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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 74

  • Découvrez le Festival International du Premier Film d'Annonay à l'occasion de sa 28ème édition

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    Je vous parle de chaque année de ce festival parce qu'il est associé pour moi à d'excellents souvenirs de ma participation à son jury de cinéphiles en 2007 (dont je vous parle d'ailleurs chaque année en relayant le concours ici, à ce propos si vous en avez fait partie, n'hésitez pas à venir partager votre expérience ici) mais surtout parce que c'est un festival organisé par de vrais passionnés qui propose chaque année une sélection de qualité dans une atmosphère particulièrement conviviale. A Annonay pas de carré vip, de listing, de pass prioritaires et c'est tant mieux! Tout le monde peut accéder aux projections et à l'espace où se côtoient festivaliers et équipes de films avec lesquelles vous pourrez échanger à loisir.

     Cette année, au programme, vous trouverez:

    -Compétition internationale de premiers longs métrages de fiction
    -Thématique « artistes à l’écran » avec "Amadeus", "Benda Bilili"...
    -1er week-end consacré au cinéma belge francophone
    -Carte blanche à l’ACID
    -Ciné concert Le Cameraman / Marc Perrone
    -Premiers films hors compétition / films jeune public
    -Avant-premières / rencontres / nombreux invités

    En plus cette année, le festival s'est enrichi d'un vrai site internet de qualité avec des reportages vidéos. Vous pouvez également vous inscrire à sa page Facebook.

    Le jury de cinéphiles est cette année présidé par Nicolas Saada et le jury des lycéens par Azouz Begag.

    Parmi les invités de cette année:  Benoît Mariage, Christelle Cornil, Joachim Lafosse, Sophie Schoukens, Alain Marcoen, Richard Olivier...

    La compétition est toujours l'occasion de découvrir des pépites cinématographiques et je sais d'ores et déjà que cette année ne dérogera pas à la règle, ayant vu un des films de la compétition, mon film favori de la compétition du Festival Paris Cinéma 2010 "If I want to whistle, I whistle" de Florin Serban (dont vous pouvez retrouver ma critique en bas de cet article).

    Parmi les films hors compétition, vous pourrez également (re)découvrir des premiers films qui ont fait l'évènement "Un poison violent" ou "Sound of noise"...

    Je ne peux que vous encourager à découvrir ce festival qui ne met pas en avant ses organisateurs mais de jeunes et souvent talentueux cinéastes. Le festival s'achève le 8 février, vous avez donc encore tout le temps de vous organiser une petite escapade à Annonay... Je vous le recommande vivement!

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     « If I want to whistle, I whistle »est un film roumain de Florin Serban dans lequel Silviu, un jeune délinquant de 18 ans, attend sa libération de la maison de redressement où il termine sa quatrième et dernière année d’emprisonnement.  Seulement, après une longue absence, sa mère est rentrée d’Italie pour emmener son petit frère avec elle. Il la tient pour responsable de sa situation et ne veut pas que son frère vive la même chose. Son enfermement devient insupportable. Pris de panique, il kidnappe Ana la jeune assistance sociale dont il est tombé amoureux.

     Il y a des films, comme celui-ci, et plutôt rares, qui captent votre attention pour ne plus la lâcher. La caméra à l’épaule au plus près de Silviu, au plus près de sa fébrilité, de sa rage qui affleure, des tourments qui le hantent, de la déraison qui le menace, nous plonge entre ces quatre murs qui l’oppressent, face à cette liberté qu’il enrage de retrouver.

     Le film doit beaucoup à son acteur principal, George Pistireanu au mélange de force, de fragilité, de tension qui émanent de son regard et de ses gestes. Florin Serban le filme comme un animal sauvage, apeuré, dont la violence est, à ses yeux, une question de survie.

    La tension culmine lors de la scène de la prise d’otage, lorsque Silviu et Ana se retrouvent seuls. Notre souffle est suspendu à chacun de ses gestes, à ce corps-à-corps presque fiévreux, au souffle saccadé d’Ana, au regard à la fois déterminé et perdu de Silviu. Puis, le cadre, les couleurs, le décor changent. Le décor champêtre procure à cette liberté chèrement payée et éphémère une tension encore plus palpable alors que le calme règne et que pourtant le piège qu’il s’est construit se referme sur lui.  Les longs silences et regards entre Ana et Silviu sont alors riches de sens, de douleurs, de regrets, de pardons après ce corps-à-corps intense, d’une violence presque sensuelle.

     Un huis-clos haletant et fiévreux, tout en forces et fragilités, sur la fureur de vivre et d’être libre que la caméra de Florin Serban sait si bien débusquer dans le regard de son talentueux acteur principal. Après « Un Prophète » de Jacques Audiard, la prison et le sentiment de révolte qui l’anime n’a visiblement pas fini d’inspirer les cinéastes et de procurer à leurs films une rage fascinante.

  • Palmarès du FIPA de Biarritz 2011

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    Il y a quelques jours, je vous proposais de gagner ici des pass permanents pour le FIPA de Biarritz 2011. En voici le palmarès:

    FICTIONS:

        FIPA D'OR: "Majka asfalta" (Mère asphalte) de Dalibor Matanic (Croatie)

       FIPA D'ARGENT: "L'Infiltré" de Giacomo Battiato (France)

       MEILLEURE INTERPRÉTATION FÉMININE: Marija Skaricic dans "Majka asfalta" de

    Dalibor Matanic (Croatie)

       MEILLEURE INTERPRÉTATION MASCULINE: Mehdi Dehbi dans "L'Infiltré" de

    Giacomo Battiato (France)

       MEILLEUR SCÉNARIO: Niki Stein (Allemagne) pour "Bis nichts mehr bleibt"

       MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE: Jura Ferina, Pavao Miholjevic pour "Majka

    asfalta"

          SERIES ET FEUILLETONS:

     FIPA D'OR: "Borgen - Le Gouvernement" de Søren Kragh-Jacobsen (Danemark)

       FIPA D'ARGENT: "C'era una volta la citta dei matti" de Marco Turco (Italie)

       MEILLEURE INTERPRÉTATION FÉMININE: Vittoria Puccini dans "C'era una volta

    la citta dei matti"

       MEILLEURE INTERPRÉTATION MASCULINE: Richard Roxburgh pour "Rake" de Peter

    Duncan et Rachel Ward (Australie)

       MEILLEUR SCÉNARIO: Stephen Butchard pour "Five Daughters" de Philippa

    Lowthorpe (Royaume-Uni)

       MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE: E Halfdan pour "Borgen - Le Gouvernement" de

    Søren Kragh-Jacobsen (Danemark)

       DOCUMENTAIRES DE CREATION ET ESSAIS:

     FIPA D'OR: "Dreaming Nicaragua" de Marcelo Bukin (Etats-Unis)

       FIPA D'ARGENT: "Miehen Kuva" de Visa Koiso-Kanttila (Finlande)

       GRANDS REPORTAGES ET FAITS DE SOCIETE:

     FIPA D'OR: "Unforgotten Islands" ("Chagos ou la mémoire des îles") de

    Michel Daëron (France/Australie)

       FIPA D'ARGENT: "#unibrennt - Bildungsprotest 2.0" d'Antonin Svoboda

    (Autriche)

        MUSIQUE ET SPECTACLES:

     FIPA D'OR: "A Drummer's Dream" de John Walker (Canada)

       FIPA D'ARGENT: "Collegium Vocale Gent" de Pierre Barré et Thierry Loreau

    (Belgique)

       PRIX MICHEL MITRANI: "Ward 64" de Monica Maggioni (Italie)

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  • Critique- "Le petite Lieutenant" de Xavier Beauvois (à ne pas manquer, demain, sur France 2)

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    Alors que Xavier Beauvois fait figure de favori pour "Des hommes et des dieux" pour les Césars 2011, alors que je vous parlais la semaine dernière de la master class de Nathalie Baye (dont vous pouvez retrouver toutes mes vidéos en cliquant ici et un premier extrait en bas de cet article) qui reçut d'ailleurs le César de la meilleure actrice pour ce film en 2006, je vous le recommande vivement, demain soir, à 20H35, sur France 2.

    A l’image de ce petit lieutenant (Jalil Lespert) lorsqu’il entre à la 2ème division de police judiciaire et dont Xavier Beauvois trace le portrait, c’est avec enthousiasme que je suis entrée dans la salle de cinéma. C’est donc avec la même stupeur que lui que je me suis retrouvée plongée dans cet univers âpre, filmé sans démagogie ni complaisance. Le contraste n’en était que plus saisissant. Quelques minutes à peine après le début du film, après la parade en uniforme, impeccable, rectiligne, mécanique, institutionnelle, la réalité reprend ses droits, imparfaite, chaotique car humaine et donc faillible, aussi.

    Les failles sont d’abord celles de Caroline Vaudieu, (Nathalie Baye) qui revient dans ce service qu’elle avait abandonnée trois ans auparavant, pour cause d’alcoolisme. Peu à peu des liens vont se tisser entre cette femme qui a perdu son enfant et ce jeune homme à l’enthousiasme juvénile. Xavier Beauvois aime et connaît le cinéma et cela se voit, se montre même, un peu trop. A dessein nous l’avons compris. Son petit lieutenant et ses collègues sont en effet imprégnés par le cinéma comme nous le (dé)montrent les affiches qui décorent les murs du commissariat , une affiche différente à chaque fois ou presque : le convoyeur, Seven, Il était une fois en Amérique, les 400 coups, Podium. A croire que les policiers de la PJ ont raté leur vocation d’exploitants. Derrière le petit lieutenant, on reconnaît même une photo du Clan des Siciliens. Tout cela pour insister sur ce que le Petit Lieutenant dira lui-même, c’est à cause des films qu’il a voulu faire ce métier, pour conduire avec un gyrophare et se sentir invulnérable aussi apparemment. Seulement voilà, la réalité, c’est tout sauf du cinéma aseptisé et manichéen, c’est tout sauf cet idéal magnifié par le prisme d’un grand écran qui mythifie ceux qu’ils immortalisent. La réalité (la mortalité même) ne se divise pas en deux, non, elle se dissèque comme ce corps entre les mains du médecin légiste dont un son déchirant nous fait comprendre le terrible labeur, et nous poursuivra longtemps. Le bruit déchirant de la confrontation à la réalité.

    Réalité, réalisme : leitmotiv de ce film qui semble même emprunter à Depardon l’effroyable réalité de Faits divers. Beauvois fait même tourné un vrai SDF et s’est longuement documenté avant de réaliser son film, ce qui contribue à lui donner cet aspect documentaire. Ici les (anti) héros meurent, pleurent, faillissent. Depardon beaucoup plus que 36, quai des Orfèvres donc, dont ce film est presque le contraire, dans son recours à la musique notamment, celle-ci étant aussi omniprésente, voire omnisciente dans l’un, qu’elle est absente dans l’autre. L’alcool aussi, est aussi omniscient que l’était la musique dans le film précédemment évoquée. Peut-être trop. Pour nous faire comprendre les fêlures, les failles, encore, la réalité avec laquelle il faut composer.

    Malgré cet aspect didactique quelque peu agaçant, Le petit Lieutenant n’en reste pas moins un constat, une radiographie d’une implacable lucidité dans laquelle Nathalie Baye excelle, son regard ou l’inflexion de sa voix laissant entrevoir en une fraction de seconde les brisures de son existence derrière cette force de façade. D’ailleurs, encore une fois, c’est surtout à ces fêlures que s’est intéressé Beauvois , bien loin des films policiers initiateurs de la vocation du petit Lieutenant. Ce petit Lieutenant c’est Jalil Laspert qui n’a pas fini de nous démontrer l’infinitude des nuances de ses ressources humaines depuis le film éponyme. Bref, un film d’une poignante âpreté, parfois un peu trop didactique, un didactisme que la composition incroyable de ses interprètes principaux (N.Baye, J.Lespert mais également R.Zem) nous fait finalement occulter.

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  • "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb, en lice pour l'Oscar du meilleur film étranger

    cinéma,hors-la-loi,rachid bouchareb,bernard blancan,oscarJe vous avais déjà fait part de mon enthousiasme pour ce film lors de sa projection cannoise qui avait donné lieu à une polémique sans fondement. Je me réjouis donc d'autant plus que "Hors-la-loi" fasse partie des finalistes concourant pour l'Oscar du meilleur film étranger, pour l'Algérie  (avec "Biutiful" d’Alejandro Gonzales Innaritu (Mexique), "Revenge" de Susanne Bier (Danemark), "Incendies" de Denis Villeneuve (Canada), "Canine" de Yorgos Lanthimos (Grèce). Des films qui ont en commun leur noirceur et leur âpreté mais aussi des scénarii brillants et une réalisation très maîtrisée. Le choix sera sans doute cornélien pour les membres de l'Académie même si vous aurez compris vers quel film va ma préférence même si cette sélection constitue d'ores et déjà une belle revanche et victoire pour le film de Rachid Bouchareb. Fin du suspense le 27 février.  En attendant retrouvez, ci-dessous, mon dossier spécial consacré au film avec ma critique du film publiée suite à la projection cannoise en mai dernier, mon interview de Bernard Blancan et le compte rendu de la conférence de presse cannoise.

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    "Hors-la-loi", 4 ans après le prix d'interprétation collective reçu par les acteurs d'"Indigènes" dont il est davantage une sorte de prolongement (les personnages interprétés par Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila portent ainsi les mêmes prénoms que dans « Indigènes ») que réellement la suite, faisait  partie des films de cette compétition 2010 qui suscitaient le plus d'attente même si cette année, contrairement à "Indigènes "il y a 4 ans, il représente l'Algérie et non la France. C'est aussi le film qui a suscité la plus vive polémique en raison d'une séquence de 6 minutes consacrée au massacre de Sétif à laquelle on a reproché de mettre davantage l'accent sur le massacre des manifestants algériens par l'armée française que sur celui des colons européens. Une polémique absurde puisque c'est du point de vue de ses trois protagonistes algériens que nous voyons ce film et que par ailleurs le massacre des colons européens n'est nullement nié, là n'est simplement pas le sujet. Il n'empêche que cette polémique aura valu aux festivaliers une sécurité inédite : démineurs, hélicoptères, dizaine de cars de CRS, fouille accrue à l'entrée du palais, interdiction de toute bouteille d'eau dans la salle... Plus de 50 ans après, la guerre d'Algérie reste un sujet extrêmement sensible...

    Synopsis: Chassés de leur terre algérienne, trois frères et leur mère sont séparés. Messaoud (Roschdy Zem) s'engage en Indochine. A Paris, Abdelkader (Sami Bouajila) prend la tête du mouvement pour l'Indépendance de l'Algérie et Saïd ( Jamel Debbouze) fait fortune dans les cabarets et les clubs de boxe de Pigalle. Leur destin, scellé autour de l'amour d'une mère, se mêlera inexorablement à celui d'une nation en lutte pour sa liberté...

    Ce film vaut beaucoup plus et mieux que la polémique à laquelle on tente de le réduire. Ce qui marque d'abord, c'est la qualité de la mise en scène et la somptuosité  de la photographie.

     « Hors-la-loi » n'est par ailleurs pas un manifeste politique mais une sorte de western des temps modernes aux accents parfois melvilliens sur fond de naissance du fln (que Rachid Bouchareb n'épargne d'ailleurs nullement).

    La scène du massacre de Sétif est essentiel pour expliquer l'attachement viscéral à la terre des trois frères, leur besoin de vengeance, leur hargne.

     Bouchareb interroge aussi la question de cause juste ou de guerre juste qui dépasse largement le cadre de la guerre d'Algérie. Jusqu'où aller pour défendre un idéal, une cause que l'on croit juste ? La fin justifie-t-elle les moyens ? La violence est-elle une arme nécessaire pour trouver le chemin de la liberté ?

    La quasi dévotion du personnage de Sami Bouajila  qui sacrifie tout (y compris sa vie) à la cause qu'il défend en est la parfaite illustration. C'est d'ailleurs lui qui domine toute la distribution. Soulignons également la présence d'un autre des cinq lauréats du prix d'interprétation de 2006, Bernard Blancan, injustement absent de la conférence de presse et de l'émission Le Grand Journal à laquelle l'équipe était invitée (présente dans les coulisses de l'émission, je vous en reparlerai demain avec de nombreuses photos) remarquable dans le personnage du Colonel Faivre.

    Une mise en scène ample, lyrique, inspirée, rythmée d'un cinéphile dont on sent les multiples et prestigieuses influences (du "Parrain" de Coppola au cinéma de Scorsese en passant par celui de Melville). Des comédiens une nouvelle fois remarquables. Des questionnements et un sujet passionnants et qui dépassent le cadre de la guerre d'Algérie. Pour moi, un des meilleurs films de cette édition 2010.

    Interview de Bernard Blancan à Cannes suite à la projection de "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb

    Conférence de presse de "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb

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    La conférence de presse du film de Rachid Bouchareb (« Hors-la-loi ») qui revenait sur la Croisette 4 ans après la présentation d' « Indigènes » en compétition, était sans aucun doute la plus attendue de ce festival en raison de la polémique évoquée dans mon article précédent. C'est pourtant ( et heureusement) le cinéma qui fut davantage évoqué lors de cette conférence. En voici un résumé.

    Rachid Bouchareb  a tout d'abord tenu à remercier Thierry Frémaux. Puis il a précisé que le film n'était « pas fait pour mettre en place un affrontement  mais au contraire pour avoir un débat .» « Que cela suscite une telle violence autour du film » est exagéré a-t-il ajouté. « Il n'y a aucune raison pour que les générations qui arrivent héritent du passé. »

    Jamel Debbouze évoquant son personnage et l'attitude qu'il aurait eu dans les mêmes circonstances : « Mon personnage ne rentre pas complètement dans la révolution. Je pense que c'est ce que j'aurais fait et en même temps ceux qui l'ont fait n'avaient pas d'autre alternative. » Rachid Bouchareb a également démenti la rumeur selon laquelle Matignon aurait fait des pressions pour que le film ne soit pas sous pavillon français au festival.

    Rachid Bouchareb a défini ainsi son film : « Mon film parle de la violence politique. Cette violence politique est liée à tout mouvement révolutionnaire et pas seulement à la révolution algérienne. » « Je voulais aussi que mon film soit un western. » Concernant la réaction parfois virulente des pieds noirs, Rachid Bouchareb a précisé : « Quand j'ai vu « Le coup de Sirocco » j'ai été très ému mais chacun a son histoire dans la grande Histoire. » « Mon film n'est pas un film contre. Il a le même esprit qu' »Indigènes ». Dans ce film chacun a sa place. La douleur c'est l'histoire de toutes les mères. C'est la meilleure réponse qu'on peut donner. »

    Pour Jamel Debbouze, « une polémique n'existe que si elle est en résonance avec le présent. Pour aborder l'avenir il faut bien avoir fait le point sur le passé. » Pour Rachid Bouchareb, le film est « un voyage dans le passé colonial. Pour moi c'est aussi découvrir des choses quand je fais un film, par exemple comment le public et la presse réagissent. »

    A la fin de la conférence Rachid Bouchareb a tenu à déclarer que « les promesses faîtes aux anciens combattants n'ont pas été tenues ». Enfin pour clore la polémique : « Je ne discuterai pas avec les gens qui veulent faire du film un champ de bataille car il y a eu trop de violence dans le passé. On ne va pas remettre ça aujourd'hui. »

  • Concours "8 - Le Temps presse" : le palmarès, le compte rendu et le prix des blogueurs

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    jury78.jpgDimanche dernier, vous pouviez retrouver ici mon vote pour le prix des blogueurs du concours "8 le temps presse". Mercredi dernier j'étais invitée à la remise de prix à la mairie de Paris (où je me retrouvais trois semaines à peine après les prix Lumières qui s'y déroulaient également) en attendant d'avoir le privilège de dîner avec Jan Kounen et le lauréat du prix des blogueurs, ce dont je suis ravie puisque ce dernier est celui pour lequel j'avais voté en première place: "Amal" de Ali Benkirane, lequel a précisé qu'il s'agissait d'un film sur "les talents qu'on enterre" et que la grande richesse était "le potentiel humain". Un court-métrage poétiquement cruel et bouleversant, douloureux et poétique, d’une beauté visuelle poignante,  qui sonne constamment juste mais surtout qui est un plaidoyer pour la plus belle arme de la liberté et de la paix : l’éducation.  

     

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    Mon deuxième choix "I Téliya" de Fatou Diarra a reçu le grand prix "8- le temps presse". Un court-métrage bouleversant qui prend le temps de nous faire éprouver que le temps presse à nous qui somme toujours pressés et si souvent aveugles, bavards et si souvent sourds à la détresse du monde. 

    Isabelle Agid a également reçu le prix "Cinema" pour "Ainsi soit-il" qui faisait également partie des films avec lesquels j'avais hésité pour la maîtrise de sa mise en scène et pour sa  vision percutante de la fraternité.

     Je vous laisse découvrir le reste du palmarès ci-dessous ainsi que les films lauréats.

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    Je vous rappelle que, en 2000, 191 gouvernements se sont engagés pour réduire la pauvreté dans le monde. En 2009, 8 réalisateurs se sont mobilisés avec l’œuvre collective « 8 » qui réunissait 8 courts-métrages de grands cinéastes : Abderrahmane Sissako, Jan Kounen, Gus Van Sant, Gael Garcia Bernal, Gaspar Noe, Wim Wenders, Mira Nair et Jane Campion. L’objectif étant de défendre les 8 objectifs du Millénaire pour le Développement que sont : la pauvreté, la santé maternelle, la mortalité infantile, l’éducation, le VIH, le développement, l’égalité, l’environnement. Cette année ce sont des réalisateurs amateurs qui se sont attelés au sujet. Des réalisateurs venant de 18 pays différents. Sur les 300 courts-métrages envoyés 16 ont été retenus et tous sont liés à une ONG. C’est parmi ceux-ci que seront remis les différents prix et notamment le prix des blogueurs qui sera attribué au lauréat le 26 janvier prochain.  C’est chez Danone Communities , partenaire de l'opération,  que j’étais conviée par Ulike.net à regarder ces courts-métrages mais n’étant pas disponible ce soir-là, c’est sur internet que je me suis rattrapée, regardant même certains films plusieurs fois pour finalement parvenir à les départager. Vous pouvez d’ailleurs en faire de même sur la chaîne youtube "Le temps presse".

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    Cette cérémonie a notamment été l'occasion de rappeler à quel point "le temps presse" mais aussi  pour Abderrahmane Sissako de rappeler "la nécessité de mobilisation de la société civile dans le développement économique et social" mais aussi l'importance du développement culturel (cf cinemasforafrica.com qui permet notamment de réhabiliter des salles de cinéma). L'occasion aussi d'apprendre que le site des courts-métrages a été visionné plus de 2 millions de fois et qu'ils ont été vus dans 135 festivals. Pour le concours "8 le temps presse", les organisateurs ont reçu 309 films de 18 pays.

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    PALMARES "8 - LE TEMPS PRESSE"

    GRAND PRIX "8 - LE TEMPS PRESSE" : I Téliya de Fatou Diarra

    Sans doute le court-métrage qui illustre le mieux le thème « Le temps presse », dans toute sa tragique ironie. L’idée judicieuse a été de diviser le film en deux parties. La première, à Paris, où un avocat visiblement très stressé met beaucoup d’énergie à défendre des dossiers obscurs dans un cabinet d’avocats aussi gris, terne, désincarné que ceux qui l’occupent. Il travaille là avec une femme qui est apparemment sa compagne et qui, pour sa semaine de congés impromptue, décide de l’emmener au Mali, dans un dispensaire. Un Mali coloré, vivant et qui se meurt. Un dispensaire que nous ne verrons pas mais dont nous verrons le trajet qui y mène dans un bus chaotique où sur les visages s’écrivent les drames et toute l’horreur de la mortalité infantile. Une mortalité qui lui explose là en pleine face, sans cri, en silence, en douleurs, le temps d’un trajet qui voit une vie s’éteindre. Quel contraste entre ces deux mondes qui s’épuisent dans la même urgence rageuse. Le premier souvent pour des raisons fallacieuses. Le second pour des raisons vitales.  Qui plus que tout autre a besoin d’un avocat, un avocat qui reprend la parole pour nous livrer un vibrant plaidoyer dramatiquement réel et qui nous glace le sang, un avocat qui prend conscience de cet autre monde prisonnier de sa lenteur et sa tragédie mais où le temps presse, vraiment et tragiquement, un autre monde mais qui est aussi le nôtre, celui où des millions d’enfants meurent… Un court-métrage bouleversant qui prend le temps de nous faire éprouver que le temps presse à nous qui somme toujours pressés et si souvent aveugles, bavards et si souvent sourds à la détresse du monde.

    PRIX ARTE ET PRIX DU PUBLIC : Dimanche de Oscar Lalo

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    PRIX DES  BLOGUEURS ET PRIX DES NOUVELLES SOLIDARITES : Amal de Ali Benkirane

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     Si le choix des 3 films a été difficile, en revanche pour moi la première place était une évidence. Cela commence par une fenêtre qui s’ouvre. Cela s’achève par une bougie qui s’éteint. Entre les deux, une vie sacrifiée, celle d’une petite fille qui rêvait d’être médecin mais qui doit rester chez elle pour travailler et se trouver un mari. Dès les premiers plans, j’ai été happée par la richesse de la réalisation, de la narration,  du jeu, de la technique (qualité du son…) mais surtout par la beauté picturale absolument sidérante (et même la composition photographique des plans) qui tantôt rappelle un Rembrandt, tantôt rappelle un Monet, toute la beauté du monde à laquelle l’éducation permet d’accéder et à laquelle cette petite fille va devoir renoncer. La fenêtre qui s’ouvre au début, c’est l’océan de rêves et de possibles qu’elle croit avoir devant elle. La bougie qui s’éteint, c’est cette flamme et ce rêve qui l’animaient à jamais plongés dans l’obscurité. Cette scène où on lui apprend qu’elle va devoir cesser d’aller à l’école, avec un gros plan sur  son visage qui passe de la joie à la détresse, de l’espoir au désespoir, est absolument bouleversante. Le cadre et ses mains enserrent son visage, métaphore de la prison dans laquelle est enfermé son avenir. A ce plan succède celui d’un ciel en feu, cruellement beau, comme ce rêve qui brûle et s’éloigne. Un court-métrage poétiquement cruel et bouleversant, douloureux et poétique, d’une beauté visuelle poignante,  qui sonne constamment juste mais surtout qui est un plaidoyer pour la plus belle arme de la liberté et de la paix : l’éducation. Pour que jamais plus personne ne puisse dire « à quoi cela va lui servir tout ça ? ». Une belle leçon aussi quand dans certaines sociétés certains n’aspirent qu’à être sous les feux des projecteurs quand d’autres désirent ardemment avoir la liberté de pouvoir apprendre des métiers essentiels, dans l’ombre. Un vrai regard de cinéaste que celui d’Ali Benkirane que j’espère voir à l’avenir posé sur de nombreuses autres histoires et sujets !

    PRIX ALLOCINE DE L'ANIMATION : Replay de Zakaria Boumediane, Anthony Voisin, Fabien Félicité Zulma et Camille Delmeule

    PRIX CINEMA : Ainsi soit-il de Isabelle Agid

    PRIX DES ONG : Passage de Noémie Shraer-Monnier

     Pour voir les films du projet "8" mais également les 22 courts métrages de la sélection : http://www.youtube.com/letempspresse

  • Interview vidéo de Reese Witherspoon, Owen Wilson, Paul Rudd et James L. Brooks à l’occasion de la sortie de "Comment savoir"

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  • Oscars 2011 : les nominations

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    Après les César, ce sont les nominations aux Oscars qui viennent d'être dévoilées. D'abord, la bonne nouvelle c'est la présence de "Hors-la-loi" tant  décrié (et sans fondement) à Cannes et donc cette présence comme meilleur film étranger est d'ores et déjà une revanche, Rachid Bouchareb se retrouve ainsi pour la 3ème fois nommé aux Oscars. Il devra néanmoins affronter notamment le poignant "Biutiful" et le tout aussi fort et émouvant "Incendies" (dont je vous reparlerai).

     Avec 12 nominations "Le discours d'un roi" part en tête (je ne l'ai pas encore vu mais vous trouverez ici ma critique dès que ce sera le cas). Vient ensuite "True grit" des frères Coen avec 10 nominations. Puis ex-aequo, avec 8 nominations, "The social network" et Inception". 4 nominations pour le sublime "Black swan" et 7 pour le désolant "127 heures".

    Le cinéma français sera représenté par "L'Illusionniste" de Sylvain Chomet et Alexandre Desplat pour "Le discours d'un roi" , "Hors-la-loi" étant considéré comme film algérien.

    Quelques surprises moins réjouissantes: l'absence de Christopher Nolan dans la catégorie réalisateur, et l'absence une nouvelle fois de Leonardo Di Caprio remarquable en 2010 dans "Inception" et dans le meilleur film de 2010 "Shutter island" (qui patit de sa date de sortie). Les Oscars semblent ne pas beaucoup aimé celui qui de films en films, de par la qualité de ses choix et de ses interprétations confirme être le meilleur acteur de sa génération.

    Je vous livrerai mes pronostics et propres choix à la veille des Oscars qui auront lieu le 27 février  et dont vous pourrez bien entendu retrouver le palmarès commenté ici.

    Meilleur Film :

    BLACK SWAN
    LE DISCOURS D’UN ROI
    INCEPTION
    THE FIGHTER
    THE SOCIAL NETWORK
    TOUT VA BIEN ! THE KIDS ARE ALL RIGHT
    127 HEURES
    TOY STORY 3
    TRUE GRIT
    WINTER'S BONE

    Meilleure Actrice :

    Nicole Kidman dans RABBIT HOLE
    Jennifer Lawrence dans WINTER'S BONE
    Natalie Portman dans BLACK SWAN
    Michelle Williams dans BLUE VALENTINE
    Annette Bening dans TOUT VA BIEN ! THE KIDS ARE ALL RIGHT

    Meilleur Acteur :

    Jesse Eisenberg dans THE SOCIAL NETWORK
    Colin Firth dans LE DISCOURS D’UN ROI
    James Franco dans 127 HEURES
    Jeff Bridges dans TRUE GRIT
    Javier Bardem dans BIUTIFUL

    Meilleure Actrice dans un Second Rôle :

    Amy Adams dans THE FIGHTER
    Helena Bonham-Carter dans LE DISCOURS D’UN ROI
    Hailee Steinfeld dans TRUE GRIT
    Melissa Leo dans THE FIGHTER
    Jacki Weaver dans ANIMAL KINGDOM

    Meilleur Acteur dans un Second Rôle :

    Christian Bale dans THE FIGHTER
    Jeremy Renner dans THE TOWN
    Geoffrey Rush dans LE DISCOURS D’UN ROI
    Mark Ruffalo dans TOUT VA BIEN ! THE KIDS ARE ALL RIGHT
    John Hawkes dans WINTER'S BONE

    Meilleur Film Etranger (en langue non anglaise) :

    BIUTIFUL d’Alejandro Gonzales Innaritu (Mexique)
    REVENGE de Susanne Bier (Danemark)
    INCENDIES de Denis Villeneuve (Canada)
    CANINE de Yorgos Lanthimos (Grèce)
    HORS-LA-LOI de Rachid Bouchareb (Algérie)

    Meilleur Réalisateur :

    Darren Aronofsky pour BLACK SWAN
    David Fincher pour THE SOCIAL NETWORK
    Tom Hooper pour LE DISCOURS D’UN ROI
    Ethan et Joel Coen pour TRUE GRIT
    David O. Russell pour THE FIGHTER

    Meilleur Film d’Animation :

    DRAGONS
    L’ILLUSIONNISTE
    TOY STORY 3

    Meilleur Scénario original :

    Danny Boyle et Simon Beaufoy pour 127 HEURES
    Lisa Cholodenko et Stuart Blumberg pour TOUT VA BIEN ! THE KIDS ARE ALL RIGHT
    Christopher Nolan pour INCEPTION
    David Seidler pour LE DISCOURS D’UN ROI
    Mike Leigh pour ANOTHER YEAR
    Scott Silver, Paul Tamasy et Eric Johnson pour THE FIGHTER

    Meilleur Scénario adapté :

    Danny Boyle, Simon Beaufoy pour 127 HEURES
    Aaron Sorkin pour THE SOCIAL NETWORK
    Michael Arndt, John Lasseter, Andrew Stanton, Lee Unkrich pour TOY STORY 3
    Joel Coen, Ethan Coen pour TRUE GRIT
    Debra Granik, Anne Rosellini pour WINTER'S BONE

    Meilleur montage :

    127 HEURES
    BLACK SWAN
    THE FIGHTER
    LE DISCOURS D'UN ROI
    THE SOCIAL NETWORK

    Meilleure direction artistique :

    ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
    HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT - 1ERE PARTIE
    INCEPTION
    LE DISCOURS D'UN ROI
    TRUE GRIT

    Meilleurs costumes :

    ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
    AMORE
    THE TEMPEST
    LE DISCOURS D'UN ROI
    TRUE GRIT

    Meilleur maquillage :

    BARNEY'S VERSION
    LES CHEMINS DE LA LIBERTE
    WOLFMAN

    Meilleure Musique Originale :

    Alexandre Desplat pour LE DISCOURS D’UN ROI
    A.R. Rahman pour 127 HEURES
    Trent Reznor et Atticus Ross pour THE SOCIAL NETWORK
    Hans Zimmer pour INCEPTION
    John Powell pour DRAGONS

    Meilleure Chanson Originale :

    “Coming Home” dans COUNTRY STRONG
    “I See The Light” dans RAIPONCE
    "If I rise" dans 127 HEURES
    "We belong together" dans TOY STORY 3

    Meilleur montage son :

    INCEPTION
    TOY STORY 3
    TRON-L'HERITAGE
    TRUE GRIT
    UNSTOPPABLE

    Meilleurs effets spéciaux :

    ALICE AU PAYS DES MERVEILLES
    HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT - 1ERE PARTIE
    AU-DELA
    INCEPTION
    IRON MAN 2

    Meilleur documentaire :

    FAITES LE MUR
    GASLAND
    INSIDE JOB
    RESTREPO
    WASTE LAND

    Meilleur court documentaire :

    KILLING IN THE NAME
    POSTER GIRL
    STRANGERS NO MORE
    SUN COMES UP
    THE WARRIORS OF QIUGANG

    Meilleur court d'animation :

    JOUR NUIT
    THE GRUFFALO
    LET'S POLLUTE
    THE LOST THING
    MADAGASCAR, CARNET DE VOYAGE

    Meilleur court métrage :

    THE CONFESSION
    THE CRUSH
    GOD OF LOVE
    NA WEWE
    WISH 143

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire