Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

cinéma - Page 193

  • « Cotton club » de Francis Ford Coppola avec Richard Gere, Diane Lane, Nicolas Cage…

    cotton1.jpg

    cotton2.jpgCiné cinéma club diffusait avant-hier « Cotton club », l'occasion pour moi de découvrir ce film de Coppola de 1984, adapté d'un livre de James Haskins, dont l'intrigue  se déroule pendant les années folles et débute en pleine prohibition, dans le célèbre club de Harlem.

    La prohibition a alors engendré une vague de violence sur l'Amérique. A New York, au célèbre  « Cotton Club »,  se côtoient membres de la pègre, politiciens et stars du moment. C'est là que Dixie (Richard Gere), trompettiste de jazz  sauve la vie de Dutch (James Remar), un chef de gang. Ce dernier se sentant « redevable » fait alors travailler Dixie pour lui comme pianiste et homme de compagnie de sa maîtresse, Vera Cicero (Diane Lane). Dixie commence une liaison aussi secrète que tumultueuse avec celle-ci mais lassé de cette situation et d'être l'homme à tout faire de Dutch, il passe au service de Madden (Bob Hoskins), un autre gangster, propriétaire du Cotton club. Pendant ce temps, Sandman (Gregory Hines), un danseur de claquettes noir est engagé dans ce même club.

    Quel que soit le sujet, même s'il excelle dans le « film de gangsters », le style Coppola ne cessera jamais de m'éblouir par la fluidité vertigineuse  de ses mouvements de caméra, son apparente facilité à faire s'entrecroiser des destins, par la beauté ensorcelante de la photographie et l'amour du cinéma qui transpire dans chacun de ses plans et de ses films, a fortiori dans celui-ci.

    Un peu comme Hitchcock pour qui les scènes d'amour devaient être filmées comme des scènes de crimes et les scènes de crimes comme des scène d'amour, les meurtres sont ici filmés comme des ballets passionnés et les chorégraphies avec rage et violence, les deux finissant par s'entrecroiser et se confondre, par la magie du montage, dans une danse filmique endiablée et fascinante.

    A travers le célèbre club de Harlem où Duke Ellington devint célèbre, où dans la même soirée pouvaient se côtoyer  Gloria Swanson, Chaplin et James Cagney tout en restant le quartier général de la mafia italienne à New York, Coppola rend hommage à toute une époque au sein de laquelle il nous plonge avec lyrisme.

    Les destins du danseur de claquettes noir romantique et celui du trompettiste aussi passionné finalement assez similaires vont se frôler sans jamais se croiser réellement comme les deux communautés auxquelles ils appartiennent même si la jeune métisse Lila Rose (Lonette McKee) fait le lien entre les deux et montre que tout est compliqué pour une communauté à la fois victime d'ostracisme et célébré sur la scène du Cotton club. C'est là que Sandman et Dixie brilleront sous les feux de la rampe.

    cotton3.jpg

     Diane Lane incarne à la perfection la vamp arriviste, faussement cynique et Richard Gere (mais où est-il passé au fait ??) le musicien passionné pris entre les feux de la rampe, de la passion et de la mafia. Ils forment un couple explosif qui rappelle ceux  de l'âge d'or du cinéma américain et que Coppola sait si bien magnifier que ce soit lors d'une scène d'amour en ombres chinoises ou lors d'une danse d'une violence passionnée.

    Coppola n'a pas son pareil pour mêler passion et violence, mythe et gangstérisme, cinéma et spectacle   même si son film, aussi spectaculaire soit-il,  pas immédiatement séduisant, un peu comme un air de jazz, mérite, pour être réellement apprécié, d'être considéré  avec attention, le cinéaste ne cédant jamais à la facilité ou aux ficelles hollywoodiennes, ce qui explique sans doute -en partie-  son cuisant échec.

    Ce film reste un magnifique hommage aux années folles, au jazz, au music hall, aux comédies musicales, au cinéma de toute une époque que la fin, par un clin d'œil filmé avec maestria, entraîne sur une nouvelle voie particulièrement réjouissante.

     Retrouvez de nombreuses autres critiques de classiques du cinéma dans la rubrique "Gros plan sur des classiques du 7ème art" ou en cliquant ici.

  • Rencontrez Laurent Cantet, Robin Campillo et Carole Scotta au Forum des Images

    Entre les mursbis.jpgMon ancien Master pro continue ses rencontres débats, cette année autour du thème "scénario, mon beau souci".
    Le prochain débat,  comme toujours organisé par les étudiants du Master, aura lieu ce jeudi 14 janvier à 19h30 précises, avec Laurent Cantet, Robin Campillo (lui-même cinéaste et monteur des films de Laurent Cantet) et (sous réserve) Carole Scotta (sa productrice ).
    Comme d'habitude, la rencontre aura lieu au Forum des images, est ouverte au public et gratuite.

  • Les incontournables UGC Le Figaro: programme et salles participantes

    ugc.jpg

    Je vous parlais, il y a quelques jours, du Festival Télérama L'AFCAE grâce auquel vous allez pouvoir voir ou revoir un choix de films essentiels de l'année 2009. Dans la même optique, du 13 au 19 janvier, UGC en partenariat avec le groupe Figaro et Europe 1 organise à nouveau cette année "Les Incontournables" pour voir ou revoir 25 films qui ont marqué l'année 2009 au tarif de 3€ (et sur simple présentation de la carte pour les détenteurs de cartes UGC). Les Incontournables se dérouleront cette année dans 19 cinémas du réseau UGC.

    Je ne m'explique pas l'absence des "Noces rebelles"  le meilleur film de l'année et même un chef d'oeuvre... Pour moi ce sera en tout cas l'occasion de rattraper des films comme "The Reader" ou "Very bad trip". 

    Je vous recommande "L'Etrange histoire de Benjamin Button", "Inglourious basterds", "Le Ruban blanc", "Un Prophète", "Welcome", " A l'origine", "Gran Torino", "Slumdog millionaire", "500 jours ensemble", "Sin nombre" .

    Liste des salles participant à l'opération:

    UGC Georges V   

     UGC Ciné Cité Lyon 

    UGC Ciné Les Halles   

     UGC Ciné Cité Mondeville

    UGC Ciné Cité Bercy  

      UGC Ciné Cité Atlantis 

    UGC Montparnasse  

    UGC Ciné Cité Rouen 

    UGC Ciné Cité Rosny  

     UGC Ciné Cité Villeneuve d'Ascq

    UGC Ciné Cité Noisy-Le-Grand 

       UCG Ciné Cité Lille 

    UGC Ciné Cité SQY Ouest  

      UGC Ciné Cité Strasbourg-Etoile 

    UGC Ciné Cité La Défense 

       UGC Ciné Cité Ludres

    UGC Ciné Cité Cergy-Le-Haut  

      UGC Ciné Cité Bordeaux 

        UGC Toulouse 

               

    Films projetés dans le cadre des Incontournables:

     

     SLUMDOG MILLIONAIRE de Danny Boyle 

     

     L’ETRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON de David Fincher

     

     GRAN TORINO de Clint Eastwood 

     

     HARVEY MILK de Gus Van Sant 

     

     LE DEJEUNER DU 15 AOUT de Gianni Di Gregorio 

     

    WELCOME de Philippe Lioret 

     

     FROST NIXON de Ron Howard 

     

     OSS 117 de Michel Hazanavicius 

     

     GOOD MORNING ENGLAND de Richard Curtis

     

     VERY BAD TRIP de Todd Phillips

     

     THE READER de Stephen Daldry 

     

     LA HAUT de Pete Docter, Bob Peterson 

     

     INGLOURIOUS BASTERDS de Quentin Tarantino 

      

    UN PROPHETE de Jacques Audiard 

     

     FISH TANK de Andrea Arnold 

      

    THE SEPTEMBER ISSUE de R.J. Cutler

      

    LE DERNIER POUR LA ROUTE de Philippe Godeau   

     

    LE PETIT NICOLAS de Laurent Tirard 

       

    500 JOURS ENSEMBLE de Marc Webb 

      

    SIN NOMBRE de Cary Fukunaga 

     

     LE RUBAN BLANC de Michaël Haneke - Palme d'Or

     

    AWAY WE GO de Sam Mendes 

     

     LE CONCERT de Radu Mihaileanu 

     

     A L’ORIGINE de Xavier Giannoli 

     

     LES VIES PRIVEES DE PIPPA LEE de Rebecca Miller

    Cliquez ici pour accéder à la page officielle de l'opération

  • Concours: gagnez 10x2 places pour "A serious man" de Joel et Ethan Coen

    serious.jpg
    Pour remporter 2 places pour voir "A serious man" en salles (bande annonce en bas de cette note), je vous propose de répondre correctement aux questions ci-dessous. Les réponses sont à envoyer à inthemoodforcinema@gmail.com avec vos coordonnées, et avec comme intitulé de l'email "Concours A serious man". Seuls les gagnants seront contactés.
    De quels films ou affiches de films sont extraites les images suivantes ?
    1.
    concoursserious1.jpg
    2.
    concoursserious2.jpg
    3.
    concoursserious3.jpg
    4.
    concoursserious4.jpg
    5.
    En une phrase, pourquoi souhaitez-vous voir ce film?
    Bande annonce:

    Lien permanent Imprimer Catégories : CONCOURS Pin it! 0 commentaire
  • Un César d'honneur pour Harrison Ford?

    C'est le Parisien qui l'annonce aujourd'hui: Harrison Ford pourrait recevoir un César d'honneur à l'occasion de la prochaine cérémonie des César, le 27 février prochain. L'acteur avait déjà reçu les honneurs du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville à l'occasion duquel un hommage lui avait été rendu.  Retrouvez, ci-dessous, mon résumé et mes photos de sa conférence de presse ainsi que les vidéos (de qualité médiocre , j'en conviens) de son hommage lors duquel l'acteur était particulièrement ému...

    2009_0914clôture0012.JPG

     D'Harrison Ford, je gardais le souvenir déçu de sa précédente venue au festival : il était monté sur la scène du CID, s'était contenté d'un salut de la main alors que des spectateurs avaient attendu parfois pendant plusieurs heures pour accéder à la projection. J'étais donc impatiente de le découvrir autrement lors de sa conférence de presse, la seule de cette 35ème édition pour laquelle des journalistes ont été refoulés (avec paraît-il celle de Luc Besson à laquelle je n'ai pas assisté). Et puis je l'avoue, il symbolise davantage pour moi des personnages emblématiques de films mythiques que de grandes interprétations contrairement par exemple à Al Pacino (qui lui aussi avait été submergé par l'émotion, sans doute celui qui m'a le plus impressionnée en 16 années de Festival du Cinéma Américain). Après la rituelle demi-heure de retard (à l'exception de Meryl Streep, d'une ponctualité notable) Harrison Ford est donc arrivé visiblement fatigué (eh oui, la conférence avait exceptionnellement lieu à 10H du matin) et à contrecœur  n'esquissant que l'ombre d'un sourire à l'issue de la conférence.  J'avoue que certaines de ses réponses (toujours très courtes) m'ont laissée perplexe par leur manque de diplomatie pour ne pas dire de subtilité sans compter qu'il martelait le terme de « business », ce à quoi semble se réduire le cinéma selon lui, ou du moins est-ce l'impression que m'a laissée cette conférence de presse (elle aussi très courte). On pourra au moins reconnaître à sa décharge qu'il n'a pas essayé d'émettre des théories philosophiques ou existentielles sur des sujets qu'il ne maîtrise pas... Je vous en laisse juges...

    Il est d'abord revenu sur les deux derniers films qu'il a tournés : un sur lequel il a travaillé à développer pendant cinq ans, « l'histoire d'un père qui a deux enfants avec des problèmes génétiques"  et « Morning Glory » avec Diane Keaton, une comédie intelligente et chaleureuse qu'il dit avoir eu beaucoup de plaisir à faire.

    Revenant sur sa filmographie, il dit ne pas avoir d'affinité particulière avec la science-fiction mais rechercher une bonne histoire, et à rencontrer un réalisateur qui a une vision. Il s'implique d'ailleurs la plupart du temps dans la production.

    A propos d'une question sur les films qu'il aime voir, Harrison Ford a répondu ne pas voir de films très souvent et il a jugé cette question « embarrassante ». « Je ne vois pas de films au cinéma. J'ai un enfant de 8 ans. Je suis embarrassé par cette question car je devrais en savoir davantage sur l'industrie du film. »

    Il est aussi revenu sur son engagement pour la protection de la forêt et l'importance que cela revêt pour lui.

    Suite à une question sur l'évolution du cinéma : « Quand je regarde ma carrière,  je me dis que j'ai été très chanceux, que j'ai eu de belles opportunités. Pour ce qui est d'analyser le « business » du cinéma, je ne suis pas la bonne personne. Je n'ai pas de réponse courte ou de réponse appropriée à cette question. Je ne réfléchis pas en termes philosophiques ou abstraits sur le cinéma ».

    « Quand je refuse un film c'est que je n'adhère pas émotionnellement au sujet ou que je pense que ce ne sera pas un bon film. »

    « Je m'amuse bien au travail mais je n'ai pas de moment, de film préféré.  Ce que je préfère, c'est l'instant. Je m'amuse beaucoup lors de toutes les phases du film. J'aime aussi beaucoup ce qui se fait en amont du film. »

    Pour répondre à une question sur ses liens avec le festival, Harrison Ford a répondu que « c'était un bon moyen de présenter un film. » « J'ai toujours passé un bon moment ici. C'est un environnement agréable mais il n'y a pas de relation particulière avec quiconque ici mais c'est un moyen. Il semblerait que les festivals soient un bon moyen de présenter les films. Il me semble que c'est un évènement qui reste toujours très important et un moyen de présenter le cinéma américain en Europe. »

    blogdeauville10.jpg
    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 4 commentaires
  • Prix Lumière 2009: la sélection

    lumieres1.jpgLa presse internationale récompensera le cinéma français et francophone le 15 janvier 2010 dans les Grands Salons de l'Hôtel de ville de Paris Pour cette 15e édition, les nommés sont :

    MEILLEUR FILM
    A l'origine de Xavier Giannoli
    Coco avant Chanel d'Anne Fontaine
    Dans la brume électrique de Bertrand Tavernier
    Un prophète de Jacques Audiard
    Welcome de Philippe Lioret
     
    MEILLEUR RÉALISATEUR
    Jacques Audiard, Un prophète                     
    Anne Fontaine, Coco avant Chanel
    Xavier Giannoli, A l'origine
    Philippe Lioret, Welcome
    Bertrand Tavernier, Dans la brume électrique

    MEILLEUR SCÉNARIO
    Jacques Audiard, Abdel Raouf Dafri, Thomas Bidegain, Nicolas Peufaillit pour Un prophète de Jacques Audiard
    Philippe Lioret, Emmanuel Courcol, Olivier Adam pour Welcome de Philippe Lioret
    Radu Mihaileanu, Alain-Michel Blanc, Matthew Robbins, Hector Cabello Reyes, Thierry Degrandi pour Le Concert de Radu Mihaileanu
    Mathias Gokalp, Nadine Lamari pour Rien de personnel de Mathias Gokalp
    Mia Hansen-Love pour Le Père de mes enfants de Mia Hansen-Love

    MEILLEURE ACTRICE
    Isabelle Adjani pour La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld
    Dominique Blanc pour L'Autre de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic
    Valeria Bruni-Tedeschi pour Les Regrets de Cédric Kahn
    Sandrine Kiberlain pour Mademoiselle Chambon de Stéphane Brizé
    Audrey Tautou pour Coco avant Chanel d'Anne Fontaine
     
    MEILLEUR ACTEUR

    Yvan Attal pour Rapt de Lucas Belvaux
    François Cluzet pour A l'origine de Xavier Giannoli
    Romain Duris pour Persécution de Patrice Chéreau
    Vincent Lindon pour Welcome de Philippe Lioret
    Tahar Rahim pour Un prophète de Jacques Audiard

    MEILLEUR ESPOIR FÉMININ
    Mati Diop pour 35 Rhums de Claire Denis
    Pauline Étienne pour Qu'un seul tienne et les autres suivront de Léa Fehner
    Garance Le Guillermic pour Le Hérisson de Mona Achache
    Julie Sokolowski pour Hadewijch de Bruno Dumont
    Christa Theret pour LOL de Lisa Azuelos

    MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
    Firat Ayverdi pour Welcome de Philippe Lioret
    Maxime Godart pour Le Petit Nicolas de Laurent Tirard
    Vincent Lacoste pour Les Beaux gosses de Riad Sattouf
    Anthony Sonigo pour Les Beaux gosses de Riad Sattouf
    Samy Seghir pour Neuilly sa mère ! de Gabriel Julien-Laferrière
     
    MEILLEUR FILM FRANCOPHONE (hors de France) concourant aussi pour le PRIX DU PUBLIC MONDIAL TV5MONDE
    1 journée de Jacob Berger (Suisse, France)
    Après l'océan d'Eliane de Latour (France, Royaume-Uni, Côte d'Ivoire)
    Elève Libre de Joachim Lafosse (Belgique, France)
    J'ai tué ma mère de Xavier Dolan (Québec)
    Où est la main de l'homme sans tête de Stéphane Malandrin, Guillaume Malandrin (Belgique, Pays-Bas, France)
    Les Saignantes de Jean-Pierre Bekolo (Cameroun, France)

    Animés par la journaliste Estelle Martin de TV5Monde, Les Lumières - 2010 se dérouleront le vendredi 15 janvier 2010 à Paris et sera suivie d'un cocktail. À l'instar des Golden Globes américains, ces prix décernés aux meilleurs artistes du cinéma français et francophone par la presse étrangère en poste à Paris inaugurent la saison 2010 des prix cinématographiques en France. Pour la 3e année, la cérémonie s'inscrit dans le cadre des « Rendez-vous avec le cinéma français » pilotés par Unifrance.

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 5 commentaires
  • Critique- « Bliss » de Drew Barrymore (avec Ellen Page, Drew Barrymore, Juliette Lewis…) ou les aléas des frileuses programmations de certains cinémas de province

    bliss.jpg

    Le but premier de ce blog était, est et restera de partager mes coups de cœur cinématographiques, ma passion toujours et même plus que jamais insatiable pour le cinéma, de laisser aux autres le soin des critiques assassines mais voilà... je suis actuellement et très temporairement quelque part en province où il y a un splendide Cinéville, des salles tout aussi splendides mais où la programmation arrive rarement à la hauteur de ces magnifiques salles, celle-ci, particulièrement frileuse (et pas seulement en ce janvier glacial)  consistant à suivre ou « miser » sur les succès du box-office et rarement à prendre des risques. Tout ça pour dire qu'entre des films que j'ai déjà vus  comme « Agora »,  « Avatar » ou « Bright star » et des films d'animation à profusion que je n'ai aucune envie de voir, il ne restait que « Bliss », le premier film de Drew Barrymore réalisatrice, que je ne serais sans doute pas allée voir sans cette disette cinématographique. Avide de découvertes de nouveaux (ou nouvelles) cinéastes, c'est donc quand même avec entrain que je suis entrée dans la salle de mon Cinéville adoré, sans même connaître le synopsis, pour conserver le plaisir de la découverte (téméraire je suis, téméraire je reste)... un entrain qui s'est rapidement estompé.

    ville2.jpg
    Photo ci-dessus par inthemoodforcinema.com: une énigmatique et non moins charmante ville de province

    Le synopsis d'abord. Bliss Cavendar (Ellen Page) veut s'émanciper, prendre son envol (dans les deux sens du terme), échapper au destin que lui dessine  sa mère : gagner les concours de beauté locaux. Pour cette dernière, là est sa seule chance de réussir dans  la vie. Bliss a en effet d'autres rêves comme  participer à des compétitions de roller derby (un sport d'une grâce et d'une délicatesse inouïes ... qui consiste à rattraper, dépasser, ... et cogner l'adversaire sur une piste de vitesse, le tout à roller). Bliss troque donc rapidement les robes bien sages contre les rollers et minijupes. Elle est donc lycéenne et serveuse le jour  et le soir elle devient Barbie Destroy dans son équipe de roller...

    J'ai beau chercher, je ne me souviens pas m'être autant ennuyée au cinéma... et si l'ennui peut parfois se justifier (un film n'aspire bien évidemment pas forcément à divertir), ce n'est en général pas le cas d'une comédie... ou alors Drew Barrymore a réalisé un film expérimental dont le but est d'éprouver les nerfs du spectateur... C'est dans ce cas une totale réussite !

     Rarement un film aura accumulé autant d'invraisemblances (Bliss en véritable superwoman mène de front ses cours, son travail de serveuse, ses compétitions de roller ; elle dépasse immédiatement en rapidité et agilité ses consœurs deux fois plus âgées et expérimentées qu'elle ; elle devient une reine du roller alors que sa seule expérience remonte à la cour de récré avec ses rollers Barbie ; elle s'intègre immédiatement et suscite une inimitié -mais une seule hein-inimitié aussi rapidement ; personne ne remet en doute son âge malgré ses airs enfantins-il faut avoir plus de 21 ans pour participer aux compétitions-... et ses parents ne soupçonnent  rien de sa double vie parce que bien sûr ses seuls hématomes sont tous à des endroits invisibles au premier regard...) et clichés (elle tombe amoureuse d'un musicien pas trop malin qui,  miracle et coïncidence, la rencontre par hasard et tombe immédiatement amoureux d'elle ; sa mère veut à tout prix  la modeler à son image mais bien évidemment elle finira par se ranger aux souhaits de sa fille et par comprendre qu'elle veut s'émanciper ; la petite sœur est mignonne comme tout mais pas très maligne; le père, débonnaire et plus malin -mais pas trop- qu'il n'y paraît regarde les matchs en cachette...).

    Bien sûr (vous voyez comme je n'arrive pas à être totalement assassine...) il y a beaucoup de bonne volonté chez Drew Barrymore, surtout à casser son image,  ne s'épargnant pas la moindre chute ou castagne (très très répétitives) et sans doute son propre passé a-t-il inspiré le besoin de réussite et de reconnaissance familiale de Bliss. On peut aussi lui reconnaître une direction d'acteurs plutôt honorable et des scènes mère-fille contenant une  belle émotion tout en retenue.

    Si ce film est donc inspiré de la personnalité de sa réalisatrice (bien qu'adapté du roman de Shauna Cross qui signe également le scénario), il en manque cruellement, encore plus dans la forme que dans le fond beaucoup trop lisse pour évoquer deux univers -du roller derby et des concours de beauté- qui ne le sont pas (le moins « lisse » ou grossier des deux n'étant évidemment pas celui qu'on pourrait croire, ah quelle découverte...).

    Et puis il y a Ellen Page (« Juno » etc, figure désormais emblématique du cinéma indépendant américain), Elle Page et Ellen Page qui est craquante certes et ne ménage pas ses efforts...  la seule qui mérite le déplacement (au Cinéville ou ailleurs) et qui justifie que je vous parle quand même de ce film malgré l'agacement et l'ennui qu'il m'aura fait éprouver. Il n'en demeure pas moins qu'il devient urgent que je rentre à Paris pour profiter d'une programmation diversifiée et voir des films dignes de ce nom...

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2010 Pin it! 7 commentaires