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Par Sandra Mézière. Le 7ème art raconté avec passion depuis 2003. 4000 articles. Festivals de cinéma en direct : Deauville, La Baule, Cannes, Dinard...Critiques de films : avant-premières, à l'affiche, classiques. Actualité de romancière. Podcast.
IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 64
Je vous relaie avec plaisir les images d’un des films les plus attendus de cette année, que j’attends avec impatience en tout cas. Il s’agit d’une adaptation de la célèbre oeuvre d’Alfred de Musset, « Confession d'un enfant du siècle » qui réunit à l’écran un couple inattendu : Charlotte Gainsbourg et le chanteur Peter Doherty (pour la première fois à l’écran) sous la direction de Sylvie Verheyde (« Un frère », « Stella »). Sachez également que vous pouvez devenir coproducteurs du film grâce à touscoprod. Pour en savoir plus, cliquez là.
Dimanche dernier, Daniel Auteuil présentait "La fille du puisatier" au salon du cinéma. J'avoue que je suis toujours dubitative quand des personnalités autres que des cinéastes, aussi talentueuses soient-elles comme Daniel Auteuil, décident de passer derrière la caméra, a fortiori lorsqu'il s'agit de réaliser le remake d'un classique, en l'espèce un film de Marcel Pagnol de 1940, mais je dois dire qu'après avoir vu la bande-annonce (qui n'est évidemment pas sans rappeler, et pour cause(s), "Jean de Florette" et "Manon des Sources") mes réticences ont volé en éclats tant la réalisation semble convaincante, et au service de l'histoire dont la puissance émotionnelle transparait à travers la bande-annonce. Vous verrez-, ci-dessous, Daniel Auteuil s'exprimer sur la genèse du film (désolée pour la mauvaise qualité des vidéos prises en pleine cohue du Salon du livre). En salles le 20 avril.
La semaine dernière, dans les locaux des Films 13 était organisée une projection du documentaire « d’Un film à l’autre » suivie d’un débat avec Claude Lelouch.
Le cinéma de Claude Lelouch a bercé mon enfance. D’ailleurs, moi dont la passion pour le cinéma a été exacerbée à et par Deauville, j’étais presque « condamnée » à aimer son cinéma indissociable de cette ville qu’il a magnifiquement immortalisée.
Lelouch. Prononcez ce nom et vous verrez immédiatement l’assistance se diviser en deux. Les adorateurs d’un côté qui aiment : ses fragments de vérité, ses histoires d’amour éblouissantes, sa vision romanesque de l’existence, sa sincérité, son amour inconditionnel du cinéma, ses phrases récurrentes, une musique et des sentiments grandiloquents, la beauté parfois cruelle des hasards et coïncidences. Les détracteurs de l’autre qui lui reprochent son sentimentalisme et tout ce que les premiers apprécient, et sans doute de vouloir raconter une histoire avant tout, que la forme soit au service du fond et non l’inverse. Je fais partie de la première catégorie et tant pis si pour cela je dois subir la condescendance des seconds. Le cinéma est pour moi avant tout affaire de passion, de sincérité, d’audace et quoiqu’en disent ses détracteurs, le cinéma de Claude Lelouch se caractérise par ces trois éléments comme le démontre magnifiquement de documentaire « D’un film à l’autre » réalisé à l’occasion des 50 ans des films 13. Un documentaire qui résume un demi-siècle de cinéma du « Propre de l’homme » à « Ces amours-là ».
Ayant lu l’autobiographie de Claude Lelouch (« Itinéraire d’un enfant très gâté », Robert Laffont) que je vous recommande et ayant vu un grand nombre de ses films, j’ai néanmoins appris pas mal d’anecdotes et an ai réentendu d’autres comme l’histoire de la rencontre de ses parents auquel fera formidablement écho la remise de son Oscar des années plus tard (je vous laisse la découvrir si vous ne connaissez pas l’anecdote). Magnifique hasard à l’image de ceux qu’il met en scène.
Un parcours fait de réussites flamboyantes et d’échecs retentissants. « C’est plus difficile aujourd’hui de sortir d’un échec, aujourd’hui la terre entière est au courant. A l’époque, cela restait confidentiel. Derrière un échec on peut rebondir autant qu’on veut si on ne demande rien aux autres. Etant donné que j’ai toujours été un spécialiste du système D, j’ai toujours trouvé le moyen de tourner des films » a-t-il précisé lors du débat.
La plus flamboyante de ses réussites fut bien sûr « Un homme et une femme », palme d’or à Canes en 1966, Oscar du meilleur film étranger et du meilleur scénario parmi 42 récompenses … à 29 ans seulement! Film que Claude Lelouch a, comme souvent réalisé, après un échec. Ainsi le 13 septembre 1965, désespéré, il roule alors vers Deauville où il arrive la nuit, épuisé. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture, elle marche sur la plage avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme », la rencontre de deux solitudes blessées qui prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.
Une histoire que vous redécouvrirez parmi tant d’autres comme les derniers instants de Patrick Dewaere, et puis des tas d’autres hasards et coïncidences et d’histoires sur les uns et les autres que Lelouch nous raconte en voix off, avec passion et sincérité, comme un film, celui de son existence, une existence à 100 à l’heure, à foncer et ne rien regretter à l’image de son court-métrage « C'était un rendez-vous » qui ouvre le documentaire. L’histoire d’une vie et une histoire, voire une leçon, de cinéma. Claude Lelouch souligne notamment l’importance de la musique tellement importante dans ses films : « L’image, c’est le faire-valoir de la musique ». « Chaque nouvelle invention modifie l’écriture cinématographique. Mes gros plans c’est ma dictature, et les plans larges c’est ma démocratie, et pas de plan moyen. » a-t-il précisé lors du débat. « Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui va très vite et on n’a plus le temps de lire le mode d’emploi alors que de mon temps on avait le temps de lire le mode d’emploi mais il y a quelque chose qui n’a pas fait de progrès c’est l’amour. La montée et la descente d’une histoire d’amour m’ont toujours fasciné. »
Claude Lelouch est né avec la Nouvelle Vague qui ne l’a jamais reconnu sans doute parce que lui-même n’avait « pas supporté que les auteurs de la Nouvelle Vague aient massacré Clouzot, Morgan, Decoin, Gabin », tous ceux qui lui ont fait aimer le cinéma alors qu’il trouvait le cinéma de la Nouvelle Vague « ennuyeux ».
Quel bonheur de revoir Jean-Paul Belmondo, Jacques Villeret, Yves Montand, Annie Girardot, Jean Louis Trintignant, Anouk Aimée, Fabrice Luchini Evelyne Bouix, Catherine Deneuve, Lino Ventura, Fanny Ardant, Francis Huster, Alessandra Martines, tantôt irrésistibles ou bouleversants, parfois les deux, magnifiés par la caméra de Claude Lelouch qui sait si bien, par sa manière si particulière de tourner et surtout de diriger les acteurs, capter ces fameux fragments de vérités. « Les parfums de vérité plaisent au public français. Donner la chair de poule, c’est l’aristocratie de ce métier. » Comment ne pas être ému en revoyant Annie Girardot dans « Les Misérables » (qui lui vaudront ce César de la meilleure actrice dans un second rôle, en 1996, et sa déclaration d’amour éperdue au cinéma ), Jean-Paul Belmondo et Richard Anconina dans « Itinéraire d’une enfant gâté » ? Des extraits comme autant de courts-métrages qui nous laissent un goût d’inachevé et nous donnent envie de revoir ses films.
« Il n’y a pas de vraies rencontres sans miracles » d’après Claude Lelouch et chacun de ces miracles en a donné un autre, celui du cinéma. «L’idée était de raconter l’histoire des films 13 et comment je suis allée d’un miracle à l’autre car un film est toujours un miracle. »
Alors tant pis si une certaine critique continue de le mépriser (il y est habitué lui dont un critique clairvoyant disait à ses débuts "Claude Lelouch... Souvenez-vous bien de ce nom. Vous n'en entendrez plus jamais parler.") voire les professionnels de la profession (cf son absence aux derniers César…) car comme il le dit lui-même : « Un seul critique qui compte sur moi, c’est le temps qui passe ».
Alors si comme moi, vous aimez le cinéma de Claude Lelouch et les fragments de vérités, si vous croyez aux hasards et coïncidences, fussent-ils improbables, précipitez-vous pour découvrir ce documentaire qui sortira forcément un 13…le 13 avril 2011 qui est aussi la leçon d’une vie d’un homme qui a su tirer les enseignements de ses succès et surtout de ses échecs et d’un cinéaste qui a tellement sublimé l’existence et les acteurs, ce dont témoigne chaque seconde de ce documentaire passionnant, itinéraire d'un enfant gâté, passionné fou de cinéma.
Ce soir sur Cana plus, à 20H50, ne manquez pas LE film de l'année 2010 "The Ghost writer" de Roman Polanski. Retrouvez ma critique ci-dessous.
Un « écrivain-nègre » britannique (beaucoup plus poétiquement appelé un « Ghost-Writer » dans les pays anglo-saxons) à succès (Ewan Mc Gregor) -dont on ne connaîtra d'ailleurs jamais le nom- est engagé pour terminer les mémoires de l'ancien Premier Ministre britannique Adam Lang (Pierce Brosnan), le précèdent rédacteur, ancien bras droit de Lang, étant décédé dans d'étranges circonstances. C'est sur une île isolée au large de Boston que l'écrivain part à la rencontre de son nouveau sujet...
Répulsion. Chinatown. Tess. Le Pianiste... Et tant d'autres films de genres si différents auxquels, à chaque fois, Polanski a su imprimer son inimitable style. Qu'allait-il en être cette fois de ce thriller? Avec cette adaptation cinématographique de L'Homme de l'ombre, thriller contemporain du romancier et journaliste anglais Robert Harris, Roman Polanski se rapproche davantage de « Frantic » même si ce film ne ressemble à aucun autre.
Par une manière admirable à la fois d'aller à l'essentiel et de capter les détails avec une acuité remarquable, Roman Polanski nous plonge d'emblée dans son intrigue pour ne plus nous lâcher jusqu'à la dernière seconde. Combien de réalisateurs sont capables d'en dire tellement en deux ou trois plans et cela dès le début : une voiture abandonnée dans la cale d'un ferry, la police qui tourne autour de la voiture sur un quai et le film est lancé. Et nous voilà plongés dans l'atmosphère unique et inquiétante de « The Ghost-Writer ».
La caméra de Roman Polanski ne quitte jamais son (anti)héros auquel le spectateur s'identifie rapidement (Ewan Mc Gregor tout en sobriété, parfait pour le rôle), cet « homme ordinaire plongé dans une histoire extraordinaire » comme Hitchcock aimait à résumer ses propres histoires. D'ailleurs, il y a beaucoup du maître du suspense dans ce nouveau Polanski, à commencer par ce huis-clos sur cette île inhospitalière à l'abandon balayée par le vent et la monotonie, et ce blockhaus posé au milieu d'une nature rebelle où un jardinier fantomatique œuvre en vain au milieu d'un tourbillon de feuilles. L'inquiétude et le sentiment d'inconfort nous saisissent immédiatement dans cette demeure élégante mais déshumanisée dont l'ouverture sur l'extérieure donne des plans d'une redoutable beauté glaciale aux frontières de l'absurde, sorte de monde désormais désertique devant lequel, tel un démiurge, apparaît l'ancien premier ministre qui jadis dirigeait tout un peuple. Tout est à la fois familier et étrange, envoûtant et angoissant.
C'est moins le suspense qui importe que la manière dont Polanski conduit son intrigue (même s'il réussit à nous étonner avec un dénouement pourtant attendu et prévisible), capte et retient notre attention. Pas par des course-poursuites ou des explosions, non, par des scènes où notre souffle est suspendu à un mot (comme ce formidable face-à-face avec Tom Wilkinson ) ou aux glaçantes et cinglantes répliques de la femme d'Adam Lang ( remarquable Olivia Williams) qui, avec Kim Cattrall, réinventent les femmes fatales hitchcockiennes.
Une austérité étrangement séduisante, une lenteur savamment captivante, une beauté froide et surtout une atmosphère à la fois inquiétante et envoûtante émanent de ce nouveau Polanski qui nous donne une magnifique leçon de cinéma, jusqu'au dernier plan, effroyablement magnifique. Un film agréablement inclassable quand on essaie de plus en plus de réduire les films à un concept voire à un slogan. Ce « Ghost-Writer » n'est pas sans rappeler un autre film qui lui aussi parle de manipulation ( et nous manipule) et se déroule en huis-clos sur une île également au large de Boston comme si pour définir un pays aussi gigantesque que les Etats-Unis, la claustrophobie d'une terre insulaire était la plus parlante des métaphores...
Difficile de dissocier l'histoire du film de celle de son auteur tant les similitudes son présentes ( à commencer par l'exil d'Adam Lang dans un pays où il est assigné à résidence, à cette exception près que c'est justement dans ce pays que ne peut retourner Polanski) . Difficile aussi de dissocier l'Histoire contemporaine de l'histoire de the Ghost-Writer qui évoque les tortures pendant la guerre en Irak et stigmatise le rôle trouble des Etats-Unis (là où justement ne peut retourner Polanski qui d'une certaine manière règle quelques comptes) Harris étant par ailleurs un ancien journaliste proche de Tony Blair à qui Adam Lang fait évidemment penser. Mais ce serait dommage aussi de réduire ce grand film inclassable et passionnant à cela... Laissez-vous guider par « l'écrivain fantôme » et manipuler dans les coulisses du pouvoir. Je vous promets que vous ne le regretterez pas!
Je vous parle souvent de ma passion pour la Grèce sur un autre de mes blogs, je ne pouvais donc pas ne pas vous parler ici du Festival du Film Francophone de Grèce 2011 qui , pour sa 12ème édition, se déroulera à Athènes, du 31 mars au 8 avril et à Thessalonique du 7 avril au 12 avril. Pour découvrir la programmation, rendez-vous sur la page Facebook du festival. Rendez-vous également sur le site de l'Institut Français d'Athènes pour en savoir plus. Je vous communiquerai prochainement le programme complet ici, je peux d'ores et déjà vous annoncer que de prestigieux invités sont attendus.
Ce soir, au Gaumont Marignan avait lieu la 12ème cérémonie des Etoiles d'or du cinéma dont les récompenses sont attribuées à partir des votes de la presse cinéma française. C'est l'actrice Sylvie Testud qui présidait cette cérémonie. Un hommage a été rendu à Daniel Toscan du Plantier avec la bande-annonce du très beau documentaire d'Isabelle Partiot Piéri "Toscan" que je vous recommande à nouveau et à Annie Girardot avec un extrait de documentaire bouleversant qui lui a été consacré. Un palmarès sans grande surprise à l'exception du prix du scénario attribué à Bertrand Blier à mon sens plus justifié que le César du scénario attribué au "Nom des gens". De nouveau c'est Sara Forestier qui a été sacrée meilleure actrice devant Catherine Deneuve, Charlotte Gainsbourg, Isabelle Carré (!). Eric Elmosnino a reçu à la fois le César de la meilleure révèlation masculine et celui du meilleur acteur (ex-aequo avec Gérard Depardieu). Un palmarès pour le reste très semblable à celui des César et des prix Lumières et une cérémonie illuminée par la joyeuse présence de Jean-Pierre Marielle ... et marquée par l'absence non élucidée de Roman Polanski au moment de la remise de son prix (alors que ce dernier était bel et bien présent). Les Etoiles d'or clôturaient les remises des prix attribués aux films de 2010 alors en route pour une nouvelle année de cinéma.
Film
« Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois
« Mammuth » de Benoît Delépine et Gustave Kervern
« The ghost writer » de Roman Polanski
« Tournée » de Mathieu Amalric
Réalisateur
Mathieu Amalric pour « Tournée »
Xavier Beauvois pour « Des hommes et des dieux »
Kim Chapiron pour « Dog pound »
Roman Polanski pour « The ghost writer »
Scénario
Abdellatif Kechiche pour « Vénus noire »
Baya Kasmi, Leclerc Michel pour « Le nom des gens »
Bertrand Blier pour « Le bruit des glaçons »
Géraldine Nakache, Hervé Mimran pour « Tout ce qui brille »
Premier film
« Belle épine » de Rebecca Zlotowski
« L’Arnacoeur » de Pascal Chaumeil
« Les petits ruisseaux » de Pascal Rabaté
« Tout ce qui brille » de Géraldine Nakache et Hervé Mimran
Documentaire
« Benda Bilili » de Renaud Barret, Florent de La Tullaye
« La vie sauvage des animaux domestiques » de Dominique Garing, Frédéric Goupil
« Océans » de Jacques Perrin, Jacques Cluzaud
« Toscan » de Isabelle Partiot-Pieri
Premier rôle féminin
Catherine Deneuve dans “Potiche”
Charlotte Gainsbourg dans “L’arbre”
Isabelle Carré dans “Les émotifs anonymes”
Sara Forestier dans “Le nom des gens”
Premier rôle masculin
Gérard Depardieu dans « Mammuth »
Eric Elmosnino dans « Gainsgourg (vie héroïque) »
Lambert Wilson dans « Des hommes et des dieux »
Romain Duris dans « L’arnacoeur »
Révélation masculine
Eric Elmosnino dans « Gainsgourg (vie héroïque)»
Grégoire Leprince-Ringuet dans « La princesse de Montpensier »
Raphaël Personnaz dans « La princesse de Montpensier »
Marmaï dans « D’amour et d’eau fraîche »
Révélation féminine
Anaïs Demoustier dans « D’amour et d’eau fraîche »
Audrey Lamy dans « Tout ce qui brille »
Leila Bekhti dans « Tout ce qui brille »
Yahima Torres dans « Vénus noire »
Compositeur de musique originale de films
Alexandre Desplat pour « The ghost writer »
Bruno Coulais pour « Océans »
Philippe Sarde pour « La princesse de Montpensier »