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Festival - Page 57

  • "In the mood for Cannes", mon nouveau blog, est désormais en ligne!

    medium_photosordi_1470bis.JPGMon nouveau blog intitulé “In the mood for Cannesentièrement consacré au Festival de Cannes et à ses 60 ans est désormais en ligne !

    « In the mood for cinema » continue bien entendu plus que jamais d’exister et vous pourrez  prochainement y retrouver mon compte-rendu du prochain Festival du Film Asiatique de Deauville, qui se déroulera du 28 Mars au 1er Avril, ainsi que toutes les informations sur ce festival, et évidemment les habituelles critiques de films.

     En attendant, pour en savoir plus sur le Festival de Cannes et sur les objectifs de ce nouveau blog, rendez-vous sur « In the  mood for Cannes ».

    Lien  "In the mood for Cannes": http://inthemoodforcannes.hautetfort.com

    medium_deau2.JPGSandra.M

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2007 Pin it! 2 commentaires
  • Le "vrai" cinéma est "ailleurs" au 24ème Festival International du Premier Film d’Annonay:compte-rendu

    • medium_fest2007_large.3.jpgAlors qu’un film monopolise la sphère médiatique, la Môme d’Olivier Dahan (mais est-ce nécessaire de le citer ?), à Annonay vient de s’achever la 24ème édition du Festival International du 1er Film où j’étais membre du jury. Probablement n’avez-vous pas entendu parler de ce festival…et c’est bien dommage. C’est bien dommage parce que sous nos yeux de cinéphiles à la curiosité et l’enthousiasme insatiables ont émergé des cinéastes, des vrais qui, contre vents et marées, se battent pour faire entendre leur voix, évidemment moins résonante, mais non moins percutante, que celle d’Edith Piaf. Là-bas, dans le silence. Loin du vacarme médiatique.  
    • Avant de vous conter ces 4 magnifiques journées, revenons donc en quelques mots, quelques mots seulement (tant, trop d’encre ayant déjà coulé sur ce sujet) sur ce film (presque ?) unanimement annoncé comme un chef d’œuvre. Mardi soir avait lieu la dernière avant-première  de La Môme à l’UGC Ciné Cité les Halles présentée par l’équipe du film, visiblement harassée à tel point qu’Olivier Dahan n’a pas daigné adresser un seul mot au public si ce n’est pour préciser qu’il était trop fatigué pour le faire. Puis 2H20 de cris, de medium_mome.JPGlarmes, de colère, d’un visage ravagé. 2H20 harassantes. Le spectateur est pris en otage : il faut qu’il pleure, qu’il compatisse. Les affres de la création et de la drogue et de l’alcool et de la maladie et de la mort de sa grande passion et de son visage attendrissant d’enfant mal aimée et un coucher de soleil mais  que vient-il donc faire là celui-là ? Ah oui: cristalliser l’émotion à tout prix. Et la musique évidemment. Alors, certes, la musique d’Edith Piaf, sublime complainte mélancolique apporte force, intensité, lyrisme, flamboyance à ce biopic. Forcément. Alors, certes, les construction, déconstruction, reconstruction, traduisent les souvenirs forcément parcellaires de Piaf à la fin de sa vie. Le montage, donc très habile, vous emporte dans son tourbillon vertigineux sans vous laisser le temps de respirer et surtout de penser. Alors, certes, il y a ce sublime et déchirant plan séquence de six minutes lorsque Edith apprend la mort de Marcel.  Certes Marion Cotillard imite les gestes, fait du play back à la perfection, se donne sans compter (quoique je me suis demandée si Edith Piaf avait vraiment la voix d’ET  quand elle parlait?), de même que Clotilde Courau (dommage qu’elle ne tourne pas davantage). Certes, enfin, c’est une medium_piafbis.JPGmagnifique bande annonce pour tous les produits dérivés estampillés Piaf déjà dans les rayons avant la sortie du film.  Mais est-ce cela vraiment le cinéma ? Qu’on nous dicte nos choix, qu’on nous prenne par la main, qu’on nous assiste ? J’aime la liberté. D’aimer ou de ne pas aimer. De laisser mon imagination vagabonder. Là, nous n’en avons ni le temps ni l’opportunité. Aller à l’essentiel (mais ne peut-il être aussi dans le superflu ?). Pas de place pour le silence. La musique est omniprésente. Les images sont hypnotiques. La caméra nous emprisonne. Trop de larmes et d’émotions tuent l’émotion, la mienne en tout cas, pourtant toujours si prompte à se manifester. Il est rare que sur ce blog je fasse part de mon mécontentement, préférant laisser cela à d’autres et partager mon enthousiasme, mais je reste perplexe devant l’unanimisme suscité par ce film et j’aimerais comprendre... alors que tant d’autres films, eux magnifiques (La vie des autres par exemple, premier film extrêmement maîtrisé dont je vous reparle bientôt) sortent dans une quasi indifférence, je me demande si’ l’esprit critique, vraiment libre, existe encore !  Alors quoi ? La crainte de critiquer un monument comme Edith Piaf ? Mais ne pas aimer son biopic n’empêche pas de savourer sa musique et de reconnaître son incontestable talent (ce qui est mon cas) ? L’impact des chaînes de télévision ? Le consensualisme ? Une société impatiente, consumériste qui ne prend plus le temps. D’analyser. De la distance.  De se laisser prendre par une émotion subreptice et non tapageuse.

    medium_train.JPGJe l’ignore mais je préfère laisser la question en suspens pour évoquer un autre film, celui, empreint d’une indéfinissable magie, que j’ai vécu pendant ces 4 jours à Annonay. Cannes, Deauville, Cognac, Dinard, Paris,  Cabourg … peu importe le lieu, chaque festival est une expérience unique. Une savoureuse irréalité. Je l’avoue, pourtant : à  quelques heures du départ, je me demandais ce que j’allais fabriquer dans ce village de l’Ardèche, là où a été tourné L’homme du train et là où il n’y pas de gare, un village connu des seuls initiés en montgolfière et des cinéphiles plus qu’avertis. C’était oublier que je n’étais pas la seule protagoniste de l’histoire. C’était oublier que 8 autres cinéphiles avaient emprunté la même route serpentée pour faire partie de ce jury et arriver à Annonay. Enivrante angoisse de l’inconnu. Elle est là aussi la magie du cinéma : réunir des inconnus autour d’une même dévorante passion, les débarrasser de tout préjugé, et leur donner l’impression de se connaître depuis toujours, le sentiment partagé de rencontres uniques et marquantes, l’envie de continuer ces débats aussi exaltés qu’exaltants. Un moment hors du temps, à la fois si réel et vivant, irréel aussi.

    medium_crime2.2.JPGPuis, vient l’heure du film d’ouverture au cinéma Les Nacelles, déjà une invitation à l’envol, au voyage vers un ailleurs rêvé. La première projection était celle du président de notre jury, Manuel Pradal, son troisième long métrage aussi, Un crime déjà présenté en avant-première au dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville à l’occasion duquel je vous l’avais d’ailleurs déjà recommandé, une histoire coécrite par Manuel Pradal et Tonino Benacquista. Un homme, Vincent, (Norman Reedus) a perdu le goût de la vie depuis l’assassinat de sa femme. Sa voisine, de sa « fenêtre sur cour » Alice (Emmanuelle Béart) est persuadée qu’elle le rendrait heureux. Alors elle décide de fabriquer un coupable, un chauffeur de taxi new-yorkais (Harvey Keitel) pour qu’il se venge et tourne la page.  Mais le coupable idéal n’existe pas…Le crime parfait non plus.  Avant tout, ce film, noir indiscutablement, a une vraie « gueule d’atmosphère. » C’est là aussi son principal intérêt, les rebondissements pourtant parfois abracadabrantesques étant finalement secondaires, favorisent la linéarité du récit  et ne nuisent nullement à la jubilation que procure ce film, une jubilation avant tout suscitée par la confrontation judicieuse entre Emmanuelle Béart (femme fatale, impressionnante de fragilité mais aussi de passion déterminée) et Harvey Keitel. Dès sa première apparition, derrière les barreaux d’une prison, indolente, mystérieuse, avec le regard sauvage d’un animal blessé mais aussi défiant et résolu d’un fauve en cage, Emmanuelle Béart happe la caméra comme elle le fera avec sa proie, et elle ne la et ne nous lâchera plus jusqu’à la dernière seconde. Un crime est donc plus et avant tout un film de personnages,  trois personnages  prêts à tout par amour.  A tout oublier. A tout accepter. A se perdre. A dériver. A tomber dans un gouffre dont Brooklyn est le sombre et non moins magnifique reflet : à la fois inquiétant et fascinant. L’histoire n’a alors plus vraiment d’importance. L’intérêt réside dans l’ambiguïté des sentiments et de ce face à face d’une âpreté ensorcelante, saisissant, sensuel, carnassier même et dans cette atmosphère nocturne des rues sombres et menaçantes, des bars enfumés et énigmatiques de New York, cadre oppressant, rythmé par la musique discrète et non moins essentielle d’Ennio Morricone. Tel le boomerang le passé revient toujours en pleine figure. Je n'en révèlerai pas plus. On se laisse volontiers embarquer dans ce New York fantomatique et mystérieux avec cette femme qui aime à la folie, faisant fi de toute morale et de toute raison.  Avec cet homme trouble et troublant qui se laisse capturer. Ils jouent avec le feu, consumés par une passion destructrice. A l’image du  spectacle de danse et de feu qui a lieu dans le bar où se rencontrent Alice et le chauffeur de taxi, c’est un film incandescent et brûlant, un conte (« Alice » au pays des merveilles obscures) d’une noirceur romantique qui réfute toute tiédeur et ne pourra vous laisser de glace!

    Si Annonay a chaque année un thème pour leitmotiv, cette année le road movie, le véritable temps fort de ce festival est la compétition de premiers films n’ayant pas encore de distributeur, la raison de notre présence, nous l’aurions presque oublié. Je précise que cet avis n’engage que moi et pas les autres membres du jury et ne remet aucunement en cause le palmarès et nos longues et palpitantes heures de délibération.

    medium_vie_ailleurs.JPGCeci étant, je tiens à vous parler d’abord et avant tout d’un film à l’image de ces 4 jours, intitulé La vraie vie est ailleurs, un film suisse réalisé par Frédéric Choffat.

    Gare de Genève. Une femme va à Marseille donner une conférence. Un homme court à Berlin découvrir son enfant. Une jeune femme part vivre à Naples. Et quand l’autre s’invite sur le siège d’en face, une réalité nouvelle peut surgir. Trois rencontres, trois histoires de vie qui basculent sur un quai de gare.

    Qui n’a pas une anecdote dans un train ou une gare ? Quel lieu plus propice au surgissement de l’imprévu, de l’inconnu, du singulier dans une existence  que celui de tous ces destins qui se frôlent, de toutes ces vies entre parenthèses, de tous ces regards qui se croisent, s’esquissent ou s’esquivent furtivement? Peu importe le lieu. Seul ce qui s’y déroule compte. Cela peut se dérouler à Annonay où neuf routes se rejoignent le temps d’un festival. Cela peut avoir lieu dans un train ou une gare. Dans tous les cas, les préjugés et les catégorisations volent en éclats. L’anecdotique aussi. L’instant est à la fois banal et crucial et la poésie parce que inattendue est sublimée par cette quotidienneté. Ces personnages sont tous entre deux moments, entre deux pays, en route vers un ailleurs redouté ou idéalisé. Ils n’ont pas de nom, pas de prénom. Leur histoire est singulière et universelle. Leurs solitudes se rencontrent et la même altérité débarque dans leurs habitudes. La vraie vie n’est pas ailleurs, même s’ils le croient, (ne le croit, craint-on pas toujours ?) mais bel et bien là sous nos yeux. Capturer ce reflet-là relève d’un talent incontestable. Grâce au regard d’une acuité sidérante du réalisateur. Grâce au jeu impeccable, aux accents de vérité époustouflants et à l’improvisation des acteurs, à l’image de ce long plan où, sur une musique italienne, la jeune femme passe de la tristesse, à la joie du retour, à la nostalgie, au regrets, à la réalité étouffante. Grâce au montage qui permet que chaque histoire se fasse subtilement écho. Grâce à l’attention portée aux gestes et aux regards qui semblent vibrer, exister, surgir sous nos yeux. Grâce à cette tension contenue où s’entrelacent rage et désir. De et contre l’autre. D’exister et contre l’existence. Grâce à cette maladresse  d’inconnus si proches et si lointains, qui paraît si réelle. La brièveté renforce l’intensité de leurs relations. Ils ne maquillent plus leurs émotions. C’est la vie sans fards. Parfois quelques heures, une seconde suffisent pour faire basculer une existence, ici une nuit blanche peut permettre de l’appréhender différemment. C’est une formidable bouffée d’oxygène, un huis clos haletant, bouleversant, dont on ressort, comme après ce festival, avec l’envie de saisir chaque seconde, de ne jamais oublier que comme le dit Molière (Romain Duris) dans le film éponyme de Laurent Tirard « rien n’est impossible ». Si Laurent Tirard le fait dire, Frédéric Joffat le montre dans chaque seconde du film. Cette fiction a  la force incomparable d’un documentaire sur la vraie vie et l’intensité poétique de la beauté éphémère qui surgit de l’inattendu et de l’inconnu. A l’image de ces 4 jours.  C’est dans La vraie vie est ailleurs que vous trouverez les résonances de l’existence, plus présente et prégnante que jamais.

    Deux autres films radicalement différents mais non moins intéressants ont émergé de cette compétition dont le niveau était d’ailleurs étonnamment élevé pour des premiers films n’ayant pas de distributeurs. C’est tout d’abord La part animale, le film français de Sébastien Jaudeau qui a obtenu le Prix spécial du jury, une adaptation du roman d’Yves Bichet. Etienne vient d’être embauché comme ouvrier dans une exploitation avicole moderne. Il est en charge de la reproduction des dindons. Peu à peu, au contact des bêtes, le regard qu’il porte sur l’humanité évolue.La part animale est une œuvre. Avec tout ce que cela peut impliquer. De radicalité. De point de vue. D’étrangeté. D’audace. Elle décontenance et malgré et à cause de cela force notre admiration. Le thème de l’animalité s’insinue dans le moindre fragment du film (jusqu’à l’excès : plans de sangliers, excès de références, notamment picturales, comme L’origine du monde de Courbet qui lui font frôler le didactisme et toujours en éviter l’écueil), se reflète dans le jeu des comédiens, dans leurs excès et leurs dérives. Tel le Rhinocéros de Ionesco, le dindon s’immisce partout.  L’animalité s’empare des comportements et les travestit, déteint sur l’existence et en fait ressortir la noirceur inavouable. En filigrane, un discours intéressant sur l’aliénation du travail, sur les effets pervers de la technique qui, si on n’y adhère pas forcément, n’en demeure pas moins intelligemment mise en scène malgré sa démonstration ostentatoire et revendicatrice. Une réalisation et un montage très maîtrisés, la photographie de Pierre Cottereau, des images qui vous hantent longtemps après la dernière minute du film contribuent à faire de cette part animale un film salutairement dérangeant. Pour ceux qui ne craignent pas de ne plus jamais voir les dindons et les petits pains de la même manière et de faire surgir la part animale qui est en eux.  A noter : Niels Arestrup, parfait en patron bourru et inquiétant, de même que Sava Lolov en employé effacé qui se laisse peu à peu envahir et submerger par sa part animale.

    medium_mouth.JPG Un autre film coup de poing a marqué ce festival au point de recevoir le prix de la meilleure musique, le prix des Lycéens et le Grand Prix du Jury. Il s’agit de Mouth to Mouth, le premier long métrage de la britannique Alison Murray, qui n’est d’ailleurs pas sans présenter quelques points communs avec La part animale, titre qui sied d’ailleurs très bien aussi à Mouth to Mouth. Sherry a 15 ans. A la recherche d’un mode de vie qui lui laisserait l’opportunité de rester elle-même, elle intègre le SPARK, groupe de jeunes voyageant dans toute l’Europe de technivals en petits boulots. S’apercevant rapidement du côté sectaire de cette communauté, Sherry va bientôt devoir lutter pour se protéger et protéger ceux qu’elle aime. Mouth to mouth est de ces films rares, à l’image de Little Miss Sunshine, qui s’empare des clichés pour mieux s’en affranchir et vous emporter. Mouth to Mouth est aussi de ceux là. Se présentant d’emblée comme un énième film sur le mal être et les dérives adolescentes à l’aspect « clipesque », Mouth to Mouth nous surprend ensuite habilement en nous emmenant sur un autre terrain, celui concentrationnaire des sectes par lequel elle se trouve fascinée, puis enfermée. D’aliénation il est donc aussi ici question. La force du film est celle de la relation fébrile entre Sherry et sa mère et de l’aveuglement de l’une qui éclairera l’autre, pas forcément celle que l’on aurait pu croire. Avant cela, il aura fallu passer par des scènes initiatiques d’une force inouïe. Ellen Page qui incarne Sherry et qui avait déjà marqué le dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville par son incroyable performance dans Hard Candy, est ici remarquable, à l’image de la majorité des acteurs de ce film. La mise en scène chorégraphiée permet d’alterner moments d’âpreté et de poésie. Un « bouche à bouche » électrisant dont vous ressortez avec l’impression d’avoir effectué un voyage au bout de l’enfer, qui vous bouscule et vous éclaire.

    Les 5 autres films en compétition nous ont emmené aux 4 coins du monde, avec des thèmes (la paternité, la maternité, le deuil) et musiques (Alléluia) et victimes (nos « amis » les bêtes) récurrents malgré une compétition dont l’éclectisme est à souligner.

    Elle nous a donc conduits au Québec avec Luc Picard, le réalisateur et acteur de L’audition. Agent de recouvrement aux méthodes musclées Louis rêve, depuis sa tendre enfance, d’être acteur. Grâce à une cousine, il est invité à passer une audition dans laquelle il jouera un père léguant un dernier message à son fils. Luc Picard est un comédien renommé au Canada qui passe ici à la réalisation. Malgré un pré générique poétique, onirique et prometteur, malgré une réflexion intéressante sur le métier de comédien et la paternité le film s’enfonce malheureusement dans des clichés qui atteignent leur paroxysme au dénouement d’une prévisibilité déconcertante, abusant des ralentis, d’Alléluia et de l’hémoglobine. Dommage, cette audition n’était pas dénuée de (trop) bonnes  intentions.

    Avec Look both ways de Sarah Watt, nous prenons la route de l’Australie. C’est le week-end le plus chaud de l’été et un récent tragique accident de train est dans les esprits de tous. Avec cette nouvelle en trame de fond, sept personnes tentent de gérer des évènements inattendus. Ce film choral fait s’entrecroiser les routes de personnages tous confrontés à la mort d’une manière ou d’une autre. Malgré des dialogues parfois percutants, le brassage d’un trop grand nombre de hasards et coïncidences et de thèmes  (la vie, la mort, l’amour) finit par nuire à l’ensemble et le happy end sirupeux décrédibilise le propos qui n’était pourtant pas inintéressant, d’autant plus que les images d’animation permettaient d’instiller une distance avec leur sujet, et de leur donner d’autant plus de force. Dommage que l’idée n’ait finalement été qu’esquissée.

    Après la chaleur de l’Australie, c’est le vent glacial de la Norvège qui nous conduit à l’étape suivante, celle de  Kissed by winter, le polar intimiste de Sara Johnsen. Victoria entame une nouvelle vie comme médecin dans un village de Norvège. Elle se plonge dans son travail pour éviter que ses souvenirs viennent la hanter. Un matin d’hiver, le corps d’un jeune homme est retrouvé dans la neige. La question est presque insoluble : comment se remettre de la mort d’un enfant ? Comment, si c’est possible, résoudre son sentiment de culpabilité ? Résolu par un pardon simpliste et soudain (le syndrome Red road et Little children ?) ce thriller psychologique dans une atmosphère glaciale aurait pu être une réflexion intéressante sur la culpabilité et le deuil. Sa construction à rebours, certes sans grande originalité qui s’achève par un plan paroxystique longuement annoncé, sur la musique de Jeff Buckley (Alleluia bis), et le jeu convaincant et convaincu de Annika Hallin valent néanmoins la peine de faire le détour pour arpenter les paysages enneigées de cet hiver paralysant.

    Pour se remettre de cette glaciale étape, rien de mieux que le chemin de l’Argentine avec le film de Gabriel Lichtmann, Judios en el espacio. Le jour de la fête de la Pâque Juive, Santiago retrouve Luciana sa cousine et amour d’enfance qu’il n’a pas revu depuis 15 ans. En effet, toute la famille est de nouveau réunie au chevet du grand-père qui vient de rater sa tentative du suicide. Judios en el espacio est une chronique familiale qui alterne, sans jamais vraiment savoir choisir ou l’atteindre, entre nostalgie et causticité. Si ce film attendrissant nous arrache quelques sourires, son charme ne suffit pas à nous faire passer tout ennui.

    Enfin, c’est en Italie que s’est achevé le périple de la compétition, avec  Il vento fa il suo giro de Giorgio Diritti. Suite à la construction d’une centrale nucléaire à côté de chez lui, Philippe, un berger français, décide de partir vivre avec sa famille dans un petit village des Alpes italiennes. Malgré un discours et des intentions louables : la dénonciation de l’esprit de communautarisme déchaîné par un nouvel arrivant, différent et donc perçu comme menaçant,  et un discours sur la liberté de choix non dénué d’intérêt, le mélange de fiction et de documentaire entre lesquels le réalisateur ne se décide pas à choisir nuit finalement à ses intentions, de même qu’un excès de ralenti et le jeu approximatif de certains acteurs.

    medium_ping.JPGC’est un film allemand, Ping Pong de Matthias Luthard qui a clôturé le festival. Marqué par le récent suicide de son père, Paul, 16 ans, s’enfuit de la maison et débarque à l’improviste chez son oncle et sa tante, une famille d’apparence parfaite. L’oncle est cadre supérieur au caractère effacé, la tante est femme au foyer autoritaire, leur fils prépare une audition de piano pour l’entrée au Conservatoire de Leipzig. Paul leur demande l’hébergement le temps des vacances et la famille l’accueille sans trop de problèmes. D’abord intrus, Paul devient peu à peu arbitre puis élément perturbateur. Récompensé par le prix SACD de la Semaine de la Critique du festival de Cannes 2006, ce ping pong là est aussi ludique qu’audacieux, voire dérangeant. La mélodie de cette chronique familiale acerbe est  parcourue de notes volontairement dissonantes, dont le chien qui répond au doux nom de Schumann est un des dièses. Ping pong est un huis clos cruel à l’humour cynique, même sinistre, qui malgré une fin attendue (mais est-ce là l’essentiel ?) instaure une tension latente et constante  notamment grâce à une mise en scène aussi aseptisée que la trompeuse apparence des protagonistes de cette impitoyable partie.

    Trois jours après, que reste-t-il de ce film, le mien de 4 jours ? Comment était-il ? Enrichissant comme un film historique. Inattendu comme un thriller (ou un dindon). Virevoltant comme une comédie musicale. Fellinien comme un certain soir de clôture. Désopilant et attendrissant comme un Woody Allen. Inoubliable, intense et rare comme un chef d’œuvre. De ces films après lesquels rien n’a changé, et après lesquels, aussi, vous avez la sensation de n’être plus tout à fait pareil, de croire à tout, surtout aux rencontres magiquement improbables et à l’impossible, même aux réponses aux bouteilles à la mer ( private message ). Tout cela, grâce  à eux, ci-dessous, éminente photographe y compris :

    medium_palmares.JPG

    Palmarès

    Grand Prix du Jury, Prix de la Ville d'Annonay

    Mouth to Mouth d’Alison Murray (Royaume-Uni)

    Prix Spécial du Jury

    La Part Animale de Sébastien Jaudeau (France)

    Prix du Public

    L’Audition de Luc Picard (Québec)

    Prix des Lycéens

    Mouth to Mouth d’Alison Murray (Royaume-Uni)

    Prix de la Meilleure Musique de film

    Mouth to Mouth d’Alison Murray (Royaume-Uni)

    LIENS

                 Le site officiel du 24ème Festival International du Premier Film d’Annonay 

    Pour tout savoir sur le jury de cette 24ème édition : http://www.annonaypremierfilm.org/festival/images_docs/doc_141.pdf

    Le blog de la supernounou de notre jury (et auteur de toutes les photos de cet article prises lors du festival) sur lequel vous trouverez un compte-rendu vibrant et très complet du festival : Sur la route du cinéma

     Le poétique blog d'une autre jurée:  Carnets de nuages

    Sandra.M

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL INTERNATIONAL DU 1ER FILM D'ANNONAY Pin it! 13 commentaires
  • Jurée au Festival International du Premier Film d'Annonay

    medium_fest2007_large.2.jpgAprès Deauville, Dinard, Cannes, Cognac, Cabourg, Paris, Saint-Malo, je viens d'apprendre que je serai jurée à Annonay, au Festival International du Premier Film, du 9 au 12 février 2007. Je vous imagine déjà railler ce festival en comparaison de ceux précités. Détrompez-vous ! J’en ai eu d’élogieux échos (notamment par une ancienne jurée blogueuse-très- cinéphile) et je suis fière d’avoir été choisie pour faire partie du jury de cette 24 ème édition, d’abord parce que ce festival met à l’honneur des premiers films dont la compétition s’annonce d’ores et déjà alléchante, et parce qu’il est toujours passionnant de voir éclore de nouveaux talents, ensuite parce que notre président sera Manuel Pradal dont j’avais beaucoup apprécié le dernier long métrage  Un Crime (voir mon article, ici) présenté au dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville, enfin parce qu’un festival est toujours une expérience enrichissante et délicieusement étrange…Bien sûr vous aurez le récit exclusif de ce festival à mon retour.

    Le Festival du Premier Film d’Annonay se déroulera du 2 au 12 février. Ce festival met les premiers films à l'honneur, hors compétition et en compétition (8 films de pays divers). Des films qui ont marqué l’année 2006 comme Sarajevo mon amour seront également projetés. La section thématique du festival portera cette année sur les road movies. Un hommage sera notamment rendu à Hippolyte Girardot.

    Pour avoir de plus amples informations, rendez-vous sur le site officiel :

    http://www.annonaypremierfilm.org/festival/

    J’en profite pour vous dire ou vous rappeler :

    1. Que vous pouvez toujours voter pour ce blog (et cela jusqu’au 20 janvier à minuit) qui participe au Concours organisé par le Festival de la Création sur Internet. En cliquant ici, vous arriverez directement sur la page des votes, cela vous prendra deux secondes et vous rapportera mes inestimables remerciements empressés. Pour en savoir plus sur ce concours et ce blog, cliquez là.

    2. Je vous invite également à élire votre film de l’année : voir l’article ici. Vous avez jusqu’au 21 janvier pour le faire.

    3. Demande débute le 1er Salon du Cinéma.

    4. Enfin, se déroule actuellement le festival Paris tout court, au cinéma l’Arlequin, rue de Rennes. Je vous en parle plus longuement bientôt. En attendant, rendez-vous sur le site officiel du festival.

    Sandra.M

  • Création d'un Festival de cinéma à Saint-Germain des Prés: donnez votre avis!

    medium_place_Saint_Germain.jpgEn 1998, je faisais partie du jury d'un festival de cinéma pour la première fois. C’était le medium_photosordi_1647bis.JPGjury jeunes du Festival du Film de Paris, festival cette année-là présidé par Sean Penn, un festival qui attirait alors spectateurs et têtes d’affiche internationales sans pour autant négliger les premiers films et les œuvres plus confidentielles.En 1998, Gadjo Dilo de Tony Gatlif avait ainsi obtenu le prix du jury jeunes. De l’entièreté du Gaumont Marignan, à l’Espace Pierre Cardin où il se déroulait alors, le Festival a ensuite dû se contenter de quelques salles du Gaumont Marignan (et sa dernière année, il cohabitait étrangement avec les projections de ... Brice de Nice) et rares étaient encore ceux qui savaient qu’un festival de cinéma se déroulait encore sur les Champs Elysées. Je n’ai donc pas été très étonnée de voir ce festival disparaître après s’être transformé en Festival de Paris Île-de-France

    Certes, depuis 4 ans, s’est mis en place un nouveau festival, « Paris Cinéma », initié par la Mairie de Paris. L’intention est louable mais avec une programmation trop vaste, des lieux de programmation très (trop) diversifiés, une thématique floue pour ne pas dire inexistante, les salles sont malheureusement bien souvent vides… Alors que d’autres capitales européennes comme Rome (depuis cette année)ou Berlin ont leurs festivals de cinéma, Paris, la ville emblématique du septième art, ne possède pas vraiment de festival de cinéma digne de ce nom.

    medium_photosordi_349.jpgPour moi, il est un quartier plus que d’autres où il aurait pourtant sa place: c’est Saint-Germain des Prés. Saint-Germain des Prés, plus qu’un quartier de Paris ou de son 6ème arrondissement : un univers, un monde à part, un village citadin, intemporel et branché, littéraire et (faussement) futile, grave et désinvolte. Les boutiques de luxe y côtoient les maisons d’édition. Les écrivains y croisent les touristes et les nombreux acteurs qui y vivent. Acteurs du septième art et pas seulement : de la vie publique, politique aussi. Quartier discret, exubérant aussi, parfois, moins que ses voisins de la rive droite néanmoins. Joyeux et mélancolique. Intemporel et moderne. Paradoxal surtout, donc. Quartier qui est un peu l'âme de Paris et aime à se croire le centre du monde. C’est aussi celui où se trouvent le plus de cinémas art et essai : l’Arlequin, le Saint-André des Arts, le Saint-Germain des Prés et tant d’autres. C’est aussi le quartier qui a inspiré nombre de cinéastes (ci-contre l'affiche des Tricheurs de Marcel Carné) où chaque année sont encore tournés un nombre medium_32e65f33420517ad0bf5a3aba22242de.jpgconsidérable de films. Rares sont les jours où par hasard, je ne tombe pas sur un tournage. Je suis donc très étonnée de constater qu’il n’existe pas réellement de manifestations cinématographiques emblématiques pour un quartier qui symbolise pourtant tellement le septième art même s'il existe des "opérations" ponctuelles comme le Festival du Cinéma Allemand organisé par L'Arlequin.

    medium_photosordi_350.jpgAlors qu’existent déjà plus de 200 festivals de cinéma en France, évidemment il serait absurde de créer un festival juste pour faire un festival mais je pense qu’un festival dans ce quartier aurait réellement sa place, un festival qui mettrait en avant de jeunes réalisateurs, des premières œuvres, mais qui saurait aussi être populaire, et s’intégrer au cadre magnifique du quartier, par exemple avec des projections en plein air, dans les Jardins du Luxembourg notamment. 

    medium_cafe_de_Flore.jpgQuant à la thématique, par exemple, il n’existe pas encore réellement de festival du cinéma européen d’envergure internationale.

    Il pourrait aussi être judicieux de mettre en place un festival autour de la littérature et de l’écriture (scénario, adaptations littéraires). Ce festival existait sous la forme de l’Encre à l’Ecran, à Tours. Son ultime édition a eu lieu en 2005. (Il était question qu’une municipalité le reprenne. D’ailleurs si quelqu’un a des informations à ce sujet, elles seront les bienvenues.) Or, Saint-Germain des Prés est aussi le quartier des éditeurs, le quartier sur lequel les ombres de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir planent encore, notamment sur le mythique café de Flore qui se trouve d’ailleurs près de la place qui porte leurs noms.

    medium_pont_neuf.jpgAvant de prendre la décision de soumettre un dossier à la Mairie de l’arrondissement, je voulais donc ici lancer le débat.

    Pensez-vous qu’un tel festival serait intéressant et porteur? 

    Quel(s) thème(s) serai(en)t selon vous le(s) plus approprié(s) ?

    Toutes les suggestions seront également les bienvenues. Germanopratins, Parisiens mais aussi cinéphiles, festivaliers de France et de Navarre : à vous la parole...

    Sandra.M

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  • Compte-rendu et palmarès du 17ème Festival du Film Britannique de Dinard

     

    medium_ber1bis2.jpg

    Le Festival du Film Britannique de Dinard, dix-septième du nom, s’est achevé il y a presque deux semaines et je n’avais pas encore eu le temps d’écrire ce compte-rendu. Parce que la réalité, parfois, dépasse la fiction. Parce que la vie,  parfois, se confond, étrangement, avec le cinéma. Ce résumé sera donc plus concis que d’habitude, suivant le fil, peut-être vague, peut-être même infidèle,  de mes souvenirs, deux semaines après. Restent néanmoins les émotions fortes. Des impressions tenaces.  Le souvenir de quatre journées cinématographiquement intenses et passionnantes sur la Côté d’Emeraude. Un festival toujours exemplaire pour sa convivialité et l’enthousiasme de son équipe organisatrice. C’est donc toujours un plaisir de se retrouver dans ce festival dont j’avais fait partie du jury, il y a sept ans déjà, dont je devais faire partie du jury à nouveau (voir mes deux précédentes notes) et dont j’ai néanmoins profité de la riche programmation avec non moins de plaisir.

    medium_toucan_et_les_autres.2.JPG

     Après la traditionnelle présentation du président du jury (François Berléand) puis de la medium_ber11bis.jpgprésidente du Festival 2007 (Marianne Denicourt) puis de la Présidente du Festival (Sylvie Mallet)-eh oui, ce festival dure quatre jours et ne compte pas moins de trois présidents !-, après une présentation du jury par son président, François Berléand donc, un peu embrouillé (Charles Dance devenant Richard…) mais non moins enthousiaste, elle aussi, après que Leslie Phillips et Brian Cox à qui le festival rendait hommage aient enchanté l’assistance avec leur  bonne humeur contagieuse  et leurs facéties, c’est royalement que s’est ouvert cette 17ème édition du Festival avec le film évènement du dernier festival de Venise (récompensé du prix d’interprétation féminine, la Coupe Volpi pour Helen Mirren qui interprète le rôle d’Elisabeth II et du prix du meilleur scénario, l’Osella, pour le scénario de Peter Morgan ) : The Queen de Stephen Frears. Oubliés les sifflets (d’ailleurs injustifiés, en tout cas excessifs) de l’an passé (voir le compte-rendu du Festival 2005, ici) : place à la bonne humeur !

    medium_queenbis.jpgDans The Queen, Stephan Frears nous dresse le portrait d’Elisabeth II alors que l’image du  pouvoir monarchique est ébranlé, après le séisme médiatique et émotionnel (surtout irrationnel) provoqué par la mort de Diana, le 31 août 1997. Tony Blair qui vient d’être élu perçoit la vague d’émotion et de chagrin qui submerge le pays tandis que la Reine, enferrée dans ses traditions et son orgueil reste à Balmoral, sa résidence d’été, silencieuse, distante, indifférente, refusant obstinément de mettre le drapeau en berne pour celle qui « n’appartient plus à la famille royale ». Aveugle, aveuglée par sa fierté. Tony Blair va œuvrer pour la rapprocher de ses sujets éplorés et plongés dans l’incompréhension face à son attitude aussi imperturbable que les gardes de Buckingham Palace. Helen  Mirren interprète brillamment la reine avec un mélange de froideur, de dignité, de sarcasmes jubilatoires pour le spectateur. Mais c’est aussi le portrait d’une femme qu’a voulu dresser Stephen Frears, une femme qui certes est reine d’Angleterre, une femme enfermée dans son royal rôle pleurant à la mort d’un cerf, symbole d’une liberté qu’elle ne semble plus avoir,  et qui reste de marbre à la mort de cette belle-fille qu’elle n’a semble-t-il medium_bawbis.jpgjamais aimée. Le principal intérêt réside dans la drôlerie du contraste entre le quotidien de Tony Blair au 10 Downing street et celui de la reine à Balmoral, entre l’assurance de la reine et la maladresse de son premier ministre, contraste et drôlerie atteignant leurs paroxysmes lors de leurs épiques conversations téléphoniques. Leurs existences sont constamment mises en parallèle. L’un et l’autre regardent les informations à la télévision, informations par lesquelles ils apprennent l’accroissement irraisonné de l’émoi populaire  provoqué par la mort de Diana. La famille royale va à la chasse. Tony Blair mange ses plateaux repas. Et le prince Phillip résume la situation : « Même morte, medium_ber2bis.jpgDiana nous aura emmerdés ». Stephen Frears a eu l’intelligence de ne pas tomber dans la caricature et le rapport de force va s’inverser. Malgré les railleries de sa femme Cherie, Tony Blair éprouve une admiration presque filiale pour cette reine fière et imperturbable.  Elisabeth II va prendre conscience de sa maladresse, elle va revenir à Londres pour parler aux britanniques, le plus maladroit des deux n’étant finalement pas celui qu’on croyait. Le montage mêle astucieusement une dizaine de minutes d’images d’archives et images de fiction crédibilisant cette histoire dont nous n’avons finalement pas envie de savoir si elle est conforme à la réalité mais que nous suivons du début à la fin avec beaucoup d’intérêt tant les personnages en sont vraisemblables et d’une humaine ambivalence. Un film que la caricature, l’excès auraient desservi mais que sa mesure rend d’autant plus caustique qu’elle est  plausible notamment grâce à un scénario ciselé et grâce au judicieux choix de ses deux interprètes principaux. Peut-être pouvons-nous juste regretter que Stephen Frears ait été trop révérencieux envers la monarchie, la reine, sarcastique mais humaine, ressortant finalement grandie de ce portrait.

    medium_ber19.JPGSi Dinard présentait cette année quinze films en avant-première, l’autre grand intérêt du festival, comme chaque année, fut sa compétition de six longs métrages, une compétition qui plaçait l’adolescence au centre de ses histoires, une adolescence douloureuse avec d’abord Almost adult de Yousaf Ali Khan, un film bancal, titubant  comme ses héroïnes qui viennent de fuir l’Afrique pour la Grande-Bretagne, égarées dans ce monde cruel semé d’obstacles. Un film chaotique donc mais rempli de bonnes intentions.

    Le deuxième film sur l’adolescence était Kidulthood (écrit et filmé par des adolescents !), second long métrage de Menhaj Huda qui montre la culture de la rue dans un quartier ouest de Londres et qui met en scène des adolescents de  quinze ans, qui n’ont déjà plus d’espoir, des enfants avec les désespérances d’adultes, le tout sur fond de musique hip-hop. Le jour où l’une d’entre eux, Katie, se suicide, ces adolescents se retrouvent face à leurs responsabilités et leur culpabilité. Les uns vont la fuir, les autres l’affronter mais tous vont être désorientés, un peu plus encore. Là encore un film sombre, ancré dans le présent, un présent sans espoir. Un film d’une maturité étonnante au regard de la jeunesse de ses auteurs qui méritaient amplement le prix du meilleur scénario.

    medium_ber21bis.jpg Mon coup de cœur de cette compétition qui a d’ailleurs obtenu le prix du public n’était pas réellement non plus un film lumineux ne serait-ce que par son sujet : celui de Pierrepoint d'Adrian Shergold, une histoire vraie, celle d’un livreur d’épicerie, mari aimant et fidèle, qui mène en secret la vie de bourreau. Sa réputation dans son métier lui vaut d’être choisi pour exécuter les criminels les plus sombrement célèbres de Grande-Bretagne, ainsi que les criminels de guerre nazis condamnés au procès de Nuremberg. La couverture médiatique de tous ces évènements le rend alors tristement célèbre. Là, nous voilà plongés en pleine noirceur humaine, dans une atmosphère grisâtre dans laquelle déambule Timothy Spall qui prouve une nouvelle fois son immense talent déjà éclatant dans All or nothing de Mike Leigh, Mike Leigh d’ailleurs le mentor du réalisateur Adrian Shergold , dont on retrouve ici le réalisme sombre. Timothy Spall interprète avec beaucoup de retenue, de justesse, cet homme effroyablement fascinant qui a pratiqué plus de 500 « assassinats »légaux avant de réaliser, enfin, qu’il ne s’agissait pas de « justice » mais de « vengeance ». Un film qui vous glace le sang, qui est aussi, surtout, un formidable et singulier plaidoyer contre la peine de mort. Adrian Shergold n’a certes pas choisi la facilité. Plutôt que de réaliser un film larmoyant sur les injustices de la peine de mort, il nous montre les pendaisons des auteurs de ce qui est évidemment un des actes les plus abjectes de l’Histoire de l’humanité : celle des criminels nazis. Même là, l’horreur de la peine de mort nous apparaît en pleine face. Filmés comme un ballet chorégraphié, ces assassinats sont assimilés à une danse, bien macabre, à un rituel que Pierrepoint accomplit machinalement, consciencieusement. Dérangeant. En medium_ber23bis.jpgrevenant de Nuremberg, Pierrepoint est applaudi comme un héros. Lui, un héros, cet homme qui prépare chaque mise à mort avec minutie, cherchant à battre le record, celui de l’exécution la plus rapide. Lui, un héros, cet homme qui chante dans les bars et qui semble apprécié de tous. La barbarie peut parfois prendre le visage de l’héroïsme. Des actes antidémocratiques peuvent parfois endosser le masque de la démocratie. La femme de Pierrepoint refuse de savoir « pourvu qu’on n’en parle pas », tout en réprimant Pierrepoint lorsqu’il n’a pas été suffisamment payé pour une exécution. Elle symbolise le cynisme d’une société qui refuse de s’offusquer tant qu’elle ne voit pas, ou qui refuse de voir ce qu’elle sait pourtant, pourvu que cela lui rapporte. De l’argent. Une fausse bonne conscience. Peu importe. Mais que cela lui rapporte. Il faudra plus de 500 exécutions pour que Pierrepoint réalise son erreur, son horreur.  « Ce sont des êtres humains qui vont mourir, peu importe ce qu’ils ont fait » dit-il, se persuadant que si c’est lui qui les pend, ils souffriront moins que si un autre prend sa place... Pour conserver son sentiment d’humanité, il se cache derrière la légalité de ses actes. Jusqu’à ce qu’il doive pendre un ami…De ce film sobre et sombre qui frôle parfois l’abstraction, dont l’obscure photographie le fait ressembler à un tableau de Goya, vous ne pourrez ressortir ni indemne ni indifférent à cet acte barbare qu’une démocratie aujourd’hui encore utilise comme arme de justice, vengeance. Une plongée dans les tréfonds obscurs de l’âme humaine et dans les gouffres inavouables d’une certaine démocratie. Un film brillant et nécessaire magistralement porté par son acteur principal. Après une Vérité qui dérange puis Indigènes, plus que jamais le cinéma se préoccupe des faits de société et est déterminé à faire avancer l’Histoire… Rappelons simplement qu’aujourd’hui  encore soixante-dix-huit pays conservent dans leur droit pénal la peine de mort dont au moins quatre démocraties qui ont exécuté 65 personnes en 2004 : Taiwan (3), le Japon (2), l'Inde (1) et les États-Unis (59).

    La seule lueur d’espoir de cette compétition est venue de Small Engine Repair de Niall Heery dans lequel Doug rêve d’être chanteur de country. Il mène une vie de loser dans une petite ville où personne ne prend sa voix et son talent de musicien au sérieux. Sa femme l’a quitté et seul son meilleur ami croit en lui. Il reste pourtant à Doug une dernière chance d’y arriver… D’une facture certes classique ce film a un charme, à l’image de la musique country, d’une mélancolie désuète et envoûtante.  Doug est un personnage qui « se sent bien et mal » et qui «  a envie de s’envoler ».Les personnages sont tous attachants, et portent tous en eux un rêve brisé pour finalement se reconstruire, s’envoler… et nous avec eux, nous donnant des ailes et l’envie d’accomplir nos rêves. C’est ça aussi, encore, le cinéma.

    Enfin, Cashback de Sean Ellis aurait pu être un film intéressant. Des acteurs photogéniques. Un sujet original, celui d’un personnage qui arrête le temps pour capturer la fugacité de la beauté. Et malheureusement un film racoleur dont le cheminement semble n’être qu’un prétexte à son dénouement cinégénique sous la neige.

    Le vrai, franc, salutaire éclat de rire de ce festival est provenu de Désaccord parfait, le troisième long métrage d’Antoine medium_desaccordbis.jpgde Caunes présenté en avant-première, un film très différent des deux autres du réalisateur et avec lequel il présente néanmoins le point commun de mettre particulièrement en valeur ses acteurs.  Louis Ruinard, (Jean Rochefort) est un cinéaste français venu tourner son 34ème film en Angleterre, accompagné de son fidèle impresario interprété, comme toujours brillamment, par Isabelle Nanty . Charlotte Rampling est Alice d’Abanville, une ancienne actrice aujourd’hui mariée à un Lord Anglais et se consacrant uniquement au théâtre. Trente ans auparavant Alice et Louis formaient un couple magnifique jusqu’à ce qu’Alice disparaisse de la vie de Louis, sans explication. Alice doit remettre un prix à Louis, lors de la cérémonie des Batar, l’équivalent de nos César et cette remise de prix, avec l’ironie vengeresse d’Alice devient "Règlement de compte à OK Corral"… Après cette compétition certes de bon niveau mais plutôt sombre, les spectateurs n’ont pas boudé leur plaisir devant cette comédie sentimentale déjantée, aux dialogues -parfois- incisifs (Ah, la scène du dîner !), entre ironie française et causticité anglaise, le choc des deux étant explosif, comédie dans laquelle ses deux acteurs principaux semblent tellement s’amuser, (Charlotte Rampling exemplaire  dans ce contre-emploi et Jean Rochefort plus fantasque que jamais) que cet amusement en est devenu communicatif. Si le scénario est assez irrégulier et léger, le rythme des dialogues et l’entrain des interprètes nous le font bien vite oublier. Cette comédie sentimentale présente l’originalité d’avoir pour interprètes principaux deux acteurs très talentueux mais qui ne sont néanmoins plus des jeunes premiers et qui se moquent d’eux-mêmes avec une jubilation évidente. En filigrane, une réflexion sur le temps qui passe. L’amour n’a pas d’âge : Louis et Alice en sont l’illustration magnifique. Un concentré d’humour et d’optimisme à consommer sans modération. Certainement, ce film aurait mérité  le Hitchcock d’or des applaudissements de ce festival…et Antoine de Caunes celui du réalisateur le plus satisfait, remontant sur scène , pour accueillir les applaudissements du public et y appelant une Charlotte Rampling beaucoup plus réservée que son personnage! Dommage que Jean Rochefort, grippé, n’ait finalement pas pu venir et assister à ce chaleureux accueil des festivaliers.

    medium_Din_1_bis.3.jpgEnfin…non, pardon pour cette omission : le vrai, franc éclat de rire a résulté de la réplique d’une spectatrice involontairement comique dans une file d’attente, laquelle spectatrice racontait, non sans fierté, comment elle avait demandé  un autographe à un autre festival à un « acteur » qu’elle ne connaissait pas, et après que ce dernier ait signé « Jean-François Copé » elle racontait s’être étonnée de ne pas connaître cet « acteur » qu’elle jugeait « charmant ». Et qui a dit que les politiques n’étaient pas de bons acteurs ? Et qui a dit que les Français ne s’intéressaient pas à la politique ? Et qui dit que je ne devrais pas écouter dans les files d’attente ?

    Dinard ce sont aussi des hommages, des courts métrages et notamment Vagabond shoes de Jackie Oudney, qui a reçu le prix Kodak du meilleur court métrage : un vagabond qui, la veille de Noël, découvre un costume tout neuf, oublié par un cadre pressé dont il va se servir pour entrer dans une soirée huppée. Il va passer de l’ombre à la lumière mais dans un monde où l’habit doit obligatoirement faire le moine ses rêves s’envolent bien vite et vont faire place à sa dure réalité.

    Dinard ce sont aussi des avant-premières un peu différentes avec notamment le deuxième épisode de la première saga de l’hiver 2007 de France 2 inspiré du roman d’Agatha Christie Le Noël d’Hercule Poirot, dont la programmation à Dinard a avant tout été choisie car ce téléfilm a été tourné en Bretagne. Le téléfilm s’intitule Petits meurtres en famille . medium_ber27.JPGL'action de Petits meurtres en famille se déroule en 1939, à la veille de la déclaration de la seconde guerre mondiale : à l'occasion de son 70ème anniversaire, Simon Le Tescou (Robert Hossein) a réuni sa famille. Mais le soir même, il est sauvagement assassiné dans sa chambre. L'inspecteur Larosière (Antoine Duléry), assisté d'Emile Lampion (Marius Colucci), son fidèle second, découvre vite que les placards de cette famille sont remplis de cadavres... Outre Robert Hossein et Antoine Duléry, le casting de cette saga se compose également d'Elsa Zylberstein, Bruno Todeschini, Gregori Derangère. L’extrait de cette saga projeté à Dinard laisse entrevoir ce qu’il sera : à l’image d’un livre d’Agatha Christie, le spectateur est impatient de connaître la suite. Un téléfilm ludique, avec une distribution réussie et attrayante, sans oublier des dialogues plutôt bien écrits. Ce téléfilm apparemment plutôt efficace est aussi à l’image de ce que sont désormais un nombre croissant de téléfilms projetés sur le service public dont les scénarii sont de plus en plus travaillés.

    medium_ber14bis.jpgDinard, cette année, c’était donc un festival ancré dans la réalité sociale, le sombre portrait d’une société qui se décompose, se cherche une lueur d’espoir, une société que son présent tourmenté préoccupe et dont, plus que jamais, le cinéma veut se faire le porte-parole, et pourquoi pas l’acteur, comme il vient de l’être pour la revalorisation des pensions des tirailleurs grâce à Indigènes.

    medium_ber15bis.jpgDinard, cette année, ce furent aussi les grandes marées, impressionnantes, sa mer étincelante et déchaînée, sublimement fascinante et terrifiante, son ambiance hitchcockienne, son charme obscur, presque inquiétant,  l’impression d’être ailleurs, si loin, si proche, à la porte de rêves démesurés auxquels désormais le cinéma oublie un peu trop souvent de nous faire croire …

    Le palmarès de la 17ème édition  fut suivi de la projection de Red road d'Andrea Arnold(voir ma critique du film dans mon compte-rendu du  Festival de Cannes 2006).

     La remise de prix, véritable "désaccord parfait", semblait inspirée par  Louis Ruinard, le fantasque personnage du film d'Antoine de Caunes, entre un président du jury qui se plaignait de la sonnerie d’un portable avant de réaliser qu’il s’agissait du sien et les lapsus de son passionné directeur artistique. So british … Le festival s’est clos comme il avait commencé. Dans la bonne humeur. A l’année prochaine… si tout va bien !

    PALMARES

    medium_ber13bis.jpgLe Trophée Hitchcock d’Or :  le Grand Prix est attribué par le Jury à  London to Brighton de Paul Andrew Williams

    Le Trophée Hitchcock Kodak Limited récompensant le Meilleur Directeur de la Photo, a été attribué à :  Pierrepoint de Adrian Shergold

    Le Trophée Grand Marnier Lapostolle pour le Prix du Meilleur Scénario, a été attribué à  Kidulthood» de Menhaj Huda

    Le Prix Première du Public, décerné par les spectateurs, a été attribué à  Pierrepoint de Adrian Shergold

    medium_berderbis.jpgLe Prix Coup de Cœur, décerné par l’association la Règle du Jeu a été attribué à Red Road de Andrea Arnold

    Le Prix Entente Cordiale du British Council a été attribué au court-métrage Treinta Anos  de Nicolas Lasnibat

    La 18ème édition du Festival du Film Britannique de Dinard aura lieu du 4 au 7 octobre 2007. En attendant, vous pourrez bien entendu retrouver d’autres festivals sur « Mon Festival du Cinéma » !

    Sandra.M

  • Festival du Film Britannique de Dinard 2006: changement de programme...

    medium_dinardjurybis3.jpgCe n'est finalement pas en tant que jurée que je serai cette année au Festival du Film medium_Din_1_bis.2.jpgBritannique de Dinard (voir la note d'hier à ce sujet). Le festival, après que le journal m'ayant sélectionnée leur ait transmis leur choix c'est-à-dire votre rédactrice, a en effet décidé qu'une même personne ne peut faire partie deux fois du jury -j'en avais fait partie en 1999 lors de la mémorable édition présidée par Jane Birkin-, ce que je comprends parfaitement étant donné le nombre de candidatures et étant donné qu'une seule lettre est sélectionnée. Il serait néanmoins judicieux de la part du journal qui effectue les sélections de spécifier cette impossibilité à participer deux fois dans l'annonce du concours. Bref, si vous avez participé, vous avez de nouveau toutes vos chances!

    medium_Dinard.JPG C'est cependant toujours aussi enthousiaste que je serai au Festival du Film Britannique pour vous en faire un compte-rendu aussi exhaustif que possible, un festival qui se démarque chaque année par sa convivialité et la qualité de sa sélection.

    LIENS, pour en savoir plus sur le Festival du Film Britannique de Dinard:

    Le site officiel du Festival du Film Britannique de Dinard

    medium_Dinard_afficgebis.jpgMon compte-rendu du Festival du Film Britannique de Dinard 2005

     LE PROGRAMME DU FESTIVAL DU FILM BRITANNIQUE DE DINARD  2006

    Soirée d'ouverture

    The Queen de Stephen Frears (avant-première)

    Soirée de gala

    Red Road de Andrea Arnold (avant-première)

    Remarque:L'éprouvant Red road  de Andrea Arnold fut projeté en compétition au festival de Cannes 2006 où il a reçu le prix du jury. Retrouvez ma critique du film, en cliquant ici.

    Films en compétition

    Almost Adult de Yousaf Ali Khan
    Cashback de Sean Ellis
    Kidulthood de Menhaj Huda
    London To Brighton de Paul Andrew Williams
    Pierrepoint de Adrian Shergold
    Small Engine Repair de Niall Heery

    Avant-premières

    Confetti de Debbie Isitt
    Driving Lessons de Jeremy Brock
    The Gigolos de Richard Bracewell
    Glastonbury de Julien Temple
    Infinite Justice de Jamil Dehlavil
    Lie Still de Sean Hogan
    Life & Lyrics de Richard Laxton
    Middletown de Brian Kirk
    Neil Jordan, Portrait de Philippe Pilard
    Severance de Christopher Smith
    Snow Cake de Marc Evans

    Séance spéciale

    Désaccord Parfait de Antoine de Caunes

    Copie restaurée

    The Fallen Idol de Carol Reed (1948)

    Hommage à Brian Cox

    Le Sixième Sens (1986)
    Hidden Agenda de Ken Loach (1990)
    L.I.E. de Michael Cuesta (2001)
    X-Men 2 de Brian Singer (2003)
    La Mort dans la Peau de Paul Greengrass (2004)
    Troie de Wolfgang Peterson (2004)

    Hommage à Leslie Phillips

    The fast lady (1962) de Ken Annakin
    August (1996) de Anthony Hopkins
    Saving Grace (1999) de Nigel Cole
    Collusion (2003) de Richard Burridge
    Venus de Roger Mitchell (2006) - extrait de 15 minutes

    Hommage à Michael Grigsby

    Programme at work: 

    Enginemen (1959)
    A Life Apart: Anxieties of a trawling Community (1973)

    Programme communities

    Ut Proficias (1953),
    Tomorrow's Saturday (1962)
    Living on a Edge (1987)

    Programme 1990'S Britain

    The Score (1998)
    Lockerbie: A Night Remembered (1958)

    Programme Northern Ireland

    The Silent War (1990)
    Rehearsals (2005)

    Compétition NFTS/FEMIS

    Pour la troisième année consécutive, deux écoles de cinéma des plus prestigieuses s’affrontent par courts-métrages interposés.

    NFTS 

    London de Laurin Federlein
    Tanju Miah de Sadik Ahmed
    Synchronoff de Catia Peres

    Fémis

    Treinta Anos de Nicolas Lasnibat
    La Traversée de Maëva Poli
    Dans le rang de Cypriem Vial

    Lauréat du prix Kodak

    Vagabond shoes de Jacky Oudney

    Rétrospective "Le Prisonnier"

    Episode 1 - L'arrivée (1967)
    Episode 3 - A B et C (1967)
    Episode 17 - Le dénouement (1968)

    Jury du Festival du Film Britannique de Dinard 2006

    Président du jury

    François Berléand

    Les membres du jury

    1/Evelyne Bouix

    2/Yun Chung-Hi

    3/Chantal Lauby

    4/Dominique Besnehard

    5/Charles Dance

    6/Stephen Mangan

    7/Radu Mihaileanu

    8/Un(e) cinéphile sur lettre de candidature expliquant sa passion pour le cinéma britannique

     

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  • Jurée au Festival du Film Britannique de Dinard 2006!

    medium_Din_1_bis.jpg Que j'aille au Festival du Film Britannique de Dinard 2006. C'était prévu. Pour la 8ème année consécutive même. Dans le jury aux côtés de François Berléand, Dominique Besnehard, Evelyne Bouix, Chantal Lauby, Yung Chung-Hi, Stephen Mangan, Radu Mihaileanu, Charles Dance. Un peu moins. Oui, je sais, j'en ai déjà fait partie, en 1999 même.  Je viens de l'apprendre: je suis de nouveau sélectionnée! Non, je ne connais personne dans le journal qui sélectionne au cas où des médisants me soupçonneraient! Franchement sur le nombre de candidatures, je ne pensais pas que ma lettre serait de nouveau choisie! Juste un nouveau moyen d'exercer ma plume me disais-je. Voilà le résultat. Le festival avalisera-t-il la décision du journal qui m'a choisie ou considérera-t-il que deux fois c'est trop? A suivre!

    Sandra.M

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