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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 40

  • Evènements et festivals à suivre bientôt sur inthemood...

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    Entre trois villes, deux projets, deux festivals, le temps m'a un peu fait défaut ces derniers jours pour raconter ici tout ce que je souhaitais mais, rassurez-vous, un bilan du Festival de Cannes est actuellement en préparation et aussitôt celui-ci publié vous pourrez me retrouver en direct de la première édition du Champs-Elysées Film Festival que je vous ferai vivre chaque jour sur ce blog avant le Festival Paris Cinéma auquel je reste fidèle comme chaque année (et dont la conférence de presse aura lieu dans quelques jours) et avant le traditionnel Festival du Cinéma Américain de Deauville en direct duquel je serai également comme chaque année sans oublier mon enregistrement audio de la rencontre avec David Cronenberg et d'autres projets bloguesques et littéraires dont je vous parlerai prochainement ici! A suivre donc... Je vous en dis bientôt plus sur ces villes, ces projets et ces festivals!

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  • Critique de "A perdre la raison" de Joachim Lafosse

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    photos ci-dessus: Présentation du Film par l'équipe à Cannes

    « A perdre la raison » est un des grands chocs cinématographiques de cette année 2012, et même sans doute le seul film de cette année auquel sied le substantif « choc ». Peut-être équivalent à celui éprouvé à la fin de « Melancholia « , l’année précédente. C’est dire ! Même si le film de Joachim Lafosse ne va pas jusqu’à relever de l’expérience comme celui de Lars Von Trier, il vous laisse avec une émotion dévastatrice et brutale, une réflexion aussi, qui vont bien au-delà de la salle de cinéma.

    Murielle (Emilie Dequenne) et Mounir (Tahar Rahim) s’aiment passionnément. Elle est belle, féminine, joyeuse, lumineuse. Il est incontestablement charmant. Depuis son enfance, le jeune homme vit chez le Docteur Pinget (Niels Arestrup), qui lui assure une vie matérielle aisée après s’être marié avec la sœur marocaine de celui-ci, pour lui permettre d’avoir des papiers. Murielle et Mounir décident de se marier. D’abord, réticent, le Docteur accueille la jeune femme chez lui. Le jeune couple n’en déménagera jamais, pas plus à la suite des 4 grossesses de la jeune femme. Une dépendance s’installe. Le climat affectif devient irrespirable. L’issue tragique est alors inéluctable…

    Joachim Lafosse ne laisse d’ailleurs planer aucun doute sur celle-ci. Dès les premiers plans, Murielle est à l’hôpital et demande à ce qu’ils soient « enterrés au Maroc ». Puis, 4 petits cercueils descendent d’un avion sur le territoire marocain. Entre ces deux plans, Mounir et le Docteur Pinget s’étreignent chaleureusement. La succession de ces trois scènes est d’autant plus cruelle, terrible et bouleversante, a posteriori.

    Le film, lui aussi, vous étreint dès ces premiers plans pour ne plus vous lâcher, pourtant Joachim Lafosse ne recourt à aucune facilité pour cela : aucun sensationnalisme, pas plus qu’une photographie sombre annonciatrice du drame à venir. Non, il a eu l’intelligence de recourir à une mise en scène sobre, baignée d’une lumière crue, parfois éblouissante, qui rend d’autant plus terrible la noirceur dans laquelle se retrouve plongée Murielle, et celle du geste qu’elle accomplira. Seul le cadre légèrement chancelant (avec ces plans de portes en amorce, comme si quelqu’un, constamment, dominait, surveillait, instillant une impression malsaine mais impalpable), les gros plans qui enserrent les personnages, les plans séquences qui suggèrent le temps qui s’étire, et quelques plans significatifs comme celui de Murielle en Djellaba, hagarde, à l’extérieur mais filmée derrière une fenêtre à barreaux, laissent entendre qu’elle est emmurée, oppressée, que l’étau se resserre.

    Il en fallait du talent, de la délicatesse, pour réussir un film, sur un tel sujet, rendre envisageable l’impensable, sans doute le crime le plus terrible qui soit : l’infanticide. Nous faire comprendre comment cette femme va perdre sa liberté, une raison d’être, et la raison. Du talent dans l’écriture d’abord : le scénario de Joachim Lafosse, Matthieu Reynaert et Thomas Bidegain qui avait nécessité 2 ans et demi d’écriture pour adapter très librement ce fait divers survenu en Belgique en 2007, l’affaire Geneviève Lhermitte, est particulièrement habile, maniant les ellipses et se centrant sur ses trois personnages principaux, aussi passionnants que, chacun à leur manière, terrifiants. Les dialogues sont concis et précis, comme les phrases assénées par Pinget à Murielle qui peuvent sembler tendrement réprobatrices ou terriblement injustes et cruelles selon la perception de la jeune femme. Tout est question de point de vue, de perception, et la nôtre est subtilement amenée à être celle de Murielle, ce qui rend la scène finale (judicieusement hors-champ) d’autant plus brutale. Dans la réalisation évidemment, évoquée précédemment. Dans le choix de la musique qui intervient à chaque transgression.

    Dans l’interprétation enfin. Et quelle(s) interprétation(s) ! D’abord, le duo Arestrup- Rahim reformé trois ans après un « Prophète », et leurs prix d’interprétation respectifs. Niels Arestrup est parfait en père de substitution à la présence envahissante, à la générosité encombrante, d’une perversité insidieuse, sachant obtenir tout ce qu’il veut, comme un enfant capricieux et colérique.

    Face à lui, Tahar Rahim prouve une nouvelle fois que ses deux prix aux César (meilleur acteur, meilleur espoir) n’étaient nullement usurpés, toujours ici d’une justesse remarquable; il prouve aussi une nouvelle fois l'intelligence de ses choix artistiques. D’abord charmant, puis irascible, un peu lâche, velléitaire, sans être vraiment antipathique, il est lui aussi emmuré dans la protection et le paternalisme ambigu de Pinget, ne voyant pas ou préférant ne pas voir la détresse dans laquelle s’enferme sa femme. (cf aussi ma critique de "Or noir" et celle du film "Les hommes libres").

    Que dire d’Emilie Dequenne ? Elle est sidérante, époustouflante, bouleversante en Médée moderne. Il faudrait inventer des adjectifs pour faire l’éloge de sa prestation. D’abord si lumineuse, elle se rembrunit, s’enlaidit, s’assombrit, se renferme sur elle-même pour plonger dans la folie. Ce n’est pas seulement une affaire de maquillage comme cette scène où elle est à un spectacle de sa fille, outrageusement maquillée, et où ses réactions sont excessives. Non, tout en elle incarne sa désincarnation progressive, cette raison qui s’égare : sa démarche qui en devient presque fantomatique, son regard hagard, ses gestes hâtifs ou au contraire si lents, en tout cas désordonnés. Elle parvient à nous faire croire à l’incroyable, l’impensable ; comment ce personnage lumineux peut s’aliéner et accomplir un acte aussi obscur. Et puis il y a cette scène dont tout le monde vous parlera, mais comment ne pas en parler, tant elle y est saisissante d’émotion : ce plan-séquence où elle chante et pleure en silence, dans sa voiture sur la musique de Julien Clerc. Elle a reçu le prix d’interprétation Un Certain Regard pour ce film. Gageons que ce ne sera pas le dernier.

    Lafosse dissèque les rapports de pouvoir entre ces trois êtres, fascinants et terrifiants, métaphore d’un colonialisme dont l’aide est encombrante, oppressante, rendant impossible l’émancipation. La famille devient un Etat dictatorial si bien que le Maroc dont ont voulu absolument fuir Mounir et sa famille apparaît comme le paradis pour Murielle, et ressemble à un Eden onirique dans la perception qui nous est donnée, la sienne. Il y a un soupçon de Dardenne dans cette empathie pour les personnages dont Lafosse tente de comprendre et d’expliquer tous les actes, même les inexplicables, même le pire, même l’ignominie. Du Chabrol aussi dans cette plongée dans les travers de la bourgeoisie, ses perversions, sa fausse affabilité. Et même du Clouzot dans ce diabolisme insidieux. Mais surtout une singularité qui fait que Joachim Lafosse, aucunement moralisateur, est un vrai cinéaste avec son univers et son point de vue propres.

    Si vous ne deviez voir que trois films cette année, celui-ci devrait sans aucun doute en faire partie. Bouleversant, il vous hantera et questionnera longtemps après cette plongée étouffante, palpitante et brillante dans cette cellule familiale (la bien nommée) et dans la complexité des tourments de l’âme humaine et vous laissera avec le choc de ce dénouement annoncé mais non moins terrassant.

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  • Critique de « Journal de France » de Claudine Nougaret et Raymond Depardon

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    Comme souvent, Un Certain Regard réserve de vraies pépites à l’image de ce « Journal de France » de Raymond Depardon.

    Synopsis : C’est un journal, un voyage dans le temps, il photographie la France, elle retrouve des bouts de films inédits qu’il garde précieusement : ses débuts à la caméra, ses reportages autour du monde, des bribes de leur mémoire, de notre histoire.

    D’un tabac fermé à Nevers de cette « France des sous-préfectures », celle qu’il a connue dans son enfance, en passant par le Venezuela, le Tchad, ou l’Elysée, Raymond Depardon, promène partout sa caméra et son regard empathique et acérés. Claudine Nougaret dresse un portrait admiratif de ce dernier et le sien, mêlant leurs deux voix, leurs deux regards, leurs deux destins, leurs multiples routes. La caméra n’est jamais intrusive, elle pose des questions plus qu’elle ne les réclame. Les photographies « à la chambre » de Depardon sont des moments de grâce, de poésie, à la fois anachroniques et immortels. Le film retrace la carrière impressionnante du photographe/cinéaste en même temps qu’il parcourt la France, l’immortalise dans des clichés qui n’en sont pas. La beauté, la magie et la poésie surgissent, l’espace d’un instant : des plans de cafés avec en toile de fond des « Vertiges de l’amour » de Bashung, ou des images sensuelles de déserts ou de côtes balayées par le vent. « Derrière chaque image il y a un regard un auteur ». Depardon et Nougaret, dans ce film, le prouvent à chaque instant tant les instants de cinéma y sont nombreux ne serait-ce que dans les transitions comme ce passage terriblement violent et poignant dans un hôpital psychiatrique à la minute de silence de Nelson Mandela ou encore cet instant si cruel d’un prévenu avec son avocat, effroyablement indifférent. Un « Journal de France » à voir absolument.

     

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  • Emission pour touscoprod : Décryptage de "De rouille et d'os" de Jacques Audiard

     

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  • Critique- « In another country » de Hong Sang-soo

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    De ce film on ressort avec un sentiment fugace et salvateur de légèreté, grâce notamment à l’interprétation remarquable mais aussi un scénario d’une précision, d’une intelligence inouïes.

    Synopsis :

    Dans un pays qui n’est pas le sien, une femme qui n’est à la fois ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, a rencontré, rencontre et rencontrera au même endroit les mêmes personnes qui lui feront vivre à chaque fois une expérience inédite.

    In another country est d’abord un petit bijou d’écriture scénaristique qui mériterait un prix du scénario. Ainsi, Dans ce film, Isabelle Huppert interprète trois rôles différents, qui ont pour seuls points communs sont le prénom "Anne" et un voyage à Mohang-ni. "C'est un peu la même femme déclinée sous trois aspects différents » a ainsi expliqué Isabelle Huppert. La première Anne est une réalisatrice qui voyage pour voir son ami coréen. La deuxième est une femme mariée qui part pour rejoindre son amant. La troisième est une maîtresse de maison qui se console en voyageant après que sont mari l’ait quittée.

    Trop en dire gâchera le charme et le plaisir de la surprise de ce film qui en regorge. Hong Sang-soo plus que jamais fait ici preuve de l’humour décalé, réjouissant, fantaisiste qui le caractérise et signe ici un film à la fois lumineux et mélancolique plein de tendresse doucement désenchantée. Derrière son apparente simplicité, ce film révèle une construction scénaristique ludique, jubilatoire et complexe qui lui procure un charme irrésistible exacerbé par la grâce de son actrice principale plus radieuse, juvénile que jamais. « In another country » n’est pas qu’un exercice vain de style mais un film qui donne à sa profondeur et sa mélancolie l’apparence de la légèreté qui lui sied si bien…et vous envoûtera, à n’en pas douter.

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  • Critique de "La Chasse" de Thomas Vinterberg

    Ce film repose avant tout sur l’incroyable prestation de Mads Mikkelsen. Le film tourne en effet entièrement autour de son personnage principal avec lequel nous sommes d’emblée en empathie, ce qui fait que certains autres personnages sont parfois moins nuancés (d’emblée persuadés de son innocence ou au contraire de sa culpabilité). Il est donc ici à nouveau question de l’idée de faute, de crime même, et d’homme broyé par le groupe.

    " Après un divorce difficile, Lucas (Mads Mikkelsen), quarante ans, a trouvé une nouvelle petite amie, un nouveau travail et il s'applique à reconstruire sa relation avec Marcus, son fils adolescent. Mais quelque chose tourne mal. Presque rien. Une remarque en passant. Un mensonge fortuit. Et alors que la neige commence à tomber et que les lumières de Noël s'illuminent, le mensonge se répand comme un virus invisible. La stupeur et la méfiance se propagent et la petite communauté plonge dans l'hystérie collective, obligeant Lucas à se battre pour sauver sa vie et sa dignité. »

    Le mensonge peut-il s’incarner dans l’innocence ? Quelle place donner à la parole de l’enfant, ici sacralisée ? Quatorze ans après le cruel et magistral « Festen » qui révélait le passé pédophile d’un père d’une rare abjection, Vinterberg traite d’un sujet similaire avec un film qui en est quasiment le contraire puisque, ici, à l’inverse, c’est l’innocent qui passe pour coupable.

    Le sujet a déjà été traité maintes fois au cinéma et on songe évidemment au film de Cayatte « Les risques du métier ». Si celui-ci ne présente pas d’originalité particulière, il n’en est pas moins une démonstration implacable (comme le film de Mungiu) de la violence du groupe se transformant en meute, le chasseur qu’est aussi Lucas devenant l’homme traqué, l’homme à abattre.

    Si la tension est présente du début à la fin, elle doit beaucoup et surtout à l’interprétation nuancée et magistrale de Mads Mikkelsen, un homme qui reste digne bien que broyé par le mensonge et la rumeur

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  • "The Sapphires" de Wayne Blair

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    Hier soir était projeté « The Sapphires », un premier long-métrage australien de Wayne Blair qui nous embarque en Australie en 1968 dans le destin de trois soeurs aborigènes (Gail, Julie et Cynthia) et de leur cousine Kay, découvertes par Dave, musicien irlandais au caractère bien trempé, amateur de whiskey et de soul music. Dave remanie le répertoire du groupe, rebaptisé « The Sapphires », et organise une tournée dans les zones de guerre du Vietnam du Sud. Dans le delta du Mékong où elles chantent pour les marines, les filles déchainent les foules, esquivent les balles et tombent amoureuses.

    En apparence, « The Sapphires » est un feel good movie efficace et sans aspérités (la guerre du Vietnam est toujours ou presque en arrière-plan et traitée de manière très édulcorée). Inspiré d’une histoire vraie (certes ici romancée), « The Sapphires » est empreint de la vigueur mélancolique et joyeuse de la musique soul. Le parti pris est ici volontairement celui du film classique et divertissant, néanmoins le destin des quatre chanteuses est aussi symbolique d’une quête de justice et d’égalité (le racisme jalonne leurs histoires et l’assassinat de Luther King est présent en filigrane). Un film « enchanté » plein de charme et généreux avec des personnages attachants qui le sont tout autant et qui n’aspire pas à révolutionner le cinéma mais qui vous fera passer un agréable moment.

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