Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 75

  • Jury et programme du 61ème Festival International du Film de Berlin (Berlinale 2011)

    berlinale5.jpg

    La Berlinale 2011 aura lieu du 10 au 20 février. Le jury sera présidé par Isabella Rossellini. A ses côtés:  la productrice australienne Jan Chapman, l'actrice allemande Nina Hoss, la costumière Sandy Powell, le cinéaste iranien Jafar Panahi ( interdit de quitter le territoire iranien, en signe de solidarité, son film "Offside" sera d'ailleurs présenté le 11 février, jour  anniversaire de la révolution iranienne ),la star de Bollywood Aamir Khan et le réalisateur canadien Guy Maddin.

    C'est le nouveau film des frères Coen "True Grit" qui fera l'ouverture.

    Sélection officielle:

    Almanya, de Yasemin Samdereli avec Vedat Erincin, Fahri Yardin, Aylin Tezel,Lilay Huser, Demet Gül sera projeté en première mondiale ( hors competition)


    Bizim Büyük Çaresizliğimiz (Our Grand Despair),de Seyfi Teoman sera présenté -  première mondiale.

    Cave of forgotten dreams (documentaire en 3D de Werner Herzog)

    Les Contes de la nuit, film d’animation français en 3D de Michel Ocelot sera présenté -  première mondiale.

    Coriolanus, premier film de Ralph Fiennes (hors compétition).

    The Future, de Miranda July - première -

    Nader And Simin, A Separation de Asghar Farhadi -première-

    Les Femmes du 6ème étage de Philippe Le Guay - première - (hors compétition)

    The Forgiveness Of Blood de Joshua Marston (Maria Full of Grace)  -première -

    Lipstikka de Jonathan Sagall -première-

    La Maladie du sommeil de Ulrich Köhler -première-

    Margin Call de JC Chandor -première-

    Mein bester Feind (My Best Enemy) de Wolfgang Murnberger- première- (hors compétition)

    El Premio (The Prize)  de Paula Markovitch -première-

    Saranghanda, Saranghaji Anneunda (Come Rain Come Shine)de Lee Yoon-ki -première-

    Pina de Wim Wenders sera présenté-première- (hors compétition)

    The Turin Horse de Béla Tarr -première-

    Un Mundo Misterioso (A Mysterious World) de Rodrigo Moreno -première-

    Unknown de Jaume Collet-Serra -première- (hors competition)

    V Subbotu (Innocent Saturday) de Alexander Mindadze -première-

    Wer wenn nicht wir (If not us, who?) de Andres Veiel - première-

    Yelling To The Sky de Victoria Mahoney première -

     Site officiel de la Berlinale: http://www.berlinale.de/

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Le making-of de "True Grit" de Ethan et Joel Coen avec Jeff Bridges, Matt Damon...

    Je vous rassure (ou pas: -)) : les critiques reviennent bientôt sur inthemoodforcinema.com mais faute de temps aujourd'hui, juste un petite vidéo du making-of de "True Grit", le nouveau film des frères Coen.

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : BANDES ANNONCES, IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Palmarès du 14ème Festival International du Film de Comédie de l’Alpe d’Huez.

    alpe.jpg 

    Découvrez ci-dessous le palmarès du 14ème Festival Internation du Film de Comédie de l'Alpe d'Huez qui a mis à l'honneur "Une pure affaire", premier film d'Alexandre Coffre dont je vous parle bientôt.  Beau succès aussi pour l'écrivain  Saphia Azzeddine qui y présentait son premier film, adaptation de son propre roman, qui a reçu le prix du public Europe 1.

    Le Jury de cette 14e édition était présidé par le réalisateur, acteur, scénariste et producteur :

    Jan Kounen (Doberman, Blueberry l’expérience secrète, 99 Francs, Coco Chanel & Igor Stravinski).Il était accompagné de la comédienne Léa Drucker (L’homme de sa vie de Zabou Breitman, Cyprien de David Charhon, Les Brigades du Tigre de Jérôme Cornuau), la réalisatrice et comédienne Géraldine Nakache (Tout ce qui brille de Géraldine Nakache et Hervé Mimran, Comme t’y es belle de Lisa Azuelos, Il reste du jambon ? d’Anne Depetrini), les comédiens François-Xavier Demaison (La chance de ma vie de Nicolas Cuche, Tellement proches d’Eric Tolédano et Olivier Nakache, Coluche l’histoire d’un mec d’Antoine de Caunes), du comédien, réalisateur et chanteur Michael Youn (Fatal de Michael Youn, La Beuze…)
    Ce Jury a remis ce soir à 20h30, au Palais des Congrès de l’Alpe d’Huez, les prix suivants :
     
     
    Grand Prix Orange Cinema Séries
     
    Very Cold Trip de Dome Karukoski avec Jussy Vatanen, Jasper Pääkkönen, Timo Lavikainen…(Fin)

    Synopsis : « La vie est belle pour Janne, un jeune trentenaire finlandais... Il ne fait rien de ses journées. Sa fiancée Inari n’en peut plus et lui pose un ultimatum : soit il trouve un décodeur tv avant l’aube - elle le lui réclame depuis longtemps - soit elle le quitte. Janne n’a plus le choix : il se lance avec ses deux meilleurs amis sur les routes enneigées de Laponie. Des routes semées de surprises et d’embûches où sa fainéantise légendaire ne lui sera pas d’une grande aide. »
    Very Cold Trip a également reçu : « Le Coup de cœur de la profession », parrainé par LVT et Digimage Cinéma, et composé par un jury de 4 professionnels des métiers du cinéma : Nils Hoffet, Directeur Technique (TF1 International),Thomas Verhaeghe, Producteur (Sombrero Films), Juliette Renaud, Productrice (2711 Productions),  & Jacques Hinstin, Producteur (Produire à Paris).
     
    Sortie le 9 févier 2011  
     
    Prix Spécial du Jury Screenvision
     
    Une Pure Affaire  d’Alexandre Coffre avec François Damiens, Pascale Arbillot, Laurent Lafitte…(Fra)


    Synopsis : « David Pelame a la quarantaine. Il est marié à Christine depuis assez longtemps pour avoir oublié qu’ils s’aimaient autrefois. Il a deux enfants avec qui la communication se fait de plus en plus rare. Professionnellement, David n’est jamais devenu le grand avocat associé d’un cabinet de renom qu’il rêvait d’être, mais plutôt un simple gratte-papier qui excelle dans les tâches les plus rébarbatives. Bref, la vie de David ne fait pas rêver. Si on avait un conseil à lui donner ?… Ce serait qu’il se ressaisisse. C’est ce qu’il va faire, en découvrant,  le soir de Noël, une valise pleine de cocaïne et un téléphone croulant sous les appels de clients. David pense alors avoir trouvé le moyen de relancer sa vie. Si on avait un second conseil à donner à David ? … Ce serait qu’il y réfléchisse à deux fois
     
    Sortie le 2 mars 2011   
     
    Prix du Public Europe 1
     
    Mon  père  est  femme  de  ménage de  Saphia Azzeddine avec  François Cluzet, Jérémie Duvall, Aïmen Derriachi, Nanou Garcia, Jules Sitruk…(Fra)
    Synopsis : « Paul a 16 ans et les complexes d’un ado de son âge. Entre une mère impotente et une sœur qui rêve d'être miss, le seul qui s’en sorte à ses yeux, c’est son père. Hélas, il est femme de ménage... »
      
     
    Double Prix d’Interprétation pour le film Une pure affaire d’Alexandre Coffre
    A : Pascale Arbillot & François Damiens 
     
     
    Prix du Court-métrage Orange Cinéma Séries  à « Ridicule » d’Audrey Najar & Frederic Perrot
     
     
    Rendez-vous l’année prochaine pour le 15e anniversaire du 17 au 22 janvier 2012…

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Critique- "Les Enchaînés" d'Alfred Hitchcock à la Filmothèque du Quartier Latin

    Je ne pouvais pas ne pas vous parler de la reprise des "Enchaînés" à la Filmothèque du Quartier Latin, un de mes films préférés dont je vous ai déjà parlé à maintes reprises et dont vous pouvez retrouver ma critique ci-dessous. Cliquez ici pour connaître les horaires des projections.

    enchaines.jpg

    Dans son livre d'entretiens avec Alfred Hitchcock, François Truffaut disait que « Les Enchaînés » était son film d'Hitchcock en noir et blanc préféré notamment parce qu'il s'agissait selon lui de « la quintessence d'Hitchcock » pour sa « pureté magnifique » et son « modèle de construction de scénario. » Même si « Sueurs froides », « Les Oiseaux », « Fenêtre sur cour », « Psychose », « La mort aux trousses » sont plus fréquemment cités « Les Enchaînés » reste pour moi un film exemplaire à bien des égards et un  de mes films préférés.

    A Miami, en 1946, Alicia (Ingrid Bergman), fille d'un espion nazie qui vient d'être condamné, mène une vie dissolue et noie son désarroi dans l'alcool. Devlin (Cary Grant) qui travaille pour le gouvernement américain lui propose de travailler pour les Etats-Unis.  Il la pousse à séduire puis épouser Alexander Sebastian (Claude Rains) qui, à Rio de Janeiro, appartient à un groupe très actif d'anciens nazis... mais Alicia et Devlin sont loin d'être indifférents l'un à l'autre...

    C'est d'abord David O.Selznick qui a suggéré à Hitchcock d'adapter « The Song of the Dragon » une nouvelle dont le scénario final (signé Hitchcock et Ben Hecht) sera plutôt éloigné. Selznick ne croit pas à cette histoire et en particulier à la bouteille contenant de l'uranium. Il revend donc le tout à la RKO.... Comme dans tous les films d'Hitchcock, le Mac Guffin, donc ici la bouteille contenant de l'uranium, remplit pourtant pleinement son objectif de bombe à retardement et d'élément du suspense...

    « Les Enchaînés » est en effet certes une histoire d'espionnage avec Mac Guffin* de rigueur (=c'est un élément de l'histoire qui sert à l'initialiser, voire à la justifier, mais qui se révèle, en fait, sans grande importance) mais aussi une histoire d'amour. C'est même là que réside le secret de ce film, dans l'entremêlement parfait entre l'histoire d'amour et l'histoire d'espionnage qui entrent en conflit. Celui de l'amour et du devoir, enchaînés l'un à l'autre comme Alicia l'est à son passé mais aussi à son mari. Le titre original « Notorious » signifiant « tristement célèbre » renvoie d'ailleurs à cette idée puisque ce sont les tristement célèbres activités de son père qui ont rendu le nom d'Alicia lui aussi tristement célèbre. Sebastian est lui aussi enchaîné, à sa mère, et aux autres nazis qui surveillent le moindre de ses faux pas. C'est aussi à leur mensonge et à la trahison que sont enchaînés Devlin et Alicia : Devlin trahit dès le début Alicia la contraint à renouer avec Sebastian, elle trahit Sebastian en se mariant avec lui pour l'espionner. Dans le premier plan où il apparaît, Devlin est d'ailleurs cadré de dos et restera ainsi plusieurs minutes, augmentant le désir du spectateur de découvrir ce mystérieux personnage muet qui semble tant intéresser Alicia, cette posture de dos signifiant aussi son rôle trouble et ambigu.

    enchaines6.jpg

    Ces conflits entre amour et devoir donnent lieu à des scènes d'une force dramatique rare comme la scène de l'hippodrome ou celle du banc qui se répondent d'ailleurs, les deux étant filmés en plans fixes, et dans les deux Alicia et Devlin masquent leurs vrais sentiments. Ces scènes dramatiques alternent avec des scènes de suspense admirables dans lesquels Hitchcock montre une nouvelle fois sa maîtrise et son génie dans ce domaine, ces scènes tournant essentiellement autour de la bouteille contenant l'uranium et d'une clé. Une simple clé qui, par la manière dont Hitchcock la filme passant de la main d'Alicia à l'autre, son expression contrastant avec le ton désinvolte qu'elle s'efforce d'employer face à Sebastian, le tout procurant à la scène un suspense d'une intensité inouïe (voir l'extrait en bas de l'article... ou ne pas le voir pour ceux qui n'ont pas encore vu le film). Plusieurs scènes sont d'ailleurs particulièrement palpitantes, notamment grâce à un savant montage parallèle lors d'une scène capitale de réception (où Hitchcock fait d'ailleurs sa coutumière apparition) ou encore lors de la scène finale de l'escalier (un élément d'ailleurs récurrent dans le cinéma hitchcockien).

    enchaînés.png
    enchaines5.jpg

    La réussite doit aussi beaucoup à la richesse des quatre personnages principaux et de ses interprètes : Devlin (Cary Grant), cynique agent secret faisant passer  le devoir avant l'amour, Alicia (Ingrid Bergman) forte et fragile, courageuse et apeurée, blessée et digne ; Claude Rains le « méchant » qui, comme toujours chez Hitchcock ne l'est pas complètement (un méchant réussi pour Hitchcock l'étant lorsqu'il paraît presque sympathique), ce dernier étant ici surtout (aussi comme souvent chez Hitchcock) victime d'une mère possessive (Mme Konstantin). Hitchcock dira ainsi que selon lui ce dernier était plus amoureux d'Alicia que l'était Devlin. Le choix de Claude Rains est donc particulièrement judicieux, si on se souvient du rôle trouble qu'il incarnait également déjà dans « Casablanca ». Il a d'ailleurs été nommé aux Oscars pour « Les Enchaînés » (ainsi que le scénariste Ben Hecht). Quant au couple formé par Ingrid Bergman et Cary Grant, il est absolument sublime et sublimé par l'élégance de la mise en scène d'Hitchcock mais aussi par celle de la photographie de Ted Tetzlaff l'auréolant d'un magnétisme mélancolique, électrique et fascinant.

    enchaines7.jpg

    Après « Soupçons », en 1941, « Les Enchaînés » est le deuxième film d'Hitchcock avec Cary Grant. Suivront ensuite « La Main au collet » et « La Mort aux trousses ». C'est également son deuxième film  avec Ingrid Bergman après « La Maison du Dr Edwards », en 1945. Il tournera encore un film avec elle : «Les Amants du Capricorne. »

    enchaines4.jpg

    C'est aussi sa scène de baiser entrecoupée entre Cary Grant et Ingrid Bergman qui a rendu le film célèbre, un baiser intelligemment découpé par de nombreux dialogues; pour contourner le code "Hays" (la censure de l'époque)  qui minutait la durée de toutes les scènes jugées osées. L'entrecouper de dialogues faisait redémarrer le compteur à zéro à chaque fois permettant de rallonger la durée du baiser.

    Au-delà de cette anecdote comme le disait si bien Truffaut, « Les Enchaînés » est en effet la quintessence du cinéma d'Hitchcock : perfection scénaristique saupoudrée d'humour, de trahison, de rédemption; mélange habile d'histoire d'amour contrarié et d'espionnage, astucieuse simplicité de l'intrigue, virtuosité de la mise en scène ( Ah, le travelling du lustre du salon jusqu'à main de Bergman contenant la clé !), photographie magnétique, couple de cinéma légendaire, intrigue trépidante, palpitante et jubilatoire... le tout formant un classique du cinéma que l'on ne se jamais  de voir et de revoir !

     *Pour Hitchcock, le but du cinéma était avant tout d'embarquer le spectateur, de le manipuler, quitte à faire quelques incohérences. A ceux qui lui reprochait le manque de vraisemblance, il racontait l'histoire suivante (comme il l'expliqua à Truffaut dans son livre d'entretiens !) : « Deux voyageurs se trouvent dans un train allant de Londres à Édimbourg. L'un dit à l'autre : « Excusez-moi, monsieur, mais qu'est-ce que ce paquet à l'aspect bizarre que vous avez placé dans le filet au-dessus de votre tête ? - Ah ça, c'est un MacGuffin. - Qu'est-ce que c'est un MacGuffin ? - Eh bien c'est un appareil pour attraper les lions dans les montagnes d'Écosse - Mais il n'y a pas de lions dans les montagnes d'Écosse. - Dans ce cas, ce n'est pas un MacGuffin » .

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 1 commentaire
  • "Le Guépard" de Visconti à la Filmothèque du Quartier Latin

    guépard2.jpg

    Un court article pour vous informer, en ce lendemain de première d' "Une journée ordinaire" (la nouvelle pièce avec Alain Delon) que "Le Guépard" de Visconti, dans sa version restaurée, est actuellement projeté à la Filmothèque du quartier latin. (9 rue Champollion, 75005 Paris).

    Cliquez ici pour voir les horaires des  projections.

    Cliquez ici pour retrouver mon dossier spécial consacré au "Guépard" de Visconti (critique, vidéos de la projection cannoise...)

    Lien permanent Imprimer Catégories : CYCLE ALAIN DELON, IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Teaser en avant-première de "Moi, Michel G, milliardiaire, maître du monde"

    Une petite bande-annonce d'un film coproduit par touscoprod. Le film sera présenté pour la première fois au public ce samedi au festival de L’Alpe d’Huez. François Xavier Demaison sera également présent sur place puisque membre du jury de cette édition 2011.

    Lien permanent Imprimer Catégories : BANDES ANNONCES Pin it! 0 commentaire
  • Critique d' "Avatar" de James Cameron (ce soir sur Canal +)

    Ce soir, à 20H50, sur Canal+ sera diffusé le film évènement "Avatar" de James Cameron, prouesse technique beaucoup plus que réussite scénaristique. Je vous en laisse juges (la critique ci-dessous a été publiée suite à l'avant-première du film), pendant ce temps moi je serai là.

    avatar7.jpg

    Avatar. Des mois que l'on annonce ce film évènement, un projet que James Cameron porte depuis 15 ans. Le film le plus cher de tous les temps avec un budget de plus de 300 millions de dollars, un projet pharaonique sur lequel pas moins de  1000 personnes ont travaillé. Un buzz savamment orchestré avec 15 minutes projetées dans le monde entier le 21 août dernier. La contrepartie de tout cela : une attente énorme et une quasi-obligation d'être la hauteur des sommes colossales investies (le rêve n'a pas de prix me direz-vous et ce n'est pas moi qui vous contredirai sur ce point) et surtout de l'attente suscitée. C'est une des deux raisons qui font que (pour moi en tout cas) le buzz a davantage nui au film qu'il ne l'a servi, plaçant la barre de l'attente d'emblée extrêmement haut. La deuxième étant la façon dont a été présenté ce film : avant tout comme une prouesse technique et visuelle et une histoire hollywoodienne (avec ce que cela comporte de gigantisme mais aussi de potentiel fédérateur). Or, ce qui m'a d'abord et avant tout passionnée, c'est son sens, et même sa pluralité de sens, et sa manière de faire sens. Un sens qui aurait aussi bien pu lui valoir de faire l'ouverture du sommet de Copenhague ou d'introduire la remise du prix nobel de la paix à Barack Obama mais avant d'expliciter ce point de vue, présentons d'abord l'intrigue dont l'originalité est incontestable.

    C'est par la voix off du protagoniste Jake Sully (Sam Worthington) que nous pénétrons dans cet univers. Année 2154.  Jake Sully est d'abord un ancien marine cloué dans un fauteuil roulant. Après la mort de son frère jumeau, Jake est recruté pour le remplacer et se rendre sur la planète Pandora où des groupes industriels exploitent un minerai pour résoudre la crise énergétique sur terre. A des années lumières de la terre, l'atmosphère de Pandora est toxique pour les humains, c'est la raison pour laquelle a été créé le programme Avatar qui permet à des pilotes humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, épousant les caractéristiques physiques de ses habitants (les Na'vis, créatures bleutées longilignes qui se meuvent avec beaucoup d'agilité et de grâce)  et capables de survivre dans cette atmosphère.  Ces avatars sont donc des hybrides créés génétiquement en croisant l'ADN humain avec celui des Na'vi. Sous la forme de son avatar, Jake retrouve donc l'usage de ses jambes. Sa mission consiste à infiltrer la population des Na'vi devenus des obstacles à l'exploitation du minerai. Sous la forme de son avatar, Jake va alors faire la connaissance d'une très belle Na'vi qui va lui sauver la vie...

    avatar4.jpg

    Le principal atout d' « Avatar » c'est pour moi sa puissance métaphorique. Contre toute attente, cette explosion visuelle et budgétaire qui aurait pu n'être qu'un éblouissement sans fond vaut au contraire presque davantage pour son sens que pour sa forme. La forme n'est ainsi peut-être pas aussi spectaculaire que ce à quoi on aurait pu s'attendre (ce qui ne veut pas dire qu'elle ne l'est pas, elle l'est même prodigieusement à certains passages, nous donnant l'impression de nous envoler et survoler Pandora) en revanche le fond est d'une très intéressante polysémie. Sans doute d'abord un des plus beaux, originaux, vibrants  plaidoyers pour la défense de la planète. La planète Pandora ressemble ainsi à  une sorte d'Amazonie luxuriante où le végétal et l'animal règnent en maîtres, sorte de jardin d'Eden aussi fascinant que menaçant où des arbres gigantesques surplombent les autochtones. Un monde à la fois lointain et exotique et paradoxalement proche de nous. Un monde surtout très convoité pour ses ressources. Un monde en péril. Un monde qui, à l'image des synapses reliant nos neurones, est constitué  d'organismes vivants reliés les uns aux autres fonctionnant comme un système harmonieux et interdépendant.  Son centre, son cœur, son âme est un saule sublime et gigantesque appelé « Arbre des Âmes ».  L'arbre évidemment symbole de la respiration de notre propre planète dont il est le souffle et l'âme. Un arbre menacé comme l'est l'Amazonie. Comme l'est la planète Pandora (qui, telle une boîte de Pandore, libère ses maux quand on l'attaque, la nature se rebellant alors contre l'homme). Comme l'est notre planète. Le bleu et le vert, couleurs principales de Pandora contrastent ainsi avec cette atmosphère grisonnante qu'apportent les terriens et qui règne dans leur camp de base. L'harmonie  relie les Na'vi entre eux et à leur planète, à la nature  et a contrario les Terriens vivent dans l'affrontement.  

    Le sens est multiple puisque l'armée qui ravage Pandora pour en exploiter la terre fait aussi évidemment penser à l'intervention américaine en Irak, certaines scènes de combat et certaines armes rappelant aussi celles d'une autre guerre et notamment le napalm (on se croirait même par moment dans « Apocalypse now », la redoutable force de Wagner, en accompagnement, en moins). Cela pourrait aussi être la métaphore d'un monde dominé par le virtuel, ce dernier, paradoxalement coloré et exotique, prenant le pas sur un réel grisonnant, et le supplantant. Mais c'est aussi un hymne au rêve qui transcende les difficultés et handicaps, un hymne au pouvoir de l'imagination, cette imagination qui fait que, mêmes les deux jambes immobilisés, on peut faire un voyage des plus trépidants, voler et s'envoler vers une ailleurs fascinant, cette imagination qui peut donner corps, âme, vie à un peuple et une planète imaginaires.

    avatar5.jpg

    Si paradoxalement le fond m'a plus intéressée que la forme, cela ne signifie évidemment pas pour autant que la seconde est inintéressante. Je ne sais pas si la 3D apporte forcément quelque chose, l'univers visuel étant suffisamment fort pour que nous nous y sentions immergés et la technique (la « performance capture » qui , grâce à un dispositif spécial, une sorte de casque de football américain sur lequel est posé une petite caméra et orientée vers les visages des comédiens enregistre ainsi avec une précision extrême les expressions et mouvements de leurs muscles faciaux donnant ainsi une bluffante impression de réalité aux Na'vi en images de synthèse et aux personnages sous leurs formes d'avatars) suffisant à les rendre vivants, et à ce que nous nous attachions à eux, à ce que leur combat devienne le nôtre (il est d'ailleurs le nôtre).  J'ai été moins sensible aux scènes de combat, certes explosives qu'aux scènes montrant ce peuple « communiant » (très beau plan où ils sont reliés les uns aux autres comme les racines d'un arbre, symbole de ce souffle de vie que l'arbre nous apporte et qui nous lie également) et en harmonie et possédant une force et une amplitude lyriques, épiques, et émotionnelles irrésistibles.

     Finalement, Avatar aurait pu être le plus spectaculaire des films d'auteurs si n'avait fait quelques concessions aux codes et à la morale hollywoodiens, si son scénario n'avait parfois été jalonné d'ellipses incrongrues, de raccourcis faciles et surtout si manichéen : le méchant colonel ( vraiment trop caricatural) qui extermine une population sans le moindre état d'âme, le rival jaloux qui cède sa place trop facilement, ou encore Neytiri qui succombe un peu trop vite au charme de Jake, de même que ce dernier est trop rapidement conquis par la planète Pandora et ses habitants. Par exemple, sans doute la facilité de compréhension a-t-elle rendu nécessaire que les Na'vi parlent plus souvent Anglais que leur propre langage dont rien que l'invention a dû pourtant nécessiter beaucoup de travail, mais je crois que Cameron avait donné suffisamment de force à ce monde pour que nous continuions ensuite à suivre et à nous intéresser à ses habitants même s'ils avaient continué à parler cette langue imaginaire qui au contraire contribuait davantage encore à les singulariser .

    avatar3.jpg

     Plus de nuance dans l'écriture, de gradation, d'évolution, dans les sentiments des personnages, aurait donné encore plus d'âme à cet univers déjà si riche.  Avec « Titanic », James Cameron nous avait pourtant prouvé être capable de faire évoluer ses personnages, de faire évoluer subtilement les sentiments, à rendre poignants ses personnages et son histoire (qui sont ici certes attachants). Peut-être l'ampleur du projet l'a-t-il obligé à faire quelques concessions ou tout simplement à aller (trop) directement à l'essentiel. La structure est d'ailleurs assez similaire, les allers retours entre le présent et le passé de « Titanic » se rapprochant ici des allers retours entre le personnage « réel » et son avatar, avec une voix off du personnage principal comme élément liant entre les deux ( un personnage dont nous nous doutons donc qu'il survivra sous une forme ou une autre).

    Au final, « Avatar » n'est pas le film parfait, ni le film de la décennie tant attendu mais il reste une belle et forte expérience cinématographique, par moments visuellement vertigineuse,  une plongée palpitante dans un fascinant univers avec des personnages attachants (malgré et grâce au virtuel, à la technique), un vibrant et émouvant plaidoyer  pour que la planète conserve son âme et son souffle, un puissant message que la simplicité des rapports entre les personnages porte malgré tout (et peut-être d'ailleurs porté grâce à cela), et surtout  un voyage spectaculaire dans l'imaginaire qui en exalte la magnifique force, créatrice et salvatrice. Et c'est sans doute ce dernier élément qui m'a avant tout conquise...

    Et qui sait, à l'image de ce dernier plan, peut-être Pandora, en nous emmenant dans sa sublime (et menacée) nature nous ouvrira-t-elle les yeux sur la nôtre et ses périls ? Peut-être, en nous emmenant dans une autre réalité, nous ouvrira-t-elle les yeux sur la nôtre...et nous fera-t-elle prendre conscience du fait que, si la planète porte en elle ses propres ressources, sa propre sauvegarde, il nous appartient de veiller à sa si fragile harmonie...et de garder les yeux ouverts. Plus que jamais.

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire