Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 91

  • Programme du Festival Premiers Plans d'Angers 2011

    angers.jpg

    C'est du 21 au 30 janvier 2011 qu'aura lieu le prochain Festival Premiers Plans d'Angers dont quelques éléments de programmation ont d'ores et déjà été annoncés:

    - Une Intégrale Barbet Schroeder : l’oeuvre du cinéaste ainsi que plusieurs films qu’il a produits.
    - Entre Guerres et Paix : une rétrospective sur les périodes d’après-guerre au cinéma.
    - Le Burlesque : Une sélection de courts et longs métrages retraçant l’évolution du burlesque au cinéma.
    - Isabelle Carré : au théâtre avec "Une femme à Berlin" et au cinéma avec cinq films de sa filmographie.

    Sachez également que le Festival recrute actuellement des stagiaires et que vous avez jusqu'au 6 décembre pour envoyer votre candidature pour faire partie du jury des étudiants.

    Dès que de nouveaux éléments de la programmation seront connus, je vous les transmettrai bien entendu.

    Rendez-vous sur le site officiel du Festival Premiers Plans d'Angers pour en savoir plus.

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Palmarès du 15ème Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean de Luz: "Nowhere boy" grand gagnant

    vcm_s_kf_repr_284x403.jpg

    Le Festival international des jeunes réalisateurs de Sain-Jean de Luz vient de décerner son palmarès et un film dont je vous ai déjà parlé dans le cadre du Festival du Film Britannique de Dinard où il était présenté en avant-première, "Nowhere boy" a récolté pas moins de trois récompenses: meilleur interprétation féminine pour Anne-Marie Duff, meilleur réalisateur pour Sam Taylor-Wood et prix du public. Je vous laisse découvrir le reste du palmarès ci-dessous.

    nowhere.jpg

    Le jury courts métrages :
    Linda Hardy (présidente), Stéphane Debac (comédien), Andy Gillet (comédien) et Alexis Rault (compositeur)

    Chistéra du meilleur court métrage décerné à LE GRAND MOMENT DE SOLITUDE de Wilfried Meance

    Le jury longs métrages :
    Claude Brasseur (président), Valérie Kaprisky (comédienne), Marianne Denicourt (comédienne), Shirley Bousquet (comédienne), Eric Savin (comédien), Fabien Ontoniente (réalisateur), Stéphane Giusti (réalisateur)

    Chistéra de la meilleure interprétation féminine décerné à Anne-Marie Duff pour le film NOWHERE BOY de Sam Taylor-Wood

    Chistéra de la meilleur interprétation masculine décerné à Roschdy Zem pour le film A BOUT PORTANT de Fred Cavayé

    Chistéra du meilleur espoir (nouveau cette année) décerné à Aymen Saïdi pour le film DERNIER ETAGE, GAUCHE, GAUCHE d'Angelo Cianci

    Prix spécial du jury décerné à SIBERIE, MONAMOUR de Slava Ross

     Chistéra du meilleur film décerné à SHAHADA? de Buhran Qurbani

     Chistéra du meilleur réalisateur décerné à Sam Taylor-Wood pour NOWHERE BOY

     Prix du public :

    Chistéra du public court métrage décerné à LE GRAND MOMENT DE SOLITUDE de Wilfried Meance

     Chistéra du public décerné au long métrage NOWHERE BOY de Sam Taylor-Wood

     Jury Jeunes :

    Chistéra du jury jeunes décerné à DERNIER ETAGE, GAUCHE, GAUCHE d'Angelo Cianci

  • "La vie est belle" de Roberto Benigni, grand prix du jury du Festival de Cannes 1998, ce soir sur Arte

    vie6.jpg

    Il y a 12 ans déjà que Roberto Benigni a reçu le Grand Prix du jury du Festival de Cannes pour "La vie est belle", un film et une remise de prix que personne n'a oublié tant l'un et l'autre ont été retentissants. Avant de remporter une pluie de récompenses, dont le grand prix du jury à Cannes, ce film avait en effet suscité une vive polémique, certains estimant qu'on ne pouvait rire de tout et évidemment surtout pas de la Shoah. Je leur donnerais raison si ce film n'avait montré par la suite que le rire y était avant tout l'arme d'un père pour cacher à son fils l'horreur indicible et si, dans ce film d'une rare intelligence et poésie, il n'avait servi avant tout à démontrer l'absurdité et la barbarie des responsables. 

    Quant à la cérémonie de clôture du Festival de Cannes 1998 elle est restée dans les mémoires, Roberto Benigno ayant cru qu'il recevait la palme d'or et ayant gratifié le jury et le public de remerciements pour le moins démonstratifs.

    Une fable poignante dont je vous reparlerai demain plus en détails  mais que je vous recommande vivement de regarder, ce soir, sur Arte, à 20H40. En attendant, retrouvez ci-dessous Roberto Benigni lors de la remise de prix du Festival de Cannes 1998 ainsi que la bande-annonce du film.

  • Ouverture du cycle Jean-Pierre Melville à la Cinémathèque Française avec "Le cercle rouge" en présence d'Alain Delon

    melville2.jpg

    melville.jpgLe mercredi 3 novembre, à 20H, débutera le cycle Jean-Pierre Melville à la Cinémathèque Française (dont vous pouvez retrouver le programme complet en cliquant ici) avec la projection du "Cercle rouge" de Jean-Pierre Melville, en présence d'Alain Delon.

    Si vous suivez régulièrement ce blog, vous connaissez mon intérêt pour la carrière de l'acteur (sinon, je vous renvoie à mes -nombreux- précédents articles à ce sujet en bas de cette note) et mon projet cinématographique (un scénario de long-métrage dont le rôle principal a été écrit pour l'acteur en question) que je ne désespère toujours pas d'avoir l'opportunité de lui transmettre un jour (à bons entendeurs, encore et toujours) et il m'était d'autant plus impossible de ne pas vous en parler que Jean-Pierre Melville fait partie de mes cinéastes de prédilection, et "Le Cercle rouge" de mes films préférés.

    Je vous propose ainsi de retrouver ma critique du "Cercle rouge" ci-dessous et celle de "L'armée des ombres" (un autre chef d'oeuvre à voir absolument), en cliquant ici.

    Je serai  à la Cinémathèque le 3 novembre et vous ferai bien entendu un compte rendu détaillé de cette soirée.

    Enfin, pour l'occasion j'inaugure sur ce blog une rubrique "Cycle Alain Delon" dans laquelle seront progressivement regroupés tous les articles de ce blog concernant l'acteur.

    cercle rouge.jpg

    cercle2.jpg

    Synopsis : Le commissaire Matteï (André Bourvil) de la brigade criminelle est chargé de convoyer Vogel (Gian Maria Volonte), un détenu. Ce dernier parvient à s'enfuir et demeure introuvable malgré l'importance des moyens déployés. A même moment, à Marseille, Corey (Alain Delon), à la veille de sa libération de prison, reçoit la visite d'un gardien  dans sa cellule venu lui proposer une « affaire ». Alors que Corey gagne Paris, par hasard, Vogel se cache dans le coffre de la voiture. Corey et Vogel montent alors ensemble l'affaire proposée par le gardien : le cambriolage d'une bijouterie place Vendôme. Ils s'adjoignent ensuite les services d'un tireur d'élite : Janson, un ancien policier, rongé par l'alcool.

    Dès la phrase d'exergue, le film est placé sous le sceau de la noirceur etde  la fatalité : " Çakyamuni le Solitaire, dit Siderta Gautama le Sage, dit le Bouddha, se saisit d'un morceau de craie rouge, traça un cercle et dit : " Quand des hommes, même sils l'ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d'entre eux et ils peuvent suivre des chemins divergents, au jour dit, inéluctablement, ils seront réunis dans le cercle rouge (Rama Krishna)".

    cercle3.jpg

    C'est cette fatalité qui fera se rencontrer Corey et Vogel puis Jansen et qui les conduira tous les trois à la mort « réunis dans le cercle rouge ». Ce cercle rouge réunit aussi policier et gangsters, Mattei ressemblant à bien des égards davantage à ces derniers qu'à l'inspecteur général pour qui les hommes sont « tous coupables ». Dès le début, le film joue sur la confusion : le feu rouge grillé par la police, les deux hommes (Vogel et Matteï) qui rentrent en silence dans la cabine de train, habités par la même solitude, et dont on ne découvre que plus tard que l'un est policier et l'autre un prévenu. Il n'y a plus de gangsters et de policiers. Juste des hommes. Coupables. Matteï comme ceux qu'ils traquent sont des hommes seuls. A deux reprises il nous est montré avec ses chats qu'il materne tandis que Jansen a pour seule compagnie «  les habitants du placard », des animaux hostiles que l'alcool lui fait imaginer.

    Tous sont prisonniers. Prisonniers d'une vie de solitude. Prisonniers d'intérieurs qui les étouffent. Jansen qui vit dans un appartement carcéral avec son papier peint rayé et ses valises en guise de placards. Matteï dont l'appartement ne nous est jamais montré avec une ouverture sur l'extérieur. Ou Corey qui, de la prison, passe à son appartement devenu un lieu hostile et étranger. Prisonniers ou gangsters, ils subissent le même enfermement. Ils sont avant tout prisonniers du cercle du destin qui les réunira dans sa logique implacable. Des hommes seuls et uniquement des hommes, les femmes étant celles qui les ont abandonnés et qui ne sont plus que des photos d'une époque révolue (que ce soit Corey qui jette les photos que le greffe lui rend ou Matteï dont on aperçoit les photos de celle dont on imagine qu'elle fut sa femme, chez lui, dans un cadre).

    cercle5.jpg

    Avec une économie de mots (la longue -25 minutes- haletante et impressionnante scène du cambriolage se déroule ainsi sans qu'un mot soit échangé), grâce à une mise en scène brillante, Melville signe un polar d'une noirceur, d'une intensité, d'une sobriété rarement égalées.

     Le casting, impeccable, donne au film une dimension supplémentaire : Delon en gangster désabusé et hiératique (dont c'est le seul film avec Melville dont le titre ne le désigne pas directement, après « Le Samouraï » et avant « Un flic »), Montand en ex-flic rongé par l'alcool, et  Bourvil, mort peu de temps après le tournage, avant la sortie du film (même s'il tourna ensuite « Le mur de l'Atlantique »), est ici bouleversant dans ce contre-emploi, selon moi son meilleur deuxième rôle dramatique avec « Le Miroir à deux faces ».  Ce sont pourtant d'autres acteurs qui étaient initialement prévus : Lino Ventura pour « Le commissaire Matteï », Paul Meurisse pour Jansen et Jean-Paul Belmondo pour Vogel.

    cercle6.jpg

    La critique salua unanimement ce film qui fut aussi le plus grand succès de Melville dont il faut par ailleurs souligner qu'il est l'auteur du scénario original et de cette idée qu'il portait en lui depuis 20 ans, ce qui lui fit dire : « Ce film est de loin le plus difficile de ceux qu' j'ai tournés, parce que j'en ai écrit toutes les péripéties et que je ne me suis pas fait de cadeau en l'écrivant. »

    En tout cas, il nous a fait un cadeau, celui de réunir pour la première et dernières fois de grands acteurs dans un « Cercle rouge » aux accents hawksiens, aussi sombre, fatal qu'inoubliable.

    cercle4.jpg
     

    Autres articles consacrés à Alain Delon sur inthemoodforcinema.com :

    Projection du "Guépard" dans le cadre du Festival de Cannes: critique du film, vidéos de l'événement, et reportage.

    Retrouvez également les critiques des films suivants:

      La Piscine », « Borsalino », « Le Guépard », « Monsieur Klein »,  « Le Cercle rouge », "Le Professeur", "Plein soleil"

    Critique de pièces de théâtre avec Alain Delon:

    "Lovers letters"

    "Sur la route de Madison"

    Autre:

    Mireille Darc met en scène Alain Delon pour l'opération "plus de vie"

  • Golden Blog Awards Paris 2010 : votez pour In the mood for cinema

     golden.jpgLe cinéma, le théâtre et la télévision avaient leurs remises de prix. C'est désormais le tour des blogs. L'intérêt de cette remise de prix est qu'elle conjugue les votes de trois jurys: celui des internautes, celui composé d'experts des différentes catégories de blogs, celui composé des partenaires de l'opération.

     J'ai donc (pour l'instant) inscrit un seul de mes 4 blogs, Inthemoodforcinema.com pour lequel si vous lisez et appréciez ce blog, je vous invite à aller voter. 

    CLIQUEZ ICI POUR ACCEDER A LA PAGE POUR VOTER POUR INTHEMOODFORCINEMA.COM

     Et si vous voulez en savoir plus sur inthemoodforcinema.com cliquez ici pour en découvrir la genèse et les objectifs ainsi que le parcours de sa rédactrice.

    Découvrez également mes autres blogs In the mood: In the mood for Cannes, In the mood for Deauville, In the mood for luxe et n'oubliez pas que vous pouvez suivre le blog sur twitter et sur Facebook.

  • "Les petits mouchoirs" de Guillaume Canet: extraits et critique

    mouchoirs2.jpg

    Je vous ai déjà parlé du dernier film de Guillaume Canet "Les petits mouchoirs" (dont vous pouvez retrouver ma critique en bas de cet article). Je vous propose aujourd'hui d'en découvrir 5 nouveaux extraits... même si je vous conseillerais plutôt d'attendre pour les visionner et de garder le plaisir de la découverte pour sa projection en salles...

     

    Critique du film:

    Après les succès de « Mon idole » (dont j’avais aimé la causticité) et « Ne le dis à personne » (par lequel je n’avais pas été convaincue, voir ici) Guillaume Canet, comme beaucoup de réalisateurs, aurait pu se contenter d’adapter un best-seller avec une part de risque minimale. Il a au contraire choisi un sujet très personnel (pour lequel il a même refusé de travailler pour Scorsese) et c’est à la fois la grande force et la faiblesse du film.

     Direction le Cap-Ferret, une maison en bord de mer appartenant à Max (François Cluzet), une maison où chaque été se réunit une bande d’amis. Seulement cet été-là,  tout est comme d’habitude et à la fois différent car l’un d’entre eux, Ludo (Jean Dujardin) manque à l’appel, retenu sur un lit d’hôpital. Chacun va mettre un « petit mouchoir » sur la vérité. Le petit mouchoir c’est le voile du mensonge, le masque que chacun arbore pour ne pas dévoiler ses doutes, ses failles et ses angoisses. Les petits mouchoirs, ce sont les mensonges faits aux autres mais surtout à soi-même. 

    Cela commence au Baron, célèbre boîte de nuit du 8ème arrondissement. Un habile plan-séquence qui nous plonge dans cette frénésie et en capture la gravité masquée de bonne humeur excessive : la gaieté feinte et les rires factices et exubérants suscités par l’alcool, la drogue, la tristesse dissimulée.  Puis c’est le fracas de la réalité. Et le retour à la vie normale comme si de rien n’était… ou presque.

     Guillaume Canet nous immerge alors dans la vie de ces amis au Cap-Ferret avec la volonté délibérée de faire « un film de potes » comme il le dit lui-même. S’il évoque notamment « Mes meilleurs copains » de Jean-Marie Poiré, en inconditionnelle du cinéma de Claude Sautet, j’ai évidemment plutôt pensé à « Vincent, François, Paul et les autres ». D’ailleurs, Benoît Magimel s’appelle Vincent ; François Cluzet s’appelle ici Max (comme Michel Piccoli dans « Max et les ferrailleurs ») et il m’a  rappelé ce dernier dans la fameuse scène de colère de « Vincent, François, Paul et les autres ». Gabin aussi, si célèbre pour ses scènes de colère. Et la maison du Cap-Ferret m’a fait penser à celle de « César et Rosalie ».

     Même si Guillaume Canet/réalisateur n’atteint pas cette note parfaite, cette virtuosité à laquelle accédait Claude Sautet, mélomane averti, il y a dans ce film cette même quête de raconter la complexité derrière « une histoire simple », de quérir les frémissements de vie, les fléchissements en chacun, de dévoiler une part du mystère dans lequel chacun se drape.

     Plus qu’à Claude Sautet, il m’a d’ailleurs fait penser à Lelouch (même s’il reniera peut-être cette comparaison, lui qui lorgne davantage du côté du cinéma américain et cite plus volontiers Cassavetes) dans sa quête de « fragment de vérité », dans sa sincérité, dans sa façon de filmer au plus près des visages, d’effleurer presque amoureusement ses personnages, et de constamment chercher à tirer le meilleur de ses acteurs. Les virtuoses ce sont eux et c’est la raison pour laquelle il n’a pas voulu faire de l’esbroufe dans sa réalisation. Sa mise en scène se fait donc ainsi discrète. Le cadre à la fois étouffe et caresse les personnages et les  enserre, comme ils le sont dans leurs apparences et leurs mensonges.

    A l’exception de Laurent Lafitte (dont les rires et les larmes m’ont semblé parfois forcés), le casting est irréprochable. Chaque apparition de François Cluzet est un pur bonheur, à la fois irascible et touchant, volubile et secret. Benoît Magimel dégage un charme mélancolique irrésistible. Marion Cotillard n’a jamais été filmée aussi amoureusement, à la fois frontalement et délicatement. Valérie Bonneton est férocement drôle et Gilles Lellouche incarne avec beaucoup de nuances son personnage qui accepte enfin et trop tard de grandir. Quant à Joel Dupuch,  il est plus qu’il ne joue et le film y gagne en émotion et gravité.

    mouchoirs7.jpg

    La comparaison avec Lelouch s’arrête là, si ce n’est qu’elle explique sans doute aussi la virulence de certaines réactions suite à l’avant-première. Elle s’arrête là parce que Canet impose son propre rythme et son propre style et de films en films construit son propre univers.

     « Les petits mouchoirs » dure 2H25, beaucoup trop semble-t-il pour certains. Or, justement, c’est cette durée qui nous permet de créer la proximité avec les personnages, c’est une durée qui coïncide judicieusement avec le fond du film. Une durée nécessaire pour donner du temps au temps, pour laisser tomber les masques, pour prendre le temps de vivre, d’accepter la qualité des silences, du temps qui passe et en saisir la beauté et la violence fugaces. Il n’est pas dans le spectaculaire mais dans l’intime. Il ne cherche pas à nous en mettre plein la vue mais à ouvrir notre regard, lui laisser le temps de se poser, de regarder la vie qui passe et qu’il tente de capter. Certaines scènes peut-être auraient pu être écourtées voire supprimées –même si beaucoup l’ont déjà été puisque le montage initial faisait près de 4H-(et c’est là sans doute que le film est « trop » personnel, en totale empathie pour son sujet, ses personnages et ses acteurs, Guillaume Canet nous oublie un peu) mais il a en tout cas beaucoup de tendresse communicative pour ses personnages et ses acteurs et nous donne envie , malgré et à cause de leurs failles, de se joindre à eux.

    A l’issue de la projection, Guillaume Canet a demandé que nous n’évoquions ni la fin ni le début, tétanisé visiblement à l’idée qu’ils puissent être dévoilés, pourtant ce n’est pas là que réside le principal intérêt de son film. La fin est d’ailleurs attendue mais non moins bouleversante faisant surgir l’émotion contenue qui explose et  avec elle les masques de chacun, faisant voler en éclats les petits mouchoirs posés sur la vérité. Le rire n’a jamais  si bien illustré sa définition de « politesse du désespoir », tout son film étant jalonné de moments drôles et savoureux mais qui sont aussi touchants parce que le masque de la culpabilité et/ou de la tristesse qui affleurent dans un regard soudainement assombri.  Son film souffre  donc (un peu) mais s’enrichit (surtout) d’être très personnel. Pour moi, Guillaume Canet/réalisateur  est donc indéniablement meilleur quand il signe un sujet personnel que quand il adapte Harlan Coben. J’en attends beaucoup de son futur projet avec James Gray.

    Un film choral qui ne cherche pas à révolutionner le cinéma (et dont je n’ai d’ailleurs cessé de me dire pendant toute la projection qu’il ferait une excellente pièce de théâtre) mais qui vous donne envie de prendre le temps de vivre, de laisser choir le voile du mensonge, de regarder et voir, d’écouter et d’entendre. Et c’est finalement là sans doute la plus discrète des audaces et sa vraie réussite.  . Malgré quelques longueurs vous ne verrez pas passer les 2H25 de ce troisième long-métrage de Guillaume Canet qui enlace ses personnages avec une tendre lucidité et embrasse la vie et sa cruauté poignante et involontaire avec tendresse et qui, à son image, complexe et paradoxale, s’achève sur une touchante note de tristesse et d’espoir.

    BONUS: Mes vidéos du débat à l'issue de la projection en avant-première avec Guillaume Canet et Gilles Lellouche

    mouchoirs5.jpg

    mouchoirs6.jpg

    mouchoirs3.jpg

    mouchoirs8.jpg

    mouchoirs4.jpg

  • Découvrez le nouveau numéro de Clapmag avec un dossier consacré à "The social network"

    clapmag.jpg

    Je vous ai déjà parlé de cet excellent magazine "seul magazine multimédia gratuit" dont vous pouvez retrouver la forme numérique en cliquant ici avec, notamment, ce mois-ci un dossier consacré à "The social network" et une interview de Sami Bouajila. Je vous encourage à nouveau à le découvrir!

    Retrouvez également la critique de "The social network" de David Fincher sur inthemoodforcinema.com .

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire