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cinéma - Page 219

  • "Qu'un seul tienne et les autres suivront" de Léa Fehner: prix Michel d'Ornano du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2009

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    Le Prix Michel d'Ornano, qui récompense un premier film français, a été attribué cette année à  "Qu'un seul tienne et les autres suivront" de Léa Fehner, dont la sortie sur les écrans français est prévue pour le 30 septembre .

    Créé en 1991 par les compagnies membres de la Motion Picture Association (association regroupant les studios de production et de distribution de films américains), le Prix Michel d'Ornano (en mémoire du fondateur du Festival de Deauville) récompense un premier film français, dans le but d'aider à sa reconnaissance, sa promotion et son exportation. Remis lors de la cérémonie de clôture du Festival du Film américain de Deauville, mais annoncé en amont de la manifestation, le Prix Michel D'Ornano est soutenu par le Fonds Culturel Franco Américain. Cette association a pour but de favoriser les relations entre la France et les Etats-Unis ainsi que de promouvoir la création et encourager les jeunes talents.

    Cette année, c'est la réalisatrice et auteur Léa Fehner qui, pour son premier long-métrage,  "Qu'un seul tienne et les autres suivront", recevra son prix le dimanche 13 septembre.

    La cinéaste recevra également 3 000 euros, les producteurs Jean-Michel Rey et Philippe Liégeois 3 000 euros et une aide à la promotion du film de 10 000 euros sera également remise au distributeur du film.

     Léa Fehner succède ainsi à Jean-Stéphane Sauvaire et son  "Johnny Mad Dog" l'an passé.

    Synopsis: Zorah, vieille femme algérienne, veut rencontrer l'assassin de son fils. Laure, jeune fille de 15 ans, tombée amoureuse d'une petite frappe, cherche un adulte pour pouvoir aller le voir en prison. Stéphane, jeune livreur de sang, se voit proposer de s'échanger au parloir avec un truand pour permettre son évasion. Deux femmes, un homme, trois parcours qui se rejoignent dans un parloir de la prison de Fleury-Mérogis...

    Avec: Pauline Etienne, Farida Rahouadj, Reda Kateb, Julien Lucas, Marc Barbé, Vincent Rottiers...

    Vous pourrez bien entendu lire la critique de ce film et lire le compte rendu de la remise du prix Michel d'Ornano 2009 sur inthemoodforcinema.com et inthemoodfordeauville.com ...

    Cliquez ici pour lire mes articles des années précèdentes concernant le prix Michel d'Ornano et pour voir la liste complète des anciens lauréats.

  • Critique en avant-première de « Harry Potter et le Prince de sang-mêlé » de David Yates

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    Afin de ne pas heurter la sensibilité des « HarryPottermaniaques » je précise au préalable que je ne suis pas une lectrice de J. Rowling et que je n’ai commencé à suivre l’adaptation cinématographique de la saga qu’à partir de l’opus n°3. Et même si dans le 5 (« Harry Potter et l’ordre du Phénix », déjà réalisé par David Yates) l’ennui l’avait emporté, c’est néanmoins avec plaisir que je me suis rendue à l’unique projection presse organisée par la Warner, hier, avide d’évasion d’un Paris grisâtre et désenchanté, fût-ce pour un Poudlard désormais menacé par des forces démoniaques.  Un opus très attendu par les fans d’autant plus que la sortie a été retardée de six mois, et que le livre dont il est adapté est un des plus riches contenant pas moins de 700 pages.

     

    L’étau démoniaque de Voldemort se resserre ainsi sur l’univers des Moldus et le monde de la Sorcellerie. Poudlard a cessé d’être un havre de paix, le danger rode au cœur du château… mais Dumbledore (Michael Gambon) est plus décidé que jamais à préparer Harry  Potter (Daniel Radcliffe) à son combat final, désormais imminent. Ensemble, le vieux maître et le jeune sorcier  vont tenter de percer à jour les défenses de Voldemort. Mais à Poudlard d’autres préoccupations occupent également les esprits : Harry Potter est ainsi de plus en plus attiré par Ginny (Bonnie Wright) qui ne laisse pas indifférent son rival, Dean Thomas tandis que Lavande Brown (Jessie Cave) a jeté son dévolu sur Ron (Rupert Grint) alors que Hermione (Emma Watson) est rongé par la jalousie.

     

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    C’est dans un Londres sous un ciel brumeux (qui a dit pléonasme ?) et colérique, sombre et inquiétant, attaqué par les disciples de Voldemort, que débute ce 6ème opus. L’impression est vertigineuse et nous fait immédiatement décoller de la réalité pour nous faire plonger de plein pied (ou balai) dans l’univers ensorcelé et ensorcelant d’Harry Potter qui, s’il nous est devenu familier, n’exerce pas moins une fascination aux réminiscences délicieusement enfantines sur les esprits les plus cartésiens.

     

    Quelles que soient mes réserves émises ultérieurement, je confesse une totale immersion (ce qui me concernant est une véritable gageure sachant que je suis notamment réfractaire au cinéma d’animation), un jouissif oubli de la réalité et des 2H32 passées sans que je m’en aperçoive, les trouvant même trop courtes.

     

    Ce scénario signé Steve Kloves, également scénariste des 4 premiers (et non du 5ème, ce qui explique peut-être sa qualité moindre) dose astucieusement le passé et le présent, les scènes d’une atmosphère ténébreuse et la comédie et même la comédie romantique pour au final donner cette potion magique malgré une relative vacuité de l’enjeu si ce n’est celui de nous faire patienter avant les ultimes épisodes. (En réalité un  film en 2 parties : « Harry Potter et les reliques de la mort »  dont la première partie sortira en novembre 2010, et la seconde à l’été 2011,  deux parties également réalisées par David Yates).

     

    La fin n’est ainsi pas à la hauteur du rythme trépidant et haletant, et n’a finalement  d’autre but que de susciter l’attente avant les deux derniers épisodes, le vrai climax et la réelle confrontation que cet opus nous laissait espérer pour son dénouement, d’où un sentiment d’insatisfaction et d’avoir admirablement été menée en bateau (et à la baguette, au sens concret, cela va de soi) et de nous laisser sur notre faim.

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    harrypotter5.jpgEn même temps que Harry Potter, Daniel Radcliffe a grandi et son jeu s’est affiné. Les personnages ont aussi gagné  en ambivalence. La frontière entre le bien et le mal est de plus en plus floue, de même que celle entre l’enfance et l’âge adulte, la fin de l’innocence que vivent les élèves de Poudlard étant aussi celle d’un monde de plus en plus menacé. A l’inverse, Drago ( Tom Felton) , derrière son insolence et son arrogance laisse transparaître sa fragilité et sa vulnérabilité, donnant aussi une impression de manque d’épaisseur à son personnage et accessoirement (et un court instant) aux scènes dans lesquelles il apparaît. Un nouveau personnage, réjouissant, fait également ici son apparition sous les traits du professeur Slunghorn (Jim Broadbent) , dandy excentrique et snob. Le Professeur Rogue (Alan Rickman) , toujours aussi énigmatique, fait planer une menace constante et délectable.

     

     Certaines scènes sont  lyriques, époustouflantes, voire mystiques à souhait, la scène de la grotte (que je vous laisse découvrir)  faisant songer aux « Dix commandements ».

     

     La photographie  joue savamment de l’ombre et la lumière, à l’image de l’ambivalence grandissante des personnages, une photographie signée Bruno Delbonnel (« Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain », « Un long dimanche de fiançailles »).

     

    Maintenant que vous êtes prévenus de cette (petite) réserve  quant à la fin, je peux vous recommander ce divertissement de très grande qualité pour sa potion magique constituée  d’un savant mélange d’humour et de noirceur qui remplit pleinement son rôle à savoir nous faire oublier la réalité, le temps qui passe,  (et l’enjeu ou son absence mais qu’importe) . Ne vous privez surtout pas de cette délicieuse sensation d’être immergés dans un ailleurs irréel devenu probable par la magie. De Poudlard.  Et surtout… du cinéma.

     

    A noter: dès le 15 jullet (date de sortie du film en salles), il sera projeté en IMAX au Gaumont Disney Village, l'unique salle IMAX 3D de France permettant ainsi de profiter de l'incomparable qualité de l'image et du son de l'IMAX Expérience. Les 12 premières minutes bénéficient ainsi de la technologie IMAX 3D.

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  • Avant-première- Critique de la palme d’or 2009, « Le ruban blanc » de Michael Haneke (Festival Paris Cinéma 2009)

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    Photo: inthemoodforcannes.com (clôture du Festival de Cannes 2009)

    pariscinema.jpgAvant-hier, dans le cadre de Paris Cinéma, était projetée la palme d’or du Festival de Cannes 2009 : « Le ruban blanc » de Michael Haneke. N’ayant pas pu le voir sur la Croisette, j’étais impatiente de voir ce film que le jury avait préféré au magistral « Un Prophète » de Jacques Audiard (cliquez ici pour lire mes commentaires) et surtout à « Inglourious  Basterds » de Quentin Tarantino (cliquez ici pour lire ma critique), mon coup de cœur de ce Festival de Cannes 2009.

     

    En raison de l’inimitié ou de la potentielle rancœur subsistant entre Isabelle Huppert et Quentin Tarantino suite à leurs dissensions lors du casting d’ « Inglourious Basterds » et du lien particulier qui unit cette dernière à Haneke  ( « La Pianiste » du même Haneke lui a valu un prix d’interprétation cannois), je supposais  que « Le ruban blanc » devait être un chef d’œuvre tel que ce prix mettait la présidente du jury 2009 hors du moindre soupçon d’avoir favorisé le réalisateur autrichien, pour des raisons autres que cinématographiques.

     

    Alors, « un ruban blanc » est-il ce chef d’œuvre irréfutable faisant de cette palme d’or une évidence ?

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    Haneke est aussi outrancier dans l’austérité que Tarantino l’est dans la flamboyance. Leurs cinémas sont à leurs images, extrêmes. Alors difficile de comparer deux films aussi diamétralement opposés même si pour moi l’audace, l’inventivité, la cinéphilie de Tarantino le plaçaient au-dessus du reste de cette sélection 2009. Audace, inventivité, cinéphilie : des termes qui peuvent néanmoins tout autant s’appliquer à Haneke même si pour moi « Caché » (pour lequel il avait reçu un prix de la mise en scène en 2005) méritait davantage cette palme d’or (et celui-ci un Grand Prix) qui, à défaut d’être une évidence, se justifie et se comprend aisément.
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    Synopsis : Un village de l’Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre Mondiale. Un instituteur raconte l’histoire d’étranges incidents qui surviennent dans la petite communauté protestante formée par les élèves et leurs familles. Peu à peu, d’autres accidents surviennent et prennent l’allure d’un rituel primitif.

     

    Quel qu’en soit l’enjeu  et aussi âpre soit-elle, Haneke a le don de créer une atmosphère quasi hypnotique, et de vous y plonger. L’admiration pour la perfection formelle  l’emporte toujours sur le rejet de l’âpreté, sur cette froideur qui devrait pourtant nous tenir à distance, mais qui aiguise notre intérêt, notre curiosité. La somptuosité glaciale  et glaçante de la réalisation, la perfection du cadre et des longs plans fixes où rien n’est laissé au hasard sont aussi paralysants que l’inhumanité qui émane des personnages qui y évoluent.

     

    Derrière ce noir et blanc, ces images d’une pureté étrangement parfaite,  à l’image de ces chérubins blonds symboles d’innocence et de pureté (que symbolise aussi le ruban blanc qu’on leur force à porter) se dissimulent la brutalité et la cruauté.

     

    L’image se fige à l’exemple de cet ordre social archaïquement hiérarchisé, et de cette éducation rigoriste et puritaine dont les moyens sont plus cruels que les maux qu’elle est destinée prévenir et qui va provoquer des maux plus brutaux encore que ceux qu’elle voulait éviter. La violence, au lieu d’être réprimé, s’immisce insidieusement pour finalement imposer son impitoyable loi. Cette violence, thème cher à Haneke, est toujours hors champ, « cachée », et encore plus effrayante et retentissante.

     

    Ce ruban blanc c’est le symbole d’une innocence ostensible qui dissimule la violence la plus insidieuse et perverse. Ce ruban blanc c’est le signe ostentatoire d’un passé et de racines peu glorieuses qui voulaient se donner le visage de l’innocence. Ce ruban blanc, c’est le voile symbolique de l’innocence qu’on veut imposer pour nier la barbarie, et ces racines du mal qu’Haneke nous  fait appréhender avec effroi par l’élégance moribonde du noir et blanc.

     

    Ces châtiments que la société inflige à ses enfants en évoquent d’autres que la société infligera à plus grande échelle, qu’elle institutionnalisera même pour donner lieu à l’horreur suprême, la barbarie du XXème siècle. Cette éducation rigide va enfanter les bourreaux du XXème siècle dans le calme, la blancheur immaculée de la neige d’un petit village a priori comme les autres.

     

    La forme démontre alors toute son intelligence, elle nous séduit d’abord pour nous montrer toute l’horreur qu’elle porte en elle et dissimule à l’image de ceux qui portent ce ruban blanc.

     

    Que dire de l’interprétation ? Elle est aussi irréprochable. Les enfants jouent avec une innocence qui semble tellement naturelle que l’horreur qu’ils recèlent en devient plus terrifiante encore.

     

    Avec une froideur et un ascétisme inflexibles, avec une précision quasi clinique, avec une cruauté tranchante et des dialogues cinglants, avec une maîtrise formelle fascinante,  Haneke poursuit son examen de la violence en décortiquant ici les racines du nazisme, par une démonstration implacable et saisissante. Une œuvre inclassable malgré ses accents bergmaniens.

     

    Un film à voir absolument. L'oeuvre austère, cruelle, dérangeante, convaincante, impressionnante d'un grand metteur en scène.

     

    Sortie en salles: le 21 octobre 2009

  • A ne pas manquer aujourd'hui: "Public Enemies" de Michael Mann

    publicenemies2.jpgAvant de vous parler du "Ruban blanc" de Michael Haneke, la palme d'or du Festival de Cannes 2009 vue hier soir dans le cadre de Paris Cinéma (je vous dirai aussi ce que je pense de ce prix), je vous recommande vivement "Public Enemies" de Michael Mann qui sort en salles aujourd'hui.

    Cliquez ici pour lire ma critique de "Public Enemies" de Michael Mann

  • Avant-première : « Memory of love » de Wang Chao (Festival Paris Cinéma 2009)

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    pariscinema.jpgHier, dans le cadre de la compétition internationale du Festival Paris Cinéma 2009 était projeté « Memory of love », en présence de son réalisateur, le cinéaste chinois Wang Chao.

     

    A Hongzhu, une jeune femme mariée, He Sizhu (Yan Bingyan), et son amant Chen Mo (Jiao Gang) ont un accident de voiture.  Quand elle se réveille à l’hôpital où Li Xun (Naiwen Li), son mari, travaille comme chirurgien, He Sizhu a tout oublié des trois dernières années. Son amant est ainsi devenu un inconnu pour elle.  Connaissant alors sa trahison,  son mari choisit de la laisser vivre dans ce passé proche où ils étaient passionnément amoureux. Progressivement le fossé entre le temps et la perception de la réalité se referme. Le destin, inévitable, reprend le dessus. Li Xun doit alors dépasser sa peine causée par la trahison pour trouver la force de recommencer…

     

    C’est donc à un habituel triangle amoureux que s’est cette fois attelé Wang Chao, sujet qui, contrairement à ses précédents films (notamment « Voiture de luxe » qui avait obtenu le Prix Un Certain Regard du Festival de Cannes 2006), se prête moins à froisser le pouvoir chinois. Malgré tout, hier le réalisateur a spécifié qu’il souhaitait rester pendant la projection pour voir la version internationale du film et notamment les scènes d’amour coupées en Chine (et on se demande franchement pourquoi tant elles semblent déjà édulcorées).

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     Si les ellipses, les approximations scénaristiques et les invraisemblances rendent l’histoire peu crédible, son évanescence lancinante portée par la musique (notamment de Ravel) nous embarque néanmoins, malgré aussi le jeu tout en retenue, parfois à la limite de la fausse note, des trois acteurs principaux.

     

    Alors qu’Alain Resnais est habituellement le cinéaste indissociable du thème de la mémoire, Wang Chao en dissèque à son tour les méandres.  Elle est ici un instrument du destin que He Sizhu va devoir retrouver pour prendre la bonne voie, même si ce n’est pas celle sur laquelle elle était initialement engagée. De longs plans séquences nous immiscent dans le cheminement que vont devoir effectuer les époux pour repartir de zéro. Avec sa mémoire c’est son passé que He Sizhu va reconstruire. Un passé idéal.

     

    Le décor est très épuré, qu’il s’agisse du quartier chic et froid de Hongzhu ou de la compagne verdoyante où He Sizhu tente de reconstruire le passé. Deux mondes. Deux époques. Deux voies entre lesquelles il va falloir choisir. Les méandres de la mémoire vont alors la confronter aux méandres du destin, et à son ironie cruelle.

     

    On quitte cette froideur lors des scènes de danse où la sensualité affleure sur un air envoûtant et mélancolique de tango qui, s’il parvient à nous émouvoir par instants, ne laissera malheureusement pas une trace indélébile dans notre mémoire mais plutôt la trace fragile d’une émotion elle aussi évanescente, malgré toute l’élégance de la réalisation ,  malgré toute l’élégance avec laquelle Wang Chao manie les silences évocateurs et malgré le charme de la reconquête de cet amour (é)perdu.

     

     

    Sortie en salles : le 19 août 2009

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  • Festival Paris Cinéma 2009: Jean-Pierre Léaud et les autres

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    baisersvolés.jpgBadge en poche, me voilà prête pour cette édition 2009 du Festival Paris Cinéma dont le coup d'envoi a été donné par l'avant-première de "Public Enemies" de Michael Mann.

     Même si je pourrai peu en profiter cette année, je vais essayer de régulièrement vous informer de la programmation et des évènements à ne pas manquer. Au premier rang de ceux-ci, évidemment la rétrospective Jean-Pierre Léaud, au cinéma Reflet Médicis (5ème) qui vous permet de revoir de nombreux classiques, notamment de Truffaut comme "Baisers volés" (cliquez ici pour lire ma critique, vous pouvez revoir ce film le 11 juillet à 18H), "L'Amour en fuite", "Les 400 coups"... mais aussi de Godard ("Week-end",  "La Chinoise", "Masculin, Féminin"...) mais aussi "La Maman et la Putain" de Jean Eustache (aujourd'hui, à 17H30), une projection qui sera suivie d'une rencontre avec Jean-Pierre Léaud.

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    Le festival propose aussi un grand nombre d'avant-premières auxquelles vous pouvez aisément assister à condition d'acheter vos places à l'avance (et encore certaines ne sont pas forcément pleines) avec notamment ce soir au programme: "Bancs publics (Versailles Rive Droite)" de Bruno Podalydès à l'UGC Ciné Cité Bercy , à 20H.

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    Hier soir avait lieu la toute première avant-première de "La folle histoire d'amour de Simon Eskenazy" de Jean-Jacques Zilbermann... que la remarquable prestation d'Antoine de Caunes et la réjouissante apparition d'Elsa Zylberstein et la découverte  Mehdi Dehbdi parviendraient presque à sauver, un film auquel je préfère néanmoins (et de loin) celui dont il est la suite "L'Homme est une femme comme les autres" du même Jean-Jacques Zilbermann avec les mêmes Antoine de Caunes et Elsa Zylberstein. Pour le reste, je préfère me souvenir de la citation de Truffaut évoquée par le réalisateur avant la projection: « Faire un film c’est dire dans le noir à des gens qu’on ne connaît pas quelque chose qu’on n’oserait peut-être pas dire à une seule personne ». Tout à fait d'accord... à condition que le spectateur se sente impliqué. A vous de me dire si vous parvenez à l'être (sortie du film: novembre 2009 ).

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  • Compte rendu de la masterclass de Jean-Pierre Jeunet

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    micmacs6.jpg N’ayant pas pu être présente à la masterclass de Jean-Pierre Jeunet à laquelle j’étais conviée, c’est en direct, sur internet (Allociné), que je l’ai suivie. En voici un résumé…

     

    Jean-Pierre Jeunet a d’abord évoqué son prochain film "Micmacs à tire-larigot" qui sort en salles le 28 octobre prochain (une comédie satirique sur les marchands d'armes, poétique, fantaisiste, burlesque) mais aussi son style si particulier et son rôle de président au prochain Festival du Cinéma Américain de Deauville.

     

    Concernant « Micmacs à tire-tarigot »,  il précise tout d’abord que la défection de Jamel Debbouze ( pour raisons personnelles car ce dernier était dans une période où il ne souhaitait plus travailler) remplacé par Dany Boon, lui a fait perdre 4 mois, 4 mois qu’il a mis à profit pour faire « Train de nuit » (que vous pouvez visionner, ici) , le spot publicitaire pour Channel  5 qui s’assimile d’ailleurs davantage à un court-métrage. Pour lui la réalisation de ce spot a été « un bonheur incroyable », parce qu’il disposait de « beaucoup de moyens », parce qu’il l’a écrit et avait toujours «rêvé de faire un film dans un train de nuit ».

     

    Il est aussi revenu sur son refus de réaliser Harry Potter , ce qui pour lui aurait été « un travail de technicien », précisant que « la liberté c’est ce qu’il y a de plus précieux », une liberté (plutôt louable dans un domaine où les "lois du marché"  obligent constamment à faire des concessions),  qu’il ne cessera d’évoquer tout au long de la rencontre.

     

    Il a aussi parlé du cinéma qu’il aimait : Jacques Audiard (dont il est impatient de voir le dernier film « Un Prophète », que j’ai eu la chance de voir à Cannes et que je vous recommande d’ores et déjà vivement), mais aussi dans un style différent Agnès Jaoui ou encore Leconte ou Corneau.  Il dit aussi « vénérer Scorsese » sans pour autant aimer tous ses films.

     

    Pour lui « sortir d’un film » c’est « sortir de deux ans d’un tunnel ».

     

    Son professionnalisme, son perfectionnisme et sa passion transparaissaient aussi beaucoup dans cette rencontre. Il a ainsi évoqué son besoin d’être présent à toutes les étapes du tournage, et notamment pendant tout le mixage, "pas par manque de confiance" mais parce que cela le passionne.

     

    Pour lui, la grande référence est Jacques Prévert. Ainsi, quand les dialogues lui paraissent trop banales Guillaume Laurant (son très talentueux coscénariste, notamment auteur du « Fabuleux destin d’Amélie Poulain ») et lui-même  disent qu’il faut « reprévèriser ». Pour lui le plus beau compliment qu’on lui ait fait à propos d’Amélie Poulain vient de Daniel Toscan du Plantier qui lui avait dit que son cinéma s’apparentait à « du Carné, Prévert avec la technologie d’aujourd’hui ».

     

    « Micmacs à tire-larigot » dont les teasers qui nous ont été présentés sont particulièrement alléchants, autant par leur esthétique si propre au cinéaste mais aussi pour cet univers si fantaisiste, si poétique et pour ses dialogues inimitables (et ici des expressions désuètes qui jouent savamment sur le décalage), ou encore pour son goût pour les images chaudes, les objets rétros, son souci du détail. Pour lui ce dernier film est « une comédie avec un fond sérieux et documenté. Chaque petite phrase vient de dialogues entendus  comme " Nous ne travaillons pas pour le Ministère de l'attaque mais pour celui de la Défense"».

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     Il revient sur Dany Boon dont la première réaction a été de refuser, il le juge néanmoins parfait pour le rôle bien qu’il n’ait pas été écrit pour lui initialement (le handicap de Jamel avait ainsi été intégré dans le scénario) de même que c’est Emily Watson et non Audrey Tautou qui devait initialement interpréter Amélie Poulain. 

     

    Il a aussi évoqué l’écriture des personnages de « Micmacs à tire-larigot », se référant ainsi à Pixar, précisant que chaque personnage « a une particularité ».

     

    Pour lui son univers n’est pas fantastique comme il a parfois été qualifié mais «poétique, décalé. » Il dit d’ailleurs ne jamais avoir aimé les films d’horreur car cela l’ennuie. Il déplore d’ailleurs les deux tendances actuelles du cinéma français : d’un côté le cinéma qui va « plaire aux Cahiers du Cinéma : un couple qui se dispute dans une cuisine […] de préférence sur le Boulevard Saint-Germain », de l’autre « des films de genre ».

     

     A propos de sa présidence du jury du Festival du Cinéma Américain de Deauville, il dit que lorsqu’il est dans une période de recherche de sujet, il aime bien voir des films écrits par d’autres, surtout s’il s’agit de films américains et indépendants.

     

     Concernant les sélections en festivals de « Micmacs… », il annonce celle de Toronto (pas encore confirmée) où « Amélie Poulain » avait été primée.

     

      La fin de « Micmacs… » est selon lui un hommage flagrant à Sergio Leone.  « Il était une fois dans l’Ouest » est d’ailleurs son premier grand choc cinématographique dont il est rentré « sans parler pendant 3 jours ». Pour lui le deuxième choc a été « Orange mécanique » qu’il a vu 14 fois  quand il est sorti.  Il a aussi évoqué deux autres références, en particulier dans le personnage de Dany Boon  (et pas n’importe lesquelles…) : Chaplin et Bourvil.

     

    Pour lui « Amélie Poulain » est son film le plus personnel même si les marchands d’armes, sujet de « Micmacs » est vraiment un sujet qui l’intéresse.

     

    Il a aussi évoqué l’influence de la peinture dans son cinéma, chaque film s’imprégnant de l’univers d’un peintre même si , pour lui, «  le plus important c’est toujours l’histoire », et même si l’envie d’un film peut aussi venir d’un décor.

     

    Pour lui, le moment le plus douloureux de la création c’est de trouver le sujet qui va le motiver pendant 3 ans.

     

    Il déplore aussi un manque de goût esthétique aujourd’hui chez les critiques en France évoquant un « combat perdu d’avance ».

     

    Enfin, il a terminé en louant la simplicité de Dany Boon… et en nous laissant l’agréable impression d’avoir entendu un vrai passionné, libre, déterminé, perfectionniste, vibrant vraiment pour le cinéma (et non ses recettes) et avec la vive impatience de voir « Micmacs à tire-larigot » dont l’originalité visuelle, mais aussi celle des dialogues ne fait aucun doute et confirme sa place à part dans le cinéma français et même mondial, celle aussi de ceux dont la signature est identifiable en un seul plan comme Tim Burton ou Pedro Almodovar, ceux qui ont un univers bien à eux et savent nous y embarquer. Bref, des cinéastes, des vrais.

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