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cinéma - Page 145

  • Palmarès du Festival du Film Britannique de Dinard 2010

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    En attendant de vous livrer mes commentaires et mes vidéos de cette "joyeusement chaotique" (voire improbable) cérémonie de clôture du 21ème Festival du Film Britannique de Dinard, voici le palmarès et quelques photos de la cérémonie et (quand même) une petite vidéo pour vous donner un aperçu. Je vous parlerai également de l'excellente sélection de courts-métrages et du film de clôture "Neds" signé Peter Mullan.

    HITCHCOCK D'OR ex-aequo

    "We want sex" de Nigel Cole et "Treacle Jr" de Jamie Thraves

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    PRIX DU MEILLEUR SCENARIO

    "We want sex" de Nigel Cole

    HITCHCOCK D'ARGENT (prix du public Studio CinéLive)

    "We want sex" de Nigel Cole

    HITCHCOCK BLANC (prix du meilleur directeur de la photo)

    "Mr Nice" de Bernard Rose

    HITCHCOCK DE BRONZE (Prix coup de coeur)

    "Exam" de Stuart Hazeldine

    PRIX DU MEILLEUR COURT-METRAGE

    "Stanley Pickle" de Vicky Mather

     

  • En attendant le palmarès du 21ème Festival du Film Britannique de Dinard:1er bilan

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    C’est (déjà) demain soir que le jury du 21ème Festival du Film Britannique de Dinard présidé par Etienne Chatiliez devra trancher et choisir à quel film ( parmi les six que compte la compétition) décerner le Hitchcock d’or, tandis que le Hitchcock d’argent récompensera le prix du public Studio CinéLive, le Hitchcock blanc le meilleur directeur de la photo. Enfin, le Hitchcock de bronze décerné par l’association « La Règle du jeu » consacrera le « prix coup de cœur ».

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     Six films. Six univers. Et comme souvent des thématiques récurrentes : des couples improbables, la lutte avec soi-même ou les autres  pour l’accomplissement personnel et/ou collectif, la drogue, la musique bienheureusement omniprésente cette année avec notamment le focus sur les Beatles  et avec la projection de « Nowhere boy » sur l’adolescence déchirée de John Lennon dont je vous reparlerai mais aussi dans deux films en compétition : « Sex and drugs and Rock n’roll » de Mat Whitecross et « Soul boy » de Shimmy Marcus.

    Dans le premier, il s’agit de l’histoire de la légende du rock anglais Ian Dury qui entrecroise sa vie d’adulte chaotique et sa douloureuse enfance marquée par la polio. Le montage entremêle judicieusement ces deux époques de sa vie, et les images de la seconde expliquent la première, ce qui ne m’a pas empêchée de trouver ce film profondément ennuyeux (ce qui m’arrive d’ailleurs rarement et ce qui est d’autant plus surprenant avec un sujet aussi détonant). Il ne serait néanmoins pas étonnant que sa maîtrise technique et son interprétation lui permettent remporter les suffrages du jury.

     Avec « Soul boy », s’il était certes aussi question de musique, il s’agissait néanmoins d’un tout autre univers,  puisque Shimmy Marcus nous entraîne au Wigan Casino Dance Hall, temple de la Soul music du Nord de l’Angleterre. C’est là que le jeune Joe Mac Cain trouvera sa voie, sorte de Billy Elliott de la Soul Music très plaisant à regarder mais dont le scénario assez prévisible et léger ne devrait pas lui garantir le même prestigieux destin que le film précité lors du palmarès. Un film qui pourrait avoir les faveurs du public même s’il paraît difficile de détrôner « We want sex » de Nigel Cole qui semble emporter l’adhésion des festivaliers. Ne vous attendez pas là, malgré le titre, à voir des scènes débridées. Il s’agit en fait de « sex equality », l’objet de la lutte du personnel féminin de l’usine automobile Ford qui fait grève pour l’égalité des salaires. Est-ce le sujet d’actualité ? La combattivité de ces femmes touchantes ? Le savant dosage d’humour et d’émotion ? Toujours est-il que le prix du public lui semble garanti  malgré son classicisme.

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    Pour « Mister Nice », autre film en compétition, le synopsis évoque un « contrebandier romanesque », en réalité un dealer de grande envergure pour lequel le terme pathétique me semblait plus adéquat que romanesque. Qu’est-ce qui a pu pousser Bernard Rose à réaliser un film sur ce personnage peu glorieux devant lequel il semble (un peu trop) en admiration ? Mystère. Et ce qui aurait pu rendre ce film palpitant (sa traque menée dans 14 pays, ses liens avec la CIA, l’IRA, les Triades et la Mafia, ses 43 identités dont nous ne voyons d’ailleurs pas grand chose)  et faire de la vie de cet Howard Marks (qui a réellement existé) un « film romanesque » est noyé dans un flot d’informations anecdotiques et de scènes accessoires.

     Reste le joyeusement déjanté « Skeletons »  et « Treacle Jr » dont je vous ai déjà parlé. J’espère que le jury évoquera l’incroyable prestation de l’acteur principal du second qui, rien que pour ça, mériterait un prix.

     Vous pourrez bien entendu retrouver ici demain soir le palmarès détaillé, les photos et vidéos de celui-ci et vous pouvez continuer à me suivre toute la journée en direct de Dinard, sur twitter (http://twitter.com/moodforcinema ).

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     Je vous parlerai également ultérieurement de l’avant-première de ce soir « A passionate woman » d’Antonia Bord et Kay Mellor qui avait déjà reçu le prix du public à Dinard, en 1999 pour « Fanny and Elvis » et qui livre ici un mélo moins mièvre qu’il n’y paraît, lucide, drôle et poignant sur les ravages de la cristallisation amoureuse.

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    Cette journée a également été ponctuée par la séance « J’écoute le cinéma ». Le principe est aussi simple qu’agréable : allongés sur la plage sur des transats, les festivaliers se laissent porter par le son, en l’occurrence celui de l’Histoire des Beatles à l’occasion du 70ème anniversaire de la naissance de John Lennon, un document sonore réalisé à partir de citations des Beatles et des extraits de leurs musiques, le tout habilement mis en son par Gaël Coto, face à un paysage splendide et sous un soleil radieux. De quoi procurer quelques regrets amers aux absents… et de quoi régaler les festivaliers présents avides d’évasion. Finalement comme les personnages des films en compétition qui cherchent à s’évader de la réalité (par la musique, la danse, la drogue, la fuite) même si ce sont celles (dans « We want sex ») qui, au contraire font face à la réalité, qui semblent avoir emporté les faveurs du public qui peut-être, en cette période troublée, se reconnaît davantage en elles.

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  • Ouverture du 21ème Festival du Film Britannique de Dinard

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    Plutôt que de vous livrer un compte rendu nocturne et bâclé de cette ouverture, je vous laisse la découvrir en images ci-dessous avant de vous commenter les 6 films en compétition et de vous en faire le bilan et avant de vous parler du film d'ouverture "Nowhere boy" de Sam Taylor Wood, une ouverture à l'image de cette édition 2010: sous le signe de la musique et d'une apparente légèreté malgré une actualité qui ne le laissait pas présager. Paradoxe britannique sans doute. Je vous en parle en détails prochainement...

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  • Festival de Dinard: "Another year" de Mike Leigh

    Ce soir, le film à ne pas manquer (21H30, Salle Alizés 1) sera "Another year" de Mike Leigh qui avait déjà ému le public cannois, Mike Leigh habité de la Croisette ayant une nouvelle fois présenté son nouveau film en compétition officielle. Voilà ci-dessous ce que je vous disais alors à propos de ce film que je vous recommande vivement en attendant de vous livrer mon premier bilan de ce Festival de Dinard 2010.

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    Après « Tournée » de Mathieu Amalric dont je vous parlais avant-hier, j'ai assisté hier à mon deuxième film de la compétition officielle 2010, « Another year » du britannique Mike Leigh. Un vrai mystère puisque très peu d'informations avaient filtré  sur ce film avant la projection. Onzième film de Mike Leigh qui fait partie du cercle fermé des réalisateurs ayant déjà obtenu la palme d'or (pour « Secrets et mensonges » en 1996 même si je lui préfère largement « All or nothing ») ou encore le prix de la mise en scène pour « Naked » en 1993, « Another year » est ainsi le quatrième film de Mike Leigh en compétition à Cannes. Jim Broadbent, Philip Davis, Imelda Staunton, les acteurs fétiches du réalisateur, sont ainsi de nouveau de la partie.

    Synopsis :L'histoire d'un couple heureux (Tom, géologue, et Gerri, psychologue !) qui va devoir supporter les tracas de son entourage.

    « Another year » est avant tout centré sur ses personnages, à la fois communs et atypiques mais en tout cas dépeints avec beaucoup d'humanité, de sensibilité, d'empathie. La caméra scrute habilement et pudiquement leurs visages et le basculement d'une émotion à son contraire que la première masquait.

     Mike Leigh est particulièrement doué pour capturer les choses de la vie, une mélancolie, une solitude derrière une exubérance. Si son film comme toujours se passe dans un milieu bien particulier (la classe britannique « moyenne », voire pauvre, avec toujours le chômage en arrière-plan) chacun pourra se reconnaître dans l'un de ses personnages vibrants d'humanité, et d'émouvantes contradictions.

    « Another year » est divisé en 4 saisons, (printemps, été, automne, hiver) :  en une année, à la fois comme les autres et différente des autres, alors que les jours et les saisons s'égrènent, le couple de Tom et Gerri reste la stabilité au centre de ce petit monde. En une année, ce sont les tourments et les bonheurs de l'existence qui se déroulent autour d'eux : deuil, séparation, rencontre, naissance, dépression...

    Mike Leigh sait tourner en dérision les situations dramatiques sans que jamais ses personnages soient ridiculisés mais au contraire en    faisant des héros du quotidien ( des « héros cachés ») de ces êtres perdus qui donnent constamment le change comme Mary ( formidable Lesley Manville), l'amie envahissante du couple ou encore comme  Tom le frère qui perd sa femme (très beau personnage digne, tout en silences et pudeur), Ken l'ami qui, comme Mary noie souvent sa solitude dans l'alcool et fait de vaines avances à cette dernière.

    Des tons doux et lumineux du printemps et de l'été, finit par tourner au gris d'un hiver crépusculaire au cours duquel le vrai visage de Mary se révèle dans un dernier plan aussi simple, profond que bouleversant.

      De très bons dialogues et des comédiens excellemment dirigés contribuent enfin à faire de ce film  une saison particulière à la fois drôle et nostalgique, et en tout cas profondément humaine et universelle dont la morale à la Voltaire pourrait être « Il faut cultiver notre jardin » (Tom et Gerri y passent ainsi beaucoup de temps au sens propre comme au figuré... : ils s'appliquent ainsi à changer et améliorer ou du moins aider le monde qui les entoure).

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  • En direct du Festival du Film Britannique de Dinard 2010 : 1ère journée

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    P1020608.JPGC’est demain soir que sera officiellement donné le coup d’envoi du 21ème Festival du Film Britannique de Dinard avec la soirée d’ouverture  spéciale Beatles (le festival fête cette année les 70 ans de la naissance du leader du groupe)  avec la projection de « Nowhere boy » de Sam Taylor-Wood, mais pour la première fois cette année c’est une journée plus tôt que les projections ont débuté, déjà dans l’ambiance puisque les organisateurs ont eu la bonne idée de faire raisonner la musique des Beatles aux abords du palais des arts où se déroulent certaines projections et puisque le ciel  arbore déjà ses couleurs en écho à celles de la mer,  joliment lunatiques et mélancoliques, couleurs si particulières à la Bretagne sans oublier l’ombre étrange, imposante et omniprésente d’Hitchcock. De nouveau à Dinard donc, toujours fidèle au rendez-vous, 11 ans après mon inoubliable premier Festival du Film Britannique.

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     A peine arrivée direction la crêperie et direction les salles obscures pour assister au premier film en compétition, l’étrange « Skeletons » premier film de Nick Whitfield qui nous emmène sur les traces de deux vrp un peu particuliers. Davis et Bennett sont en effet deux coéquipiers à la profession aussi improbable que le physique de l’un d’entre eux.  Ils sont chargés de débarrasser les gens des « cadavres » qui traînent dans leurs placards, plus exactement ils appliquent « la procédure », exposant ainsi des secrets et mensonges bien enfouis. S’il est ici question d’extraction, rien à avoir avec un récent succès du box-office qui employait également ce terme et  rien à voir avec une autre étrange équipe ou alors artisanalement revisités. Nick Witfield nous parle du poids du passé avec une revigorante légèreté, s’appuyant sur une idée originale et une réalisation maîtrisée distillant de judicieuses notes d’étrangeté. Il fait ainsi confiance à l’imagination complice du spectateur davantage qu’aux effets spéciaux (dont il s’amuse de l’aspect rudimentaire). Dommage qu’il n’ait pas poussé son idée plus loin et qu’elle ne soit finalement qu’un prétexte à dresser les portraits de ces êtres solitaires en quête d’un avenir allégé du poids du passé.

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    C’est aussi une drôle d’équipe que met en scène Jamie Thraves  dans son troisième long-métrage présenté en avant-première à Dinard, l’autre film en compétition de ce premier jour de festival « Treacle Jr » : une équipe formée de Tom, un homme qui a subitement tout plaqué (femme, enfant, vie de famille apparemment heureuse) pour vivre dans la rue et d’Aidan un « homme-enfant incapable de se taire » que Tom rencontre par hasard et qui le suit inlassablement. Comme dans le film précédent, la gravité du sujet est masquée par une légèreté de ton. Si le sujet n’a a priori rien d’original la personnalité fantasque, volubile et attachante d’Aidan et le jeu de l’acteur qui l’interprète qui, comme l’a souligné le directeur du festival, « crève l’écran », rendent le film à son image : irrésistible et nous font passer outre les éventuelles lacunes scénaristiques. Le personnage de Tom (dont nous ne connaîtrons jamais vraiment les raisons du départ et de l’errance) paraît effacé face à cette personnalité touchante et singulière à l’image de ce qu’il est dans le regard d’Aidan qui le voit comme un enfant verrait un adulte, avec ses mystères insondables.  Déjà un sérieux prétendant au prix du public dont je vous reparlerai…

    Il semblerait donc que cette année après l’effroyable et sinistre « White Ligtnin’ », Hitchcock d’or l’an passé, la comédie soit de retour mais une comédie « so british », teintée de gravité, ou l’inverse des films graves teintés d’humour, ce qui donne ces films si particuliers et spécifiques au cinéma britannique, des films plus complexes qu’ils n’y paraissent, plus attachants que la simplicité de leurs sujets pourraient  le laisser présager et qui, derrière leur apparente légèreté, nous parlent du poids du passé et de la solitude. Nous verrons dans les prochains jours si cette tendance et si ces thèmes se confirment.

    A suivre bien entendu sur inthemoodforcinema.com ! Et en attendant n’hésitez pas à laisser vos commentaires ici sur ce Festival du Film Britannique.

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  • Le Festival du Film Britannique de Dinard 2010 en direct

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    dinard2010.jpgC'est demain que débutera le 21ème Festival du Film Britannique de Dinard, soit une journée plus tôt que d'habitude, pour le plus grand bonheur des habitués dont je suis. Si vous hésitez encore, sachez que Dinard propose une sélection variée et palpitante (que vous pouvez retrouver détaillée ici), que les projections et les invités sont très accessibles et que vous pourrez facilement faire part de votre enthousiasme ou votre perplexité à un cinéaste dont le film vous aura interpellé, qu'il n'y a pas foule de pseudo-journalistes ou pseudo-vips qui n'auraient que faire du cinéma et ne seraient là que pour se plaindre, parader, dire que c'était mieux avant et ailleurs mais surtout des cinéphiles et des passionnés avec lesquels débatttre, enfin que son directeur n'est pas là, contrairement à ceux d'autres festivals, pour se mettre en avant mais pour vous faire partager sa passion pour le cinéma britannique.

    Peut-être cet article-ci achèvera-t-il de vous convaincre ou sinon la grille de programmation que vous pourrez télécharger là ou encore ces quelques photos ci-dessus sur le charme envoûtant et mélancolique de Dinard ... Vous pourrez également en trouver d'autres dans mon article consacré au Grand Hôtel de Dinard, là.

    Bref, un festival convivial, avec une programmation allèchante et diversifiée, et une ambiance unique dans un cadre magnifique... Pourquoi s'en priver?

    Je vous rappelle qu'inthemoodforcinema.com est partenaire du festival (cf le site officiel du festival) et que vous avez jusqu'à ce soir pour participer à mon concours vous permettant de remporter des places. Suivez le Festival en direct sur inthemoodforcinema.com dès demain, sur mon compte twitter et bien entendu sur le site officiel du Festival et sur la page Facebook du site officiel. Retrouvez-moi dès demain en direct de Dinard et jusqu'à lundi et n'hésitez pas à venir débattre des films dans les commentaires du blog.

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  • Critique-"Partir" de Catherine Corsini, ce soir sur Canal+

    Ce soir, à 20H50, sur Canal+, ne manquez pas "Partir" de Catherine Corsini.

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    N'ayant été enthousiasmée ni par « La Nouvelle Eve » ni par le caricatural « Les Ambitieux », l'idée de « partir » me faisait redouter le pire...

     Ici, Suzanne (Kristin Scott Thomas) mène une vie bien (trop) tranquille avec son mari médecin (Yvan Attal) dans une belle maison, glaciale, comme ce dernier.  Après une dizaine d'années passées à élever ses enfants, elle a décidé de recommencer à travailler et de faire construire un cabinet de kinésithérapie attenant à la maison familiale. C'est Ivan (Sergi Lopez), un ouvrier espagnol employé au noir, qui vit de petits boulots et a fait de la prison, qui est chargé des travaux. Un accident va les rapprocher et bientôt une passion irrépressible. Plus rien d'autre ne comptant alors pour elle, Suzanne n'a alors plus qu'une idée en tête : partir. Oui, mais voilà : le mari va s'y opposer férocement. Et va alors commencer un odieux chantage et la descente aux Enfers...

    Le mari, la femme, l'amant. L'épouse d'un bourgeois de province qui s'ennuie et qui s'éprend violemment d'un autre homme. Un synopsis de vaudeville classique voire caricatural que Catherine Corsini parvient à transcender grâce à la personnalité de ses protagonistes et des acteurs qui les incarnent, grâce à l'atmosphère pesante alors palpitante pour le spectateur, grâce à l'odieux chantage pécuniaire qui ajoute un élément supplémentaire et inédit à ce schéma classique.

    Les acteurs et les personnages d'abord et évidemment au premier rang de ceux-ci : Kristin Scott Thomas qui de « 4 mariages et un enterrement » à « Il y a longtemps que je t'aime » en passant par « Le Patient Anglais » jongle avec les styles et les rôles avec un talent déconcertant. Et puis quel regard, tour à tour celui d'une enfant perdue,  celui désarçonné d'une femme séduite puis tombant amoureuse, celui lumineux de femme éperdument amoureuse, celui d'une femme dévorée par la passion et sa violence ravageuse, celui d'une épouse blessée, humiliée, mais déterminée, celui d'une femme aux frontières de la folie et au-delà. Celui d'une grande actrice aux multiples facettes. Face à elle, Sergi Lopez impose sa séduisante et rassurante  force. Reste Yvan Attal. Si l'acteur est ici plus que convaincant dans son rôle de mari obséquieux devenant l'odieux maître d'un ignoble chantage pécuniaire parce qu'il perd « sa » femme, sa possession, et sa parfaite image d'homme établi et respecté par la société, le film aurait probablement gagné en ambiguïté et en tension à ce qu'il soit plus nuancé et à ce qu'il ne soit pas détestable dès les premières minutes du film. Mais de cela, Yvan Attal, absolument parfait dans ce rôle qui ne l'est pas, n'en est nullement responsable.

    Ces deux raisons qui s'égarent (l'une par la passion, l'autre parce qu'il perd sa possession et d'une certaine manière son statut), -Ivan étant finalement le plus raisonnable des trois-, vont inéluctablement aboutir au drame que l'on sait dès les premières minutes par le retentissement d'un coup de feu qui précède le flashback, bombe à retardement qui contribue à créer un climat de tension qui va crescendo tout au long du film. Le vaudeville frôle alors le suspense à la Hitchcock (frôle seulement, la réalisation, malgré quelques tentatives n'atteignant évidemment pas son degré de perfection et de « double sens ») avec Kristin Scott Thomas dans le rôle de la blonde hitchcockienne au tempérament de feu derrière une apparence glaciale. Le tout assaisonné de l'immoralité jubilatoire  de François Ozon, Emmanuelle Bernheim, scénariste de ce dernier ayant aussi contribué à l'écriture du scénario (avec Gaëlle Macé et Antoine Jacoud, et bien sûr Catherine Corsini).

    Enfin, l'idée du chantage pécuniaire ajoute un élément matériel et original qui devient un moyen de contrôle et un obstacle judicieux à leur immatérielle et incontrôlable passion, et par conséquent la clef du drame.

    La lumière du Midi, sublimée par la photographie d'Agnès Godard qui souligne aussi la beauté crue de certaines scènes,  ajoute au climat de folie ambiant et contribue à faire de ce  faux vaudeville un vrai, attrayant et tragique thriller, malgré ses quelques faiblesses scénaristiques.