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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 43

  • Découvrez la bande-annonce de "To Rome with love" de Woody Allen et dossier spécial Woody Allen

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    Une année cinématographique réussie n'en serait pas une sans un film de Woody Allen. Après le réjouissant "Minuit à Paris", l'an passé, Oscar 2012 (amplement mérité) du meilleur scénario et film d'ouverture du Festival de Cannes 2011, direction Rome avec "To Rome with love" dont la bande-annonce accroit mon impatience d'être au 4 juillet, date de sa sortie...à moins d'une énième sélection cannoise (et toujours hors-compétition, forcément).

     En attendant, je vous invite à découvrir la bande-annonce ci-dessous et ma critique de "Minuit à Paris" écrite à l'occasion du de l'ouverture du 64ème Festival de Cannes, en cliquant ici, ainsi que mon dossier spécial Woody Allen avec de nombreuses critiques de ses films, dont la trilogie londonienne (avec pour commencer, ce qui est pour moi un chef d'oeuvre d'écriture scénaristique: "Match point"), ci-dessous.

    La trilogie londonienne de Woody Allen

    CRITIQUE DE MATCH POINT:

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    Un film de Woody Allen comme le sont ceux de la plupart des grands cinéastes est habituellement immédiatement reconnaissable, notamment par le ton, un humour noir corrosif, par la façon dont il (se) met en scène, par la musique jazz, par le lieu (en général New York).

    Cette fois il ne s'agit pas d'un Juif New Yorkais en proie à des questions existentielles mais d'un jeune irlandais d'origine modeste, Chris Wilton (Jonathan Rhys-Meyer), qui se fait employer comme professeur de tennis dans un club huppé londonien. C'est là qu'il sympathise avec Tom Hewett (Matthew Goode), jeune homme de la haute société britannique avec qui il partage une passion pour l'opéra. Chris fréquente alors régulièrement les Hewett et fait la connaissance de Chloe (Emily Mortimer), la sœur de Tom, qui tombe immédiatement sous son charme. Alors qu'il s'apprête à l'épouser et donc à gravir l'échelle sociale, il rencontre Nola Rice (Scarlett Johansson), la pulpeuse fiancée de Tom venue tenter sa chance comme comédienne en Angleterre et, comme lui, d'origine modeste. Il éprouve pour elle une attirance immédiate, réciproque. Va alors commencer entre eux une relation torride...

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    Je mets au défi quiconque n'ayant pas vu le nom du réalisateur au préalable de deviner qu'il s'agit là d'un film de Woody Allen, si ce n'est qu'il y prouve son génie, dans la mise en scène, le choix et la direction d'acteurs, dans les dialogues et dans le scénario, « Match point » atteignant d'ailleurs pour moi la perfection scénaristique.

    Woody Allen réussit ainsi à nous surprendre, en s'affranchissant des quelques « règles » qui le distinguent habituellement : d'abord en ne se mettant pas en scène, ou en ne mettant pas en scène un acteur mimétique de ses tergiversations existentielles, ensuite en quittant New York qu'il a tant sublimée. Cette fois, il a en effet quitté Manhattan pour Londres, Londres d'une luminosité obscure ou d'une obscurité lumineuse, en tout cas ambiguë, à l'image du personnage principal, indéfinissable.

    Dès la métaphore initiale, Woody Allen nous prévient (en annonçant le thème de la chance) et nous manipule (pour une raison que je vous laisse découvrir), cette métaphore faisant écho à un rebondissement (dans les deux sens du terme) clé du film. Une métaphore sportive qu'il ne cessera ensuite de filer : Chris et Nola Rice se rencontrent ainsi autour d'une table de ping pong et cette dernière qualifie son jeu de « très agressif »...

    « Match point » contrairement à ce que son synopsis pourrait laisser entendre n'est pas une histoire de passion parmi d'autres (passion dont il filme d'ailleurs et néanmoins brillamment l'irrationalité et la frénésie suffocante que sa caméra épouse) et encore moins une comédie romantique (rien à voir avec « Tout le monde dit I love you » pour lequel Woody Allen avait également quitté les Etats-Unis) ; ainsi dès le début s'immisce une fausse note presque imperceptible, sous la forme d'une récurrente thématique pécuniaire, symbole du mépris insidieux, souvent inconscient, que la situation sociale inférieure du jeune professeur de tennis suscite chez sa nouvelle famille, du sentiment d'infériorité que cela suscite chez lui mais aussi de sa rageuse ambition que cela accentue ; fausse note qui va aller crescendo jusqu'à la dissonance paroxystique, dénouement empruntant autant à l'opéra qu'à la tragédie grecque. La musique, notamment de Verdi et de Bizet, exacerbe ainsi encore cette beauté lyrique et tragique.

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    C'est aussi le film des choix cornéliens, d'une balle qui hésite entre deux camps : celui de la passion d'un côté, et de l'amour, voire du devoir, de l'autre croit-on d'abord ; celui de la passion amoureuse d'un côté et d'un autre désir, celui de réussite sociale, de l'autre (Chris dit vouloir « apporter sa contribution à la société ») réalise-t-on progressivement. C'est aussi donc le match de la raison et de la certitude sociale contre la déraison et l'incertitude amoureuse.

    A travers le regard de l'étranger à ce monde, Woody Allen dresse le portrait acide de la « bonne » société londonienne avec un cynisme chabrolien auquel il emprunte d'ailleurs une certaine noirceur et une critique de la bourgeoisie digne de La cérémonie que le dénouement rappelle d'ailleurs.

    Le talent du metteur en scène réside également dans l'identification du spectateur au (anti)héros et à son malaise croissant qui trouve finalement la résolution du choix cornélien inéluctable, aussi odieuse soit-elle. En ne le condamnant pas, en mettant la chance de son côté, la balle dans son camp, c'est finalement notre propre aveuglement ou celui d'une société éblouie par l'arrivisme que Woody Allen stigmatise. Parce-que s'il aime (et d'ailleurs surtout désire) la jeune actrice, Chris aime plus encore l'image de lui-même que lui renvoie son épouse : celle de son ascension.

    Il y a aussi du Renoir dans ce Woody Allen là qui y dissèque les règles d'un jeu social, d'un match fatalement cruel ou même du Balzac car rarement le ballet de la comédie humaine aura été aussi bien orchestré.

    Woody Allen signe un film d'une férocité jubilatoire, un film cynique sur l'ironie du destin, l'implication du hasard et de la chance. Un thème que l'on pouvait notamment trouver dans « La Fille sur le pont » de Patrice Leconte. Le fossé qui sépare le traitement de ce thème dans les deux films est néanmoins immense : le hiatus est ici celui de la morale puisque dans le film de Leconte cette chance était en quelque sorte juste alors qu'elle est ici amorale, voire immorale, ...pour notre plus grand plaisir. C'est donc l'histoire d'un crime sans châtiment dont le héros, sorte de double de Raskolnikov, est d'ailleurs un lecteur assidu de Dostoïevski (mais aussi d'un livre sur Dostoïevski, raison pour laquelle il épatera son futur beau-père sur le sujet), tout comme Woody Allen à en croire une partie la trame du récit qu'il lui « emprunte ».

    Quel soin du détail pour caractériser ses personnages, aussi bien dans la tenue de Nola Rice la première fois que Chris la voit que dans la manière de Chloé de jeter négligemment un disque que Chris vient de lui offrir, sans même le remercier . Les dialogues sont tantôt le reflet du thème récurrent de la chance, tantôt d'une savoureuse noirceur (« Celui qui a dit je préfère la chance au talent avait un regard pénétrant sur la vie », ou citant Sophocle : « n'être jamais venu au monde est peut-être le plus grand bienfait »...). Il y montre aussi on génie de l'ellipse (en quelques détails il nous montre l'évolution de la situation de Chris...).

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    Cette réussite doit aussi beaucoup au choix des interprètes principaux : Jonathan Rhys-Meyer qui interprète Chris, par la profondeur et la nuance de son jeu, nous donnant l'impression de jouer un rôle différent avec chacun de ses interlocuteurs et d'être constamment en proie à un conflit intérieur ; Scarlett Johansson d'une sensualité à fleur de peau qui laisse affleurer une certaine fragilité (celle d'une actrice en apparence sûre d'elle mais en proie aux doutes quant à son avenir de comédienne) pour le rôle de Nola Rice qui devait être pourtant initialement dévolu à Kate Winslet ; Emily Mortimer absolument parfaite en jeune fille de la bourgeoisie londonienne, naïve, désinvolte et snob qui prononce avec la plus grande candeur des répliques inconsciemment cruelles(« je veux mes propres enfants » quand Chris lui parle d'adoption ...). Le couple que forment Chris et Nola s'enrichit ainsi de la fougue, du charme électrique, lascif et sensuel de ses deux interprètes principaux.

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    La réalisation de Woody Allen a ici l'élégance perfide de son personnage principal, et la photographie une blancheur glaciale semble le reflet de son permanent conflit intérieur.

    Le film, d'une noirceur, d'un cynisme, d'une amoralité inhabituels chez le cinéaste, s'achève par une balle de match grandiose au dénouement d'un rebondissement magistral qui par tout autre serait apparu téléphoné mais qui, par le talent de Woody Allen et de son scénario ciselé, apparaît comme une issue d'une implacable et sinistre logique et qui montre avec quelle habileté le cinéaste a manipulé le spectateur (donc à l'image de Chris qui manipule son entourage, dans une sorte de mise en abyme). Un match palpitant, incontournable, inoubliable. Un film audacieux, sombre et sensuel qui mêle et transcende les genres et ne dévoile réellement son jeu qu'à la dernière minute, après une intensité et un suspense rares allant crescendo. Le témoignage d'un regard désabusé et d'une grande acuité sur les travers et les blessures de notre époque. Un chef d'œuvre à voir et à revoir !

    « Match point » est le premier film de la trilogie londonienne de Woody Allen avant « Scoop » et « Le rêve de Cassandre ».

    Le rêve de Cassandre : crime et châtiments

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    Deux frères désargentés mais ambitieux, surtout l’un d’eux, Ian, incarné par Ewan McGregor, s'offrent un voilier au-dessus de leurs modestes moyens, ils le baptisent "Cassandra's Dream", titre aussi prémonitoire que les prophéties tragiques de ladite Cassandre dans l’Antiquité. Ian travaille dans le restaurant de leurs parents tandis que son frère Terry travaille dans un garage. Ian tombe amoureux d’Angela, comédienne de son état et surtout ambitieuse. Pour satisfaire leurs ambitions, Terry va s’endetter considérablement au jeu et Ian va se donner des airs de riche investisseur pour la séduire. Leur seul moyen de s’en sortir c’est l’oncle Howard (Tom Wilkinson) qui a fait fortune en Californie, l’emblème de la réussite sociale de la famille que leur mère ne cesse de citer en exemple. En contrepartie de son aide financière il leur propose un macabre marché : tuer un homme...

    Aller voir un film de Woody Allen c’est un peu comme pour Cécilia (non pas celle-là, mais celle incarnée par Mia Farrow…) qui revoit inlassablement "La Rose Pourpre du Caire" dans le film éponyme, c’est y aller les yeux fermés avec la promesse d’un voyage cynique ou comique, léger ou grave, parfois tout cela à la fois, mais un voyage en tout cas surprenant et captivant. Ce « Rêve de Cassandre » qui apporte encore une nouvelle pierre à l’édifice qu’est la filmographie fascinante et hétéroclite de Woody Allen, ne déroge pas à la règle. Il s’inscrit dans la lignée des films les plus noirs du cinéaste et apporte encore quelque chose de nouveau.

    D’abord, il y excelle dans l’art de l’ellipse. Là où chez d’autres cinéastes cela constituerait une faiblesse scénaristique frustrante pour le spectateur, cela rend ici la logique machiavélique encore plus implacable et le récit encore plus limpide. Rien n’est superflu. En un plan, en un geste filmé avec une apparente désinvolture (le père qui trébuche, dans un coin de l’écran, comme ça, mine de rien mais quand même, un regard désarçonné ou appuyé etc) il dépeint magnifiquement un personnage et surtout ses faiblesses. Si Woody Allen s’est toujours intéressé aux travers humains, il ne se cache plus derrière le masque de l’humour. C’est ici un film sombre qui se revendique comme tel.

    Woody Allen est toujours un virtuose de la réalisation : ici, pas de mouvements de caméras démonstratifs mais une composition du cadre qui sert admirablement l’intrigue et qui, sans avoir l’élégance revendiquée et signifiante de « Match point », n’en est pas moins soignée. La réalisation, les indices scénaristiques sont moins tonitruants que dans « Match point » mais ils s’enchaînent avec une évidence édifiante. Pas de tonitruance non plus dans les références antiques (Médée, Cassandre) judicieusement distillées.

    Le propos est tout aussi cruel, cynique, voire lucide que dans « Match point ». Le moteur est aussi le même : l’ambition, l’ascension sociale, l’amoralité, savoureuse pour le spectateur. Et si Woody Allen n’est pas Ken Loach il place ce film dans un milieu social moins favorisé que celui dans lequel se situent habituellement ses films, et cela sonne tout aussi juste. Les règles du jeu social, les désirs irrépressibles de revanche sociale et les multiples ressources scénaristiques de leurs conséquences l’intéressent toujours autant, quel que soit le pays ou le milieu social.

    Comme dans « Match point », il est question de chance, de malchance surtout ici, de culpabilité, d’ambition dévastatrice. « Match point » était un crime sans châtiment, c’est d’ailleurs ce qui le rendait en partie si passionnant et jubilatoire, c’est l’inverse qui rend « Le rêve de Cassandre » prenant: c’est un crime avec châtiments. Ajoutez à cela un Ewan McGregor aveuglé par son ambition avec un air faussement irréprochable et un Colin Farrell que la nervosité, l’emprise du jeu –dans les deux sens du terme d’ailleurs-, rendent presque méconnaissable, faillible et crédible en être faillible (pas de super héros chez Woody ) en proie aux remords et aux doutes, tous deux parfaits dans leurs rôles respectifs, une musique lancinante (de Philip Glass) suffisamment inquiétante, et vous obtiendrez un « Rêve de Cassandre » délicieusement cauchemardesque. Embarquez sans plus attendre !

    Scoop

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    Après Match point, perfection du genre, film délicieusement immoral au scénario virtuose totalement et magnifiquement scénarisé en fonction de son dénouement et de la balle de match finale, quel film pouvait donc bien ensuite réaliser Woody Allen ? Evidemment pas un film noir qui aurait inévitablement souffert de la comparaison. Si, à l’image de Match point, Woody Allen a de nouveau délaissé New York -qu’il a tellement sublimée et immortalisée- pour Londres, si comme dans Match point, il a de nouveau eu recours à Scarlett Johansson comme interprète principale, il a donc néanmoins délaissé le film noir pour retourner à la comédie policière à l’image d’Escrocs mais pas trop ou du Sortilège du scorpion de Jade. Si le principal atout de Match point était son scénario impeccable, c’est ailleurs qu’il faut aller chercher l’intérêt de ce Scoop.

    L’intrigue est ainsi délibérément abracadabrantesque et improbable. Le célèbre journaliste d'investigation Joe Strombel, arrivé au Purgatoire, y rencontre la secrétaire de l’aristocrate Peter Lyman, également politicien à l’image irréprochable de son état. Elle lui révèle qu’elle aurait été empoisonnée par ce dernier après avoir découvert que Peter serait en réalité le tueur en série surnommé « le Tueur au Tarot » qui terrorise Londres. Professionnel et avide de scoops jusqu’à la mort et même après, Joe Strombel, va se matérialiser à une jeune étudiante en journalisme (et accessoirement en orthodontie), la jeune Sondra (Scarlett Johansson) lorsqu’elle est enfermée dans une boîte lors du tour de magie de l’Américain Splendini (Woody Allen). Croyant avoir trouvé le scoop du siècle elle décide de faire la connaissance de Peter Lyman (charismatique et mystérieux Hugh Jackman) pour le démasquer, avec, comme « perspicace » collaborateur, Splendini. Evidemment elle va tomber amoureuse (de Peter Lyman, pas de Woody, celui-ci ayant ici renoncé au rôle de l’amoureux, dans un souci de crédibilité, ou dans un sursaut de lucidité, pour jouer celui du protecteur). Elle n’aurait peut-être pas dû…

    Woody Allen est donc passé de la noirceur à la légèreté. C’est agréable la légèreté, aussi, surtout après la noirceur, aussi parfaite soit-elle. Woody Allen nous revient aussi en tant qu’acteur, fidèle à lui-même, balbutiant, maladroit, chaplinesque, woodyallenesque plutôt, adepte de l’ironie et de l’autodérision, et narcissique de religion (si, si, vous verrez, ça existe). Intrigue abracadabrantesque donc mais c’est aussi ce qui fait le charme de ce scoop. Preuve que légèreté et noirceur ne sont pas totalement incompatibles, Woody Allen a saupoudré son scoop d’humour exquisément noir avec notamment une mort presque sympathique en grande faucheuse embarquant ses défunts et bavards voyageurs. Woody Allen lui aussi nous embarque, dans un jeu, dans son jeu. Il ne nous trompe pas. Nous en connaissons les règles, les codes du genre : la désinvolture et la loufoquerie sont de mise.

    La mise en scène reste cependant particulièrement soignée, Scarlett Johansson est de nouveau parfaite, cette fois en étudiante naïve et obstinée. Comme la plupart des bonnes comédies, ce Scoop fonctionne sur les contrastes d’un duo impossible, celui de la journaliste écervelée et obstinée et de son protecteur farfelu. Certes, vous n’explosez pas de rire mais vous avez constamment le sourire aux lèvres entraînés par l’entrain communicatif et l’humour décalé de Woody Allen qui montre à nouveau que l’on peut être un réalisateur particulièrement prolifique sans rien perdre de son enthousiasme et de sa fraîcheur. Une bonne humeur tenace et contagieuse vaut après tout mieux qu’un rire explosif, non ?

    Un film rythmé, léger, burlesque, ludique à la mise en scène soignée avec une touche d’humour noir même si on peut regretter que la morale soit sauve et même si on peut donc regretter l’immoralité jubilatoire de Match point. Ce scoop-là n’est ni sidérant, ni inoubliable, mais néanmoins il vaut la peine d’être connu.

    CRITIQUE DE VICKY CRISTINA BARCELONA

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    Quoiqu’il advienne, quel que soit le sujet, je ne manque JAMAIS un film de Woody Allen et ils sont peu nombreux ces réalisateurs dont chaque film recèle une trouvaille, dont chaque film est une réussite (même si certains évidemment sont meilleurs que d’autres, ou plus légers que d’autres), une véritable gageure quand on connaît la productivité de Woody Allen qui sort quasiment un film par an.

    Imaginez donc mon désarroi d’avoir manqué celui-ci au dernier Festival de Cannes (non, vous ne pouvez pas : c’est insoutenable surtout sachant que mes acolytes festivaliers en sortaient tous le sourire aux lèvres, réjouis et un brin narquois envers ma malchance…) et mon impatience de le voir dès sa sortie en salles. Je me demande comment j’ai pu attendre trois jours après sa sortie surtout sachant que, dans mon impatience, je pensais qu’il sortait la semaine dernière… Bref, alors ce dernier Woody Allen était-il à la hauteur de l’attente ?

    Evidemment, il serait malvenu de le comparer à la trilogie londonienne, véritable bijou d’écriture scénaristique et de noirceur jubilatoire. Ce dernier est plus léger (quoique…), et pourtant..., et pourtant c’est encore une véritable réussite, qui ne manque ni de sel (pour faire référence à une réplique du film), ni d’ailleurs d’aucun ingrédient qui fait d’un film un moment unique et réjouissant.

    Pitch : Vicky (Rebecca Hall) et Cristina (Scarlett Johanson) sont d'excellentes amies, avec des visions diamétralement opposées de l'amour : la première est plutôt raisonnable, fiancée à un jeune homme « respectable » ; la seconde est plutôt instinctive, dénuée d'inhibitions et perpétuellement à la recherche de nouvelles expériences passionnelles. Vicky et Cristina sont hébergées chez Judy et Mark, deux lointains parents de Vicky, Vicky pour y consacrer les derniers mois avant son mariage et y terminer son mémoire sur l’identité catalane; Cristina pour goûter un changement de décor. Un soir, dans une galerie d'art, Cristina remarque le ténébreux peintre Juan Antonio (Javier Bardem). Son intérêt redouble lorsque Judy lui murmure que Juan Antonio entretient une relation si orageuse avec son ex-femme, Maria Elena (Pénélope Cruz), qu'ils ont failli s'entre-tuer. Plus tard, au restaurant, Juan Antonio aborde Vicky et Cristina avec une « proposition indécente ». Vicky est horrifiée ; Cristina, ravie, la persuade de tenter l'aventure...

    Les jeux de l’amour et du hasard. Un marivaudage de plus. Woody Allen fait son Truffaut et son « Jules et Jim » pourrait-on se dire à la lecture de ce pitch. Oui mais non. Surtout non. Non parce que derrière un sujet apparemment léger d’un chassé-croisé amoureux, le film est aussi empreint de mélancolie et même parfois de gravité. Non parce qu’il ne se contente pas de faire claquer des portes mais d’ouvrir celles sur les âmes, toujours tourmentées, du moins alambiquées, de ses protagonistes, et même de ses personnages secondaires toujours croqués avec talent, psychologie, une psychologie d’une douce cruauté ou tendresse, c’est selon. Non parce que le style de Woody Allen ne ressemble à aucun autre : mélange ici de dérision (souvent, d’habitude chez lui d’auto-dérision), de sensualité, de passion, de mélancolie, de gravité, de drôlerie, de cruauté, de romantisme, d’ironie...

    Woody Allen est dit-on le plus européen des cinéastes américains, alors certes on a quitté Londres et sa grisaille pour Barcelone dont des couleurs chaudes l’habillent et la déshabillent mais ce qu’il a perdu en noirceur par rapport à la trilogie londonienne, il l’a gagné en sensualité, et légèreté, non pour autant dénuées de profondeur. Il suffit de voir comment il traduit le trouble et le tiraillement sentimental de Vicky lors d’une scène de repas où apparait tout l’ennui de la vie qui l’attend pour en être persuadé. Ou encore simplement de voir comment dans une simple scène la beauté d’une guitare espagnole cristallise les émotions et avec quelle simplicité et quel talent il nous les fait ressentir. (Eh oui Woody Allen a aussi délaissé le jazz pour la variété et la guitare espagnoles…)

    Javier Bardem, ténébreux et troublant, Penelope Cruz, volcanique et passionnelle, Scarlett Johanson (dont c’est ici la troisième collaboration avec Woody Allen après « Match point » et « Scoop »…et certainement pas la dernière), sensuelle et libre, Rebecca Hall, sensible et hésitante : chacun dans leurs rôles ils sont tous parfaits, et cette dernière arrive à imposer son personnage, tout en douceur, face à ces trois acteurs reconnus et imposants. (Dommage d'ailleurs que son personnage n'apparaisse même pas sur l'affiche, c'est finalement le plus intéressant mais certes aussi peut-être le plus effacé...dans tous les sens du terme.)

    A la fois hymne à la beauté (notamment de Barcelone, ville impétueuse, bouillonnante, insaisissable, véritable personnage avec ses bâtiments conçus par Gaudi , le film ne s’intitulant pas « Vicky Cristina Barcelona » pour rien) et à l’art, réflexion sur l’amoralité amoureuse et les errements et les atermoiements du corps et du cœur, Woody Allen signe une comédie (on rit autant que l’on est ému) romantiquement sulfureuse et mélancoliquement légère, alliant avec toute sa virtuosité ces paradoxes et s’éloignant des clichés ou de la vulgarité qui auraient été si faciles pour signer un film aussi élégant que sensuel. Cet exil barcelonais pourra en déconcerter certains, mais c’est aussi ce qui imprègne ce film de cette atmosphère aussi fougueuse que cette ville et ces personnages.

    Malgré les 72 ans du cinéaste, le cinéma de Woody Allen n’a pas pris une ride : il fait preuve d’une acuité, d’une jeunesse, d’une insolence, d’une inventivité toujours étonnantes, remarquables et inégalées. Un voyage barcelonais et initiatique décidément réjouissant. Vivement le prochain ! En attendant je vous laisse réfléchir à l’idée défendue dans le film selon laquelle l’amour romantique serait celui qui n’est jamais satisfait… A méditer !

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    Critique de "Whatever works" de Woody Allen

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    Après des films aussi divers et réussis que « Match point », « Scoop », « Le rêve de Cassandre », « Vicky Cristina Barcelona » qui se sont enchaînés au rythme frénétique d’une réalisation par an, comment Woody Allen pouvait-il encore nous étonner ? Tout simplement en revenant à New York après la magistrale trilogie londonienne (« Match point » restant pour moi la perfection scénaristique, encore inégalée) et après son escapade espagnole.

    Boris Yellnikoff (Larry David), double woody allenien ( que le réalisateur n’incarne pas cette fois laissant donc la place à Larry David) est un presque Prix Nobel, il a en effet raté sa carrière comme son mariage et son suicide. Un soir, une jeune fugueuse répondant au doux nom de Melody (Evan Rachel Wood), affamée et frigorifiée, lui demande de l’héberger. Alors qu’elle ne devait rester que quelques nuits, elle s’installe pour finalement former un étrange couple avec ce Boris aussi futé et misanthrope qu’elle est ingénue et joyeuse. Le génie de la physique finira même par épouser la pétulante jeune femme. Tout se complique quand Marietta (Patricia Clarkson), la mère de la jeune femme, débarque à l’improviste…

    A 73 ans, Woody Allen semble plus que jamais peu soucieux des conventions, qu’elles soient morales ou cinématographiques, et fait preuve d’une liberté toujours aussi étonnante et réjouissante pour le spectateur.

    Dès la première séquence dans laquelle Boris quitte les amis avec lesquels il était attablé pour s’adresser directement au spectateur face caméra, on retrouve sa verve inimitable dans un monologue qui brasse avec brio, ironie, mordant et lucidité les préoccupations existentielles récurrentes et universelles du réalisateur toujours aussi hypocondriaque et savoureusement cynique.

    Même si jamais personne, à commencer par lui-même, ne sublimera autant Manhattan qu’il y est parvenu dans le film éponyme, il parvient encore à nous faire découvrir New York sous un angle différent et enchanteur, sa caméra incisive en épousant la bouillonnante et frémissante vitalité.

    Les personnalités excentriques des deux personnages principaux (mais aussi des personnages secondaires) sont pour beaucoup dans cette réussite : Larry David joue comme Woody Allen à s’y méprendre, un être boiteux dans tous les sens du terme, aussi exécrable qu’attendrissant et Evan Rachel Wood joue à merveille la sympathique écervelée, succédant à Scarlett Johansson, sans démériter.

    Les dialogues et les monologues de Larry David sont une réjouissance perpétuelle et un air de Beethoven nous montre une nouvelle fois avec quelle maestria il sait fait valser magie et ironie de l’existence.

    Hymne à la liberté, qu’elle soit amoureuse ou artistique, qui n’est pas sans faire écho à son film précèdent, le sensuel (et à mon avis néanmoins plus réussi que celui-ci) « Vicky Cristina Barcelona », ce « Whatever works » est aussi un hymne à la vie et à ses « hasards dénués de sens » que Woody Allen manie et célèbre avec subtilité pour faire basculer le cynisme en optimisme, et si la religion est ici, à nouveau, une cible délectable , il croit au moins en une chose et nous y fait croire avec talent : le pouvoir de la liberté et des hasards qui font que « ça marche », peu importe comment… Le hasard peut, aussi, bien faire les choses et l’incertitude existentielle n’est pas forcément source de tourments semble admettre et nous faire admettre Woody Allen dans un accès communicatif d’optimisme, voire d’insolente liberté.

    Et même s’il s’agit là d’un Woody Allen mineur, comme le répète Larry David « l’important c’est que ça marche ». Woody Allen fait, encore une fois, preuve d’une impertinence et d’une énergie débordante que bien des jeunes cinéastes pourraient lui envier et qui nous font attendre le prochain avec une impatience toujours grandissante.


    (Double) critique de "Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu" de Woody Allen (1/ suite à la projection cannoise du Festival de Cannes 2010 et 2/ suite à la projection en ouverture du Festival Paris Cinéma 2010).

    Critique de « You will meet a tall dark stranger » suite à la projection cannoise:

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    Fidèle à son habitude Woody Allen a préféré le confort d'une sélection hors compétition aux « risques » de la compétition. Lui qui faisait pourtant l'apologie de la chance dans « Match point » ne semble pas être si confiant en la sienne. Pour une fois, il n'a peut-être pas eu totalement tort... Après sa remarquable trilogie britannique ( « Match point » -qui reste pour moi la perfection scénaristique-, « Scoop », « Le Rêve de Cassandre »), après son escapade espagnole avec « Vicky Barcelona », Woody Allen était déjà revenu aux Etats-Unis avec le très réussi « Whatever works », il revient donc à nouveau à Londres (on retrouve aussi un air d'opéra qui nous rappelle « Match point »), cette fois pour une comédie.

    Synopsis : les amours croisés de différents personnages tous à une époque charnière de leurs existences qui aimeraient tous avoir des illusions sur leur avenir et d'une certaine manière croire qu'ils vont rencontrer un mystérieux inconnu (a tall dark stranger) comme le prédit Cristal la voyante de l'une d'entre eux. Avec : Josh Brolin, Naomi Watts, Anthony Hopkins, Antonio Banderas, Freida Pinto (« Slumdog Millionaire »)...

    Même un moins bon film de Woody Allen comme l'est celui-ci (mais on peut bien lui pardonner avec les films brillants qu'il a accumulés ces derniers temps) reste un moment savoureux avec des dialogues rythmés et caustiques et une mise en scène toujours alerte et astucieuse et de très beaux plans séquences.

    « C'est la vitalité » disait François Truffaut du cinéma de Claude Sautet. Il aurait sans doute également pu attribuer ce terme au cinéma de Woody Allen. Cette vitalité, cette apparente légèreté cherchent pourtant comme toujours à dissimuler et aborder la fragilité de l'existence que ce soit en évoquant la mort avec une pudique désinvolture (certes ici prétexte à des scènes de comédie) ou la pathétique et touchante course contre le temps (remarquable Anthony Hopkins, ici sorte de double du cinéaste qui s'amourache d'une jeune « actrice » qu'il épouse).

    Woody Allen croque ses personnages à la fois avec lucidité et tendresse pour nous donner une sorte de conte sur la manière de s'arranger avec la vanité de l'existence, qu'importe si c'est avec des illusions. Ce film illustre à nouveau très bien cette lucide phrase du cinéaste citée par Kristin Scott Thomas lors de l'ouverture du festival (« L'éternité, c'est long ... surtout vers la fin »).

    Une fantaisie pétillante beaucoup moins légère qu'elle n'en a l'air mais aussi moins pessimiste puisque chacun trouvera un (certes fragile) nouveau départ, le tout illuminé par une très belle photographie et des acteurs lumineux. Vous auriez tort de vous en priver !

    Complément de critique de "Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu" et récit de la projection en ouverture du Festival Paris Cinéma 2010

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    Hier soir, au cinéma Gaumont Opéra, avait lieu l’ouverture du Festival Paris Cinéma 2010 avec, en plus de la Présidente du festival Charlotte Rampling et du Maire de Paris, un invité de marque : Woody Allen, actuellement en tournage à Paris, venu présenter « Vous aller rencontrer un bel et sombre inconnu » ( « You will meet a tall dark stranger »), en présence également de Marisa Berenson, Hippolyte Girardot, Rosanna Arquette entre autres invités du festival. N’ayant pas été autant enthousiasmée par ce film-ci que par les précédents Woody Allen lors de ma première vision de celui-ci au dernier Festival de Cannes dans le cadre duquel le film était présenté hors compétition, je redoutais l’ennui d’une deuxième projection.

    Est-ce le plaisir d’avoir vu et entendu Woody Allen présenter le film- en Français s'il vous plaît- (cf vidéo n°4 ci-dessous) avec, à l’image de ce qui imprègne ses films, un humour noir et décalé pudiquement et intelligemment dissimulé derrière une apparente légèreté ? Est-ce le plaisir de débuter ces 14 jours d’immersion festivalière en joyeuse compagnie ? Toujours est-il que j’ai été totalement charmée par ce « You will meet a tall dark stranger », davantage que lors de la première vision, la frénésie cannoise et l’accumulation de projections ne permettant peut-être pas toujours de vraiment déguster les films.

     

    Moins concentrée sur l’intrigue que je connaissais déjà (voir ma critique du film en bas de cet article), j’ai pu focaliser mon attention sur tout ce qui fait des films de Woody Allen des moments uniques et de l’ensemble de son cinéma un univers singulier. J’ai été envoûtée par la photographie lumineuse et même chaleureuse comme un écho visuel à cette légèreté avec laquelle Woody Allen voile pudiquement la gravité de l’existence. Le jeu des acteurs (et la direction d’acteurs) m’a bluffée (avec une mention spéciale pour Lucy Punch, irrésistible) ou comment dans un même plan fixe avec deux comédiens, grâce à son talent de metteur en scène, de directeur d’acteurs et de dialoguiste il fait passer une multitude d’émotions et rend une scène dramatique irrésistiblement drôle ou une scène comique irrésistiblement dramatique, parfois les deux dans le même plan. L’art du montage et du récit, ou comment en quelques plans d’une fluidité remarquable, il parvient à nous raconter une rencontre qui préfigure l’avenir des personnages. Le mélange de lucidité et de tendresse, sur ses personnages et la vanité de l’existence. Les dialogues savoureux, tendrement cyniques. Une sorte de paradoxe que lui seul sait aussi brillamment manier : un pessimisme joyeux. Une lucidité gaie.

    Woody Allen n’a décidément pas son pareil pour nous embarquer et pour transformer le tragique de l’existence en comédie jubilatoire. En ressortant du cinéma, après ce régal cinématographique, l’air de Paris était à la fois lourd et empreint d’une clarté éblouissante et de rassurantes illusions comme un écho à la gravité légère de Woody Allen à l’image de laquelle, je l’espère, seront ces 13 jours de festival. A suivre !

    Photo et vidéos de Woody Allen lors de l'ouverture du Festival Paris Cinéma 2010:

     

     

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    Films présentés à Cannes par Woody Allen :

    2010 - ...MEN FILMEN ÄR MIN ÄLSKARINNA (...MAIS LE CINÉMA RESTE MA MAÎTRESSE) - Cannes Classics

    2010 - YOU WILL MEET A TALL DARK STRANGER - Hors Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues

    2008 - VICKY CRISTINA BARCELONA - Hors Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues

    2005 - MATCH POINT - Hors Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues

    2002 - HOLLYWOOD ENDING - Hors Compétition Interprète, Réalisation, Scénario & Dialogues

    1989 - NEW YORK STORIES - Hors Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues, Interprète

    1987 - RADIO DAYS - Hors Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues

    1986 - HANNAH AND HER SISTERS (HANNAH ET SES SOEURS) - Hors Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues, Interprète

    1985 - THE PURPLE ROSE OF CAIRO (LA ROSE POURPRE DU CAIRE) - Hors Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues

    1984 - BROADWAY DANNY ROSE - Hors Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues, Interprète

    1982 - BONJOUR MONSIEUR LEWIS - Hors Compétition Interprète

    1979 - MANHATTAN - Hors Compétition Réalisation, Scénario & Dialogues, Interprète

    Le Palmarès de Woody Allen à Cannes :

    1985 - Prix de la Critique Internationale - F.I.P.R.E.S.C.I. - THE PURPLE ROSE OF CAIRO (LA ROSE POURPRE DU CAIRE) - Long métrage

     
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  • Programme du Champs-Elysées Film Festival 2012 ( du 5 au 12 juin 2012)

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    Je vous avais déjà parlé de ce festival mais comme il a été rebaptisé "Champs-Elysées Film Festival" après avoir été initialement nommé "Paris Film Festival", je l'évoque aujourd'hui à nouveau.

    Une bonne nouvelle que la création de ce festival car comme le Festival du Film de Paris a disparu depuis plusieurs années (un festival qui m'était cher puisque je lui dois ma première participation à un jury de festival à laquelle succédèrent de très nombreuses autres, en 1998, et parmi de très nombreuses rencontres inoubliables, celle, inestimable, avec le président du jury du festival l'année en question, un certain Sean Penn), et bien que le Festival Paris Cinéma soit désormais bien implanté à Paris (un festival auquel je tiens par ailleurs), je pense que restait, à Paris, une place vacante pour un autre festival de cinéma, dans la ville du 7ème art par excellence, un festival d'envergure international, peut-être plus glamour qui serait, non pas un concurrent mais un complément au Festival Paris Cinéma (qui fêtera d'ailleurs cette année sa dixième édition) qui inviterait Hollywood à Paris et tout ce que cela implique, une grande fête du cinéma à destination du grand public qui satisferait aussi les cinéphiles.

    La première édition de ce festival, placé sous l'égide du Ministère de la Culture (Paris Cinéma est sous l'égide de la Mairie de Paris) aura lieu du 5 au 12 juin prochain et sera consacrée au cinéma français et au cinéma américain avec, pour objectif, selon ses organisateurs, de rendre hommage à la plus belle avenue du monde (où se tenait d'ailleurs feu Festival du Film de Paris) dans le sillage de ce que peuvent faire d'autres capitales comme Rome qui, en peu de temps, a réussi à donner une envergure internationale à son festival.

     

    Au programme de cette première édition, une cinquantaine de films et 150 séances avec :

     

    - Une sélection d’une quinzaine de films français et américains inédits. L’un d’entre eux sera récompensé par le Prix du Public,

     

    - Un panorama de la production internationale, à travers une sélection d’une quinzaine de film concourant à l’Oscar du Meilleur Film Etranger,

     

    - En partenariat avec les studios américains, une avant-première prestigieuse chaque soir.

     

    - Un hommage à une personnalité du cinéma.

     

    -C’est Harvey Weinstein que Paris Film Festival a choisi d’honorer cette année. Le public pourra découvrir ou redécouvrir une sélection de films qu’il a produits (Smoke, The Yards, Kill Bill...), il participera à une master class et de nombreuses personnalités viendront lui rendre hommage.

     

    Au-delà des projections :

     

    - Des « Hollywood Conversations » organisées pour offrir au public une rencontre avec les professionnels du cinéma et partager leur regard sur le 7ème art.

     

    - Le Lounge des professionnels, lieu de rencontres, d’échanges, de travail mais aussi le moment d’une pause pendant le festival. Le lounge a pour ambition d’apporter des opportunités de travail dans une atmosphère conviviale.

     

    - Un partenariat avec le Studio Harcourt qui réalisera les portraits des talents invités durant toute la manifestation. Une exposition des portraits Harcourt les plus célèbres sera également organisée pendant le festival, pour rendre hommage à cette institution française au style inimitable.

     

    Tout au long du festival, de nombreuses animations de rues auront lieu sur toute l’avenue des Champs Elysées. Le centre névralgique du festival sera situé chez Publicis.

    Tous les Oscars du monde

    Pour concourir à l’Oscar du Meilleur Film Etranger, chaque pays choisit un film. Le Festival rendra compte de la diversité de la production internationale de l’année, en proposant une sélection de ces films, souvent inédits en France au public parisien. Annoncés pour le moment: Le cheval de Turin, Une Séparation, Monsieur Lazhar.

     

    Paris Film Festival soutiendra une action humaniste et pérenne :

     

    La création d’une Maison Intergénérationnelle. Elle accueillera des enfants en rupture et des personnes âgées en cessation d’activité, qui ne souhaitent plus vivre seules chez elles. Ces deux générations pourront ainsi vivre ensemble, s’entraider et tisser des liens au sein de cette Maison qui ouvrira ses portes en 2014.

     

    Sur chaque place achetée pour Paris Film Festival, un pourcentage sera reversé au bénéfice de la Maison Intergénérationnelle.

    Lieux

    Le Festival se déroulera dans les salles suivantes:

    - UGC Normandie

    - UGC George V

    - Gaumont Marignan

    - Gaumont Ambassade

    - Publicis Cinémas

    - Le Balzac

    - Le Lincoln

    Le festival possède un nouveau site internet ( http://www.champselyseesfilmfestival.com/fr/), une page Facebook ( https://www.facebook.com/#!/champselyseesfilmfestival) et un compte twitter ( @CEfilmfest ).

    Je ne manquerai pas de relater ce festival ici ainsi que sur http://inthemoodlemag.com

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  • Palmarès du 4ème Festival International du Film Policier de Beaune 2012

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    Après le Festival du Film Asiatique de Deauville (dont vous pouvez retrouver mon compte-rendu complet en cliquant ici) se déroule désormais le Festival International du Film Policier de Beaune (qui a succédé il y a 4 ans au Festival du Film Policier de Cognac et qui a pour l'occasion pris de l'ampleur), un festival organisé par le Public Système à l'image également de Gerardmer et Marrakech et surtout du Festival du Cinéma Américain de Deauville que vous pourrez suivre ici comme chaque année et bien entendu sur http://www.inthemoodfordeauville.com et http://inthemoodlemag.com . Je vous promets à nouveau une vraie immersion "In the mood for Deauville" pour ce qui sera mon 19ème Festival du Cinéma Américain.

    Grand prix - Margin Call de J. C. Chandor

    Prix du jury - Headhunters de Morten Tyldum

    Prix spécial police - Shadow Dancer de James Marsh

    Prix de la critique - Kill List de Ben Wheatley

    Prix Sang Neuf - A.C.A.B (All Cops are bastards) de Stefano Sollima

     

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  • Nouvelle publicité vidéo Orange Cinéday : "Jean-Baptiste" avec Catherine Deneuve

    Je vous avais déjà parlé de Cinéday d'Orange qui vous permet de recevoir une place de cinéma offerte pour une place achetée. C'est Catherine Deneuve qui est l'ambassadrice de luxe de cette nouvelle campagne vidéo très réussie, un petit film intitulé "Jean-Baptiste" que je vous invite à découvrir ci-dessous et pour l'occasion retrouvez le récit de mon interview de Catherine Deneuve pour la sortie du film de Thierry Klifa, "Les yeux de sa mère" en cliquant ici.

     

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  • Découvrez le clip de l'association Les Toiles enchantées réalisé par Xavier Giannoli

    Je vous parle depuis longtemps et régulièrement de l'association Les toiles enchantées qui apporte le cinéma aux enfants malades. Découvrez ci-dessous le clip réalisé par Xavier Giannoli pour l'association...et n'hésitez pas à le relayer et à leur apporter votre soutien.

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  • Jean-Jacques Annaud installé ce 28 mars 2012 à l'Académie des Beaux-Arts: interview et critique

     

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    Le cinéaste Jean-Jacques  Annaud sera installé demain à l'Académie des Beaux-Arts, dans la section des créations artistiques dans le cinéma et l'audiovisuel.
    C’est Roman Polanski prononcera le discours d'installation du nouvel académicien. Récompensé en 1976 par l'Oscar du meilleur film étranger pour « La Victoire En Chantant », Jean-Jacques Annaud, 68 ans, fera l'éloge de Gérard Oury, son prédécesseur.
    A l'issue de la réception solennelle sous la Coupole, l'épée d'académicien de Jean-Jacques Annaud lui sera remise par Jérôme Seydoux, le président de Pathé.
    La section des créations artistiques dans le cinéma et l'audiovisuel de l'Académie des Beaux-Arts, réunit déjà l'actrice Jeanne Moreau, et les cinéastes Roman Polanski, Régis Wargnier et Pierre Schoendoerffer.

    A cette occasion, je vous propose de retrouver mon interview (collective) de Jean-Jacques Annaud et Tahar Rahim pour la sortie de « Or noir ». Retrouvez également ma critique du film.

     

    Article du 23 novembre 2011

     

    Depuis huit ans, l’écriture de mes différents blogs est guidée par le désir (inaltéré et même croissant) de raconter mes pérégrinations festivalières, de partager mes coups de cœur cinématographiques mais surtout de transmettre ma passion viscérale pour le cinéma…mais il m’aura aussi permis d’écouter et rencontrer des artistes aussi talentueux que passionnés (et humbles, j’ai remarqué d’ailleurs que cela coïncide souvent avec le vrai talent et la passion sincère).

     

    Cette « interview » de Jean-Jacques Annaud et Tahar Rahim restera parmi les beaux moments que m’aura permis de vivre ce blog et qui auront renforcé ma conviction que le cinéma, quand il est fait avec ardeur, est le plus beau métier du monde et permet de conserver un regard juvénile et curieux sur l'existence. Interview entre guillemets parce que ce qui devait être une table ronde de 30 minutes (nous étions 5 blogueurs*, vous reconnaîtrez aisément ma voix, la seule féminine de l’assistance) s’est transformé en une passionnante leçon de cinéma d’une heure si bien que j’oubliais parfois un peu que nous étions aussi d’une certaine manière « acteurs » de la rencontre et que, tellement attentive, j'en oubliais de tenir correctement la caméra (avec une pratique involontaire du hors-champ de laquelle vous pourrez toujours induire une interprétation hautement philosophique).

     

    Il y a encore tant d’autres questions que j’aurais aimé poser…notamment à Tahar Rahim sur « Les hommes libres » que j’avais beaucoup aimé (voir ma critique, ici: http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2011/09/27/crit... ), sur ses projets dont le prochain film de Cyril Mennegun, réalisateur d’un très beau, sensible, âpre premier long intitulé « Louise Wimmer » et qui avait déjà réalisé un documentaire sur Tahar Rahim « Tahar l’étudiant » ( Cyril Mennegun avait révélé au Festival de Saint Jean de Luz que Tahar Rahim serait l’acteur principal de son prochain film). Cela m’a aussi donné envie de voir le dernier film de Lou Ye que j’avais inexplicablement manqué lors de sa sortie. J’aurais aussi aimé leur dire à quel point j’admirais leur travail mais des compliments peuvent toujours aisément passer pour de la flagornerie dans ces circonstances et auraient sans doute mis leur auteure encore plus mal à l’aise que les destinataires. Et enfin cela m’a donné envie de persister dans ma passion aussi sinueux soit le chemin qui mène à la réalisation de mes projets.

     

    La rencontre s’est déroulée dans les locaux labyrinthiques et chaleureux de Warner, sans rapport donc avec les press junkets habituels anonymes, aseptisés et expéditifs. Il y a évidemment été question d’ « Or noir » (en salles aujourd’hui et que je vous recommande, voir ma critique ci-dessous) mais aussi de révolution tunisienne, de Claude Chabrol, de Sean Connery, de dromadaires, de Kurosawa, de Moussinac… et de passion(s) cinématographiques(s) avant tout. Je vous laisse découvrir cet instructif échange, la passion exaltée de Jean-Jacques Annaud, la réserve rare et d’autant plus louable de Tahar Rahim (dont le talent mais aussi l’humilité font honneur à ses deux César, rappelons qu’il était le premier acteur à obtenir le César du meilleur espoir et du meilleur acteur la même année, en 2010, pour « Un Prophète » de Jacques Audiard) et ses propos non moins pertinents.

     

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    Avec ce treizième film (un nombre moins élevé que pour nombre de ses confrères mais qui démontre aussi son souci de la documentation, du perfectionnisme, et l'ampleur de ses projets), Jean-Jacques Annaud nous embarque à nouveau dans des contrées lointaines pour lesquelles il témoigne, comme à chaque fois, d’une fascination contagieuse pour le spectateur, alternant scènes grandioses et intimes comme il l’avait si bien réussi déjà dans « Sept ans au Tibet » et « Stalingrad ».

     

    Dans les années 30, le pétrole s’immisce dans la vie des peuples arabes. Symbole de richesse mais aussi d’une altérité dangereuse, celle d’un progrès qui n’en est pas forcément un pour tout le monde. Après avoir triomphé du Prince Amar (Mark Strong), pour conclure une trêve, le Prince Nessib (Antonio Banderas) prend en otage ses deux fils pour les élever. Des années plus tard, un Américain découvre du pétrole dans une zone située entre les deux royaumes, une zone censée rester neutre et qui, justement, était la cause initiale de leurs conflits. Le Prince Nessib veut l’exploiter pour s’enrichir tandis que le Prince Amar y est totalement hostile. Pour être certain que son fils « adoptif » Auda (Tahar Rahim) lui restera loyal, Nessib lui donne sa fille en mariage. Il en tombe amoureux. Auda rend visite au Prince Amar, son « vrai » père, pour le raisonner. Il va alors se retrouver confronter à des choix cornéliens et va devoir endosser un rôle auquel lui, l’intellectuel porteur d’un message de paix, n’était apparemment pas destiné…

     

    Jean-Jacques Annaud et ses scénaristes (Menno Meyjes et Alain Godard) ont eu la judicieuse idée de ne pas conserver le titre du roman dont ils se sont inspirés : « La soif noire » de Hans Ruesch. Or noir. L’oxymore du titre reflète ainsi parfaitement ce entre quoi est écartelé Auda, au cœur de plusieurs dilemmes. Entre deux pères. Entre le progrès et le conservatisme. Entre deux interprétations du Coran. Entre la paix et la guerre. Entre les valeurs morales et la corruption. Cela reflète aussi évidemment ce qui est à l’origine du conflit : le pétrole.

     

    Jean-Jacques Annaud a choisi l’angle de la fable, ce qui réduit d’emblée à néant les arguments de ceux qui trouvent le film suranné ou académique. Ce parti pris permet de renouer avec ces grandes fresques cinématographiques, trop rares, qui s’assument pleinement et embarquent le spectateur loin pour ne pas moins et parfois mieux évoquer des problèmes contemporains : la place des femmes, ici dans l’ombre, les interprétations du Coran, la cupidité, le combat pour le progrès (qui fait ainsi écho à la vraie Histoire qui se déroulait pendant le tournage dont une partie a eu lieu en Tunisie au moment du printemps arabe). Les violons emphatiques et mélodiques de James Horner exacerbent le caractère épique du film. Le regard de Jean-Jacques Annaud est celui d’un homme fasciné par ces terres au centre des convoitises, un regard clairvoyant et jamais condescendant.

     

    Jean-Jacques Annaud et Tahar Rahim étaient faits pour se rencontrer. Les personnages écrits et mis en scène par le premier ont en commun d’être en périodes de transition et de s’accomplir bien souvent dans le combat. Ceux interprétés par le second s’élèvent et se révèlent dans l’adversité. Tahar Rahim confirme, une fois de plus, en incarnant Auda, cet amoureux des livres devenu lui aussi une forme de Prophète (mais très différent de celui du film éponyme qui l’a fait connaître) héros et héraut, à quel point il s’investit dans chacun de ses rôles (au point même ici de s’être réellement blessé et que sa blessure qui le faisait boiter ait été intégrée à la fin du scénario), à quel point il sait faire évoluer ses personnages d’ailleurs très différents les uns des autres mais ayant en commun d’être au départ effacés pour se révéler héros ou antihéros : d’invisible, courbé, velléitaire, Auda révèle ainsi sa hauteur, son pouvoir de décision, sa majesté mais aussi toutes la force des contradictions qu’il incarne. Lui venu en intellectuel pacifiste sera un redoutable combattant et s’y révèlera. Mark Strong est également remarquable en roi attaché à ses valeurs qui incarne les traditions d’un monde en péril. Seul bémol : le « surjeu » d’Antonio Banderas mais vous comprendrez en écoutant l’interview que la responsabilité en incombe plus à l’acteur qu’à la direction d’acteurs.

     

    Mais le vrai héros du film, et il suffit de voir l’affiche pour s’en convaincre, c’est ce désert qu’Annaud aime éperdument, que sa caméra caresse et affronte pour nous le montrer dans toute sa flamboyance et sa cruelle beauté, avec toute son humilité devant cette nature majestueuse, royale, indomptable. Jean-Jacques Annaud s’est ainsi beaucoup inspiré de textes et tableaux d’Orient et on retrouve en effet un vrai souci du détail et de la véracité, de même que dans les différentes interprétations du Coran pour lesquelles ses scénaristes et lui-même se sont beaucoup documentés.

     

    Enfin, il a eu le mérite, en tournant au Qatar et en Tunisie, de ne recourir que très exceptionnellement aux effets spéciaux donnant à l’art de filmer et mettre en scène toutes ses lettres de noblesse. Les scènes de combats sont ainsi impressionnantes en particulier celles entre les chars et les dromadaires, par ailleurs tout un symbole, celui de deux mondes qui s’opposent, se rencontrent et se confrontent. Celui qui s’enlise n’est d’ailleurs pas forcément celui auquel on aurait songé de prime abord. Très beau plan également de cette tâche noire qui noircit le désert, et s’étend comme une tâche de sang vorace. Toujours par souci de perfectionnisme, Jean-Jacques Annaud a également la particularité de réenregistrer tous les sons ainsi que toutes les voix du film sans exception, après le tournage.

     

    Jean-Jacques Annaud signe donc là une fable initiatique flamboyante avec des péripéties haletantes dignes d’une tragédie grecque, un conte qui permet une métaphore d’autant plus maligne des heurts de notre époque, un conte intemporel et très actuel au souffle épique incontestable, aux paysages d’une beauté vertigineuse dans la lignée des films de David Lean (d’ailleurs pas seulement « Lawrence d’Arabie » même si le contexte y fait songer, évidemment). Le retour à un cinéma romanesque, flamboyant où tout est plus grand que la vie sans pour autant en être totalement déconnecté mais qui en est au contraire le miroir réfléchissant (dans les deux sens du terme). Un film emp(h)athique qui rend hommage à ces terres lointaines et plus largement au cinéma qu’il montre à l’image du désert : une redoutable splendeur à côté de laquelle le spectateur se sent dérisoire mais tellement vivant.

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  • Suivez le livestream du tapis rouge de l'avant-première de Titanic 3D 2012 à Londres, ce soir, à 18H, ici!

    En début d'année, j'ai eu le plaisir de découvrir les premières images de "Titanic 3D" et de pouvoir assister à une rencontre avec Jon Landau. Vous pouvez retrouver mon avis ci-dessous ainsi que mes vidéos de Jon Landau.

     

    Je vous ferai une critique complète très vite puisque je le verrai demain en 3D en intégralité. Ajout du 1.04.2012: Retrouvez ma critique complète de "Titanic 3D 2012" en cliquant ici.

     

    En attendant, vous pourrez suivre le webcast live de l'avant-première londonienne sur ce blog, ci-dessus, ce 27 mars, à 18H.

     

     

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    Ce matin, j'ai eu le plaisir de découvrir en avant-première quelques extraits de "Titanic" en 3D (le film sera en salles seulement le 4 avril 2012) suivis d'une séance de questions réponses avec le producteur Jon Landau. Ce dernier a notamment produit "Avatar" et "Titanic". Il a également notamment été vice-président éxécutif de la production longs métrages chez Twentieth Century Fox mais surtout son travail avec les meilleurs talents créatifs fait qu'il maîtrise parfaitement le processus de création qui a conduit à cette nouvelle "version" d'un des plus grands succès cinématographiques de tous les temps (amplement mérité, je vous en reparlerai plus longuement bientôt avec une critique du film).

    Le 4 Avril 2012, vous pourrez ainsi redécouvrir Titanic. Et je dis bien "redécouvrir" et non "revoir". J'étais au préalable sceptique... et il faut le dire d'emblée : le résultat est saisissant. Jamais encore la 3D ne m'avait semblée avoir cet impact (d'ailleurs, jamais encore la 3D ne m'avait semblée avoir d'impact tout court)...et c'est d'autant plus fascinant que ce matin ne nous ont été montrés que des extraits. L'immersion a pourtant été immédiate. L'émotion au rendez-vous. La 3D n'est pas ici un gadget mais un véritable atout qui donne au spectateur de vraies sensations et émotions, d'ailleurs les scènes intimistes sont presque plus impressionnantes que les scènes à grand spectacle tant le spectateur a l'impression d'être un intrus, de s'immiscer dans l'action, et pas seulement d'en être spectateur.

    La scène où Rose déambule dans les couloirs en cherchant de l'aide nous donne la sensation magique et inquiétante d'être à ses côtés, et celle où Jack et Rose s'enlacent et "volent", la sensation est étourdissante comme si nous virevoltions aussi. La lâcheté, le courage, la beauté vous happent et heurtent plus que jamais, et c'est particulièrement troublant.

    Alors, bien sûr, l'art c'est aussi de laisser place à l'imaginaire du spectateur et sans doute ce nouveau procédé est-il une manière de prendre le spectateur par la main, de lui dicter ce qu'il doit regarder et même éprouver, ce qui pourrait faire s'apparenter le cinéma à une sorte de parc d'attraction. Mais dire cela après ce que j'ai vu ce matin serait réducteur. Au contraire, tous les éléments artistiques sont justement ainsi mis en valeur: jeu des acteurs, décors ...

    Je vous le garantis, ce Titanic-là permet de revisiter le film de James Cameron. Ou quand le cinéma devient une expérience au service de l'émotion, des sensations mais surtout du film et du spectateur ( et de l'industrie, sans doute: ce film a coûté 60 semaines et 18 millions de dollars...).

    En tout cas, vous aurez la sensation étrange, vertigineuse d'être réellement impliqué dans une des plus belles histoires d'amour de l'histoire du cinéma. Histoire d'amour mais aussi d'orgueil, d'arrogance , une tragédie métaphorique des maux de l'humanité qui fait s'entrelacer mort et amour et qui reste aussi actuelle15 ans après. Un film avec de la profondeur (dans les deux sens du terme désormais), et pas un simple divertissement. Un moment de nostalgie aussi pour ceux qui, comme moi, l'ont vu en salles il y a 15 ans et pour qui ce sera aussi une romantique réminiscence.

    Le 12 Avril, plongez au "coeur de l'océan" et au coeur du cinéma... Je vous promets que vous ne regretterez pas le voyage, cette expérience unique, magique, étourdissante, réjouissante : définition du cinéma (du moins, de divertissement) finalement porté ici à son paroxysme! A voir et vivre absolument.

    "Il y a toute une nouvelle génération qui n'a jamais vu Titanic tel que nous l'avons conçu pour être présent" sur grand écran. Et cette fois, ce sera Titanic comme personne ne l'a encore jamais vu, remastérisé numériquement en 4K et minutieusement converti en 3D. Avec sa puissance émotionnelle intacte et des images plus fortes que jamais, ce sera une expérience fabuleuse pour les fans comme pour ceux qui vont le découvrir". James Cameron

     
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