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  • Critique de LES MARCHES DU POUVOIR de George Clooney, à 20H45, sur Ciné plus premier

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    « The American » d’Anton Corbijn, le précèdent film avec George Clooney avant "Les Marches du pouvoir" prouvait une nouvelle fois le caractère judicieux de ses choix en tant que comédien et en tant que producteur, ce film allant à l’encontre d’une tendance selon laquelle les films doivent se résumer à des concepts, prouvant qu’un film lent, au style épuré et aux paysages rugueux (ceux des Abruzzes en l’occurrence, d’ailleurs magnifiquement filmés) peut être plus palpitant qu’un film avec une action à la minute.

     Avec « Les Marches du pouvoir », il confirme la clairvoyance de ses choix (film produit par un autre acteur aux choix clairvoyants, Leonardo DiCaprio) avec un film au sujet a priori (et seulement a priori) peu palpitant : la bataille pour les primaires démocrates et, un peu à l’inverse de « The American » qui était un thriller traité comme un film d’auteur intimiste, il nous embarque dans un thriller palpitant avec ce qui aurait pu donner lieu à un film d’auteur lent et rébarbatif. "Les Marches du Pouvoir" est une adaptation de la pièce de théâtre « Farragut North » de Beau Willimon; il a été présenté en compétition officielle de la dernière Mostra de Venise.

    Stephen Meyers (Ryan Gosling) est le jeune, légèrement arrogant, mais déjà très doué et expérimenté conseiller de campagne du gouverneur Morris (George Clooney) candidat aux primaires démocrates pour la présidence américaine. Pour lui, Morris est le meilleur candidat et il s’engage à ses côtés, totalement convaincu de son intégrité et de ses compétences mais peu à peu il va découvrir les compromis qu’impose la quête du pouvoir et perdre quelques illusions en cours de route… Il va découvrir ce qu’il n’aurait jamais dû savoir, commettre l’erreur à ne pas commettre et la campagne va basculer dans un jeu de dupes aussi fascinant que révoltant.

    Le film commence sur le visage de Meyers récitant un discours, du moins le croit-on… La caméra s’éloigne et dévoile une salle vide et que l’homme qui semblait être dans la lumière est en réalité un homme dans et de l’ombre, préparant la salle pour celui qu’il veut mener à la plus grande marche du pouvoir. Ce début fait ironiquement écho au magnifique plan-séquence de la fin où la caméra se rapproche au lieu de s’éloigner (je ne vous en dis pas plus sur cette fin saisissante)…tout un symbole !

    Je ne suis pas à un paradoxe près : alors que je m’insurge constamment contre le poujadiste et simpliste «tous pourris » souvent le credo des films sur la politique, ce film qui dresse un portrait cynique de la politique et de ceux qui briguent les plus hautes marches du pouvoir m’a complètement embarquée… Clooney non plus n’est pas à un paradoxe près puisque lui qui a fermement défendu Obama dans sa campagne présidentielle et dont la sensibilité démocrate n’est pas un mystère a mis en scène un candidat (démocrate) dont l’affiche ressemble à s’y méprendre à celle du candidat Obama lors de son premier mandat. D’ailleurs, ce n’est pas forcément un paradoxe, mais plutôt une manière habile de renforcer son propos.

    A première vue, rien de nouveau : les manigances et les roueries de la presse pour obtenir des informations qui priment sur tout le reste, y compris de fallacieuses amitiés ou loyautés, la proximité intéressée et dangereuse entre le pouvoir politique et cette même presse (tout ce que la très belle affiche résume, avec en plus le double visage du politique), et même les liens inévitables entre désir et pouvoir qui ouvraient récemment un autre film sur la politique, « L’Exercice de l’Etat », dans une scène fantasmagorique mais, malgré cela, George Clooney signe un film remarquable d’intensité, servi par des dialogues précis, vifs et malins et par une mise en scène d’une redoutable élégance, notamment grâce au recours aux ombres et à la lumière pour signifier l’impitoyable ballet qui broie et fait passer de l’un à l’autre mais surtout pour traiter les coulisses obscures du pouvoir comme un thriller et même parfois comme un western (le temps d’un plan magnifique qui annonce le face-à-face dans un bar comme un duel dans un saloon). En fait, « Les marches du pouvoir » porte en lui les prémisses de plusieurs genres de films (thriller, romantique, western) montrant, d’une part, l’habileté de Clooney pour mettre en scène ces différents genres et, d’autre part, les différents tableaux sur lesquels doivent jouer les hommes politiques, entre manipulation, séduction et combat.

    Le temps d’une conversation plongée dans le noir ou d’une conversation devant la bannière étoilée (invisible un temps comme si elle n’était plus l’enjeu véritable mais aussi gigantesque et carnassière), sa mise en scène se fait particulièrement significative. Cette plongée dans les arcanes du pouvoir les décrit comme une tentation perpétuelle de trahir : ses amis politiques mais surtout ses idéaux. L’étau se resserre autour de Stephen comme un piège inextricable et les seuls choix semblent alors être de dévorer ou être dévoré, d’ailleurs peut-être pas tant par soif du pouvoir que par souci de vengeance et par orgueil, amenant ainsi de la nuance dans le cynisme apparent qui consisterait à dépeindre des hommes politiques uniquement guidés par la soif de conquête et de pouvoir. Ryan Gosling est parfait dans ce rôle, finalement pas si éloigné de celui qu’il endosse dans « Drive », incarnant dans les deux cas un homme qui va devoir renier ses idéaux avec brutalité, et qui révèle un visage beaucoup plus sombre que ce qu’il n’y parait. Face à lui, George Clooney en impose avec sa classe inégalée et inégalable qui rend d’autant plus crédible et ambivalent son personnage à la trompeuse apparence, épris de laïcité, de pacifisme et d’écologie... sans doute davantage par opportunisme que par convictions profondes, ses choix privés révélant la démagogie de ses engagements publics.

    Le cinéma américain entre Oliver Stone, Pakula, ou avec des rôles incarnés par Robert Redford comme dans « Votez McKay » de Michael Ritchie (que Redford avait d’ailleurs coproduit) a longtemps considéré et traité la politique comme un sujet à suspense. Tout en s’inscrivant dans la lignée de ces films, Clooney réinvente le genre en écrivant un film aux confluences de différents styles. La politique est décidément à la mode puisque pas moins de trois films français (très différents) sur le sujet étaient sortis l'an passé (« La Conquête », « Pater » et « L’Exercice de l’Etat »). Clooney ne s’intéresse d’ailleurs pas ici uniquement à la politique, le film ne s’intitulant pas « Les marches du pouvoir politique » mais du pouvoir tout court et cette soif d’ascension au mépris de tout pourrait se situer dans d’autres sphères de la société de même que la duplicité de ceux qui cherchent à en gravir les marches, à tout prix, même celui de leurs idéaux.

    Seul regret : que le titre original peut-être pas plus parlant mais plus allégorique n’ait pas été conservé. «The ides of March » correspond ainsi au 15 mars du calendrier romain, une expression popularisée par une des scènes de « Jules César » de William Shakespeare, dans laquelle un oracle prévient le célèbre général de se méfier du 15 mars, date à laquelle il finira par être assassiné.

    Un thriller aussi élégant que le sont en apparence ses protagonistes et qui en révèle d’autant mieux la face obscure grâce à un rythme particulièrement soutenu, un distribution brillamment dirigée (avec des seconds rôles excellents comme Philip Seymour Hoffman ou Paul Giamatti), des dialogues vifs, et surtout une mise en scène métaphorique entre ombre et lumière particulièrement symptomatique du véritable enjeu (être, devenir ou rester dans la lumière) et de la part d’ombre qu’elle dissimule (souvent habilement) et implique. Je vous engage à gravir ces « Marches du pouvoir » quatre-à-quatre. Un régal impitoyable. Vous en ressortirez le souffle coupé !

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  • CRITIQUE de THE GREAT GATSBY de Baz Luhrmann (sortie DVD)

    La sortie du DVD de "The Great Gatsby" de Baz Luhrmann est pour moi l'occasion de vous reparler de ce qui fut un des coups de cœur de cette année. Retrouvez ci-dessous mon article publié suite à la projection du film en ouverture du 66ème Festival de Cannes, projection exceptionnelle à laquelle j'avais eu le plaisir d'assister.

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    Ci-dessous ma critique de "Gatsby" de Baz Luhrmann vu en ouverture du Festival de Cannes 2013 (et publiée suite à cette ouverture) avec, également, mon avis sur cette ouverture.

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    Chaque année, au fur et à mesure que les jours avancent et que la clôture du Festival de Cannes se rapproche, la barrière entre la fiction et la réalité s’amenuise, transformant chaque journée et chaque seconde en une troublante, délicieuse, enivrante et perturbante confusion… Cette année, pour cette 66ème édition qui s’annonce décidément exceptionnelle à tous points de vue, cette vertigineuse et grisante sensation s’est emparée de moi dès le premier jour avec, en film d’ouverture, « Gatsby le magnifique » de Baz Luhrmann, nouvelle adaptation de l’intemporel roman de Francis Scott Fitzgerald,  miroir de Cannes, de la mélancolie et de la solitude, sans doute, de quelques uns, derrière le faste, la fête, les éblouissements.

    Mais avant cela, il y a eu cette musique, dans le Grand Théâtre Lumière qui annonce la cérémonie d’ouverture et, qui, pour la 13ème année consécutive, sans que mon enthousiasme soit entamé (bien au contraire) a réussi à me faire frissonner d’impatience et de plaisir.  Avant, il y a eu la voix douce d’Audrey Tautou qui, dans une élégante robe blanche, simple et raffinée, à son image, le souffle à peine coupé, de sa voix à la fois fragile et assurée, a présenté la cérémonie. Enthousiaste, resplendissante, glamour, pétillante Audrey Tautou qui, contrairement à d’autres lors de précédentes éditions, a eu la bonne idée d’écrire son texte elle-même…et j’en tremblais pour elle devant le public sans doute le plus difficile qui soit dans cette salle en effet vertigineuse. Le prestige de l’évènement ne lui a en rien fait perdre ses moyens. Elle nous a rappelé, avec justesse, les beaux paradoxes cannois, que derrière « son air frivole », c’est la « plus fervente manifestation du 7ème art », que le festival est là pour nous « offrir du rêve » et aussi « nous faire voir la vérité ». Elle nous a aussi parlé d’émotions, de cœurs entrainés, charmés, renversés etc, de ses premières émotions cinématographiques. Et puis il y a eu la standing ovation à Steven Spilerbg, la présentation de son éclectique et splendide jury, l’aperçu des films de la sélection qui m’ont rappelé pourquoi j’aimais Cannes et le cinéma. Et pourquoi je les aimais à la folie.

    A peine le temps de comprendre que tout cela était réel, quoique pas tout à fait en apparence, que déjà Gatsby nous emportait dans son tourbillon mélancolique et festif (certains, certainement, songeant déjà à leurs « tweets grincheux », trop rarement joyeux). Je redoutais beaucoup cette adaptation, appréciant beaucoup celle de Jack Clayton (Robert Redford étant pour moi à jamais Gatsby) et aimant inconditionnellement ce sublime roman qui évite toujours soigneusement la mièvrerie et assume le romantisme effréné et exalté (mais condamné) de son personnage principal. Je redoutais surtout que Baz Luhrmann ne dénature totalement le roman en voulant le vulgariser.

    Le  film a été projeté en 3D. C’était la deuxième fois dans l’histoire du Festival après « Up » (« Là-Haut ») de Pete Docter, en  2009, que le film d’ouverture faisait l’objet d’une projection en relief.

    Printemps 1922. L’époque est propice au relâchement des moeurs, à l’essor du jazz et à l’enrichissement des contrebandiers d’alcool… Apprenti écrivain, Nick Carraway (Tobey Maguire » quitte la région du Middle-West pour s’installer à New York. Voulant sa part du rêve américain, il vit désormais entouré d’un mystérieux millionnaire, Jay Gatsby (Leonardo DiCaprio), qui s’étourdit en fêtes mondaines, et de sa cousine Daisy ( Carey Mulligan) et de son mari volage, Tom Buchanan, issu de sang noble. C’est ainsi que Nick se retrouve au coeur du monde fascinant des milliardaires, de leurs illusions, de leurs amours et de leurs mensonges.

    Dans l’adaptation de Clayton (rappelons que le scénario de cette précédente adaptation était écrit par Coppola), je me souviens de la magnificence crépusculaire de la photographie et de la langueur fiévreuse qui étreignait les personnages et nous laissaient entendre que tout cela s’achèverait dans le drame. Ici, c’est plus implicite même si de la fête émane toujours une certaine mélancolie. C’est d’ailleurs ce qui semble avoir déçu une grande partie des festivaliers hier qui s’attendaient sans doute à une joyeuse flamboyance…et, c’est selon moi, au contraire, toute la réussite de cette adaptation que de retranscrire la flamboyance de l’univers de Gatsby sans dissimuler totalement la mélancolie et même la tristesse qui affleurent dans cette débauche festive. L’amertume dissimulée derrière l’apparente légèreté. La mélancolie et le désenchantement derrière la désinvolture.

    Là aussi, Jay Gatsby n’apparaît qu’au bout de vingt minutes, voire plus.  Nous nous trouvons alors dans la même situation que Nick qui ne le connaît que par sa réputation : on dit qu’il « a tué un homme » et qu’il n’apparaît jamais aux fêtes somptueuses qu’il donne dans une joyeuse décadence.

    « Gatsby le magnifique » est à la fois une critique de l’insouciance cruelle et de la superficialité de l’aristocratie que symbolise Daisy, c’est aussi le portrait fascinant d’un homme au passé troublant, voire trouble et à l’aura romantique dont la seule obsession est de ressusciter le passé et qui ne vit que pour satisfaire son amour inconditionnel et aveugle. (Je me souvenais de la magnifique scène où Jay et Daisy dansaient dans une pièce vide éclairée à la bougie, dans le film de Clayton,  moins réussie ici). Face à lui Daisy, frivole et lâche, qui préfère sa réputation et sa richesse à Gatsby  dont la réussite sociale n’avait d’autre but que de l’étonner et de poursuivre son rêve qui pour lui n’avait pas de prix. Gatsby dont par bribes la personnalité se dessine : par sa manie d’appeler tout le monde « vieux frère », par ses relations peu recommandables. Pour Daisy, la richesse est un but (même si elle me parait moins frivole que dans le roman de Fitzgerald et que dans l’adaptation de Clayton). Pour Jay, un moyen (de la reconquérir). Elle qui ne sait que faire des 30 années à venir où il va falloir tuer le temps.

    Gatsby est une histoire de contrastes. Entre le goût de l’éphémère de Daisy et celui de l’éternité de Gatsby. Entre la réputation sulfureuse de Gatsby et la pureté de ses sentiments. Entre la fragilité apparente de Daisy et sa cruauté. Entre la douce lumière d’été et la violence des sentiments. Entre le luxe dans lequel vit Gatsby et son désarroi. Entre son extravagance apparente et sa simplicité réelle. Entre la magnificence de Gatsby et sa naïveté. Et tant d’autres encore. Des contrastes d’une douloureuse beauté dans le roman, et dans l’adaptation de Clayton dont la mise en scène (trop rare) est la réussite du film de Luhrmann (comme ces plans de Gatsby seul sur son ponton) davantage que les fastueuses et non moins réussies scènes de fête qui ne comblent pas le vide de l’existence de Gatsby.

    C’est à travers le regard sensible et lucide de Nick qui seul semble voir toute l’amertume, la vanité, et la beauté tragique de l’amour, mélancolique, pur et désenchanté, que Gatsby porte à Daisy que nous (re)découvrons cette histoire tragique. Bien que le connaissant par cœur, j’en suis ressortie avec l’irrésistible envie de relire encore et encore le chef d’œuvre de Fitzgerald, une nouvelle fois bouleversée par cette histoire d’amour absolu, d’illusions perdues, de bal des apparences, de solitude, de lâcheté, de cruauté (oui, il y a tout cela dans Gatsby) et avec l’irrésistible envie de  me laisser dangereusement griser par l’atmosphère de chaleur écrasante, d’extravagance et d’ennui étrangement mêlés dans une confusion finalement criminelle.

    Mia Farrow interprétait Daisy entre cruauté, ennui, insouciance et même folie. La Daisy de Carey Mulligan est moins déjantée, presque moins pitoyable. Si Gatsby restera pour moi à jamais Robert Redford, Leonardo DiCaprio, une fois de plus, excelle, et est un Gatsby bouleversant, énigmatique, mélancolique, fragile, charismatique, avec ce sourire triste, si caractéristique du personnage. Il incarne magnifiquement celui qui est pour moi un des plus beaux personnages de la littérature. Le talent de Leonardo Di Caprio n’est plus à prouver : que ce soit dans « Les Noces rebelles« , « Inception » ,  « Shutter Island« ou, plus récemment dans « Django unchained »  , il crève invariablement l’écran et prouve aussi son intelligence par ses judicieux choix de rôles.

    Ont participé à la B.O du film: Lana Del Rey, Beyoncé x André 3000, Florence + The Machine, will.i.am, The xx, Fergie + Q Tip + GoonRock, et The Bryan Ferry Orchestra … Ces anachronismes et cette volonté de moderniser un roman et des sentiments de toute façon intemporel  restent ici (heureusement) mesurés.

    Un film, comme celui de Clayton, empreint de la fugace beauté de l’éphémère et de la nostalgie désenchantée que représente le fascinant et romanesque Gatsby auxquelles Baz Luhrmann ajoute une mélancolique flamboyance. Il n’a pas dénaturé l’essence du roman, en choisissant justement de modérer ses envolées musicales.

    Relisez le magnifique texte de Fitzgerald, ne serait-ce que pour « La poussière empoisonnée flottant sur ses rêves » ou cette expression de « nuages roses » qui définit si bien le ton du roman et du film et revoyez l’adaptation de Jack Clayton …mais ne passez pas non plus à côté de celle-ci qui ne déshonore pas la beauté de ce roman bouleversant sur l’amour absolu, la solitude et les illusions perdues derrière le faste et la multitude, et qui ici, et en particulier hier soir, prenait une étrange résonance devant tous ces acteurs qui, sans doute, connaissent ses rêves inaccessibles (ou les rêves accomplis qui ne guérissent ni l’amertume ni la solitude) et de cruelles désillusions, la mélancolie et la solitude dans la fête et la multitude, peut-être même celui qui incarne Gatsby dont le nom toute la journée, n’a cessé d’être murmuré et hurlé sur la Croisette et qui, peut-être, s’est parfois senti comme Gatsby, dans une troublante confusion (nous y revenons) entre la fiction et la réalité.  Belle mise en abyme pour une ouverture et un film d’ouverture mêlant flamboyance, grand spectacle, mélancolie… à l’image de Cannes.

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  • Critique de CONNAÎT LA CHANSON d'Alain Resnais, à 20H50, sur D8, ce dimanche 22 septembre 2013

     

    Commençons par le premier film projeté dans le cadre du festival qui est aussi le plus ancien des trois « On connaît la chanson ». Toute la malice du cinéaste apparaît déjà dans le titre de ce film de 1997, dans son double sens, propre et figuré, puisqu’il fait à la fois référence aux chansons en playback interprétées dans le film mais parce qu’il sous-entend à quel point les apparences peuvent être trompeuses et donc que nous ne connaissons jamais vraiment la chanson…

     

    Suite à un malentendu, Camille (Agnès Jaoui), guide touristique et auteure d’une thèse sur « les chevaliers paysans de l’an mil au lac de Paladru » s’éprend de l’agent immobilier Marc Duveyrier (Lambert Wilson). Ce dernier est aussi le patron de Simon (André Dussolier), secrètement épris de Camille et qui tente de vendre un appartement à Odile (Sabine Azéma), la sœur de Camille. L’enthousiaste Odile est décidée à acheter cet appartement malgré la désapprobation muette de Claude, son mari velléitaire (Pierre Arditi). Celui-ci supporte mal la réapparition après de longues années d’absence de Nicolas (Jean-Pierre Bacri), vieux complice d’Odile qui devient le confident de Simon et qui est surtout très hypocondriaque.

     

    Ce film est pourtant bien plus que son idée de mise en scène, certes particulièrement ludique et enthousiasmante, à laquelle on tend trop souvent à le réduire. A l’image de ses personnages, le film d’Alain Resnais n’est pas ce qu’il semble être. Derrière une apparente légèreté qui emprunte au Boulevard et à la comédie musicale ou du moins à la comédie (en) »chantée », il débusque les fêlures que chacun dissimule derrière de l’assurance, une joie de vivre exagérée, de l’arrogance ou une timidité.

     

    C’est un film en forme de trompe-l’œil qui commence dès la première scène : une ouverture sur une croix gammée, dans le bureau de Von Choltitz au téléphone avec Hitler qui lui ordonne de détruire Paris. Mais Paris ne disparaîtra pas et sera bien heureusement le terrain des chassés-croisés des personnages de « On connaît la chanson », et cette épisode était juste une manière de planter le décor, de nous faire regarder justement au-delà du décor, et de présenter le principe de ces extraits chantés. La mise en scène ne cessera d’ailleurs de jouer ainsi avec les apparences, comme lorsqu’Odile parle avec Nicolas, lors d’un dîner chez elle, et que son mari Claude est absent du cadre, tout comme il semble d’ailleurs constamment « absent », ailleurs.

     

    Resnais joue habilement avec la mise en scène mais aussi avec les genres cinématographiques, faisant parfois une incursion dans la comédie romantique, comme lors de la rencontre entre Camille et Marc. L’appartement où ils se retrouvent est aussi glacial que la lumière est chaleureuse pour devenir presque irréelle mais là encore c’est une manière de jouer avec les apparences puisque Marc lui-même est d’une certaine manière irréel, fabriqué, jouant un personnage qu’il n’est pas.

     

    Le scénario est signé Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri et témoigne déjà de leur goût des autres et de leur regard à la fois acéré et tendre sur nos vanités, nos faiblesses, nos fêlures. Les dialogues sont ainsi des bijoux de précision et d’observation mais finalement même s’ils mettent l’accent sur les faiblesses de chacun, les personnages ne sont jamais regardés avec condescendance mais plutôt lucidité et indulgence. Une phrase parfois suffit à caractériser un personnage comme cette femme qui, en se présentant dit, « J’suis une collègue d’Odile. Mais un petit cran au-dessus. Mais ça ne nous empêche pas de bien nous entendre ! ». Tout est dit ! La volonté de se montrer sous son meilleur jour, conciliante, ouverte, indifférente aux hiérarchies et apparences…tout en démontrant le contraire. Ou comme lorsque Marc répète à deux reprises à d’autres sa réplique adressée à Simon dont il est visiblement très fier « Vous savez Simon, vous n’êtes pas seulement un auteur dramatique, mais vous êtes aussi un employé dramatique ! » marquant à la fois ainsi une certaine condescendance mais en même temps une certaine forme de manque de confiance, et amoindrissant le caractère a priori antipathique de son personnage.

     

    Les personnages de « On connaît la chanson » sont avant tout seuls, enfermés dans leurs images, leurs solitudes, leur inaptitude à communiquer, et les chansons leur permettent souvent de révéler leurs vérités masquées, leurs vrais personnalités ou désirs, tout en ayant souvent un effet tendrement comique. De « J’aime les filles » avec Lambert Wilson au « Vertige de l’amour » avec André Dussolier (irrésistible ) en passant par le « Résiste » de Sabine Azéma. C’est aussi un moyen de comique de répétition dont est jalonné ce film : blague répétée par Lambert Wilson sur Simon, blague de la publicité pour la chicorée lorsque Nicolas montre la photo de sa famille et réitération de certains passages chantés comme « Avoir un bon copain ».

     

    Chacun laissera tomber son masque, de fierté ou de gaieté feinte, dans le dernier acte où tous seront réunis, dans le cadre d’une fête qui, une fois les apparences dévoilées (même les choses comme l’appartement n’y échappent pas, même celui-ci se révèlera ne pas être ce qu’il semblait), ne laissera plus qu’un sol jonché de bouteilles et d’assiettes vides, débarrassé du souci des apparences, et du rangement (de tout et chacun dans une case) mais la scène se terminera une nouvelle fois par une nouvelle pirouette, toute l’élégance de Resnais étant là, dans cette dernière phrase qui nous laisse avec un sourire, et l’envie de saisir l’existence avec légèreté.

     

    Rien n’est laissé au hasard, de l’interprétation (comme toujours chez Resnais remarquable direction d’acteurs et interprètes judicieusement choisis, de Dussolier en amoureux timide à Sabine Azéma en incorrigible optimiste en passant par Lambert Wilson, vaniteux et finalement pathétique et presque attendrissant) aux costumes comme les tenues rouges et flamboyantes de Sabine Azéma ou d’une tonalité plus neutre, voire fade, d’Agnès Jaoui.

     

    « On connaît la chanson » a obtenu 7 César dont celui du meilleur film et du meilleur scénario original. C’est pour moi un des films les plus brillants et profonds qui soient malgré sa légèreté apparente, un mélange subtile –à l’image de la vie - de mélancolie et de légèreté, d’enchantement et de désenchantement, un film à la frontière des émotions et des genres qui témoigne de la grande élégance de son réalisateur, du regard tendre et incisif de ses auteurs et qui nous laisse avec un air à la fois joyeux et nostalgique dans la tête. Un film qui semble entrer dans les cadres et qui justement nous démontre que la vie est plus nuancée et que chacun est forcément plus complexe que la case à laquelle on souhaite le réduire, moins lisse et jovial que l’image « enchantée » qu’il veut se donner. Un film jubilatoire enchanté et enchanteur, empreint de toute la richesse, la beauté, la difficulté, la gravité et la légèreté de la vie. Un film tendrement drôle et joyeusement mélancolique à voir, entendre et revoir sans modération…même si nous connaissons déjà la chanson !

     

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  • Critique de PLEIN SOLEIL de René Clément, à 20H45, sur Arte, ce dimanche 22 septembre 2013

    A ne manquer sous aucun prétexte, ce soir, sur Arte, "Plein soleil" de René Clément...même si le choix sera cornélien puisque sur D8 vous pourrez voir un autre très grand film, "On connaît la chanson" d'Alain Resnais sur D8.

     

     

    Photos ci-dessus, copyright inthemoodforfilmfestivals.com . Projection de « Plein soleil » en copie restaurée dans le cadre du Festival de Cannes 2013.

    CRITIQUE – « Plein soleil » de René Clément

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    Ci-dessous mon article publié  suite à la projection du film dans le cadre de Cannes Classics 2013 avec un dossier spécial consacré à Alain Delon.

    Chaque année, la section Cannes Classics réserve de très belles surprises avec des projections de classiques du cinéma en copies restaurées. Il m’a fallu renoncer à quelques unes (ah, les choix cornéliens entre les multiples projections cannoises !) mais s’il y en a bien une que je n’aurais manqué sous aucun prétexte, c’est celle de «Plein soleil » de René Clément, en présence d’Alain Delon, de retour à Cannes, trois ans après la projection du « Guépard » également en copie restaurée avec, alors, ce poignant écho entre le film de Visconti qui évoque la déliquescence d’un monde, et la réalité, et cette image que je n’oublierai jamais d’Alain Delon et Claudia Cardinale, se regardant sur l’écran, 47 ans auparavant, bouleversants et bouleversés.

    Alain Delon dit régulièrement de  René Clément  que c’est pour lui le plus grand réalisateur mais surtout le plus grand directeur d’acteurs au monde. Sa présence à l’occasion de la projection de « Plein soleil » à Cannes Classics était donc une évidence. L’acteur a par ailleurs tenu à ce qu’il ne s’agisse pas d’un hommage à Alain Delon mais d’un hommage à René Clément.

    Rappelons que Delon devait d’ailleurs au départ interpréter le rôle que Maurice Ronet jouera finalement et, malgré son jeune âge (24 ans alors), il avait réussi à convaincre Clément (et d’abord sa femme…) de le faire changer de rôle.

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    C’est une longue ovation qui a accueilli Alain Delon dans la salle Debussy  où a été projeté le film. Ce dernier était visiblement très ému par l’accueil qui lui avait été réservé lors de la montée des marches mais aussi dans la salle. Voici la retranscription de sa présentation du film, pleine d’émotion, d’humour et d’élégance. Un beau moment de cinéma et d’émotion.

    « C’est gentil de dire bravo et de m’applaudir mais attendez de voir le film, peut-être que vous allez être déçus, a-t-il répondu, avant de remercier son « très cher » Bertrand [Delanoe] et la Ministre de la Culture pour lui avoir fait « l’honneur et le bonheur » de l’accompagner dans la montée des marches. « C’est un grand moment pour moi. Je veux que vous sachiez que ma présence ici est avant tout un hommage, un hommage que je veux rendre à mon maître absolu, René, René Clément. Le 17 Mars passé, René aurait eu 100 ans et j’aurais tellement aimé qu’il soit  là ce soir. Je sais qu’il aurait été bouleversé. « Plein soleil », ça a été mon 4ème film. Personne ne savait qui j’étais. Lorsque ce film est sorti il a fait la tour du monde et ça a été un triomphe, de l’Est à l’Ouest, de la Chine à l’Argentine, et ce film a été la base de toute ma carrière et ça je le dois à René qui m’a dirigé à ce moment-là comme personne. Tout de suite après, j’ai eu la chance de faire « Rocco et ses frères ». C’est après la vision de « Plein soleil » que Visconti a décidé « je veux que ce soit Alain Delon qui soit mon Italien du Sud ». J’avais plein de choses à dire mais là vous m’avez tellement coincée, dans la rue, ça a été extraordinaire donc vraiment merci René, merci de tout ce qu’il m’a donné car ce film, je n’aurais pas eu la chance de le faire en 1959, je ne sais pas où je serais, sûrement pas là ce soir. Après « Rocco et ses frères », il y a eu un autre Clément « Quelle joie de vivre » puis « Le Guépard ». Vous voyez qu’on peut commencer plus mal. Comme Luchino m’a toujours expliqué « la première chose qu’il faut c’est des bases » et avec Clément j’ai eu mes bases, voilà. Je voudrais avoir une pensée aussi ce soir pour quelqu’un qui m’était tellement cher qui est Maurice Ronet. Il riait tout le temps, il s’amusait de cela. Il disait « tu sais nous sommes les deux meilleurs amis du monde et dans tous les films il faut que tu me tues ». On n’a jamais compris mais c’était comme ça. Et puis une pensée pour Elvire Popesco qui fait une apparition qui était ma patronne et ma maîtresse de théâtre et enfin des gens que vous n’avez pas connus mais certains ici savent de qui je parle, les producteurs qui ont été formidables avec moi dans ce film et dans d’autres, ce sont les frères Robert et Raymond Hakim. Je vais vous laisser voir ce film que je qualifie d’exceptionnel, d’extraordinaire mais vraiment extra-ordinaire. Ceux qui ne l’ont pas vu vont comprendre, ceux qui l’ont déjà vu vont se le remémorer et vous verrez en plus une copie remasterisée. Vous allez voir ce qu’est un film remasterisé, on a l’impression qu’il a été tourné la semaine dernière.  Bonne soirée. Bon film.  Pour terminer, car je sais qu’il y a ici quelques sceptiques, quelques douteux, je voudrais simplement leur dire que l’acteur qui joue dans ce film le rôle de Tom Ripley, il y a 54 ans, c’est bien moi. »

    Quel acteur peut se vanter d’avoir tourné dans autant de chefs d’œuvre ? En tout cas, c’est avec « Le Cercle rouge », « Le Samouraï », « Monsieur Klein », « Le Guépard », « Rocco et ses frères », « La Piscine », « Plein soleil » que ma passion pour le cinéma est devenu joyeusement incurable… et cet acteur en reste pour moi indissociable, la seule vraie star du cinéma français, à qui je ne désespère pas de pouvoir transmettre un jour le scénario qu’il m’a inspiré (désormais un roman publié, ici, chez Numeriklibres) ou et que je ne désespère pas de pouvoir interviewer.

    En attendant, la meilleure façon de vous en parler est certainement de vous faire partager mon enthousiasme pour les chefs d’œuvre dans lesquels il incarne des personnages si différents. Je vous propose ci-dessous 9 critiques de films avec Alain Delon qui vous permettront de (re)découvrir la diversité des (grands) cinéastes avec lesquels il a tourné mais aussi la diversité de son jeu : « Rocco et ses frères », « Plein soleil », « Monsieur Klein », « Le Professeur »,  « La Piscine », « Le Cercle rouge », « Le Guépard », « Le Samouraï », « Borsalino ». Egalement en bonus, 3 critiques de pièces de théâtre avec Alain Delon, notamment « Une journée ordinaire », pièce avec laquelle il sera en tournée avec sa fille Anouchka Delon (je vous en reparlerai). (Ces critiques ont été écrites sur mes différents sites à diverses périodes, il se peut donc qu’il y ait parfois de répétitions ou anachronismes…).

    Critique de  « Plein soleil » de René Clément (1960)

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    Dans ce film de 1960, Alain Delon est Tom Ripley, qui, moyennant  5000 dollars, dit être chargé par un milliardaire américain, M.Greenleaf, de ramener son fils Philippe (Maurice Ronet) à San Francisco, trouvant que ce dernier passe de trop longues vacances en Italie auprès de sa maîtresse Marge (Marie Laforêt). Tom est constamment avec eux, Philippe le traite comme son homme à tout faire, tout en le faisant participer à toutes ses aventures sans cesser de le mépriser. Mais Tom n’est pas vraiment l’ami d’enfance de Philippe qu’il dit être et surtout il met au point un plan aussi malin que machiavélique pour usurper l’identité de Philippe.

    « Plein soleil » est une adaptation d’un roman de Patricia Highsmith (écrite par Paul Gégauff et René Clément) et si cette dernière a été très souvent adaptée (et notamment   le roman le « Talentueux  Monsieur Ripley » titre originel du roman de Patricia Highsmith qui a fait l’objet de très nombreuses adaptations et ainsi en 1999 par Anthony Minghella avec Matt Damon dans le rôle de Tom Ripley), le film de René Clément était selon elle le meilleur film tiré d’un de ses livres.

    Il faut dire que le film de René Clément, remarquable à bien des égards, est bien plus qu’un thriller. C’est aussi l’évocation de la jeunesse désinvolte, oisive, désœuvrée, égoïste, en Italie, qui n’est pas sans rappeler la « Dolce vita » de Fellini.

    Cette réussite doit beaucoup à la complexité du personnage de Tom Ripley et à celui qui l’incarne. Sa beauté ravageuse, son identité trouble et troublante, son jeu polysémique en font un être insondable et fascinant dont les actes et les intentions peuvent prêter à plusieurs interprétations. Alain Delon excelle dans ce rôle ambigu, narcissique, où un tic nerveux, un regard soudain moins assuré révèlent l’état d’esprit changeant du personnage. Un jeu double, dual comme l’est Tom Ripley et quand il imite Philippe (Ronet) face au miroir avec une ressemblance à s’y méprendre, embrassant son propre reflet, la scène est d’une ambivalente beauté. Si « Plein soleil » est le quatrième film d’Alain Delon, c’est aussi son premier grand rôle suite auquel Visconti le choisit pour « Rocco et ses frères ». Sa carrière aurait-elle était la même s’il avait joué le rôle de Greenleaf qui lui avait été initialement dévolu et s’il n’avait insisté pour interpréter celui de Tom Ripley ? En tout cas, avec « Plein soleil » un mythe était né et Delon depuis considère toujours Clément comme son « maître absolu ». Ils se retrouveront d’ailleurs peu après pour les tournages de « Quelle joie de vivre » (1960), « Les Félins » (1964) et enfin « Paris brûle-t-il ? » en 1966.

    Face à lui, Ronet est cynique et futile à souhait. Le rapport entre les deux personnages incarnés par  Delon et Ronet est d’ailleurs similaire à celui qu’ils auront dans « La Piscine » de Jacques Deray 9 ans plus tard, le mépris de l’un conduisant pareillement au meurtre de l’autre. Entre les deux, Marge se laisse éblouir par l’un puis par l’autre, victime de ce jeu dangereux mais si savoureux pour le spectateur qui ne peut s’empêcher de prendre fait et cause pour l’immoral Tom Ripley.

    L’écriture et la réalisation de Clément procurent un caractère intemporel à ce film de 1960 qui apparaît alors presque moins daté et plus actuel que celui de Minghella qui date pourtant de 1999 sans compter la modernité du jeu des trois acteurs principaux qui contribue également à ce sentiment de contemporanéité.

    « Plein soleil » c’est aussi la confrontation entre l’éternité et l’éphémère, la beauté éternelle et la mortalité, la futilité pour feindre d’oublier la finitude de l’existence et la fugacité de cette existence.

    Les couleurs vives avec lesquelles sont filmés les extérieurs renforcent cette impression de paradoxe, les éléments étant d’une beauté criminelle et trompeuse à l’image de Tom Ripley. La lumière du soleil, de ce plein soleil, est à la fois élément de désir, de convoitise et  le reflet de ce trouble et de ce mystère. Une lumière si bien mise en valeur par le célèbre chef opérateur Henri Decaë sans oublier la musique de Nino Rota et les sonorités ironiquement joyeuses des mandolines napolitaines. L’éblouissement est celui exercé par le personnage de Tom Ripley  qui est lui-même fasciné par celui dont il usurpe l’identité et endosse la personnalité. Comme le soleil qui à la fois éblouit et brûle, ils sont  l’un et l’autre aussi fascinants que dangereux. La caméra de Clément enferme dans son cadre ses personnages comme ils le sont dans leurs faux-semblants.

    Acte de naissance d’un mythe, thriller palpitant, personnage délicieusement ambigu, lumière d’été trompeusement belle aux faux accents d’éternité, « Plein soleil » est un chef d’œuvre du genre dans lequel la forme coïncide comme rarement avec le fond, les éléments étant la métaphore parfaite du personnage principal. « Plein soleil », un film trompeusement radieux par lequel je vous conseille vivement de vous laisser éblouir !

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  • Critique de IL Y A LONGTEMPS QUE JE T'AIME de Philippe Claudel, à 20H50, sur HD1, ce dimanche 23 septembre 2013

    Une peinture des âmes grises bouleversante

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    Le film s’ouvre sur le regard bleu et absent et glacial de Kristin Scott Thomas (Juliette), ce regard qui va nous happer dans les abysses de ses douleurs et ses secrets et ne plus nous lâcher jusqu’à la dernière seconde du film. Ses traits sont tirés, sa démarche maladroite, ses réactions sont brutales. Elle vient de sortir de prison après 15 ans d’enfermement. 15 années pendant lesquelles sa famille l’a rejetée. Sa jeune sœur, Léa (Elsa Zylberstein), vient la chercher pour l’héberger et l’accueillir chez elle auprès de son mari Luc (Serge Hazanavicius) et ses deux filles, adoptives (ce qui n’est évidemment pas anodin). L’une et l’autre vont alors reconstruire leur relation et reconstruire le passé, panser cette plaie à vif, ce gouffre béant. Juliette va devoir se faire « adopter ».

    78c6f923d22bbf6d767494e0cca2be92.jpgA la manière d’un tableau qui l’on jugerait rapidement, s’arrêtant à notre premier regard, vue d’ensemble imparfaite et simpliste et finalement rassurante dans nos certitudes illusoires, c’est d’abord le mal être, la violence des réactions de Juliette qui nous apparaît, filmée en plongée, si fragile, brisée par la vie, l’absence de vie. Le cinéaste distille les informations retenant judicieusement notre attention par cette soif de comprendre, accroissant notre curiosité pour cette femme aux contours de moins en moins flous mais de plus en plus complexes. On apprend ensuite qu’elle a commis l’impardonnable : elle a tué son enfant. Elle devrait être détestable mais l’humanité avec laquelle elle est filmée, son égarement, son mutisme obstiné sur les circonstances du drame, la violence des réactions qu’elle provoque suscitent notre empathie puis notre sympathie. « Crime et châtiment ». Dostoïevski. (Probablement le livre le plus cité au cinéma, non ? Ici, aussi.) Le tableau nous apparaît d’abord très noir. Et puis les nuances apparaissent peu à peu. Juliette « Raskolnikov » s’humanise. Nous voyons le monde à travers son regard : faussement compassionnel, un monde qui aime enfermer dans des cases, un monde qui juge sans nuances. Un monde dont Philippe Claudel, peintre des âmes grises (Juliette est d’ailleurs presque toujours vêtue de gris) et des souffrances enfouies, nous dépeint la cruauté et la fragilité avec acuité.

    123d0f153ac881bcd7bc96b0868d006a.jpgIl y a des films comme ça, rares, qui vous cueillent, vous embarquent, vous emprisonnent délicieusement dans leurs univers, douloureux et, puis, lumineux, dès la première seconde, pour ne plus vous lâcher. C’est le cas d’ « Il y a longtemps que je t’aime », premier film en tant que réalisateur de l’auteur des « Ames grises » (Prix Renaudot 2003 adapté par Yves Angelo) et du « Rapport de Brodeck » qui a également signé le scénario. La bienveillance de son regard sur ces âmes grises, blessées, insondables, parcourt tout le film. Tous ces personnages, libres en apparence, sont enfermés à leur manière : le grand-père muet à la suite de son accident cérébral est muré dans son silence, la mère de Juliette et Léa est enfermée dans son oubli après l’avoir été dans son aveuglement, le capitaine est enfermé dans sa solitude, Michel –Laurent Grévil- (un professeur qui enseigne dans la même faculté que Léa et qui va s’éprendre de Juliette) est enfermé dans ses livres, Léa est enfermée dans ce passé qu’on lui a volé, et Juliette est encore enfermée dans cette prison à laquelle on ne cesse de l’associer et la réduire. La caméra ne s’évade que très rarement des visages pour mieux les enfermer, les scruter, les sculpter aussi, les disséquer dans leurs frémissements, leurs fléchissements, leurs fragilités : leur humanité surtout. La ville de Nancy où a été tourné le film est quasiment invisible. Nous sommes enfermés. Enfermés pour voir. Pour distinguer les nuances, dans les visages et les regards. Comme cette jeune fille que Michel vient sans cesse voir au musée, enfermée dans son cadre, et qui ressemble à un amour déçu et dont il se venge ainsi parce qu’elle ne peut pas s’échapper. Nous ne pouvons nous enfuir guidés et hypnotisés par le regard captivant, empli de douleur et de détermination, de Juliette. Nous n’en avons pas envie.

    Ne vous méprenez pas, ne soyez pas effrayés par le sujet. Si le tableau est sombre en apparence, ses couleurs sont multiples, à l’image de la vie : tour à tour cruel, très drôle aussi, l’ironie du désespoir peut-être, l’ironie de l’espoir aussi, les deux parfois (scène du dîner), bouleversant aussi, ce film vous poursuit très longtemps après le générique à l’image de la rengaine qui lui sert de titre. Il est parfois plus facile de chanter ou d’esquisser que de dire. « Il y a longtemps que ». Tout juste peut-on regretter que les traits de la personnalité du personnage de Luc ne soient qu’esquissés. (néanmoins interprété avec beaucoup de justesse par Serge Hazanavicius). Mais à l’image du verdict improbable, cela importe finalement peu.

    ef7396aca26c62ce0118fae3b1ff799a.jpgKristin Scott Thomas trouve là un personnage magnifique à la (dé)mesure de son talent, au prénom d'héroïne romantique qu'elle est ici finalement, aimant inconiditionnellement, violemment. A côté d’elle le jeu d’Elsa Zylberstein nous paraît manquer de nuances mais après tout la violence de la situation (le passé qui ressurgit brusquement) justifie celle de ses réactions. Au contact l’une de l’autre elles vont reconstituer le fil de l’histoire, elles vont renaître, revivre, et illuminer la toile.

    Jusqu’à cet instant paroxystique où le regard, enfin, n’est plus las mais là, où des larmes sublimes, vivantes, ostensibles, coulent sur la vitre, de l’autre côté, inlassablement, et les libèrent. Un hymne à la vie. Bouleversant. De ces films dont on ressort avec l’envie de chanter, de croquer la vie (dans le sens alimentaire et dans le sens pictural du terme) et la musique du générique, de Jean-Louis Aubert, achève de nous conquérir. Irréversiblement.

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  • 24ème Festival du Film Britannique de Dinard 2013 : programme complet et jury

    Si vous suivez mes blogs, vous savez à quel point j’aime ce festival auquel j’assiste de temps à autre (et trop rarement à mon goût) depuis ma participation à son jury en 1999 (retrouvez mon article publié dans le livre des 20 ans du festival « Flashback » en cliquant ici et en bas de cette note, et vous saurez pourquoi j’aime autant ce festival et le cinéma britannique).

    Sa programmation est toujours diversifiée et de qualité, son ambiance particulièrement conviviale…et cette année ne devrait pas déroger à la règle au regard du beau programme annoncé.

    Cette 24ème édition aura lieu du 2 au 6 octobre 2013 avec, en prime, le Balneum, une nouvelle salle (de 250 places) pour accueillir les projections.

    Le Président du jury de cette édition 2013 sera Eric Cantona. Il sera entouré de Fred Cavayé, Alice Even Hippolyte Girardot, Toby Jones, Amanda Sthers, David Parfitt, Natalie Carter, Michael Smiley.

    En plus des divers évènements habituels mais aussi de l’hommage à Toby Jones et de la compétition (6 films dont vous trouverez les détails ci-dessous), le festival nous propose cette année en avant-première des films des plus (re)connus des cinéastes britanniques: Richard Curtis, Stephen Frears, Roher Michel, Paul Wright, Kevin Macdonald…sans oublier la présence de Ken Loach!

    J’en profite aussi pour vous annoncer que vient de sortir mon recueil de nouvelles sur les festivals de cinéma « Ombres parallèles » (éditeur : Numeriklivres) dont une nouvelle, intitulée « A l’ombre d’Alfred » se déroule dans le cadre de ce beau festival et vous avez de la chance car c’est la seule nouvelle du recueil qui est à télécharger gratuitement, ici, en espérant que cela vous donnera envie de découvrir les autres et d’acquérir le recueil…

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    L’AFFICHE

    Après l’artiste peintre Mariano Otéro qui avait réalisé le visuel de l’affiche du Festival l’année dernière, c’est au tour de Jean-François Rauzier de signer celui de la 24 ème édition.

    HOMMAGE

    Le festival rendra cette année hommage à Toby Jones.

    Avant-premières

    • About Time (Il était temps) de Richard Curtis
    • À 21 ans, Tim Lake passe encore un réveillon décevant. Son père lui révèle alors que tous les hommes de la famille ont, depuis toujours, la faculté de voyager dans le temps. Tim ne peut pas changer le cours de l’histoire, mais il peut changer ce qui se passe et s’est passé dans sa vie. Il décide d’améliorer son existence… en se trouvant une petite amie.
    • Believe

      Manchester, fin des années 1980. Le célèbre entraîneur de foot Sir Matt Busby est encore en pleine forme malgré son âge. C’est un acte de délinquance réalisé par un enfant de la classe ouvrière, Georgie 11 ans, qui amorce une véritable rencontre du destin quand Matt découvre que l’enfant est loin de n’être seulement qu’un voleur, car le garçon est aussi un footballeur extraordinairement doué et le capitaine d’une équipe de talents indisciplinés. Matt, intrigué, décide de se lancer à entraîner l’équipe avec ses propres méthodes d’enseignements.

    • Film d’ouverture - » The Girl » de Julian Jarrold

    • Évocation des rapports difficiles entre Alfred Hitchcock et son actrice des « Oiseaux » Tippi Hedren.

    • Film de clôture – Le Week-End (Weekend à Paris) de Roger Michell

    •  

      Un vieux couple décide de revenir à Paris pour donner un nouveau souffle à son mariage. Ils y rencontrent par hasard un vieil ami qui va agir comme un catalyseur pour ranimer la flamme…

    • « For Those In Peril » de Paul Wright

    • Marginal et inadapté, le jeune Aaron vit dans un petit village de pêcheurs écossais. Il est le seul survivant d’un étrange naufrage qui a pris la vie de tout l’équipage, dont son grand frère.

    • How I Live Now (Maintenant c’est ma vie) de Kevin Macdonald

    • Daisy, jeune New-Yorkaise de 15 ans passe pour la première fois ses vacances chez ses cousins dans la campagne anglaise. Rires, jeux, premiers émois, ces vacances se révèlent idylliques. Une parenthèse enchantée qui va brutalement exploser quand éclate sur cette lande de rêve la troisième Guerre Mondiale…

    • « Jadoo » de Amit Gupta

    • Les frères Raja et Jagi sont tous deux d’excellents cuisiniers. Un jour, ils se disputent si violemment qu’ils déchirent l’ancestral livre de recettes familial en deux : un frère garde les entrées, et l’autre les plats de résistance. Ouvrant chacun un restaurant dans la même rue, ils passent dix ans à mener une véritable guerre gastronomique. Malheureusement, chaque frère ne sait cuisiner qu’une moitié du parfait repas indien…

    • « Muhammad Ali’s Greatest Fight » de Stephen Frears

    • Une page de la vie du boxeur Mohamed Ali, qui, en 1967, refusa de servir au Vietnam et commença son plus grand match : son combat contre le gouvernement américain…

    • Room on the Broom (La Sorcière dans les airs) de Max Lang, Jan Lachauer

    • Une sympathique sorcière, son chat et son chaudron s’envolent sur un balai. Quel bonheur de voler ! Mais le vent se met à souffler très fort, et un dragon affamé vient de se réveiller…

    • Séance spéciale – « Looking for Eric » de Ken Loach

    • Eric Bishop, postier à Manchester, traverse une mauvaise passe. Sous son nez, ses deux beaux fils excellent dans des petits trafics en tous genres, sa fille lui reproche de ne pas être à la hauteur et sa vie sentimentale est un désert. Malgré la joyeuse amitié et la bonne humeur de ses collègues postiers qui font tout pour lui redonner le sourire, rien n’y fait… Un soir, Eric s’adresse à son idole qui, du poster sur le mur de sa chambre semble l’observer d’un œil malicieux. Que ferait à sa place le plus grand joueur de Manchester United ? Eric en est persuadé, le King Cantona peut l’aider à reprendre sa vie en mains…

    • « Shell » de Scott Graham

    • Shell et son père Pete vivent dans une station-service perdue dans les Highlands écossaises. Seuls, ils luttent contre la rudesse des éléments et l’amour impossible qui les lie. Si Pete s’est enfermé dans un monde de solitude, Shell recherche quant à elle la compagnie des rares voyageurs. Elle ne le sait pas encore, mais cet hiver sera le dernier qu’elle passera à la station…

    • « Summer In February » de Christopher Menaul

    • Cornouailles, 1912. Le mouvement artistique de Newlyn prospère à Lamorna, un village où se sont installés plusieurs peintres marginaux. Alfred Munnings, le provocant anti-Moderniste se retrouve au milieu d’une histoire d’amour complexe impliquant la jeune artiste Florence Carter-Wood et Gilbert Evans, le gérant du domaine de Lamorna…

    • « The Stone Roses: Made of Stone » (doc.) de Shane Meadows

    • L’année 2012 a connu une résurrection à laquelle personne ne croyait : les légendaires Stone Roses se reformaient après 16 ans de silence.

      Réalisé grâce à des images d’archives inédites, Made of Stone revient sur le parcours d’un des groupes les plus adulés et les plus influents de l’histoire de la musique britannique.

    • « The Wipers Times » de Andy de Emmony

    • Le capitaine Fred Roberts et le lieutenant Jack Pearson découvrent une presse en 1916 dans les ruines d’Ypres, une bourgade belge. Ils décident de l’utiliser pour produire le Wipers Times, un journal de tranchées satirique, subversif et humoristique qui s’avère très populaire auprès des soldats – mais qui n’est pas du goût de leur officiers supérieurs.

    • « Uwantme2killhim? » de Andrew Douglas

    • Mark et Rachel habitent dans la même ville, mais c’est sur Internet qu’ils se rencontrent. Très vite, leur relation virtuelle se fait plus passionnée et Mark, sous le charme, répond aux moindres désirs de Rachel. Il ira jusqu’à sacrifier sa réputation au lycée pour défendre le frère de la belle, John, un garçon solitaire persécuté par ses camarades. Quand Rachel est assassinée par son compagnon violent, Mark et John se jurent de venger sa mort. Mais leurs agissements vont fortuitement attirer l’attention d’un agent des services de renseignements du MI5…

    La Compétition du Festival du Film Britannique de Dinard 2013

    Sélection des six films en compétition :

    • Everyone’s Going to Die

    •  

      Les chemins de deux paumés se croisent par hasard dans un restaurant : Ray, un homme au passé (et malheureusement au présent) assez louche, et Mélanie,  une jeune allemande cérébrale coincée loin de chez elle avec un fiancé fantomatique, forment un duo drôle, sensible et maladroit.

    • Hello Carter

    • Carter est au bout du rouleau… En l’espace d’un an, il a perdu son appartement, sa copine et son travail. Dans sa quête désespérée pour retrouver et reconquérir son ex, il se lance dans une folle course à travers Londres, embarquant avec lui les plus improbables complices.
    • Spike Island

    • C’est bientôt la fin de l’école pour les membres du groupe Shadowcaster, cinq jeunes fans des Stones Roses de Manchester. Rien ne pourra empêcher Tits, Dodge, Zippy, Little Gaz et Peach de voir leurs idoles sur scène, lors du légendaire concert du 27 mai 1990 des Stone Roses à Spike Island. Les 72 heures précédant l’événement seront décisives pour l’avenir de la bande de copains.

    • The Sea

    • Suite au décès de son épouse, Max Morden, historien de l’art, retourne dans le village en bord de mer d’Irlande où, enfant, il passait ses vacances. Cette visite fait resurgir des souvenirs, tantôt romantiques, tantôt dramatiques, d’un été qui vit son éveil à la sexualité ainsi qu’une terrible tragédie…

    • The Selfish Giant (Le Géant égoïste)

      Arbor, 13 ans, et son meilleur ami Swifty habitent un quartier populaire de Bradford, dans le nord de l’Angleterre. Renvoyés de l’école, les deux garçons rencontrent Kitten, un ferrailleur local. Ils commencent à collecter des métaux usagés pour lui en charrette à cheval. Kitten joue de leurs différences pour creuser un fossé entre eux. Leur amitié saura-t-elle résister au géant égoïste ?

    • TITUS

      Titus est une légende du jazz noir américain. Rattrapé par les années, il vit aujourd’hui dans la banlieue londonienne aux crochets de Marina, qui n’a jamais cessé de le soutenir.  Il souffre d’avoir perdu le feu sacré qui le liait à la musique, son énergie vitale.

       

    EVENEMENTS

    Voici les premiers évènements annoncés pour cette 24ème édition (source: site officiel du Festival du Film Britannique de Dinard):

    Événements

    En plus de l’attrayante programmation que le Festival vous prépare pour cette 24ème édition, des séances « événements » seront organisées du 2 au 6 octobre 2013.

    >  Carte Blanche à un invité prestigieux : le directeur de la photographie Philippe Rousselot

    philippe rousselotUn grand

    Un grand nom du cinéma international avec une brillante carrière, il a été auréolé de l’Oscar de la meilleure photographie en 1992 pour Et au milieu coule une rivière de Robert Redford ainsi que de trois Césars : en 1982 pour Diva de Jean-Jacques Beineix, en 1987 pour Thérèse de Alain Cavalier et en 1995 pour La Reine Margot de Patrice Chéreau.

    Il a travaillé avec les plus grands cinéastes : Tim Burton, Bertrand Blier, Neil Jordan… La liste est longue et impressionne. Pour le Festival, il a choisi de nous parler de 3 de ses collaborations avec des réalisateurs britanniques :

    - Hope and Glory (La Guerre a 7 ans) de John Boorman – Les Liaisons dangereuses de Stephen Frears – Sherlock Holmes : jeu d’ombres de Guy Ritchie

    Une masterclass aura lieu à l’issue de la projection des Liaisons dangereuses.

    > La compétition de courts-métrages entre la NFTS (UK) et La fémis (France)

    le Festival accueille tous les ans deux prestigieuses écoles de cinéma qui s’affrontent par courts métrages interposés. La NFTS (National Film and Television School) et La fémis (École Nationale Supérieure des Métiers de l’Image et du Son) présenteront chacune des courts métrages et se retrouveront à Dinard face au public.

    > Un Ciné concert : Charlot fait son cirque !

    Le duo constitué de Sylvain Mollard à la guitare et de Vincent Surjous au violon escorte Charlie Chaplin dans ses aventures rocambolesques. Venez assister à la diffusion de L’Émigrant et Charlot policier sur fond de jazz manouche ainsi qu’une prestation de nos compères qui revisitent les standards du style.

         Sylvain Mollard     Vincent Surjous

    > La leçon d’images d’AGM Factory : Les coulisses de la fabrication d’un film

    Que se passe-t-il après un tournage ? La question sera posée à Yann Legay, directeur d’AGM Factory à Rennes. Il donnera une réponse en présentant sous forme d’ateliers les différentes étapes de la post-production d’un film. Du mixage son au bruitage en passant par le doublage ou encore l’étalonnage, ce rendez-vous permettra de découvrir l’envers du décor.

    > L’Atelier de Technicolor : l’Ultra Haute Définition ou la révolution de la 4K.

    Technicolor est à nouveau le parrain officiel de cette édition. A cette occasion, le spécialiste nous fait découvrir la 4K, une image captée en Ultra Haute Définition, bénéficiant d’une fluidité sans précédent avec une utilisation de fréquence 2 à 6 fois plus rapide et d’une nette augmentation de la couleur pour un rendu exceptionnel !

    > La séquence J’écoute le cinéma

    En prolongement de la thématique sur les séries télévisées, la maintenant traditionnelle séquence « J’écoute le cinéma ! » mettra à l’honneur les génériques des séries TV mythiques. Dans un transat face à la mer, les festivaliers profiteront d’un programme sonore et pourront tester leur culture télévisuelle.

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    MON ARTICLE PUBLIE DANS FLASHBACK, LE LIVRE DES 20 ANS DU FESTIVAL (pour vous convaincre de venir, si vous hésitez encore).

     
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    Avant 1999, Dinard représentait pour moi ce lieu délicieusement intemporel magnifié par cette incomparable couleur émeraude de la côte éponyme, exhalant un paradoxal parfum d’enfance et d’éternité, et sur lequel veillait, de son œil malicieux, la statue de mon réalisateur favori : le grand Alfred Hitchcock. En septembre 1999, je tombai sur une annonce dans un journal local annonçant un concours qui permettait de devenir membre du jury du Festival du Film Britannique. Je gardais de mon expérience dans le jury jeunes du Festival du Film de Paris, l’année précédente, un souvenir inaltérable et la féroce envie de renouveler cette expérience. Particulièrement passionnée par le cinéma britannique, le défi était d’autant plus passionnant et exaltant. Je rédigeai donc la lettre de motivation, la page exigée me semblant néanmoins bien trop courte pour exprimer mon amour inconditionnel pour le cinéma, et le cinéma britannique en particulier, et pour cette ambivalence qui en constitue la richesse et la particularité, cette influence a priori inconciliable de cinéma européen et américain ; j’exprimai mon admiration pour le réalisme social de Ken Loach ou pour celui du Free cinema, pour le lyrisme épique de David Lean, pour la sensible appréhension des atermoiements et des « ombres du cœur » de Richard Attenborough, et par-dessus tout pour « Les liaisons dangereuses » de Stephen Frears, « Les Virtuoses » de Mark Herman et pour le cinéma saisissant de vérité de Mike Leigh. Cinq jours avant le festival, on m’annonçait la bonne (et déstabilisante !) nouvelle : ma candidature avait été sélectionnée parmi plus de deux cents autres et j’allais intégrer le jury du 10ème Festival du Film Britannique de Dinard, alors présidé par Jane Birkin. Qui n’a jamais fait partie d’un jury ne peut imaginer à quel point une telle expérience est trépidante, enrichissante, singulière, à quel point elle cristallise tant d’émotions, cinématographiques et pas seulement, à quel point elle abolit la fragile frontière entre cinéma et réalité qui s’y défient et entrechoquent, nous emportant dans un troublant et ensorcelant tourbillon, suspendant le vol du temps. Alors jeune étudiante, écartelée entre mes études de cinéma et de sciences politiques, je me retrouvai dans cette réalité titubante et dans un jury avec des artistes que j’admirais (et d’autant plus désormais) comme Jane Birkin, présidente à l’empathie incomparable et à l’excentricité aussi joyeuse que nostalgique et mélancolique, Etienne Daho, Julian Barnes, Daniel Prévost et je faisais la connaissance de Tom Hollander et Mark Addy dont je constatais avec plaisir que, à l’image du festival, ils avaient tous l’humilité, l’affabilité et la simplicité des grands. Je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de les remercier, ni le festival et son directeur Hussam Hindi, pour l’accueil chaleureux qui m’a alors été réservé, ce livre me donne l’occasion de le faire aujourd’hui, dix ans après ces quatre jours hors du temps et de la réalité. Non seulement, je découvrais un festival de cinéma sous un angle différent, ses débats exaltés et exaltants mais aussi un cinéma dont je soupçonnais la richesse et l’inventivité et dont cette compétition me fit mesurer l’étendue à l’image des deux films qui partagèrent les suffrages de notre jury cette année-là : le palpitant thriller magnifiquement sombre, premier long métrage d’un certain Christopher Nolan « Following » (qui remporta le Hitchcock d’argent) qui révélait un cinéaste avec un univers d’une originalité sidérante qu’il a confirmé deux ans plus tard avec « Memento » et le déjanté et burlesque « Human Traffic » de Justin Kerrigan qui remporta le Hitchcock d’or. De mémoire de festivaliers, cette dixième édition fut la plus mémorable. En tout cas pour moi qui depuis ai été dix fois jurés dans divers festivals de cinéma et en ai parcouru de nombreux autres de Deauville à Cannes, cela reste sans aucun doute un souvenir indélébile et la cause du caractère incurable d’une triple passion dont deux étaient déjà ardentes : pour le cinéma en général, pour le cinéma britannique en particulier, et pour le Festival du Film Britannique de Dinard. J’eus alors un véritable coup de foudre pour le Festival de Dinard et si je le découvrais dans des conditions étranges et privilégiées, cette impression ne s’est jamais démentie par la suite : celle d’un festival convivial dont les festivaliers et le cinéma, et non ses organisateurs, sont les véritables stars, où la diversité du cinéma britannique s’exprime aussi dans le choix de ses invités, qui deviennent souvent des habitués (et pour cause…), et dans le choix de ceux qu’il a honorés ou révélés, et non des moindres : Danny Boyle, Peter Cattaneo, Stephen Daldry, Paul Greengrass, Peter Webber, Shane Meadows…. ! Retourner à Dinard chaque fois que j’en ai l’occasion signifie toujours pour moi une douce réminiscence de ces instants magiques ( et lorsque je ne peux pas me donne l’impression d’un rendez-vous manqué) qui ont déterminé la voie que je me suis enfin décidée à emprunter, celle de la passion irrépressible ; c’est aussi la perspective de découvrir ou redécouvrir de grands auteurs, une image de la société britannique avec tout ce qu’elle reflète de fantaisie désenchantée et enchanteresse, de pessimisme enchanté, de romantisme sombre, d’élégance triste, d’audace flegmatique et de réjouissants paradoxes et oxymores… et la perspective de jubilatoires frissons cinéphiliques . Dinard a priori si sombre et pourtant si accueillante, auréolée de sa très hitchcockienne et resplendissante noirceur facétieuse, est à l’image de ce cinéma qui possède à la fois le visage tourmenté et attendrissant de Timothy Spall et celui robuste et déterminé de Daniel Craig, un cinéma qui excelle dans les comédies romantiques (de Richard Curtis, de Mike Newell…) mais aussi dans des films ancrés dans la réalité sociale, un cinéma qui, récemment encore, à Dinard, nous a fait chavirer avec la complainte mélancolique de John Carney dans « Once » ou qui nous a ouvert les yeux sur les plaies de la société contemporaine avec le percutant « It’s a free world » de Ken Loach ou le tristement intemporel « Pierrepoint » d’Adrian Shergold, bref un cinéma éclectique qui sait concilier Histoire et contemporanéité, « raisons et sentiments », une fenêtre ouverte sur des mondes, garanties d’un avenir que je souhaite aussi lucide et radieux au Festival du Film Britannique de Dinard, incomparable antre de passions et découvertes cinématographiques qui a fait chavirer le cours de mon destin.

    Before 1999, Dinard for me was a deliciously timeless place magnified by the wonderful emerald colour of its coastline, and a paradoxical odour of childhood and eternity watched over maliciously by the statue of my favourite director, the great Alfred Hitchcock.

    In September 1999 I noticed a call for candidates in a local newspaper, to enter a competition which could lead to being a member of the jury of the British Film Festival. I already had wonderful memories of being one of the young jury members of the Paris Film Festival the previous year and was very keen to renew the experience. Since I am particularly interested in British cinema the challenge was even greater. So I applied thinking that the single page requested seemed far too short a space in which to express my absolute passion for film and for British films in particular as they represent a bridgehead between American and European cinema. I described my admiration for Ken Loach’s style of realism and its origins in Free Cinema. I also referred to the poetry to be found in David Lean’s films, to the prevariactions in Richard Attenborough’s « Shadowlands » but above all « Dangerous Liasions » by Stephen Frears, Mark Herman’s « Brassed Off » and for the remarkable truthfulness in Mike Leigh’s films. Five days before the festival started I received the good (and scary) news that I had been chosen out of some two hundred other applicants and was to become a member of the jury of the 10th British Film Festival of Dinard presided by Jane Birkin.

    Impossible for someone who has never sat on a jury to imagine what an exciting, rewarding, exceptional experience it is and the extent to which so many emotions can be encompassed in such activity somehow banishing the fragile barrier between film and real life takiing us into a strange and betwitching whirlwind while time stood still. At the time I was torn between studying cinema and political sciences and I was staggered to find myself a part of a jury of artists I admired (even more so now) starting with the president, Jane Birkin, a person of incomparable sympathy yet full of joyful excentricity mixed with nostalgia and sadness, then there were Etienne Daho, Julian Barnes, Daniel Prévost. I came to know Tom Hollander and Mark Addy. I also discovered with pleasure that in common with all great people and like the festival itself, they shared the qualities of modesty, simplicity and friendliness. I have never really had the chance to thank either them or the Festival Director, Hussam Hindi, for the warm welcome I received. Thanks to this book, published ten years later, I am now given the opportunity to do so. Not only did I discover a film festival from a different angle with high minded and exhilarating discussions but I also discovered wider aspects to British cinema than I had expected through the films selected in competition. This is characterised by the two films singled out by the jury. « Following » a magnificient dark thriller by a certain Christopher Nolan (which was awarded the silver Hitchcock) first feature from a film maker who was soon to make his mark two years later with « Memento » and the crazy burlesque « Human Traffic » by Justin Kerrigan which was awarded the Golden Hitchcock.. This tenth edition was the most memorable one so far to the minds of regular festival goers. Since then I have served as a jury member in ten other festivals and have attended many others from Deauville to Cannes, but my special memory of Dinard will never fade because of my triple passion for cinema in general, British cinema in particular and for the Dinard Festival itself. I fell in love with this festival, which I discovered under strange and privileged conditions, and this impression has not changed since: a user-friendly festival where guests and festival goers are the real stars – not tthe organisers. The diversity of British cinema is also made apparent through the choice of the guests, many of whom, subsequently and understandably, become regulars. Also must be mentioned the judicious choices of people receiving tributes and new talents soon to become well known names: Danny Boyle, Peter Cattaneo, Stephen Daldry, Paul Greengrass, Peter Webber, Shane Meadows…. ! Going back to Dinard whenever I can always brings back the sweet memories of those magic moments (and the years I can’t attend it always seems to me that I have missed something important) and which led me to follow the course I am on today following a real passion. It is also the occasion to discover or rediscover established ‘auteurs’, a vision of British society with all it projects in the way of disenchanted yet enchanting fantasy, of pessimism, dark romanticism, sad elegance, phlegmatic daring and joyful pardoxes and oxymorons with the prospect of enjoyable film loving shivers. Dinard seems so sober yet is so welcoming, under the star of supreme film-maker Hitchcock , reflecting this cinema which has both the features of Timothy Spall (tormented and moving) and those of Daniel Craig, (rugged and determined). A cinema that excells in romantic comedies (by Richard Curtis or Mike Newell) but also in films anchored in social reality as was the case recently in Dinard with John Carney’s film « Once » or Ken Loach’s « It’s a Free World » which opened our eyes to the wounds of contemporary society.

    I wish the British Film Festival of Dinard a radiant future and thank it for having dictated my destiny.

    LIENS:

    -mon compte-rendu du Festival du Film Britannique de Dinard 2010

    -mon compte-rendu du Festival du Film Britannique de Dinard 2009

    -mon compte-rendu du Festival du Film Britannique de Dinard 2007

    -mon compte-rendu du Festival du Film Britannique de Dinard 2005

    Site officiel du Festival: http://www.festivaldufilm-dinard.com/

    Le Festival de Dinard sur Facebook: https://www.facebook.com/#!/pages/Festival-du-Film-Britan…

    Le Festival de Dinard sur twitter: @Festivaldinard

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DU FILM BRITANNIQUE DE DINARD 2013 Pin it! 0 commentaire
  • Jury et programme complet du Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz 2013

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    Le programme du Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz 2013 a été dévoilé hier par son directeur artistique Patrick Fabre, une programmation alléchante que je vous détaille ci-dessous, tout en vous rappelant au préalable ce que nous savions déjà sur cette édition 2013.

    C'est là que j'ai découvert de vraies pépites comme « J’enrage de son absence », « Les Voisins de Dieu », « Une bouteille à la mer », « Syngué Sabour », « Louise Wimmer » etc . Je ne saurai donc trop vous recommander ce beau festival.

    Les 18 ans du Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz seront ainsi célébrés du 8 au 12 octobre 2013, au cinéma Le Select. Cette année encore, le public pourra découvrir les nouveaux talents du cinéma à travers une compétition de 1ers et 2èmes films, courts et longs-métrages, et d’avant-premières nationales.

    Les équipes des films concernés viendront à la rencontre des spectateurs et un jury de personnalités partagera ses coups de cœur lors de la remise des prix, les Chisteras, en fin de festival.

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    Le programme s’annonce à nouveau réjouissant cette année avec deux films forts en ouverture et en clôture qui témoignent d’ailleurs déjà de la diversité de la programmation de ce festival. Je vous laisse les découvrir ci-dessous.

    Découvrez aussi, ci-dessus, l’affiche avec la très belle Sarah Kazemy, (mémorable dans « En secret », projeté il y a 2 ans en compétition au festival),  très glamour, une invitation au rêve, à l’évasion…et évidemment au cinéma.

    Retrouvez mon compte-rendu de l’édition 2012 en cliquant ici et mon compte-rendu de l’édition 2011 en cliquant là.

     

    LE JURY

     

    Cette année, c’est un acteur rare, dans tous les sens du terme, qui présidera le jury du festival, premier prix du Conservatoire, ancien pensionnaire de la Comédie Française, à qui François Truffaut  offrit son premier grand rôle, dans "Une belle fille comme moi", avec Bernadette Lafont. Parmi de très nombreux films, il a joué dans des bijoux du septième art comme « On connaît la chanson »d’Alain Resnais et « Un cœur en hiver » de Claude Sautet. Il obtint le César du meilleur second rôle pour le second de même que pour « La Chambre des officiers » de François Dupeyron.  Il vient de terminer le tournage de « Diplomatie » sous la direction de Volker Schlöndorff. Vous aurez évidemment reconnu André Dussolier.

    A cette occasion, je vous propose mes critiques de « Un cœur en hiver » (qui fait partie de mes 5 films préférés ) et de « On connaît la chanson » (pas bien loin non plus dans mon panthéon cinématographique), en bas de cet article en espérant ainsi vous convaincre de découvrir ces deux films si vous ne les avez encore pas vus.

     

     

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    André Dussolier sera entouré de l’actrice Alice David, de l’acteur Pascal Demolon,  de la scénariste/réalisatrice Audrey Estrougo, de l’actrice Sarah Kazemy qui figure sur l’affiche du festival, également vue à Saint-Jean-de-Luz dans le très beau film iranien « En secret », de  l’actrice/scénariste/réalisatrice Anne Le Ny et enfin de l’acteur Aurélien Recoing.

     

                                        AVANT-PREMIERES

     

    La lecture des synopsis des films sélectionnés, je dois l’avouer, me donne envie de tous les voir, ce que je ferai avec joie pour vous les commenter ensuite ici, ce festival ayant également pour avantage de permettre de voir. Une très belle sélection très diversifiée comme d’habitude.

     

    HORS COMPETITION

     

    Comme chaque année, le festival propose donc  une belle sélection d’avant-premières, hors compétition, tout d’abord avec, en ouverture, « En solitaire », un film que pour ma part j’attends tout particulièrement, une attente renforcée par une escapade professionnelle aux Sables d’Olonne en début de semaine, où a été tournée une partie du film.

     

     En clôture, sera projeté « La Marche », deuxième long métrage écrit et réalisé par Nabil Ben Yadir. En séance spéciale, nous aurons le plaisir de découvrir « Attila Marcel », le premier long métrage en images réelles de Sylvain Chomet, un film avec Guillaume Gouix, Anne Le Ny, Bernadette Lafont notamment mais aussi « Une histoire banale », un film là aussi dont on devrait parler, écrit et réalisé par Audrey Estrougo. Les petits (et les grands) se régaleront avec la projection de « Belle et Sébastien » de Nicolas Vanier.

     

    COMPETITION

     

    La compétition de premiers et deuxièmes films promet, comme chaque année, d’être passionnante et palpitante avec « The Lunchbox » de Ritesh Batra (romance indienne),  le film britannique « le Géant égoïste » de Clio Barnard, « Youth », un film israëlien de Tom Shoval, « Passer l’hiver », un film français d’Aurélia Barbet, « La pièce manquante », un film français de Nicolas Birkenstock, « Celle qui pleure a perdu », un film français de Marion Lefeuvre, « La Belle vie », film français de Jean Denizot, « Le sens de l’humour », film français de Marilyne Canto, « D’une vie à l’autre », thriller allemand de Georg Maas, « La Braconne », film noir français de Samuel Rondi.

     Il ne faudra pas non plus manquer la compétition de courts métrages qui réserve chaque année de très belles surprises . L’ayant déjà vu dans le cadre des "Talents Cannes Adami", je peux d’ores et déjà vous recommander « Pour le rôle » de Pierre Niney qui ne sera d'ailleurs pas le seul acteur à avoir réalisé un film en compétition des courts métrages puisqu'y figure aussi l'actrice Elodie Navarre.

     Retrouvez ci-dessous, les informations pratiques et les synopsis de tous les films sélectionnés.

     

    GRILLE DE PROGRAMMATION

     

     

    LES AVANT-PREMIÈRES

     

    Hors Compétition 

     

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      Soirée d’Ouverture

    En Solitaire

    Premier long métrage réalisé par Christophe Offenstein

    > Mardi 8 octobre à 19h30 et 21h30

     

    Casting : François Cluzet, Samy Seghir, Virginie Efira et les participations de Guillaume Canet et Arly Jover

     

    Film d’aventure – France – 1h36

    Production : Les Films du Cap et Gaumont / Distribution : Gaumont

    Scénario : Jean Cottin, Christophe Offenstein

    Sortie nationale : le 6 novembre 2013 

     

    Synopsis

    Yann Kermadec voit son rêve se réaliser quand il remplace au pied levé son ami Franck Drevil, au départ du Vendée Globe, le tour du monde à la voile en solitaire. Habité par une farouche volonté de gagner, alors qu'il est en pleine course, la découverte à son bord d'un jeune passager va tout remettre en cause.

     

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    Soirée de Clôture

    La Marche

    Deuxième long métrage écrit et réalisé par Nabil Ben Yadir

    > Samedi 12 octobre à 19h30 et 21h30

     

    Casting : Olivier Gourmet, Tewfik Jallab, Vincent Rottiers, M’Barek Belkouk, Nader

    Boussandel, Lubna Azabal, Hafsia Herzi, Charlotte Le Bon, Philippe Nahon, Jamel Debbouze…

     

    Drame – France – 1h50

    Production : Chi-Fou-Mi Productions (Hugo Sélignac) / Distribution : EuropaCorp Distribution

    Scénario : Nabil Ben Yadir

    Sortie nationale : le 27 novembre 2013 

    Synopsis

    En 1983, dans une France en proie à l’intolérance et aux actes de violence raciale, trois jeunes adolescents et le curé des Minguettes lancent une grande Marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme, de plus de 1000 km entre Marseille et Paris. Malgré les difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan d’espoir à la manière de Gandhi et Martin Luther King. Ils uniront à leur arrivée plus de 100 000 personnes venues de tous horizons, et donneront à la France son nouveau visage.

     

     

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    Séance spéciale

    Attila Marcel

    Premier long métrage en images réelles écrit et réalisé par Sylvain Chomet

    > Vendredi 11 octobre à 19h30

     

    Casting : Guillaume Gouix, Anne Le Ny, Bernadette Lafont, Hélène Vincent, Luis Rego, Fanny Touron, Kea Kaing, Jean-Claude Dreyfus…

     

    Comédie – France – 1h46

    Production : Claudie Ossard et Chris Bolzi / Eurowide Film Production / Distribution : Pathé

    Scénario : Sylvain Chomet

    Sortie nationale : le 30 octobre 2013 

     

    Synopsis

    Paul a la trentaine, il vit dans un appartement parisien avec ses tantes qui l’ont élevé depuis ses deux ans et rêvent de le voir devenir pianiste virtuose. Sa vie se résume à une routine quotidienne, entre le grand piano du salon et le cours de danse de ses tantes où il travaille en tant qu’accompagnateur. Isolé du monde extérieur, Paul a vieilli sans jamais avoir vécu... Jusqu’au jour où il rencontre Madame Proust, sa voisine du quatrième étage. Cette femme excentrique possède la recette d’une tisane aux herbes capable, grâce à la musique, de faire ressurgir les souvenirs les plus profondément enfouis...

     

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      Séance spéciale

    Une Histoire Banale

    Troisième long métrage écrit et réalisé par Audrey Estrougo

    > Samedi 12 octobre à 15h00

     

    Casting : Marie Denarnaud, Marie Sohna Condé, Oumar Diaw, Renaud Astegiani…

     

    Drame – France – 1h23

    Production : Audrey Estrougo & Lauren Grall / 6.11 Films

    Scénario : Audrey Estrougo

     

    Synopsis

    Nathalie, 32 ans, est une jeune femme tout à fait ordinaire. En couple et amoureuse, cette infirmière de profession voit soudain sa vie basculer lorsqu’en la raccompagnant, Damien, un collègue de travail, la viole. S’ensuit pour Nathalie le début d’un long combat pour retrouver la lumière…

     

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    Séance des enfants

    Belle et Sébastien

    Deuxième long métrage de fiction réalisé par Nicolas Vanier

    > Mercredi 9 octobre à 11h00 (séance gratuite dans la limite des places disponibles)

     

    Casting : Felix Bossuet, Tchéky Karyo, Margaux Chatelier, Dimitri Storoge, Andreas Pietschmann, Urbain Cancelier, Mehdi…

     

    Film d'aventure – France – 1h38

    Production : Radar Films – Clément Miserez, Matthieu Warter / Épithète Films – Frédéric Brillion, Gilles Legrand / Gaumont / Distribution : Gaumont

    Scénario : Juliette Sales, Fabien Suarez et Nicolas Vanier

    Sortie nationale : le 18 décembre 2013 

     

    Synopsis

    Ça se passe là-haut, dans les Alpes. Ça se passe là où la neige est immaculée, là où les chamois coursent les marmottes, là où les sommets tutoient les nuages. Ça se passe dans un village paisible jusqu’à l’arrivée des Allemands. C’est la rencontre d’un enfant solitaire et d’un chien sauvage. C’est l’histoire de Sébastien qui apprivoise Belle. C’est l’aventure d’une amitié indéfectible. C’est le récit extraordinaire d’un enfant débrouillard et attendrissant au cœur de la Seconde Guerre Mondiale. C’est l’odyssée d’un petit garçon à la recherche de sa mère, d’un vieil homme à la recherche de son passé, d’un résistant à la recherche de l’amour, d’une jeune femme en quête d’aventures, d’un lieutenant allemand à la recherche du pardon. C’est la vie de Belle et Sébastien…

     

           

     

     LES LONGS MÉTRAGES

     

    En compétition

     

     

    THE LUNCHBOX

    Inde

    Réalisation : Ritesh Batra

    Scénario : Ritesh Batra

    Production : Sikhya Entertainment, Dar Motion Pictures, Nfdc, Roh Films, Asap Films,

    Cine Mosaic

    Photographie : Michael Simmonds

    Montage : John Lyons

    Musique : Max Richter

    Interprètes :Irrfan Khan, Nimrat Kaur, Nawazuddin Siddiqui, Denzil Smith

    Durée : 1h44

    Distribution : Happiness Distribution

    Sortie : 11 décembre 2013

    Synopsis : Ila, une jeune femme au foyer délaissée par son mari, tente de pimenter son mariage grâce aux plateaux repas qu’elle lui prépare pour déjeuner à son travail, la « Lunchbox ». Ila espère que sa nouvelle recette provoquera une réaction chez son époux. Mais la Lunchbox, préparée avec soin, a été remise accidentellement à Saajan, un homme seul, salarié d’une entreprise de textile proche de la retraite. Etonnée de n’avoir aucune réponse de son mari, Ila glisse le lendemain un petit mot, dans l’espoir de percer le mystère…

     Le réalisateur :The lunchbox est le premier long métrage de Ritesh Batra. Les précédents courts métrages de Ritesh Batra ont été montrés dans de nombreux festivals internationaux. Le dernier en date, en langue arabe, Café regular, Cairo, a été sélectionné dans plus d’une quarantaine de festivals et a reçu une douzaine de récompenses dont le Prix International de la Critique (FIPRESCI) à Oberhausen, et les mentions spéciales du jury à Chicago et à Tribeca.

    Son projet de scénario The Story of Ram a fait partie des projets sélectionnés lors du Sundance Screenwriters and Directors Lab en 2009. Il travaille actuellement sur son deuxième long métrage Photograph ainsi qu’à une série de courts métrages. Né et élevé à Bombay, Ritesh Batra vit à présent entre Bombay et New York avec sa femme Claudia et leur fille Aisha.

     

    LE GÉANT ÉGOÏSTE

    Royaume Uni

    Réalisation : Clio Barnard

    Scénario : Clio Barnard

    Production : Tracy O’Riordan, Moonspun

    Photographie : Mike Eley

    Montage : Nick Fenton

    Musique : Harry Escott

    Interprètes : Conner Chapman, Shaun Thomas, Sean Gilder…

    Durée : 1h31

    Distribution : Pyramide Distribution

     

    Synopsis : Arbor, 13 ans, et son meilleur ami Swifty habitent un quartier populaire de Bradford, au Nord de l’Angleterre. Renvoyés de l’école, les deux garçons rencontrent Kitten, un ferrailleur du coin. Ils commencent à collecter des métaux usagés pour lui à l’aide d’un cheval et d’une charrette. Swifty se découvre un don pour travailler avec les chevaux; Arbor, de son côté, ne pense qu’à l’argent qu’ils peuvent amasser. Kitten joue de leurs différences pour creuser un fossé entre eux. Leur amitié saura-t-elle résister au Géant Egoïste ?

     

    La réalisatrice : Le géant égoïste est le deuxième long métrage de Clio Barnard. Son précédent film, The arbor, était un documentaire expérimental, qui a remporté un énorme succès critique et de nombreux prix lors de sa sortie en 2010. Auparavant, Clio avait créé des œuvres artistiques présentées dans des festivals internationaux et des musées comme la Tate Modern à Londres et le Moma à New York.

         

    YOUTH

    Israël  

    Réalisation : Tom Shoval

    Scénario : Tom Shoval

    Production : One Two Films / Greenproductions / United King Films

    Photographie : Yaron Scharf

    Montage : Joelle Alexis

    Interprètes : David Cunio, Eitan Cunio, Moshe Ivgy, Shirili Deshe, Gita Amely…

    Durée : 1h47

    Distribution : Ad Vitam

     

    Synopsis : Yaki et Shaul, deux frères aux liens fusionnels, vivent dans une banlieue de Tel Aviv chez leurs parents. Endettés et menacés d’expulsion, leur situation est difficile. Yaki, au service militaire, passe quelques jours en permission auprès des siens. Alors qu’il ne se sépare jamais de son arme de service, les deux frères échafaudent un plan d’enlèvement. Mais c’est le jour Shabbat et rien ne se passe comme prévu.  

    Le réalisateur : Tom Shoval est né en 1981, en Israël. Il est cinéaste, critique de cinéma et enseignant. Diplômé de l'Ecole "Sam Spiegel" pour le Cinéma et la Télévision de Jérusalem en 2007, il a réalisé trois courts métrages, primés dans de nombreux festivals à travers le monde. Youth  est son premier long métrage.

    PASSER L’HIVER

    France

     

    Réalisation : Aurélia Barbet

    Scénario : Aurélia Barbet et Christophe Cousin

    librement adapté de la nouvelle d'Olivier Adam «Nouvel An» dans le recueil «Passer l'hiver»

    Production : Abelina Films Production

    Photographie : Laurent Desmet

    Montage : Agathe Dreyfus

    Interprètes : Gabrielle Lazure, Lolita Chammah, Sabine Londault, Cyril Descours, Thierry Levaret…

    Durée : 1h20

    Distributeur : Shellac

     

    Synopsis : Une station service. Deux femmes. L'hiver. Des trajets. Du quotidien. Et puis une prise de risque. L'hôtel en Normandie. Un pas de côté. L'enquête. La Lada rouge. La plage. La mort qui travaille les vivants. Un mouvement et une suspension. La fille brune. L'amour. Une histoire de liens qui se tissent…

     

    La réalisatrice : Aurélia Barbet est née en 1972. Après des études d’histoire, elle fonde un groupe de Cinéaste Antibois. Ensemble, ils feront une dizaine de courts métrages. À son arrivée à Marseille en 2004 correspond une filmographie plus intime. Elle réalise Hôtel Plasky en 2004, Cette femme à laquelle je pense en 2005 et co-réalise Holiday avec Agathe Dreyfus en 2005. Elle fait un détour par le documentaire avec Ceux qui restent en 2011, qui suit la reconstruction d’un homme dont la femme s’est suicidée à cause du travail. En 2012, elle tourne son premier long métrage de fiction Passer L'hiver.

    LA PIÈCE MANQUANTE

    France

    Réalisation : Nicolas Birkenstock

    Scénario : Nicolas Birkenstock et Carl Lionnet

    Production : Juliette Sol / Stromboli films / Le bureau films

    Photographie : Pascale Marin

    Montage : Floriane Allier

    Musique : Thomas Roussel

    Interprètes :Philippe Torreton, Lola Dueñas, Armande Boulanger, Élie-Lucas Moussoko, Marc Citti

    Durée : 1h40

    Synopsis : Un matin, Paula disparaît, abandonnant André son mari, et leurs deux enfants. Dépassé par la situation, André tente de dissimuler la disparition de Paula à son entourage, contraignant ses propres enfants au silence. Le temps d'un été, chacun d'eux va affronter à sa manière la douleur de l'absence, et partir en quête d'un nouvel apaisement.

     

    Le réalisateur : Après sa maîtrise en Arts du spectacle à l’Université de Metz, Nicolas Birkenstock étudie au Conservatoire Libre du Cinéma Français dans la section réalisation. Après avoir été comédien, régisseur, assistant, monteur ou encore auteur de pièces de théâtre (La tentation du Benco, Des portraits modèles et Même pas peur), il réalise un premier court métrage, Le bout des doigts, en 2002. Suivent trois autres courts, L’embrasé, Pépins noirs, L’impudique et Mon miroir, et deux documentaires, Comme un lundi et Des mains offerts, avant qu’il ne se lance en 2008 dans l’écriture de son premier long métrage, La pièce manquante..

     

     

    CELUI QUI PLEURE A PERDU

    France

    Réalisation : Marion Lefeuvre

    Scénario : Marion Lefeuvre et Pierre Bechet

    Producteurs : Les Productions 89

    Photographie : Victor Rahman

    Montage : Denis Leborgne

    Musique : Dimitri Guindet

    Interprètes :Marjorie Ciccone, Pierre Bechet, Delphine Montaigne, Denis Mathieu, Thiébaut Viel

    Durée : 1h24

     

    Synopsis : Des tests, un médecin, une salle, 10 minutes pour revoir une personne décédée et tout bouleverser. Une larme et tout se fige. Celui qui pleure a perdu. Edouard et Sarah se rencontrent dans les couloirs de cette curieuse entreprise, paumés, détachés de tout. Prêts à briser ceux qui les entourent, ils se laissent doucement embarquer dans cette illusion.

     

    La réalisatrice : Née en 1989 à Dreux et initiée à la photo par son père dès son enfance, elle atterrit dans le cinéma l’adolescence avec un premier court métrage Help! primé au Korea 7th Young Film Festival en 2007. Avec l’envie de retranscrire sa réalité dans ses films, elle développe les thèmes de la maladie, le deuil, la mort et l’impossible amour, toujours dans l’optique de toucher du doigt les affres de la vie. Considérant le cinéma comme un exutoire, Celui qui pleure a perdu, son premier long métrage permet de donner au spectateur sa vision des rapports que nous entretenons avec nos proches disparus. Le tournage de ce film lui a permis de s’affirmer dans son art avec l’envie de le partager en espérant toucher le public en le poussant à se questionner sur sa propre situation.

     

     

    LA BELLE VIE

    France

    Réalisation : Jean Denizot

    Scénario : Jean Denizot, Frédérique Moreau, avec la collaboration de Catherine Paillé

    Producteurs : Mathieu Bompoint / Mezzanine Films

    Image : Elin Kirschfink

    Montage : Aurélien Manya

    Musique : Luc Meilland

    Interprètes : Zacharie Chasseriaud, Jules Pelissier, Solène Rigot, Nicolas Bouchaud, Jean-Philippe Ecoffey, Maya Sansa…

    Durée : 1h33

     

    Synopsis : Dix années que Sylvain et Pierre se cachent avec leur père sur les routes de France, après le divorce parental et les décisions judiciaires qui ont poussé Yves à la clandestinité. Mais les enfants ont grandi, et la cavale, sans fin, les prive des rêves et des joies de leur âge. Quand le filet se resserre et qu'il faut fuir à nouveau, Pierre, l'aîné, disparaît.

    Seul avec son père sur une île de la Loire, Sylvain rencontre Gilda : première fille, premiers regards tendres et première étape sur le chemin de la belle vie, la sienne.

     

    Le réalisateur : Jean Denizot a grandi à Sancerre, dans le Cher. Il a étudié le cinéma à Nantes, au lycée Guist’hau, puis à l’Université Paris 8 à Saint-Denis. Membre des revues La Voix du regard, et Tête-à-Tête, il enseigne le cinéma (à l’Université de Paris 8 notamment). Il a réalisé deux courts métrages : Mouche (2006), et Je me souviens (2008). La Belle Vie, tourné en 2012, est son premier long métrage.

     

     

    LE SENS DE L’HUMOUR

    France

    Réalisation : Marilyne Canto

    Scénario : Marilyne Canto, Maud Ameline

    Production : Julie Salvador, Christmas in July

    Photographie : Laurent Brunet

    Montage : Yann Dedet, Thomas Marchand

    Interprètes : Antoine Chappey, Marilyne Canto, Samson Dajczman…

    Durée : 1h27

    Distribution : Pyramide Distribution

     

    Synopsis : C’est l’hiver. Elise vit seule avec Léo, son fils de dix ans dont le père est mort. Elle entretient une liaison avec Paul qu’elle a rencontré avant le drame. Leur relation, marquée par cet évènement, est chaotique. Elise le repousse aussi violemment qu’elle se sent attirée par lui, et les deux amants alternent les moments heureux et orageux. Malgré tout, Paul et Léo font connaissance et, les jours passant, s’apprécient de plus en plus...

     

    La réalisatrice : Formée à l’École du Théâtre National de Strasbourg, Marilyne Canto a commencé sa carrière comme comédienne, notamment au théâtre sous la direction de Jacques Lasalle et de Jean Jourd'heuil, et au cinéma avec Claude Chabrol, Dominique Cabrera, Manuel Poirier, René Féret, ou Robert Guédiguian. Parallèlement à sa carrière d’actrice, elle a été l’assistante de Philippe Garrel sur Le Cœur fantôme (1996) et a réalisé plusieurs courts métrage, dont Nouilles (1987) couronné de plusieurs prix dont le Grand Prix du festival de Brest, et Fais de beaux rêves (2005) qui reçoit le César du meilleur court-métrage et le grand prix de Clermont-Ferrand et de Belfort. Le sens de l’humour est son premier long métrage .

    D'UNE VIE À L'AUTRE

    Allemagne

    Réalisation : Georg Maas

    Scénario : Georg Maas, Christoph Tolle, Ståle Stein Berg, Judith Kaufmann

    Production : Zinnober Film, Dieter Zeppenfeld Helgeland Film, Axel Helgeland, B & T Film, Rudi Teichmann

    Photographie : Judith Kaufmann

    Montage : Hansjorg Weissbrich

    Musique : Christoph M. Kaiser & Julian Maas

    Interprètes : Juliane Kohler, Liv Ullmann, Sven Nordin, Ken Duken, Julia Bache-Wiig, Rainer Bock…

    Durée : 1h37

    Distribution : Sophie Dulac Distribution

     

    Synopsis : Europe 1990, le mur de Berlin est tombé. Katrine a grandi en Allemagne de l’Est, et vit en Norvège depuis 20 ans. Elle est le fruit d’une relation entre une norvégienne et un soldat allemand pendant la Seconde Guerre Mondiale. A sa naissance, elle a été placée dans un orphelinat réservé aux enfants aryens. Elle parvient à s'échapper de la RDA des années plus tard pour rejoindre sa mère. Mais, quand un avocat lui demande de témoigner dans un procès contre l’Etat norvégien au nom de ces “enfants de la honte”, curieusement, elle refuse. Progressivement de lourds secrets refont surface, dévoilant le rôle de la STASI, les services secrets de la RDA, dans le destin de ces enfants…

    Le réalisateur : Georg Maas commence à travailler comme charpentier. En 1984, Il étudie la mise en scène au German Film and Television Academy de Berlin jusqu’en 1991. Il est depuis scénariste et réalisateur. En 1994, il suit les master class dirigé par Istvan Szabo, Tilda Swinton et Krzysztof Kieslowski à l'European Film Academy. Il cofonde en 1997 l’actor-director-author lab (S.R.A.L.) à Berlin. D’une vie à l’autre est son deuxième long métrage. Il écrit toujours les scénarios de ses films en étroite collaboration avec ses co-auteurs. En outre, il a réalisé plusieurs films documentaires et il est également directeur de la photographie, script doctor et monteur... Il vit entre à Aix-la-chapelle et Berlin.

    LA BRACONNE

    France

    Réalisation : Samuel Rondiere

    Scénario : Samuel Rondiere

    Production : Dominique Crèvecoeur / Bandonéon

    Photographie : Nathalie Durand

    Montage : Thomas Glaser, Yann Dedet, Jeanne Oberson

    Interprètes : Patrick Chesnais, Rachid Youcef, Audrey Bastien, Husky Kihal, Moïse Santamaria, Jean-Michel Fête…

    Durée : 1h22

    Distributeur : Rezo Films

     

    Synopsis : Driss, pas vingt ans, vit de petits rackets et d'expédients. Il croise la route de Danny, voleur fatigué, qui arpente les zones commerciales au volant de sa vieille Merco. Sous la houlette de Danny, le jeune Driss, frimeur et naïf, fait ses classes et apprend quelques ficelles. Le monde violent où l’emmène peu à peu le vieux truand va mettre un terme  à l’insouciance du jeune homme…

     

    Le réalisateur : Tout en collaborant à divers travaux d'écriture pour le cinéma et la télévision, Samuel Rondiere fabrique de petits tableaux filmiques à base d'images trafiquées. En 2010 il réalise Tandis qu'en bas des hommes en armes..., son premier court métrage de cinéma en décors et costumes du XVIe siècle. En 2013, avec La braconne, il signe son premier long métrage de fiction.

     

    LES COURTS MÉTRAGES

     

    En compétition

     

    > Samedi 12 octobre à 10h3

     

    Atlantic Avenue

     

    Premier court métrage écrit et réalisé par Laure de Clermont

    Casting : Brady Corbet, Léopoldine Huyghues-Despointes …

     Scénario : Laure de Clermont

     Durée : 13 mn

    Synopsis : Comment une jeune fille handicapée en fauteuil roulant va découvrir l'amour après la rencontre inattendue avec un jeune prostitué marginal…

    La réalisatrice : Après un master d’histoire à la Sorbonne et des cours de théâtre avec Eva Saint Paul, Laure de Clermont part étudier à New York au studio Black Nexxus. De retour à Paris, elle travaille comme actrice ave Luc Besson, Raoul Ruiz, Pascal Thomas, Julian Schnabel, Raoul Peck, Danielle Thompson ou tout récemment Rani Massalha. Elle dirige aussi au théâtre de l’Aktéon la pièce Independence écrite par Lee Blessing. Après quoi elle se lance dans l’écriture et la réalisation de son premier court métrage Atlantic Avenue. Elle développe actuellement deux projets de longs métrages en tant que productrice chez MACT Productions et travaille à l’écriture de son prochain film comme réalisatrice.

     

    Le Bouillon

     

    Deuxième court métrage écrit et réalisé par Stéphanie Lagarde

    Casting : Yvan Garouel, Suzanne Legrand…

    Scénario : Stéphanie Lagarde

    Durée : 15 mn

     

    Synopsis : Dans un vieux café déserté, un homme s’étiole à la lumière nicotinée des appliques. Une femme entre, fuyant l’orage. L’homme, confus, désarmé face à cette apparition, cherche une issue le nez dans son bouillon. Le bouillon lui répond…

     

    La réalisatrice : Comme comédienne, Stéphanie Lagarde a travaillé au cinéma ou à la télévision avec Jean-Luc Godard, Hiner Saleem, Eric Assous, Jean-Jacques Annaud, Edouard Molinaro, Caroline Huppert, Elisabeth Rappeneau, Jacques Fansten… Le Bouillon est son deuxième court métrage après La Photocopie de papa. Elle travaille actuellement au développement de son premier long métrage

    Ce sera tout pour aujourd'hui

     Premier court métrage réalisé par Elodie Navarre

     Casting : Maud Baecker, Sigrid Bouaziz, Bartholomew Boutellis, David Houri…

     Scénario : Elodie Navarre et Alain Layrac

     Durée : 12 mn

     Synopsis : Pendant un tournage, Jules, Laurence, Théo et Juliette racontent chacun à leur psy comment s'opère la magie du cinéma…

     La réalisatrice : Élodie Navarre débute au conservatoire du Xe arrondissement. Elle alterne entre cinéma, télévision et théâtre. Elle se fait remarquer dans L'école pour tous d'Eric Rochant, Mes amis de Michel Hazanavicius ou encore L'école du pouvoir de Raoul Peck et dernièrement dans L'art d'aimer d'Emmanuel Mouret. Souvent sur les planches, on l'a vue au Théâtre de l'Atelier dans Chien Chien de Fabrice Roger-Lacan, puis dans le succès de la saison dernière Sunderland. Elle reçoit en 2010 le prix SACD Suzanne Bianchetti. Elle était membre du jury 2012 à Saint-Jean-de-Luz. Ce sera tout pour aujourd’hui est son premier court métrage.

     Clean 

    Premier court métrage écrit et réalisé par Benjamin Bouhana. Produit par Eric Toledano et Olivier Nackache

     Casting : Laurent Lafitte, Fanny Valette, Jonathan Cohen, Alice Isaaz, Solal Forte, Delphine Theodore, Judith Magre, Serpentine Teyssier…

     Scénario : Benjamin Bouhana

     Durée : 10 mn

     Synopsis : En cette journée d'automne, Eric, la trentaine, a un petit souci. Un flacon à la main, il recherche désespérément de l'aide. Après avoir demandé sans succès autour de lui, Eric part en quête de celui ou celle qui pourra le rendre "Clean"...

     Le réalisateur : Benjamin Bouhana fait ses premiers pas dans le cinéma en tant qu'assistant réalisateur. Il a, entre autres, travaillé sur le film Intouchables, réalisé par Eric Toledano et Olivier Nakache. Clean, dont ils sont les producteurs, est son premier court métrage.

     Désert

     Premier court métrage écrit et réalisé par Frank Zwin

     Casting : Frank Zwin, Géraldine Séguret, Nelson Rodrigo, Martin Aug…

     Scénario : Frank Zwin

     Durée : 12 mn

     Synopsis : Un homme se réveille dans le froid d’un monde inhabité. Seul, il doit continuer son périple. Arrivera t-il à trouver la force de continuer à vivre et à faire le deuil de son amour perdu. Ce monde vide et dépourvu d’âme n’est-il que le reflet de son inconscient endommagé ? Lui seul trouvera la force d'annihiler ce trou béant qui le ronge de l’intérieur.

     

    Le réalisateur : Originaire de Nantes, Frank Zwin monte à Paris pour suivre des cours de théâtre et face à la caméra au cours Florent. Après avoir fait quelques courts métrages étudiants et plusieurs figurations, il décide d'écrire ses propres projets une fois sa formation terminée.

     

    Désert est son premier court métrage. Il termine actuellement le montage de son deuxième court, Ztockholm et travaille à l’écriture de son premier long, Délivre-nous du mal.

     

    Éclipse

     Deuxième court métrage réalisé par Shirley Monsarrat

     Casting : Edith Scob, Nino Gamet, Olivier Peigné…

     Scénario : Shirley Monsarrat, Caroline Le Pape

     Durée : 4 mn

     Synopsis : Musée d’Orsay, Paris. Une femme tente de reproduire au fusain une œuvre de Redon.…

     

    La réalisatrice : Autodidacte, Shirley Monsarrat commence par produire des courts métrages au sein de sa société Patchwork Studio (dont celui de Mélanie Laurent, De moins en moins, sélectionné au Festival de Cannes en 2009) avant de se lancer dans la réalisation en 2011 avec 5150 Hold (présenté à Saint-Jean-de-Luz), mettant en scène Vahina Giocante et remportant plus de dix prix en festivals. Elle revient en 2013 avec Eclipse, son deuxième court métrage.

    Mon enfant

     Premier court métrage écrit et réalisé par Meriem Amari

     Casting : Bourraouia Marzouk…

     Scénario : Meriem Amari

     Durée : 5 mn

     Synopsis : Ce jour là, Aicha boit un café et se confie à un mystérieux inconnu. Elle avoue enfin la découverte qui a donné un nouveau sens à sa condition de mère…

     La réalisatrice : Après son bac option cinéma-audiovisuel, Meriem Amari poursuit des études d’Histoire de l’art avant de revenir au cinéma, en passant un DEA. Elle débute dans le métier comme assistante à la mise en scène avant de se diriger vers le casting, en travaillant une première fois avec André Téchiné sur Les égarés. D’autres films ont suivi, dont dernièrement A la merveille de Terrence Malick. Etant confrontée à la mise en scène et à la direction d’acteur, le casting l’a amenée naturellement à réaliser son premier court métrage : Mon enfant.

     Pour le rôle

     Premier court métrage réalisé par Pierre Niney

    Casting : François Civil, Yann Sorton, Brice Hillairet, Noémie Merlant…

     Scénario : Pierre Niney et Igor Gotesman

     Durée : 13 mn

    Synopsis : François se présente pour passer un casting. Au terme d’un entretien très étrange, il découvre qu'il est en réalité au cœur d'une mise en scène mystérieuse à laquelle il va être forcé de prendre part...

     Le réalisateur : Pierre Niney débute au théâtre à l’âge de 11 ans, suit une formation avec la compagnie Pandora avant d’entrer à La Classe Libre du cours Florent puis au Conservatoire National d’Art Dramatique de Paris. En 2010, il est le plus jeune pensionnaire de La Comédie Française. En 2012, il est à l’affiche de Comme des frères pour lequel il est nommé pour la 2e fois au César du Meilleur Espoir Masculin. En 2013, il joue Phèdre à La Comédie Française et rencontre le succès avec le film de David Moreau 20 ans d’écart où il a pour partenaire Virginie Efira. Il va incarner Yves Saint-Laurent sous la direction de Jalil Lespert. Pour le rôle est son premier court métrage.

    Véhicule école

     Deuxième court métrage écrit et réalisé par Benjamin Guillard

    Casting : Olivier Saladin, Alex Fondja, Olivier Broche, Julien Saada, Guillaume Briat, Chloé Berthier, Benjamin Guillard…

     Scénario : Benjamin Guillard

     Durée : 15 mn

     Synopsis : Dans un bus la nuit, un conflit est si vite arrivé : une poussette qui prend trop de place, un délinquant qui ne dit pas bonjour... C'est important de dire « Bonjour ». On ne répétera jamais assez qu'un client bien accueilli est un client serein…

     Le réalisateur : Formé au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, Benjamin Guillard est comédien. Il travaille principalement au théâtre. En 2007, il rencontre François Morel qu'il assistera dans sa mise en scène de Bien des choses au théâtre du Rond-Point. Il le retrouve l'année suivante et signe la mise en scène de La nuit Satie avec Olivier Saladin et la chanteuse Juliette. En 2008, il réalise son premier court métrage  Looking for Steven Spielberg avec dans les rôles principaux François Morel et Olivier Saladin, qui est sélectionné à Saint-Jean-de-Luz. En 2013, Il met en scène La fin du monde est pour dimanche le nouveau spectacle solo de François Morel. Véhicule école est son deuxième court métrage.

     Vous êtes très jolie, mademoiselle

     Deuxième court métrage écrit et réalisé par Jim

     Casting : Alisson Cossenet, Julien Masdoua, Philippe Hassler…

     Scénario : Jim

     Durée : 9 mn

     Synopsis : Un feu rouge, un embouteillage. Un sans domicile fixe brandissant un panneau de ceux qu'on ne lit plus, enchaîné à sa précarité. Une jolie jeune femme, en voiture, enchaînée à ses horaires. Deux univers qui sauront se séduire par un petit jeu de textes écrits sur de simples panneaux…

     Le réalisateur : De son vrai nom Thierry Terrasson, Jim est diplômé de l’école de bandes dessinées d’Angoulême. Incontournable du 9ème art, Jim a publié plus de 90 BD et romans graphiques, et vendu plus d'un million deux cent mille albums (Une nuit à Rome, Petites Éclipses, L'invitation, Tous les défauts des mecs, 500 idées pour glander au boulot…). Plusieurs de ses romans graphiques sont actuellement en cours d’adaptation cinéma : Une nuit à Rome coécrit avec Jacques Malaterre, mais aussi L’invitation réalisé par Michael Cohen (membre du jury 2012), Petites Eclipses réalisé par Sylvain Monod… Vous êtes très jolie, mademoiselle, est son deuxième court métrage.

    LES PRIX

     Les prix remis lors de la cérémonie de clôture du festival sont appelés des Chistera – du nom  du panier utilisé par les joueurs de pelote basque.

     > Les prix remis par le Jury

     Chistera du Meilleur Réalisateur

     Chistera du Meilleur Film

     Chistera de la Meilleure Interprétation Féminine

     Chistera de la Meilleure Interprétation Masculine

     Chistera du Court métrage

     > Les prix décernés par le public du festival

     Chistera du Public 

     Chistera du Public Court métrage

     > Les prix décernés par le Jury Jeunes, composé de 5 lycéens de la région

     Chistera du Jury Jeunes

     Chistera du Jury Jeunes Court métrage

     Les lauréats recevront une bourse de la part du fonds de dotation Porosus : 10.000 euros pour le long et 2.500 euros pour le court. Le fonds de dotation Porosus s’est donné pour mission l’aide à l’émergence des jeunes dans les domaines sportif et artistique. Il vise au soutien et à la promotion de leurs carrières.

     En savoir plus : www.fonds-porosus.org

     > Le prix du court métrage distingué par notre partenaire Ciné +

     Chistera + du Court métrage

     La chaîne Ciné+ achète le court métrage pour diffusion.

     

    NFORMATIONS PRATIQUES

     Billet par projection(sauf ouverture et clôture) :

     • Adulte : 5 €

     • Étudiant, enfant, bénéficiaire du RSA : 4 €

     Billet cérémonie ouverture / cérémonie de clôture

     • Adulte : 10 € (Salle 1) – 8€ (Salle 2)

     • Étudiant, enfant, bénéficiaire du RSA : 7 €

     Abonnement individuel 10 films

     (hors films d’ouverture et de clôture)

     • 10 films : 40 €

     • Le film supplémentaire : 4 €

     Séance Belle et Sébastien gratuite dans la limite des places disponibles. Places à retirer à l’Office du Tourisme.

     Toutes les projections et la billetterie au Cinéma Le Sélect - 29 Bd Victor-Hugo

     CONTACTS

     Site officiel : www.jeunes-realisateurs.com

     Suivez le festival sur  :

    Facebook : Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz

    Twitter : @JeunesReals

     Office du Tourisme de Saint-Jean-de-Luz

    Tél. : 05 59 26 03 16

     

     

    Critique de « Un cœur en hiver » de Claude Sautet (1992) avec Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart ou pourquoi ce film est un chef d’œuvre...

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     « Un cœur en hiver » est adapté d’une nouvelle « La Princesse Mary » extraite d’un recueil de nouvelles de Lermontov « La Princesse Mary » mais également inspiré de la vie de Maurice Ravel.

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    Maxime (André Dussolier) et Stéphane (Daniel Auteuil) sont (apparemment) amis et travaillent ensemble dans l'atmosphère feutrée d'un atelier de lutherie. Les violons sont toute la vie de Stéphane, contrairement à Maxime qui vient de tomber amoureux d’une jeune violoniste, Camille (Emmanuelle Béart), rapidement intriguée puis attirée par la retenue singulière de Stéphane. Pour Stéphane, véritable « cœur en hiver », ce n’est qu’un jeu dont il conte l’évolution à son amie Hélène (Elisabeth Bourgine). Stéphane semble n’aimer qu’une seule personne au monde : son maître de violon, Lachaume (Maurice Garrel).

     Sur la tombe de Claude Sautet au cimetière Montparnasse, il est écrit : « Garder le calme devant la dissonance », voilà probablement la phrase qui définirait aussi le mieux son cinéma et peut-être même le mieux « Un cœur en hiver » : d'abord parce que son cinéma est un cinéma de la dissonance, de l'imprévu, de la note inattendue dans la quotidienneté (ici, l'arrivée de Camille dans la vie de Maxime et par conséquent dans celle de Stéphane comme c’est le cas de l’arrivée de David dans « César et Rosalie » ou de Nelly dans « Nelly et Monsieur Arnaud ») et ensuite parce que cette épitaphe fait référence à la passion de Claude Sautet pour la musique, une passion qui s’exprime pleinement ici puisque la musique est un personnage à part entière. Le tempo des films de Sautet est ainsi réglé comme une partition musicale, impeccablement rythmée, une partition dont on a l'impression qu'en changer une note ébranlerait l'ensemble de la composition.

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    C’est par elle, la musique, que Camille s’exprime (d’ailleurs Maxime le dira, elle ne se livre que lorsqu’elle joue) : tantôt sa mélancolie, sa violence (ainsi cette scène où elle enregistre en studio et qu’elle manie l’archet comme une lame tranchante), son désarroi, ses espoirs. C’est aussi à travers elle que Stéphane ressent et exprime ses (rares) émotions notamment lorsqu’un « c’est beau » lui échappe après avoir écouté Camille jouer. La musique ici, aussi sublime soit-elle (celle des  sonates et trio de Ravel) n’est pas forcément mélodieuse mais exprime la dissonance que connaissent les personnages. C’est un élément d’expression d’une force rare, bien plus que n’importe quel dialogue.

    La passion est donc celle pour la musique mais aussi celle qui s’exprime à travers elle, l’autre : la passion amoureuse. Celle qui s’empare de Camille pour cet homme hermétique au regard brillant, transperçant qui la fascine, l’intrigue, la désempare.  Le trouble s’empare d’elle dès sa première répétition à laquelle Stéphane assiste. Elle ne parvient pas à jouer, dit qu’elle reprendra un autre jour et puis quand Stéphane quitte la pièce, elle reprend comme si de rien n’était. Ensuite, venue rejoindre Maxime dans l’atelier de lutherie, ce dernier occupé, elle l’attend en compagnie de Stéphane et lui confie ce qu’elle n’avait jamais dit à personne, lui parlant de ses rapports compliqués avec son agent et amie Régine (Brigitte Catillon). Enfin, troisième rencontre déterminante : Stéphane vient la voir jouer, seul, sans Maxime pour la première fois. Ils s’évadent un instant de la répétition pour aller boire un café après avoir traversé la rue sous la pluie. Leurs mains s’effleurent presque subrepticement, négligemment. Stéphane la protège de la pluie avec sa veste. Puis, il l’écoute assis au café, avec son regard scrutateur. Puis, c’est l’absence et le silence de Stéphane mais c’est trop tard : Camille est déjà bouleversée, amoureuse. A priori, racontées ainsi rien d’extraordinaire dans ces trois scènes, pourtant le scénario et la mise en scène de Sautet et surtout ses personnages sont d’une telle richesse que chacune d’elle est plus haletante qu’une scène d’un palpitant thriller. Aucun plan n’est inutile. Comme dans un thriller, chaque plan a une implication sur la résolution.

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     Tous les films de Sautet se caractérisent d'ailleurs aussi par le suspense (il était fasciné par Ford et Hawks ) : le suspense sentimental avant tout, concourant à créer des films toujours haletants et fascinants.  Claude Sautet citait ainsi souvent la phrase de Tristan Bernard : « il faut surprendre avec ce que l'on attend ». On ne peut certainement pas reprocher au cinéma de Claude Sautet d'être démesurément explicatif, c'est au contraire un cinéma de l'implicite, des silences et du non-dit. Pascal Jardin disait  de Claude Sautet qu'il « reste une fenêtre ouverte sur l'inconscient ».

    Le souffle du spectateur est suspendu à chaque regard (le regard tellement transperçant de Stéphane, ou de plus en plus troublé de Camille) à chaque note, à chaque geste d’une précision rare. Je n’ai encore jamais trouvé au cinéma de personnages aussi « travaillés » que Stéphane, ambigu, complexe qui me semble avoir une existence propre, presque exister en dehors de l’écran. Là encore comme un thriller énigmatique, à chaque fois je l’interprète différemment, un peu aussi comme une sublime musique ou œuvre d’art qui à chaque fois me ferait ressentir des émotions différentes. Stéphane est-il vraiment indifférent ? Joue-t-il un jeu ? Ne vit-il qu’à travers la musique ? « La musique c’est du rêve » dit-il. Ou, selon cette citation de La Rochefoucauld que cite Sautet  fait-il partie de ceux qui pensent que« Peu de gens seraient amoureux si on ne leur avait jamais parlé d’amour » ? A-t-il peur d’aimer ? Ou n’y croit-il simplement pas ? Est-il sincère quand il dit avec une froide tranquillité que Maxime n’est pas un ami, juste « un partenaire ».

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    Le film commence ainsi de nuit dans l’atelier et se termine de jour dans un café et entre ces deux moments, Stéphane passera de l’ombre à la lumière, d’une personnalité ombrageuse à (peut-être, là aussi, l’interprétation varie à chaque visionnage) un homme capable d’aimer. Un personnage assez proche du personnage de Martial dans « Quelques jours avec moi » (un autre film de Sautet méconnu que je vous recommande, où son regard se fait encore plus ironique et acéré, un film irrésistiblement drôle et non dénué de –douce-cruauté).  « Les films de Claude Sautet touchent tous ceux qui privilégient les personnages par rapport aux situations, tous ceux qui pensent que les hommes sont plus importants que ce qu'ils font (..). Claude Sautet c'est la vitalité. » disait ainsi Truffaut.

    Et puis certaines scènes font pour moi partie des plus belles et cruelles du cinéma. Cette scène où dans une voiture, Camille lui avoue l’amour qu’il lui inspire et se livre à lui, ce à quoi Stéphane répond avec tranquillité, jubilation peut-être, froidement en tout cas : « je ne vous aime pas ». Cette scène me glace le sang à chaque fois. Et puis la scène où Camille veut l’humilier à son tour. Elle se maquille outrageusement, le rejoint au café où il a ses habitudes où il dîne avec son amie Hélène. Camille lui crie sa rancœur, sa passion, cherche à l’humilier. La scène est tranchante, violente et sublime comme la musique de Ravel jouée par Camille.

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    Et puis comment ne pas parler de la distribution, absolument parfaite, à commencer par Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart, sans aucun doute leurs meilleurs rôles auxquels ils semblent se livrer (ou se cacher) corps et âme, d’autant plus ambigus puisqu’ils vivaient alors ensemble. Emmanuelle Béart est à la fois mystérieuse, sensuelle, forte, fragile, fière, brisée, passionnée et talentueuse (elle apprit ainsi le violon pendant un an). Daniel Auteuil donne vie à ce Stéphane énigmatique, opaque, cinglant, glacial, austère qui se définit lui-même comme sournois, parfois révoltant, parfois touchant avec ce regard perçant, tantôt terriblement là ou terriblement absent. L’un comme l’autre, dans leurs regards, expriment une multitude d’émotions ou de mystères. Mais il ne faudrait pas non plus oublier les seconds rôles : André Dussolier, personnage digne qui échappe au cliché de l’amant trompé et qui obtint d’ailleurs le César du meilleur second rôle. Jean-Luc Bideau qui dans une scène courte mais intense aligne les clichés sur la culture et l’élitisme (magnifique scène de dialogue où là aussi Stéphane dévoile une trouble (et pour Camille troublante) facette de sa personnalité). Myriam Boyer, Brigitte Catillon, Elisabeth Bourgine (les femmes de l’ombre avec, chacune à leur manière, une présence forte et déterminante).

     « Un cœur en hiver »  obtint le lion d’argent à Venise. Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart passèrent à côté des César de meilleurs acteurs (que leur ravirent Claude Rich pour « Le souper » et Catherine Deneuve, pour « Indochine »). Claude Sautet obtint néanmoins le césar du meilleur réalisateur (le seul avec celui de Dussolier malgré sept nominations) et celui du meilleur film fut cette année-là attribué à Cyril Collard pour « Les nuits fauves ». Tous les postes du film auraient mérités d’être récompensés : le scénario, l’image d’Yves Angelo, le travail sur la musique de Philippe Sarde, le scénario  de Jacques Fieschi et Claude Sautet…

    On retrouve là encore ce qui caractérise les films de Claude Sautet : les scènes de groupe (dont « Vincent, François, Paul et les autres est le film emblématique) et la solitude dans et malgré le groupe, l'implicite dans ce qui n'est pas- les ellipses- comme dans ce qui est-les regards- (Ah le regard tranchant de Daniel Auteuil! Ah, ce dernier plan !), des scènes de café ( « A chaque film, avouait Sautet, je me dis toujours : non, cette fois tu n'y tournes pas. Et puis, je ne peux pas m'en empêcher. Les cafés, c'est comme Paris, c'est vraiment mon univers. C'est à travers eux que je vois la vie. Des instants de solitude et de rêvasseries. ») les personnages filmés à travers les vitres de ces mêmes cafés, des scènes de pluie qui sont souvent un élément déclencheur, des scènes de colère (peut-être inspirées par les scènes de colère incontournables dans les films de Jean Gabin, Sautet ayant ainsi revu « Le jour se lève » ...17 fois en un mois!), des femmes combatives souvent incarnées par Romy Schneider puis par Emmanuelle Béart, des fins souvent ouvertes et avant tout un cinéma de personnages : César, Rosalie, Nelly, Arnaud, Vincent, François, Paul, Max, Mado, ...et les autres, des personnages égarés affectivement et/ou socialement, des personnages énigmatiques et ambivalents.

     On a souvent dit de Claude Sautet était le peintre de la société des années 70 mais en réalité la complexité des sentiments de ses personnages disséquée avec une rare acuité est intemporelle.  S'il est vrai que la plupart de ses films sont des tableaux de la société contemporaine, notamment de la société d'après 1968, et de la société pompidolienne, puis giscardienne, et enfin mitterrandienne,  ses personnages et les situations dans lesquelles il les implique sont avant tout universels, un peu comme « La Comédie Humaine » peut s'appliquer aussi bien à notre époque qu'à celle de Balzac.

    Le personnage de Stéphane ne cessera jamais de m’intriguer, intrigant le spectateur comme il intrigue Camille, exprimant tant d’ambiguïté dans son regard brillant ou éteint. Hors de la vie, hors du temps. Je vous le garantis, vous ne pourrez pas oublier ce crescendo émotionnel jusqu’à ce plan fixe final polysémique qui vous laisse ko et qui n’est pas sans rappeler celui de Romy Schneider à la fin de « Max et les ferrailleurs » ou de Michel Serrault (regard absent à l’aéroport) dans « Nelly et Monsieur Arnaud » ou de Montand/Frey/Schneider dans « César et Rosalie ». Le cinéma de Claude Sautet est finalement affaire de regards, qu’il avait d’une acuité incroyable, saisissante sur la complexité des êtres, et jamais égalée. Alors que le cinéma est de plus en plus univoque, explicatif, c’est plus que salutaire.

     Une histoire d’amour, de passion(s), cruelle, intense, poétique, sublime, dissonante, mélodieuse, contradictoire, trouble et troublante, parfaitement écrite, jouée, interprétée, mise en lumière, en musique et en images.

    Un peu comme l'ours en peluche du « Jour se lève » qui a un œil qui rit et un autre qui pleure, nous ressortons des films de Sautet et de celui-là en particulier, entre rires et larmes, bouleversés, avec l'envie de vivre plus intensément encore car là était le véritable objectif de Claude Sautet : nous « faire aimer la vie »...et il y est parvenu, magistralement. Personne après lui n'a su nous raconter des « histoires simples » aux personnages complexes qui nous parlent aussi bien de « choses de la vie ».

    Claude Sautet, en 14 films, a su imposer un style, des films inoubliables, un cinéma du désenchantement enchanteur, d'une savoureuse mélancolie, de l'ambivalence et de la dissonance jubilatoires, une symphonie magistrale dont chaque film est un morceau unique indissociable de l'ensemble, et celui-ci pour moi le plus beau et bouleversant.

     CRITIQUE "ON CONNAÎT LA CHANSON" D'ALAIN RESNAIS

     

     Toute la malice du cinéaste apparaît déjà dans le titre de ce film de 1997, dans son double sens, propre et figuré, puisqu’il fait à la fois référence aux chansons en playback interprétées dans le film mais parce qu’il sous-entend à quel point les apparences peuvent être trompeuses et donc que nous ne connaissons jamais vraiment la chanson…

     

    Suite à un malentendu, Camille (Agnès Jaoui), guide touristique et auteure d’une thèse sur « les chevaliers paysans de l’an mil au lac de Paladru » s’éprend de l’agent immobilier Marc Duveyrier (Lambert Wilson). Ce dernier est aussi le patron de Simon (André Dussolier), secrètement épris de Camille et qui tente de vendre un appartement à Odile (Sabine Azéma), la sœur de Camille. L’enthousiaste Odile est décidée à acheter cet appartement malgré la désapprobation muette de Claude, son mari velléitaire (Pierre Arditi). Celui-ci supporte mal la réapparition après de longues années d’absence de Nicolas (Jean-Pierre Bacri), vieux complice d’Odile qui devient le confident de Simon et qui est surtout très hypocondriaque.

     

    Ce film est pourtant bien plus que son idée de mise en scène, certes particulièrement ludique et enthousiasmante, à laquelle on tend trop souvent à le réduire. A l’image de ses personnages, le film d’Alain Resnais n’est pas ce qu’il semble être. Derrière une apparente légèreté qui emprunte au Boulevard et à la comédie musicale ou du moins à la comédie (en) »chantée », il débusque les fêlures que chacun dissimule derrière de l’assurance, une joie de vivre exagérée, de l’arrogance ou une timidité.

     

    C’est un film en forme de trompe-l’œil qui commence dès la première scène : une ouverture sur une croix gammée, dans le bureau de Von Choltitz au téléphone avec Hitler qui lui ordonne de détruire Paris. Mais Paris ne disparaîtra pas et sera bien heureusement le terrain des chassés-croisés des personnages de « On connaît la chanson », et cette épisode était juste une manière de planter le décor, de nous faire regarder justement au-delà du décor, et de présenter le principe de ces extraits chantés. La mise en scène ne cessera d’ailleurs de jouer ainsi avec les apparences, comme lorsqu’Odile parle avec Nicolas, lors d’un dîner chez elle, et que son mari Claude est absent du cadre, tout comme il semble d’ailleurs constamment « absent », ailleurs.

     

    Resnais joue habilement avec la mise en scène mais aussi avec les genres cinématographiques, faisant parfois une incursion dans la comédie romantique, comme lors de la rencontre entre Camille et Marc. L’appartement où ils se retrouvent est aussi glacial que la lumière est chaleureuse pour devenir presque irréelle mais là encore c’est une manière de jouer avec les apparences puisque Marc lui-même est d’une certaine manière irréel, fabriqué, jouant un personnage qu’il n’est pas.

     

    Le scénario est signé Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri et témoigne déjà de leur goût des autres et de leur regard à la fois acéré et tendre sur nos vanités, nos faiblesses, nos fêlures. Les dialogues sont ainsi des bijoux de précision et d’observation mais finalement même s’ils mettent l’accent sur les faiblesses de chacun, les personnages ne sont jamais regardés avec condescendance mais plutôt lucidité et indulgence. Une phrase parfois suffit à caractériser un personnage comme cette femme qui, en se présentant dit, « J’suis une collègue d’Odile. Mais un petit cran au-dessus. Mais ça ne nous empêche pas de bien nous entendre ! ». Tout est dit ! La volonté de se montrer sous son meilleur jour, conciliante, ouverte, indifférente aux hiérarchies et apparences…tout en démontrant le contraire. Ou comme lorsque Marc répète à deux reprises à d’autres sa réplique adressée à Simon dont il est visiblement très fier « Vous savez Simon, vous n’êtes pas seulement un auteur dramatique, mais vous êtes aussi un employé dramatique ! » marquant à la fois ainsi une certaine condescendance mais en même temps une certaine forme de manque de confiance, et amoindrissant le caractère a priori antipathique de son personnage.

     

    Les personnages de « On connaît la chanson » sont avant tout seuls, enfermés dans leurs images, leurs solitudes, leur inaptitude à communiquer, et les chansons leur permettent souvent de révéler leurs vérités masquées, leurs vrais personnalités ou désirs, tout en ayant souvent un effet tendrement comique. De « J’aime les filles » avec Lambert Wilson au « Vertige de l’amour » avec André Dussolier (irrésistible ) en passant par le « Résiste » de Sabine Azéma. C’est aussi un moyen de comique de répétition dont est jalonné ce film : blague répétée par Lambert Wilson sur Simon, blague de la publicité pour la chicorée lorsque Nicolas montre la photo de sa famille et réitération de certains passages chantés comme « Avoir un bon copain ».

     

    Chacun laissera tomber son masque, de fierté ou de gaieté feinte, dans le dernier acte où tous seront réunis, dans le cadre d’une fête qui, une fois les apparences dévoilées (même les choses comme l’appartement n’y échappent pas, même celui-ci se révèlera ne pas être ce qu’il semblait), ne laissera plus qu’un sol jonché de bouteilles et d’assiettes vides, débarrassé du souci des apparences, et du rangement (de tout et chacun dans une case) mais la scène se terminera une nouvelle fois par une nouvelle pirouette, toute l’élégance de Resnais étant là, dans cette dernière phrase qui nous laisse avec un sourire, et l’envie de saisir l’existence avec légèreté.

     

    Rien n’est laissé au hasard, de l’interprétation (comme toujours chez Resnais remarquable direction d’acteurs et interprètes judicieusement choisis, de Dussolier en amoureux timide à Sabine Azéma en incorrigible optimiste en passant par Lambert Wilson, vaniteux et finalement pathétique et presque attendrissant) aux costumes comme les tenues rouges et flamboyantes de Sabine Azéma ou d’une tonalité plus neutre, voire fade, d’Agnès Jaoui.

     

    « On connaît la chanson » a obtenu 7 César dont celui du meilleur film et du meilleur scénario original. C’est pour moi un des films les plus brillants et profonds qui soient malgré sa légèreté apparente, un mélange subtile –à l’image de la vie - de mélancolie et de légèreté, d’enchantement et de désenchantement, un film à la frontière des émotions et des genres qui témoigne de la grande élégance de son réalisateur, du regard tendre et incisif de ses auteurs et qui nous laisse avec un air à la fois joyeux et nostalgique dans la tête. Un film qui semble entrer dans les cadres et qui justement nous démontre que la vie est plus nuancée et que chacun est forcément plus complexe que la case à laquelle on souhaite le réduire, moins lisse et jovial que l’image « enchantée » qu’il veut se donner. Un film jubilatoire enchanté et enchanteur, empreint de toute la richesse, la beauté, la difficulté, la gravité et la légèreté de la vie. Un film tendrement drôle et joyeusement mélancolique à voir, entendre et revoir sans modération…même si nous connaissons déjà la chanson !

     

     

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