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cinéma - Page 139

  • Concours- Avant-première "Les trois prochains jours" et masterclass Paul Haggis: 5 places à gagner

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    Pour ceux qui l'ignoreraient encore, Paul Haggis est le scénariste de "Million dollar baby", de "Lettres d'Iwo Jima"ou encore "Casino Royale" mais aussi le réalisateur de "Collision" (Oscar du meilleur film 2006) et "Dans la vallée d'Elah". Toujours dans le cadre du partenariat avec les rendez-vous 100% cinéma du Gaumont Parnasse, grâce auquel certains d'entre vous ont déjà pu gagner des places pour l'avant-première "Le nom des gens" ou la leçon de cinéma de Guillaume Canet, j'ai le plaisir de vous permettre aujourd'hui de gagner 5 places non seulement pour l'avant-première du film "Les trois prochains jours", le dernier film de Paul Haggis (le 29 novembre à 19H au Gaumont Parnasse) mais également pour sa Masterclass, en attendant d'autres invitations exceptionnelles à gagner sur ce blog notamment pour  l'avant-première du film "les Emotifs anonymes" de Jean-Pierre Améris ou encore la leçon de cinéma de Nathalie Baye.

    Vous pourrez bien entendu retrouver les vidéos de tous ces événements et mes commentaires sur inthemoodforcinema.com.

    Synopsis du film "Les trois prochains jours":John Brennan, sa femme Lara et leur enfant vivent un bonheur sans nuage, jusqu'au jour où elle est arrêtée pour un meurtre qu'elle nie avoir commis. Trois ans après sa condamnation, John se débat pour préserver l'unité de sa famille, élevant seul leur fils, tout en se démenant pour prouver l'innocence de sa femme.
    Lorsque leur dernière tentative d'appel échoue, Lara s'enfonce dans la dépression au risque de mettre fin à ses jours. John n'a plus qu'une seule solution pour sauver sa femme : la faire évader.
    Malgré son inexpérience, John plonge dans les eaux troubles et dangereuses de l'illégalité et se lance dans l'opération de la dernière chance.

     

     

    Concours: Pour faire partie des 5 heureux lauréats, envoyez-moi un email à inthemoodforcinema@gmail.com avec pour intitulé "Concours Haggis" et parlez-moi de votre film préféré scénario et/ou réalisé par Paul Haggis et des raisons pour lesquelles vous voulez assister à sa master class. Les plus convaincants remporteront les places. Fin du concours: le 27 novembre, à minuit.

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  • Avant-première - Critique de « Mon Pote » de Marc Esposito avec Edouard Baer et Benoît Magimel

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    Avec  « Mon pote », Marc Esposito signe son cinquième film après « Le cœur des hommes », « Toute la beauté du monde », « Le cœur des hommes 2 » et un documentaire sur Patrick Dewaere.

    Victor (Edouard Baer) est le patron d’un magazine automobiles. Un jour, il va parler de son travail dans une prison. Un ancien voleur de voitures, Bruno (Benoît Magimel), inconditionnel de son magazine, glisse un papier dans sa poche lui demandant de l’embaucher afin qu’il puisse bénéficier d’une liberté conditionnelle. Victor accepte. Une amitié naît entre les deux hommes.

    Mon pote est à l’image de ses personnages.  Fort sympathique. A l’image de cette année cinéma aussi. Jalonnée de films sympathiques mais pas de chefs d’œuvre qui vous chavirent le cœur, vous estomaquent, vous bouleversent, vous époustouflent. Un seul film, peut-être deux,  cette année pourrait à mon avis entrer dans cette catégorie et je pense que venu le moment du bilan de cette année, il me sera bien difficile de trouver 10 films incontournables alors que les années passées c’était un crève-cœur de n’en choisir que 10. Le résultat d’un cinéma de plus en plus frileux, formaté, soumis aux diktats des chaînes de télévision ? Peut-être mais je m’égare…

    Revenons à ce « pote » très sympathique donc. Marc Esposito s’est donc inspiré d’une histoire vécue, sa rencontre, alors qu’il était critique pour le magazine « Première », avec Jean-Luc Levesque, ancien détenu, qui lui avait également demandé de l’embaucher lorsqu’il était intervenu dans sa prison. D’abord maquettiste à Première, ce dernier est ensuite devenu directeur artistique de Studio Magazine.

    Marc Esposito aime les acteurs et les amitiés viriles et mettre en valeur les uns et les autres, sonder le cœur des hommes, et chaque seconde de son film en témoigne. Le plaisir, la jubilation même, avec lesquels il les filme transpire dans chaque plan, d’ailleurs souvent des plans séquences, souvent des plans frontaux pour donner le sentiment de la vie d’après son auteur. Si le film est certes très vivant, ses personnages TOUS aussi sympathiques les uns que les autres (les truands ressemblent à des enfants de chœur) sont en revanche très éloignés de la vraie vie autant que du cinéma de Claude Sautet (vous le savez, ou pas, ma référence) que cite souvent Marc Esposito. Peut-être aurait-il d’ailleurs été plus intéressant que la toile de fond soit un journal de cinéma et non un journal automobiles, afin que son regard sur le milieu qui l’entoure soit plus acéré, moins complaisant et admiratif ?

    Pour que nous ayons l’impression de voir se dérouler sous nos yeux des choses de la vie, il aurait sans doute fallu plus de nuances, d’aspérités et que les deux compères connaissent plus d’obstacles…mais après tout c’est un parti pris. Et surtout les deux acteurs principaux sont tellement réjouissants et parfaits dans leurs rôles qu’ils empêchent l’ennui de s’installer : Edouard Baer enfin dans un rôle plus mature –du moins au début- et autoritaire et Benoît Magimel dans un personnage plus fragile. Les personnages féminins, plus effacés, ne sont là que pour les mettre en valeur, Marc Esposito a néanmoins eu la judicieuse idée de faire appel à deux actrices inconnues du grand public : Léonie Simaga et Diane Bonnot. Sans doute en prévision du deuxième « volet » intitulé « Ma copine » où les femmes auront les rôles principaux et les hommes un rôle secondaire.

    Notons que la musique (signée Calogero quand il ne s’agit pas de reprises comme Marc Esposito y est accoutumé afin d’inscrire le film dans notre époque comme « This is the life » d’Amy Mc Donald) est parfois un peu trop présente.

    Si vous avez envie d’un film bienveillant, tendre, sympathique, plein d’empathie, vivant (mais pas forcément très ancré dans la « vraie vie »), d’une nouvelle histoire de potes (décidément à la mode, et gageons sans prendre trop de risques que celle-ci aussi connaîtra un franc succès) décrite et filmée comme une histoire d'amour et d’un homme qui lui aussi voulait vivre sa vie et pour qui le chemin du bonheur n’est pas forcément moral mais quelque part entre le respect des routes tracées et le franchissement des lignes blanches, alors ce « pote » devrait vous ravir.

    BONUS: Critique de "Toute la beauté du monde" de Marc Esposito

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    Toute la beauté du monde nous promet Marc Esposito, en nous précisant dès la bande annonce qu’il s’agit d’une « histoire d’amour » qu’il a écrite et réalisée. Ambitieux programme, mais de la part du réalisateur qui avait si bien su sonder le "cœur des hommes" dans le film homonyme, je m’autorise à penser qu’il n’est pas si présomptueux et pas totalement irréaliste. Un film qui ose se revendiquer romantique et refléter toute la beauté du monde est paradoxalement audacieusement à contre courant et attise déjà ma curiosité d’esthète et d’utopiste invétérées. La beauté, « la promesse du bonheur » pour Stendhal. C’est donc le cœur battant que je pars à la découverte de toute la promesse du bonheur du monde, un peu comme je partirais Sur la route de Madison, perfection du genre.

    Le film débute sur un ciel azuré, sans nuages, qui ne vont néanmoins pas tarder à apparaître et à l’obscurcir temporairement… En effet, les protagonistes de l’histoire ne sont pas ici quatre hommes liés par une indéfectible et réconfortante amitié comme dans Le Cœur des hommes, mais une femme (Tina interprétée par Zoé Félix qui jouait déjà dans Le Cœur des hommes de même que Marc Lavoine qui y interprétait par ailleurs un personnage aux antipodes de celui qu’il interprète ici) dont le mari vient de mourir dans un accident de voiture, et un homme Franck (Marc Lavoine) qui va s’évertuer à lui redonner le goût de la vie, et de l’amour. Franck est un ami de son frère qui avant même de la connaître va lui conseiller de partir à Bali, troisième protagoniste de l’histoire, symbole de toute cette beauté du monde en laquelle elle ne croit plus. Franck qui a eu un véritable coup de foudre pour Tina, va donc la retrouver là-bas d’abord pour la guider à travers cette île à la beauté incandescente, tout en mettant de côté ses sentiments qu’elle se refuse à partager, persuadée que son mari restera l’unique amour de sa vie.

    Marc Esposito semble tellement subjugué par Bali que cet amour-là étouffe celui qu’il veut nous raconter, et toute cette beauté du monde au lieu de faire émerger ou de cristalliser les sentiments les submerge plutôt. Son film qui a le louable objectif d’être une comédie romantique (louable car finalement plutôt politiquement incorrect) se rapproche alors malheureusement davantage du roman photo que du film romantique avec une redondance de plans de lunes, de ciels, d’étoiles, qui frôlent le ridicule car au lieu de sublimer et reflèter la relation  et l'intériorité tourmentée de Franck et Tina comme ils auraient pu le faire, ils créent une distanciation et une rupture. Redondance de plans tout court d’ailleurs, Marc Esposito n’étant apparemment pas parvenu à choisir entre tous les plans d’ensemble de l’île qu’il vénère, et tous les plans des pérégrinations à moto de ses personnages à travers les rizières, si bien que cela disperse l’attention, et empêche l’émotion de s’installer, et le spectateur d’être en empathie pour ces personnages à fleur de peau auquel nous aurions tellement aimé nous attacher tant ils savent être touchants quand la caméra se pose sur eux et oublie son aveuglement admiratif pour Bali. D’ailleurs la dernière partie du film qui se déroule en Provence est plus intéressante car vraiment recentrée sur les deux personnages et le dilemme de Tina. Redondance enfin de la musique qui masque au lieu de révéler.

    Si le film frôle seulement le ridicule sans jamais l’atteindre c’est parce que en émane une telle sincérité, malgré la justesse parfois aléatoire du jeu de Zoé Félix, que, malgré tous ses défauts, je ne parviens pas à ne pas l’aimer. (A propos notez que Jean-Pierre Darroussin est encore une fois d’une justesse remarquable et ses répliques d’une saveur jubilatoire.) Défauts d’une touchante maladresse donc. Touchante maladresse comme celle de ce personnage si attachant interprété par Marc Lavoine, sorte de bon samaritain, d’une douceur, d’une patience, d’un altruisme et d’un amour désintéressés qui forcent l’admiration, l’incrédulité diront certains. Les dialogues eux aussi sont parfois d’une maladroite simplicité, à l’image du personnage principal étouffé par cet amour qui s'impose à lui comme une évidence, et à cause duquel il paraît avoir soudain "huit mots de vocabulaire et deux de QI". Après tout peut-être n'existe-t-il tout simplement pas de mots pour "dire" la beauté, la beauté de ces paysages idylliques ou de ces sentiments suffocants, ineffables émotions? La beauté se ressent. Un sourire impromptu. Un paysage sublime. Un moment d’abandon. Une main se laissant frôler et prendre. L’aveu impossible de l’évidence alors. Cela peut paraître mièvre ou naïf. Peut-être…Marc Esposito aura au moins eu le courage de sa naïveté, le courage d’aller à contre-courant du cynisme ambiant et finalement plus facile. Tout simplement probablement a-t-il été submergé par cette intransmissible beauté qu’il voulait tout à la fois suggérer, montrer, sublimer, sans avoir malheureusement su choisir. Submergé aussi probablement par la magnifique expérience que fut ce tournage (à tel point qu'il a tenu à le souligner dans le générique) et qu'il a peut-être inconsciemment davantage réussi à nous faire partager que le cheminement de ses personnages. Réaliser c'est malheureusement aussi et surtout choisir, choix certes cornélien.

    Alors aura-t-il été à la hauteur de son utopique promesse ? Peut-être pas. Il aura cependant au moins eu le courage de la formuler…et rien que pour cela, sa promesse est déjà une esquisse de toute la beauté du monde qu’il aspirait à nous faire partager, une promesse en laquelle il nous donne envie de croire -et c’est déjà beaucoup- et que je vous engage à découvrir, même si vous lui préfèrerez forcément la sublime, inoubliable et inégalable route de Madison.

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  • Critique- "Monsieur Klein" de Joseph Losey avec Alain Delon, demain, sur TV5

    Je ne pouvais pas ne pas vous parler du chef d'oeuvre de Losey à l'occasion de sa diffusion, demain soir, sur TV5 à 21H (et mercredi 24 à 14H) et vous inciter à nouveau à le (re)voir. Vous trouverez ma critique ci-dessous.

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    A chaque projection ce film me terrasse littéralement tant ce chef d'œuvre est bouleversant, polysémique, riche, brillant, nécessaire. Sans doute la démonstration cinématographique la plus brillante de l'ignominie ordinaire et de l'absurdité d'une guerre aujourd'hui encore partiellement insondables.  A chaque projection, je le vois  et l'appréhende différemment. Ce fut à nouveau le cas hier soir. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore et que j'espère convaincre d'y remédier par cet article, récapitulons d'abord brièvement l'intrigue.

    Il s'agit de Robert Klein. Le monsieur Klein du titre éponyme. Enfin un des deux Monsieur Klein du titre éponyme. Ce Monsieur Klein-là, interprété par Alain Delon,  voit dans l'Occupation avant tout une occasion de s'enrichir et de racheter à bas prix des œuvres d'art à ceux qui doivent fuir ou se cacher, comme cet homme juif (Jean Bouise) à qui il rachète une œuvre du peintre hollandais Van Ostade. Le même jour, il reçoit le journal « Informations juives » adressé à son nom, un journal normalement uniquement délivré sur abonnement. Ces abonnements étant soumis à la préfecture et M.Klein allant lui-même signaler cette erreur, de victime, il devient suspect... Il commence alors à mener l'enquête et découvre que son homonyme a visiblement délibérément usé de la confusion entre leurs identités pour disparaître...

    La première scène, d'emblée, nous glace d'effroi par son caractère ignoble et humiliant pour celle qui la subit. Une femme entièrement nue est examinée comme un animal par un médecin et son assistante afin d'établir ou récuser sa judéité.  Y succède une scène dans laquelle, avec la même indifférence, M.Klein rachète un tableau à un juif obligé de s'en séparer. M.Klein examine l'œuvre avec plus de tact que l'était cette femme humiliée dans la scène précédente, réduite à un état inférieur à celui de chose mais il n'a pas plus d'égard pour son propriétaire que le médecin en avait envers cette femme même s'il respecte son souhait de ne pas donner son adresse, tout en ignorant peut-être la véritable raison de sa dissimulation affirmant ainsi avec une effroyable et sans doute inconsciente effronterie « bien souvent je préfèrerais ne pas acheter ».

    Au plan des dents de cette femme observées comme celles d'un animal s'oppose le plan de l'amie de M.Klein, Jeanine (Juliet Berto) qui se maquille les lèvres dans une salle de bain outrageusement luxueuse. A la froideur clinique du cabinet du médecin s'oppose le luxe tapageur de l'appartement de M.Klein qui y déambule avec arrogance et désinvolture, recevant ses invités dans une robe de chambre dorée. Il collectionne. Les œuvres d'art même s'il dit que c'est avant tout son travail. Les femmes aussi apparemment. Collectionner n'est-ce pas déjà une négation de l'identité, cruelle ironie du destin alors que lui-même n'aura ensuite de cesse de prouver et retrouver la sienne ?

    Cet homonyme veut-il lui  sauver sa vie ? Le provoquer ? Se venger ? M.Klein se retrouve alors plongé en pleine absurdité kafkaïenne où son identité même est incertaine. Cette identité pour laquelle les Juifs sont persécutés, ce qui, jusque-là,  l'indifférait prodigieusement et même l'arrangeait plutôt, ou en tout cas arrangeait ses affaires.

     Losey n'a pas son pareil pour utiliser des cadrages qui instaurent le malaise, instillent de l'étrangeté dans des scènes a priori banales dont l'atmosphère inquiétante est renforcée par une lumière grisâtre mettent en ombre des êtres fantomatiques, le tout exacerbé par une musique savamment dissonante...  Sa caméra surplombe ces scènes comme un démiurge démoniaque : celui qui manipule M.Klein ou celui qui dicte les lois ignominieuses de cette guerre absurde. La scène du château en est un exemple, il y retrouve une femme, apparemment la maîtresse de l'autre M.Klein (Jeanne Moreau, délicieusement inquiétante, troublante et mystérieuse) qui y avait rendez-vous. Et alors que M.Klein-Delon lui demande l'adresse de l'autre M.Klein, le manipulateur, sa maîtresse lui donne sa propre adresse, renforçant la confusion et la sensation d'absurdité.  Changement de scène. Nous ne voyons pas la réaction de M.Klein. Cette brillante ellipse ne fait que renforcer la sensation de malaise.

    Le malentendu (volontairement initié ou non ) sur son identité va amener Klein à faire face à cette réalité qui l'indifférait. Démonstration par l'absurde auquel il est confronté de cette situation historique elle-même absurde dont il profitait jusqu'alors. Lui dont le père lui dit qu'il est « français et catholique  depuis Louis XIV», lui qui se dit « un bon français qui croit dans les institutions ». M.Klein est donc  certes un homme en quête d'identité mais surtout un homme qui va être amené à voir ce qu'il se refusait d'admettre et qui l'indifférait parce qu'il n'était pas personnellement touché : « je ne discute pas la loi mais elle ne me concerne pas ». Lui qui faisait partie de ces « Français trop polis ». Lui qui croyait que « la police française ne ferait jamais ça» mais qui clame surtout : «  Je n'ai rien à voir avec tout ça. » Peu lui importait ce que faisait la police française tant que cela ne le concernait pas. La conscience succède à l'indifférence. Le vide succède à l'opulence. La solitude succède à la compagnie flatteuse de ses « amis ». Il se retrouve dans une situation aux frontières du fantastique à l'image de ce que vivent alors quotidiennement les Juifs. Le calvaire absurde d'un homme pour illustrer celui de millions d'autres.

    Et il faut le jeu tout en nuances de Delon, presque méconnaissable, perdu et s'enfonçant dans le gouffre insoluble de cette quête d'identité pour nous rendre ce personnage sympathique, ce vautour qui porte malheur et qui « transpercé d'une flèche, continue à voler ». Ce vautour auquel il est comparé et qui éprouve du remords, peut-être, enfin. Une scène dans un cabaret le laisse entendre. Un homme juif y est caricaturé comme cupide au point de  voler la mort et faisant dire à son interprète : « je vais faire ce qu'il devrait faire, partir avant que vous me foutiez à  la porte ». La salle rit aux éclats. La compagne de M.Klein, Jeanine, est choquée par ses applaudissements. Il réalise alors, apparemment, ce que cette scène avait d'insultante, bête et méprisante et  ils finiront par partir. Dans une autre scène, il forcera la femme de son avocat à jouer l'International alors que le contenu de son appartement est saisi par la police, mais il faut davantage sans doute y voir là une volonté de se réapproprier l'espace et de se venger de celle-ci qu'un véritable esprit de résistance. Enfin, alors que tous ses objets sont saisis, il insistera pour garder le tableau de Van Ostade, son dernier compagnon d'infortune et peut-être la marque de son remords qui le rattache à cet autre qu'il avait tellement méprisé, voire nié et que la négation de sa propre identité le fait enfin considérer.

    Le jeu des autres acteurs, savamment trouble, laisse  ainsi entendre que chacun complote ou pourrait être complice de cette machination, le père de M.Klein (Louis Seigner) lui-même ne paraissant pas sincère quand il dit « ne pas connaître d'autre Robert Klein », de même que son avocat (Michael Lonsdale) ou la femme de celui-ci (Francine Bergé) qui auraient des raisons de se venger, son avocat le traitant même de « minus », parfaite incarnation des Français de cette époque au rôle trouble, à l'indifférence coupable, à la lâcheté méprisable, au silence hypocrite.

    Remords ? Conviction de supériorité ? Amour de liberté ? Volonté de partager le sort de ceux dont il épouse alors jusqu'au bout l'identité ? Homme égoïste poussé par la folie de la volonté de savoir ? Toujours est-il que, en juillet 1942, il se retrouve victime de la   Raflé du Vel d'Hiv avec 15000 autres juifs parisiens. Alors que son avocat possédait le certificat pouvant le sauver, il se laisse délibérément emporter dans le wagon en route pour Auschwitz avec, derrière lui, l'homme  à qui il avait racheté le tableau et, dans sa tête, résonne alors le prix qu'il avait vulgairement marchandé pour son tableau. Scène édifiante, bouleversante, tragiquement cynique. Pour moi un des dénouements les plus poignants de l'Histoire du cinéma. Celui qui, en tout cas, à chaque fois, invariablement, me bouleverse.

    La démonstration est glaciale, implacable. Celle de la perte et de la quête d'identité poussées à leur paroxysme. Celle de la cruauté dont il fut le complice peut-être inconscient et dont il est désormais la victime. Celle de l'inhumanité, de son effroyable absurdité. Celle de gens ordinaire qui ont agi plus par lâcheté, indifférence que conviction.

    Losey montre ainsi froidement et brillamment une triste réalité française de cette époque,  un pan de l'Histoire et de la responsabilité française qu'on a longtemps préféré ignorer et même nier. Sans doute cela explique-t-il que « Monsieur Klein » soit reparti bredouille du Festival de Cannes 1976 pour lequel le film et Delon, respectivement pour la palme d'or et le prix d'interprétation, partaient pourtant favoris. En compensation, il reçut les César du meilleur film, de la meilleure réalisation et  des meilleurs décors.

    Ironie là aussi de l'histoire (après celle de l'Histoire), on a reproché à Losey de faire, à l'image de Monsieur Klein, un profit malsain de l'art en utilisant cette histoire mais je crois que le film lui-même est une réponse à cette accusation (elle aussi) absurde.

    A la fois thriller sombre, dérangeant, fascinant, passionnant ; quête de conscience et d'identité d'un homme ; mise en ombres et en lumières des atrocités absurdes commises par le régime de Vichy et de l'inhumanité des français ordinaires ; implacable et saisissante démonstration de ce que fut la barbarie démente et ordinaire,  « Monsieur Klein » est un chef d'œuvre aux interprétations multiples que la brillante mise en scène de Losey sublime et dont elle fait résonner le sens et la révoltante et à jamais inconcevable tragédie ... des décennies après. A voir et à revoir. Pour ne jamais oublier...

  • Critique- "A l'origine" de Xavier Giannoli, actuellement sur Canal +

    Canal + diffuse actuellement "A l'origine" de Xavier Giannoli, un film que je vous avais recommandé lors de sa sortie et que je vous recommande à nouveau et dont vous pouvez retrouver ma critique ci-dessous. Première diffusion: mardi à 20h50 sur Canal+. Et aussi: sur Canal+ décalé à 22H25 et le 1er décembre à 20H45.

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     A l’origine, il y avait un film beaucoup trop long que j’avais vu à Cannes où il figurait en compétition officielle, mais malgré cela très séduisant. Depuis, le film a été amputé de 25 minutes, c’est la raison pour laquelle je souhaitais le revoir, en espérant que ces 25 minutes en moins lui feraient gagner en rythme.

     

    L’histoire est toujours la même que celle du film projeté à Cannes. Celle de Philippe Miller (François Cluzet), un escroc solitaire  qui découvre un chantier d’autoroute abandonné depuis des années, tout cela à cause d’un scarabée ! De l’arrêt des travaux avait découlé une véritable catastrophe  économique pour les habitants de la région. Si pour Philippe il s’agit d’une chance de réaliser une escroquerie aussi improbable qu’inédite en reprenant les travaux, pour les habitants de la région, il est le messie (c’est d’ailleurs ce qui lui dira le maire de la ville à son arrivée), celui qui va leur redonner espoir.  Les choses se compliquent quand Philippe prend conscience de l’importance considérable que prend son escroquerie dans la vie de ces gens surtout que dans le même temps, son passé va le rattraper.

     

    Mettons tout de suite fin au suspense : ce nouveau montage est une incontestable réussite…même si pour cela il a fallu sacrifier certains personnages (et dans le même temps certains comédiens qui ont vu leurs rôles réduits ou supprimés comme l’ex-femme de « Philippe Miller », en réalité son pseudonyme). Ce que le film perd en minutes, le personnage interprété par François Cluzet le gagne en mystère,  en densité, en intérêt, en épaisseur, en charme ; et le film également. Ce montage radicalisé fait revenir à l’essentiel,  à l’être, à ce que l’homme était « à l’origine », à cette vérité humaine que la caméra de Xavier Giannoli, une nouvelle fois, capte avec une grande sensibilité, en filmant au plus près des visages, au plus près de l’émotion, au plus près du malaise. Et même quand il filme ces machines, véritables personnages d’acier, il les fait tourner comme des danseurs dans un ballet, avec une force visuelle saisissante et captivante. Image étrangement terrienne et aérienne, envoûtante. La musique de Cliff Martinez achève de rendre poétique ce qui aurait pu être prosaïque. Une poésie aussi inattendue que la tournure que prend cette histoire pour Philippe Miller qui va finalement vivre les choses plutôt que les prévoir.

     

     A l’origine il y avait aussi ce besoin de ne pas être seul, et surtout d’être considéré. Philippe devient quelqu’un et dans le regard des autres, il prend toute la mesure de sa soudaine importance. A l’origine il y avait un scarabée. Un homme qui aurait pu aussi être ce scarabée. Là pour détruire puis, par la force des choses et des rencontres, pour aider.

     

    Il faut voir avec quel brio François Cluzet interprète cet être mal à l’aise, introverti, peu bavard, qui peu à peu va gagner en confiance. Le malaise de son imposture le dépasse, et les traits de son visage, ses gestes, tout semble témoigner de son tiraillement intérieur. Et dans cette scène où il se retrouve face au conseil municipal, son malaise est tellement palpable, crédible, que je l’ai ressenti comme si j’étais moi aussi dans cette pièce, prise dans un étau de mensonges. Et puis, il faut voir son visage s’illuminer éclairé par un soleil braqué sur lui comme un projecteur braqué sur celui dont le pouvoir est devenu quasiment démiurgique ; il faut le voir aussi patauger dans la boue en frappant dans ses mains, exalté, le voir tomber, se relever, aller au bout de lui-même pour les autres. Ce mensonge va l’étouffer, puis, le porter, puis l’enchaîner, pourtant il aura conquis un territoire, planté son drapeau.

     

    Face à lui, le maire de la ville interprété avec beaucoup de justesse par Emmanuelle Devos qui dissimule sa solitude et ses blessures derrière une belle assurance.   Tous deux, comme tous les habitants du village, vont avoir une seconde chance, tout reprendre du départ, de l’origine.

     

    Cette route qui va nulle part va les mener quelque part, à vivre une aventure humaine à se créer une famille (formidable Vincent Rottiers dans le rôle du « fils de substitution »).

     C’est aussi une belle métaphore du cinéma et du métier de comédien qui est finalement aussi une imposture, qui fait devenir quelqu’un d ‘autre, fabriquer un chemin, un univers qui ne mène pas forcément quelque part mais reste, là aussi, une belle aventure humaine.

     

    Ce film est avant tout un portrait d’homme touchant, énigmatique et dense qui porté par un acteur au sommet de son art nous emporte totalement  dans son aventure aussi improbable soit-elle (et pourtant inspirée d’une histoire vraie s’étant déroulée en 1997 dans la Sarthe), dans ses mensonges, dans ses contradictions, dans sa conquête. Un césar du meilleur acteur sinon rien.

     

     Et ce nouveau montage a su faire d’un bon film un très beau film qui nous faire revenir à l’essentiel. A l’origine. Nous fait croire à l’impossible. A une seconde chance. Aux routes qui ne mènent nulle part.  A ce que le cinéma lui aussi était à l’origine : un mensonge exaltant qui peut nous faire croire que tout est possible. Même si la réalité, un jour ou l’autre, finira par reprendre ses droits.

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  • (Re)découvrez "Le Guépard" de Luchino Visconti à la Filmothèque du Quartier Latin

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    Je vous ai parlé à plusieurs reprises de la sortie en DVD et Blu-ray de la version restaurée du "Guépard" de Luchino Visconti.

     Vous pouvez d'ailleurs retrouver, en cliquant ici, mon dossier complet avec ma critique du film et les vidéos de l'exceptionnelle projection cannoise.

    Vous avez été plusieurs à me demander s'il serait possible de le (re)voir en salles. A Paris, le film sera ainsi projeté dans une seule salle : La Filmothèque du Quartier Latin, en copie 35mm neuve, à partir du 1er décembre.  2 copies tourneront dans plusieurs villes de province, notamment au Comoedia de Lyon. Le film sera par ailleurs projeté du 15 au 28 décembre à l'Omnia de Rouen.

    Une occasion unique de (re)voir ce chef d'oeuvre absolu!

     

  • Annette Bening présente "Mother and child" de Rodrigo Garcia: Grand prix du Festival de Deauville 2010

     

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    C'est aujourd'hui que sort en salles le Grand Prix du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2010: "Mother and child" de Rodrigo Garcia, notamment avec Annette Bening à qui cette 36ème édition du festival rendait d'ailleurs hommage. Film sans grande originalité mais au scénario parfaitement construit (et le mieux construit de cette édition 2010) le film choral "Mother and child" vaut aussi le détour pour ses interprètes au premier rang desquels Naomi Watts et Annette Bening. Je vous propose de retrouver ici mes vidéos de la conférence de presse d'Annette Bening et Rodrigo Garcia ainsi que celles de l'hommage à Annette Bening, et celles de la remise de prix. A noter que sort également aujourd'hui en salles "La famille Jones" également en compétition à Deauville, film qui finit par faire l'apologie d'une société de consommation qu'il feint de dénoncer et qui, malgré une idée brillante, propose un dénouement sous l'influence des diktats de la bienséance télévisuelle... Dommage...

     

  • Avant-première- Critique d’Harry Potter 7 ( Harry Potter et les reliques de la mort ) de David Yates : la magie opère toujours et plus que jamais

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    Quoi de mieux qu’une matinée parisienne un peu grise, un peu lasse, prématurément hivernale, pour se plonger dans l’univers d’Harry Potter, tels des enfants emmitouflés sous leurs draps écoutant le récit d’un conte sombrement enchanteur et que la magie des mots embarquerait dans un ailleurs fantastique, à la fois magique, délicieusement sombre et paradoxalement rassurant tel une fenêtre ouverte sur l’imaginaire. J’étais donc ravie de retrouver le « petit » Sorcier pour ce septième et dernier volet de la saga scindé en deux (le deuxième volet sortira en juillet 2011). Le dernier rendez-vous cinématographique potterien remontait à juillet 2009, et c’est un peu comme une madeleine de Proust de retrouver un héros qui nous a accompagnés tant d’années et dont on accompagne l’apprentissage, de ses jeunes années d’apprenti sorcier à l’entrée prématurée dans le monde des adultes qui le fait se confronter à la mort... De « L’apprenti sorcier » aux « Reliques de la mort » : deux titres qui, du premier au dernier volet, résument le long et riche chemin parcouru.

    Cette fois, le petit sorcier a donc bien grandi et la menace qui l’entoure n’a jamais été aussi prégnante. Ainsi, de Poudlard au Ministère de la magie, le pouvoir de Voldemort et des Mangemorts s’est étendu. Harry (Daniel Radcliffe), Ron (Rupert Grint) et Hermione (Emma Watson) décident de terminer le travail initié par Dumbledore mort dans « Harry Potter et le Prince de sang-mêlé » et de retrouver les derniers Horcruxes, des fragments de l’âme diabolique de Voldemort (Ralph Fiennes), nécessaires pour vaincre le Seigneur des Ténèbres dont ces fragments sont la clé de l’immortalité. Au cours de leur quête, ils découvrent aussi une légende, celle des Reliques de la mort (racontée par le biais d’une séquence d’animation joliment sombre et elliptique), selon laquelle Voldemort peut acquérir le pouvoir absolu. C’est le début de la bataille ultime contre Voldemort et une course contre le temps et la mort.

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    Si vous suivez ce blog, vous le savez sans doute, je ne suis pas une adepte du cinéma (d’animation ou non) qui joue sur les réminiscences enfantines, et si j’apprécie autant Harry Potter c’est justement parce que son univers n’est nullement régressif mais au contraire parce que la quête du héros le fait prématurément se conduire en adulte et se confronter avec LA peur, celle de la mort, thème clé d’Harry Potter et de la quête du bien nommé Voldemort, celle de l’immortalité, ici porté à son paroxysme. A fortiori dans ce 7ème opus, Harry Potter se retrouve confronté à de nombreux drames qui l’éloignent un peu plus de l’enfance (la mort de sa chouette notamment ou celles d’autres personnages que je vous laisse découvrir). C’est d’autant plus intéressant que si ce premier degré de lecture est déjà assez « mature », un deuxième avec ses « indésirables », ses « rafleurs » et l’extermination souhaitée par Voldemort des « Sang-de-bourbe » (sorciers nés de moldus, donc des non-sorciers, donc rejetés en raison de leurs différences) donne à voir une lecture historique nous ramenant une soixantaine d’années en arrière et non dénuée d’intérêt.

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    Cet Harry Potter 7 où l’enfance et le monde d’Hermione, Ron et Harry périclitent est donc sans aucun doute le plus sombre, ténébreux, adulte et cette noirceur s’avère au moins aussi fascinante que l’univers enchanteur de Poudlard des tout débuts. Non seulement nos trois héros ne sont plus dans l’univers sécurisé de Poudlard mais en plus ils se retrouvent dans un univers hostile. La menace se trouve donc à l’extérieur mais aussi en eux-mêmes, puisqu’ils doivent faire face aux doutes qui les assaillent et y faire face seuls, comme ceux d’Harry Potter sur le passé de son mentor Dumbledore qui n’est plus là pour le rassurer et démentir les rumeurs et calomnies le concernant. L’affiche ci-dessous est d’ailleurs à mon sens la plus réussie et celle qui reflète le mieux cet opus : les deux amis qui accompagnent Harry quoiqu’il leur en coûte, les gouttes de sang qui les éclaboussent, cette menace constante, ce mélange de ténèbres et de lumière, de magie et de réalisme, et cette course en avant non pour fuir mais pour affronter le danger et leur destin.

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    Aux couloirs mystérieux de Poudlard totalement absents de cette première partie des « Reliques de la mort » succèdent ici notamment des grands espaces déserts (forêts, présentes sur l’affiche ci-dessus) où la menace peut surgir à tout instant. Des grands espaces symboliques de ce nouveau monde auquel ils doivent se confronter, comme perdus au sein d’un univers trop grand pour eux, comme des enfants plongés dans un univers adulte fait d’incertitudes. Au lieu de fuir, ils choisissent de se confronter, au danger, à la mort et donc à la vie. Bref, de grandir, de terminer leur apprentissage. Le spectaculaire ne se fait par ailleurs jamais au détriment de l’intime mais au contraire sert l’évolution des personnages.

    L’univers qui les entoure n’a par ailleurs jamais été aussi austère mais également aussi réaliste comme pour nous faire, nous aussi, sortir en douceur de l’univers imaginaire, tout comme eux doivent s’affranchir de leur enfance. Nous les retrouvons ainsi à Piccadilly Circus où la magie réapparait néanmoins rapidement pour nous rassurer quand même et nous dire que le voyage n’est pas encore tout à fait terminé, que n’est pas encore venu tout à fait pour nous le temps d’abandonner cet univers sombrement envoûtant et magique.

    Mieux que jamais ce nouvel opus sait alterner les scènes d’émotion (comme cette scène où Hermione efface les souvenirs de ses parents, où cette tendre danse entre Harry Potter et cette dernière) et les scènes trépidantes, sans oublier quelques  touches d’humour notamment avec l’irrésistible Elfe Dobby plus vrai que nature !

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    Passée la déception d’être éloigné de Poudlard, je vous le garantis vous serez à nouveau totalement embarqués par cet univers sombre où rien ne vous paraîtra plus naturel que d’être « transplané », de prendre l’apparence de quelqu’un d’autre grâce au « Polynectar », surtout grâce à la magie, pour moi le plus belle d’entre toutes, celle du cinéma qui agit ici du début à la fin…même si cet atout est en corrélation avec un défaut : sans doute un spectateur qui n’a pas vu ni lu les précédents Harry Potter aura-t-il plus de mal à saisir le rôle ou l’intérêt  ou l’importance de différents lieux ou éléments.

    Déjà réalisateur de « Harry Potter et l’ordre du Phénix » et « Harry Potter et le Prince du sang-mêlé » David Yates qui, avant Harry Potter n’avait guère fait parler de lui s’immisce et nous immisce une nouvelle fois parfaitement dans l’univers d’Harry Potter. Certes il est plus appliqué qu’audacieux aidé par des décors d’une somptueuse noirceur, par la musique d’Alexandre Desplat qui apporte aussi sa touche magique, d’émotion ou de suspense, et des acteurs désormais indissociables de leurs rôles, bien sûr Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson mais aussi Helena Bonham Carter (Bellatrix Lestrange), Ralph Fiennes (terrifiant et méconnaissable Voldemort), ou encore l’ambigu Professeur Rogue interprété par Alan Rickman, aidé par tout cela donc, il parvient à faire illusion.

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    St si on regarde sa montre, ce n’est pas par ennui mais avec le vain espoir de retarder le moment fatidique, et forcément un peu triste, où ce pénultième voyage fantastique et magique (au propre comme au figuré) va devoir s’achever et la réalité reprendre ses droits. Evidemment le (pré)dénouement , comme à chaque fois mais aussi plus que jamais, nous laisse sur notre faim dans l’attente impatiente du retour à Poudlard et peut-être du retour à la lumière après cette plongée dans un univers d’une noirceur ensorcelante et non moins palpitant.

    Je vous rappelle que l’avant-première officielle d’Harry Potter 7 en France aura lieu le 22 novembre à Tours et que la première partie de « Harry Potter et les reliques de la mort » sort en salles le 24 novembre.