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  • Centenaire Jean-Louis Barrault : projection de "Drôle de drame" de Marcel Carné à la Cinémathèque

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    Avant de vous reparler de la passionnante ouverture du cycle Melville, hier soir à la Cinémathèque, sachez  qu'à l'occasion du centenaire Jean-Louis Barrault, le 15 novembre à 20H, y sera proposée une soirée hommage avec la projection de "Drôle de drame" de Marcel Carné dont je vous propose de retrouver ma courte présentation ci-dessous. Cliquez ici pour plus de renseignements sur cette séance.

    • Lors de sa sortie en 1937,  Drôle de drame  est un échec, le public étant désorienté par son ton acéré et par son synopsis rocambolesque que la précision de son écriture rend néanmoins parfaitement compréhensible.
    •  L’intrigue se déroule ainsi à Londres en 1900. Elle met en scène le professeur de botanique Molyneux (Michel Simon) qui écrit en cachette des romans policiers sous le pseudonyme de  Félix Chapel. Son cousin Soper, évêque de Bedford (interprété par Louis Jouvet) qui a lancé une véritable croisade contre ces livres « impies » s’invite à dîner chez Molyneux ignorant qu’il s’agit aussi de Felix Chapel.  La cuisinière ayant déserté le domicile, les Molyneux préfèrent eux aussi quitter le domicile en le laissant seul plutôt que d’avouer que c’est Mme Margaret Molyneux(Françoise Rosay) qui a fait la cuisine. Persuadé que Molyneux a tué sa femme, l’évêque alerte alors la police. Déguisé en Chapel, arborant une fausse barbe Molyneux est contraint de revenir sur les lieux « du crime » pour effectuer un reportage, lieux alors occupés par la presse et encerclés par une foule furibonde. Pendant ce temps William Kramps (Jean Louis Barrault) l’assassin de boucher décide de tuer Chapel et tombe amoureux de Mme Molyneux tout en sympathisant avec Mr Molyneux...ignorant qu’il s’agit aussi de Chapel. Tout dégénère dans la folie  générale et dans la loufoquerie. Le boucher avoue finalement le meurtre qu’il n’a pas commis et Molyneux est contraint d’être Chapel à vie, sacrifiant ainsi sa véritable identité et assumant jusqu’à la fin de ses jours sa fonction d’escroc littéraire. 
    • Carné et Prévert qui désiraient à nouveau collaborer ensemble avaient d’abord songé à s’inspirer d’un fait divers sur un bagne d’enfants de Belle-île-en mer. La censure s’y opposa et le producteur prévu, le commandant d’aviation Coriglion Molinier, ami d’André Malraux, leur propose alors deux sujets dont il avait acquis les droits  dont le roman de J. Storer-Clouston  The lunatic at large or his first offence  paru en France sous le titre de  La mémorable et tragique aventure de Mr Irwyn Molyneux.  Carné, Prévert et l’équipe technique s’étaient tant amusés à réaliser le film qu’ils étaient persuadés qu’il en irait de même pour le spectateur. Ce film qui se voulait avant tout ludique ne séduisit pourtant pas du tout le public qui le jugea aussi « bizarre, bizarre » que la réplique qui l’a immortalisé.  Le film a même été accueilli par des sifflets et un véritable chahut et au Colisée où il passait en exclusivité il fut accueilli par des « Idiot », « On se fout de nous » particulièrement encourageants…  En province il fut même présenté  avec le slogan « le film le plus idiot de l’année. »   Le public  d’Outre-Manche sera beaucoup plus sensible au film présenté au nom de « Bizarre…bizarre ! » Son caractère théâtral lui fut également reproché  faisant dire à certains que le véritable « réalisateur » n’était pas Carné mais son scénariste Jacques Prévert , Carné n’ayant alors fait, selon ses détracteurs,  que transcrire le texte en film. Certaines critiques furent alors aussi acerbes que les propos du film : « Marcel Carné a essayé, c’est visible, de transposer dans le style français cette loufoquerie arbitraire et clownesque, qui nous ravit tant dans les films américains. Il n’est parvenu qu’à une sorte de violent vaudeville théâtral, au dessin caricaturalement stylisé(…) »  (Les Beaux Arts du 29.10.1937)[1]ou encore dans  Candide , du 28 octobre 1937 Jean Fayard écrivit : « tout cela est trop compliqué, trop verbeux, trop appuyé, trop voulu » même si d’autres reconnaissaient déjà  qu’il n’y avait « pas une faute à relever dans cette comédie échevelée. »[2] 
    • Ce qui déconcerte peut-être davantage encore le public ce sont probablement les personnages, aucun n’étant véritablement innocent à commencer par les traditionnels amoureux des films de Prévert ici inspirateurs des romans infâmes de Chapel et qui reçoivent « la première pierre de celui qui n’a jamais pêché », probablement le seul personnage véritablement innocent du film. Le balayeur n’est pas plus innocent (« C’est justement les affaires des autres qui m’intéressent ») que le gardien de prison qui n’hésite pas, moyennant finance, à fermer les yeux sur le baiser échangé par les amoureux à travers les grilles de la cellule. Les personnages sont même parfois d’un véritable cynisme comme ce curieux noceur interprété par Marcel Duhamel qui prend le deuil des morts qu’il ne connaît pas afin de se sentir « moins seul dans la vie. » 
    • Drôle de drame  est en effet une véritable critique sociale où le paraître prime sur l’être et engendre cette folie et ce quiproquo généralisé entre petits mimosas carnivores et évêque gastronome. Personne n’échappe à la critique ou à l’ironie cinglante : pas plus la bourgeoisie et ses mensonges sociaux qui préfère passer pour criminelle plutôt que pour « des imbéciles » en manquant aux usages. Ce sont aussi les délires d’une vieille tante qui n’a jamais pu supporter sa famille, l’exagération de la presse à sensation, les délires moralisateurs d’un homme d’Eglise finalement ridiculisé d’un kilt et même accusé du meurtre qu’il avait dénoncé, l’incompétence de la police qui se laisse entraîner dans cette histoire rocambolesque sans vraiment se poser de questions etc.
    •  Le peuple n’a d’ailleurs probablement pas apprécié l’image que le film lui renvoyait. Il est en effet dépeint  comme versatile. Ainsi, après avoir réclamé la tête de Molyneux puis celle de sa femme et celle de l’évêque, il exige finalement celle de William Kramps. La bourgeoisie n’a pas plus apprécié cet humour ravageur qui souligne  son souci des convenances. Cette critique passe également par des dialogues avec des expressions du langage courant qui prennent ici un tout autre sens comme l’inspecteur qui dit à Molyneux déguisé en Chapel et revenant sur les lieux du crime : « Considérez-vous ici comme chez vous. » Ces dialogues furent aussi jugés trop travaillés : « Là où il y a contrepoison il y a poison »  ou encore le célèbre « mimétisme du mimosa » de Michel Simon. On y retrouve pourtant les décors de Trauner, les images de Schufftan qui avaient contribué au succès des films du réalisme poétique.
    • Il semble donc qu’on ne puisse pas rire de tout en 1937, que par un drôle de drame on ne puisse faire oublier qu’une drôle de guerre se profile. Le film connaîtra néanmoins un véritable triomphe lors de sa reprise nationale en 1952, peut-être le public avait-il alors davantage le goût de rire de tout...
  • Découvrez deux titres de la Bande-Originale du Film "Potiche" de François Ozon dont un duo inédit entre Catherine Deneuve et Benjamin Biolay

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  • Ouverture du cycle Melville, ce soir, à la Cinémathèque avec "Le Cercle rouge"

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    Je vous rappelle que c'est ce soir que s'ouvrira le cycle Melville à la Cinémathèque Française avec la projection du "Cercle rouge" de Jean-Pierre Melville dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici.

    Je vous rappelle également qu'à cette occasion j'organise un concours exclusif et exceptionnel pour vous permettre de remporter un coffret de 7dvd de Melville. Pour tenter votre chance, c'est ici.

    Rendez-vous demain sur inthemoodforcinema.com pour le récit de cette soirée exceptionnelle.

  • Projections de "L'homme qui voulait vivre sa vie" d'Eric Lartigau en présence de l'équipe du film

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    Outre "La Princesse de Montpensier" de Bertrand Tavernier que je vous recommande toujours vivement, sort aujourd'hui en salles "L'homme qui voulait vivre sa vie" d'Eric Lartigau avec Romain Duris, Catherine Deneuve, Marina Foïs, Niels Arestrup et Branka Katic dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici ainsi que celle du roman éponyme de Douglas Kennedy en cliquant là.

    Voici pour info les séances auxquelles ils seront présents :
     
    -          UGC Ciné Cité LES HALLES : 09h15
    -          UGC Ciné Cité BERCY : 10h00
    -          Gaumont PARNASSE : 10h45
    -          Pathé WEPLER : 19h30

  • Avant-première de "La Princesse de Montpensier" à l'UGC des Halles, ce soir, en présence de Bertrand Tavernier

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    Comme je souhaite défendre ardemment ce très beau film qui sera soumis à une rude concurrence demain avec les sorties, notamment de "Fair game", "Buried" et "L'homme qui voulait vivre sa vie", je vous le recommande à nouveau en vous informant qu'aura lieu ce soir, une avant-première, à l'UGC des halles, à 20h15 et en présence de Bertrand Tavernier.

    Cliquez ici pour lire ma critique de "La Princesse de Montpensier" de Bertrand Tavernier.

  • Critique « Il reste du jambon ? » d’Anne de Petrini : aussi subtil que son titre…

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    Quelqu’un pourra-t-il dire un jour aux anciens chroniqueurs télévisés qui, en mal d’activités et/ou de psy, se lancent dans le 7ème art, que faire un film ne consiste pas à placer une caméra n’importe où pour filmer une suite de sketchs ? Merci. Tel semble être le cas d’Anne de Petrini qui s’est inspirée de sa vie commune avec Ramzy Bedia pour écrire et réaliser son premier long-métrage répondant au doux et subtil nom de « Il reste du jambon ? »(dont vous remarquerez la forme interrogative, dont la réponse est sans doute censée susciter un suspense insoutenable.), en réalité censé symboliser leurs différences.

    Résumons : Justine Lacroix (Anne Marivin), journaliste d’une obscure chaîne de télévision est cantonnée à la tout aussi obscure rubrique des chiens écrasés, lesquels chiens seront d’ailleurs à l’origine de sa rencontre avec le séduisant chirurgien urgentiste, Djalil Boudaoud (Ramzy Bédia) devant lequel elle se retrouve après avoir goûté à des croquettes pour chiens ET pour hommes. Comme c’est le coup de foudre, ils s’installent rapidement ensemble et c’est là que les ennuis sont censés commencer…

    Rarement un film aura aligné autant de clichés, aura autant et si mal cherché à singer les comédies romantiques américaines et aura eu une photographie aussi laide… Justine a donc des parents bourgeois et racistes qui parlent de « ces gens-là », achètent de la musique berbère quand ils apprennent qu’ils vont avoir un gendre d’origine algérienne, parlent de « races » (mais Justine précise au passage gentiment( ?!) à sa mère que « les races ça n’existe pas » au cas où le spectateur serait lui aussi raciste et/ou inculte), et ont l’impression de partir à l’aventure quand ils vont à Marrakech. Précisons que les parents sont incarnés par Marie-France Pisier et Jean-Luc Bideau dont on se demande ce qu’ils sont allés faire dans cette galère. De l’autre, Djalil a des parents algériens dont la mère prend des cours… à l’école primaire, rejette Justine parce qu’elle est blanche mais l’accepte finalement parce qu’elle a du caractère. Djalil, quant à lui, empêche sa sœur d’assister à une fête familiale et la traite de « pute » parce qu’elle a eu un enfant avec un Français blanc.

    Anne de Petrini aurait pu se rattraper en parlant de l’univers qu’elle connaît, c’est-à-dire celui de la télévision, mais entre un rédacteur en chef pleutre, survolté, suffisant et la bimbo de service, on n’échappe pas là non plus aux clichés. Je passe sur les blagues assez consternantes comme « le Coran alternatif » (avec une panne de courant nullement là pour faire avancer l’intrigue mais uniquement pour placer cette vanne comme elle aurait été plaquée dans une chronique télé).

    Tout juste le jeu juste d’Anne Marivin, Fellag, Biyouna et des actrices principales de « Tout ce qui brille » Géraldine Nakache et Leila Bekhti sauve-t-il le film du naufrage…mais pas du titre de plus mauvais film de l’année, malgré la bonne volonté d’appel (manqué) à la tolérance. Ce film aura par ailleurs le mérite de donner à Ramzy un vrai rôle, et de montrer qu’il peut jouer lui aussi particulièrement juste lorsqu’il sort de son personnage décalé en duo avec son comparse Eric.

    Bref,  n’y allez pas, et revoyez plutôt, sur un sujet similaire, et traité avec beaucoup plus de subtilité «Mauvaise foi » de Roschdy Zem ou allez voir "The American", à l'affiche cette semaine.

    Terminons par une citation d’Anne De Petrini  qui en dit long sur sa modestie et connaissance de l’univers cinématographique : "J’avais écrit ce scénario pour le Festival de Cannes. Très naïvement, je pensais : Je vais arriver et puis je vais le vendre,  mais ça ne s’est pas du tout passé comme ça. » Sans commentaires.

    ps: Le générique est très bien.

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2010 Pin it! 3 commentaires
  • Concours exclusif: gagnez ici votre coffret de 7 DVD de Jean-Pierre Melville à l'occasion du cycle Melville à la Cinémathèque

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    A l'occasion du cycle Jean-Pierre Melville à la Cinémathèque (dont vous pouvez retrouver le programme complet en cliquant ici) qui débutera mercredi 3 novembre prochain, à 20H, avec la projection du "Cercle rouge", en présence d'Alain Delon, j'ai le plaisir de vous proposer un concours, en exclusivité pour inthemoodforcinema.com, en partenariat avec Studio Canal, et pour vous permettre de remporter un coffret de 7DVD du cinéaste  qui contient : « Le Doulos », « L’armée des ombres », « Bob le flambeur », « Le cercle rouge »,  « Léon Morin prêtre »,  « Un flic » et un inédit avec le documentaire « Sous le nom de Melville. »

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    Je suis d'autant plus ravie de vous faire gagner ce coffret que Melville fait partie de mes cinéastes de prédilection dont je ne me lasse jamais de revoir les films et qui, 37 ans après sa mort (bien que de nombreux cinéastes se réclament de son héritage ou s'essaient aux remakes de ses films)  n'a pas encore été égalé, que ce soit en ce qui concerne ses films sur l'Occupation ou ses films policiers et qui, en seulement, 13 films (et, au moins, la moitié de chefs d'oeuvre) a su imposer un style unique et particulier.

    Cliquez ici pour lire mon analyse détaillée de "L'armée des ombres" de Jean-Pierre Melville

    Cliquez ici pour lire ma critique du "Cercle rouge" de Jean-Pierre Melville

    Longs-métrages de Jean-Pierre Melville

    1947 : Le Silence de la mer

    1950 : Les Enfants terribles

    1953 : Quand tu liras cette lettre

    1955 : Bob le flambeur

    1959 : Deux hommes dans Manhattan

    1961 : Léon Morin, prêtre

    1962 : Le Doulos

    1963 : L'Aîné des Ferchaux

    1966 : Le Deuxième Souffle

    1967 : Le Samouraï

    1969 : L'Armée des ombres

    1970 : Le Cercle rouge

    1972 : Un flic

    CONCOURS

    Pour avoir une chance d'être l'heureux lauréat dîtes-moi, par email à inthemoodforcinema@gmail.com , avec pour intitulé "Concours Melville", avant le 8 novembre, à minuit (une seule tentative par candidat):

    1. . Quel acteur incarne le rôle principal du film dont est extrait le bout d'image ci-dessous?

     

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    2. Qui est le directeur de la photographie du film dont est extrait le bout d'image ci-dessous?

     

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    3. Qui interprète le docteur dans le film dont le bout d'image est extrait ci-dessous?

     

     

     

     

     

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    4. Donnez-moi la date de sortie en France du film dont le bout d'image ci-dessous est extrait?

     

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    5. Donnez-moi les noms de deux des chats du commissaire dans le film dont le bout d'image ci-dessous est extrait?

     

     

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    6. Pour départager les égalités éventuelles, dîtes-moi pourquoi vous aimez le cinéma de Melville et pourquoi ce coffret doit vous revenir à vous et personne d'autre?

    Amusez-vous bien! Réponses le 9 novembre sur le blog. Le gagnant sera contacté directement par email.

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : CONCOURS Pin it! 2 commentaires