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cinéma - Page 258

  • "Sagan" de Diane Kurys: le beau nom grave de tristesse...

    sagan.jpg« Il est plus urgent de vivre que de compter » et « Je voudrais avoir dix ans, je voudrais ne pas être adulte. Voilà. » . Ces deux citations de Sagan et les premières lignes de « Bonjour Tristesse » (« Sur ce sentiment inconnu, dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse ») donnent le ton de ce que fut la vie de Françoise Sagan anciennement Quoirez ( elle  prit un pseudonyme à la demande de son père et en raison des éventuelles assimilations avec celui de l’héroïne de « Bonjour tristesse »). Entre désir effréné et capricieux de vie et solitude mélancolique et accablante de l’écrivain, entre les caprices du « charmant petit monstre », et « bleus à l’âme » de la femme à la vie tumultueuse, ce biopic mêle intelligemment les mots mélodiques de l’écrivain à son existence savamment dissonante et tourbillonnante, son ivresse de vivre, grisante puis destructrice, à celle d'écrire, la solitude dans la multitude.

    Pitch:

    En 1958, Françoise Sagan n'a pas 30 ans. Ses premiers romans l'ont rendue riche et célèbre. Elle mène une vie légère et tapageuse, entourée de sa bande d'amis : Chazot, Bernard Franck, Florence Malraux. Le 8 août de cette année-là, au casino de Deauville, elle mise ses derniers jetons sur le 8 et rafle la somme de 8 millions de francs avec laquelle, quelques heures plus tard, elle achète la maison qu'elle a louée pour l'été près d'Honfleur. Sans l'avoir prémédité, elle devient propriétaire et jure que personne, jamais, ne viendra la déloger de cet endroit. Pourquoi 40 ans plus tard, n'est-elle plus que l'invitée des lieux ? Quels événements la jeune prodige de la littérature a-t-elle traversé pour se retrouver ruinée et loin de tous ceux avec qui elle a brûlé ses années ?

    « Sagan » devait initialement être un téléfilm pour France 2, et au regard de sa qualité Luc Besson a décidé d’en acquérir les droits pour Europacorp et de le sortir sur grand écran. Il est d’ailleurs amusant ( ?) de constater que ce téléfilm est de bien meilleure qualité que nombre de films sortis sur les écrans, que sa réalisation relativement effacée sied finalement bien au sujet, la vie de Sagan était en effet déjà suffisamment riche d’artifices (dans tous les sens du terme) pour qu’il ne soit pas nécessaire d’en ajouter avec la caméra même si l’on peut trouver dommage qu’un film conformiste narre la vie d’une écrivaine, d’une femme qui l’était si peu.

     Le début, très elliptique, épouse pourtant son rythme de vie : une profusion de plans brefs reflète sa frénésie et son urgence de vivre, son goût pour les fêtes, la vitesse, l’alcool déjà. Elle dépensait en effet (usait et absusait de) tout sans compter: l'argent, notamment au jeu, l'alcool, la drogue, la vie même. Puis le (télé)film s’attache à un sujet essentiel : la solitude de l’écrivain, ses gouffres insolubles.  Les mots de l’écrivain en voix off et cette petite musique inimitable qui l’ont rendue célèbre bercent le film et nous envoûtent.

    Passionnée et lâche, égoïste et généreuse, séductrice et introvertie, toutes les contradictions et les ambiguïtés de l’écrivain et de la femme Sagan imprévisible avec ses fêlures inhérentes, ses histoires amoureuses féminines et masculines, son goût immodéré et périlleux pour la vitesse, sa fragilité à fleur de peau…, bref toute sa vie est retracée à la lueur de cette solitude incurable qui la terrassera.

     Contrairement à l’image que certains pourraient avoir d’elle, Sagan n’était pas sinistre et le film ne l’est pas non plus (même s’il ne nous épargne pas ses démons entre cocaïne et morphine, alcool et jeu, avec ses dettes conséquentes sans non plus s’y appesantir), et est même émaillé de scènes burlesques touchantes notamment lorsqu’elle est avec Peggy Roche (Jeanne Balibar remarquable) avec qui elle formait un couple et ici un duo irrésistiblement drôle. L'humour n’a jamais porté aussi bien son nom de "politesse du désespoir" dont Sagan semble être l'incarnation.

    Le premier grand atout du film ce sont donc ces mots qui chantent mélancoliquement, mélodieusement. Le second c’est évidemment Sylvie Testud qui ne joue pas mais EST Sagan. La ressemblance physique, gestuelle est confondante sans qu’un maquillage outrancier ait été nécessaire comme dans un film récent multi oscarisé, césarisé et dont vous savez (peut-être) ce que je pense.  Elle a adopté le phrasé si particulier de Sagan, enfantin puis « onomatopéesque » (cela faisait longtemps que je n’avais pas –ab-usé de néologismes-), son regard tour à tour boudeur, frondeur, évasif, dissimulé, sa mèche de cheveu triturée,  mais aussi sa démarche, apprenant la « langue » Sagan avec autant d’application que le Japonais pour « Stupeur et tremblements ».  Le troisième c’est cette "politesse du désespoir" qui donne au film ce ton hybride qui reflète probablement la personnalité complexe de l’écrivain. Le film n’est en effet jamais complaisant : ni son peu de goût pour la maternité ni ses lâchetés ne nous sont épargnés et c’ est ce qui nous la rend d’autant plus humaine, attachante.

    brahms.jpgCes éléments en font un téléfilm d’une grande réussite et un "plutôt  bon film" qui reflète néanmoins une nouvelle fois la frilosité des chaînes de télévision qui investissent de plus en plus dans des biopics qui ne présentent donc aucun risque  s’assurant ainsi une part d’audience avec ces sujets « rassurants » par leur écho médiatique et la personnalité de ceux qu’ils mettent en scène qui susciteront forcément la curiosité du public.

    Mais ne boudons pas notre plaisir car d’une part « il est plus urgent de vivre que de compter »… et, d’autre part, étant une inconditionnelle des livres de Sagan, ce (télé)film m’a donnée envie de relire encore et encore « Aimez-vous Brahms », « Chagrin de passage », « De guerre lasse », « Bonjour tristesse » et de découvrir ceux que je ne connais pas encore (les livres de Sagan ne sont pas forcément faciles à trouver, celle-ci étant morte ruinée, endettée, la réédition avait été bloquée)…

    « Aimez-vous Brahms… » un titre avec ses points de suspension, en forme d’invitation poétique et sensuelle qui pourrait déjà résumer son œuvre à la fois contemporaine et intemporelle et qui, j’espère, donnera envie à ceux qui ne la connaissent pas encore de découvrir cette oeuvre, empreinte de liberté, de mélancolie, de cynisme, d’oisiveté,  de solitude ravageuse à l’image de la  vie intense et tumultueuse de son auteur.

    Remarque : "Sagan" sera diffusé par France 2 dans 3 mois en format téléfilm de 3 heures. (la version filmique n’en dure que deux)

    Sandra.M

  • "In the mood for Cannes" lauréat du concours de blogs du Festival de Cannes 2008

    Majestic 006.JPGPour la deuxième année consécutive, L'Oréal, partenaire officiel du Festival de Cannes depuis 11 ans organisait un concours de blogs consacrés au Festival de Cannes.

    Après avoir été élu blog du jour les 15, 16, 21 et 23 Mai 2008, mon blog "In the mood for Cannes" consacré aux Festivals de Cannes 2007 et 2008 vient d'être élu meilleur blog du Festival de Cannes par le jury.

     Je serai donc invitée au Festival de Cannes 2009 dans des conditions forcément ludiques et singulières et même "féériques" selon la gagnante de la première édition du concours Linda Chea.

    Je suis ravie que ma passion, dévorante, pour le cinéma ait séduit le jury et me permette de revenir au Festival pour la 9ème année consécutive, dans des conditions exceptionnelles, en tout cas inédites, 9 ans après ma sélection au prix de la jeunesse.

     A suivre sur "In the mood for Cannes" dans 11 petits mois! Pour en savoir plus sur ce concours, rendez-vous sur le site de L'Oréal Cannes (http://www.loréalcannes.fr , rubrique "blogreporters").

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  • Avant-première: "Sans Sarah, rien ne va" de Nichollas Stoller,...?!...

    806839730.jpgEn voyant le titre de cette note, ou plutôt le titre du film qui sert de titre interrogatif, exclamatif, suspensionnel (cela ne se dit pas je sais, mais je suis d’humeur inventive aujourd’hui) à cette note, vous vous demanderez sans doute si le soleil cannois ne m’a pas trop tapé sur la tête (ce serait difficile, encore aurait-il fallu que soleil vraiment il y eut) ou si une overdose de films sinistres, réalistes n’a pas eu raison de mon discernement cinématographique. Que nenni ! Rien de tout cela. Seulement vous le savez, je ne recule devant aucun sacrifice pour informer mon éminent lectorat, et quand la Paramount m’a gentiment (gentiment même si je ne suis pas naïve et sais bien qu’il ne s’agit pas là de philanthropie, gentiment écrivais-je parce que lors de leur précédente invitation pour « Jeux de dupes » de George Clooney, je n’avais pas été particulièrement élogieuse) invitée et proposé de m’alanguir  à nouveau dans les moelleux fauteuils rouges de sa salle de projection privée, n’étant sans doute pas aussi incorruptible que j’aimerais l’être, je n’ai pas su résister malgré le titre du film qui n’était pas vraiment une promesse de bonheur cinéphilique, mais le cinéphile se doit d’être curieux et de passer outre les préjugés…. Tout cela pour reculer le moment d’en venir à ce qui devrait être le sujet de cette note. Alors, le synopsis :

    Peter Bretter (Jason Segel) va de galère en galère... Non seulement, il n'arrive pas à percer comme musicien, mais sa petite amie Sarah Marshall (Kristen Bell) (Russell Brand), star du petit écran, vient de le larguer. Désespéré, il décide de se rendre à Hawaï pour se changer les idées. Mais une fois sur place, il est plongé en plein cauchemar : son ex est descendue dans le même hôtel que lui... accompagnée de son nouveau petit ami, chanteur de rock à succès.
    Peter tentera de noyer son chagrin dans les cocktails et de se consoler auprès de Rachel (Mila Kunis), une ravissante employée de l'hôtel...

    Dans l’une des premières scènes du film, Sarah annonce à Peter (Jason Segel qui joue le désappointement avec une outrance consternante ou qui force l’admiration) qu’elle va le quitter alors que ce dernier est dans le plus simple appareil. Le ton, plutôt graveleux, est donné même si qualifié d’humour noir dans le dossier de presse (ses auteurs ne doivent pas connaître Edouard Baer, vous avez raison, il faut que je revienne de Cannes, enfin). Les frères Farrelly sont les maîtres du genre, mordant, et d’ailleurs ce film présente quelques similitudes avec leur dernier (« Les femmes de ses rêves ») qui, s’il n’est pas leur meilleur, reste au-dessus de cette Sarah sans qui rien ne va.

    Son réalisateur annonce très modestement avoir voulu réaliser « la première comédie sentimentale catastrophe ». De catastrophe à catastrophique il n’y a que quelques lettres que ma conscience artistique m’empêche de franchir. Il est facile d’être sarcastique me direz-vous mais comme dans toute personne (mais si) dans tout film il doit bien en ressortir quelque chose de bon (mais si, si) : la dérision sur l’univers de la télé ( on se moque ici notamment de séries comme Les Experts) sans doute dont le film qui n’est pas à une contradiction près adopte le style formel ( le non style formel) et le jeu caricatural (à dessein, j’avais compris merci), la gageure de rendre Hawaï moins belle que dans un épisode de Magnum (quoi, j’ai le droit d’aimer Magnum !), son idée vertigineuse d’utiliser la métaphore de se jeter à l’eau, au sens propre comme au sens figuré donc ( le carpe diem de ce poète de Jason Segel-également auteur du scénario et des musiques du film- disparu avant d’exister) , son idée lumineuse de se dire que tout le monde a eu un jour le cœur brisé et devrait se reconnaître dans son regard de cocker battu, la bonne idée d’un spectacle sur Dracula interprété par des marionnettes, le personnage déjanté de rockeur ridicule et quelques scènes où pointe une touche de mélancolie salvatrice, le flash-back qui souligne le contraste entre l’idéalisation et la réalité. Vous voyez, on trouve toujours et  on finirait même par trouver quelques bonnes idées et ce film attachant, parfois, à l’image de ses personnages… Et puis après tout ce n’est qu’un premier film…

    Une comédie sentimentale catastrophe ou catastrophique pour les amateurs de séries télé (Magnum excepté) à l’humour potache au cœur brisé au regard de cocker (a)battu qui ne connaissent pas encore les films des frères Farrelly. Pour les autres, sans Sarah tout ira très bien…

    Sortie en salles : le 18 Juin 2008

    Sandra.M

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  • "In the mood for cinema" sur Public Sénat

    1826224342.jpg792522463.jpgAprès L'Oréal,   Le Monde.fr, Radio France Bleu Ile-de-France et quelques autres, c'est la très sérieuse chaîne Public Sénat qui a choisi de mettre "In the mood for Cannes" à l'honneur (mais aussi mes deux autres blogs "In the mood for cinema" et "In the mood for Deauville") avec le prestigieux voisinage du site des Cahiers du Cinéma et du très complet site de référence Allociné, deux sites que j'apprécie par ailleurs.

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    L'interview a eu lieu dans les salons du cinéma du Panthéon,  dans le 5ème arrondissement de Paris, un de mes cinémas fétiches,( lesquels salons à l'ambiance tamisée et propice aux divagations et rêveries cinématographiques, ont été décorés par Catherine Deneuve et sont parsemés de livres sur le cinéma ), sous l'oeil intrigué de Xavier Beauvois qui se trouvait là par hasard, de nouveau en pleine immersion cinématographique donc, ou bien peut-être encore dans l'irréalité cannoise, là où la frontière entre fiction et réalité est si fragile.

     L'exercice est parfois réducteur comme sur la radio précitée où j'ai dû raconter cette anecdote sans grand intérêt sur les Ch'tis alors que j'aurais aimé parler de films plus "pointus" comme "Je veux voir" qui m'avaient enthousiasmée mais l'expérience demeure toujours instructive...

    L'émission a été diffusée ce lundi à 18H35 et le sera de nouveau ce soir à 23H20, demain mardi à 1H55 et à 8H20, vendredi 6 à 2OH55, samedi 7 à 1H40 et 7H50 etc . Vous pourrez également la retrouver sur la page de l'émission "Parlons blogs" de Public Sénat.

  • Tous les articles "in the mood for Cannes 2008"

    Retrouvez ci-dessous, avant le retour de l'actualité sur "In the mood for cinema", tous mes articles en direct du Festival de Cannes 2008 publiés sur mon autre blog "In the mood for Cannes"  .

     Cliquez ci-dessous sur l'un ou plusieurs des 18 titres des articles selon celui ou ceux  qui vous intéressent  pour pouvoir y accéder et les lire:

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    1.Cérémonie et film d'ouverture du 61ème Festival de Cannes en direct: du rêve à la réalité (15.05.2008)

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    2."In the mood for Cannes" sur LeMonde.fr (15.05.2008)

    3."In the mood for Cannes" élu blog du jour par L'Oréal (15.05.2008)

    4.Ouverture d'Un Certain Regard: "Hunger" de Steve Mc Queen (16.05.2008)

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    5.Séance du Président : "The Third wave" de Alyson Thompson en présence de Sean Penn (17.05.2008)

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    6."Je veux voir" de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige avec Catherine Deneuve: Un certain regard (18.05.2008)

    7."Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal" de Steven Spielberg en avant-première mondiale: jubilatoire! (19.05.2008)

    8.Hommage du Festival de Cannes 2008 à Manuel de Oliveira: Clint, Sean, Michel et les autres (20.05.2008)

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    9.Sélection officielle (compétition): "Two lovers" de James Gray et "Le silence de Lorna" de Jean-Luc et Pierre Dardenne, vertiges de l'amour (21.05.2008)

    10.Instantané du jour à 20 millions: "Les Ch'tis", même à Cannes, impossible de leur échapper (21.05.2008)

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    11."L'échange" de Clint Eastwood: politique et manichéen (22.05.2008)

    12.La leçon de cinéma de Quentin Tarantino au 61ème Festival de Cannes (23.05.2008)

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    13."La frontière de l'aube" de Philippe Garrel: conte poétique et désenchanté (24.05.2008)

    14.La montée des marches comme si vous y étiez (25.05.2008)

    15."Entre les murs" de Laurent Cantet: fenêtre ouverte sur le monde (25.05.2008)

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    16.Bilan provisoire de cette édition 2008: en attendant le palmarès... (25.05.2008)

    17.Le palmarès complet et détaillé du 61ème Festival de Cannes: une palme d'or française 21 ans après Pialat (26.05.2008)

    18.Mon Festival de Cannes 2008: le miroir d'un monde aveugle et suffocant et la passion de rêver, invincible malgré tout... (28.05.2008)

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  • Pour tout savoir sur le Festival de Cannes 2008 de l'ouverture à la clôture...

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     En attendant le retour de l'actualité sur "In the mood for cinema", rendez-vous sur mon autre blog "In the mood for Cannes" (http://inthemoodforcannes.hautetfort.com ) écrit quotidiennement en direct du 61ème Festival de Cannes sur lequel vous pourrez notamment trouver:

     les critiques de nombreux films de la sélection officielle, le récit de la projection et la critique de la palme d'or, le palmarès, des photos et vidéos inédites et de nombreux autres articles, bref n'attendez plus:

    Rendez-vous sur "In the mood for Cannes"!

    Je précise que de nouveaux articles seront également bientôt mis en ligne sur "In the mood for Cannes" et notamment un nouveau bilan plus personnel du festival avec le recul et la distance nécessaires après ces 12 jours hors du temps et de la réalité...

    Sandra.M

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  • Editorial, Festival de Cannes 2008: suivez le 61ème Festival de Cannes en direct sur "In the mood for Cannes"!

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    104832473.jpg J’ai déjà souvent évoqué ici ma vision du Festival de Cannes (là notamment : cliquez ici pour lire l’éditorial 2007 et les origines du blog "In the mood for Cannes")  , pourtant après 8 ans à le parcourir et en scruter les étrangetés, ce Festival reste pour moi une inépuisable source de curiosité, de curiosités surtout.

    Les critiques de films seront sans doute moins exhaustives que celles que j’écris habituellement sur « In the mood for cinema » car j’ai d’abord envie de profiter de la réalité avant d’en donner une version virtuelle et parce qu’à Cannes le temps est une denrée rare. Je vous livrerai néanmoins bien entendu mes impressions en direct du festival, quotidiennes dans la mesure du possible,  au gré de mes émotions, vous parlerai de mes coups de cœur et découvertes cinématographiques, j’essaierai de vous plonger dans la frénésie mélancolique cannoise, dans son tourbillon éblouissant et terrifiant, je tenterai de vous dépeindre cet animal sauvage palmé, mystérieux et indomptable qui en a perdu certains et tant à force de les éblouir, les fasciner, les aliéner. Je ne suis pas dupe de ce jeu dangereux-là, là où plus qu’ailleurs, les personnalités peuvent prendre des reflets changeants, finalement éclairants, révélant le portrait de Dorian Gray en chacun.

    1620788322.jpgNe vous méprenez pas: malgré la noirceur, ou plutôt la lucidité du tableau, j’y vais avec un enthousiasme inégalé, une curiosité insatiable pour le cinéma et la vie qui s’y entremêlent, s’y défient et entrechoquent, étrangement et parfois même sublimement, l’espace d’un inestimable instant,  lequel instant sublime, à lui seul, éclipse alors le souvenir amer de la foire aux vanités que Cannes est aussi. C’est en effet parfois le culte du dérisoire qui y devient essentiel mais qui, à y regarder de plus près, le révèle aussi, si bien ou si mal, cet essentiel.

    Et puis évidemment on aurait presque tendance à l’oublier: il y a aussi le cinéma presque dissimulé derrière tous ceux qui font le leur, le cinéma si multiple, si surprenant, si audacieux, si magique encore et plus que jamais, à Cannes, plus qu’ailleurs. D’ailleurs, à Cannes, tout est plus qu’ailleurs. Les émotions. Le soleil. Les solitudes qui se grisent et s’égarent et se noient dans la multitude. Les soirées sans fin, sans faim à force d’être enchaînées pour certains.

    Je sais pourtant déjà que quand le train va s’élancer vers le Sud, après cette fébrilité qui régnera à la gare de Lyon déjà lui procurant des airs de festival, quand les Baux de Provence apparaîtront au loin, si et trop vite, un des derniers sursauts de normalité 1666286586.JPGet de beauté naturelle avant la folie et les artifices cannois, j’éprouverai cette même envie irrépressible de m’y retrouver que la première fois où je regardais ce festival comme une mythologie inaccessible, réminiscence jubilatoire de mes souvenirs d’enfance, de l’image d’Epinal d’un festival idéalisé à travers le petit écran qui me renvoyait le cliché insaisissable et majestueux d’un cénacle impénétrable (aussi loin que je me souvienne j’ai toujours regardé les cérémonies d’ouverture et de clôture et j'ai toujours regardé avec intérêt la sélection cannoise), idéalisé comme un diamant pur et étincelant (j’ignorais alors que le diamant, en plus de briller, fasciner, peut dangereusement éblouir et surtout couper, blesser) j’éprouverai cette même tentation inassouvissable de suspendre le vol du temps, de retarder l’arrivée à Cannes, pour prolonger les rêveries insensées (forcément moins que la réalité) et la délectable construction imaginaire de ce que pourra être ce festival ...

    58161039.jpg Et puis, à peine arrivée, savoureusement éblouie et réjouie par les premiers rayons du soleil tant attendus qui caresseront mon regard assoiffé de lumière et de celles du cinéma,  j’irai me perdre dans la foule si pressée et atypique du festival qui mieux que nulle autre sait être passionnément exaltée et aussi impitoyable avec la même incoercible exaltation, chercher mon badge, précieux sésame tant honni pour leur être inaccessible pour certains (heureux ignorants de l'insondable hiérarchie festivalière), fièrement exhibé par ses 28600 possesseurs (25000 professionnels, 3600 journalistes) et puis ce seront les retrouvailles avec ceux que j’ai le plaisir d’y croiser chaque année, et puis l’ouragan cannois va m’emporter dans son ivresse cinéphilique et festive, probablement me faire oublier que cela ne durera pas toujours, que la vie ne peut pas toujours ressembler à un tel cinéma , que cette extravagance n’est qu’à Cannes une quotidienneté, que la vraie vie peut aussi être ailleurs, que Cannes n’est pas le centre du monde et le monde à lui tout seul, juste le monde cinématographique, et encore 12 jours seulement, avec ses excès, ses instants magiques, ses instants réellement irréels, où un peu comme Anconina dans « Itinéraire d’un enfant gâté » on ne cesse d’être surpris, de s'acharner à ne pas le paraître,  même si d'autres sont vraiment blasés, tristement: valse troublante des apparences que Cannes exhale et exhibe, adore et abhorre. Cannes décidément si versatile et éclectique. Itinéraire d’enfants gâtés donc. Oui, à Cannes, nous sommes tous des enfants gâtés, capricieux qui oublions le lendemain, qui oublions que tout doit finir un jour, que la vie ne peut être une fête et un spectacle et une histoire et une nuit sans fin. Même les films de Fellini ou Kusturica seraient (presque) des symboles de sobriété à côté de l’irréalité cannoise : inénarrable aventure, cinématographique. Emotionnelle, surtout.

    555168588.jpg J’ai bien entendu d’ores et déjà envie de voir « Changeling »-L’échange - de Clint Eastwood, « Vicky Cristina Barcelona » de Woody Allen (que serait un festival sans un film de Woody Allen dont le dernier film "Le rêve de Cassandre" était d’ailleurs encore exceptionnel !), « Ashes of time redux » de Wong Kar Wai dont chaque projection cannoise est un évènement, « Un conte de noël » de Arnaud Desplechin, « Entre les murs » de Laurent Cantet, « 24 City » de Jia Zhangke, « Che » de Steven Soderbergh, « Two lovers » de James Gray (qui peut-être cette année recevra la récompense qu’il aurait déjà méritée l’an passé pour « La nuit nous appartient »), la leçon de cinéma de Tarantino, « Tokyo » à Un Certain Regard, « Les Bureaux de Dieu » de Claire Simon à la Quinzaine des Réalisateurs (avec le souvenir incandescent de son magnifique « Ca brûle » déjà présenté à la Quinzaine il y a deux ans), les courts-métrages de la Cinéfondation..., d’être surprise, émue, bouleversée, interpellée ou même heurtée par les films de cinéastes dont je n’attends ni ne connais rien, de voir la mer aussi parce qu’à Cannes on aurait tendance à oublier qu’elle est là, émergeant péniblement entre les affiches de films et les yachts qui l’obscurcissent à perte de vue.

    846579135.jpgJ’essaierai aussi évidemment de voir un maximum de films de la compétition officielle pour vous en dresser un tableau d’ensemble mais n’oubliez pas que Cannes est lui-même un excellent film qui fait son propre cinéma où rien ne se passe jamais comme prévu. Par ailleurs, il n’est pas exclu que le wifi très sollicité ne fonctionne pas dès le premier soir mais, soyez-en certains, même avec un peu de retard, je n’oublierai pas de vous immerger « in the mood for Cannes ».

    Alors... prêts à plongez « in the mood for Cannes » et vivre ce 61ème Festival de Cannes comme si vous y étiez ? Alors cliquez ci-dessous!

                        LE 61ème  FESTIVAL DE CANNES  EN DIRECT SUR IN THE MOOD FOR CANNES DU 14 AU 25 MAI 2008

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    1704328006.JPGToutes les notes concernant le Festival de Cannes 2008 seront publiées sur mon blog consacré à ce festival intitulé  « In the mood for Cannes », et vous pouvez par ailleurs d’ores et déjà y trouver la programmation intégrale du festival, de nombreuses informations pratiques, de nombreux articles…

    Vous pouvez aussi retrouver mes récits des Festivals de Cannes 2005, 2006, 2007 (une partie du blog « In the mood for Cannes » est consacrée aux 60 ans du Festival avec de nombreuses critiques, des vidéos, des photos…) en cliquant sur l’année qui vous intéresse.

    Festivalièrement vôtre.  A très bientôt en direct de la Croisette, in the mood for Cannes donc!

    Sandra.M