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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 76

  • Critique d' "Avatar" de James Cameron (ce soir sur Canal +)

    Ce soir, à 20H50, sur Canal+ sera diffusé le film évènement "Avatar" de James Cameron, prouesse technique beaucoup plus que réussite scénaristique. Je vous en laisse juges (la critique ci-dessous a été publiée suite à l'avant-première du film), pendant ce temps moi je serai là.

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    Avatar. Des mois que l'on annonce ce film évènement, un projet que James Cameron porte depuis 15 ans. Le film le plus cher de tous les temps avec un budget de plus de 300 millions de dollars, un projet pharaonique sur lequel pas moins de  1000 personnes ont travaillé. Un buzz savamment orchestré avec 15 minutes projetées dans le monde entier le 21 août dernier. La contrepartie de tout cela : une attente énorme et une quasi-obligation d'être la hauteur des sommes colossales investies (le rêve n'a pas de prix me direz-vous et ce n'est pas moi qui vous contredirai sur ce point) et surtout de l'attente suscitée. C'est une des deux raisons qui font que (pour moi en tout cas) le buzz a davantage nui au film qu'il ne l'a servi, plaçant la barre de l'attente d'emblée extrêmement haut. La deuxième étant la façon dont a été présenté ce film : avant tout comme une prouesse technique et visuelle et une histoire hollywoodienne (avec ce que cela comporte de gigantisme mais aussi de potentiel fédérateur). Or, ce qui m'a d'abord et avant tout passionnée, c'est son sens, et même sa pluralité de sens, et sa manière de faire sens. Un sens qui aurait aussi bien pu lui valoir de faire l'ouverture du sommet de Copenhague ou d'introduire la remise du prix nobel de la paix à Barack Obama mais avant d'expliciter ce point de vue, présentons d'abord l'intrigue dont l'originalité est incontestable.

    C'est par la voix off du protagoniste Jake Sully (Sam Worthington) que nous pénétrons dans cet univers. Année 2154.  Jake Sully est d'abord un ancien marine cloué dans un fauteuil roulant. Après la mort de son frère jumeau, Jake est recruté pour le remplacer et se rendre sur la planète Pandora où des groupes industriels exploitent un minerai pour résoudre la crise énergétique sur terre. A des années lumières de la terre, l'atmosphère de Pandora est toxique pour les humains, c'est la raison pour laquelle a été créé le programme Avatar qui permet à des pilotes humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, épousant les caractéristiques physiques de ses habitants (les Na'vis, créatures bleutées longilignes qui se meuvent avec beaucoup d'agilité et de grâce)  et capables de survivre dans cette atmosphère.  Ces avatars sont donc des hybrides créés génétiquement en croisant l'ADN humain avec celui des Na'vi. Sous la forme de son avatar, Jake retrouve donc l'usage de ses jambes. Sa mission consiste à infiltrer la population des Na'vi devenus des obstacles à l'exploitation du minerai. Sous la forme de son avatar, Jake va alors faire la connaissance d'une très belle Na'vi qui va lui sauver la vie...

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    Le principal atout d' « Avatar » c'est pour moi sa puissance métaphorique. Contre toute attente, cette explosion visuelle et budgétaire qui aurait pu n'être qu'un éblouissement sans fond vaut au contraire presque davantage pour son sens que pour sa forme. La forme n'est ainsi peut-être pas aussi spectaculaire que ce à quoi on aurait pu s'attendre (ce qui ne veut pas dire qu'elle ne l'est pas, elle l'est même prodigieusement à certains passages, nous donnant l'impression de nous envoler et survoler Pandora) en revanche le fond est d'une très intéressante polysémie. Sans doute d'abord un des plus beaux, originaux, vibrants  plaidoyers pour la défense de la planète. La planète Pandora ressemble ainsi à  une sorte d'Amazonie luxuriante où le végétal et l'animal règnent en maîtres, sorte de jardin d'Eden aussi fascinant que menaçant où des arbres gigantesques surplombent les autochtones. Un monde à la fois lointain et exotique et paradoxalement proche de nous. Un monde surtout très convoité pour ses ressources. Un monde en péril. Un monde qui, à l'image des synapses reliant nos neurones, est constitué  d'organismes vivants reliés les uns aux autres fonctionnant comme un système harmonieux et interdépendant.  Son centre, son cœur, son âme est un saule sublime et gigantesque appelé « Arbre des Âmes ».  L'arbre évidemment symbole de la respiration de notre propre planète dont il est le souffle et l'âme. Un arbre menacé comme l'est l'Amazonie. Comme l'est la planète Pandora (qui, telle une boîte de Pandore, libère ses maux quand on l'attaque, la nature se rebellant alors contre l'homme). Comme l'est notre planète. Le bleu et le vert, couleurs principales de Pandora contrastent ainsi avec cette atmosphère grisonnante qu'apportent les terriens et qui règne dans leur camp de base. L'harmonie  relie les Na'vi entre eux et à leur planète, à la nature  et a contrario les Terriens vivent dans l'affrontement.  

    Le sens est multiple puisque l'armée qui ravage Pandora pour en exploiter la terre fait aussi évidemment penser à l'intervention américaine en Irak, certaines scènes de combat et certaines armes rappelant aussi celles d'une autre guerre et notamment le napalm (on se croirait même par moment dans « Apocalypse now », la redoutable force de Wagner, en accompagnement, en moins). Cela pourrait aussi être la métaphore d'un monde dominé par le virtuel, ce dernier, paradoxalement coloré et exotique, prenant le pas sur un réel grisonnant, et le supplantant. Mais c'est aussi un hymne au rêve qui transcende les difficultés et handicaps, un hymne au pouvoir de l'imagination, cette imagination qui fait que, mêmes les deux jambes immobilisés, on peut faire un voyage des plus trépidants, voler et s'envoler vers une ailleurs fascinant, cette imagination qui peut donner corps, âme, vie à un peuple et une planète imaginaires.

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    Si paradoxalement le fond m'a plus intéressée que la forme, cela ne signifie évidemment pas pour autant que la seconde est inintéressante. Je ne sais pas si la 3D apporte forcément quelque chose, l'univers visuel étant suffisamment fort pour que nous nous y sentions immergés et la technique (la « performance capture » qui , grâce à un dispositif spécial, une sorte de casque de football américain sur lequel est posé une petite caméra et orientée vers les visages des comédiens enregistre ainsi avec une précision extrême les expressions et mouvements de leurs muscles faciaux donnant ainsi une bluffante impression de réalité aux Na'vi en images de synthèse et aux personnages sous leurs formes d'avatars) suffisant à les rendre vivants, et à ce que nous nous attachions à eux, à ce que leur combat devienne le nôtre (il est d'ailleurs le nôtre).  J'ai été moins sensible aux scènes de combat, certes explosives qu'aux scènes montrant ce peuple « communiant » (très beau plan où ils sont reliés les uns aux autres comme les racines d'un arbre, symbole de ce souffle de vie que l'arbre nous apporte et qui nous lie également) et en harmonie et possédant une force et une amplitude lyriques, épiques, et émotionnelles irrésistibles.

     Finalement, Avatar aurait pu être le plus spectaculaire des films d'auteurs si n'avait fait quelques concessions aux codes et à la morale hollywoodiens, si son scénario n'avait parfois été jalonné d'ellipses incrongrues, de raccourcis faciles et surtout si manichéen : le méchant colonel ( vraiment trop caricatural) qui extermine une population sans le moindre état d'âme, le rival jaloux qui cède sa place trop facilement, ou encore Neytiri qui succombe un peu trop vite au charme de Jake, de même que ce dernier est trop rapidement conquis par la planète Pandora et ses habitants. Par exemple, sans doute la facilité de compréhension a-t-elle rendu nécessaire que les Na'vi parlent plus souvent Anglais que leur propre langage dont rien que l'invention a dû pourtant nécessiter beaucoup de travail, mais je crois que Cameron avait donné suffisamment de force à ce monde pour que nous continuions ensuite à suivre et à nous intéresser à ses habitants même s'ils avaient continué à parler cette langue imaginaire qui au contraire contribuait davantage encore à les singulariser .

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     Plus de nuance dans l'écriture, de gradation, d'évolution, dans les sentiments des personnages, aurait donné encore plus d'âme à cet univers déjà si riche.  Avec « Titanic », James Cameron nous avait pourtant prouvé être capable de faire évoluer ses personnages, de faire évoluer subtilement les sentiments, à rendre poignants ses personnages et son histoire (qui sont ici certes attachants). Peut-être l'ampleur du projet l'a-t-il obligé à faire quelques concessions ou tout simplement à aller (trop) directement à l'essentiel. La structure est d'ailleurs assez similaire, les allers retours entre le présent et le passé de « Titanic » se rapprochant ici des allers retours entre le personnage « réel » et son avatar, avec une voix off du personnage principal comme élément liant entre les deux ( un personnage dont nous nous doutons donc qu'il survivra sous une forme ou une autre).

    Au final, « Avatar » n'est pas le film parfait, ni le film de la décennie tant attendu mais il reste une belle et forte expérience cinématographique, par moments visuellement vertigineuse,  une plongée palpitante dans un fascinant univers avec des personnages attachants (malgré et grâce au virtuel, à la technique), un vibrant et émouvant plaidoyer  pour que la planète conserve son âme et son souffle, un puissant message que la simplicité des rapports entre les personnages porte malgré tout (et peut-être d'ailleurs porté grâce à cela), et surtout  un voyage spectaculaire dans l'imaginaire qui en exalte la magnifique force, créatrice et salvatrice. Et c'est sans doute ce dernier élément qui m'a avant tout conquise...

    Et qui sait, à l'image de ce dernier plan, peut-être Pandora, en nous emmenant dans sa sublime (et menacée) nature nous ouvrira-t-elle les yeux sur la nôtre et ses périls ? Peut-être, en nous emmenant dans une autre réalité, nous ouvrira-t-elle les yeux sur la nôtre...et nous fera-t-elle prendre conscience du fait que, si la planète porte en elle ses propres ressources, sa propre sauvegarde, il nous appartient de veiller à sa si fragile harmonie...et de garder les yeux ouverts. Plus que jamais.

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  • Critique d' "Entre ses mains" d'Anne Fontaine avec Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré (ce soir sur France 3)

    Ce soir sur France 3, à 20H35, ne manquez surtout pas "Entre ses mains" d'Anne Fontaine. Retrouvez mes quelques commentaires publiés lors de la sortie du film ci-dessous.

    Fascination. Voilà probablement le terme qui définirait le mieux le dernier film d’Anne Fontaine. Celle qu’exerce sur Claire (Isabelle Carré), assureur, Laurent, le singulier vétérinaire (Benoît Poelvoorde), venu déclarer un sinistre. Celle qu’exerce sur le spectateur ce film troublant et son duo d’acteurs étonnants. C’est bientôt Noël, c’est à Lille et un tueur en séries sévit depuis quelques jours. Leur rencontre se déroule a priori dans un cadre anodin mais peu à peu la quotidienneté va laisser la place à l’étrangeté d’une relation magnifiquement tragique…

    Progressivement, la caméra vacille et bascule avec Claire dans l’inéluctable, l’inénarrable. Progressivement elle va se retrouver aussi fragile qu’un animal blessé entre ses mains. Des mains qui soignent. Des mains qui tuent peut-être. Des mains qui hypnotisent. Poelvoorde incarne ici ce fauve face à son animalité, ce prédateur de femmes, qui comme les lions qu’il soigne fascinent et effraient. Telle est aussi Claire, (parfaite Isabelle Carré) fascinée et effrayée, blonde hitchcockienne dans l’obscurité tentatrice et menaçante, tentée et menacée. Guidée par une irrépressible attirance pour cet homme meurtri, peut-être meurtrier. Cet homme qui ne cherche pas le bonheur. Juste l’instant. Comme celui de leurs mains qui se frôlent ; de leurs silences et leurs fêlures qui les rapprochent, hors de leur tragique ou quotidienne réalité. Encore une fois Anne Fontaine explore l’irrationalité du désir avec subtilité et avec un salutaire anticonformisme. Benoît Poelvoorde, bouleversant, bouleversé, sidérant, exprime avec nuance l’ambivalence de ce personnage qui tue et donne à Claire le sentiment d’être vivante, qui devrait nous répugner et dont nous comprenons pourtant, (grâce au jeu des deux comédiens et grâce une subtile mise en scène centrée sur les silences et les regards) l’irrépressible sentiment qu’il inspire à Claire qui se met à chanter, à danser. A exister. Anne Fontaine dissèque brillamment chaque frémissement, chaque tremblement dans cette tranquille ville de Province soudainement en proie à la violence comme la tranquille Claire est en proie (la proie aussi) à celle de ses désirs. Les regards hésitants, égarés, déstabilisants, déstabilisés, de Poelvoorde, expriment une pluralité de possibles, l’impensable surtout. L’amour impossible est ici en effet amour impensable. Un film effroyablement envoûtant, dérangeant. Captivant. Fascinant, définitivement.

     

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  • Les semi-finalistes à l'Oscar 2011 du meilleur film étranger : l'éviction de "Des hommes et des dieux"

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    hors.jpgLes 9 films semi-finalistes à l'Oscar du meiller film étranger ont été annoncés aujourd'hui avec deux mauvaises nouvelles (l'éviction de "Des hommes et des dieux" alors que Xavier Beauvois vient d'obtenir le prix Lumière du meilleur film étranger -et alors que très probablement il sera le grand favori aux César 2011, réponse vendredi- et la présence de l'horrible "Canine" de Yorgos Lanthimos ) mais aussi de bonnes nouvelles: la présence d'"Incendies" de Denis Villeneuve (dont je vous reparle bientôt), de "Biutiful" d'Inarritu et de "Hors la loi" de Rachid Bouchareb (je croise les doigts pour qu'il figure en "finale", un juste retour des choses après l'absurde polémique cannoise) injustement malmené par la critique. Des films qui ont en commun leur âpreté. J'y reviendrai.

    Les 9 semi-finalistes à l'Oscar du meilleur film étranger 2011:

    Algeria, “Hors la Loi” (“Outside the Law”), Rachid Bouchareb

    Canada, “Incendies,” Denis Villeneuve

                      
    Denmark, “In a Better World,” Susanne Bier


    Greece, “Dogtooth,” Yorgos Lanthimos

    Japan, “Confessions,” Tetsuya Nakashima,

    Mexico, “Biutiful,” Alejandro Gonzalez Inarritu

                      
    South Africa, “Life, above All,” Oliver Schmitz,

    Spain, “Tambien la Lluvia” (“Even the Rain”)  Iciar Bollain

    Sweden, “Simple Simon,” Andreas Ohman

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  • Critique de "Away we go" de Sam Mendes ( ce soir sur Canal +)

    Ce soir ne manquez pas "Away we go" de Sam Mendès, à 20H50, sur Canal +.

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    Quel film peut-on bien réaliser après le chef d'œuvre "Les Noces Rebelles" (si vous ne l'avez pas encore vu, précipitez-vous sur le DVD,  et rendez-vous à la fin de cet article pour lire ma critique en espérant vous convaincre de voir ce qui est sans doute un des trois meilleurs films de cette année et qui frôle la perfection) ? Plutôt que de réaliser un film semblable qui aurait forcément souffert de la comparaison,  Sam Mendès a eu la bonne idée de réaliser un film qui est quasiment le contrepied du précèdent...

     Certes, Verona (Maya Rudolph) et Burt (John Krasinski), cherchent ici aussi un ailleurs, pas pour échapper à leur vie de couple étouffante, mais pour trouver l'endroit parfait pour fonder une famille. Ils viennent en effet d'apprendre qu'ils vont devenir parents et la seule raison pour laquelle ils vivaient dans la ville de province dans laquelle ils habitaient était la présence des parents de Burt qui ont brusquement décidé de déménager. Ils vont donc partir rendre visite à leurs familles et amis  pour trouver le bon endroit. Le bon modèle.

    Aux antipodes du glamour hollywoodien, Sam Mendes a choisi deux acteurs non auréolés de tout le mythe qui entourait ceux de son précèdent film (Kate Winslet et Leonardo Di Caprio), un couple ordinaire  auquel chacun est censé pouvoir s'identifier. Une autre histoire de couple. Un couple d'amoureux qui se suffisent l'un à l'autre et pour qui trouver le bon endroit est le moyen de se retrouver et non d'échapper à son alter ego. D'ailleurs, la protagoniste féminine du couple s'appelle Verona. La ville des amoureux immortalisée par Shakespeare. Tout un symbole... même si ici pas de Capulet et Montaigu pour mettre à mal leur amour. Simplement des questionnements, un cheminement vers l'âge adulte. A travers les rencontres qu'ils vont effectuer, les lieux qu'ils vont visiter, ils vont grandir, prendre la mesure de la responsabilité qui va bientôt leur incomber.

    Leur parcours est divisé en saynètes sur un schéma assez semblable. Ces saynètes sont séparées par des panneaux indiquant le nom de l'endroit où ils arrivent et la vérité (du couple qui les accueille et de leur attitude avec leurs enfants) apparaît le plus souvent lors de scènes de repas, là aussi propices à créer l'identification, aussi excentriques soient les réalités auxquelles ils sont alors confrontés : du couple qui se moque de ses propres enfants au couple hippie aux principes éducatifs improbables où l'enfant trône comme un roi en bout de table mais est finalement nié. Ils vont alors être confrontés à tous les modèles pour trouver le leur : de la mère qui s'en va à celle qui adopte parce qu'elle ne peut pas avoir d'enfants.

    Mais ne vous y trompez pas, il s'agit aussi et avant tout d'une comédie. Parfois décalée, et surtout rafraîchissante comme peut l'être un premier film qui ne démériterait pas dans la compétition des films indépendants du Festival du Cinéma Américain de Deauville. Les deux acteurs principaux, à la fois ordinaires et originaux et surtout talentueux, y sont aussi pour beaucoup. Ce long-métrage qui est le cinquième de Sam Mendes  a pourtant la fraîcheur d'un premier film !

    Derrière ce road movie rafraîchissant, plus grave qu'il n'y paraît, Sam Mendes débusque à nouveau les faux-semblants et met de nouveau en scène ses thèmes de prédilection : l'hypocrisie sociale du couple et ce qu'il dissimule derrière une apparence de respectabilité (et cela commence avec les parents de Burt, dans une scène irrésistible dans laquelle ils témoignent de leur redoutable égoïsme), la sensation d'étouffement (à l'intérieur du couple ou d'un lieu, ici) et l'envie d'y échapper.

    A l'image du film, ses personnages principaux sont attachants par leur simplicité, fauchés mais amoureux et heureux. Ce road movie va être leur parcours initiatique.

    Sam Mendes filme  au plus près des visages pour aller au-delà des apparences.  La musique d'Alexi Murdoch baigne l'ensemble dans une mélodie envoûtante et le scénario original de Dave Eggers et Vendela Vida, s'il ne nous époustoufle pas, nous charme incontestablement, par sa tendresse et son humour.

    Ailleurs nous irons, signifie le titre. Ailleurs Sam Mendes nous a emmenés. Tout en nous rappelant que le bonheur c'est souvent non pas d'échapper à son destin mais de s'y confronter. Et que, le  plus souvent, il ne se situe pas ailleurs, mais bel et bien là, juste à côté de nous.

     Je ne vous surprendrai pas en vous disant que j'ai, et de loin, préféré la complexité, la noirceur, la subtilité, la beauté cruelle des « Noces Rebelles » mais je vous recommande également ce « Away we go » qui, en vous emmenant ailleurs avec un mélange d'apparente et séduisante légèreté et de touchante gravité, vous parlera sans doute aussi, d'ici et de vous. Alors... sur mes recommandations, avec Sam Mendès, ailleurs vous irez !

    Sortie en salles: le 4 novembre 2009

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  • 18èmes trophées du Film Français: les nommés et récompensés

      

     Le film français rassemblera les professionnels et artistes de la télévision et du cinéma français lors d'une soirée au cours de laquelle seront remis les 18èmes Trophées du Film français .  Depuis sa création en 1944, Le film français occupe la place de premier hebdomadaire des professionnels du cinéma et de l'audiovisuel en France.

    La cérémonie aura lieu cette année le 3 février 2011 au Palais de Tokyo

    Seront remis les prix suivants:

    Trophée de la personnalité de l'année 2010 élue par les lecteurs et internautes du Film français

    Les nommés sont…

    - Jacques Bled, cofondateur et patron du studio Mac Guff Ligne (Moi, moche et méchant)

    - Guillaume Canet, acteur et réalisateur (Les petits mouchoirs)

    - Yaël Fogiel et Laëtitia Gonzalez, productrices des Films du Poisson (Tournée, L'arbre)

    Trophée du public TF1 élu par les internautes des sites du groupe TF1

    Les nommés sont les 15 films français ayant réalisé plus de 500 000 entrées France en 2010 :

    - Les petits mouchoirs (Guillaume Canet)

    - Camping 2 (Fabien Onteniente

    - L'arnacoeur (Pascal Chaumeil)

    - Des hommes et des dieux (Xavier Beauvois)

    - Océans (Jacques Perrin et Jacques Cluzaud)

    - La rafle (Rose Bosch)

    - Potiche (François Ozon)

    - Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc Sec (Luc Besson)

    - Tout ce qui brille (Géraldine Nakache et Hervé Mimran)

    - Le voyage extraordinaire de Samy (Ben Stassen)

    - La tête en friche (Jean Becker)

    - Fatal (Mickaël Youn)

    - Arthur 3, la guerre des deux mondes (Luc Besson)

    - Le Mac (Pascal Bourdiaux)

    - L'homme qui voulait vivre sa vie (Éric Lartigau)

    Le film français décerne également des prix sur les entrées en salle et les audiences TV françaises enregistrées en 2010:

    Trophée des Trophées

    Harry Potter et les reliques de la mort – 1re partie de David Yates (Warner Bros.)

    Trophée du film français

    Les petits mouchoirs de Guillaume Canet (EuropaCorp Distribution)

    Trophée de la première oeuvre

    L'arnacoeur de Pascal Chaumeil (Universal Pictures International France)

    Trophée du film européen

    Le voyage extraordinaire de Samy de Ben Stassen (StudioCanal)

    Trophée de la fiction unitaire (film ayant réalisé la meilleure audience)

    Clem de Joyce Buñuel (Merlin Productions)

    Enfin, Le film français décerne des prix avec la participation de deux jurys:

    Trophée de l'exploitant

    Les nommés sont...

    - Marc Bony et Ronan Frémondière, Comoedia Lyon

    - Antoine Cabot, UGC Ciné Cité Les Halles

    - Sylvain Pichon, Le Méliès Saint-Étienne

    Le jury exploitants, qui s'est réuni le 21 décembre 2010, est composé de :

    Françoise Dauvergne, Gaumont

    Isabelle Dubar, Happiness Distribution

    Thierry Laurentin, Mars Distribution

    Anne-Cécile Rolland, Pretty Pictures

    Anne Smadja, Warner Bros. Pictures France

    Trophées duos réalisateur-producteur

    Duo cinéma

    Les nommés sont...

    - Xavier Beauvois / Pascal Caucheteux et Grégoire Sorlat (Why Not) pour Des hommes et des dieux.

    - Roman Polanski / Robert Benmussa et Alain Sarde (R.P. Productions) pour The Ghost Writer.

    - Mathieu Amalric / Yaël Fogiel et Laëtitia Gonzalez (Les Films du Poisson) pour Tournée.

    Duo révélation

    Les nommés sont...

    - Pascal Chaumeil / Nicolas Duval Adassovsky, Yann Zenou et Laurent Zeitoun (Quad) pour L'Arnacoeur.

    - Michel Leclerc / Antoine Rein et Fabrice Goldstein (Karé Productions) pour Le nom des gens.

    - Katell Quillévéré / Justin Taurand (Les Films du Bélier) pour Un poison violent.

    Duo fiction TV

    Les nommés sont...

    - Olivier Assayas / Daniel Leconte et Jens Meurer (Film en Stock) pour Carlos, diffusé sur Canal+.

    - Arnaud Bédouet / Mathilde Muffang (La Boîte à Images) pour Clandestin, diffusé sur France 2.

    - Gilles Amado / Thomas Bornot, Alain-Michel Blanc et Christophe Nick

    (Yami 2) pour Jusqu'où va la télé ?, diffusé sur France 2.

    Le jury duo, qui s'est réuni le 6 janvier 2011, est composé de :

    Patrice Duhamel, journaliste

    Bénédicte Lesage, productrice (Mascaret Films)

    Elizabeth Tanner, agent (Artmedia)

    Anne-Dominique Toussaint, productrice (Les Films des Tournelles)

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  • La conférence de presse de l'équipe de "The social network" de David Fincher aux Golden Globes

    Une petite vidéo qui n'est pas de moi cette fois mais qui vient des Golden Globes : celle de la conférence de presse de l'équipe de "The social  network" de David Fincher, grand vainqueur de cette édition dont vous pouve retrouver le palmarès complet et commenté en cliquant ici.

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  • Palmarès complet des golden globes 2011 cinéma et télévision

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    Hier soir avait lieu la 68ème cérémonie des Golden Globe Awards dont le palmarès préfigure en général celui des Oscars. Côté cinéma, "The social network" de David Fincher est le grand vainqueur de la soirée, sacré meilleur film dramatique, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur musique. Si vous suivez ce blog vous vous douterez donc que ce palmarès ne me réjouit pas particulièrement. Si le scénario du film (signé Aaron Sorkin) est assez brillant, la réussite du film est pour moi avant tout liée à sa valeur sociologique, davantage que cinématographique, en ce qu'il reflète une génération qui sans doute s'y est reconnu (le tableau est pourtant peu flatteur) (voir ma critique de "The social networken cliquant ici et mon bilan de l'année cinéma 2010 en cliquant ici pour en savoir plus). 

    "Inception" de Christopher Nolan repart étonnamment bredouille: les golden globes ont préféré primer la cinglante réalité plutôt que le rêve. En sera-t-il différemment de l'Académie des Oscars (dont les votants sont des professionnels contrairement aux golden globes puisque c'est la presse qui vote)?

    Sans grande surprise, Colin Firth déjà exceptionnel dans "A single man" repart avec le Golden Globe du meilleur acteur pour "Le discours d'un roi" tandis que Natalie Portman reçoit celui de la meilleur actrice pour son interprétation exceptionnelle dans la danse funèbre et lyrique signée Darren Aronofsky "The black swan".

     C'est Annette Bening qui reçoit le golden globe de la meilleur actrice dans une comédie pour le très médiocre "The kids are all right" qui reçoit également le golden globe du meilleur film comique ou musical. (Cliquez ici pour voir mes vidéos d'Annette Bening à Deauville).

     Enfin le sublime film italien "Amore" a perdu une nouvelle occasion de se faire connaître du grand public puisque c'est le film danois "In a better world" qui lui a ravi le golden globe du meilleur film étranger. Rappelons que le film français "Le concert" était également en lice.

    Je vous laisse également découvrir le palmarès côté télévision que je ne me hasarderai pas à commenter n'ayant pas vu les séries nommées.

    Je vous donne rendez-vous vendredi prochain pour vous délivrer et commenter les nommés aux César 2011 en attendant que soient dévoilés les nommés aux Oscars.

    Cinéma

     Meilleur film dramatique
    “Black Swan”
    “The Fighter”
    “Inception”
    “Le Discours d’un roi”
    “The Social Network”


     Meilleur film musical ou comique

    “Alice au pays des merveilles”
    “Burlesque”
    “The Kids Are All Right”
    “Red”
    “The Tourist”

    Meilleur réalisateur

    Darren Aronofsky (“Black Swan”)
    David Fincher (“The Social Network”)
    Tom Hooper (“Le Discours d’un roi”)
    Christopher Nolan (“Inception”)
    David O. Russell (“The Fighter”)

    Meilleur acteur dans un drame

    Jesse Eisenberg (“The Social Network”)
    Colin Firth (“Le Discours d’un roi”)
    James Franco (“127 heures”)
    Ryan Gosling (“Blue Valentine”)
    Mark Wahlberg (“The Fighter”)

    Meilleure actrice dans un drame

    Halle Berry (“Frankie and Alice”)
    Nicole Kidman (“Rabbit Hole”)
    Jennifer Lawrence (“Winter’s Bone”)
    Natalie Portman (“Black Swan”)
    Michelle Williams (“Blue Valentine”)

    Meilleur acteur dans une comédie

    Johnny Depp (“Alice au pays des merveilles”)
    Johnny Depp (“The Tourist”)
    Paul Giamatti (“Barney’s Version”)
    Jake Gyllenhaal (“Love, et autres drogues”)
    Kevin Spacey (“Casino Jack”)

    Meilleure actrice dans une comédie

    Annette Bening (“The Kids Are All Right”)
    Anne Hathaway (“Love, et autres drogues”)
    Angelina Jolie (“The Tourist”)
    Julianne Moore (“The Kids Are All Right”)
    Emma Stone (“Easy A”)

    Meilleur acteur dans un second rôle

    Christian Bale (“The Fighter”)
    Michael Douglas (“Wall Street: L’argent ne meurt jamais”)
    Andrew Garfield (“The Social Network”)
    Jeremy Renner (“The Town”)
    Geoffrey Rush (“Le Discours d’un roi”)

    Meilleure actrice dans un second rôle

    Amy Adams (“The Fighter”)
    Helena Bonham Carter (“Le Discours d’un roi”)
    Mila Kunis (“Black Swan”)
    Melissa Leo (“The Fighter”)
    Jacki Weaver (“Animal Kingdom”)

    Meilleur scénario

    Danny Boyle, Simon Beaufoy (“127 heures”)
    Lisa Cholodenko, Stuart Blumberg (“The Kids Are All Right”)
    Christopher Nolan (“Inception”)
    David Seidler (“Le Discours d’un roi”)
    Aaron Sorkin (“The Social Network”)

    Meilleur film d’animation

    “Moi, moche et méchant”
    “Dragons”
    “L’Illusionniste”
    “Raiponce”
    “Toy Story 3”

    Meilleur film étranger

    “Biutiful” (Espagne)
    “Le Concert” (France)
    “The Edge” (Russie)
    “Amore” (Itallie)
    “In a Better World” (Danemark)

    Meilleure musique

    Alexandre Desplat (“Le Discours d’un roi”)
    Danny Elfman (“Alice au pays des merveilles”)
    A.R. Rahman (“127 heures”)
    Trent Reznor, Atticus Ross (“The Social Network”)
    Hans Zimmer (“Inception”)

    Meilleure chanson

    “Bound to You” (“Burlesque”)
    “Coming Home” (“Country Strong”)
    “I See the Light” (Raiponce”)
    “There’s a Place for Us” (“Le Monde de Narnia : L’Odyssée du Passeur d’aurore”)
    “You Haven’t Seen the Last of Me” (“Burlesque”)

     

    Télévision

    Meilleure Série Dramatique

    «Dexter»
    «Mad Men»
    «Boardwalk Empire»
    «The Good Wife»
    «The Walking Dead»

    Meilleur Téléfilm ou Mini-Série

    «Carlos»
    «The Pacific»
    «Pillars of the Earth»
    «Temple Grandin»
    «You Don’t Know Jack»

    Meilleure Série Comique ou Musicale

    «30 Rock»
    «The Big C»
    «The Big Bang Theory»
    «Glee»
    «Modern Family»
    «Nurse Jackie»

    Meilleur Acteur dans une série dramatique

    Jon Hamm, «Mad Men»
    Michael C. Hall, «Dexter»
    Hugh Laurie, «House»
    Steve Buscemi, «Boardwalk Empire»
    Bryan Cranston, «Breaking Bad»

    Meilleure Actrice dans une série dramatique

    Julianna Margulies, «The Good Wife»
    Katie Segal, «Sons of Anarchy»
    Kyra Sedgwick, «The Closer»
    Elizabeth Moss, «Mad Men»
    Piper Perabo, «Covers Affairs»

    Meilleure Actrice dans une série comique

    Tina Fey, «30 Rock»
    Edie Falco, «Nurse Jackie»
    Toni Collette, «The United States of Tara»
    Laura Linney, «The Big C»
    Lea Michele, «Glee»

    Meilleur Acteur dans une série comique

    Alec Baldwin, «30 Rock»
    Steve Carrel, «The Office»
    Matthew Morrison, «Glee»
    Thomas Jane, «Hung»
    Jim Parsons, «The Big Bang Theory»

    Meilleur acteur dans un second rôle

    Scott Caan, «Hawaii Five-O»
    Chris Colfer, «Glee»
    Chris Noth, «The Good Wife»
    Eric Stonestreet, «Modern Family»
    David Strathern, «Temple Grandin»

    Meilleure actrice dans un second rôle

    Jane Lynch, «Glee»
    Julia Stiles, «Dexter»
    Hope Davis, «The Special Relationship»
    Sophia Vergara, «Glee»
    Kelly McDonald, «Boardwalk Empire»