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cinéma - Page 152

  • Bande-annonce d' "Un balcon sur la mer", le nouveau film de Nicole Garcia

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    C'est le 15 décembre que sortira le nouveau film de Nicole Garcia (dont j'avais beaucoup aimé le dernier film "Selon Charlie" malgré des critiques plus mitigées que pour ses précèdents) avec notamment: Jean Dujardin, Sandrine Kiberlain, Marie-Josée Croze et dont le synopsis est le suivant:Dans le sud de la France, Marc, marié et père de famille, mène une vie confortable d'agent immobilier. Au hasard d'une vente, il rencontre une femme au charme envoûtant dont le visage lui est familier. Il pense reconnaître Cathy, l'amour de ses 12 ans dans une Algérie violente, à la fin de la guerre d'indépendance. Après une nuit d'amour, la jeune femme disparaît. Au fil des jours un doute s'empare de Marc : qui est vraiment celle qui prétend s'appeler Cathy ? Une enquête commence.

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  • Programme et jury du 21ème Festival du Film Britannique de Dinard

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    dinard2.jpgComme chaque année depuis ma participation à son jury en 1999, je serai donc présente au Festival du Film Britannique de Dinard dont vous pourrez lire mon compte rendu quotidien en direct et auparavant toutes les informations nécessaires pour assister au festival.

    Je vous rappelle que cette année le festival commence une journée plus tôt, le mercredi au lieu du jeudi, et qu'il se déroulera du 6 au 10 octobre.

     De par sa programmation, son ambiance conviviale et son cadre, ce festival est absolument incontournable.  Et pour achever de vous convaincre, retrouvez mon article publié dans "Flashback", le livre des 20 ans du Festival. (toujours en vente, vous pourrez le trouver sur place)

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    Le jury du Festival du Film Britannique de Dinard 2010:

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    Etienne Chatillez (réalisateur) présidera le jury composé de :

    Anne Consigny (actrice), Sienna Miller (actrice), Alyson Owen (productrice), Sylvie Pialat (productrice),  Elsa Zylberstein (actrice), Stéphane Célérier (président directeur général Mars Films-Mars Distribution), Pascal Elbé (acteur),  Nick Moran (acteur, réalisateur).

                                               Les 6 films en compétition

    Mr Nice de Bernard Rose

    Sex&Drugs&Rock&Roll de Mat Whitecross

    Skeleton de Nick Whitfield

    Soulboy de Shimmy Marcus

    Treacle Jr de Jamie Thraves

    We Want Sex de Nigel Cole

    Les avant-premières

    Film d'Ouverture


    Nowhere Boy de Sam Taylor-Wood

     

     


    A Passionate Woman de Kay Mellor

    Another Year de Mike Leigh

    Cameraman de Craig McCall

    Cherry Tree Lane de Paul Andrew Williams

    Exam de stuart Hazeldine

    Faites le Mur ! de Banksy

    Four Lions de Chris Morris

    Goodbye Mr Christie de Phil Mulloy

    Neds de Peter Mullan

    Première Passion de Philippe Baron

    The Arbor de Clio Barnard

    The Kid de Nick Moran

    The Last Station de Michael Hoffman

    Hommages:

    Peter Mullan : à l'occasion de la sortie en avant première de son film Neds, le Festival rend hommage, en sa présence, à ce grand réalisateur et acteur (Palme de la meilleur interprétation pour My Name is Joe).

    Barney  Platts-Mills : le réalisateur qui s'est fait connaître par Bronco Bullfrog et Private Road, nous revient 40 ans après avec Zohra, A Moroccan Fairtale.

    Les Beatles : à l'occasion de l'anniversaire de John Lenon, le 9 octobre 2010, le Festival fait un clin d'oeil aux Fab Four.

    Informations pratiques:

    Je vous rappelle qu'une place coûte 5,50€...moins cher qu'une place de cinéma à moins que vous soyez déjà munis d'un pass Festival ou professionnel.

    Site officiel du Festival du Film Britannique de Dinard . Le Festival a aussi désormais sa Page Facebook.

  • Concours: gagnez 10 places de cinéma et 12 affiches des "Amours imaginaires" de Xavier Dolan

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    Je vous avais parlé de ce film avec enthousiasme dès le mois de juillet suite à son avant-première dans le cadre du Festival Paris Cinéma. (Retrouvez ma critique en bas de cet article) A l'occasion de sa sortie en salles, le 29 septemnre,  je vous propose aujourd'hui de remporter des places pour le découvrir et même de l'afficher sur vos murs. Les 10 premiers gagnants remporteront ainsi une affiche ET une place de cinéma et les deux derniers seulement une place de cinéma.

    Pour remporter ces lots,  répondez correctement aux questions suivantes avant le 29 septembre à inthemoodforcinema@gmail.com avec pour intitulé de l'email "concours Amours imaginaires" en n'oubliant pas de joindre vos coordonnées.

    1. Comment s'appelait le premier film de Xavier Dolan?

    2. Dans quelle section cannoise ce deuxième film de Xavier Dolan a-t-il été sélectionné?

    3. Question facultative pour départager les gagnants. Donnez-moi votre définition d'un amour imaginaire...

    Critique "Les Amours imaginaires" : une grisante fantasmagorie

    Après « Amore », changement d’univers avec la seconde avant-première de cette première journée de festival, le très attendu « Les Amours imaginaires » de Xavier Dolan (titre qui aurait d’ailleurs très bien pu convenir au premier film précité) après son arrivée explosive dans le monde du 7ème art avec «  J’ai tué ma mère », film qu’il avait réalisé à 17 ans, présenté l’an passé à Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs où il avait obtenu trois prix, film que j’avais ignominieusement manqué. La rencontre de ces amours imaginaires (présenté à Cannes cette année dans la section « Un Certain Regard ») était donc aussi pour moi celle avec l’univers de Xavier Dolan.

    Francis (Xavier Dolan) et Marie (Monia Chokri) sont tous deux amis et épris du même jeune homme rencontré lors d’une soirée, Nicolas (Niels Schneider), et tous les deux bien déterminés à le conquérir, analysant, interprétant, scrutant obsessionnellement le moindre geste ou comportement de leur (obscur) objet du désir.

    Dès les premiers plans se dégage de ce film un charme irrésistible et surtout un ton, un style qui font souffler un vent d’air frais et revigorant sur le cinéma actuel.  Xavier Dolan est un vrai cinéphile et son film regorge de références cinématographiques   (entre les ralentis langoureux et poétiques à la Wong Kar Waï, les couleurs chatoyantes et la fantaisie jubilatoire à la Almodovar,  les plans de dos à la Gus Van Sant, les références à la Nouvelle Vague, au « Mépris » de Godard, un trio à la « Jules et Jim » de Truffaut ou encore des confessions face caméra qui rappellent Woody Allen) mais aussi picturales (Boticelli, Michel Ange) ou littéraire (Musset…).

    Que de brillantes références me direz-vous.  Tout cela aurait pu donner un film présomptueux mais Xavier Dolan, d’une part, a su assimiler toutes ces références pour créer son propre univers et d’autre part, y apporter une légèreté masquant savamment la mélancolie sous-jacente (que ne faut-il pas avoir souffert en amour pour faire preuve d’une telle maturité et clairvoyance  à seulement 21 ans!), que ce soit par les dialogues, légèrement précieux, souvent hilarants, toujours caustiques ou le jeu des comédiens (à commencer par lui-même mais surtout celui de Monia Chokri absolument irrésistible).

    La caméra de Xavier Dolan est au plus près des visages, ignorant le plus souvent le cadre spatial à l’image de cet amour obsédant qui rend Marie et Francis aveugles au monde qui les entoure. La mise en scène non seulement épouse le propos du film mais devient un élément scénaristique : puisque Marie et Francis se « font des films » (l’un se prenant pour James Dean, l’autre pour Audrey Hepburn), et sont enivrés par leur fantasmagorie amoureuse, par ce destructeur et grisant vertige de l’idéalisation amoureuse, le film en devient lui-même un  vertige fantasmatique. Cette soirée aux images syncopées rappelle ce vertige à la fois grisant et déstabilisant, ce manège qui rend si floue la frontière entre enchantement et désenchantement, rêve et illusion. Marie et Francis sont amoureux d’une chimère, d’une image,  d’un idéal, d’une illusion, de l’amour même qui prend ici les traits d’un bellâtre ambigu aux allures de Dieu Grec. L’histoire de notre trio est entrecoupée de « témoignages » face caméra de style documentaire de victimes d’illusions amoureuses, là aussi irrésistibles.

    Xavier Dolan a aussi en commun avec quelques uns des plus brillants réalisateurs auxquels il se réfère une bande originale particulièrement soignée, à l’image du film, mêlant modernité, et titres plus anciens, et musique classique : de Dalida qui reprend « Bang Bang » à Indochine jusqu’à « The Knife », « Fever Ray », « Vive la fête » en passant par Bach qui rappelle mélodieusement la douleur de ces irrépressibles et irrationnels élans amoureux, de ces amours qui rongent et enragent.

    Xavier Dolan est un véritable chef d’orchestre qui mêle les couleurs, les références les arts, un prodige du cinéma (à la fois monteur, scénariste, producteur, acteur, s’occupant aussi des costumes) faisant à la fois preuve de l’inventivité et de l’audace de sa jeunesse mais aussi d’une étonnante maturité. Déclaration d’amour au cinéma, déclaration de désespoir d’un amoureux désillusionné sous des allures de fable burlesque et hilarante, « Les amours imaginaires » est un film mélancoliquement caustique.

    Xavier Dolan signe là une fantasmagorie pop, poétique sur la cristallisation amoureuse, sur ces illusions exaltantes et destructrices, sublimes et pathétiques un film enivrant et entêtant comme un amour imaginaire… sans les effets secondaires. A prescrire donc et à très haute dose !

     

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  • Critique de "La femme d'à côté" de François Truffaut ce soir sur Ciné Cinéma Star à 20H40

    Ce soir, ne manquez pas un classique de François Truffaut de 1981: "La femme d'à côté", à 20H40 sur CinéCinémaStar .

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    François Truffaut, avec Alain Resnais, Claude Sautet,  Woody Allen, Alfred Hitchcock fait partie de ces cinéastes dont j’aime tous les films sans exceptions. J’ai d’abord découvert « Le Dernier Métro », « La Femme d’à côté », « L’Histoire d’Adèle.H »,  « La Mariée était en noir » avant la série des Antoine Doinel, puis « La Peau douce »  et je me souviens encore à quel point « La Femme d’à côté » m’avait marquée la première fois. Je l’ai revu bien souvent depuis et notamment avant-hier, à l’occasion de sa rediffusion sur Arte. Cette critique est la première d’une série que je consacrerai au cinéaste.

    Bernard Coudray (Gérard Depardieu) et Mathilde Bauchard (Fanny Ardant) se sont connus et aimés follement, passionnément, douloureusement, et séparés violemment, sept ans plus tôt. L’ironie tragique du destin va les remettre en présence lorsque le mari de Mathilde, Philippe Bauchard (Henri Garcin), qu’elle a récemment épousé, lui fait la surprise d’acheter une maison dans un hameau isolé, non loin de Grenoble, dans la maison voisine de celle qu’occupent Bernard, son épouse Arlette (Michèle Baumgartner), et leur jeune fils. (Une fenêtre sur cour que l’admirateur et grand connaisseur d’Hitchcock qu’était Truffaut n’a d’ailleurs certainement pas choisie innocemment.) Bernard et Mathilde taisent leur  passé commun à leurs époux respectifs et vont bientôt renouer avec leur ancienne passion.

    A mon sens,  personne d’autre que Truffaut n’a su aussi bien transcrire les ravages de la passion, sa cruauté sublime et sa beauté douloureuse, cette « joie » et cette « souffrance » entremêlées. Si : dans un autre domaine, Balzac peut-être, dont Truffaut s’est d’ailleurs inspiré, notamment pour « Baisers volés » (« Le Lys dans la vallée ») ou « La Peau douce » (Pierre Lachenay y donne ainsi une conférence sur Balzac). L’amour chez Truffaut est en effet presque toujours destructeur et fatal.

    La femme d’à côté est cette étrange étrangère au prénom d’héroïne de Stendhal, magnifiquement incarnée par la classe, l’élégance, le mystère, la voix ensorcelante et inimitable de Fanny Ardant, ici impétueuse et fragile, incandescente, ardente Fanny.

    Truffaut dira ainsi : "J'ai volontairement gardé les conjoints à l'arrière-plan, choisissant d'avantager un personnage de confidente qui lance l'histoire et lui donne sa conclusion : "Ni avec toi, ni sans toi ".  De quoi s'agit-il dans la "La Femme d'à côté" ? D'amour et, bien entendu, d'amour contrarié sans quoi il n'y aurait pas d'histoire. L'obstacle, ici, entre les deux amants, ce n'est pas le poids de la société, ce n'est pas la présence d'autrui, ce n'est pas non plus la disparité des deux tempéraments mais bien au contraire leurs ressemblances. Ils sont encore tous deux dans l'exaltation du "tout ou rien" qui les a déjà séparés huit ans plus tôt. Lorsque le hasard du voisinage les remet en présence, dans un premier temps Mathilde se montre raisonnable, tandis que Bernard ne parvient pas à l'être. Puis la situation, comme le cylindre de verre d'un sablier, se renverse et c'est le drame."

    Le rapport entre les deux  va en effet se renverser à deux reprises. Bernard va peu à peu se laisser emporter par la passion, à en perdre ses repères sociaux, professionnels et familiaux, à en perdre même la raison, toute notion de convenance sociale alors bien dérisoire. Le tourbillon vertigineux de la passion, leurs caractères exaltés, leurs sentiments dans lesquels amour et haine s’entremêlent, se confondent et s’entrechoquent vont rendre le dénouement fatal inévitable.  Chaque geste, chaque regard, chaque parole qu’ils échangent sont ainsi empreints de douceur et de douleur, de joie et de souffrance, de sensualité et de violence.

    Truffaut y démontre une nouvelle fois une grande maîtrise scénaristique et de mise en scène. Après « Le Dernier Métro » , la fresque sur l’Occupation avec ses nombreux personnages, il a choisi ce film plus intimiste au centre duquel se situe un couple, sans pour autant négliger les personnages secondaires, au premier rang desquels Madame Jouve (Véronique Silver), la narratrice, sorte de double de Mathilde, dont le corps comme celui de Mathilde porte les stigmates d’une passion destructrice. Elle donne un ton apparemment neutre au récit, en retrait, narrant comme un fait divers cette histoire qui se déroule dans une ville comme il y en a tant, entre deux personnes aux existences en apparence banales, loin de la grandiloquence d’Adèle.H, mais qui n’ en a alors que plus d’impact, de même que ces plans séquences dans lesquels le tragique se révèle d’autant plus dans leur caractère apparemment anodin et aérien. A l’image des deux personnages, la sagesse de la mise en scène dissimule la folie fiévreuse de la passion, et ce qui aurait pu être un vaudeville se révèle une chronique sensible d’une passion fatale. D’ailleurs, ici les portes ne claquent pas: elles résonnent dans la nuit comme un appel à l’aide, à l’amour et à la mort.

     Deux personnages inoubliables, troublants et attachants, interprétés par deux acteurs magnifiques. Truffaut aurait songé à eux pour incarner cette histoire, en les voyant côte-à-côte lors du dîner après les César lors desquels  « Le Dernier Métro » avait été largement récompensé.

    Il fallait un talent démesuré pour raconter avec autant de simplicité cette histoire d’amour fou, de passion dévastatrice, qui nous emporte dans sa fièvre, son vertige étourdissant et bouleversant, comme elle emporte toute notion d'ordre social et la raison de ses protagonistes. Un film qui a la simplicité bouleversante d’une chanson d’amour, de ces chansons qui « plus elles sont bêtes plus, elles disent la vérité ».

    Ce film sorti le 30 septembre 1981 est l’avant-dernier de Truffaut, juste avant « Vivement Dimanche » dans lequel Fanny Ardant aura également le rôle féminin principal.

    Un chef d’œuvre d’un maître du septième art : à voir et à revoir.

     Pour retrouver d’autres critiques de classiques du septième art sur « In the mood for cinema », rendez-vous dans la rubrique « Gros plan sur des classiques du septième art ».

  • Critique de « The Town » de Ben Affleck : l’étau de Charlestown

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    Il y a deux ans, Ben Affleck présentait son premier film en tant que réalisateur, en avant-première, à Deauville :« Gone baby gone »  inspiré du roman éponyme de Denis Lehane relatant l’enquête après la disparition d’une petite fille de 4 ans dans une banlieue pauvre de Boston, plus exactement à Dorchester, le plus grand et le plus hétéroclite des quartiers de Boston, à travers le regard de deux jeunes détectives privés interprétés par Casey Affleck et Michelle Monaghan. Avec ce premier film, Ben Affleck avait choisi d’explorer les bas-fonds voire les tréfonds obscurs et secrets de ce quartier de Boston.

    Etrangement, malgré un passage à Paris, ce n’est pas à Deauville mais à Venise et uniquement que son deuxième film en tant que réalisateur, le très attendu « The town » a été présenté (hors compétition), malgré l’accueil chaleureux qui avait été réservé au premier en Normandie en 2007 et malgré le thème de ce second film parfaitement en adéquation avec ceux de cette édition 2010 du Festival de Deauville : des films  relevant souvent de l’étude sociologique. Par ailleurs, « The town » aurait amené cette petite touche événementielle qui faisait cruellement défaut à cette 36ème édition du Festival du Cinéma Américain.

    C’est de nouveau à Boston que nous entraîne Ben Affleck, plus précisément dans le quartier de « Charlestown » surnommé « The town », un quartier réputé pour son nombre record de braquages de banques et dans lequel la population se divise entre ceux qui y contribuent et ceux qui font régner la loi. Doug MacRay (Ben Affleck), comme beaucoup d’habitants du quartier a été choisi par le crime plus qu’il ne l’a choisi, son père étant lui-même un ancien braqueur.  Lors d’un casse, Doug et sa bande prennent en otage la directrice de la banque, Claire Keesey (Rebecca Hall, découverte dans « Vicky Cristina Barcelona » de Woody Allen.)
    Relâchée indemne mais profondément marquée, Claire sait qu’elle risque des représailles mais elle ignore que le jeune Doug qu’elle rencontre à la laverie automatique est un de ses ravisseurs…. Pendant que le FBI mène l’enquête et se rapproche de plus en plus de la piste de Doug et sa bande, ce dernier et Claire se rapprochent aussi de plus en plus.

    The Town est adapté du best-seller de Chuck Hogan, Prince of the thieves.

    Dès les premiers plans, la camera tourne autour du quartier de Charlestown l’emprisonnant dans son cadre comme les protagonistes le sont par  ce lieu qui les a vu naitre et grandir et qui les condamne à y mourir, souvent prématurément. Condamnés à une vie plus subie que choisie qui les dédouane d’une part de responsabilité, Charlestown incarne le déterminisme social et Doug la possibilité d’y échapper. C’est sa rencontre avec Claire qui va le conduire sur le chemin de la rédemption après une première chance avortée et une carrière de hockeyeur brisée par la violence. James (Jeremy Renner) incarne (brillamment) son double, celui qui choisira l’autre route et pour qui il n’en existe aucune autre.

     Des thèmes que l’on retrouve notamment dans le cinéma de James Gray même si Ben Affleck n’atteint pas toujours la même subtilité dans les scènes les plus intimistes, notamment dans l’histoire d’amour qui manque parfois de subtilité mais dont l’impossibilité apparente et la tension (il semble impossible qu’elle puisse être amoureuse de celui qui est la cause de la terreur de sa vie) apportent piment et originalité.  Lorsqu’il s’agit de courses poursuites ou de susciter le sentiment d’urgence, l’adrénaline, le danger, la maîtrise du réalisateur est en revanche flagrante et la tension palpable.

     « The town » est certes moins âpre et angoissant que « Gone baby gone » mais on retrouve cette  réalisation sobre et parfaitement maîtrisée et ce même souci de réalisme. Ben Affleck confirme être un des réalisateurs de polars avec qui il va falloir compter, avec une mise en scène de facture certes classique mais respectant les codes du genre et bien ancrée dans un lieu et son époque.  On retrouve cette même étanchéité entre le bien et le mal, le crime et l’innocence que dans « Gone baby gone » qui écarte pareillement « the town » du classique thriller manichéen.

    Comme dans « Gone baby gone », Ben Affleck soigne ses rôles secondaires aux visages marqués par la violence, la souffrance, l’aigreur. On pourrait lui reprocher quelques baisses de rythme qui sont néanmoins davantage la marque de son style (la mise en relief des personnages et intrigues secondaires) que de réelles lacunes.

    Gageons qu’avec son prochain film «  Arizona », Ben Affleck parviendra lui aussi à s’échapper de Boston, prendre son envol, et tirer profit d’un horizon riche de possibles que laisse entrevoir ce deuxième film plus que prometteur.

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  • "Des Hommes et des dieux" de Xavier Beauvois représentant de la France aux Oscars 2011

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    oscars6.jpgLe film "Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois, Grand prix du 63ème Festival de Cannes, est proposé pour représenter la France à la cérémonie des Oscars en février 2011.  

    La commission chargée de la sélection du film représentant la France pour l'attribution de l'Oscar du meilleur film étranger a ainsi retenu le film de Xavier Beauvois.

    L'Académie des Oscars retiendra cinq long métrages étrangers parmi les films qui lui sont proposés par les différents pays.

    Vous pouvez retrouver ma critique du film et mes vidéos de l'équipe du film à Cannes en cliquant ici.

    Je vous rappelle par ailleurs que Jean-Luc Godard recevra un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

  • Critique - "La Rafle" de Rose Bosch disponible en DVD

    Indépendamment de ses défauts et qualités cinématographiques ce film est absolument nécessaire. Je vous recommande donc le DVD sorti la semaine dernière. Retrouvez ci-dessous mon dossier consacré au film avec, notamment, ma critique.

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    Il y a une dizaine de jours, un irresponsable politique ou pseudo se gargarisait de ce qu'il considérait être comme une bonne plaisanterie à propos d'une salle trop exigüe pour son meeting : « La prochaine fois, on prendre le Vel d'Hiv » se réjouissait-il béatement. Scandalisée, je me suis dit que des politiques, eux responsables, allaient réagir. Rien. Alors, bien sûr, on peut toujours se dire qu'ils ont préféré ne pas s'abaisser à répondre à la provocation mais quand la provocation méprise l'horreur innommable et la mémoire de ceux qui l'ont vécue,  je pense qu'il est coupable de ne pas réagir et qu'on s'élève au contraire à le faire. Là aussi, là déjà commence peut-être le devoir de mémoire, en ne laissant pas souiller un passé déjà tellement mis à mal, en ne laissant pas passer pour plaisanterie, certes déjà affligeante, pour ce  qui est beaucoup plus : une négation abjecte de l'Histoire comme c'était le cas ici ou une ignorance de l'Histoire, comme cela risque d'être souvent le cas si on ne fait rien pour que cette mémoire demeure vive. C'est pour cette raison qu'un film comme « La Rafle », indépendamment de ses qualités et de ses défauts cinématographiques me semble avant tout nécessaire, même indispensable.

    Rose Bosch, ancienne journaliste d'investigation, a donc décidé de réaliser un film sur la Rafle du Vel d'Hiv, un projet qu'elle porte depuis 5 ans.

    Eté 1942. 16 et 17 juillet. Joseph a 11 ans et, comme  13000 autres juifs, ils sera raflé et emmené au Vélodrome d'Hiver. Entre le Vel d'Hiv et le camp de Beaune-La-Rolande, de Vichy à la terrasse du Berghof, « La Rafle » suit les destins réels des victimes et des bourreaux. Tous les personnages du film ont existé, d'Annette (Mélanie Laurent, meilleure que jamais), l'infirmière dans le film qui, assistante sociale de la Croix rouge dans la réalité, sera reconnue comme Juste, à Jo (Joseph Weismann dans la réalité -voir son témoignage poignant en bas de cet article-), arrêté avec toute sa famille.

     Rose Bosch, avec l'aide de Serge Klarsfeld est entrée en contact avec trois témoins encore vivants : l'un des pompiers du Vel d'Hiv, Joseph Weismann et Anna Traube. Tous les faits et « anecdotes » du film sont véridiques.

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    On se doute de la difficulté, de l'investissement, de l'engagement même quand on décide de traiter un tel sujet qui dépasse largement le cadre cinématographique...  Comment dire l'indicible ? Comment représenter l'inconcevable ? Comment faire comprendre l'incompréhensible ?   Comment représenter ce qui n'est pas envisageable ?

    Malgré tout, cela demeure du cinéma, il fallait donc choisir un point de vue qui revêt ici une importance d'autant plus cruciale qu'il devait être au service de la vérité historique et du devoir de mémoire. Celui de Rose Bosch a été de privilégier le hors-champ et le point de vue des enfants. Un parti pris intéressant pour tenter de nous faire appréhender l'inimaginable. Les personnages disparaissent. Brutalement. Choc fracassant et violent.  On ne sait rien ou presque de ce qu'ils adviennent comme c'était le cas à l'époque pour ces familles et ces pères de familles (très juste Gad Elmaleh) qui ne pouvaient imaginer l'impensable et l'insoutenable. Ils s'évanouissent dans un effroyable silence. Représenter l'horreur aurait de toute façon été en-deçà et infidèle à la réalité.

    L'innocence des enfants, leur ignorance de ce qui se passe renforce encore la brutalité, l'inhumanité mais aussi l'absurdité de cette tragédie d'autant que les jeunes acteurs sont tous remarquables. La promiscuité, la contagion, la terreur, les suicides qui furent la réalité du Vel d'Hiv sont là aussi essentiellement hors-champ. Tout cela est en partie invisible comme cela était incompréhensible pour ceux qui vivaient cette tragédie, a fortiori les enfants.

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    Les scènes de rafle, le déchirement des enfants séparés de leurs parents sont bouleversantes. Cette impression d'urgence, de chaos et de folie est renforcée par la caméra à l'épaule et contraste avec les scènes qui précèdent dans un Montmartre où résonnent des airs joyeux. Ces différences de dispositifs de filmage permettent aussi de bien saisir les contrastes révoltants, entre Hitler qui se goinfrait au Berghof  tandis qu'au Vel d'Hiv on ne mangeait pas à sa faim, entre Bousquet et/ou Pétain et/ou Laval qui discutaient tranquillement de milliers de vies envoyées à la mort comme d'une vulgaire question pratique et ceux qui luttaient pour vivre.

    Mais « La Rafle » c'est aussi le parti pris d'évoquer la collaboration française que l'on a si longtemps minimisé, et en particulier celle qui a conduit au Vel d'Hiv, un Vel d'Hiv méticuleusement préparé et planifié dont la contrepartie pour Vichy était notamment le contrôle de la police française. Une rafle réalisée par des fonctionnaires de police français. 7000 hommes y ont ainsi participé. Mais Rose Bosch a aussi choisi de rendre hommage aux Justes, notamment à travers le personnage de l'infirmière Annette, de montrer que l'humanité et l'inhumanité ont, l'une et l'autre, dévoilé leurs visages extrêmes. S'il ne faut pas oublier la responsabilité de la France, il ne faut pas oublier non plus que sur 25000 juifs qui étaient destinés au Vel d'Hiv et qui figuraient sur les fichiers de la préfecture, 12000 furent sauvés, sans doute avec l'aide d'autres Français.

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    Le seul vrai bémol concerne la musique excessive (en particulier à la fin) et redondante et surtout inutile quand le sujet comme celui-ci se suffit à lui-même, un bémol qui reflète la difficulté des choix quand on décide de traiter des faits réels par la fiction. La musique vient alors ajouter un élément de fiction supplémentaire, presque en contradiction avec le parti pris de la cinéaste (même défaut ou en tout cas même choix que dans « La Môme »- dont Ilan Goldman est aussi scénariste- qui force l'émotion là où elle surgit d'elle-même).  De même, les scènes  de « ceux qui ont orchestré » sont filmées et jouées avec trop d'emphase, le dispositif cinématographique venant s'ajouter à des scènes en elles-mêmes grandiloquentes et démentes de ces destins de milliers d'êtres humains décidés presque avec désinvolture par des criminels autour d'une table.

    Un film qui n'en demeure pas moins indispensable car pédagogique (et qui, je pense, nécessite d'être vu dans les écoles mais avec beaucoup d'explications pour l'accompagner, pour expliquer ce hors-champ invisible et tu), évidemment poignant, notamment grâce à une excellente distribution (même Jean Reno, dans un contre-emploi).

    Un film à l'issue de la projection duquel résonne un assourdissant silence mais qui a le grand mérite de donner de la voix à ceux qui se sont opposés mais aussi à  des responsabilités trop longtemps tues et occultées. La responsabilité de la France dans la Shoah ne fut ainsi officiellement reconnue qu'en 1995, soit 50 ans après la fin de la guerre !

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     Pour que plus personne ne puisse dire ou même laisser dire la moindre « plaisanterie » sur le Vel d'Hiv.  Pour que plus personne n'ignore ce que fut La Rafle du Vel d'Hiv. Pour que plus personne n'ignore ou ne méprise ceux qui l'ont planifié, ceux qui en ont été les victimes et ceux qui s'y sont opposés.

    En complément, je vous conseillerais :

    « Monsieur Klein »  de Joseph Losey, démonstration implacable de l'absurdité effroyable de l'holocauste et en particulier du Vel d'Hiv. Ainsi que « La liste de Schindler », l'incontournable chef d'œuvre  de Spielberg. Evidemment « Le Dictateur » de Chaplin,  « Le Chagrin et La Pitié » de Marcel Ophüls, « Au revoir les enfants » de Louis Malle, « Nuit et brouillard » d'Alain Resnais,  La vie est belle de Roberto Benigni. « Le Pianiste » de Roman Polanski.  Sur la Résistance :  « L'armée des ombres » de Jean-Pierre Melville

    Pour en savoir plus : mes vidéos de la présentation du film par sa réalisatrice Rose Bosch, hier soir.

    Sortie en salles : le 10 mars

     J'ai également retrouvé ce texte de Joseph Weismann, un témoignage bouleversant sur la Rafle du Vel d'Hiv. Cliquez sur "lire la suite" pour le lire.

    Le Mans, place de la préfecture Le dimanche 19 juillet 2009  (par Joseph Weismann)

    La journée la plus dramatique pour les Juifs vivant en France, français et étrangers, durant l'occupation allemande, fut le 16 juillet 1942 ; date que nous commémorons aujourd'hui.

    Une grande nation comme la nôtre a le devoir de se souvenir.

    Témoins de cette tragédie, il m'appartient de témoigner.

    Voilà donc ce qui s'est passé dans notre pays.

    Ce jour-là, avec une implacable détermination et une organisation longuement et minutieusement préparée, le gouvernement de fait de l'Etat français met en œuvre une opération dite opération vent printanier, destinée à éradiquer totalement et définitivement de la population de la France « les Juifs ». Tous les Juifs sans exception.

    Toutes les administrations apportent leur concours.

    Le thème est : « il faut se débarrasser des Juifs en bloc et ne pas garder de petits ». Quelqu'un exprime ce que tous ressentent : « je suis blessé en tant que Français de l'insulte que l'on me fait en tant que Juif ».

    Dès quatre heures du matin les policiers tirent du sommeil des familles hébétées.

    Des milliers de groupes circulent dans Paris. Ils sont composés de sept à huit personnes : 2 policiers et 5 à 6 civils, hommes, femmes et enfants, chacun avec son étoile jaune.

    Quelqu'un demande : « qu'est-ce qu'ils ont fait ? » « Rien ». « Ils sont Juifs. Ils n'ont plus le droit de vivre. » « Et les enfants aussi ? » « Oui, les enfants aussi . »

    4500 policiers français par équipe de deux, l'un en tenue, l'autre en civil, sont chargés de l'opération.

    Le bilan final de la rafle du 16 juillet 1942 à Paris et la région parisienne est de 13.152 arrestations. « C'est insuffisant » se plaint Legeay, secrétaire général de la Préfecture de Paris.

    On rassemble tout le monde de force au vélodrome d'hiver aujourd'hui disparu.

    Les autobus parisiens se chargent du transport.

    Les conditions d'hygiène et d'internement sont insupportables.

    Une clameur de fond incessante avec des cris de femmes et d'enfants qui hurlent jour et nuit.

    La situation sanitaire se dégrade rapidement . Des malades sont évacués sur des brancards.

    Quelqu'un se jette du haut des gradins dans un acte de désespoir, ce qui provoque une tension extrême, terriblement angoissante.

    Cet enfermement intolérable dure du 16 au 19 juillet. Il fait une chaleur torride. Le manque de boisson et de nourriture se fait cruellement sentir car il ne sera rien distribué pendant ces quatre jours torrides.

    Le 19 juillet, on vide le Vel d'Hiv de tous les internés. Traversée de Paris en autobus vers la gare d'Austerlitz ;

    Ensuite, interminable voyage en wagons à bestiaux surchauffés laissant passer le minimum d'air et de lumière. Chevaux en long : 8, hommes : 40. Nous sommes environ 200 par wagon. Une tinette par wagon.

    Parti le matin, le train n'arrivera que le soir après avoir parcouru moins de cent kilomètres.

    Un convoi se dirige vers Pithiviers un second vers Beaune-la-Rolande ; deux camps d'internement situés dans le Loiret.

    On quitte la gare de Beaune-la-Rolande et un long convoi d'hommes, de femmes, d'enfants, de vieillards, d'infirmes, s'étire, interminable dans la traversée du village pour se rendre au camp.

    Après quelques semaines d'internement, arrive le jour de la déportation dont le but est la solution finale.

    Cette journée fût la plus effrayante, la plus angoissante pour les enfants.

    Dès l'aube, on passe dans la baraque des fouilles, devant de jeunes miliciens français qui doivent s'assurer et vérifier que personne n'a gardé de valeur, argent ou autre.

    On retire les montres, les bagues, les bijoux ; on arrache les boucles d'oreille brutalement, avec le bout de l'oreille si ça ne vient pas assez vite.

    Malheur à ceux ou à celles qui ont caché quelque chose. Ils seront matraqués à tour de bras par les miliciens enragés.

    En rang dans la cour du camp depuis le lever du soleil qui monte jusqu'à devenir brûlant, debout sans boire ni manger ni faire ses besoins pendant 10 à 12 heures ; jusqu'à ce que en fin de journée arrive dans le camp un groupe de soldats allemands en arme accompagné d'un officier de haut rang vu son uniforme rutilant.

    Ce sont les premiers allemands que nous voyons dans le camp.

    Leur mission est de réorganiser le ou les wagons d'enfants.

    En effet, il est prévu un ou plusieurs wagons uniquement d'enfants ; mais nous sommes trop nombreux ou les wagons pas assez. Le voyage sera très long puisque sa destination finale est Auschwitz. Et le train est archi complet.

    Ils décident donc de retirer du convoi de déportés un certain nombre d'enfants. Combien ? Une centaine ; peut être plus. Le double peut-être.

    Ces enfants retournent dans l'enceinte du camp pour être déportés ultérieurement et on leur promet de rejoindre leurs parents. Ceci sans doute pour éviter des réactions trop violentes, incontrôlables.

    Cette opération terminée arrive l'ordre de prendre le chemin de la gare à une certaine distance du camp.

    Et c'est alors que se déroulent des scènes insoutenables qu'aujourd'hui encore j'ai peine à évoquer et que je pleure en les revoyant. Ces enfants dont mes deux sœurs qui hurlent leur détresse. Leur chagrin, leur peine sont tels que je ne trouve pas les mots pour les décrire. Et les mères qui hurlent les pères , les grands parents qui hurlent qui appellent ; les frères et les sœurs qui se débattent car certains partent tandis que d'autres restent. Et ce sont des milliers de personnes dans ce chaos apocalyptique qui se débattent, qui hurlent, qui souffrent.

    Comment décrire cela qui dure, qui dure et qui n'en fini pas.

    Finalement le misérable troupeau quitte le camp pour la gare et après cet enfer que nous venons de vivre un silence de mort s'abat sur la camp assourdissant, oppressant, angoissant où il ne restent que des enfants hébétés, épuisés hoquetant encore leurs dernières larmes et leur immense chagrin ; inconsolables.

    Trois camps tristement célèbres en France, DRANCY, PITHIVIERS et BEAUNE LA ROLANDE où ont été internés des milliers d'enfants sans parents.

    On a peu parlé de cette indescriptible tragédie, de ces enfants abandonnés à eux-mêmes. Peut-on imaginer spectacle plus déchirant que ces petits êtres hier dans la chaleur de l'amour familial et aujourd'hui loques encombrantes, sales et inutiles dont personne ne veut ?

    Ces enfants qui n'ont pas encore vécu et dont la mort sera la délivrance.

    On arrête en France 75.721 Juifs dont 10.000 enfants qui sont déportés directement à Auschwitz Pologne. Un voyage interminable, inhumain, puisque à l'arrivée, à l'ouverture des wagons plombés, de nombreuses personnes, mortes d'épuisement, s'écroulent sur les quais, surtout des enfants.

    A l'arrivée, vite, on se déshabille, vite, on s'entasse dans de soi-disantes salles de douche qui sont en réalité des chambres à gaz, et c'est l'asphyxie, l'agonie, le four crématoire ; 43.441 déportés sont ainsi gazés dès leur arrivée.

    Les autres meurent à plus ou moins brève échéance de faim, de froid, d'épuisement, de maladie, d'expériences soi-disant médicales. C'est la fin.

    Il n'y a que 2.564 survivants, aucun de la rafle du 16 juillet. Pas un enfant. On peut considérer que ce sont les enfants qui ont payé le plus lourd tribu, qu'ils aient été assassinés, torturés ou enfants cachés.

    Le record de destruction à Auschwitz est de 24 000 personnes exterminées en une seule journée. Une prime exceptionnelle de rendement sera attribuée.

    En tout, 86 convois quittent le sol de France. Le premier le 27 mars 1942 ; le dernier, le 22 août 1944 de Clermont-Ferrand.

    De cette tragédie, il appartient aux historiens de faire leur travail et aux témoins survivants de faire le leur, c'est-à-dire témoigner.

    Il faut commencer par rendre un vibrant hommage à la population française et tout particulièrement sarthoise qui, par son courage, a permis que de tous les pays occupés par les nazis, c'est en France qu'il y a eu le moins de déportés à l'exception du Danemark et de la Norvège dont la densité de population juive était très faible. Et cela malgré la complicité et la collaboration très actives et très dangereuses du gouvernement de fait de Vichy.

    Aujourd'hui ce gouvernement fantoche de l'Etat de fait français n'existe plus. Mais nous n'oublierons pas et ne pardonnerons jamais. La République française a repris ses droits, le gouvernement et toutes les administrations réalisent ensemble un travail remarquable pour informer, éduquer et leur but est : Plus jamais ça. Nous sommes de nouveau régis par ce qui fait notre fierté : Liberté, Egalité, Fraternité.

    Au nom de tous les Français de bonne volonté bretons, normands, méridionaux, juifs et tous les autres épris de justice et d'équité, que tous ceux qui oeuvrent dans cette voie, en soient remerciés du fond du cœur. Nous, les Juifs de France nous sommes fiers d'être français. Vive la République et vive la France !

     

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