vous pouvez retrouver le programme complet, détaillé et commenté, ici.

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  • Les films à voir au cinéma cet été 2012

    Non pas que je sois partie vers des contrées lointaines mais les films que je souhaitais voir depuis un moment ne sont pas à l’affiche là où je me trouve actuellement ( toutes les villes n’ont pas des exploitants « audacieux » qui passent autre chose que « Madagascar » ou « L’âge de glace » ou pire « Paris-Manhattan »), ce qui explique (en partie) mon relatif silence sur ce blog (même si je me consacre à d’autres et notamment le nouveau que je vous invite à découvrir http://inthemoodforfilmfestivals.com , ainsi qu’à d’autres projets).

    J’en ai néanmoins vu pas mal en avant-premières. D’autres qui sont sortis depuis un moment déjà, parfois passés inaperçus, sont encore à l’affiche. Quelques-uns ont retenu mon attention. Je vous en parle ci-dessous.

    Les critiques de classiques du 7ème art un peu délaissées vont aussi reprendre sur ce blog. D’ailleurs, par la force des choses, ayant dû abandonner les salles obscures, j’ai revu trois classiques la semaine dernière : « La grande Evasion » de Raoul Walsh, « Sueurs froides » d’Alfred Hitchcock et « Le train » de Pierre Granier-Deferre. Le premier m’a rappelé que je n’avais jamais vu un mauvais film avec Bogart. Le deuxième m’a encore une fois fascinée par l’intelligence de la mise en scène et de l’écriture, leur polysémie réjouissante, la beauté foudroyante des images (et des acteurs), l'intensité dramatique exacerbée par la musique d'Herrmann, le charme discret de James Stewart, la beauté insolente de Kim Novak, le souci du détail, de chaque détail, et le savoureux machiavélisme du châtiment divin  final. Le troisième m’a rappelé quel couple à la fois improbable et évident formaient dans ce film Romy Schneider et Jean-Louis Trintignant, que le film reposait sur les épaules de ce couple et de leur alchimie troublante.

    Je ne succombe pas à la folie « Batman – The Dark Knight Rises » et donc sans doute serai-je une des rares à ne pas me ruer dans mon cinéma à sa sortie mercredi prochain, pourtant je reste une inconditionnelle de Christopher Nolan, lié à un souvenir magique puisque j’avais eu le plaisir de découvrir son premier film au Festival du Film Britannique de Dinard, en 1999, et que le jury présidé par Jane Birkin dont j’avais eu le plaisir de faire partie l’avait primé. Je reverrai donc plutôt « Following », « Memento » ou « Inception » en DVD.

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    Et parce que ses « Amours imaginaires »   est un de mes plus grands chocs cinématographiques de ces dernières années, et parce que je fais confiance à Mrs Sur la route du cinéma, allez voir « Laurence anyways » de Xavier Dolan (qui ne passe malheureusement pas dans mon cinéma) et retrouvez ma critique des « Amours imaginaires » si vous hésitez encore : une fantasmagorie pop, poétique sur la cristallisation amoureuse, sur ces illusions exaltantes et destructrices, sublimes et pathétiques, un film enivrant et entêtant comme un amour imaginaire…

    Parmi les films à l’affiche ou à venir, en juillet/août, je vous recommande d’abord « L’été de Giacomo » d'Alessandro Comodin et si je commence par celui-ci c’est que rares sont les salles à le programmer encore, comme le Reflet Médicis. J’ai eu un coup de cœur pour ce film découvert dans le cadre du Festival Paris Cinéma. Un film universel, solaire et languissant, troublant de réalisme, l’histoire d’une métamorphose qui résonne en nous comme le souvenir, lumineux et mélancolique, heureux et nostalgique, de la fin de quelque chose (l’enfance) et le début d’une autre (l’entrée dans l’âge adulte) porté par trois jeunes non comédiens attachants et le regard bienveillant et aiguisé du réalisateur ; et qui, l’air de rien, nous bouleverse comme une douce et âpre réminiscence des derniers feux de l’enfance, d’un éphémère été et des premiers émois. Une vraie pépite qui mérite d’être découverte. Cliquez ici pour lire ma critique.

    Toujours à l’affiche, le dernier film de Woody Allen « To Rome with love », un film idéal en cette période estivale.  Certains esprits chagrins (qui, pour certains, n’auront pas pris la peine d’aller le voir) vous diront qu’il n’en vaut pas la peine. Si « To Rome with love » n’atteint certes pas le niveau de « Manhattan », « La Rose poupre du Caire », « Match point » (pour moi un modèle d’écriture scénaristique, le scénario parfait dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici ainsi que de 7 autres films de Woody Allen dans le « dossier » que je lui ai consacré), Woody Allen une nouvelle fois a l’élégance de nous distraire en nous emmenant dans une promenade réjouissante qui nous donne envie de voyager, de vivre, de prendre la gravité de l’existence avec légèreté, de tomber amoureux, de savourer l’existence et ses hasards et coïncidences, et surtout de voir le prochain film de Woody Allen et de revoir les précédents. C’est sans doute la raison pour laquelle, avec notamment Claude Sautet, il fait partie de mes cinéastes de prédilection car, comme les films de ce dernier, ses films « font aimer la vie ». J’ai eu le plaisir de le rencontrer à l’occasion de sa venue à Paris. Retrouvez ici mon article complet à ce sujet et la critique du film.

    Ensuite, pour les deux autres films que je vous recommande, vous devrez attendre le 22 août : le premier est mon énorme coup de cœur du dernier Festival de Cannes, le second un petit coup de cœur du Festival du Film de Cabourg 2011.

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     Il s’agit d’abord de « A perdre la raison » de Joachim Lafosse pour lequel Emilie Dequenne a reçu le prix d’interprétation de la sélection Un Certain Regard pour ce film qui a des accents de Dardenne, Chabrol, Clouzot mais qui, surtout, témoigne de la singularité de son réalisateur. Si vous ne deviez voir que trois films cette année, celui-ci devrait sans aucun doute en faire partie. Bouleversant, il vous hantera et questionnera longtemps après cette plongée étouffante, palpitante et brillante dans cette cellule familiale (la bien nommée) et dans la complexité des tourments de l’âme humaine et vous laissera avec le choc de ce dénouement annoncé mais non moins terrassant. Cliquez ici pour lire la critique.

    « Au cul du loup » et est le premier long métrage de Pierre Duculot présenté dans la section Panorama du Festival du Film de Cabourg 2011. Il suit Cristina, presque trentenaire, qui vit dans la région de Charleroi avec son petit ami ; elle y travaille comme serveuse. L’héritage d’une maison en Corse que lui a léguée sa grand-mère va chambouler son existence. Alors que tout le monde l’incite à vendre, elle va peu à peu y trouver un sens à sa vie et le goût de vivre, vraiment. Pierre Duculot filme son anti-héroïne avec beaucoup de délicatesse, d’empathie, de sensibilité et son éveil à un nouvel amour (surtout celui de la vie mais aussi celui d’un berger) au contact de la rudesse et de la beauté des paysages corses. Le film est porté par sa fascinante actrice principale Christelle Cornil, une actrice malheureusement encore méconnue d’une étonnante présence. « J’aime la beauté des filles ordinaires qui ne le sont pas » a déclaré Pierre Duculot lors du débat d’après film et c’est exactement ça. Christelle Cornil derrière une apparence banale révèle peu à peu, grâce à la délicatesse du regard de Pierre Duculot derrière la caméra, une beauté, une détermination et un caractère tout sauf ordinaires. Pierre Duculot a débuté sa carrière comme assistant des Dardenne et on retrouve dans son cinéma cette manière de révéler le meilleur des acteurs et des êtres derrière leur froideur, cette manière d’accorder beaucoup de place au silence, à l’implicite, aux fêlures tacites des personnages.

    Enfin, je suis très curieuse de découvrir « Superstar » de Xavier Giannoli, le 29 août dont je vous laisse découvrir la bande-annonce, ci-dessous.

     

    Je vous promets d’autres pépites plus tard dans l’année, mais de celles-là, je vous parlerai ultérieurement. Et prochainement, je vous parlerai des films à ne pas manquer à la télévision, cet été.

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    Je vous rappelle enfin que vous pouvez toujours gagner vos pass pour le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2012, ici, un festival dont le programme sera révélé lors de sa conférence de presse, le 25 juillet prochain.

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  • Patience...

    Un petit ralentissement sur ce blog, simplement parce qu'un nouveau blog "in the mood" va prochainement voir le jour... mais celui-ci continuera à exister et reprendra prochainement son rythme normal.

    Je vous parlerai ici bientôt de "A perdre la raison", découvert à Cannes, revu à Paris Cinéma, mais aussi de "Ombline", également très belle avant-première de Paris Cinéma.

     

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  • Grand Prix Cinéma des lectrices de Elle 2012

     

    Après avoir fait partie du jury du prix littéraire des lectrices du magazine Elle, il y a quelques années, je ferai cette année partie du jury du Grand Prix Cinéma du magazine, ce qui constituera ma 15ème participation à un jury de cinéma (cliquez sur le lien suivant pour en savoir plus sur ce singulier parcours: http://inthemoodlemag.com/2012/07/06/jury-du-2eme-grand-prix-cinema-des-lectrices-du-magazine-elle-2012/ .

     Vous pourrez bien entendu suivre mes critiques des films sélectionnés sur mes différents blogs. L’an passé, c’est « Polisse » de Maïwenn qui a remporté ce prix (retrouvez ma critique, ici).                                                                                        

      Le Grand Prix Cinéma des Lectrices de ELLE est un prix décerné par des lectrices passionnées de cinéma. Sept films dont la sortie en salles est prévue entre le 24 octobre et le 26 décembre 2012 sont sélectionnés pour ce prix. Les jurées sont réparties entre Paris, Lyon et Lille le week end des 14, 15 et 16 septembre 2012. Je vous en reparlerai le moment venu.

    Le prix sera remis le 22 octobre, à Paris.

    Découvrez et soutenez mon recueil de nouvelles sur le cinéma sélectionné et ouvert à l’édition participative: http://inthemoodlemag.com/2012/06/19/mon-recueil-de-nouve… .                                                         Découvrez aussi "In the mood - Le Magazine "( http://inthemoodlemag.com ), les autres blogs "in the mood" (http://www.inthemoodfordeauville.com , http://www.inthemoodforcannes.com , http://www.inthemoodforluxe.com ) et, bientôt, découvrez mon 6ème blog inthemood!

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  • Programme du Festival Lumière 2012 – Grand Lyon Film Festival

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    L’an passé, j’avais eu le plaisir de découvrir ce merveilleux festival, invitée pour débattre d’internet et de cinéphilie (vous pouvez retrouver mon article détaillé sur l’édition 2011 et sur cette expérience en cliquant ici).

     Quelques annonces sur la programmation 2012 viennent de tomber. Je vous en dirai prochainement plus sur http://inthemoodlemag.com et sur un autre blog en cours de création. Nous attendons avec impatience de savoir à qui sera attribué le prix Lumière cette année !

    Max von Sydow, Vittorio De Sica, Lalo Schifrin, Dean Martin, Max Ophuls, "La Nuit du chasseur" et des événements encore à venir : voilà les grandes lignes de la programmation de Lumière 2012  dévoilée la semaine dernière dans la salle de la rue du Premier-Film.

    Ce sera cette année la 4e édition de ce beau festival qui met les classiques du cinéma ( et les spectateurs) à l’honneur et qui, cette année,  se déroulera du lundi 15 au dimanche 21 octobre .

    La soirée d'ouverture est d’ores et déjà en vente ! Cette année encore, la Halle Tony Garnier se métamorphosera ainsi en une gigantesque salle de cinéma pour cette soirée où les invités se mêleront au public pour dire leur .

    En attendant que je vous en dise plus sur cette édition 2012, suivez également le festival sur son site internet, sur Facebook et sur twitter.

     

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  • Rencontre avec David Cronenberg autour de "Cosmopolis"

    A peine revenue de Cannes, pas vraiment encore remise de cette tornade d’émotions et de cinéma (dont vous pouvez retrouver le bilan complet en cliquant ici), on me proposait de rencontrer David Cronenberg dont le dernier film, le singulier « Cosmopolis » était en compétition du 65ème Festival de Cannes. Un film qui a divisé les festivaliers, les uns étant agacés par cette logorrhée jugée absurde, les autres fascinés par cette brillante allégorie sur notre époque. Je faisais plutôt partie de la seconde catégorie affectionnant les films comme celui-ci qui font confiance au spectateur même si pas forcément adaptés à un Festival de Cannes où une actualité chasse l’autre, où le temps est plus celui de la réaction excessive et immédiate que celui de la réflexion.

     Robert Pattinson y interprète Eric Packer dans une ville de New York en ébullition, alors que l’ère du capitalisme touche à sa fin. Eric Packer, golden boy de la haute finance, s’engouffre dans sa limousine blanche, coupée des bruits et du tumulte du monde extérieur. Alors que la visite du président des Etats-Unis paralyse Manhattan, Eric Packer n’a qu’une seule obsession : une coupe de cheveux chez son coiffeur à l’autre bout de la ville. Au fur et à mesure de la journée, le chaos s’installe, et il assiste, impuissant, à l’effondrement de son empire. Il est aussi certain qu’on va l’assassiner. Quand ? Où ? Il s’apprête à vivre les 24 heures les plus importantes de sa vie.

     A l’image de son personnage principal, le film de David Cronenberg (axé avant tout sur les dialogues, quasiment intégralement repris de l’œuvre éponyme dont il est l’adaptation) ne cherche pas à tout prix à être aimable ni à faire de cette adaptation de l’œuvre réputée inadaptable de Don Delillo un film grand public et facilement accessible. Le film nous tient à distance (de la réalité et des émotions) comme l’univers froid et aseptisé du véhicule d’Eric Packer le tient à distance du monde extérieur. La limousine est son univers mental, fou, déréglé où il additionne les rencontres comme les chiffres sur son compte en banques : avec froideur et cynisme.

     Dans ce monde où l’argent règne en maître, la sensibilité est anesthésiée et Robert Pattinson est la vraie découverte (qui aurait misé sur lui pour un tel rôle ?) et il fallait sans doute la folie géniale de Cronenberg pour y penser. Sa beauté froide se prête parfaitement au cynisme et à la cruauté de son personnage exacerbés par sa jeunesse éclatante : il passe de la maîtrise à l’abandon et la folie, ou parfois expriment les trois expressions en même temps avec une apparente facilité déconcertante. La réalisation précise, glaciale de Cronenberg renforce l’impression de voir un être déshumanisé et désespéré, la triste et lucide représentation de golden boys insensibilisés, coupés de la réalité mais aussi d’une époque insensibilisée.

     « Cosmopolis » est un film déroutant, parfois agaçant, mais fascinant et passionnant par sa réalisation et son interprétation glaciales, cliniques, glaçantes et impressionnantes. Métaphore d’une époque paranoïaque, cynique, à la fois rassasiée de désirs et avide de désirs, « Cosmopolis » se regarde comme une œuvre abstraite, absconse diront certains. Une œuvre en tout cas.

     Retrouvez ci-dessous l’enregistrement vidéo de la rencontre avec David Cronenberg organisée dans un célèbre palace parisien. Nous étions une dizaine de blogueurs et de la dizaine de questions que j’avais préparées je n’ai pu que poser la première (qui est aussi la première question de la rencontre). La rencontre n’en était pas moins passionnante. Merci à Stone Angels pour cette belle opportunité (début de l’interview à une minute de l’enregistrement).

    interview cronenberg

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