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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 57

  • Critique- "Ludwig - Le Crépuscule des Dieux" de Luchino Visconti - la ressortie de l'été (en salles le 3 août)

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    Voilà une séance que vous ne pouvez manquer cet été si, par bonheur, votre ville fait partie de celles qui ressortiront le chef d'oeuvre de Luchino Visconti "Ludwig - Le Crépuscule des Dieux", à nouveau en salles le 3 août. A ne manquer sous aucun prétexte!!

    Critique de "Ludwig - le Crépuscule des Dieux" : un opéra funèbre d'une vertigineuse beauté

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    Aparès mon dossier sur « Le Guépard », je vous propose aujourd’hui la critique d’un autre chef d’œuvre de Luchino Visconti, son dernier (même s’il réalisa encore deux films ensuite) datant de 1972 : « Ludwig ou le Crépuscule des dieux ». Coproduction italienne, française et allemande, il s’agit du dernier volet de sa trilogie allemande également composée des « Damnés » (1969) et de « Mort à Venise » (1971). Visconti voulait initialement réaliser l’adaptation de « A la recherche du temps perdu » de Proust mais, faute de financements, en attendant que ce projet puisse voir le jour, il décide de tourner « Ludwig ». D’une durée initiale de 3H40 le film sort en France avec une durée de 3H, encore davantage malmené, contre les vœux de Visconti, pour la sortie en Allemagne. Après la mort de Visconti, le film est vendu aux enchères par les producteurs en faillite et est adjugé pour 68 millions de lires à des proches du cinéaste qui se cotisent, avec le soutien de la RAI, afin de récupérer l’intégralité des bobines. Après la mort de Visconti, Ruggero Mastroianni et Suso Cecchi d’Amico remonteront une version approchant des quatre heures et dix minutes d’origine.

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     Ludwig (Helmut Berger) c’est le portrait tragique du roi Louis II, devenu, à 19 ans, en 1864, roi de Bavière, royaume allemand encore autonome, entre la Prusse  et l'empire austro-hongrois. Sa rencontre avec Wagner (Trevor Howard),  la même année, va bouleverser l’existence de l’un et de l’autre. Le roi y trouvant une amitié et un sujet d’admiration, le compositeur un riche et puissant mécène contribuant à son succès. Epris de sa cousine l’impératrice Elisabeth d’Autriche (Romy Schneider) qui, comme Wagner, le décevra, il se fiance avec sa sœur Sophie (Sonia Petriva) avant de rompre les fiançailles puis de sombrer dans la solitude et la démence.

     Comment parler d’un film dont chaque plan est un tableau somptueux et dont chaque seconde est un hymne à la beauté qui imposent le silence ? Comment rendre hommage à ce chef d’œuvre fascinant ? Aucun mot sans doute ne pourra transcrire ce que les images de Visconti célèbrent magnifiquement, visuellement et musicalement. Dès les premiers plans, cela vous heurte et vous subjugue tout à la fois, et vous coupe le souffle : une magnificence visuelle tragique et ensorcelante. Le visage du roi, d’une beauté d’abord jeune mais grave et mélancolique déjà. Des scènes entrecoupées de plans fixes de témoins de l’Histoire et de son histoire qui s’expriment face à nous, le visage à demi dans la pénombre, voilé à l’image de la vérité que, sans doute, ils trahissent. Ils nous prennent alors à témoin de la folie de ce roi ou en tout cas de ce que eux appellent folie et ne pourront, de leur médiocrité, sans doute jamais comprendre : son goût des arts, de la beauté, de la liberté. Comment pourraient-ils comprendre ce roi épris de liberté et prisonnier des conventions de son rang ? Comment pourraient-ils comprendre ce roi si différent d’eux : homosexuel, esthète, amoureux de la liberté et des arts ?

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     Tandis que tout se décompose : son visage, son pays, son entourage, ses dernières illusions reste cette beauté inaltérable de l’art mais une beauté hantée déjà par la fatalité et la mort, une beauté douloureuse soulignée par la somptuosité des décors et des costumes. Des salons byzantins de  Neuschwanstein à la grotte de Linderhof aux galeries de miroirs de Herrenchiemsee, la caméra de Visconti, accompagnée de la musique de Wagner (Tannhäuser ; Tristan und Isolde) ou de Schumann (Kinderscenen), en caresse les lignes baroques, admirables, raffinées et extravagantes,  la beauté démesurée et tragique, nous émouvant aux larmes comme Ludwig l’est par la musique de Wagner.

     Si, malgré la décomposition du monde de ces dieux au crépuscule (le Crépuscule des dieux est le nom d'un drame musical de Wagner) qui l’entourait, la beauté était la dernière lueur  de l’espoir chez le Prince de Salina dans « Le Guépard », elle est ici désespérée mais non moins éblouissante, signe d’une immortalité impossible, ce à quoi les châteaux plus spectaculaires les uns que les autres que fit construire le roi ne changeront rien.  

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     Ludwig c’est donc Helmut Berger à la fois fragile et hautain, solitaire et exalté, puissant et perdu, en force et en retenue. Au fur et à mesure que les années s’écoulent, que les désillusions s’accumulent, que son idéalisme choit, le visage et le regard de l’acteur s’imprègnent de plus en plus de gravité, de déchéance, de noirceur mais il gagne aussi notre sympathie, nous, juges impuissants pris à témoin. Face à lui Romy Schneider prend sa revanche sur les Sissi, ce personnage candide et frivole dont elle a si longtemps voulu se détacher qu’elle incarne ici à nouveau mais tout en mystère, ambigüité. Impériale impératrice qui semble voler plus qu’elle ne marche tel un cygne noir, élégant, gracieux, sauvage qui ressemble tant (trop) au Ludwig des premières années.

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     Visconti, trois ans avant sa mort, comme un  écho testamentaire, nous livre une subtile mise en abyme qui interroge et illustre la beauté de l’art, une symphonie visuelle et sonore, un chant de désespoir, un film d’une flamboyance crépusculaire, une réflexion ardente et vertigineuse sur l’art, la solitude, la folie enchaînés douloureusement et sublimement sur la musique de Wagner, comme en une fatale étreinte. Un hymne à la beauté des corps et des âmes, fussent-elles (ou surtout car) torturées.  Un hommage à l’art. Au sien. A celui dont la beauté transcende ou isole. A celui qui perdra un roi, héros romantique, trop sensible, trop exalté, trop différent.  Le portrait d’un roi à son image, un opéra funèbre à la beauté inégalée, sombre et éblouissante, et qui lui procure ce qu’il a tant et mortellement désiré : des accents d’éternité.

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  • Critique de "Two lovers" de James Gray avec Joaquin Phoenix, Gwyneth Paltrow, Vinessa Shaw...

    Alors que Joaquin Phoenix est actuellement à l'affiche du faux documentaire de Casey Affleck "I'm still here" (que je vous recommande et dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici), retrouvez ci-dessous ma critique de "Two lovers" de James Gray que j'ai revu dans le cadre du Festival Paris Cinéma 2011 où il était présenté en hommage à Isabelle Rossellini à qui le festival consacrait une rétrospective.

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     Direction New York, ville fétiche du cinéma de James Gray, où, après avoir tenté de se suicider,  un homme hésite entre suivre son destin et épouser la femme que ses parents ont choisie pour lui, ou se rebeller et écouter ses sentiments pour sa nouvelle voisine, belle, fragile et inconstante, dont il est tombé éperdument amoureux, un amour dévastateur et irrépressible.

    L’intérêt de « Two lovers » provient avant tout des personnages, de leurs contradictions, de leurs faiblesses. Si James Gray est avant tout associé au polar, il règne ici une atmosphère de film noir et une tension palpable liée au désir qui s’empare du personnage principal magistralement interprété par Joaquin Phoenix avec son regard mélancolique, fiévreux, enfiévré de passion, ses gestes maladroits, son corps même qui semble  crouler sous le poids de son existence, sa gaucherie adolescente.

    Ce dernier interprète le personnage attachant et vulnérable de Leonard Kraditor (à travers le regard duquel nous suivons l’histoire : il ne quitte jamais l’écran), un homme, atteint d'un trouble bipolaire (mais ce n'est pas là le sujet du film, juste là pour témoigner de sa fragilité) qui, après une traumatisante déception sentimentale, revient vivre dans sa famille et fait la rencontre de deux femmes : Michelle, sa nouvelle voisine incarnée par Gwyneth Paltrow, et Sandra, la fille d’amis de ses parents campée par l’actrice Vinessa Shaw. Entre ces deux femmes, le cœur de Leonard va balancer…

    Il éprouve ainsi un amour obsessionnel, irrationnel, passionnel pour Michelle. Ces « Two lovers » comme le titre nous l’annonce et le revendique d’emblée ausculte  la complexité du sentiment amoureux, la difficulté d’aimer et de l’être en retour, mais il ausculte aussi les fragilités de trois êtres qui s’accrochent les uns aux autres, comme des enfants égarés dans un monde d’adultes qui n’acceptent pas les écorchés vifs. Michelle et Leonard ont, parfois, « l’impression d’être morts », de vivre sans se sentir exister, de ne pas trouver « la mélodie du bonheur ».

    Par des gestes, des regards, des paroles esquissés ou éludés, James Gray  dépeint de manière subtile la maladresse touchante d’un amour vain mais surtout la cruauté cinglante de l’amour sans retour qui emprisonne ( plan de Michelle derrière des barreaux de son appartement, les appartements de Leonard et Michelle donnant sur la même cour rappelant ainsi « Fenêtre sur cour » d’Hitchcock de même que la blondeur toute hitchcockienne de Michelle), et qui exalte et détruit.

    James Gray a délibérément choisi une réalisation élégamment discrète et maîtrisée et un scénario pudique et  la magnifique photographie crépusculaire de Joaquin Baca-Asay qui procurent des accents lyriques à cette histoire qui aurait pu être banale,  mais dont il met ainsi en valeur les personnages d’une complexité, d’une richesse, d’une humanité bouleversantes.  James Gray n’a pas non plus délaissé son sujet fétiche, à savoir la famille qui symbolise la force et la fragilité de chacun des personnages (Leonard cherche à s’émanciper, Michelle est victime de la folie de son père etc).

     Un film d’une tendre cruauté, d’une amère beauté, et parfois même d'une drôlerie désenchantée,  un thriller intime d’une vertigineuse sensibilité à l’image des sentiments qui s’emparent des personnages principaux, et de l’émotion qui s’empare du spectateur. Irrépressiblement. Ajoutez à cela la bo entre jazz et opéra ( même influence du jazz et même extrait de l’opéra de Donizetti, L’elisir d’amore, « Una furtiva lagrima » que dans  le chef d’œuvre de Woody Allen « Match point » dans lequel on retrouve la même élégance dans la mise en scène et la même "opposition" entre la femme brune et la femme blonde sans oublier également la référence commune à Dostoïevski… : les ressemblances entre les deux films sont trop nombreuses pour être le fruit du hasard ), et James Gray parvient à faire d’une histoire a priori simple un très grand film d’une mélancolie d’une beauté déchirante qui nous étreint longtemps encore après le générique de fin. Trois ans après sa sortie : d’ores et déjà un classique du cinéma romantique.

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  • Critique - "Harry Potter et les reliques de la mort - 2ème partie " de David Yates

    Le dernier film consacré à Harry Potter, à la fois tant attendu et redouté, sort donc aujourd'hui en salles en France après une gigantesque avant-première à Bercy hier soir.

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    Cliquez ici pour lire ma critique de "Harry Potter et les reliques de la mort" - 2ème partie

    A ne pas manquer également aujourd'hui "I'm still here" de Casey Affleck (cliquez ici pour lire ma critique)

    En salles également aujourd'hui les décevants "3 fois 20 ans" de Julie Gavras et le sans âme "Le Moine" de Dominik Moll (vidéo de la présentation du film par l'équipe, ci-dessous).

     

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  • Ce soir, sur Canal +, ne manquez pas "Copacabana" de Marc Fitoussi avec Isabelle Huppert

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    Présenté dans le cadre de la Semaine de la critique 2010, "Copacabana" de Marc Fitoussi, un de mes coups de coeur du Festival de Cannes 2010 sera projeté ce soir sur Canal + à 20H45. A ne pas manquer!

    Cliquez ici pour retrouver ma critique de "Copabana" écrite lors du Festival de Cannes 2010 et pour retrouver ma vidéo de l'équipe du film.

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  • Clôture et palmarès du Festival Paris Cinéma 2011 ce soir

     

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    C'est ce soir que sera décerné le palmarès du 9ème Festival Paris Cinéma, avant l'avant-première de "Le Moine" de Dominik Moll avec Vincent Cassel et en sa présence. Vous pourrez bien entendu retrouver ici, dès ce soir, le palmarès détaillé ainsi que mes photos et vidéos de la clôture. Le film sera également projeté à 21h au mk2 Bibliothèque, cette séance est ouverte au public si vous souhaitez y assister. En attendant retrouvez tous mes articles sur ce Festival Paris Cinéma 2011, ici.  

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  • Le jury de la 68ème Mostra de Venise

    mostra.jpgAlors que, à propos du Festival du Cinéma Américain de Deauville qui se déroulera à la même période, nous savons seulement pour le moment que son jury sera présidé par le cinéaste Olivier Assayas, le jury de la 68ème Mostra de Venise qui se déroulera du 31 août au 10 septembre vient d’être dévoilé. Autour du président, le cinéaste Darren Aronofsky :

    -la vidéaste finlandaise Eija-Liisa Ahtila

    -le musicien écossais David Byrne

    -le réalisateur italien Mario Martone

    -le réalisateur américain Todd Haynes

    - l'actrice italienne Alba Rohrwacher

    -le  réalisateur français André Téchiné.

    The Ides of March de George Clooney fera l'ouverture. (Espérons que ce sera aussi l’occasion d’une avant-première de ce même film à Deauville…).

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  • Avant-première de "Harry Potter et les reliques de la mort" à Bercy

    pot12.jpgPour célébrer la sortie de l’ultime volet de l’aventure Harry Potter, "Harry Potter et les reliques de la mort - 2ème partie" (dont vous pouvez retrouver ma critique en avant-première en cliquant ici) Warner Bros. France organise la plus grande avant-première d’un film en 3D, Mardi 12 juillet au Palais Omnisport de Paris-Bercy,ainsi qu’une série d’événements en salles. Pour le final de la plus grande aventure de l’histoire du cinéma, Warner Bros. France a choisi un lieu à la hauteur de l’événement et organise la plus grande avant-première française d’un film en 3D, mardi 12 juillet au Palais Omnisport de Paris Bercy. Plus de 7 000 fans prendront part à l’événement en présence des membres suivants de l’équipe du film :   -          Jason Isaacs (Lucius Malefoy)-          James & Oliver Phelps (Fred et George Weasley)-          Clémence Poésy (Fleur Delacour)-          Evanna Lynch (Luna Lovegood)-          Mark Williams (Arthur Weasley)-          Natalia Tena (Nymphadora Tonks)-          Domhnall Gleeson (Bill Weasley).

    Vous pouvez également vivre le tapis rouge et l'arrivée de l'équipe du film, en live, ici: http://www.warnerbros.fr/harrypotter

    Prix des places : 25 euros. Renseignements sur http://www.bercy.fr . C'est complet mais vous pouvez trouver des places sur la page Facebook de l'évènement sur laquelle certains revendent leurs places, ici.

    Par ailleurs, Près de 250 salles de cinéma en France projetteront HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT, 2ème Partie, mardi 12 juillet à minuit. A cette occasion certaines d’entre elles programmeront également la 1ère Partie du dernier épisode dès 21h. La liste des salles est consultable sur http://www.fnacspectacles.com/harrypotter

    Enfin, Le cinéma Le Grand Rex à Paris adopte les couleurs d’Harry Potter en programmant une rétrospective de tous les épisodes de la saga à partir du lundi 11 juillet. Cette programmation spéciale s’achèvera également le 12 juillet à minuit avec la séance spéciale de HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT, 2ème Partie.

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