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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 45

  • Salon du Livre de Paris 2012 : du livre au film

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    Comme l'an passé, j'aurai le plaisir de couvrir le Salon du livre 2012, et d'être présente dès l'inauguration le 15 mars prochain. J'en profite pour vous conseiller de découvrir la riche programmation sur le site officiel: http://www.salondulivreparis.com . Vous pourrez  découvrir les conférences autour de l'adaptation dans le cadre du programme "du livre au film" avec, notamment, la présentation du film "Les Adieux à la reine", de 14H30 à 15H30, le 18 mars ou le 16 mars de 15H30 à 16H30, une rencontre autour du manuscrit "Le Quai des Brumes". Au programme également: la littérature japonaise à l'honneur, Moscou ville invitée, le livre dans la Cité, la culture Manga.

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  • Critique de "Gran Torino" de Clint Eastwood (à 20H50, dimanche 11 mars, sur TF1)

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    Walt Kowalski ( oui, Kowalski comme Marlon Brando dans « Un tramway nommé désir » ), Walt Kowalski (Clint Eastwood) donc, ancien vétéran de la guerre de Corée et retraité de l’usine Ford de Détroit, a tout pour plaire : misanthrope, raciste, aigri, violent, cynique, irascible, intolérant. Et très seul. D’autant plus que lorsque débute l’intrigue, il enterre sa femme méprisant autant ses enfants et petits-enfants que ceux-ci le dédaignent. Enfin, seul… ou presque : il est toujours accompagné de la fidèle Daisy, son labrador, de son fusil, de sa voiture de collection, une splendide Gran Torino qu’il ne se lasse pas d’admirer depuis la terrasse de son pavillon de Détroit, de ses bières et ses douloureux souvenirs indicibles. La dernière volonté de sa femme était qu’il aille se confesser mais Walt ne fait confiance à personne ni à un prêtre (Christopher Carley) qui va le poursuivra inlassablement pour réveiller sa bonne (ou mauvaise) conscience pour susciter sa confession, ni à sa famille et encore moins ses voisins, des immigrants asiatiques qu’il méprise et qui lui rappellent de cruelles blessures. Jusqu’au jour où, sous la pression d’un gang, un adolescent Hmong, le fils de ses voisins, le jeune, timide -et lui aussi solitaire et incompris- Thao (Bee Vang), tente de lui voler sa voiture, ce à quoi il tient le plus au monde. Et lorsque le gang s’attaque à Thao, Walt s’attaque au gang non pas pour le défendre mais pour les chasser de son jardin. Sur ce malentendu, ayant ainsi défendu Thao, malgré lui, il devient ainsi le héros du quartier. Sue (Ahney Her), la sœur aînée de Thao, insiste pour que ce dernier se rachète en travaillant pour Walt. Ce dernier va alors lui confier des travaux d’intérêt général. Et peu à peu, en apprenant à se comprendre, le timide adolescent aux prémisses de son existence, et le misanthrope, aux dernières lueurs de la sienne, vont révéler un nouveau visage, et emprunter une nouvelle route…

    « Gran Torino » est un film multiple et fait partie de ces films, rares, qui ne cherchent pas l’esbroufe et à vous en mettre plein la vue mais de ces films qui vous enserrent subrepticement dans leur univers pour vous asséner le coup de grâce au moment où vous y attendiez le moins, ou plutôt alors que vous vous y attendiez. Mais pas de cette manière. Oui la grâce. Coup de grâce dans tous les sens du terme.

    Multiple parce qu’il est aussi drôle que touchant, passant parfois de l’humour à l’émotion, du comique au tragique en un quart de seconde, dans une même scène. La scène où son fils et sa belle-fille viennent fêter son anniversaire est à la fois redoutablement triste et drôle.

    Multiple parce qu’il réunit tous les clichés du film manichéen pour subtilement et mieux s’en départir. Et après le justement très manichéen et excessivement mélodramatique « L’Echange »on pouvait redouter le pire, surtout que ce sujet pouvait donner lieu aux pires excès.

    Multiple parce que derrière cette histoire de vétéran de la guerre de Corée c’est aussi celle d’un mythe du cinéma américain qui fait preuve d’autodérision, répondant à ses détracteurs, exagérant toutes les tares qui lui ont été attribuées et les faisant une à une voler en éclats mais créant aussi un personnage, sorte de condensé de tous ceux qu’il a précédemment interprétés. Souvent des hommes en marge, solitaires, sortes de cowboys intemporels. Et ce Kowalski ressemble un peu à l’entraîneur de « Million Dollar Baby », lui aussi fâché avec sa famille et la religion. Mais aussi à l’inspecteur Harry. Ou même au Robert Kincaid de « Sur la route de Madison » dont il semble pourtant être aux antipodes.

    Multiple parce que c’est à la fois un film réaliste (les acteurs Hmong sont non professionnels, « Gran Torino » est ainsi le premier scénario de Nick Schenk –coécrit avec Dave Johannson- qui a travaillé longtemps dans des usines au milieu d’ouvriers Hmong, peuple d’Asie répartie dans plusieurs pays avec sa propre culture, religion, langue) et utopique dans son sublime dénouement. C’est aussi à la fois un thriller, une comédie, un film intimiste, un drame, un portrait social, et même un western.

    Evidemment nous sommes dans un film de Clint Eastwood. Dans un film américain. Evidemment nous nous doutons que cet homme antipathique va racheter ses fautes, que la Gran Torino en sera l’emblème, qu'il ne pourra rester insensible à cet enfant, à la fois son double et son opposé, sa mauvaise conscience (lui rappelant ses mauvais souvenirs et ses pires forfaits) et sa bonne conscience (lui permettant de se racheter, et réciproquement d'ailleurs), que la morale sera sauve et qu’il finira par nous séduire. Malgré tout. Mais c’est là tout l’immense talent de Clint Eastwood : nous surprendre, saisir, bouleverser avec ce qui est attendu et prévisible, faire un film d’une richesse inouïe et polysémique à partir d’une histoire qui aurait pu se révéler mince, univoque et classique, voire simpliste. D’abord, par une scène de confession qui aurait pu être celle d’un homme face à un prêtre dans une Eglise, scène qui aurait alors été convenue et moralisatrice. Une scène qui n’est qu’un leurre pour que lui succède la véritable scène de confession, derrière d’autres grilles. A un jeune garçon qui pourrait être le fantôme de son passé et sera aussi le symbole de sa rédemption. Scène déchirante, à la fois attendue et surprenante. Ensuite et surtout, avec cette fin qui, en quelques plans, nous parle de transmission, de remords, de vie et de mort, de filiation, de rédemption, de non violence, du sens de la vie. Cette fin sublimée par la photographie crépusculaire de Tom Stern (dont c’est la septième collaboration avec Clint Eastwood, cette photographie incomparable qui, en un plan, vous fait entrevoir la beauté évanescente d'un instant ou la terreur d'un autre) qui illumine tout le film, ou l’obscurcit majestueusement aussi, et par la musique de Kyle Eastwood d’une douceur envoûtante nous assénant le coup fatal.

    Deux bémols : la VF que j’ai malheureusement dû subir est assez catastrophique et le grognement de chien enragé qu’émet inlassablement Walt, probablement excessif dans la VO devient totalement ridicule dans la VF. Et cette scène inutilement explicative face au miroir dans laquelle Walt dit qu’il se sent plus proche de ses voisins asiatiques que de sa famille. Les scènes précédant celle-ci avaient suffi à nous le faire comprendre. Dommage d’avoir ici dérogé à l’implicite et l’économie de dialogue que Clint Eastwood sait aussi bien manier.

    Mais ces deux "défauts" sont bien vite oubliés tant vous quittez ce film encore éblouis par sa drôlerie désenchantée, à la fois terrassés et portés par sa sagesse, sa beauté douloureuse, sa lucidité, sa mélancolie crépusculaire, entre ombre et lumière, noirceur et espoir, mal et rédemption, vie et mort, premières et dernières lueurs de l'existence. Le tout servi par une réalisation irréprochable et par un acteur au sommet de son art qui réconciliera les amateurs de l’inspecteur Harry et les inconditionnels de « Sur la route de Madison » et même ceux qui, comme moi, avaient trouvé « Million dollar baby » et « L’Echange » démesurément grandiloquents et mélodramatiques. Si, les premières minutes ou même la première heure vous laissent, comme moi, parfois sceptiques, attendez…attendez que ce film ait joué sa dernière note, dévoilé sa dernière carte qui éclaireront l’ensemble et qui font de ce film un hymne à la tolérance, la non violence (oui, finalement) et à la vie qui peut rebondir et prendre un autre sens (et même prendre sens!) à chaque instant. Même l'ultime. Même pour un homme seul, irascible, cynique et condamné à mort et a priori à la solitude. Même pour un enfant seul, timide, a priori condamné à une vie terne et violente.

    Un film qui confirme le talent d’un immense artiste capable de tout jouer et réaliser et d’un homme capable de livrer une confession, de faire se répondre et confondre subtilement cinéma et réalité, son personnage et sa vérité, pour nous livrer un visage à nu et déchirant. Une démonstration implacable. Un film irrésistible et poignant. Une belle leçon d’espoir, de vie, d’humilité. Et de cinéma…

    Retrouvez également ma critique de "J.Edgar", le dernier film de Clint Eastwood, en cliquant ici.

    Retrouvez également ma critique de "Au-delà" de Clint Eastwood en cliquant là.

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  • Soirée exceptionnelle "De vous à moi", Fragments inédits de Tennessee Williams au Théâtre du Châtelet

    Si, comme moi, vous aimez Tennessee Williams, alors cette soirée exceptionnelle est pour vous aussi:

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  • Programme détaillé du Festival International du Film de Boulogne-Billancourt 2012

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    « Le festival qui souffle positif ». Tel est le slogan du Festival International du Film de Boulogne-Billancourt. Voilà qui était fait pour moi…et cela tombe d’autant mieux que j’aurai le plaisir de faire partie du jury des blogueurs du Festival présidé par le journaliste Didier Allouch et qui décernera le prix du meilleur réalisateur, de la meilleure actrice, et du meilleur acteur. Encore une participation à un jury me direz-vous…l’agréable paradoxe est que ces blogs créés au départ pour partager mes singulières expériences de jurée dans des festivals de cinéma intégrés sur concours (dix, je crois)…font qu’on me propose aujourd’hui d’être jurée à titre de blogueuse (pour la 3ème fois)…sans passer par la case concours, mais avec toujours la même insatiable soif de découvertes cinématographiques.

    Ces (18…) années de pérégrinations festivalières n’ont rien changé à ma curiosité (et l’ont même aiguisée) ni au principe initial de mes blogs : défendre ardemment le cinéma qui me bouleverse, me touche, me secoue, me surprend et laisser aux autres les facilités de la critique assassine (parfois) gratuite, préférer l’argumentation discrète, l’enthousiasme au cynisme vindicatif.

    « Tourner le dos au cynisme et à la dérision. Mais sans mépris, dédain ou mésestime absurdes, pour ceux faisant un autre choix. Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté ( disait Alain) » souligne ainsi le cinéaste Claude Pinoteau, Président d’honneur du festival, dans son édito, ajoutant « La Philosophie de ce Festival est de privilégier tout ce qui fait aimer la vie. »

    Il aurait tout aussi bien pu citer Claude Sautet dont le cinéma avait pour objectif de « faire aimer la vie » et qui y est magistralement parvenu. Voilà une raison de plus de m’enthousiasmer moi qui cite invariablement « Un cœur en hiver » comme film préféré souvent devant des interlocuteurs interloqués (formulation peu heureuse qui n’en reflète pas moins la réalité)…même si, sans doute « César et Rosalie » conviendrait mieux à cette définition. Pas de Claude Sautet néanmoins au programme qui s’annonce néanmoins réjouissant, en particulier la compétition.

    En quatre jours, du 23 au 26 mars, le festival présente ainsi une vingtaine de films – longs-métrages de fiction et films documentaires – du monde entier pour la plupart « des films jubilatoires, optimistes, inspirants, émouvants, des films qui donnent des ailes» comme les définit sa directrice, Caroline Mitchell. Des films en compétition et hors-compétition, des documentaires et même des « reprises » comme le chef d’oeuvre de Roberto Benigni « La vie est belle » (à cette occasion, je vous proposerai une critique du film, la semaine prochaine).

    Aux côtés du jury de blogueurs, un jury de jeunes comédiennes présidé par Zoé Félix décernera également ses prix.

    Je vous raconterai bien entendu ici cette nouvelle expérience festivalière (après Deauville où je serai comme chaque année dès demain, festival au sujet duquel vous pouvez retrouver mon article , ici) et je vous invite à découvrir ce festival au concept et à la programmation enthousiasmants, un festival très accessible par ailleurs. Vous trouverez toutes les informations pratiques en bas de cet article pour y accéder et y assister.

    Détail de la programmation

    Film d’ouverture

    LE PRÉNOM (Avant-première)

    France – 2011 – 110 mn

    Réalisateur : Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte

    Adapté de leur pièce de théâtre Le Prénom.

    Cast : Patrick Bruel, Charles Berling, Valérie Benguigui

    En salles le 25 avril 2012

    Synopsis : Vincent, la quarantaine triomphante, va être père pour la première fois. Invité à dîner chez Élisabeth et Pierre, sa sœur et son beau-frère, il y retrouve Claude, un ami d’enfance. En attendant l’arrivée d’Anna, sa jeune épouse éternellement en retard, on le presse de questions sur sa future paternité dans la bonne humeur générale… Mais quand on demande à Vincent s’il a déjà choisi un prénom pour l’enfant à naître, sa réponse

    Film de clôture

    INDIAN PALACE

    USA – 2011 – 124 mn

    Réalisateur : John Madden

    Cast : Bill Nighy, Maggie Smith, Judi Dench, Tom Wilkinson, Dev Patel

    En salles le 25 avril 2012

    Des retraités britanniques partent en Inde, où la vie est moins chère. Ils arrivent au Marigold Hotel, un palace dont des publicités leur ont vanté les mérites. Quoique le nouvel environnement soit moins luxueux qu’imaginé, ils sont pour toujours transformés par leurs expériences communes, découvrant que la vie et l’amour peuvent recommencer lorsqu’on laisse son passé derrière

    Films en compétition

    NINO, UNE ADOLESCENCE IMAGINAIRE DE NINO FERRER

    France – 2011 – 75 mn

    Réalisateur : Thomas Bardinet

    Cast : Lou de Laage, Sarah Coulaud, David Prat, Benoît Gruel

    Nino a 16 ans, les vacances commencent et son coeur balance entre Natacha, une très belle fille, comédienne au théâtre comme dans la vie, et la délicieuse Nathalie qu’il connaît depuis toujours. Celle-ci refuse que «l’homme de sa vie» s’éloigne d’elle aussi inexorablement que son enfance…

    En présence de l’équipe du film

    LOU

    Australie – 2011 – 82 mn

    Réalisatrice : Belinda Chayko

    Cast : John Hurt, Lily Bell-Tindley, Emily Barclay, Jay Ryan

    Aussi rapidement que le père de Lou sort de sa vie, son grand-père y fait irruption en semant le désordre dans la petite maison que Lou partage avec sa jeune maman et ses deux soeurs. Doyle, le grand-père atteint de la maladie d’Alzheimer, confond Lou avec sa propre femme. En entrant dan son drôle de jeu, Lou croit pouvoir utiliser Doyle contra sa mère. Sans s’y attendre, elle découvre ce que c’est qu’être aimée.

    LE FILS DE L’AUTRE

    France – 2012 – 105 mn

    Réalisatrice : Lorraine Lévy

    Cast : Emmanuelle Devos, Pascal Elbé, Jules Sitruk, Mehdi Dehbi, Areen Omari, Khalifa Natour, Mahmood Shalabi, Bruno Podalydès

    Alors qu’il s’apprête à intégrer l’armée israélienne pour effectuer son service millitaire, Joseph découvre qu’il n’est pas le fils biologique de ses parents et qu’il a été échangé à la naissance avec Yacine, l’enfant d’une famille palestinienne de Cisjordanie.

    La vie de ces deux familles est brutalement bouleversée par cette révélation qui les oblige à reconsidérer leurs identités respectives, leurs valeurs et leurs convictions.

    En présence de l’équipe du film

    CREBINSKY

    Espagne – 2010 – 90 mn

    Réalisateur : Enrique Otero

    Cast : Miguel de Lira, Sergio Zearreta

    Enfants, les deux frères Feodor et Mijail et leur vache Muchka sont emportés par des pluies torrentielles vers un coin perdu de la côte. Isolés du monde, ils grandissent au pied d’un phare.. Aujourd’hui adultes, ils survivent en récupérant les objets venus de la mer, « las crebas » et vivent dans leur propre univers imaginaire.

    En présence du réalisateur

    CHERCHER LE GARÇON

    France – 2011 – 70 mn

    Réalisatrice : Dorothée Sebbagh

    Cast : Sophie Cattani, Moussa Maaskri, Gérard Dubouche, Aurélie Vaneck, Frank Libert, Laurent Lacotte

    En salles le 18 avril 2012

    Emilie, une fille de 35 ans, célibataire depuis trop longtemps, décide de chercher l’amour sur Internet. Avec beaucoup d’espoir, d’acharnement et pas mal de naïveté, elle va découvrir l’univers des sites de rencontres sur Internet et rencontrer plein d’hommes, tous différents: cynique, romantique, excentrique, poétique, pathétique… Elle va finir par trouver l’amour mais pas de la façon dont elle croyait.

    Avant-premières

    SUR LA PISTE DU MARSUPILAMI

    France – 2011 – 110 mn

    Réalisateur : Alain Chabat

    Cast : Alain Chabat, Jamel Debbouze, Fred Testot, Lambert Wilson, Géraldine Nakache

    Quand Dan Geraldo, reporter en quête de scoop, arrive en Palombie, il ne se doute pas qu’il va faire la plus incroyable des découvertes… Avec Pablito, guide local plein de ressources, ils vont aller de surprise en surprise au cours d’une aventure trépidante et surtout révéler une nouvelle extraordinaire : Le Marsupilami, animal mythique et facétieux, existe vraiment !!!

    A partir de 6 ans

    En présence de l’équipe du film

    MINCE ALORS !

    France – 2011 – 100 mn

    Réalisatrice : Charlotte de Turckheim

    Cast : Victoria Abril, Lola Dewaere, Catherine Hosmalin, Julia Platon, Mehdi Nebbou, Grégory Fitoussi, Pascal Legitimus, Pauline Lefèvre, Dominique Besnéhard

    Nina est jeune, jolie et ronde. Malheureusement son mari Gaspard n’aime que les femmes très minces… Surtout depuis qu’ils se sont installés à Paris pour monter leur ligne de maillot de bain ultra pointue. Pour tenter de le séduire à nouveau, Nina accepte à contrecoeur le cadeau qu’il lui offre : une cure d’amaigrissement à Brides-les-Bains. Le dernier espoir des gros quand on a tout essayé. %u2028Là bas, elle va faire la connaissance de Sophie une séduisante avocate marseillaise, Emilie, une mère de famille très enveloppée, Thomas et Roxane.%u2028Lorsque toutes ses personnes se confrontent le temps d’un voyage pour aller mieux dans son corps, cela provoque des tempêtes, et c’est peut-être comme cela que chacun trouvera sa porte de sortie…

    En présence de l’équipe du film

    MIRACLE EN ALASKA / BIG MIRACLE

    USA – 2011 – 124 mn – VF

    Réalisateur : Ken Kwapis

    Cast : Kristen Bell, Drew Barrymore, John Krasinski, Dermot Mulroney

    En salles le 9 mai 2012

    Octobre 1988. Pour sauver trois baleines grises de Californie, piégées dans les glaces du Cercle arctique, un journaliste recrute son ancienne petite amie, une volontaire de Greenpeace.

    Hors-compétition

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Documentaires

    « To Educate a girl »

     

     

     

     

     

     

     

     

    « Y’a pire ailleurs »

     

     

     

     

     

     

     

     

    INFORMATIONS PRATIQUES

    LIEU
    Cinéma Pathé de Boulogne-Billancourt

    26 Rue Le Corbusier

    92100 Boulogne-Billancourt

    Tél. : 08 92 69 66 96

    Métro: Jean-Jaurès

    DATES

    Du vendredi 23 mars au lundi 26 mars 2012, de 11h30 à minuit.

    BILLETTERIE

    Pass tout accès : ce pass donne accès à toutes les projections et les rencontres, dans la limite des places disponibles, hors ouverture et clôture.

    Tarif normal: 15 euros.

    Tarif réduit : 10 euros (Etudiants, – de 25 ans, demandeurs d’emploi, + de 60 ans, comités d’entreprise et groupes de plus de 10 personnes, familles nombreuses, personnes handicapées).

    Grille de Programmation du Festival

    Séance : 3 euros.

    Billetterie ouverte pendant le festival au Cinéma Pathé de Boulogne-Billancourt.

    Pass et séance en vente à l’Office de Tourisme de Boulogne-Billancourt

    Office de Tourisme de Boulogne-Billancourt

    25 avenue André Morizet – Boulogne-Billancourt

    Tel : 01 55 18 50 50

    www.boulogne-billancourt-tourisme.com

    Le Festival sur Facebook: https://www.facebook.com/festivaldufilmdeboulogne

    Le Festival sur twitter: https://twitter.com/#!/festivalfilm92

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  • Découvrez Archimède, groupe lavallois nommé aux Victoires de la musique 2012 (catégorie Album rock)

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    Cliquez ici pour lire mon article complet consacré à Archimède, groupe lavallois, nommé comme "Album rock de l'année" aux Victoires de la Musique 2012. Dans ce même article, vous retrouverez également la liste complète des nommés.

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  • Palmarès des How I Met Your Blogger Awards (HIMYB Awards)

     

    Je vous en avais parlé ici il y a quelques semaines, ayant eu le plaisir de préselectionner les films en lice, pour la première cérémonie des prix cinéma remis par les blogueurs cinéma pour lesquels plus de 300 blogueurs ont voté. Si les résultats confirment la tendance sur les blogs l'an passé sur lesquels "Drive" était grand favori (un film au sujet duquel j'étais en revanche plus que réservée, retrouvez ma critique en bas de cet article), je suis ravie de constater que le prix du scénario a été attribué au labyrinthique et cruellement magnifique "La Piel que habito" de Pedro Almodovar. Ce qui est pour moi (et je ne crois pas être la seule) le film français de l'année 2011 (le film de l'année toutes catégories confondues étant pour moi "Melancholia"), "The Artist" ne récolte que le prix de consolation de la meilleure affiche. Enfin, c'est Nathalie Portman qui se voit récompenser pour son rôle dans "Black swan". Je vous laisse découvrir le reste du palmarès ci-dessus, ainsi que mes critique de "Drive" et "Black swan"... et, si vous n'étiez pas à la soirée hier qui a fait salle comble, je vous recommande vivement de venir à la prochaine soirée HIMYB où, je l'espère, comme pour les précèdentes, la convivialité et la cinéphilie seront de mise.

    Critique de "Black swan" de Darren Aronofsky

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    Nina (Natalie Portman) est ballerine au sein du très prestigieux New York City Ballet. Elle (dé)voue sa vie à la danse et partage son existence entre la danse et sa vie avec sa mère Erica (Barbara Hershey), une ancienne danseuse. Lorsque Thomas Leroy (Vincent Cassel), le directeur artistique de la troupe, décide de remplacer la danseuse étoile Beth Mcintyre (Winona Ryder) pour leur nouveau spectacle « Le Lac des cygnes », Nina se bat pour obtenir le rôle. Le choix de Thomas s’oriente vers Nina même si une autre danseuse, Lily, l’impressionne également beaucoup, Nina aussi sur qui elle exerce à la fois répulsion et fascination. Pour « Le Lac des cygnes », il faut une danseuse qui puisse jouer le Cygne blanc, symbole d’innocence et de grâce, et le Cygne noir, qui symbolise la ruse et la sensualité. Nina en plus de l’incarner EST le cygne blanc mais le cygne noir va peu à peu déteindre sur elle et révéler sa face la plus sombre.

     

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    « Black swan » n’est pas forcément un film d’emblée aimable (ce qui, pour moi, est une grande qualité quand les synopsis des films ressemblent trop souvent à des arguments marketing) : il se confond ainsi avec son sujet, exerçant tout d’abord sur le spectateur un mélange de répulsion et de fascination, entrelaçant le noir et le blanc, la lumière (de la scène ou de la beauté du spectacle, celle du jour étant quasiment absente) et l’obscurité, le vice et l’innocence mais le talent de cinéaste d’Aronofsky, rusé comme un cygne noir, et de son interprète principale, sont tels que vous êtes peu à peu happés, le souffle suspendu comme devant un pas de danse époustouflant.

     

    « Black swan » à l’image de l’histoire qu’il conte (le verbe conter n’est d’ailleurs pas ici innocent puisqu’il s’agit ici d’un conte, certes funèbre) est un film gigogne, double et même multiple. Jeu de miroirs entre le ballet que Thomas met en scène et le ballet cinématographique d’Aronofsky. Entre le rôle de Nina dans le lac des cygnes et son existence personnelle. Les personnages sont ainsi à la fois doubles et duals : Nina que sa quête de perfection aliène mais aussi sa mère qui la pousse et la jalouse tout à la fois ou encore Thomas pour qui, tel un Machiavel de l’art, la fin justifie les moyens.

     

    Aronofsky ne nous « conte » donc pas une seule histoire mais plusieurs histoires dont le but est une quête d’un idéal de beauté et de perfection. La quête de perfection obsessionnelle pour laquelle Nina se donne corps et âme et se consume jusqu’à l’apothéose qui, là encore, se confond avec le film qui s’achève sur un final déchirant de beauté violente et vertigineuse, saisissant d’émotion.

     

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    Par une sorte de mise en abyme, le combat (qui rappelle celui de « The Wrestler ») de Nina est aussi celui du cinéaste qui nous embarque dans cette danse obscure et majestueuse, dans son art (cinématographique) qui dévore et illumine (certes de sa noirceur) l’écran comme la danse et son rôle dévorent Nina. L’art, du cinéma ou du ballet, qui nécessite l'un et l'autre des sacrifices. Le fond et la forme s’enlacent alors pour donner cette fin enivrante d’une force poignante à l’image du combat que se livrent la maîtrise et l’abandon, l’innocence et le vice.

     

    Quel talent fallait-il pour se montrer à la hauteur de la musique de Tchaïkovski (qui décidément inspire ces derniers temps les plus belles scènes du cinéma après « Des hommes et des dieux ») pour nous faire oublier que nous sommes au cinéma, dans une sorte de confusion fascinante entre les deux spectacles, entre le ballet cinématographique et celui dans lequel joue Nina. Confusion encore, cette fois d’une ironie cruelle, entre l'actrice Winona Ryder et son rôle de danseuse qui a fait son temps. Tout comme, aussi, Nina confond sa réalité et la réalité, l’art sur scène et sur l’écran se confondent et brouillent brillamment nos repères. Cinéma et danse perdent leur identité pour en former une nouvelle. Tout comme aussi la musique de Clint Mansell se mêle à celle de Tchaïkovski pour forger une nouvelle identité musicale.

     

    La caméra à l’épaule nous propulse dans ce voyage intérieur au plus près de Nina et nous emporte dans son tourbillon. L’art va révéler une nouvelle Nina, la faire grandir, mais surtout réveiller ses (res)sentiments et transformer la petite fille vêtue de rose et de blanc en un vrai cygne noir incarné par une Natalie Portman absolument incroyable, successivement touchante et effrayante, innocente et sensuelle, qui réalise là non seulement une véritable prouesse physique (surtout sachant qu’elle a réalisé 90% des scènes dansées !) mais surtout la prouesse d’incarner deux personnes (au moins...) en une seule et qui mérite indéniablement un Oscar.

     

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    Un film aux multiples reflets et d’une beauté folle, au propre comme au figuré, grâce à la virtuosité de la mise en scène et de l’interprétation et d’un jeu de miroirs et mise(s) en abyme. Une expérience sensorielle, une danse funèbre et lyrique, un conte obscur redoutablement grisant et fascinant, sensuel et oppressant dont la beauté hypnotique nous fait perdre (à nous aussi) un instant le contact avec la réalité pour atteindre la grâce et le vertige.

     

    Plus qu’un film, une expérience à voir et à vivre impérativement (et qui en cela m’a fait penser à un film certes a priori très différent mais similaire dans ses effets : « L’Enfer » d’Henri-Georges Clouzot) et à côté duquel le « Somewhere » de Sofia Coppola qui lui a ravi le lion d’or à Venise apparaît pourtant bien fade et consensuel...

     

    Critique de "Drive" de Nicolas Winding Refn

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    « Drive » de Nicolas Winding Refn avait créé l’évènement lors du dernier Festival de Cannes duquel il était d’ailleurs reparti avec un prix de la mise en scène. L’ayant alors manqué, je l’a finalement vu à Deauville où il était présenté en avant-première après la remise des trophées du Nouvel Hollywood (nouveauté de ce festival 2011) à Jessica Chastain et Ryan Gosling… en leur absence (mais ne manquez pas le discours de ce dernier lu par Nicolas Winding Refn, petit bijou de lucidité et d’humour).

    Drive est l'adaptation du livre éponyme écrit par James Sallis ; c’est le scénariste Hossein Amini qui a transformé le roman en scénario.

    C’est l’histoire d’un jeune homme solitaire, "The Driver" (Ryan Gosling), qui conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Il a pour « principe » de ne participer aux crimes de ses employeurs qu’en conduisant et de n’être jamais armé. Sa route croise celle d’Irene (Carey Mulligan) et de son jeune fils, ses voisins, et il succombe rapidement au charme de l’un et l’autre, et réciproquement. Lorsque le mari d’Irene sort de prison et se retrouve enrôlé de force dans un braquage pour s’acquitter d’une dette, il décide pourtant de lui venir en aide. L’expédition tourne mal… Doublé par ses commanditaires, et obsédé par les risques qui pèsent sur Irene, il n’a dès lors pas d’autre alternative que de les traquer un à un…

    Cela commence sur les chapeaux de roue : une mise en scène époustouflante, flamboyante et crépusculaire, qui nous fait ressentir les sensations trépidantes, périlleuses et vertigineuses de ce chauffeur hors pair et mutique, au sourire retenu, dans une ville de Los Angeles tentaculaire, éblouissante et menaçante. Mais « The Driver » porte un masque, au propre comme au figuré (symbolisme un peu simpliste pour nous dire de nous méfier des apparences qui ne reflètent pas la réalité et pour symboliser la fragile frontière entre cinéma et réalité) et derrière ce chauffeur mutique d’allure plutôt sympathique va se révéler un vengeur impitoyable, sournois et trompeur comme le scorpion qu'il arbore sur sa veste, prêt à tous les excès pour protéger ceux qu’il « aime ».

    La violence psychologique s’annonce palpitante : pris dans un étau, il n’a d’autre solution que de commettre un méfait pour le mari d’Irène, pour sauver celle-ci … malheureusement ce qui dans la première partie s’annonçait comme un film à suspense se transforme en règlement de compte sanguinolent dans lequel l’intrigue devient inexistante et simple prétexte à une suite de scènes sanglantes, invraisemblables et vaines sans parler du personnage féminin totalement velléitaire.

    Là où un cinéaste comme James Gray -même si la mise en scène de Nicolas Winding Refn lorgne plus du côté de celle de Michael Mann- sublime une ville, en l’occurrence New York, et traite lui aussi de vengeance et d’amour, mais sans jamais mettre le scénario de côté, ou sans qu’un de ces aspects prennent le pas sur les autres, Nicolas Winding Refn se laisse entraîner par une sorte de fascination pour la violence (me rappelant ainsi la phrase de Coppola lors de sa master class deauvillaise « Montrer la guerre c’est déjà faire l’éloge de la guerre »), montrant pourtant le temps d’un meurtre sur la plage qu’il savait très bien filmer la mort, avec une force prenante, sans que cela tourne à la boucherie ridicule.

    Ryan Gosling est certes époustouflant (et il a confirmé dans "Crazy, stupid love," la large palette de son jeu et sa capacité à tourner son image en dérision, au passage comédie romantique qui détourne puis respecte habilement les codes du genre) et derrière sa gueule d’ange dissimule une violence froide, se transformant en un vengeur impitoyable qu’il est pourtant difficile de prendre en sympathie ou même en empathie alors que tout au début s'y prêtait pourtant.

    Dommage car la première partie était jubilatoire, réellement, de par la mise en scène qui nous fait éprouver ses sensations de vitesse et de mélancolie vertigineuses (sombre et belle alliance) mais aussi de par les contradictions du personnage principal et des conflits que cela annonçait. Dommage encore car la première partie était particulièrement prometteuse avec des scènes plus calmes d’une beauté saisissante comme ce face-à-face entre Irène et The Driver, dans l’appartement d’Irène, scène dans laquelle le temps est suspendu et dans laquelle les échanges évasifs de regards et les silences d’une douce sensualité en disent tellement. Sans parler évidemment d’une bo remarquable qui contribue fortement au caractère jubilatoire de la première partie.

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    Nicolas Winding Refn a ravi le prix de la mise en scène à Pedro Almodovar à Cannes qui, à mon avis, l’aurait davantage mérité (pour « La Piel que habito »), ne serait-ce que parce qu’il a brillamment raconté une histoire cruelle, terrible, effroyable où toute la finesse de la mise en scène réside justement dans ce qui n’est pas montré et qui n’en a que plus de force…

    A voir néanmoins pour les amateurs de séries B auxquelles le film rend hommage, pour ceux pour qui la virtuosité de la mise en scène prédomine sur un scénario bancal, voire vide (dans la deuxième partie), ce qui n’enlève certes rien à la force de l’univers visuel de Nicolas Winding Refn mais ce qui pour moi a gâché tout le plaisir engendré par la première partie. La violence absurde et les excès du personnage principal (qui promettait là aussi d'être d'une complexité passionnante), sans parler des réactions invraisemblablement vélléitaires du personnage féminin, le manichéisme des méchants du film, l’ont emporté ainsi sur une première partie prometteuse comme rarement avec des images et une musique qui, encore maintenant, me restent en tête. Un magnifique clip, à défaut du grand film que la première partie annonçait pourtant. Surtout, un beau gâchis.

     

     

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  • Rappel- Critique - "Une bouteille à la mer" de Thierry Binisti

    Exceptionnellement, je vous parle à nouveau d'un film déjà évoqué ici. Mon coup de coeur de ce début d'année cinématographique dont il a été trop peu question à mon goût, raison pour laquelle je vous en parle à nouveau. Il est encore à l'affiche dans quelques salles. Ma critique ci-dessous pour vous convaincre de le découvrir...

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    J’ai découvert ce film lors du dernier Festival des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean de Luz dans le cadre duquel il était présenté en compétition et où il a d’ailleurs remporté le prix du meilleur film (Chistera d’or). Un vrai coup de cœur. Un coup de foudre, même. Malheureusement, je n’avais pas rédigé de critique à l’époque ou quelques lignes trop brèves. Je n’ai pas la possibilité de le revoir cette semaine mais je vous livrerai une critique plus longue dès que je pourrai retourner le voir. En attendant, ci-dessous, quelques mots qui, je l’espère, vous inciteront à découvrir ce film magnifique et rare.

     

    Adapté du roman de Valérie Zenatti « Une bouteille à la mer de Gaza », c’est l’histoire de Tal (Agathe Bonitzer), une jeune Française installée à Jérusalem avec sa famille. A dix-sept ans, elle a l’âge des premières fois : premier amour, première cigarette, premier piercing. Et premier attentat, aussi. Après l’explosion d’un kamikaze dans un café de son quartier, elle écrit une lettre à un Palestinien imaginaire où elle exprime ses interrogations et son refus d’admettre que seule la haine peut régner entre les deux peuples. Elle glisse la lettre dans une bouteille qu’elle confie à son frère pour qu’il la jette à la mer, près de Gaza, où il fait son service militaire.

     

    « Je m’appelle Tal Lévine, j’ai bientôt 17 ans et j’habite Jérusalem.

     

    Hier soir, il y a eu un attentat près de chez moi […]

     

    Toi qui trouveras cette bouteille, réponds-moi.

     

    Dis-moi où tu l’as trouvée. Qui tu es. Parle-moi de toi. S’il te plaît. »

     

    Quelques semaines plus tard, Tal reçoit une réponse d’un mystérieux « Gazaman » (Mahmoud Shalaby)… Va alors débuter un échange épistolaire d’abord constitué de doutes, de reproches, d’incompréhension mais qui va finalement les mener sur le chemin d’une liberté et d’une réconciliation apriori impossibles.

     

    Je vous avais déjà parlé du travail de Thierry Binisti à l’occasion de la diffusion du docu-fiction « Louis XV, le soleil noir » qu’il avait réalisé pour France 2 et par lequel j’avais été très agréablement surprise et charmée : un divertissement pédagogique passionnant, de très grande qualité, aussi bien dans le fond que dans la forme, une immersion dans les allées tumultueuses de Versailles et dans les mystérieux murmures de l'Histoire, dans le bouillonnant siècle des Lumières et dans la personnalité tourmentée de Louis XV. Les similitudes entre ce téléfilm et « Une bouteille à la mer » sont d’ailleurs assez nombreuses, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer : Versailles, une prison (certes dorée) pour Louis XV comme peut l’être Gaza pour Naïm, un portrait nuancé de Louis XV comme le sont ceux de Naïm et Tal, une combinaison astucieuse entre fiction et documentaire ( Certaines séquences d’« Une bouteille à la mer » sont ainsi des images d’actualité provenant d’archives diffusées par les médias, comme celles sur la grande manifestation commémorant l’anniversaire de la mort de Yitzhak Rabin filmée sur la place des Rois, au milieu de milliers d’Israéliens manifestant leur désir de paix ) permettant d’explorer le politique et l’intime, l’importance du lieu qui cristallise les tensions et les émotions.

     

    Tout comme le docu-fiction évoqué ci-dessous, « Une bouteille à la mer » ne laisse pas place à l’approximation. Le sujet est ainsi particulièrement documenté, l’auteure Valérie Zenatti (auteure du roman éponyme et coauteure du scénario) a d’ailleurs passé son adolescence en Israël. Il faut d’ailleurs souligner le formidable travail d’adaptation de ce roman épistolaire, genre particulièrement périlleux à adapter. Valérie Zenatti et Thierry Binisti ont fait de ce qui aurait pu être un inconvénient un atout : ces deux voix qui se répondent, à la fois proches et parfois si lointaines, se font écho, s’entrechoquent, se confrontent et donnent un ton singulier au film, grâce à une écriture belle et précise, et sont ainsi le reflet de ces deux mondes si proches et si lointains qui se parlent, si rarement, sans s’entendre et se comprendre.

     

    Un autre grand atout du film est que Thierry Binisti ne tombe jamais dans l’angélisme ni la diabolisation de l’un ou l’autre côté du « mur ». Il montre au contraire Palestiniens et Israëliens, par les voix de Tal et Naïm, si différents mais si semblables dans leurs craintes et leurs aspirations, et dans l’absurdité de ce qu’ils vivent. Il nous fait tour à tour épouser le point de vue de l’un puis de l’autre, leurs révoltes, leurs peurs, leurs désirs finalement communs, au-delà de leurs différences, si bien que nous leur donnons tour à tour raison. Leurs conflits intérieurs mais aussi au sein de leurs propres familles sont alors la métaphore des conflits extérieurs qui, paradoxalement, les rapprochent.

     

    Agathe Bonitzer, grave et candide, épouse parfaitement la belle maturité de son jeune personnage et, face à elle, Mahmoud Shalaby est bouleversant de douceur et de rage mêlées (vous aviez pu le découvrir dans « Les Hommes libres » d'Ismaël Ferroukhi).

     

    La sensibilité avec laquelle ce sujet justement sensible est évoqué rend probable une histoire a priori impossible entre ces deux êtres que tout sépare, pour qui la vie tient à ça : « avoir envie d’aller ou pas au café d’en bas ». Une violence cruellement quotidienne, ce qui ne les empêche pas d’être épris de vie et de désirs, de rêves et d’aspirations, ce que montre très bien ce film à hauteur d’hommes qui, par la « petite » histoire permet d’appréhender la grande. La caméra est au plus près des êtres, de leurs émotions, de leur rage, leurs désirs, leurs douleurs, leur éveil (à la politique, à l’amour) et se fait « carcérale » pour suivre Naïm emprisonné dans les 370 km2 de Gaza (pour 1,6 millions d’habitants !).

     

    Cela commence par le fracas tétanisant d’une bombe et s’achève par une lumière d’espoir bouleversante, un dénouement fiévreux d’une tension palpitante.

     

    Ce dame cornélien, au sens littéral, concilie l’impossible, la douceur et l’âpreté, la modernité des emails et l’archaïsme romanesque de la bouteille à la mer, le romantisme (ou en tout cas le romanesque) et la politique, la raison et les sentiments. Des « liaisons dangereuses » qui possèdent la beauté tragique du roman éponyme de Laclos, outre le fait d’avoir en commun le style épistolaire.

     

    C’est un hymne à la paix et à la tolérance mais aussi au pouvoir et à la magie des mots qui peuvent unir, réunir ceux que tout oppose, si ce n’est leur aspiration à la liberté. Ce sont finalement leurs différences et leur jeunesse qui les réunissent. C’est d’ailleurs la langue, le Français, qui sert de terrain neutre, de pont entre eux. C’est ainsi au Centre Culturel Français de Gaza que s’évade Naïm et ose croire à la liberté, à un avenir meilleur.

     

    Ce film réunit tout ce que j’aime dans le cinéma : une histoire d’amour ou en tout cas d’amitié, apriori impossible, un propos engagé, une réalisation maîtrisée, des acteurs époustouflants, un style épistolaire que et qui sublime(nt) les mots. De l’émotion. De l’espoir. Sans mièvrerie, mais avec beaucoup de sensibilité et de pudeur (aucun cliché, aucune volonté de forcer l’émotion, pourtant ravageuse).

     

    Ce film m’a bouleversée comme je l’ai rarement été ces derniers temps au cinéma. Un film intense d’une douce gravité qui possède et concilie la fraîcheur et l'incandescence de ses jeunes interprètes. Une brillante métaphore d’un conflit a priori insoluble auquel il apporte un vibrant message d’espoir. Un film plus convaincant que n'importe quel discours politique. Deux personnages bouleversants que la réalisation et la direction d’acteurs nous font prendre en empathie ainsi que ceux qui subissent la même situation. Une bouteille à la mer qui nous fait croire à l’impossible. Que des bouteilles à la mer peuvent arriver à destination. Réunir ceux que tout oppose. Et que des milliers de bouteilles, un jour, peut-être, arriveront à faire entendre leurs voix pacifistes et arriveront à briser le fracassant et assourdissant silence après les tonitruantes explosions de terreur et de haine. Un film ensorcelant, poignant comme un poème entremêlant tragédie et espoir, et les réunissant par la beauté lumineuse et clairvoyante des mots. Mon coup de coeur de ce début d'année 2012.

     

    « Une bouteille à la mer » a également été récompensé dans d’autres festivals que celui de Saint-Jean de Luz et en particulier au Festival du film de La Réunion 2011 où il a reçu le Prix du Public ;le Prix Coup de cœur du Jury Jeune ;le Mascarin de la meilleure interprétation masculine à Mahmoud Shalaby.

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