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cinéma - Page 197

  • Avant-première - « Les chats persans » de Bahman Ghobadi (critique et vidéos du débat en public avec l’équipe du film)

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    La semaine dernière, à l'UGC des Halles avait lieu, en présence de l'équipe du film, l'avant-première du dernier film de Bahman Ghobadi tourné en Iran « Les Chats persans ». Le débat qui a suivi la projection était d'autant plus passionnant et instructif que rares sont les citoyens iraniens, et a fortiori les artistes, dont les voix, toujours et plus que jamais censurées dans leurs pays, portent jusqu'à nous. Et quand la voix est à la fois un instrument musical mais surtout politique et l'instrument des aspirations à la liberté, la force et la beauté de la musique qui l'accompagne ne peuvent qu'être amplifiées.

    Ces voix, ce sont d'abord celles d'une jeune femme Negar (Negar Shaghaghi) et d'un  jeune homme Ashkan (Ashkan Koshanejad) musiciens qui, à leur sortie de prison décident de monter un groupe. Ils parcourent donc Téhéran à la rencontre d'autres musiciens underground en tentant de les convaincre de les accompagner et de quitter l'Iran et de monter un grand concert clandestin pour financer leur fuite. N'ayant aucune chance de se produire à Téhéran, ils rêvent en effet de sortir de la clandestinité  et de jouer en Europe, mais ils n'ont ni l'argent ni les passeports nécessaires pour cela...  Ils font alors la rencontre de Nader (Hamed Behdad) qui les accompagne dans leurs démarches.

    Au-delà de son (réel) intérêt cinématographique, « Les chats persans » ont d'abord et avant tout un intérêt historique et politique mais tout le talent (cinématographique donc) de Bahman Ghobadi provient justement du fait que jamais cet aspect politique n'est surligné, tout en étant omniprésent. Rarement le hors champ, auquel il recourt avec beaucoup de pudeur et d'habileté, aura eu autant de force, autant la capacité de nous bouleverser, de faire basculer une scène a priori légère  dans la brutalité, ne donnant jamais vraiment de visage à ces intolérables intolérants, coupant à l'instant où l'émotion pourrait s'exprimer (scène plongée dans le noir ) exprimant ainsi par le montage la censure (politique et même émotionnelle) mais aussi une extrême pudeur qui renforce encore la puissance du propos.

    Ces musiciens sont ainsi comme ces chats et ces chiens qui en Iran n'ont pas le droit de sortir dans la rue. Les chats en Iran ont donc une grande valeur et notamment les chats persans (d'où le titre), comme ces musiciens si précieux et condamnés à la clandestinité. Une scène d'une brutalité redoutable exprime ainsi cette menace constante, perverse et insidieuse, cette violence absurde, et la similitude de leurs conditions, hommes et animaux étant pareillement condamnés à se terrer... La réalité de la répression, insupportable, surgit quand on s'y attend le moins, brusquement, et le message n'en a alors que plus de vigueur.

    Le hors champ c'est aussi celui des conditions de tournage : la co-scénariste Roxana Saberi arrêtée en Iran et accusée d'espionnage (vivant actuellement aux Etats-Unis),  ce film  tourné clandestinement en 17 jours sans autorisation et qui ne sortira jamais en Iran, des acteurs qui ont quitté l'Iran pour la Grande-Bretagne juste à la fin du tournage, une musique occidentale quasiment interdite par les autorités...

    Dans un pays comme le nôtre où la musique a même sa fête, comment pouvons-nous imaginer qu'une telle chose soit possible ? Qu'il faille se cacher dans des sous-sols pour pouvoir jouer de la musique (ou faire inlassablement le tour de la ville en voiture pour répèter dans l'habitacle, protégé des oreilles indiscrètes), un monde parallèle étrange et fascinant où, pour simplement s'exprimer, il faut sans cesse se cacher. Des autorités. Des  bassidji. De la population. Des voisins. Comment peut-on imaginer que l'on risque des coups de fouet pour simplement jouer quelques notes de musique? Bahman Ghobadi donne ainsi des images et des visages à une réalité que même les Iraniens ignorent (comme en ont témoigné certains Iraniens présents dans la salle lors de l'avant-première), celle de ce bouillonnement musical underground qui exprime à la fois l'audace, la révolte, l'imagination, la fureur de vivre de la jeunesse iranienne qui manifeste, et même joue de la musique ou dans des films au péril de sa vie.

    Si le film porte en filigrane un message politique et de liberté, le véritable héros du film reste la musique mais aussi la jeunesse iranienne qui la porte  comme un acte de résistance pacifiste. La musique sous toutes ces formes qui sert de fil conducteur, du rap au rock en passant par la musique traditionnelle avec pour décor aussi bien des endroits sombres, clos que les toits de Téhéran. Tantôt avec poésie, tantôt avec violence, rage même, elle exprime cette même aspiration à la liberté mais surtout elle exprime une incroyable diversité, audace, richesse musicales. Un voyage musical sans cesse surprenant où la musique est un cri d'autant plus vibrant qu'il est constamment étouffé, un moyen d'exorciser une souffrance intolérable d'un peuple que son gouvernement contraint à sombrer dans le silence mais aussi la pauvreté. Quand jouer de la musique devient un acte de résistance, comble de l'absurdité qui témoigne de la bêtise de l'intolérance devenue la loi de l'Etat.

    Ce film est un miracle, un chant de résistance, un hymne à la liberté où la musique se fait l'écho d'une rage d'une force saisissante. La fin est poignante et bouleversante tout en laissant entrevoir une faible lueur d'espoir. Un vibrant cri de liberté jalonné de notes de musique et d'humour d'une jeunesse qui résiste, envers et contre tout.

    Avec ce cinquième film Bahman Ghobadi a remporté le prix Un Certain Regard au dernier festival de Cannes. Un prix amplement mérité. Mon grand coup de cœur de cette fin d'année. Ce film m'a littéralement bouleversée mais aussi enchantée, par sa musique souvent d'une inventivité étonnante (vous pouvez écouter une partie de la bande originale dans mon autre article ci-dessous), sa beauté lyrique, par la grâce et le courage de ses interprètes principaux. Il est impossible que vous restiez indifférents. Un film à voir et à entendre. Absolument.

    Ci-dessous, mes vidéos des échanges entre l'équipe du film et le public à l'issue de l'avant-première... Des échanges passionnants et très instructifs aussi bien sur le film que sur la situation actuelle en Iran, je vous conseille vivement de les regarder.

    Je vous rappelle que vous pouvez gagner des places pour le film en participant au concours dont vous pouvez lire le règlement en cliquant ici.

    Cliquez sur "lire la suite" pour voir les vidéos du débat avec l'équipe du film.

    Lire la suite

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2009 Pin it! 0 commentaire
  • Concours: gagnez vos places pour "Les chats persans" de Bahman Ghobadi (un film vivement recommandé par inthemoodforcinema.com!)

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    Grâce à Cinefriends, inthemoodforcinema.com a le plaisir de pouvoir vous faire gagner 5 places pour 2 pour "Les Chats persans" de Bahman Ghobadi, un de mes grands coups de coeur cinématographiques de cette fin d'année 2009. Vous pourrez lire ma critique demain et voir mes vidéos de l'équipe du film. En attendant que je vous parle donc plus longuement de ce film, vous pouvez visionner la bande annonce ci-dessous et écouter une partie de sa très belle bande originale.

    Pour gagner vos places pour ce film qui sort en salles le 23 décembre 2009, soyez parmi les 5 premiers à m'envoyer vos réponses aux questions suivantes (concernant toutes le cinéma iranien), à inthemoodforcinema@gmail.com avec comme intitulé de l'email "Concours les chats persans" en n'omettant surtout pas de me donner votre nom et prénom et vos coordonnées postales.

    Question n°1. De quel film est extraite cette image?

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    Question n°2: De quel film est extraite cette image?
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    Question n°3: Quel est le nom de cette ville?
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    Question n°4: De quel film est extraite cette image?
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    Bande annonce du film:
    Ecoutez la magnifique bande originale du film:
  • Concours: gagnez 1 place pour 2 pour la projection en avant-première de "La princesse et la grenouille" (Soirée Allociné Family and Friends)

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    Je vous propose de gagner une place pour deux personnes pour voir en avant-première le film d'animation "La Princesse et la grenouille", lors de la soirée "Allociné family and friends" qui aura lieu à Paris le 6 janvier 2010.

    Ce conte des studios Disney sortira en salles le 27 janvier 2010. 

    Comme il n'y aura qu'un gagnant, je vous propose de travailler un peu et de me donner 10 bonnes raisons pour lesquelles vous souhaitez absolument, deséspérément, férocement voir ce film en avant-première. Soyez inventifs et sincères...

    Envoyez vos participations à inthemoodforcinema@gmail.com avec comme intitulé de l'email "Concours la princesse et la grenouille". Surtout n'oubliez pas de donner votre nom et votre prénom... Vous avez jusqu'au  27 décembre pour participer.

     Le gagnant sera contacté directement par email.

    Et demain un nouveau concours avec 5 places pour 2 à gagner pour un de mes coups de coeur de cette fin d'année, le magnifique "Les Chats persans".

    Lien permanent Imprimer Catégories : CONCOURS Pin it! 0 commentaire
  • Critiques des films de la semaine: "Avatar" de James Cameron et "Le Père de mes enfants" de Mia Hansen-Love

    avatar2.jpgLes deux films de la semaine dont vous pouvez lire les critiques en avant-premières sur inthemoodforcinema.com :leperede.jpg

    "Le Père de mes enfants" de Mia Hansen-Love

    "Avatar" de James Cameron

  • Concours Express: gagnez vos places pour une avant-première de "Le Père de mes enfants" de Mia Hansen-Love à l'UGC des Halles, demain!

    leperede.jpgJe vous en parlais ce matin: "Le Père de mes enfants" de Mia Hansen-Love est une des belles surprises cinématographiques de cette année. Je vous propose de remporter 5 places pour 2 pour une avant-première du film qui aura lieu demain soir, à l'UGC des Halles, à 20H15. Comme je dispose de très peu de temps, les 5 premiers à m'envoyer un email avec pour intitulé "Concours Le Père de mes enfants" à inthemoodforcinema@gmail.com  , avec leurs noms et prénoms, remporteront les places! Bonne chance!

    Cliquez ici pour lire ma critique du film "Le Père de mes enfants" de Mia Hansen-Love.

    Vous trouverez également la bande annonce dans l'article ci-dessous.

    Lien permanent Imprimer Catégories : CONCOURS Pin it! 0 commentaire
  • Mercredi ne manquez surtout pas "Le Père de mes enfants" de Mia Hansen-Love!

    leperede.jpgComme aujourd'hui je dispose de très peu de temps et que j'ai vraiment très envie de défendre le magnifique film « Le Père de mes enfants » de Mia Hansen-Love (dont vous pouvez lire ma critique en cliquant ici) qui, mercredi prochain, va probablement être écrasé par le mastodonte « Avatar » de James Cameron, pour achever de vous convaincre, je vous en propose la bande annonce ci-dessous. Ces films sont très différents donc je vous recommanderais les deux en vous conseillant d'aller d'abord voir "Le Père de mes enfants" qui restera probablement moins longtemps à l'affiche... !

  • Palmarès du 9ème Festival International du Film de Marrakech

    marrakech3.jpgLe Jury de la 9ème édition du Festival International du Film de Marrakech, présidé par Abbas Kiarostami et entouré de Fanny Ardant, Nandita Das, Isabella Ferrari, Mike Figgis, Christophe Honore, Marisa Paredes, Elia Suleiman, Pablo Trapero et Lahcen Zinoun, vient de décerner les prix suivants parmi les 15 longs métrages internationaux en compétition:

    Etoile d'Or / Grand Prix
    Northless de Rigoberto Perezcano - Mexique

    Prix du jury
    Les barons de Nabil Ben Yadir - Belgique
    My daughter de Charlotte Lim Lay Kuen - Malaisie

    Prix d'interprétation féminine
    Lotte Verbeek pour le film "Nothing personal", de Urszula Antoniak - Pays-Bas et Irlande

    Prix d'interprétation masculine
    Cyron Melville pour le film "Love and Rage" Morten Giese - Danemark

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 1 commentaire