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cinema - Page 169

  • Palmarès du 11ème Festival international du film d'Aubagne

    aubagne.jpgLes jurys de la onzième édition du Festival international du film d'Aubagne, dédié à la jeune création, ont décerné ce soir lors de la cérémonie de clôture 16 prix, dont 2 Grands Prix consacrés à la création musicale et sonore. 85 films (8 longs et 77 courts) de 25 pays concouraient.
    Le Grand Prix de la meilleure musique originale pour un long métrage est attribué au québécois Luc SICARD pour « Un ange à la mer » du Belge Frédéric Dumont. Le jury a été sensible à « la qualité de sa partition, la pertinence de son utilisation ainsi que son intégration dans le film. »
    Le Grand Prix de la meilleure création sonore pour un court métrage est attribué au compositeur allemand Marian MENTRUP pour le film d'animation « Never drive a car when you're dead » de Gregor DASHUBER. Le jury a distingué ce film d'animation « qui nous entraîne dans une procession funèbre, onirique, mais paradoxalement vivante et festive grâce notamment à son discours musical et sonore en contrepoint parfait avec son sujet. »

    PALMARÈS
    Prix pour les longs métrages
    GRAND PRIX de la MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE, d'une valeur de 2 000€, attribué au compositeur québécois Luc SICARD pour « Un ange à la mer » de Frédéric DUMONT - Belgique, Canada, France - 2009 - 1er long métrage
    Prix du MEILLEUR FILM attribué à « Für Miriam » de Lars-Gunnar LOTZ - Allemagne - 2008 - 1er long métrage
    Prix D'INTERPRÉTATION FÉMININE attribué à Franziska PETRI dans « Für Miriam » de Lars-Gunnar Lotz - Allemagne - 2008
    Prix SPÉCIAL DU JURY à « Mal dia para pescar » d'Alvaro BRECHNER - Uruguay/Espagne - 2009 - 1er long métrage

    Prix pour les courts métrages
    GRAND PRIX de la MEILLEURE CRÉATION SONORE d'une valeur de 3 000 € dont 1 500€ remis par la SACEM au compositeur et concepteur sonore Marian MENTRUP et 1500€ au réalisateur Gregor DASHUBER pour « Never drive a car when you're dead » - Allemagne - 2009 - Animation - 2e film
    MENTION attribuée au compositeur Franck LEBON pour « Le Cochon, le Naïf et le Charlatan » de Vincent Burgerin et Franck Lebon - France - 2009 - 2e film
    MENTION attribuée au compositeur Jean-François HOËL pour « La Prévention de l'usure » de Gilles Charmant - France - 2009 - 3e film

    Prix FICTION d'une valeur de 750€ attribué à « Scratch » de Jakob RØRVIK - Norvège - 2009 - 3e film
    MENTION attribuée à « ¿ Donde esta Kim Basinger ? » de Edouard DELUC - France - 2009 - 3e film
    MENTION attribuée à « Stykke for Stykke » de May EL-TOUKHY - Danemark - 2009 - 3e film

    Prix DOCUMENTAIRE d'une valeur de 750€ attribué à « Changgo » de Sandra STAFFI - Allemagne - 2009 - 2e film
    MENTION attribuée à « Tommasina » de Margherita SPAMPINATO - Italie - 2008 - 1er film

    Prix ANIMATION d'une valeur de 750€ attribué à « Mei Ling » de Stéphanie LANSAQUE et François LEROY - France- 3e film

    Prix EXPÉRIMENTAL d'une valeur de 750€ attribué à « Zeitriss » de Quimu CASALPRIM I SUAREZ - Allemagne - 2e film

    Prix du public
    PRIX DU PUBLIC, élu par les spectateurs présents à la Nuit du Court, d'une valeur de 750€ attribué à « Jogging Category » de Martin LE GALL - France - 2009 - 3e  film.
    Prix COLLÉGIENS remis par les « délégués culturels » de la Ville d'Aubagne au film de fiction « Annie de Francia » de Christophe LE MASNE présenté dans le programme « Les Courts qui rendent heureux, Part IV » - France - 2009.

    14es Bourses du SIRAR (Site Régional d'Aide à la Réalisation)
    Rappelons que Clémence MADELEINE (Paris) pour le scénario « La Promenade de Noé » a reçu jeudi 18 mars la 14e Bourse du SIRAR. Elle bénéficie d'une bourse de 22 000€, attribuée par la ville d'Aubagne et le Conseil régional Paca, d'aides mises en place par tout un réseau de partenaires (Groupe de Recherche d'Essais Cinématographiques (GREC), Régie Culturelle Régionale, le Département des Sciences, Arts et Techniques de l'Image et du Son (Satis) de l'Université de Provence à Aubagne, France 3 Provence Alpes, Fujifilm, Panavision) pour mener à bien la réalisation de son premier court métrage. Par ailleurs, un jury formé par la Céfédem-Sud (Centre de Formation aux enseignements de la danse et de la musique) a désigné 3 compositeurs : Olivier CAPPAROS (Paris), Wataru MIYAKAWA (Lyon) et Serge OLLIVE (Paris) parmi lesquels la jeune réalisatrice choisira l'auteur qui réalisera la musique de son film. Ce dernier reçoit une bourse d'une valeur de 2 000 € offerte par la SACEM. Les musiciens du Céfédem-Sud interpréteront la musique.
    Exceptionnellement, le jury a retenu le projet d'animation {R} de Nicolas BIANCO-LEVRIN (Paris) à qui il attribue une résidence de trois mois à Aubagne.

    Le jury longs métrages était composé de Pierre MIGNOT (directeur de la photographie, Québec), Selma MUTAL (compositrice, France), Vincent SCHMITT (monteur, France) et Roberto VERACE (réalisateur, Italie). Le jury courts métrages était composé de Abdenour HOCHICE (directeur artistique, Algérie), Hervé LE PHUEZ (programmateur, Belgique), Romain MASSON (attaché audiovisuel, France), Marie SABBAH (superviseur musical, France), Jean-Christophe SOULAGEON (producteur et distributeur, France).

  • Le printemps du cinéma 2010

    Je vous rappelle queprintemps.jpg le Printemps du Cinéma débute demain et se poursuivra lundi 22 et mardi 23 mars 2010 pour 3 jours de cinéma au tarif unique de 3,50 euros la séance !

    Je vous laisse découvrir le film annonce... et trouver les noms des films qui y figurent!

    Site officiel du Printemps du cinéma

    Et si vous ne deviez en choisir que deux:

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    Et le reste de l'actualité, c'est sur "In the mood for Cannnes", "In the mood for Deauville" et "In the mood for luxe".

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Critique - « Le Cercle rouge » de Jean-Pierre Melville (1970) avec Alain Delon, Yves Montand, Bourvil, Gian Maria Volonte, François Périer…

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    A l'occasion du Festival International du Film Policier de Beaune pour lequel, je vous le rappelle, Inthemoodforcinema, en partenariat avec Orange, vous permet de remporter 10 pass permanents (cliquer ici pour voir le règlement du concours), je vous propose aujourd'hui une critique de ce qui est pour moi l'un des 10 meilleurs films policiers de tous les temps « Le Cercle rouge » de Jean-Pierre Melville (parmi lesquels figure d'ailleurs selon moi un autre film de Melville : « Le Samouraï ») auquel le Festival rend d'ailleurs hommage puisqu'il a lui aussi son « Cercle rouge » qui réunit 15 personnalités du monde cinématographique et littéraire.  Bien plus qu'un film policier, ce film est sans nul doute un de ceux qui ont fait naitre ma passion pour le cinéma...

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    Synopsis : Le commissaire Matteï (André Bourvil) de la brigade criminelle est chargé de convoyer Vogel (Gian Maria Volonte), un détenu. Ce dernier parvient à s'enfuir et demeure introuvable malgré l'importance des moyens déployés. A même moment, à Marseille, Corey (Alain Delon), à la veille de sa libération de prison, reçoit la visite d'un gardien  dans sa cellule venu lui proposer une « affaire ». Alors que Corey gagne Paris, par hasard, Vogel se cache dans le coffre de la voiture. Corey et Vogel montent alors ensemble l'affaire proposée par le gardien : le cambriolage d'une bijouterie place Vendôme. Ils s'adjoignent ensuite les services d'un tireur d'élite : Janson, un ancien policier, rongé par l'alcool.

    Dès la phrase d'exergue, le film est placé sous le sceau de la noirceur et la fatalité : " Çakyamuni le Solitaire, dit Siderta Gautama le Sage, dit le Bouddha, se saisit d'un morceau de craie rouge, traça un cercle et dit : " Quand des hommes, même sils l'ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d'entre eux et ils peuvent suivre des chemins divergents, au jour dit, inéluctablement, ils seront réunis dans le cercle rouge (Rama Krishna)".

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    C'est cette fatalité qui fera se rencontrer Corey et Vogel puis Jansen et qui les conduira tous les trois à la mort « réunis dans le cercle rouge ». Ce cercle rouge réunit aussi policier et gangsters, Mattei ressemblant à bien des égards davantage à ces derniers qu'à l'inspecteur général pour qui les hommes sont « tous coupables ». Dès le début, le film joue sur la confusion : le feu rouge grillé par la police, les deux hommes (Vogel et Matteï) qui rentrent en silence dans la cabine de train, habités par la même solitude, et dont on ne découvre que plus tard que l'un est policier et l'autre un prévenu. Il n'y a plus de gangsters et de policiers. Juste des hommes. Coupables. Matteï comme ceux qu'ils traquent sont des hommes seuls. A deux reprises il nous est montré avec ses chats qu'il materne tandis que Jansen a pour seule compagnie «  les habitants du placard », des animaux hostiles que l'alcool lui fait imaginer.

    Tous sont prisonniers. Prisonniers d'une vie de solitude. Prisonniers d'intérieurs qui les étouffent. Jansen qui vit dans un appartement carcéral avec son papier peint rayé et ses valises en guise de placards. Matteï dont l'appartement ne nous est jamais montré avec une ouverture sur l'extérieur. Ou Corey qui, de la prison, passe à son appartement devenu un lieu hostile et étranger. Prisonniers ou gangsters, ils subissent le même enfermement. Ils sont avant tout prisonniers du cercle du destin qui les réunira dans sa logique implacable. Des hommes seuls et uniquement des hommes, les femmes étant celles qui les ont abandonnés et qui ne sont plus que des photos d'une époque révolue (que ce soit Corey qui jette les photos que le greffe lui rend ou Matteï dont on aperçoit les photos de celle dont on imagine qu'elle fut sa femme, chez lui, dans un cadre).

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    Avec une économie de mots (la longue -25 minutes- haletante et impressionnante scène du cambriolage se déroule ainsi sans qu'un mot soit échangé), grâce à une mise en scène brillante, Melville signe un polar d'une noirceur, d'une intensité, d'une sobriété rarement égalées.

     Le casting, impeccable, donne au film une dimension supplémentaire : Delon en gangster désabusé et hiératique (dont c'est le seul film avec Melville dont le titre ne le désigne pas directement, après « Le Samouraï » et avant « Un flic »), Montand en ex-flic rongé par l'alcool, et  Bourvil, mort peu de temps après le tournage, avant la sortie du film (même s'il tourna ensuite « Le mur de l'Atlantique »), est ici bouleversant dans ce contre-emploi, selon moi son meilleur deuxième rôle dramatique avec « Le Miroir à deux faces ».  Ce sont pourtant d'autres acteurs qui étaient initialement prévus : Lino Ventura pour « Le commissaire Matteï », Paul Meurisse pour Jansen et Jean-Paul Belmondo pour Vogel.

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    La critique salua unanimement ce film qui fut aussi le plus grand succès de Melville dont il faut par ailleurs souligner qu'il est l'auteur du scénario original et de cette idée qu'il portait en lui depuis 20 ans, ce qui lui fit dire : « Ce film est de loin le plus difficile de ceux qu' j'ai tournés, parce que j'en ai écrit toutes les péripéties et que je ne me suis pas fait de cadeau en l'écrivant. »

    En tout cas, il nous a fait un cadeau, celui de réunir pour la première et dernières fois de grands acteurs dans un « Cercle rouge » aux accents hawksiens, aussi sombre, fatal qu'inoubliable.

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    Liens :

    Cycle Alain Delon sur « In the mood for cinema » :

    Documentaire sur Alain Delon

     « Les Montagnes russes », 

     « Sur la route de Madison »,

    « Love letters ».

     « La Piscine » de Jacques Deray

     Le Guépard » de Visconti

    Soirée Paramount du lancement du DVD de "Borsalino"

    Le programme de la rétrospective Jean-Pierre Melville au Festival Premiers Plans d'Angers

     

    Ma critique de "L'armée des ombres" de Jean-Pierre Melville

     Et pour le reste de l'actualité :  "In the mood for Cannes " , "In the mood for Deauville "  et " In the mood for luxe "

  • "Téhéran" de Nader Homayoun : la bande-annonce

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    En attendant ma critique du film, voici la bande-annonce de "Téhéran" de Nader Homayoun:

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  • L'avant-première d' "Alice au pays des merveilles" à Paris

    En attendant ma critique d' "Alice au pays des merveilles" et  de nouvelles informations sur le Festival de Cannes 2010, voici quelques images de l'avant-première du dernier film du président du jury du Festival de Cannes 2010. Vous pouvez également suivre le reste de l'actualité sur "In the mood for Cannes", "In the mood for Deauville" et "In the mood for luxe" .

  • L'affiche du Festival Paris Cinéma 2010

    Le visuel du Festival Paris Cinéma 2010 a été dévoilé hier. Il a été réalisé par Rié Hiraï, un festival dont nous savons pour l'instant seulement qu'il se déroulera cette année du 3 au 13 juillet 2010 et que le Japon sera le pays à l'honneur.

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    Liens:
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  • Le Festival International du Film Policier de Beaune 2010 rend hommage à James Gray

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    Je vous parlais tout à l'heure du concours organisé par inthemoodforcinema.com pour remporter 10 pass permanents pour le Festival du Film Policier de Beaune (ici), un  Festival dont la programmation 2010 s'annonce particulièrement riche et jubilatoire avec notamment un hommage à James Gray!

    Après William Friedkin en 2009, le Festival du Film Policier de Beaune continue d’honorer les grands cinéastes. Cette année c’est « New York Polar " qui est à l'honneur, et c’est donc tout naturellement que le festival a décidé de rendre hommage à l’un de ses ambassadeurs les plus prometteurs de ces dernières années, le réalisateur, scénariste et producteur d’origine New Yorkaise.

    Tous les films de James Gray seront projetés dans le cadre du festival. Je vous les recommande tous sans réserves.

    Le samedi 10 avril à 15H, James Gray donnera une leçon de cinéma au Palais des Congrès de Beaune.

    En bonus (sous la biographie et la filmographie de James Gray), je vous propose ma critique de "La Nuit nous appartient" publiée suite à la projection du film dans le cadre du Festival de Cannes. (2007)

    Biographie (source: dossier de presse du festival)

    Né à New York en 1969, James Gray grandit dans le Queens puis étudie à l’école de cinéma et de télévision de l’University of Southern California de Los Angeles. Il fait ses débuts de réalisateur en 1994 à l’âge de 25 ans avec « Little Odessa », un film salué par la critique dans lequel Tim Roth interprète un tueur à gages. Sans états d’âme, et de retour dans son quartier natal pour un contrat (Brighton Beach à Brooklyn, berceau de la communauté russe), ce dernier se retrouve confronté à son père et son jeune frère, interprété par Edward Furlong, qui l’avaient banni. Le film remporte le Prix de la critique au Festival du Cinéma Américain de Deauville et le Lion d’Argent à la Mostra de Venise. Il est nommé la même année aux Independent Spirit Awards pour le Prix du Meilleur premier long métrage et pour celui du Meilleur premier scénario. En 2000, James Gray écrit et réalise son second long métrage « The Yards », avec, entre autres, Mark Wahlberg, Charlize Theron et James Caan, un film noir qui sera sélectionné en compétition au Festival de Cannes et qui marquera également le début d’une longue collaboration avec l’acteur Joaquin Phoenix, dont il fera son héros et son alter-ego dans ses deux prochains films. Sept ans plus tard, après un long conflit l’opposant à Miramax sur le final cut de ce dernier film, James Gray signe avec « La Nuit nous appartient » une oeuvre sombre à travers laquelle il retrouve son thème fétiche, la famille, et une fois encore l’univers de la mafia Russe. Le film est sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes en 2007, connaît un large succès mondial, et fait de James Gray le plus grand espoir du cinéma américain. Tourné en moins de quarante jours et monté dans la foulée, « Two Lovers » crée la surprise un an plus tard au Festival de Cannes où il est également sélectionné en compétition officielle. Tout en reprenant quelques uns des ingrédients scénaristiques de sa trilogie policière (la communauté juive-russe de Brooklyn, les liens familiaux) James Gray rompt avec le film noir et fait équipe pour la troisième fois avec son double Joaquin Phoenix, qui, entouré de Gwyneth Paltrow et Isabella Rossellini, se retrouve au centre d’un drame romantique réaliste empreint de mélancolie et de noirceur.

    FILMOGRAPHIE

    1994 LITTLE ODESSA

    2000 THE YARDS

    2007 WE OWN THE NIGHT (La Nuit nous appartient)

    2008 TWO LOVERS

    CRITIQUE DE "LA NUIT NOUS APPARTIENT":

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    La nuit nous appartient. Voilà un titre très à-propos pour un film projeté en compétition officielle au dernier Festival de Cannes.  Cannes : là où les nuits semblent ne jamais vouloir finir, là où les nuits sont aussi belles et plus tonitruantes que les jours et là où les nuits  s’égarent, délicieusement ou douloureusement, dans une profusion de bruits assourdissants, de lumières éblouissantes, de rumeurs incessantes. Parmi ces rumeurs certaines devaient bien  concerner ce film de James Gray et lui attribuer virtuellement plusieurs récompenses qu’il aurait amplement méritées (scénario, interprétation, mise en scène...) au même titre que « My blueberry nights », mon grand favori, ou plutôt un autre de mes grands favoris du festival, l’un et l’autre sont pourtant repartis sans obtenir la moindre récompense…

    Ce titre poétique (« We own the night » en vo, ça sonne encore mieux en Anglais non ?)  a pourtant une source plus prosaïque qu’il ne le laisserait entendre puisque c’est la devise de l’unité criminelle de la police de New York chargée des crimes sur la voie publique. Ce n’est pas un hasard puisque, dans ce troisième film de James Gray ( « The Yards » son précèdent film avait déjà été projeté en compétition au Festival de Cannes 2000)  qui se déroule à New York, à la fin des années 80,  la police en est un personnage à part entière.  C’est le lien qui désunit puis réunit trois membres d’une même famille :  Bobby Green (Joaquin Phoenix), patron d’une boîte de nuit appartenant à des Russes, à qui la nuit appartient aussi, surtout,  et qui représentent pour lui une deuxième et vraie famille qui ignore tout de la première, celle du sang, celle de la police puisque son père Burt (Robert Duvall) et son frère Joseph (Mark Walhberg) en sont tous deux des membres respectés et même exemplaires. Seule sa petite amie Amada (Eva Mendes), une sud américaine d’une force fragile,  vulgaire et touchante, est au courant. Un trafic de drogue  oriente la police vers la boîte détenue par Bob, lequel va devoir faire un choix cornélien : sa famille d’adoption ou sa famille de sang, trahir la première  en les dénonçant et espionnant ou trahir la seconde en se taisant ou en consentant tacitement à leurs trafics. Mais lorsque son frère Joseph échappe de justesse à une tentative d’assassinat orchestrée par les Russes, le choix s’impose comme une évidence, une nécessité, la voie de la rédemption pour Bobby alors rongé par la culpabilité.

    Le film commence vraiment dans la boîte de nuit de Bobby, là où il est filmé comme un dieu, dominant et regardant l’assemblée en plongée, colorée, bruyante, gesticulante, là où il est un dieu, un dieu de la nuit. Un peu plus tard, il se rend à la remise de médaille à son père, au milieu de la police de New York, là où ce dernier et son frère sont des dieux à leur tour, là où il est méprisé,  considéré comme la honte de la famille, là où son frère en est la fierté, laquelle fierté se reflète dans le regard de leur père alors que Bobby n’y lit que du mépris à son égard. C’est avec cette même fierté que le « parrain » (les similitudes sont nombreuses avec le film éponyme ou en tout cas entre les deux mafias et notamment dans le rapport à la famille) de la mafia russe, son père d’adoption, regarde et s’adresse à Bobby. Le  décor est planté : celui d’un New York dichotomique, mais plongé dans la même nuit opaque et pluvieuse, qu’elle soit grisâtre ou colorée. Les bases de la tragédie grecque et shakespearienne, rien que ça, sont aussi plantées et même assumées voire revendiquées par le cinéaste, de même que son aspect mélodramatique (le seul bémol serait d’ailleurs les mots que les deux frères s’adressent lors de la dernière scène, là où des regards auraient pu suffire...)

    Les bons et les méchants.  L’ordre et le désordre. La loi et l’illégalité. C’est très manichéen  me direz-vous. Oui et non. Oui, parce que ce manichéisme participe de la structure du film et du plaisir du spectateur. Non, parce que Bobby va être écartelé,  va évoluer,  va passer de l’ombre à la lumière, ou plutôt d’un univers obscur où régnait la lumière à un univers normalement plus lumineux dominé par des couleurs sombres. Il va passer d’un univers où la nuit lui appartenait à un autre où il aura tout à prouver. Une nuit où la tension est constante, du début et la fin, une nuit où nous sommes entraînés, immergés dans cette noirceur à la fois terrifiante et sublime, oubliant à notre tour que la lumière reviendra un jour, encerclés par cette nuit insoluble et palpitante, guidés par le regard lunatique (fier puis désarçonné, puis déterminé puis dévasté de Joaquin Phoenix, magistral écorché vif, dont le jeu est d’ailleurs un élément essentiel de l’atmosphère claustrophobique du film). James Gray a signé là un film d’une intensité dramatique rare qui culmine lors d’une course poursuite d’anthologie, sous une pluie anxiogène  qui tombe impitoyablement, menace divine et symbolique d’un film qui raconte aussi l’histoire d’une faute et d’une rédemption et donc non dénué de références bibliques. La scène du laboratoire (que je vous laisse découvrir) où notre souffle est suspendu à la respiration haletante et au regard de Bob est aussi d’une intensité dramatique remarquable.

     « La nuit nous appartient », davantage qu’un film manichéen est donc un film poignant constitué de parallèles et de contrastes (entre les deux familles, entre l’austérité de la police et l’opulence des Russes,-le personnage d’Amada aussi écartelé est d’ailleurs une sorte d’être hybride, entre les deux univers, dont les formes voluptueuses rappellent l’un, dont la mélancolie rappelle l’autre- entre la scène du début et celle de la fin dont le contraste témoigne de la quête identitaire et de l’évolution, pour ne pas dire du changement radical mais intelligemment argumenté tout au long du film, de Bob) savamment dosés, même si la nuit brouille les repères, donne des reflets changeants aux attitudes et aux visages.  Un film noir sur lequel plane la fatalité :  fatalité du destin, femme fatale, ambiance pluvieuse. James Gray dissèque aussi les liens familiaux, plus forts que tout : la mort, la morale, le destin, la loi.

     Un film lyrique et parfois poétique, aussi : lorsque Eva Mendes déambule nonchalamment dans les brumes de fumées de cigarette dans un ralenti langoureux, on se dit que Wong Kar-Wai n’est pas si loin... même si ici les nuits ne sont pas couleur myrtille mais bleutées et grisâtres. La brume d’une des scènes finales rappellera d’ailleurs cette brume artificielle comme un écho à la fois ironique et tragique du destin.

     C’est épuisés que nous ressortons de cette tragédie, heureux de retrouver la lumière du jour, sublimée par cette plongée nocturne. « La nuit nous appartient » ne fait pas  partie de ces films que vous oubliez sitôt le générique de fin passé (comme celui que je viens de voir dont je tairai le nom) mais au contraire de ces films qui vous hantent, dont les lumières crépusculaires ne parviennent pas à être effacées par les lumières éblouissantes et incontestables, de la Croisette ou d’ailleurs…

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