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cinema - Page 108

  • Oscars 2013 en direct, nommés, mes choix et critiques des films en lice

     

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     Ci-dessous, retrouvez les nominations aux Oscars, mes commentaires sur les films nommés et mes propres choix et les différents moyens de suivre la cérémonie en direct.

    Emma Stone et Seth MacFarlane ont annoncé  les nommés aux Oscars 2013 le 10 janvier dernier alors que la 85ème cérémonie des Oscars se déroulera ce 24 février au Dolby Theatre à Hollywood et alors que j'étais avant-hier aux César dont vous pouvez retrouver mon compte-rendu, ici.  C’est d’ailleurs Seth MacFarlane qui sera le maître de Cérémonie de la soirée des Oscars ce 24 février.

     « Lincoln » de Steven Spielberg  est nommé 12 fois juste devant « L’Odyssée de Pi » d’Ang Lee (11 nominations) . "Argo" de Ben Affleck récolte 7 nominations. « Skyfall » devra se contenter d’une nomination pour la chanson d’Adele.

     Le film de Michael Haneke « Amour », grand vainqueur des César , attendu seulement pour une nomination comme meilleur film étranger, a en revanche récolté cinq nominations et non des moindres : meilleur film, meilleur film étranger, meilleure actrice (pour Emmanuelle Riva qui a reçu ce vendredi la César de la meilleure actrice), meilleur réalisateur et meilleur scénario original. Après avoir triomphé aux Oscars, à l'image de "The Artist" l'an passé, "Amour" achèvera-t-il son incroyable parcours commencé à Cannes avec un triomphe aux Oscars?

    Comme nommés pour le meilleur film, on retrouve également l’excellent « Django unchained » de Quentin Tarantino (mais pas comme réalisateur !) et la belle et réjouissante surprise de ces nominations « Les Bêtes du Sud sauvage » de Benh Zeitlin (Grand prix et prix révélation du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville et Caméra d’or du dernier Festival de Cannes) également notamment nommé comme meilleur réalisateur et meilleure actrice pour la jeune et incroyable Quvenzhané Wallis.

     Christoph Waltz qui s’est fait connaître suite à son prix d’interprétation au Festival de Cannes 2009 pour « Inglourious bastards » est nommé comme meilleur acteur dans un second rôle (à nouveau pour un film de Tarantino « Django unchained ») tandis que Jamie Foxx n’est pas nommé comme meilleur acteur.  Aucune nomination une fois de plus pour Leonardo DiCaprio qui, une fois de plus (aussi) le méritait.

    Le Français Alexandre Desplat est nommé, quant à lui, pour la musique d’ « Argo ».

    Pour suivre la cérémonie en direct, ce sera sur Canal + dans la nuit du 23 au 24 février dès 00h10 pour une nuit spéciale cinéma. Si vous préférez suivre les Oscars en direct live streaming sur Internet, vous pouvez   suivre, ci-dessus, sur ce blog.

    Pour ma part, les cinq films que je souhaite voir en tête des lauréats sont :

    1-"Les Bêtes du Sud sauvage" de Benh Zeitlin : il serait formidable que le prix d'interprétation revienne à  Quvenzhané Wallis, plus jeune nommée dans cette catégorie pour ce film universel, audacieux et dense, un hymne à la vie et l’espoir, au doux refuge de l’imaginaire aussi quand la réalité devient trop violente, un film d’une beauté âpre et flamboyante qui vous emmènera loin et vous accompagnera longtemps comme cette voix (texte de la voix off dit par le personnage de Hushpuppy magnifiquement écrit), ce regard et cette musique qui reflètent ce mélange de force et de magie, de grâce et de détermination.

     2-"Lincoln" de Steven Spielberg : Même si mon coeur balance pour le prix du meilleur film, il pencherait plutôt pour "Lincoln".  Un film captivant et exigeant sur un homme et une situation historiques et complexes. Un hommage à Lincoln mais, au-delà, à la politique et ce qu’elle implique d’exigence à laquelle la forme judicieuse du film rend si bien justice. Un film d’une sobriété salutaire qui ne cède que quelques instants et brillamment à l’émotion mais jamais à l’esbroufe. Un film dense aux 2H29 nécessaires. Un travail d’orfèvre servi par une prestation en or, celle d’un Daniel Day-Lewis au sommet de son art, accompagné par une distribution remarquablement choisie et dirigée. Un très grand film dont le classicisme n’est pas un défaut mais au contraire le témoignage de l’humilité et de l’intelligence d’un grand cinéaste devant un grand homme à qui il rend un admirable hommage, de la plus belle manière qui soit, en ne le mythifiant pas mais en le montrant dans toute son humaine complexité.

    3- "Les Misérables" de Tom Hooper:   J'assume et revendique mon coup de coeur et même de foudre pour ce film.  Un film d’une force émotionnelle rare qui a eu l’intelligence de ne jamais sacrifier les fondements de l’œuvre à l’impératif du divertissement et qui rend hommage à l’œuvre d’Hugo, traduisant sans les trahir son intemporalité et son universalité, son caractère à la fois romanesque, réaliste et épique, mais surtout la beauté de ses personnages, les combats auxquels leurs âmes tourmentées et la triste fatalité et leurs rêves brisés les confrontent. J’ai été emportée par cette adaptation à la fois originale et respectueuse de l’essence et l’âme des « Misérables ». A l’intelligence de la mise en scène, la puissance de la musique (tant pis si certains esprits cyniques et sinistres la trouvent sirupeuse), s’allient des performances d’acteurs impressionnantes avec un Hugh Jackman exceptionnel conciliant qualité du chant et de l’interprétation et devenant un Valjean par exemple très différent de Jean Gabin dans le film de Le Chanois de 1958 ou de Belmondo dans le film de Lelouch de 1995, moins en force physiquement peut-être mais d’une humanité brute et poignante. Et si Daniel Day-Lewis est admirable dans "Lincoln", Hugh Jackman mérite pour moi cet Oscar du meilleur acteur.

    4-"Django unchained" de Quentin Tarantino: En huit longs-métrages (seulement), Tarantino a fait de ce néologisme « tarantinesque » la marque d’un univers, celui de films jubilatoires marqués par une violence chorégraphiée comme le seraient des opéras, des films délicieusement bavards d’une violence effroyablement et brillamment magnifiée, avec des dialogues caustiques, des décalages et des montages agréablement audacieux et absurdes même parfois, de BO enthousiasmantes, des hommages vibrants au cinéma avec une explosion (souvent sanguinolente mais récréative) de références cinématographiques, un cinéma de femmes rebelles et courageuses, un hommage à tous les cinémas, de la série B au western : des films débordants d’amour et d’érudition cinématographiques jamais lénifiants ou prétentieux, grâce à un savoureux regard et humour décalés. Ici il réinvente ainsi le western en utilisant et s’affranchissant de ses règles avec cette histoire d’amitié et de vengeance romanesque, de duels et de duos, une nouvelle fois jubilatoire. Tarantinesque évidemment. Il y avait Bond, James Bond, il y aura désormais « « Django. The D is silent », l’esclave héros de western. Di Caprio aurait pour moi mérité un Oscar mais il n'est pas nommé. Souhaitons qu'il obtienne, au moins, un prix du scénario.

     5-"Amour" de Michael Haneke: Un film tragique, bouleversant, universel qui nous ravage, un film lucide, d’une justesse et d’une simplicité remarquables, tout en retenue. «Je ne me souviens plus du film, mais je me souviens des sentiments» dit Jean-Louis Trintignant en racontant une anecdote à son épouse. C’est aussi ce qu’il nous reste de ce film, l’essentiel, l’Amour avec un grand A, pas le vain, le futile, l’éphémère mais l’absolu, l’infini. Je lui souhaite donc l'Oscar du meilleur film en langue étrangère même si "Royal Affair" est un  premier film passionnant, historique et moderne, romanesque et instructif, étonnamment maitrisé.

    Je suis en revanche beaucoup plus réservée sur d'autres films et même très critique envers  "Zero dark thirty" de Kathryn Bigelow  film qui, outre le fait qu'il ne m’a pas ailleurs rien appris que je ne savais déjà, ne m’a même pas ennuyé, m’a simplement laissé indifférente (ce qui est pire que tout). Finalement, on ne sait jamais ce que Kathryn Bigelow souhaite dire, dénoncer, montrer et quel est sont point de vue, elle-même paraissant constamment écartelée entre le désir de susciter l’intérêt du plus grand monde et le souci de véracité, faisant finalement des concessions aux uns et aux autres et aboutissant à cette œuvre tiède et sans personnalité.

    Quant à "Argo" de Ben Affleck, je comprends mal l'engouement actuel pour ce film (qui figure parmi les favoris):  « Argo » a tout de la caricature du film d’espionnage américain : le slogan qui claque (le film était faux, la mission bien réelle), le héros mélancolique qui s’oppose à la hiérarchie et en proie à ses démons personnels (le summum est atteint avec le dessin pour le petit garçon, scène encore une fois téléphonée sans oublier le dialogue entre le producteur et l’agent de la CIA sur leurs enfants), la musique (signée Alexandre Desplat) pour accentuer le suspense, et évidemment et surtout pour nous montrer à quel point ces gens de la CIA et d’Hollywood sont virils et n’ont pas leur langue dans leur poche un langage châtié avec « le censé être irrésistible » « Argofuckyourself ! » ou encore cette réplique parmi d’autres qui fait se retourner Prévert dans sa tombe : : « Le public visé détestera. Quel public ?Celui avec des yeux ! ». Tout était là pour faire de ce scénario réel et improbable un vrai, un grand et beau film d’espionnage politique, malheureusement son manque criant de sobriété et de subtilité en font un divertissement captivant (mais on peut captiver avec des ficelles plus ou moins faciles) au-dessus de la mêlée certes mais sans grande originalité et à la gloire de la bannière étoilée (étonnant qu’elle ne flotte pas insolemment et fièrement à la fin du film). Cela m’aura néanmoins permis de découvrir cette histoire rocambolesque (déclassifiée par Bill Clinton et rendue publique en 1997) qui présente des résonances intéressantes avec la situation politique actuelle (le film a d’ailleurs été tourné en Turquie). Mais si, comme moi, vous aimez les films d’espionnage des années 1970, revoyez plutôt « Les 3 jours du Condor » et non celui qui essaie de les singer… ou allez voir « Skyfall ».

    Enfin, pour ce qui est de "Flight" de Robert Zemeckis, ce dernier a une nouvelle fois voulu dresser le portrait d’un homme différent, perdu, « seul au monde » comme l’était celui du film éponyme ou de « Forrest Gump », un personnage qui aurait pu être passionnant si ses aspects sombres n’avaient été totalement édulcorés par le discours et le symbolisme religieux simplistes et édifiants. Une impression de gâchis après vingt minutes de début réellement prenantes, et les contradictions du personnage (ainsi que la manière de les traiter en thriller) qui auraient aussi pu l’être. Le paroxysme du ridicule est atteint avec cette fin et une réplique digne d’un sketch caricatural sur les blockbusters américains que n’auraient pas détesté employer Kad et Olivier dans « Mais qui a re-tué Pamela Rose » ( une réplique dont je ne vous priverai pas du plaisir de la découverte). Oui, un beau gâchis.

    Mes  critiques des films en lice:

    "Les Bêtes du Sud sauvage" de Benh Zeitlin 

    "Zero dark thirty" de Kathryn Bigelow

    "Lincoln" de Steven Spielberg

    "Les Misérables" de Tom Hooper

    "L'Odyssée de Pi" d'Ang Lee

    "Amour" de Michael Haneke

    "Django unchained" de Quentin Tarantino

    "Argo" de Ben Affleck

    "Flight" de Robert Zemeckis

    "Royal affair"de Nikolaj Arcel

    NOMINATIONS

    Meilleur film

    Les Bêtes du Sud sauvage

    Happiness Therapy

    Zero Dark Thirty

    Lincoln

    Les Misérables

    L'Odyssée de Pi

    Amour

    Django Unchained

    Argo

    Meilleur réalisateur

    David O. Russell - Happiness Therapy

    Ang Lee - L'Odyssée de Pi

    Steven Spielberg - Lincoln

    Michael Haneke - Amour

    Benh Zeitlin - Les Bêtes du Sud sauvage

    Meilleur acteur

     

    Daniel Day Lewis (Lincoln)

     

    Denzel Washington (Flight)

     

    Hugh Jackman (Les Misérables)

     

    Bradley Cooper (Happiness Therapy)

     

    Joaquin Phoenix (The Master)

     

    Meilleure actrice

     

    Naomi Watts (The Impossible)

     

    Jessica Chastain (Zero Dark Thirty)

     

    Jennifer Lawrence (Happiness Therapy)

     

    Emmanuelle Riva (Amour)

     

    Quvenzhané Wallis (Les Bêtes du Sud sauvage)

     


    Meilleur acteur dans un second rôle

     

    Christoph Waltz (Django Unchained)

     

    Philip Seymour Hoffman (The Master)

     

    Robert de Niro (Happiness Therapy)

     

    Tommy Lee Jones (Lincoln)

     

    Alan Arkin (Argo)

     

    Meilleure actrice dans un second rôle

     

    Sally Field (Lincoln)

     

    Anne Hathaway (Les Misérables)

     

    Jackie Weaver (Happiness Therapy)

     

    Amy Adams (The Master)

     

    Helen Hunt (The Sessions)

     

    Meilleur scénario original

     

    Flight

     

    Zero Dark Thirty

     

    Django Unchained

     

    Amour

     

    Moonrise Kindgom

     

    Meilleur scénario adapté

     

    Les Bêtes du Sud sauvage

     

    Argo

     

    Lincoln

     

    Hapiness Therapy

     

    L'Odyssée de Pi

     

    Meilleur film d'animation

     

    Frankenweenie

     

    Les pirates bons à rien mauvais en tout

     

    Les Mondes de Ralph

     

    L'Etrange pouvoir de Norman

     

    Rebelle

     

    Meilleur film en langue étrangère

     

    Amour (Autriche)

     

    No (Chili)

     

    Rebelle (Canada)

     

    A Royal Affair (Danemark)

     

    Kon-Tiki (Norvège)

     

    Meilleure direction artistique

     

    Anna Karénine

     

    Le Hobbit : Un voyage inattendu

     

    Les Misérables

     

    L'Odyssée de Pi

     

    Lincoln

     

    Meilleure photographie

     

    Anna Karénine

     

    Django Unchained

     

    L'Odyssée de Pi

     

    Lincoln

     

    Skyfall

     

    Meilleur costume

     

    Blanche Neige et le Chasseur

     

    Les Misérables

     

    Blanche Neige

     

    Lincoln

     

    Anna Karénine

     

    Meilleur documentaire

     

    5 Broken Cameras

     

    The Gatekeepers

     

    How to Survivez a Plague

     

    The Invisible War

     

    Searching for Sugar Man

     

    Meilleur montage

     

    Argo

     

    Lincoln

     

    Zero Dark Thirty

     

    L'Odyssée de Pi

     

    Happiness Therapy

     

    Meilleur maquillage

     

    Hitchcock

     

    Le Hobbit : Un voyage inattendu

     

    Les Misérables

     

    Meilleur montage son

     

    Argo

     

    Django Unchained

     

    L'Odyssée de Pi

     

    Skyfall

     

    Zero Dark Thirty

     

    Meilleur mixage son

     

    Les Misérables

     

    L'Odyssée de Pi

     

    Lincoln

     

    Skyfall

     

    Argo

     

    Meilleur effets spéciaux

     

    Prometheus

     

    Avengers

     

    Blanche Neige et le Chasseur

     

    Le Hobbit : Un voyage inattendu

     

    L'Odyssée de Pi

     

    Meilleure musique originale

     

    Anna Karénine

     

    Argo

     

    Skyfall

     

    L'Odyssée de Pi

     

    Lincoln

     

    Meilleure chanson

     

    Before my time – Chasing Ice

     

    Suddenly – Misérables

     

    Pi's Lullaby - L'Odyssée de Pi

     

    Everybody needs a best friend - Ted

     

    Skyfall - Skyfall

     

    Meilleur film d'animation (court-métrage)

     

    Adam and Dog

     

    Fresh Guacamole

     

    Head over Heels

     

    Maggie Simpson in 'The Longest Daycare'

     

    Paperman

     

    Meilleur documentaire (court-métrage)

     

    Inocente

     

    Kings Point

     

    Mondays at Racine

     

    Open Heart

     

    Redemption

     

    Meilleur film (court-métrage)

     

    Asad

     

    Buzkashi Boys

     

    Curfew

     

    Death of a Shadow

     

    Henry

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 1 commentaire
  • Palmarès commenté et compte-rendu des César 2013 vécus en direct du Théâtre du Châtelet

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    38ème cérémonie des César, déjà. Pour moi, la deuxième vécue accréditée en salle presse après y avoir assisté plusieurs années dans la salle (et la première fois il y a déjà plusieurs années, comme étudiante à l'époque, des passionnés de cinéma ayant un rapport avec le domaine, en écrivant une lettre, pouvait alors obtenir une invitation, il me semble que ce n'est plus possible aujourd'hui, et c'est d'autant plus regrettable que, cette année en particulier, nombreuses étaient les places libres dans la salle du Châtelet )…et de plus nombreuses années encore devant mon téléviseur, depuis toujours il me semble, avec tant de souvenirs de spectatrice de cette cérémonie qui couronne une année de cinéma français. Sans doute est-ce pour cela que je suis désormais ravie de pouvoir vivre cette cérémonie de l’intérieur. Sans doute est-ce pour cela, aussi, (notamment, j’y reviens ci-dessous) que cette cérémonie 2013 m’a déçue.

    Ci-dessus, la vidéo date des César 2010.

    Il faut dire que 2012 fut une année mémorable (retrouvez mon compte-rendu de la cérémonie des César 2012, en cliquant ici) avec le triomphe de « The Artist » et l’année où j’y avais assisté en salle presse (2010, retrouvez mon compte-rendu de l’édition 2010, en cliquant ici, et un extrait vidéo, ci-dessus) également avec des césarisés qui n’avaient pas compté leur temps et notamment Harrison Ford alors César d’honneur ou encore Tahar Rahim, premier acteur à recevoir alors le César du meilleur espoir masculin et celui du meilleur acteur la même année.

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    Comme chaque année, la cérémonie se déroulait au théâtre du Châtelet. A peine descendue du TGV après une semaine compliquée (tout de même « couronnée » par la signature de mon premier contrat d’auteure, je vous en reparlerai), alors que la neige virevoltait, exacerbant le caractère doucement irréel de cette soirée, j’y suis arrivée à 17h pour retirer mon badge à l’entrée des artistes (véritable cour des miracles où se retrouve une foule bigarrée et où règne une effervescence électrique tandis qu’un écran retransmet l’intérieur de la salle où se déroulent les répétitions, visiblement pas au point eu égard aux commentaires autour de moi).

     C’est là que je suis restée jusqu’à minuit trente puisque c’est là que se situe le Studio A (la salle presse) où défilent et sont interviewés les lauréats après la réception de leurs prix (cf ma vidéo tout en haut de cet article), espace relativement exigu où se concentrent une petite vingtaine de personnes et plusieurs médias télévisés, web (mais une seule blogueuse -)), et journalistes de la presse écrite.

    On nous distribue d’abord le déroulement de la soirée avec la liste des remettants.

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     Chacun s’installe ensuite où il le souhaite. Si j’avais su, je n’aurais vraiment pas réalisé cette opération à la légère ! Confortablement installée avec mon ordinateur, le hasard m’aura en effet dotée d’une voisine dont j’ignore le média mais qui a passé sa soirée à me questionner sur l’écriture des noms des lauréats, ne connaissant par ailleurs pas la majorité d’entre eux ni des films nommés. Cela ne m’a pas empêché de twitter en direct, photographier et de filmer (la qualité de l’image est approximative surtout que je photographiais et twittais parfois en même temps mais cela retranscrit néanmoins les propos des lauréats) tous les lauréats que nous avons vus passer, moins nombreux qu’il y a trois ans, forcément en l’absence de Michael Haneke sans compter qu’Emmanuelle Riva prenait l’avion pour Los Angeles, que Thomas Bidegain et Jacques Audiard – quel dommage !- ne sont pas passés en salle presse  sans oublier Kevin Costner resté 1 minute 12...pas une seconde de plus.

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    L’émotion des lauréats que nous avons vus n’était néanmoins pas feinte, que ce soit celle de Guillaume de Tonquedec, Cyril Mennegun, Izia Higelin, Matthias Schoenaerts (même s’il nous a malheureusement parlé davantage de champagne que de cinéma comme vous le verrez dans la vidéo ci-dessus), Valérie Benguigui.

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    Entre ma voisine précitée qui ne cessait de me questionner et une journaliste qui a passé une partie de la soirée à interpeller tout le monde et à se plaindre de l’organisation (je l’ai d’ailleurs vue ultérieurement à l’antenne faire des commentaires vides de sens sur une cérémonie qu’elle n’a d’ailleurs pas regardée), les plaintes récurrentes de journalistes trouvant la soirée ennuyeuse, j’ai quand même réussi à suivre à la fois la cérémonie (retransmise sur écran dans la salle de presse) et les discours de lauréats (le son de l’écran est baissé lorsqu’arrive un lauréat, ce qui suscite parfois le mécontentement de l’assistance).

    Ma déception fut d’abord cinématographique (même si je le savais déjà) parce que « Vous n’avez encore rien vu » d’Alain Resnais (selon moi, le film de l’année 2012), « Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti et « J’enrage de son absence » de Sandrine Bonnaire, inexplicablement, ne figuraient pas parmi les nommés.

    Je regrette également l’absence au palmarès de Pierre Niney nommé comme meilleur espoir masculin pour « Comme des frères » dans lequel il est à la fois lunaire, burlesque et d’une gravité légère. Je regrette également l’absence au palmarès de « Dans la maison » (surtout celui de la meilleure adaptation pour ce film qui est avant tout une magistrale, ludique et jubilatoire leçon d’écriture et de manipulation même si le scénario de « De rouille et d’os », tout en contrastes et en évolution, à la fois âpre et plein d’espoir, le méritait également), que le César du meilleur film étranger ait été attribué à « Argo », divertissement certes captivant mais manquant de sobriété et subtilité ( alors que le poignant « A perdre la raison » ou l’étourdissant «Laurence anyways » l’auraient davantage mérité), que Corinne Masiero n’ait pas reçu le César de la meilleure actrice qu’elle méritait tant, elle qui incarne magistralement Louise Wimmer dont le visage âpre marqué par la vie en devient beau tant Cyril Mennegun la filme avec justesse, empathie, et dignité. Elle dévore l’écran, nous happe, tant elle donne corps et âme à cette femme qui ressemble à la fois à tant d’autres et aucune autre…

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     Ma déception concerne ensuite la soirée en elle-même et une cérémonie qui, d’années en années, semble être davantage celle de la télévision, en particulier de Canal plus, de l’humour de plus en plus graveleux (si Antoine de Caunes me fait souvent rire, il aurait pu s’abstenir de ses réflexions à la Ministre ou, sous prétexte d’ironie, de marquer sa lassitude de manière plus ou moins délicate, pendant les discours des lauréats ) que du cinéma. Entre un téléphone qui sonne pour abréger les propos d’un lauréat ou ce gros plan sur Kevin Costner endormi (Quel symbole !! Pourquoi nous le montrer ? ) la mise en scène de la cérémonie visait davantage à ironiser sur le cinéma français qu’à le célébrer,  comme si elle essayait parfois elle-même de se (le) saborder.

     

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    Si les nominations reflétaient la diversité des films français en 2012 (avec quelques regrettés absents, comme indiqué ci-dessus), le palmarès un peu moins, les films primés mettant presque tous en scène des personnages qui étouffaient dans leur quotidien. Pour une fois, la comédie a aussi été récompensée avec « Le Prénom » avec deux récompenses pour ses « seconds rôles », Guillaume de Tonquedec et Valérie Benguigui, irrésistibles dans ce très bon divertissement, gentiment cruel, d’une tendre ironie.

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     Si l’ « Amour » a triomphé avec 4 César majeurs (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure actrice pour Emmanuelle Riva et meilleur acteur pour Jean-Louis Trintignant), l’amour du cinéma a été un peu oublié…

     Est-ce le prisme déformant de mon regard d’enfant d’alors, il me semble par ailleurs qu’à une certaine époque le cinéma français était représenté et que pas seulement les remettants (au passage c’est toujours un plaisir de voir Marina Foïs, Isabelle Carré, François Damiens…) et nommés composaient l’assistance mais aussi de nombreux acteurs, cinéastes (re)connus.

    La cérémonie nous a cependant réservé quelques beaux moments : le discours plutôt réussi « Moi président » de Jamel Debbouze, l’émotion et l’humilité de Cyril Mennegun pour ce prix du meilleur premier film qu’il méritait amplement, le César reçu par Jean-Louis Trintignant (je ne peux m'empêcher, à chaque fois, en entendant sa voix, de souhaiter qu'il dise "Montmartre 1540") malheureusement en son absence. Dans « Amour », en effet, qu’il raconte une anecdote sur son enfance, ou s’occupe du personnage d’Emmanuelle Riva dans ses derniers instants avec une tendresse infinie (comment ne pas être bouleversé quand il lui raconte une histoire, lui caressant doucement la main, pour faire taire sa douleur, qu’elle hurle?), il est constamment juste, là, par un jeu d’une douce intensité. Ses gestes, sa voix, son regard, tout traduit et trahit son émotion mais aussi la digne beauté de son personnage qu’il dit être son dernier, ce qui rend ce rôle encore plus troublant et tragique. )

    Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

    Parmi les belles récompenses de cette soirée, également les 4 César reçus par « De rouille et d’os ». Le César du meilleur montage pour « De rouille et d’os » était une évidence puisqu’il met en exergue et oppose les sons, les silences, les corps, le contrôle, l’abandon. Il permet aussi à sa monteuse de détenir le record de César du meilleur montage.

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    Le prix du scénario pour « Amour » est aussi pour moi indiscutable. Un film tragique, bouleversant, universel qui nous ravage, un film lucide, d’une justesse et d’une simplicité remarquables, tout en retenue. «Je ne me souviens plus du film, mais je me souviens des sentiments» dit Jean-Louis Trintignant en racontant une anecdote à son épouse. C’est aussi ce qu’il nous reste de ce film, l’essentiel, l’Amour avec un grand A, pas le vain, le futile, l’éphémère mais l’absolu, l’infini, et cela aussi grâce à son scénario.

    Je me réjouis enfin des trois César pour « Les Adieux à la reine », qui en aurait néanmoins mérité d’autres pour l’excellent scénario de Gilles Taurand, la musique de Bruno Coulais, la caméra vacillante de Benoit Jacquot à l’image de ce qu’elle enregistre, ce monde qui chancèle, un des meilleurs films de cette année 2012, passionnant du début à la fin, férocement moderne, cruellement réaliste, magnifiquement mélancolique, la brillante métaphore de la fin d’un monde, et de l’éternelle valse pathétique des courtisans qui, pour satisfaire leur orgueil et pour un peu de lumière ( celle de la richesse mais surtout de la célébrité, peut-être certains votants n’ont-ils pas aimé se reconnaître :)) sont prêts à tout, au mépris des autres et parfois de leur propre dignité. Un tableau d’une tragique élégance aussi fascinant que terriblement cruel et mélancolique, historique et contemporain, instructif et intemporel.

    Je vous laisse découvrir le palmarès dans son intégralité ci-dessous. N’hésitez pas à laisser vos propres commentaires. Vous pourrez retrouver mes critiques des films en lice dont la liste figure ci-dessous en cliquant sur leurs titres.

    « Dans la maison » de François Ozon

     

    « Comme des frères » de Hugo Gélin

     

    « Amour » de Michael Haneke

     

    « De rouille et d’os » de Jacques Audiard

     

    « Louise Wimmer » de Cyril Mennegun

     

    « A perdre la raison » de Joachim Lafosse

     

    « Une bouteille à la mer » de Thierry Binisti

     

    « Les Adieux à la Reine » de Benoit Jacquot

     

    « Cloclo » de Florent-Emilio Siri

     

    « Argo » de Ben Affleck

     

    « Le Prénom » de Matthieu Delaporte et Alexandre De la Patellière

     

     Prochain évènement que  je vous invite à suivre en direct, comme chaque année : le Festival du Film Asiatique de Deauville pour lequel je vous permets encore de remporter vos pass, ici.

    PALMARES DES CESAR 2013

    Meilleure Actrice

    Emmanuelle Riva

    dans AMOUR

    Meilleur Acteur

    Jean-Louis Trintignant

    dans AMOUR

    Meilleure Actrice dans un Second Rôle

    Valérie Benguigui

    dans LE PRÉNOM

    Meilleur Acteur dans un Second Rôle

    Guillaume de Tonquedec

    dans LE PRÉNOM

    Meilleur Espoir Féminin

    Izia Higelin

    dans MAUVAISE FILLE

    Meilleur Espoir Masculin

    Matthias Schoenaerts

    dans DE ROUILLE ET D'OS

    Meilleur Scénario Original

    Michael Haneke

    pour AMOUR

    Meilleure Adaptation

    Jacques Audiard, Thomas Bidegain

    pour DE ROUILLE ET D'OS

    Meilleure Musique Originale

    Alexandre Desplat

    pour DE ROUILLE ET D'OS

    Meilleur Son

    Antoine Deflandre, Germain Boulay, Eric Tisserand

    pour CLOCLO

    Meilleure Photo

    Romain Winding

    pour LES ADIEUX À LA REINE

    Meilleur Montage

    Juliette Welfling

    pour DE ROUILLE ET D'OS

    Meilleurs Costumes

    Christian Gasc

    pour LES ADIEUX À LA REINE

    Meilleurs Décors

    Katia Wyszkop

    pour LES ADIEUX À LA REINE

    Meilleur Réalisateur

    Michael Haneke

    pour AMOUR

    Meilleur Film de Court Métrage

    LE CRI DU HOMARD

    réalisé par Nicolas Guiot

    produit par Fabrice Préel-Cléach

    Meilleur Film d'Animation

    ERNEST ET CÉLESTINE

    réalisé par Benjamin Renner, Vincent Patar, Stéphane Aubier

    produit par Didier Brunner, Henri Magalon

    Meilleur Film Documentaire

    LES INVISIBLES

    réalisé par Sébastien Lifshitz

    produit par Bruno Nahon

    3/ 3

    Meilleur Film Étranger

    ARGO

    réalisé par Ben Affleck

    distribution France WARNER BROS

    Meilleur Premier Film

    LOUISE WIMMER

    réalisé par Cyril Mennegun

    produit par Bruno Nahon

    Meilleur Film

    AMOUR

    produit par Margaret Menegoz

    réalisé par Michael Haneke

    César d’Honneur

    Kevin Costner

     

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  • Critique - « Amore » (Io sono l’amore) de Luca Guadagnino, ce soir, à 20H45 sur Ciné + Emotion

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    amore1.jpgC'est dans le cadre du Festival Paris Cinéma 2010 que j'ai découvert ce très beau film italien qui débute dans la demeure des Recchi, grande famille industrielle lombarde, à l’heure d’un tournant pour la famille puisque le fondateur de l’entreprise lègue l’affaire familiale à son fils Tancredi et à l’un de ses petits fils, Edouardo. Emma (Tilda Swinton), l’épouse de Tancredi, qui l’a épousé des années auparavant pour échapper à sa vie en Russie, rencontre Antonio, un cuisinier, ami de son fils par lequel elle va être immédiatement attirée…

    Dès les premiers plans : la ville de Milan alors inhabituellement grisâtre et enneigée, ce repas aux rituels et au rythme d’un autre temps, les plans silencieux et les couloirs interminables qui évoquent la monotonie suffocante de l’existence d’Emma…, Luca Guadagnino nous plonge dans une atmosphère d’une intemporelle étrangeté. Elégante, digne, laissant à peine affleurer sa mélancolie, Emma semble être à la fois présente et absente, un peu différente (malgré son souci apparent des conventions sociales). Sa rencontre avec Edouardo, et d’abord avec sa cuisine filmée avec sensualité qu’elle déguste avec gourmandise, va progressivement la transformer. Une passion irrépressible va s’emparer d’elle : pour cette cuisine qui réveille ses sens et pour Antonio, le jeune cuisinier.

    « Amore » est un film foisonnant : de références, de sensations, d’intentions, de styles. Brillantes références puisque « Amore » cite ostensiblement «Le Guépard » de Visconti que ce soit par le nom d’un des personnages « Tancredi » qui rappelle Tancrède (le personnage d’Alain Delon dans « Le Guépard ») , la famille Recchi rappelant celle des Salina, mais aussi par l’opportunisme et la fin d’une époque que symbolise Tancredi qui vend son entreprise pour cause de globalisation à des Indiens pour qui « Le capitalisme c’est la démocratie » tout comme le Prince de Salina laissait la place à Tancrède et à une nouvelle ère dans « Le Guépard ». A ce capitalisme cynique et glacial s’oppose la cuisine généreuse et colorée par laquelle Emma est tellement séduite.

    Puis de Visconti nous passons à Hitchcock. Le film glisse progressivement vers un autre genre. La musique de John Adams se fait plus présente, la réalisation plus nerveuse. Emma arbore un chignon rappelant celui de Kim Novak dans « Vertigo » auquel une scène fait explicitement référence. La neige laisse place à un éblouissant soleil. Emma est transfigurée, libérée, moins lisse mais enfin libre comme sa fille qui comme elle échappera aux archaïques principes familiaux et sera transformée par l’amour.

    Malgré ses maladresses (métaphore florale un peu trop surlignée à laquelle Jean Renoir –comme bien d’autres- avait déjà pensé dans « Une Partie de campagne »), ce film m’a littéralement happée dans son univers successivement étouffant puis lumineux, elliptique et énigmatique et même onirique. Il est porté par Tilda Swinton, qui interprète avec retenue et classe ce personnage mystérieux que la passion va faire revivre, renaitre, retrouver ses racines, sa personnalité enfouies et par la richesse de son personnage qui va se libérer peu à peu de toutes contraintes : vestimentaires, physiques, familiales, sociales.

    De chronique sociale, le film se transforme en thriller dont on sait le drame imminent mais qui ne nous surprend pas moins. Les dix dernières minutes sont réellement sublimes et d’une intensité inouïe. Riches de symboles (comme cette chaussure que Tancrèdi remet à Emma, la renvoyant à cette contrainte sociale, alors que Edouardo lui avait enlevé avec sensualité l’y faisant échapper), de douleurs sourdes (d’Emma mais aussi du troisième enfant de la famille, que la caméra comme le reste de la famille tient à l’écart), de révoltes contenues que la musique (qui rappelle alors celle d’Hermann dans les films d’Hitchcock), les mouvements de caméra saccadés, les visages tendus portent à leur paroxysme, nous faisant retenir notre souffle.

    La caméra d’abord volontairement distante puis sensible puis sensuelle de Guadagnino épouse les atermoiements du cœur d’Emma et crée intelligemment une empathie du spectateur pour cette dernière. Un film de sensations (visuelles, sonores -que ce soit dans l’utilisation judicieuse de la musique ou des silences-, et presque gustatives) visuellement magnifique, envoûtant, sensible, sensuel, onirique, prenant, l’œuvre d’un cinéphile et d’un cinéaste qui nous enserre dans son univers avec une rare maestria. A voir absolument.

    Lien permanent Imprimer Catégories : A VOIR A LA TELEVISION : CRITIQUES DE FILMS Pin it! 0 commentaire
  • Critique - "Public Enemies" de Michael Mann, ce soir, à 20H45, sur France 4

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     « Public Enemies » de Michael Mann, lors de sa sortie, était un film attendu, pour son sujet, l’utilisation de la caméra numérique HD, mais évidemment surtout pour ses acteurs principaux (Johnny Depp et Marion Cotillard dans son premier grand rôle américain, auréolée de son Oscar de la meilleure actrice pour « La Môme ») et pour son réalisateur, Michael Mann, qui a multiplié les nominations aux Oscars ces dernières années (notamment celles du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario pour « Révélations »).

     

    « Public Enemies » est le onzième long-métrage de Michael Mann et l’adaptation du roman éponyme de Bryan Burrough inspiré de l’histoire de John Dillinger (Johnny Depp), un braqueur de banques qui a réellement existé et qui a déjà inspiré de nombreux cinéastes (Johnny Depp est ainsi le dixième acteur à l’incarner) et a fortiori l’époque dans laquelle il évolua, celle de la Grande Dépression. Considéré comme « l’ennemi public n°1 » par le patron du FBI, John Edgar Hoover (Billy Crudup), il sera traqué inlassablement par l’agent fédéral Melvin Purvis (Christian Bale).

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    Ce qui marque d’abord c’est le dépouillement, l’élégance et la noirceur : de la mise en scène, du personnage principal, de l’atmosphère. En résulte une sensation immédiate d’immersion, de réalisme et d’intemporalité, cette dernière étant renforcée par le sujet terriblement actuel : des citoyens dépouillés par les banques, victimes de la Grande Dépression. Un braqueur va, en dévalisant ces banques, d’une certaine manière, les venger. Ce braqueur c’est donc John Dillinger, mélange de dureté et d’audace, d’élégance et d’insolence, incarné par Johnny Depp dont cela va devenir un pléonasme de dire qu’il est parfait dans un rôle, mais il l’est ,encore, dans celui de ce charismatique personnage.

     

    Ce dépouillement et ce réalisme (essentiellement lié à l’utilisation de la caméra numérique HD, et du recours aux longues focales) s’ils décontenancent d’abord contribuent à l’originalité de ce nouveau long-métrage de Michael Mann, à impliquer le spectateur et à accroître son empathie pour John Dillinger que le film s’attache essentiellement à suivre, délaissant un peu les personnages secondaires (mais les esquissant suffisamment pour que l’intrigue soit limpide). Se crée alors une sorte de miroir entre l’acteur, mythe cinématographique, et celui qu’il incarne, devenu un héros pour une population en quête de vengeance et de repères.

     

    John Dillinger s’érige et est érigé en héros, et nargue les autorités avec une audace jouissive pour le spectateur, un aspect jubilatoire renforcé par une musique trépidante et réjouissante (signée Elliot Goldenthal) et des scènes lyriques filmées avec emphase et virtuosité et comme celles d’un western.

     

    Dans une société, la nôtre, avide de modèles et de renommée, à tout prix, un tel héros pourrait évidemment émerger, et la sensation d’intemporalité, de réalisme que crée la mise en scène est encore renforcée par cette idée finalement très contemporaine. En 13 mois, le vrai John Dillinger parvint à fasciner les Américains, à tel point qu’il se montrait sans crainte en public.

     

    L’ambitieuse Billie Frechette (Marion Cotillard), Indienne d’origine française, elle aussi, est fascinée, par cet homme qui veut tout, tout de suite, par ce personnage d’une troublante et séduisante insolence, épris de liberté, de célébrité. Elle aussi a une revanche à prendre. Du couple qu’elle forme avec John Dillinger émane un romantisme fatal et ténébreux qui renforce la mélancolie, mais aussi la force et la beauté sombre de l’ensemble. Là encore, elle n’est pas filmée comme une femme fatale et lointaine comme c’est souvent le cas dans les films noirs qui relatent cette période, mais avec réalisme, renforçant la sensation de contemporanéité.

     

    Et puis comme dans tout western il faut un duel, une confrontation obstinée, ici c’est celle qui oppose Dillinger à Purvis (et à travers ce dernier à Hoover). C’est d’ailleurs pour vaincre des gangsters tels que Dillinger que sera créée la première police fédérale aux Etats-Unis : un certain… FBI. C’est un duel impitoyable qui, évidemment, ne peut que se terminer dans la tragédie, je vous laisse découvrir pour qui.

     

    Et pour ceux qui, comme moi, trouveraient que la fin est exagérée en coïncidences troublantes, sachez que l’anecdote du film « Ennemi public n°1 » ( « Manhattan Melodrama ») que va voir Dillinger est réelle. C’est aussi l’occasion d’un nouveau duel, entre l’image qui figure sur l’écran (de Clark Gable) et celle de Dillinger qui la regarde avec fierté, voyant en ce dernier son propre reflet, son incarnation mythique.

     

    Je vous laisse juge de la fin, peut-être un peu expéditive (à l’image de la psychologie des personnages) au regard de ce film qui nous tient en haleine et crée une tension sans cesse croissante et nous laissait espérer un final paroxystique mais après tout c’est aussi à l’image de ce personnage pour qui tout devait aller vite, et donc finir vite.

     

    Un divertissement de haute qualité dans lequel la singularité de la forme enrichit le fond, contribuant au plaisir et à l’immersion du spectateur : vous auriez donc tort de vous priver de ces « Public Enemies » à la rencontre explosive desquels Inthemoodforcinema.com vous recommande vivement d’aller…

  • Programme et conférence de presse du 15ème Festival du Film Asiatique de Deauville

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    Nous savions déjà que la Chine serait cette année le pays à l'honneur du Festival du Film Asiatique de Deauville et j'en profite pour vous rappeler que je vous permets également de remporter vos pass pour le festival, ici.

    La conférence de presse du festival aura lieu le lundi 18 février à 11h30 au CID de Deauville. C'est à cette occasion que l'ensemble de la sélection sera dévoilée.

    Quelques éléments de la programmation viennent de nous être dévoilés, et non des moindres. Déjà une bonne raison d'aller au festival que vous pourrez bien entendu suivre, ici, sur http://inthemoodforfilmfestivals.com  et bien sûr sur mon blog consacré à Deauville http://www.inthemoodfordeauville.com , en direct, comme chaque année du 6 au 10 mars 2013.

    Je vous rappelle par ailleurs que, cette année, à l'initiative de la ville de Deauville, le festival s'enrichira d'un prix du public.

    -Retrouvez mon compte-rendu complet de l’édition 2012 du Festival du Film Asiatique de Deauville, en cliquant ici.

    Voici le 1er communiqué de presse du festival pour cette édition 2013:

    Fidèle à sa volonté d’accompagner les talents, soit en les révélant, soit en présentant leur travail, le Festival du Film Asiatique de Deauville projettera, hors compétition, les dernières oeuvres des cinéastes qu’il a honorés. Aussi, seront présentés à Deauville cette année :

    SHOKUZAI de Kiyoshi Kurosawa (Japon)

    Une sublime épopée de cinq heures sur la vie des femmes japonaises. Kiyoshi Kurosawa, à qui le Festival du Film Asiatique de Deauville a rendu hommage l’année dernière, s’est imposé ces dernières années comme l’une des figures incontournables du renouveau du cinéma japonais, notamment avec les films CURE, KAÏRO, ou encore TOKYO SONATA.

    PIETA de Kim Ki-duk (Corée du Sud)

    OEuvre choc sur la rédemption, Lion d’Or du Meilleur Film à la 69e Mostra de Venise, le film marque le retour du cinéaste sud-coréen sur le devant de la scène internationale. Le Festival du Film Asiatique de Deauville a rendu hommage à Kim Ki-duk en 2004 en proposant aux festivaliers une rétrospective intégrale de son oeuvre. PIETA sortira le 10 avril 2013 sur les écrans français.

    CAUGHT IN THE WEB de Chen Kaige (Chine)

    Le cinéaste chinois a longtemps été considéré comme l’un des gardiens de l’héritage culturel chinois, en réalisant de grandes oeuvres historiques et notamment le film ADIEU MA CONCUBINE, Palme d’Or du Festival de Cannes en 1993 qui révéla l’actrice Gong Li. Avec son dernier opus, Chen Kaige prouve qu’il peut également être un observateur acéré de la complexité du monde moderne, en explorant le sujet de l’omniprésence d’internet dans nos vies contemporaines. Le Festival du Film Asiatique de Deauville lui a rendu hommage en 2006. 2

    MEKONG HOTEL d’Apichatpong Weerasethakul (Thaïlande)

    Apichatpong Weerasethakul, qui s’est imposé en quelques années comme l’une des figures de proue du cinéma thaïlandais, a remporté en 2007 au Festival du Film Asiatique de Deauville le Lotus du Meilleur Film pour SYNDROMES AND A CENTURY. Il est également récompensé par la Palme d’Or au Festival de Cannes 2010 pour son film ONCLE BOONMEE (CELUI QUI SE SOUVIENT DE SES VIES ANTÉRIEURES). Avec MEKONG HOTEL, le cinéaste filme, entre documentaire et fiction, entre réalisme et onirisme, un hôtel situé près du fleuve Mékong, qui marque la frontière entre la Thaïlande et le Laos.

    THY WOMB de Brillante Ma. Mendoza (Philippines)

    Brillante Ma. Mendoza, cinéaste philippin singulier, captivant et prolifique, avec déjà une dizaine de longs-métrages à son actif depuis 2005, a reçu un hommage en 2010 au Festival du Film Asiatique de Deauville. Il a également été récompensé par le Prix de la Mise en scène au Festival de Cannes 2009 pour KINATAY. Son dernier film, THY WOMB est une réflexion poétique sur le mariage et la maternité.

    Enfin, ce panorama ne serait pas complet sans la dernière oeuvre du maître du cinéma hongkongais

    Tsui Hark qui propose avec DRAGON GATE : LA LÉGENDE DES SABRES VOLANTS (Chine) une relecture du classique L’AUBERGE DU DRAGON réalisé par King Hu en 1966.

     

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  • Création du prix du public de la ville de Deauville pour les festivals de cinéma de Deauville

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    Moi qui ai eu la chance de faire plusieurs fois partie de jurys dans les deux Festivals de Deauville (du Cinéma Américain et du Film Asiatique) et notamment deux fois de jurys de cinéphiles, je me réjouis de la création de ce prix du public de la ville de Deauville, indissociable du septième art à tant d'égards, et lieu éminemment cinématographique.

    Le premier prix du public de la ville de Deauville sera donc décerné le 10 mars pour le 15ème Festival du Film Asiatique de Deauville que je vous ferai suivre en direct ici comme chaque année (ainsi que sur Inthemoodforfilmfestivals.com ) et pour lequel je vous fais par ailleurs gagner des pass, ici, également comme chaque année.

    Retrouvez, ci-dessous, le communiqué de presse au sujet de ce prix du public de la ville de Deauville:

    Les palmarès du Festival du Film Asiatique et du Festival du Cinéma Américain s’enrichissent en 2013 d’un nouveau prix, à l’initiative de la Ville de Deauville : LE PRIX DU PUBLIC DE LA VILLE DE DEAUVILLE, attribué à l’un des films de la compétition ayant obtenu la majorité des votes des spectateurs en salle. Coup d’envoi de ce nouveau prix le 6 mars dans les salles des festivals de Deauville.

    Depuis leur création, les Festivals de cinéma de Deauville sont ouverts au public et renouvellent chaque année leur offre par la mise en place de tarifs attractifs et l’accessibilité à une programmation foisonnante. Les festivals de cinéma de Deauville privilégient la rencontre avec les réalisateurs et les acteurs par des master-classes ; explorent la création cinématographique, du cinéma d’auteur aux films grand public ; rendent des hommages aux personnalités majeures du cinéma, producteurs, réalisateurs, acteurs, scénaristes… ; projettent des documentaires ou des séries télé. Près de 160 films sont présentés à Deauville chaque année. En 2012, 77000 festivaliers ont poussé les portes de ses salles de cinéma. Ils sont désormais appelés à donner leur avis et une chance supplémentaire à un film d’être diffusé et recommandé.

    Ville de tournages - cinquante long-métrages s’y sont déroulés depuis 1919 – Deauville s’implique depuis 36 ans pour permettre à tous de découvrir en avant-première la production cinématographique étrangère. Lieu de reconnaissance des jeunes réalisateurs en devenir, elle poursuit en dehors des grands rendez-vous festivaliers, sa relation au cinéma tout au long de l’année par des cycles et rétrospectives et accueille depuis deux ans un jeune cinéaste américain – Asa Mader - en résidence d’écriture pour un projet de film dont le tournage débutera à Deauville en septembre prochain.

    MODE D’EMPLOI

    A chaque séance d’un film en compétition, un bulletin de vote accessible à tous est remis aux spectateurs en début de séance. Les appréciations sont graduées de 1 à 5. Les bulletins sont dépouillés à l’issue du Festival. Le film en compétition qui a rassemblé le plus grand nombre d’appréciations positives, aupro-rata des entrées de sa séance sera le lauréat.

    Le Prix du Public de la Ville de Deauville sera remis au réalisateur, lors de la soirée de proclamation du palmarès.

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Critique - "Le Discours d'un roi" de Tom Hooper, ce soir, à 20H45 sur Ciné + premier

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    Le roi en question, c’est George VI (Colin Firth), à la fois fragile et colérique, qui n’avait d’ailleurs pas vocation à le devenir puisque c’est sont frère Edouard VIII (Guy Pierce) qui était destiné au trône à la mort de leur père. Seulement Edouard VIII préféra abdiquer pour vivre son amour avec une femme, Wallis Simpson, à la réputation légère (du moins pour un monarque) car notamment divorcée deux fois, histoire à laquelle est d’ailleurs consacré le prochain film de Madonna W.E, dont la rumeur court qu’il pourrait être présenté dans le cadre du prochain Festival de Cannes. George VI que toute la famille royale appelle « Bertie » va donc devoir surmonter son handicap, un bégaiement qui l’empêche de s’exprimer en public. Pour cela, il pourra compter sur le soutien indéfectible de sa femme (Helena Bonham Carter) et sur l’aide d’un thérapeute du langage aux méthodes peu orthodoxes, Lionel Rogue (Geoffrey Rush). Alors qu’il mène cette guerre contre lui-même, une autre guerre beaucoup moins intime se fait de plus en plus menaçante…

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    A priori, cela s’annonçait donc comme un énième biopic avec reconstitution historique spectaculaire de rigueur et c’est sans doute d’abord le choix de prendre le contrepied de ce à quoi nous aurions pu nous attendre qui fait de ce film une grande réussite. Tom Hooper et son scénariste David Seidler ont ainsi fait le judicieux choix de l’intime, de l’histoire sans nier son implication sur l’Histoire mais vue telle que la voyait George VI, relativement lointaine. Le monde extérieur et ses rumeurs sont étouffés par l’atmosphère ouatée et non moins redoutable des allées du pouvoir.

    Plutôt que de filmer George VI comme un personnage historique distant, Tom Hooper le filme à portée d’homme avec ses angoisses et ses faiblesses. Il n’apparait alors pas comme le puissant lointain (éloigné de nous historiquement et humainement) mais comme un homme qui doit affronter ses faiblesses en lequel chacun peut se reconnaître. La caméra de Tom Hooper le suit au plus près de son visage, de ses doutes, de son angoisse qui s’amorce. Le jeu en nuances de Colin Firth et la caméra sensible de Tom Hooper qui l’enferme ans son cadre, (il est tantôt filmé à gauche ou à droite, à son image, en marge) comme il l’est dans son handicap, nous donne la sensation asphyxiante d’éprouver nous aussi son angoisse si bien que notre souffle est suspendu à ses lèvres hésitantes. La maîtrise du langage devient alors le véritable enjeu du suspense du film, haletant comme un thriller. Arrivera-t-il à prononcer ce fameux discours qui fera entrer le Royaume-Uni dans la guerre contre l’Allemagne nazie ?

    Un sujet qui n’a rien d’anachronique et qui est même particulièrement actuel à une époque (la nôtre) où le contenant, la forme, la communication priment sur le contenu et le message, où celui ou celle qui recevra le plus de suffrages ne sera pas forcément le ou la plus apte à gouverner mais le ou la plus apte à délivrer son message et à maîtriser la communication et le langage. Un ancien premier ministre français au phrasé si particulier en a ainsi souvent fait les frais revendiquant et regrettant lui-même que son message qu’il ne veut pas lapidaire, expéditif, ou résumable à un slogan ne puisse être développé dans des médias toujours plus avides d’images chocs que de pensées profondes. Un peu la génération twitter aussi qui recherche le choc de la formule et qui pousse souvent à l’exagération, quitte à piétiner quelques personnes voire la réalité au passage. Plutôt que le pouvoir des mots, c’est donc celui de la communication que doit donc maîtriser le monarque. Un pouvoir qu’il était d’autant plus urgent de détenir quand un dictateur outre-Rhin en faisait un des instruments de sa propagande et l’utilisait pour haranguer, galvaniser et endormir les foules.

    Sans tomber dans la psychologie de comptoir, le scénario montre habilement et par petites touches comment le poids de l’enfance et de l’Histoire (son père, ceux qui l’ont précédé, tous ceux dont les regards pèsent sur lui) sont responsables de son handicap. Mais, au-delà du combat personnel, c’est aussi une très belle histoire d’amitié entre deux hommes à la fois très différents et en quête de reconnaissance. Rogue demande constamment à être sur un pied d’égalité avec George VI, lui qui toujours à été à distance : du peuple, des autres, des mots. Prendre la parole c’est prendre sa place et exister. Le langage, dans le titre même, a d’ailleurs toute son importance : il ne s’agit pas du discours du roi mais d’un roi, qui n’a pas encore son identité propre, écrasé par le poids de l’Histoire et de ses prédécesseurs.

    La richesse des dialogues saupoudrés d’un humour so british participe amplement de la réussite du film. Il est vrai que le langage d’un film dont le sujet est justement le langage se devait d’être exemplaire mais ce n’était pas pour autant gagné d’avance.

    Enfin, le grand atout du film ce sont ses acteurs principaux : Colin Firth (absolument remarquable, ne forçant pas trop le trait comme c’est souvent le cas dans ces rôles à Oscars mais reflétant le bégaiement essentiellement par l’angoisse qu’il générait , Colin Firth d’ailleurs qui interprétait déjà pour moi un des meilleurs rôles de 2010 dans le très beau « A single man » de Tom Ford pour lequel il était déjà nommé à l’Oscar du meilleur acteur), Geoffrey Rush( impeccable en médecin peu conventionnel et malicieux ) et Helena Bonham Carter ( parfaite en future reine, à la fois cinglante et épouse aimante. )

    Si « Le discours d’un roi » n’est pas un film exceptionnel, c’est un beau film en raison du degré de raffinement de chacun des éléments qui le constituent (musique –du Français Alexandre Desplat, d’ailleurs très belle mais parfois un peu trop présente pour un film sur le langage même si elle en est une autre forme-, scénario, interprétation, mise en scène), un film à résonance universelle autant de par le combat qu’il met en scène (un homme, fut-il roi, qui surpasse ses faiblesses et ses peurs) que de par le langage qu’il emploie et dont il souligne le poids historique.