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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 85

  • Dates du Festival du Film Britannique de Dinard 2011

     

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    Il est sans doute beaucoup trop tôt pour y songer, néanmoins je vous en informe quand même, et alors que sortira le 8 décembre un des films présentés en avant-première dans le cadre de ce festival "Nowhere boy" de Sam Taylor-Wood, sachez donc que vient d'être annoncé que le Festival du Film Britannique de Dinard 2011 aura lieu du 5 au 9 octobre 2011. En attendant vous pouvez toujours retrouver tous mes articles concernant cette édition 2010, en cliquant ici.

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  • Cérémonie de remise des prix 2010 du festival Faire un Film en 48h en direct

    quarante.jpg...maintenant et en direct sur internet. Une très courte note donc pour vous inciter à suivre cette cérémonie qui devrait débuter dans les prochaines minutes, en suivant le lien.

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  • Devenez membre du jury « Dialogue en perspective » au Festival International du Film de Berlin

    berlinale3.jpgJe vous proposais hier de participer au concours permettant de faire partie du jury du Festival International du Premier Film d'Annonay, regrettant que les concours m'ayant permis d'être maintes fois membre de jurys n'existent plus. Justement donc, voici une nouvelle opportunité pour vous d'intégrer un jury et non des moindres.

    L’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ), partenaire officiel du 61ème Festival International du Film de Berlin, offre la possibilité à de jeunes cinéphiles de faire partie du jury pour le prix « Dialogue en perspective ».
     
    Afin de composer le jury de la 8ème édition du prix indépendant « Dialogue en perspective », l’OFAJ recherche trois jeunes Français et trois jeunes Allemands, âgés de 18 à 29 ans, et amoureux du 7ème art. Pour la première fois de son histoire, ce programme donne également la possibilité à un(e) jeune Bosniaque de faire partie de l’aventure.
    Invités à Berlin durant tout le festival (10-20 février 2011), les jurés assisteront à l’ensemble des projections des films de la sélection Perspektive Deusches Kino (Perspective du cinéma allemand)et distingueront, avec ce prix, leur film favori.
    Cette année, le président du jury est le réalisateur et producteur Romuald Karmakar.
     
    Etudiants en cinéma, jeunes réalisateurs, vidéastes ou simplement cinéphiles, tous les amateurs de rencontres et d’échanges autour du 7ème art, capables de mener une discussion en français et en allemand, peuvent déposer leur candidature et se retrouveront peut être au cœur de la Berlinale en février prochain.
     
    Date limite de candidature : vendredi 7 janvier 2011.
     
    A travers cette opération, l’OFAJ souhaite encourager le dialogue cinématographique entre jeunes Français et jeunes Allemands et faciliter l’accès au cinéma allemand. Le prix « Dialogue en perspective », initié et soutenu par l’OFAJ, récompense un film qui parvient à toucher des cinéphiles venus d’horizons différents.
    L’année dernière, c’est le film Lebendkontrolle de Florian Schewe qui a été primé. On retient des éditions antérieures, des films comme La piscine des princesses de Bettina Blümner (2007), Der Lebensversicherer de Bülent Akinci (2006) et Tout ira bien de Robert Thalheim (2005), récompensés par le prix « Dialogue en perspective », et qui ont connu un franc succès en Allemagne.
     
    Conditions de participation : www.dialogue-en-perspective.org et www.ofaj.org

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  • Mon top 10 (temporaire) de l’année cinéma 2010 : une année mitigée ?

    Modification du 31 décembre 2009: mon bilan complet de l'année 2010 vient d'être publié. Cliquez ici pour y accéder.

    Comme dans mon article précèdent je critiquais sévèrement l’année cinéma 2010, je me suis amusée à faire le top 10 de cette année 2010 (un top qui sera évidemment remis à jour à la fin du mois de décembre et duquel certains films pourraient donc disparaître, et dans lequel certains pourraient changer de place ou faire leur apparition). Finalement, je suis arrivée aux 10 films en sélectionnant sans réfléchir ceux qui m’ont laissée la plus forte empreinte même si celle-ci fut moins forte que les années passées, parfois le contexte particulier dans lequel j'ai vu certains d'entre eux ayant influé sur mes impressions, néanmoins « Shutter island », « Les amours imaginaires » et « Copie conforme » , "Inception" dominent pour moi cette année 2010.

     Etonnamment aucun film asiatique n'y figure, moins de films français que dans mes tops habituels et beaucoup moins étonnamment aucun film d'aninmation, genre auquel je demeure réfractaire, "Valse avec Bachir" étant le seul à avoir figuré dans un de mes tops.

      Bien entendu, comme chaque année je vous ferai un bilan de l’année cinéma complet et détaillé à l’image de ce que j’avais écrit pour le journal de l’ENA ces deux dernières années mais il reste encore quelques semaines et quelques films à découvrir pour cela… Et vous, quel est votre top de l’année ?

    Cliquez sur les titres des films pour accéder à mes critiques de ceux-ci :

    1.        « Shutter island » de Martin Scorsese
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    2.       « Les Amours imaginaires » de Xavier Dolan

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     3.    « Copie Conforme » d’Abbas Kiarostami

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         4. Inception » de Christopher Nolan

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    5.  « Tournée » de Mathieu Amalric

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    6.  « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois

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    7.    « Gainsbourg »(vie héroïque)de Joann Sfar

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    8.     « The Ghost-writer » de Roman Polanski

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    9.     « A single man » de Tom Ford

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    10.  « Amore » de Luca Guadagnino

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    Et comme je ne voudrais pas qu'il y ait des jaloux, je vous ferai prochainement un "top" des pires films de cette année 2010...

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  • Devenez juré(e) au Festival International du Premier Film d'Annonay

    annonay.jpgJe vous en parle chaque année: le Festival International du Premier Film d'Annonay dont j'ai eu le plaisir d'être membre du jury en 2007 permet toujours à des cinéphiles d'intégrer son jury, entièrement constitué de cinéphiles et en général présidé par un cinéaste (Manuel Pradal, "mon" année). Vous êtes nombreux à m'écrire pour me demander comment faire partie d'un jury de festival, malheureusement la réponse est souvent la même: la plupart des concours m'ayant permis d'être jurée ont disparu. Subsistent seulement celui de Cabourg (jury du Festival du Film Romantique) et celui d'Annonay. Je vous recommande d'autant plus celui-ci que c'est un festival convivial où vous pourrez découvrir des pépites cinématographiques et échanger autant (évidemment) avec les autres membres du jury qu'avec les cinéastes en compétition. La 28ème édition du festival aura lieu du 28 janvier au 7 février. Voici l'annonce du Festival:

    Comme chaque année, le Festival d’Annonay, proposera une compétition internationale de premiers films (longs métrages de fiction) venus du monde entier. Le Jury, présidé par un réalisateur, sera uniquement composé de spectateurs cinéphiles choisis dans toute la France. Ce jury se réunira à Annonay du jeudi 3 au dimanche 6 février 2011, période pendant laquelle tous les films en compétition seront projetés en présence de leurs réalisateurs.

    Si vous souhaitez devenir membre du jury du festival, écrivez-nous et faites-nous part de votre candidature. Sur votre lettre (3 pages maximum), indiquez vos nom, prénom, âge, profession, adresse et numéro de téléphone. Indiquez également tout ce qui peut nous aider à cerner votre personnalité de cinéphile : les deux ou trois films que vous avez le plus aimés cette année, vos réalisateurs préférés, vos genres cinématographiques, votre motivation pour devenir membre du jury,...

    Votre lettre doit parvenir avant le 15 décembre 2010 à : Festival International du Premier Film MJC - Avenue Jean Jaurès - 07100 ANNONAY

    Pour en savoir plus: le compte rendu de mon expérience de jurée au Festival International du Premier Film d'Annonay 2007

    Le site officiel du festival

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  • Rencontre avec Philippe Sarde et Bertrand Tavernier au Forum des images, le 24 novembre

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    Si vous avez le chance d'être à Paris, ce 24 novembre, alors ne manquez surtout pas la rencontre avec Philippe Sarde et Bertrand Tavernier animée par Stéphane Lerouge, à 19H30, au Forum des images, bibliothèque François Truffaut. La sortie en salles de « La Princesse de Montpensier » est l’occasion de réunir, comme à l’écran, le réalisateur Bertrand Tavernier et le compositeur Philippe Sarde. Le film de leurs retrouvailles après seize ans d’éclipse. Philippe Sarde a mis en musique sept des films majeurs de Bertrand Tavernier dont « L’Horloger de Saint-Paul », « Le Juge et l’assassin »,  « Coup de torchon » et « L.627 ».   Pour plus d'informations, cliquez ici.

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  • Critique- "Monsieur Klein" de Joseph Losey avec Alain Delon, demain, sur TV5

    Je ne pouvais pas ne pas vous parler du chef d'oeuvre de Losey à l'occasion de sa diffusion, demain soir, sur TV5 à 21H (et mercredi 24 à 14H) et vous inciter à nouveau à le (re)voir. Vous trouverez ma critique ci-dessous.

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    A chaque projection ce film me terrasse littéralement tant ce chef d'œuvre est bouleversant, polysémique, riche, brillant, nécessaire. Sans doute la démonstration cinématographique la plus brillante de l'ignominie ordinaire et de l'absurdité d'une guerre aujourd'hui encore partiellement insondables.  A chaque projection, je le vois  et l'appréhende différemment. Ce fut à nouveau le cas hier soir. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore et que j'espère convaincre d'y remédier par cet article, récapitulons d'abord brièvement l'intrigue.

    Il s'agit de Robert Klein. Le monsieur Klein du titre éponyme. Enfin un des deux Monsieur Klein du titre éponyme. Ce Monsieur Klein-là, interprété par Alain Delon,  voit dans l'Occupation avant tout une occasion de s'enrichir et de racheter à bas prix des œuvres d'art à ceux qui doivent fuir ou se cacher, comme cet homme juif (Jean Bouise) à qui il rachète une œuvre du peintre hollandais Van Ostade. Le même jour, il reçoit le journal « Informations juives » adressé à son nom, un journal normalement uniquement délivré sur abonnement. Ces abonnements étant soumis à la préfecture et M.Klein allant lui-même signaler cette erreur, de victime, il devient suspect... Il commence alors à mener l'enquête et découvre que son homonyme a visiblement délibérément usé de la confusion entre leurs identités pour disparaître...

    La première scène, d'emblée, nous glace d'effroi par son caractère ignoble et humiliant pour celle qui la subit. Une femme entièrement nue est examinée comme un animal par un médecin et son assistante afin d'établir ou récuser sa judéité.  Y succède une scène dans laquelle, avec la même indifférence, M.Klein rachète un tableau à un juif obligé de s'en séparer. M.Klein examine l'œuvre avec plus de tact que l'était cette femme humiliée dans la scène précédente, réduite à un état inférieur à celui de chose mais il n'a pas plus d'égard pour son propriétaire que le médecin en avait envers cette femme même s'il respecte son souhait de ne pas donner son adresse, tout en ignorant peut-être la véritable raison de sa dissimulation affirmant ainsi avec une effroyable et sans doute inconsciente effronterie « bien souvent je préfèrerais ne pas acheter ».

    Au plan des dents de cette femme observées comme celles d'un animal s'oppose le plan de l'amie de M.Klein, Jeanine (Juliet Berto) qui se maquille les lèvres dans une salle de bain outrageusement luxueuse. A la froideur clinique du cabinet du médecin s'oppose le luxe tapageur de l'appartement de M.Klein qui y déambule avec arrogance et désinvolture, recevant ses invités dans une robe de chambre dorée. Il collectionne. Les œuvres d'art même s'il dit que c'est avant tout son travail. Les femmes aussi apparemment. Collectionner n'est-ce pas déjà une négation de l'identité, cruelle ironie du destin alors que lui-même n'aura ensuite de cesse de prouver et retrouver la sienne ?

    Cet homonyme veut-il lui  sauver sa vie ? Le provoquer ? Se venger ? M.Klein se retrouve alors plongé en pleine absurdité kafkaïenne où son identité même est incertaine. Cette identité pour laquelle les Juifs sont persécutés, ce qui, jusque-là,  l'indifférait prodigieusement et même l'arrangeait plutôt, ou en tout cas arrangeait ses affaires.

     Losey n'a pas son pareil pour utiliser des cadrages qui instaurent le malaise, instillent de l'étrangeté dans des scènes a priori banales dont l'atmosphère inquiétante est renforcée par une lumière grisâtre mettent en ombre des êtres fantomatiques, le tout exacerbé par une musique savamment dissonante...  Sa caméra surplombe ces scènes comme un démiurge démoniaque : celui qui manipule M.Klein ou celui qui dicte les lois ignominieuses de cette guerre absurde. La scène du château en est un exemple, il y retrouve une femme, apparemment la maîtresse de l'autre M.Klein (Jeanne Moreau, délicieusement inquiétante, troublante et mystérieuse) qui y avait rendez-vous. Et alors que M.Klein-Delon lui demande l'adresse de l'autre M.Klein, le manipulateur, sa maîtresse lui donne sa propre adresse, renforçant la confusion et la sensation d'absurdité.  Changement de scène. Nous ne voyons pas la réaction de M.Klein. Cette brillante ellipse ne fait que renforcer la sensation de malaise.

    Le malentendu (volontairement initié ou non ) sur son identité va amener Klein à faire face à cette réalité qui l'indifférait. Démonstration par l'absurde auquel il est confronté de cette situation historique elle-même absurde dont il profitait jusqu'alors. Lui dont le père lui dit qu'il est « français et catholique  depuis Louis XIV», lui qui se dit « un bon français qui croit dans les institutions ». M.Klein est donc  certes un homme en quête d'identité mais surtout un homme qui va être amené à voir ce qu'il se refusait d'admettre et qui l'indifférait parce qu'il n'était pas personnellement touché : « je ne discute pas la loi mais elle ne me concerne pas ». Lui qui faisait partie de ces « Français trop polis ». Lui qui croyait que « la police française ne ferait jamais ça» mais qui clame surtout : «  Je n'ai rien à voir avec tout ça. » Peu lui importait ce que faisait la police française tant que cela ne le concernait pas. La conscience succède à l'indifférence. Le vide succède à l'opulence. La solitude succède à la compagnie flatteuse de ses « amis ». Il se retrouve dans une situation aux frontières du fantastique à l'image de ce que vivent alors quotidiennement les Juifs. Le calvaire absurde d'un homme pour illustrer celui de millions d'autres.

    Et il faut le jeu tout en nuances de Delon, presque méconnaissable, perdu et s'enfonçant dans le gouffre insoluble de cette quête d'identité pour nous rendre ce personnage sympathique, ce vautour qui porte malheur et qui « transpercé d'une flèche, continue à voler ». Ce vautour auquel il est comparé et qui éprouve du remords, peut-être, enfin. Une scène dans un cabaret le laisse entendre. Un homme juif y est caricaturé comme cupide au point de  voler la mort et faisant dire à son interprète : « je vais faire ce qu'il devrait faire, partir avant que vous me foutiez à  la porte ». La salle rit aux éclats. La compagne de M.Klein, Jeanine, est choquée par ses applaudissements. Il réalise alors, apparemment, ce que cette scène avait d'insultante, bête et méprisante et  ils finiront par partir. Dans une autre scène, il forcera la femme de son avocat à jouer l'International alors que le contenu de son appartement est saisi par la police, mais il faut davantage sans doute y voir là une volonté de se réapproprier l'espace et de se venger de celle-ci qu'un véritable esprit de résistance. Enfin, alors que tous ses objets sont saisis, il insistera pour garder le tableau de Van Ostade, son dernier compagnon d'infortune et peut-être la marque de son remords qui le rattache à cet autre qu'il avait tellement méprisé, voire nié et que la négation de sa propre identité le fait enfin considérer.

    Le jeu des autres acteurs, savamment trouble, laisse  ainsi entendre que chacun complote ou pourrait être complice de cette machination, le père de M.Klein (Louis Seigner) lui-même ne paraissant pas sincère quand il dit « ne pas connaître d'autre Robert Klein », de même que son avocat (Michael Lonsdale) ou la femme de celui-ci (Francine Bergé) qui auraient des raisons de se venger, son avocat le traitant même de « minus », parfaite incarnation des Français de cette époque au rôle trouble, à l'indifférence coupable, à la lâcheté méprisable, au silence hypocrite.

    Remords ? Conviction de supériorité ? Amour de liberté ? Volonté de partager le sort de ceux dont il épouse alors jusqu'au bout l'identité ? Homme égoïste poussé par la folie de la volonté de savoir ? Toujours est-il que, en juillet 1942, il se retrouve victime de la   Raflé du Vel d'Hiv avec 15000 autres juifs parisiens. Alors que son avocat possédait le certificat pouvant le sauver, il se laisse délibérément emporter dans le wagon en route pour Auschwitz avec, derrière lui, l'homme  à qui il avait racheté le tableau et, dans sa tête, résonne alors le prix qu'il avait vulgairement marchandé pour son tableau. Scène édifiante, bouleversante, tragiquement cynique. Pour moi un des dénouements les plus poignants de l'Histoire du cinéma. Celui qui, en tout cas, à chaque fois, invariablement, me bouleverse.

    La démonstration est glaciale, implacable. Celle de la perte et de la quête d'identité poussées à leur paroxysme. Celle de la cruauté dont il fut le complice peut-être inconscient et dont il est désormais la victime. Celle de l'inhumanité, de son effroyable absurdité. Celle de gens ordinaire qui ont agi plus par lâcheté, indifférence que conviction.

    Losey montre ainsi froidement et brillamment une triste réalité française de cette époque,  un pan de l'Histoire et de la responsabilité française qu'on a longtemps préféré ignorer et même nier. Sans doute cela explique-t-il que « Monsieur Klein » soit reparti bredouille du Festival de Cannes 1976 pour lequel le film et Delon, respectivement pour la palme d'or et le prix d'interprétation, partaient pourtant favoris. En compensation, il reçut les César du meilleur film, de la meilleure réalisation et  des meilleurs décors.

    Ironie là aussi de l'histoire (après celle de l'Histoire), on a reproché à Losey de faire, à l'image de Monsieur Klein, un profit malsain de l'art en utilisant cette histoire mais je crois que le film lui-même est une réponse à cette accusation (elle aussi) absurde.

    A la fois thriller sombre, dérangeant, fascinant, passionnant ; quête de conscience et d'identité d'un homme ; mise en ombres et en lumières des atrocités absurdes commises par le régime de Vichy et de l'inhumanité des français ordinaires ; implacable et saisissante démonstration de ce que fut la barbarie démente et ordinaire,  « Monsieur Klein » est un chef d'œuvre aux interprétations multiples que la brillante mise en scène de Losey sublime et dont elle fait résonner le sens et la révoltante et à jamais inconcevable tragédie ... des décennies après. A voir et à revoir. Pour ne jamais oublier...