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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 59

  • Critique - "Comme les cinq doigts de la main" de Alexandre Arcady ce soir sur Canal +

    Ce soir, à 20H50, sur Canal plus, sera diffusé "Comme les cinq doigts de la main" d'Alexandre Arcady. Retrouvez ci-dessous ma critique publiée lors de la sortie du film en salles.

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    L'acharnement systématique comme celui subi par ce film dont, à lire une large majorité de critiques, j'en étais presque venue à croire que « Camping 2 » était un chef d'œuvre à côté, a particulièrement le don de m'agacer. Si « Comme les cinq doigts de la main » n'est pas le film de la décennie, il est aussi loin d'être le pire et il a au moins le mérite de tenir ses promesses. Que les promesses plaisent ou déplaisent, c'est là une autre question dont la réponse négative ne méritait pas un tel déchainement.

    Les Hayoun. Cinq frères semblables et très différents dont le père est mort très tôt. L'aîné, Dan,  (Patrick Bruel) dirige un restaurant.  D'ailleurs, il dirige aussi la famille. Il a repris le rôle du patriarche avec trois de ses frères que sont Jonathan (Pascal Elbé), le pharmacien nerveux, le plus religieux et doux des trois qui tient aux valeurs de la famille ; Julien (Eric Caravaca), professeur, un peu décalé ; Michael (Mathieu Delarive), le chien fou qui brûle son existence et son argent au pocker. Enfin, il y a le cadet David (Vincent Elbaz) avec lequel c'est plus compliqué : il s'est éloigné de la famille depuis plusieurs années et réapparaît brusquement et avec lui un lourd secret.  Les cinq frères vont alors s'unir pour défendre et venger la mémoire de leur père assassiné. Quant à leur mère Suzie, elle survit grâce à l'amour de ses fils et des traditions juives qu'elle suit scrupuleusement.

    Tout au long de sa filmographie, Alexandre Arcady s'est attaché à dépeindre la communauté juive et l'exil (il quitte l'Algérie devenue indépendante pour la France à 15 ans) souvent associées à des thématiques mafieuses (Le Grand Pardon) ou policières (Hold up, L'Union sacrée). Sans doute ses détracteurs s'attendaient-ils à une sorte de Grand Pardon 3. Or avec ce nouveau film Arcady, (même si la trame de fond est policière), s'est avant tout attaché à dépeindre la vie familiale et à faire l'éloge de l'amour fraternel.

     Les quarante premières minutes du film, il s'attèle ainsi à montrer chacun des frères ensemble puis individuellement dans leurs milieux respectifs mettant l'accent sur leurs différences mais aussi leur solidarité. Autour d'eux gravitent quelques femmes : l'épouse fidèle de Jonathan, l'épouse séduisante et séductrice de Dan, Linda ( Caterina Murino). Le retour de David  va venir briser un moment cette harmonie fragile, une rancœur passée le liant à Dan, avant que la solidarité familiale ne reprenne le dessus.

    Quand je parle d'un film qui tient ses promesses, je pense au sujet de départ, celui de la solidarité familiale, de l'amour fraternel. Cette famille prend vie sous nos yeux et le spectateur s'attache assez rapidement aux protagonistes (en tout cas, je m'y suis attachée) regrettant néanmoins que certains personnages ne soient pas davantage fouillés, esquissés comme autant d'histoires possibles. Ce qui se justifie néanmoins puisque ce sont les cinq frères le cœur de l'histoire et non ceux qui gravitent autour d'eux. Sans doute certains ont-ils été déçus s'attendant à un thriller âpre et haletant, et même si la vie confortable des cinq frères bascule dans la violence, là n'était de toute façon pas le sujet.  Un plan rappelant d'ailleurs « Vincent, François, Paul et les autres » de Claude Sautet (film phare sur l'amitié), le souligne d'ailleurs.

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    C'est dans les face-à-face entre deux personnages qu'Arcady est ici le meilleur pour créer la tension et donner du souffle à l'intrigue: les deux frères Dan et David l'un face à l'autre (sans doute ce face-à-face aurait-il été meilleur si David avait été interprété par Anconina comme c'était initialement prévu), ou Dan face à sa femme Linda, couple  électrique qui doit sa crédibilité à la fois au magnétisme de Patrick Bruel, dont c'est la cinquième et judicieuse collaboration avec Arcady (qui a aussi prouvé notamment dans le très beau film de Claude Miller, « Un secret », qu'il pouvait avoir des rôles beaucoup plus en retenue), et de Caterina Murino. Des scènes beaucoup plus porteuses de tension que l'assaut final où les cinq frères ont beaucoup plus l'air de jouer à la guerre que de se battre.

    Alors certes le dénouement est superflu et larmoyant (encore qu'il soit justifié par le thème de départ), et le traitement parfois désuet ou archétypal (ce qui d'ailleurs contribue au rythme et à l'efficacité) mais c'est aussi parfois ce que l'on attend du cinéma, de ce cinéma et qu'on pardonne d'ailleurs beaucoup plus facilement aux films venus d'Outre-Atlantique. Quant à la musique, elle n'est pas plus omniprésente que dans un film d'Olivier Marchal, et est toujours au service du sujet et de l'atmosphère. En tout cas, rien ne justifiait cet emballement contre ce film qui est ce qu'il aspirait à être : un film très divertissant qui dépeint une communauté et fait l'éloge de l'amour filial et fraternel. Dussé-je être la seule, si vous souhaitez passer un bon moment, je vous recommande « Comme les cinq doigts de la main » qui sera au moins aussi efficace qu'une grande majorité de blockbusters américains et a le mérite de tenir ses promesses et d'être réalisé par un cinéaste sincère et fidèle à ses thèmes de prédilection et sans doute à ses racines dont ils sont indissociables.

     
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  • La master class de Vincent Lindon au Forum des Images ce 9 juin à 19H30

     

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    pater7.jpgMalgré les dégâts subis par le Forum des Images ce week end, la master class de Vincent Lindon est maintenue, ce soir, à 19H30. Je vous la recommande vivement, la conférence de presse de l'acteur et d'Alain Cavalier, à Cannes, ayant été, et de loin, la plus passionnante.

       Lors de sa conférence cannoise pour la projection en compétition de "Pater" (dont vous pouvez retrouver mon résumé et mes photos en cliquant ici), il a notamment déclaré: « Je pense que j’arrêterai ce métier plus tôt que prévu car je n’ai pas envie de devenir un vieil acteur. C’est ça qui a changé chez moi, je ne prends rien au sérieux, tout au tragique ».

    La rencontre sera animée par Pascal Mérigeau, critique au Nouvel Observateur et auteur de plusieurs ouvrages sur le cinéma dont un consacré à Pialat. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel du Forum des images.

    Par ailleurs, je vous signale que le cinéma Saint Germain des Prés, récemment rénové, proposera, le 16 juin, à 20H30, une avant-première exceptionnelle de "Pater" suivie d'une rencontre avec Vincent Lindon et Alain Cavalier.

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  • Critique- "Vous êtes de la police" de Romuald Beugnon à voir ce soir sur Arte à 22H40

    Je vous avais parlé de ce premier film lors de sa sortie, malheureusement alors passé inaperçu. Ne  manquez pas cette comédie policière tendrement caustique, ce soir, à 22H40, sur Arte.

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     Un inspecteur de police à la retraite, Simon, (Jean-Pierre Cassel) n’apprécie pas mais alors pas du tout d’être placé (de force, par sa fille, parce que vous en connaissez, vous, dont le rêve est de couler des jours maussades en maison de retraite ?) dans une résidence pour personnes âgées, encore moins quand la chambre proprette individuelle se transforme en « colocation » exiguë avec un vieillard gâteux. Dès son arrivée, Simon se lie d’amitié avec un autre « résident », Alfred, (Jean-Claude Brialy) l’ancien propriétaire des lieux dont la jovialité contraste avec la lassitude de la plupart des pensionnaires. Ce dernier décède dans des circonstances apparentées à un accident par la police et la direction de l’établissement. Mais Simon, seul témoin de « l’accident », persuadé qu’il s’agit d’un meurtre, décide de mener l’enquête avec l’aide de Francky, (Philippe Nahon) un autre pensionnaire aux allures de rocker adepte du karaoké (tiens, ça me rappelle quelque chose), et cleptomane. Les suspects ne sont autres que les pensionnaires : de la pimpante Jane Latour-Jackson ( Micheline Presle) à la directrice de l’établissement, Monique Laval (Marilyne Canto).

    Ce film a suscité une curiosité à quatre titres  ( la mienne en tout cas, celle des médias étant malheureusement, souvent, limitée, cadenassée, orientée vers ce qui rentre dans des cases, ce qui n’est pas le cas de ce film joyeusement hybride) tout d’abord parce qu’il s’agit ici du premier long métrage de Romuald Beugnon qui avait réalisé le sarcastique et tendre, émouvant et cruel « Béa » largement et justement primé dans de nombreux festivals et notamment au Festival du Film Romantique de Cabourg 2006, notamment pour les interprétations remarquables des deux interprètes Thérèse Roussel et Aymeric Cormerais. Ensuite, parce qu’il s’agit d’une « comédie policière », genre périlleux et singulier. Egalement parce que les protagonistes sont des personnes âgées et que le cinéma, de plus en plus aseptisé et contraint à la frilosité, rechigne de plus en plus à filmer des visages ridés et las,… d’ailleurs pas forcément : débonnaires, malicieux,  aussi, parfois. Enfin, parce que c’est le dernier film de deux grands acteurs avec lesquels tout un pan de l’Histoire du cinéma français semble avoir disparu, emportés avec et par une « nouvelle vague » : Jean-Pierre Cassel et Jean-Claude Brialy.

    Avant tout c’est un film inclassable (et j’adore ce qui n’est pas classable, identifiable, résumable à un qualificatif insipide rassurant dans le journal tv.) :

    - Cela pourrait être seulement une chronique sociale, une vision personnelle, tendre et acerbe des maisons de retraite pudiquement appelées résidences, un portrait tendrement irrévérencieux des personnes âgées trop souvent cantonnées aux rôles secondaires ou à la figuration, bref à être juste tolérées. Il va bien falloir : vous allez être « enfermés » avec eux le temps du film, mais attendez, ne fuyez pas, c’est jubilatoire, inattendu, réjouissant.

    Le soir, les « résidents » sont en effet enfermés à clef dans leurs chambres, Francky chante le pénitencier lors du karaoké, seule réjouissance hebdomadaire, avec un enthousiasme débordant, à la fois ridicule et émouvant: la « pension » est parfois assimilée à une prison par ses pensionnaires  souvent infantilisés par le personnel dont Yolande Moreau, d’ailleurs parfaite dans son rôle d’infirmière mielleuse et autoritaire. Cette prison pour personnes âgées semble avoir emprunté son architecture carcérale à « Playtime » de Tati et « Vertigo » d’Hitchcock, à la fois absurde et inquiétante, rectiligne et circulaire.

    -Cela pourrait être seulement une comédie.  Derrière l’humour, savoureusement noir et réjouissant, et les dialogues, caustiques et cinglants (« Les vieux c’est l’avenir ») pointe la tendresse et derrière la tendresse, l’humour noir. L’un et l’autre affleurent constamment pour ne pas tomber dans la caricature, dans la comédie outrancière ou le  mélo pathétique. Un humour grinçant, oui mais mine de rien. Avec le sourire, l’élégance et la politesse du désespoir de Jean-Pierre Cassel.  Entre rire et émotion, toujours,  une scène emblématique de déclaration d’amour au karaoké (j’ai remarqué que dans tout bon film, ou presque, il y a une scène de chanson !) glisse subtilement du ridicule et du rire à l’émotion à l’enquête policière, une scène qui résume parfaitement ce film atypique et multiple.

    80fd1e2e5f8fe4e0e7c6e0be0faa324e.jpg-Cela pourrait être seulement un film policier inspiré d’Agatha Christie, avec Jean-Pierre Cassel en Hercule Poirot en fauteuil roulant. D’ailleurs la référence est clairement assumée avec une affiche qui rappelle étrangement celle du dernier film de Pascal Thomas « L’heure zéro », adaptation d’Agatha Christie. Romuald Beugnon lorgne pourtant davantage du côté de Claude Chabrol que de celui de Pascal Thomas : d’abord par le mélange d’humour noir, de comédie, de critique sociale (la présence du François du « Beau Serge » n’est peut-être pas étrangère à tout ça…) et par l’attention portée aux acteurs dont le jeu n’est pas  comme chez Pascal Thomas volontairement « faux » ou outrancier.

    C’est donc tout cela à la fois, un film de genre : critique sociale, film policier, comédie, film noir même (avec son incontournable femme fatale en la personne de Micheline Presle, toujours aussi étonnante !). Où les personnes âgées ne sont pas des boulets inanimés mais des êtres de chair (un peu), d’os (bon d’accord, beaucoup) et de sang (ici, aussi) qui aiment, trahissent, critiquent, 4cbaa14e67b3320be644737fcce1a2d8.jpgantipathiques, ou sympathiques, ambivalents, malicieux, sournois, calculateurs mais finalement toujours attendrissants. Comme dans « Béa » les comédiens (parfois non professionnels, ici) sont savamment choisis et témoignent d’une direction d’acteurs attentive : Micheline Presle est rayonnante, espiègle et aussi séduisante que séductrice, on retrouve avec plaisir Thérèse Roussel dans une scène savoureuse  de chamaillerie pour vol de vernis à ongle, et surtout Philippe Nahon, dans un rôle inhabituel, attachant, d’une force comique inattendue exacerbée par son costume et sa dégaine improbable et ses « sales » manies (le karaoké, la cleptomanie), lequel a d’ailleurs remporté un prix d’interprétation au Festival de Saint-Jean de Luz 2007.

    Comme dans « Béa » ce sont les personnes âgées qui ont le dernier mot, le dernier regard, qui mènent la danse, endiablée. Loin de l’infantilisation, la victimisation à laquelle on veut les réduire, ils  prennent le pouvoir pour notre plus grand plaisir ! C’est finalement un film très malin qui nous amuse et nous captive tout en nous faisant réfléchir, qui fait oublier l’âge des protagonistes par leur fantaisie et leurs envies : de vivre, de plaire, de s’amuser. Et qui nous les rappellent. Mine de rien, encore.

    Quant à Jean-Pierre Cassel et Jean-Claude Brialy, on ne peut s’empêcher d’éprouver un certain malaise surtout quand ce dernier se voit gratifié d’un « va mourir » par un des pensionnaires, ce qu’il fait dans le film… Ironie cruelle du destin et de la fiction.

    Donc irrévérencieux, ludique, tendrement cruel, réjouissant et drôle : soyez de la police avec Romuald Beugnon chanteur (un tout tout petit peu), magicien (beaucoup) et metteur en scène et directeur d’acteurs (passionnément!). Les frères Dardenne (qui coproduisent le film) ne s’y sont pas trompés…

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    Sites officiels:

    -Site officiel du film: http://www.vousetesdelapolice-lefilm.com/

    Journal du film: http://romualdbeugnon.com/blog/

     

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  • La Fête du cinéma 2011 du 25 juin au 1er juillet : bande-annonce

    fete.jpgComme chaque année, la fête du cinéma fait partie des évènements incontournables avec, pour principe, une place achetée, chaque séance suivante à 3 euros. Je vous dirai bientôt quels films voir à cette occasion. En attendant de retrouver ici de nouvelles critiques et en attendant mes prochains comptes rendus en direct de festival (Cabourg puis Paris Cinéma), je vous propose de découvrir la bande-annonce ci-dessous. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel de la Fête du cinéma et sur sa page Facebook.

     

     

     

     

     

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  • « Tous critiques ? » un documentaire de Julien Sauvadon et Jean-Jacques Bernard

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    L’an passé, je vous avais parlé de l’excellent documentaire de Julien Sauvadon et Jean-Jacques Bernard intitulé « Les Eblouis du cinéma » et consacré à la cinéphilie. Jean-Jacques Bernard président du syndicat des critiques de cinéma, chroniqueur sur France inter, anime également des émissions sur Ciné Cinéma Classic depuis 1991 et désormais « Boulevard du Classic ». Julien Sauvadon, quant à lui, est journaliste à France 3 Rhône-Alpes, vous pouvez d’ailleurs retrouver ses reportages consacrés au Festival de Cannes, ici.

    doccritiqu.jpgJean-Jacques Bernard fait partie de ces critiques qui ne parlent jamais du cinéma avec aigreur, cynisme, ou esprit de revanche mais toujours avec un amour communicatif du cinéma. La critique, c’est justement le thème de ce documentaire réalisé à l’occasion des 50 ans de la Semaine de la Critique. Si « En France, tout le monde a deux métiers, le sien et critique de cinéma » comme disait Truffaut, l’émergence des forums et blogs a accentué ce phénomène, chacun pouvant aujourd’hui exprimer publiquement son avis. Julien Sauvadon et Jean-Jacques Bernard s’interrogent ainsi sur ce qu’est la critique aujourd’hui, avec ce qu’implique cette nouvelle donne, en en faisant un état des lieux à partir de témoignages de distributeurs, critiques, cinéastes, agences de communication …ou même blogueurs dont une blogueuse que vous connaissez.

    Les nombreux jurys auxquels j’ai participé depuis 1998 (souvent organisés par des journaux de cinéma) et ma participation au « Cercle » (unique mais non moins mémorable pour moi) et aujourd’hui la fréquentation assidue des projections presse m’ont permis de côtoyer les critiques depuis de nombreuses années et à diverses occasions de constater la diversité  de comportements, de visions du cinéma et de points de vue : de ceux qui aiment passionnément le cinéma à ceux qui méprisent ceux qui le font ( bien souvent car envient ceux qui le font s’en sachant incapable, tant pis pour le cliché) , de ceux qui sont consciencieux à ceux qui arrivent en retard aux projections presse ou repartent avant la fin d’un film, de ceux qui en ont une connaissance encyclopédique à ceux qui en ont une connaissance plus que parcellaire, de ceux qui se vantent de s’endormir aux projections presse cannoises à ceux qui retournent consciencieusement voir un film, de ceux pour qui c’est un gagne pain comme un autre à ceux pour qui c’est une réelle passion. J’ai aussi vu leur regard sur les blogs évoluer de l’indifférence au mépris à un intérêt grandissant doublé tout de même toujours de méfiance, il n’empêche qu’ils sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à créer leurs blogs conscients qu’internet est aujourd’hui un média incontournable.

    Pour ma part, je me considère (surtout ) pas comme une critique (et souhaite encore moins être considérée comme telle, d’ailleurs qui rêve de faire critique quand il sera grand ?) mais avant tout comme une cinéphile, une « éblouie » du cinéma, une passionnée qui souhaite transmettre son enthousiasme et sa passion viscérale d’où le choix d’évoquer prioritairement les films pour lesquels j’ai eu des coups de cœur (et donc de ne pas parler de tous les films que je vais voir), d’où le choix de vulgariser, d’essayer de convaincre, de partager des émotions en me référant souvent aussi à l’histoire du cinéma... C’est aussi la raison pour laquelle je me refuse à mettre des notes : quel que soit le film, il y a toujours quelque chose à sauver et une note me semble réductrice et ne pouvoir résumer toute la complexité d’un film. Il m’arrive en revanche, plus rarement, quand l’agacement l’emporte d’évoquer des films que je n’ai pas du tout aimés ou pour lesquels je n’ai pas compris l’engouement général.  Quant à la question de la légitimité également posée dans le documentaire, je pense y répondre ( là) et que, tout comme pour les critiques professionnels, il existe autant de parcours singuliers que de blogueurs, autant d’opportunistes, d’ignorants que de vrais passionnés et cinéphiles à la différence près qu’un blogueur n’est pas payé ni soumis à une rédaction, que le lecteur ne paie pas non plus pour le lire et donc que finalement cela ne porte préjudice à personne si la qualité n’est pas au rendez-vous.  

    En tant que blogueuse, je suis d’autant plus libre de m’exprimer et de choisir l’angle que la critique n’est pour moi surtout pas une vocation, mais un moyen d’exprimer, défendre et partager ma passion pour le cinéma et d’autant plus qu’aucun rédacteur en chef ne viendra me dire ce dont je dois parler ou non. Je comprends néanmoins l’agacement de certains critiques professionnels de voir chacun s’exprimer, parfois sans connaissance du cinéma (comme dans l’exemple du documentaire sur les forums Allociné écrits avec un vocabulaire et orthographe d’enfant de 6 ans dans l’exemple lu, il aurait peut-être été plus judicieux de la part d’Allociné de choisir des blogs Allociné sur lesquels subsistent de vrais cinéphiles passionnés).  Et je comprends Michel Ciment quand il se dit perdu dans l’océan des blogs, sorte de magma indifférencié dans lequel j’admets que parfois le souci de visibilité et d’audience prime sur la qualité, où l’opportunisme l’emporte parfois sur le véritable amour et la connaissance du cinéma.

     La critique, pour être constructive et instructive, doit selon moi s’accompagner d’une vraie connaissance du cinéma et de son histoire, d’un recul, quand pour beaucoup aujourd’hui elle relève de réactions épidermiques, quand pour beaucoup le cinéma commence en 1980. C’est sans doute le défaut d’internet, l’immédiateté, et plus encore de twitter qui résume, réduit, exagère et bien souvent déforme la pensée dans un but racoleur d’accroche.

    A titre personnel, je regrette qu’internet s’aligne de plus en plus sur la critique professionnelle et que le côté bon enfant des débuts auxquels j’ai assisté et participé laisse aujourd’hui place à une concurrence absurde (c’est très loin d’être une généralité, des soirées comme How I met your blogger montrent que les blogs restent un lieu d’échange cordial voire amical entre passionnés pour la majorité avec laquelle j’ai d’ailleurs plaisir à débattre…mais surtout pas sur twitter où je déplore que cela tourne trop souvent au règlement de compte personnel, avec des attaques in-dignes de la cour d’école).

    Quoiqu’il en soit, j’aurai de toute façon toujours plus d’admiration pour le plus mauvais des cinéastes qui d’une certaine manière se met à nu que pour le « meilleur » des critiques qui ne se livre pas mais livre simplement un avis sur le travail des autres confortablement installé devant son écran,  pour moi  « meilleur critique » ne s’entend par ailleurs pas  du plus virulent, de celui qui parle le plus fort, mais de celui qui sait le mieux partager et vulgariser son amour du cinéma et ne l’utilise pas comme prétexte à « une affirmation de soi », ou à l’expression d’une plume vengeresse (d’ailleurs, je reste persuadée que rien n’est plus facile que de détruire ou critiquer négativement un film, le comble de la facilité voire de la lâcheté étant de détruire deux ans -voire beaucoup plus- de travail, d’engagement, d’abnégation par quelques phrases lapidaires, sans doute très jouissives pour son auteur).

    Comme le dit une des journalistes du Cercle dans le documentaire, la critique remplit pleinement son rôle quand une concordance de critiques positives permet à un film d’émerger. Benoit Jacquot souligne ainsi qu’il doit « sa survie et sa pérennité à la critique »… et rien que cela en justifie la nécessité et l’utilité.

    Ce documentaire dresse un tableau juste, un regard empathique et non moins réfléchi, un état des lieux critique et complet, sur ce qu’est la critique cinématographique aujourd’hui. Il vous emmènera dans les coulisses de la rédaction de Studio Ciné Live, vous fera rencontrer notamment Michel Ciment  de « Positif », vous emmènera dans les coulisses du "Masque et la plume » ou du « Cercle » et vous montrera qu’il reste encore pas mal de chemin à parcourir pour que la critique sur internet acquiert ses lettres de noblesse auprès des autres médias que je soupçonne pour certains de n’être néanmoins pas toujours de bonne foi ne voyant sans doute pas d’un très bon œil cette « concurrence » impalpable et croissante. Il n’e demeure pas moins que la prise en compte des avis des blogueurs ( et ne nous leurrons pas, surtout de la visibilité qu’ils peuvent donner aux films) est aujourd’hui croissante et une donnée incontournable, chaque société de distribution ou presque ayant aujourd’hui son « community manager » chargé des relations blogueurs ou des sociétés se consacrant même entièrement à ces échanges (Way to blue, Cinéfriends, Ulike…).

    Si vous voulez vous faire un avis et en savoir plus sur ce vaste sujet, les dernières diffusions auront lieu dimanche 5 juin à 14H30 et samedi 11 juin à 19H45 et, là, sur internet.  En attendant avec impatience le troisième documentaire de Julien Sauvadon et Jean-Jacques Bernard qui en deux documentaires ont dressé un tableau relativement exhaustif et en tout cas passionnant de la critique et la cinéphilie aujourd’hui, et ont imposé un ton bien à eux à la fois didactique et enthousiaste. Retrouvez, ci-dessous, l'interview de Julien Sauvadon et Jean-Jacques Bernard à ce sujet, en direct de Cannes.

    Quant à mes propres critiques qui se sont un peu raréfiées depuis Cannes sur mes différents blogs, elles vont reprendre et je vous annonce même un festival qui n’était pas prévu à mon programme que je vous commenterai très prochainement en direct…

  • Exclusivité : le classement wikio des blogs cinéma de juin 2011

     

    1 Filmosphère
    2 Lyricis Interactive
    3 IN THE MOOD FOR CINEMA
    4 CinéBlogywood
    5 FilmGeek
    6 Rob Gordon a toujours raison
    7 Sur la route du cinema
    8 Twilight-Belgium
    9 IN THE MOOD FOR CANNES
    10 Cinefeed
    11 CloneWeb
    12 CineHeroes
    13 Hollywood & Co
    14 Le blog de Dasola
    15 Blog d'une ciné-Geekette
    16 Journal de Vance
    17 Cinéma is not dead
    18 Films-Horreur
    19 Le blog de Nicolinux
    20 MyScreens

    Classement réalisé par Wikio

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  • "Un baiser papillon" de Karine Silla: critique et rencontre avec Vincent Perez et Karine Silla

    C'est aujourd'hui que sort en salles "Un baiser papillon" de Karine Silla Perez.

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    Cliquez ici pour lire ma critique du film.

    Cliquez ici pour lire le résumé de mon interview de Karine Silla Perez et Vincent Perez.

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