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cinéma - Page 270

  • J-17: la Culture dans le débat présidentiel, rencontre avec 8 candidats à Sciences-po

    medium_PICT0214.2.JPG Certes, ce blog est avant tout cinématographique et est apolitique et le restera (même si la politique et la campagne présidentielle me passionnent et même si j’ai des convictions mais ce blog n’est pas le lieu pour les exprimer). Il n’empêche que… dans 17 jours s’esquissera le  visage de notre futur(e) président(e) parmi ceux de nos deux futur(e)s président(e)s potentiel(le)s.  Personne ne peut l’ignorer alors que les enjeux ont rarement été aussi importants et que l’incertitude quant au résultat et quant aux candidat(e)s présent(e)s au second tour demeurent, plus que jamais.

    Aujourd’hui j’étais invitée à sciences-po Paris pour la rencontre organisée en partenariat avec le magazine Elle avec 8 des 12 candidats (dans l’ordre chronologique d’apparition : Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, François Bayrou, Olivier Besancenot, José Bové, Marie-Georges Buffet, Dominique Voynet, Jean-Marie Le Pen) qui se sont succédés dans le célèbre amphithéâtre Boutmy particulièrement rempli et animé, des candidats interrogés par Laurence Ferrari et les personnes  sélectionnées pour poser des questions, en présence de personnalités des arts et des médias dont certaines ont également interrogé ou interpellé les candidats.

    Si je ne peux évoquer le fond, en revanche, je ne m’interdis pas de vous parler de la forme. Alors que les programmes de chacun sont désormais connus dans leurs grandes lignes, le moindre geste a priori ou autrement anodin devient crucial.

    Etrange film de la réalité (historique ?) qui s’est déroulé sous mes yeux, attentifs, parfois éberlués, incrédules, intrigués, mais toujours intéressés devant ce film  tour à tour passionnant, sidérant, voire inquiétant. Un moment fort, riche d’enseignements où les gestes en disaient si longs. Précipités, esquissés, péremptoires, si contrôlés. Après une campagne commencée il y a (trop) longtemps, la fatigue se fait sentir. Et donc… de ces gestes qui échappent aussi, qui révèlent tant. Qui trahissent enfin.  Un(e)tel(le) tape dans son micro avec un étrange geste satisfait après chacune de ses interventions. Un(e) tel(le) commande autoritairement un verre d’eau. Un(e)tel(le) déplace une table. Un(e)tel(le) s’éponge constamment. Un(e)tel(le) triture nerveusement ses doigts et ses pieds. Un(e)tel(le) ne s’adresse qu’à la présentatrice et jamais au public. Un(e)tel(le) refuse de s’asseoir. Un(e) tel(le) crie plus qu’il(ou elle) ne parle. Un(e)tel(le) demande à ce que chaque question soit posée une seconde fois tendant l’oreille en émettant d’inquiétantes grimaces et onomatopées. Sans parler des fautes de français et des lapsus. Huit discours néanmoins. Huit visions du monde et de l'avenir de la France.  Huit moments forts. Presque 8 heures de "débats". Quelques gestes en commun. Evidemment, des thèmes en commun surtout quand d’autres sont communément éludés aussi. Il serait trop facile d’incriminer les candidats, ce sont aussi et surtout les journalistes qui en  décident. Cette journée l’a prouvé ; quand les bonnes questions sont posées, les réponses et parfois plus leur absence en disent si long.  Il y aurait tant et tellement plus à dire sur le fond...mais, je vous l’ai dit, ce n’est pas le lieu.

    Bravo à Sara Forestier pour son intervention impromptue qui ne concernait pas la culture mais n’en a pas moins été pertinente (Ah non, je n’en dirai pas davantage, j’ai dit que je n’évoquais pas le fond).

    Et puis cette dernière intervention… ces dernières minutes tellement incroyables et insensées d’un candidat qui perd totalement son sang froid. Plus que jamais le 21 Avril m’a alors paru être une aberration incompréhensible. Je me suis dit qu’avec de telles images et paroles le risque était écarté…encore faut-il que les images, les silences (si significatifs) et les paroles soient retransmis, commentés, que les gestes, là vraiment symptomatiques, soient soulignés…mais c’est une autre histoire qu’il ne m’appartient plus de raconter, plus ici du moins.  Ajout du 6 Avril 2007: Une image en remplace une autre et l'élude avant qu'elle n'ait eu le temps (ou qu'on ne lui ait donné le temps) d'exister. Normalement ses propos ignominieux, ses gestes significativement outranciers, ses consternantes absences de réponses à des questions essentielles auraient dû faire le tour des médias. Si peu. Montrer est si facile. Démontrer serait si intéressant. C'est vrai : il y avait juste une petite dizaine de caméras. Tellement et plus que jamais informés. Finalement si mal informés. Une image en a remplacé une autre. J'espère  juste que le 22 Avril ne ressemblera pas au 21.

    Je devais initialement poser une question sur la culture thème semble-t-il anecdotique et absent des émissions télévisées ( de même d’ailleurs que la politique internationale !) et j’aurais aimé savoir s’il l’était aussi des programmes, mais le temps imparti ayant forcément été inférieur au nombre de personnes sélectionnés pour poser des questions, je n’ai pas pu la poser, néanmoins ravie d’avoir assisté à cette journée si instructive, de débats passionnés, et de réactions souvent passionnelles.

    Donc si le sujet vous intéresse, je vous invite à consulter le site consacré à la Culture dans l’élection présidentielle sur lequel vous pourrez lire les programmes des différents candidats sur ce sujet :  http://www.2007culture.org/ /

    Je reviens prochainement à des sujets pleinement cinématographiques !

    Sandra.M

  • L'interview de Bernard Blancan sur"In the mood for Cannes"

    medium_indigenes.3.JPGEn attendant mes commentaires en direct du Festival du Film Asiatique de Deauville, retrouvez l'interview de Bernard Blancan, prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes 2006 pour Indigènes de Rachid Bouchareb sur mon nouveau blog In the mood for Cannes.

  • Festival du Film Asiatique de Deauville 2007: le programme complet en attendant mes commentaires en direct!

    medium_deau2.3.JPGMercredi prochain 28 Mars 2007 débutera le 9ème Festival du Film Asiatique de Deauville où « In the mood for cinema » sera présent comme chaque année.

    Cette année le Festival du Film Asiatique vous proposera 47 films dont 34 inédits et 5 premières internationales.

    HOMMAGES

    Il mettra notamment à l’honneur Park Chan-wook, le réalisateur et scénariste sud-coréen. A l’occasion de son hommage ce dernier présentera en ¨Première française « Je suis un cyborg ».

     Le Festival portera également son Regard sur le travail du réalisateur et scénariste malaisien : James Lee qui y  présentera notamment « Things we do when we fall in love ». Pendant le festival, vous pourrez également découvrir d’autres films du cinéaste.

    DOCUMENTAIRES

    Le festival proposera également trois documentaires sur la Corée du Nord réalisés et produits par le britannique Daniel Gordon.

    JURYS

    Le jury longs métrages sera présidé par Benoît Jacquot et composé de Bruno Coulais, Marina de Van, Jean-Pierre Dionnet, Laure Marsac, Mazarine Pingeot, Dominique Pinon, Gilles  Taurand, Gaspard Ulliel. Ce jury décernera, parmi les 9 films de la compétition, le Lotus du meilleur film (grand prix) et le Lotus du jury (Prix du jury).

    Le jury Action Asia sera présidé par Alain de Greef et composé de : Aurore Auteuil, Loo Hui Phang, Jocelyn Quivrin et Gérard Pirès. Ce jury décernera le Lotus Action Asia (Grand prix Action Asia), parmi les 6 films de cette sélection.

    PANORAMA

    De nombreux longs métrages seront également proposés dans la section Panorama, dont certains en première internationale comme « Things we do when we fall in love » de James Lee.

    OUVERTURE ET CLOTURE

    medium_photosordi_1301.jpgLe film d’ouverture (projeté au CID le 28 mars à 20H30) sera le film chinois « Le mariage de Tuya » de Wang Quan’an (ours d'or au Festival de Berlin 2007!) et le film de clôture sera également un film chinois : « The go master » de Tian Zhuangzhuang, projeté après la cérémonie du palmarès qui aura lieu à 18H, le dimanche 1 er Avril.

                                                                                VILLAGE ASIA

    medium_photosordi_1296.jpgCette année, le Village Asia, situé au Centre International de Deauville  ouvrira ses portes dès le mercredi 28 Mars à 14H30. Plus de 3000 m2 seront dédiés aux 4 thématiques suivantes : « Les Arts et la Culture », « La Gastronomie Asiatique », « La Santé et le Bien –être », « L’Economie et la formation ». De nombreuses animations et expositions seront également proposées en accès libre et gratuit au public. Au total, plus de 60 exposants seront présents au village Asia qui sera ouvert tous les jours jusqu’à 20H30 et jusqu’à 17H le dimanche 1er Avril. Le Mercredi 28 Mars de 14H à 19H, au Centre International de Deauville se tiendront des conférences sur le thème « Les défis que l’Asie lance à l’Europe et à la France », ces conférences seront ouvertes au public dans la limite des places disponibles.

    FLASH-BACK SUR LES EDITIONS 2005 ET 2006

    Le Festival du Film Asiatique de Deauville que je connais bien pour y avoir fait partie d’un jury de cinéphiles en 2005 et pour y assister depuis plusieurs années est un festival  dont les films projetés sont aussi divers que de grande qualité. Je le recommande vivement. Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire mes comptes-rendus des années passées :

    -Compte-rendu du Festival du Film Asiatique de Deauville 2005

    -Compte-rendu du Festival du Film Asiatique de Deauville 2006

    INFORMATIONS  PRATIQUES

                                                                      Tarifs des accréditations public :

    Jeudi 29 Mars et Vendredi 30 mars : 9€ la journée

    Samedi 31 Mars et Dimanche 1er Avril : 11 €

    Forfait permanent : 33€

    Gratuit pour les étudiants et les chômeurs (sur présentation d’une carte en cours de validité)

    Vous pouvez entrer à la projection d’ouverture avec les badges des 29, 30, 31 et 1er.

    medium_photosordi_1303.jpgAccréditations public : sur place ou sur http://www.badgecid.com

    Accréditations presse ou professionnels : http://www.lepublicsystemecinema.com

    Site officiel du festival: http://www.deauvilleasia.com

     

    Programmation du Festival : http://www.congres-deauville.com:81//programme.pdf

     

    En attendant mes commentaires en direct du Festival du Film Asiatique de Deauville dès mercredi prochain, je vous invite à découvrir mon nouveau blog entièrement consacré au Festival de Cannes 2007 intitulé « In the mood for Cannes » !

    Sandra.M

  • Festival du Film Asiatique de Deauville 2007: premières informations!

    medium_deau2.2.JPGDu 28 Mars au 2 Avril prochain aura lieu le Festival du Film Asiatique de Deauville où « In the mood for cinema » sera présent comme chaque année, pour vous le relater en direct.

    Nous savons d’ores et déjà que Benoît Jacquot sera le président du jury et succédera ainsi à Jacques Weber. Quant au jury Action Asia, c’est à Alain de Greef qu’il reviendra de le présider.

    Comme chaque année le Festival proposera une quarantaine de films parmi ses 3 sections : Compétition, Panorama, Action Asia. 

    Le village du festival  situé au CID sera ouvert dès le mercredi après-midi et vous proposera de nombreux débats et animations.

    Très bientôt de nouvelles informations sur le festival sur « In the mood for cinema ». En attendant, pour en savoir plus sur ce Festival, vous pouvez relire mes comptes-rendus du Festival du Film Asiatique de Deauville 2005 et du Festival du Film Asiatique de Deauville 2006 ou flâner sur le site officiel du Festival.

    Accréditations: http://www.badgecid.com

    Sandra.M

  • "In the mood for Cannes", mon nouveau blog, est désormais en ligne!

    medium_photosordi_1470bis.JPGMon nouveau blog intitulé “In the mood for Cannesentièrement consacré au Festival de Cannes et à ses 60 ans est désormais en ligne !

    « In the mood for cinema » continue bien entendu plus que jamais d’exister et vous pourrez  prochainement y retrouver mon compte-rendu du prochain Festival du Film Asiatique de Deauville, qui se déroulera du 28 Mars au 1er Avril, ainsi que toutes les informations sur ce festival, et évidemment les habituelles critiques de films.

     En attendant, pour en savoir plus sur le Festival de Cannes et sur les objectifs de ce nouveau blog, rendez-vous sur « In the  mood for Cannes ».

    Lien  "In the mood for Cannes": http://inthemoodforcannes.hautetfort.com

    medium_deau2.JPGSandra.M

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2007 Pin it! 2 commentaires
  • Palmarès des César 2007

    medium_chatterley.jpgAprès l’atmosphère pesante de l’an passé (voir mon récit  ici) cette 32ème cérémonie des César fut plus rythmée et festive malgré les revendications interminables de Pascale Ferran en recevant son premier César, qui a néanmoins souligné, à juste titre, (reconnaissons à Pascale ce qui fut à César)  à quel point le mot culture était malheureusement occulté des programmes et des débats présidentiels. (A bons entendeurs…) "La fête, c’est maintenant" comme l’a dit avec tellement de conviction et d’enthousiasme (hum) Pascale Ferran puisqu’elle en avait été privée en fin de tournage, faute de moyens.

    Lady Chatterley et  Ne le dis à personne sont donc les grands vainqueurs de cette soirée, respectivement avec 5 et 4 César. Malgré ses 9 nominations (et étrangement aucune pour ses acteurs qui –parce qu’ils ?- avaient obtenu le prix d’interprétation collectif au dernier festival de Cannes), Indigènes n’a eu « que » le César du meilleur scénario original, mais peut-être seront-ils plus chanceux aux Oscars où le film est nommé pour l’Oscar du meilleur film étranger (cette fois medium_indigenes.2.JPGsous les couleurs de l’Algérie).

    Le poignant Je vais bien ne t’en fais pas a été récompensé  par le biais de ses acteurs, il est vrai remarquables,  Kad Merad (meilleur second rôle) et Mélanie Laurent (meilleure actrice).

     On regrettera que Je vous trouve très beau ait obtenu le César du meilleur premier film face à  Mauvaise foi, et que Quand j'étais chanteur ne reparte qu'avec le César du meilleur son malgré ses 7 nominations. Little miss sunshine (déjà lauréat du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2006, succès inattendu aux box-office américain et 5 fois nommé aux Oscars) continue son formidable parcours en obtenant le César du meilleur film étranger. Nous ne savons pas si Pedro Almodovar, présent, a été aussi déçu qu’à Cannes où ses actrices avaient pourtant obtenu un prix d’interprétation collectif.

    medium_photosordi_1451.JPG On peut s’interroger sur les 5 César de « Lady Chatterley », les votants ayant certainement voulu davantage récompenser un système de production (je sais à quel point, également producteur du sublime Ca brûle de Claire Simon, Gilles Sandoz s’y est investi, avec passion et obstination, et rien que pour cela finalement probablement ces César étaient-ils mérités) qu’un film qui, malgré ses qualités certaines, de jeu, de photographie, souffre de longueurs et d’un montage approximatif (ceci expliquant peut-être cela...)

    Resteront de ces César : l’enthousiasme communicatif de Guillaume Canet, Kad Merad et François Cluzet, l’émotion de Mélanie Laurent, l’humour décalé et l’énergie de Valérie Lemercier, pétillant(e)  Rabbi Jacob d’un soir,  quelques sourires figés et faussement fair-play, le charisme de Jude Law, le trac attendrissant de Vincent Lindon,le discours balbutiant de Claude Brasseur à la voix de Pierre, l’émotion du « clan Oury » dont une Michèle Morgan sublimement fragile et émue, et l’ombre lumineuse de Philippe Noiret.  Et puis l’envie de courir dans les salles obscures.  medium_photosordi_1500.2.JPGEvidemment…

    PALMARES DES CESAR 2007

    César du meilleur acteur :   François Cluzet pour  Ne le dis à personne

    César de la meilleure actrice   : Marina Hands pour  Lady Chatterley

    César du meilleur acteur dans un second rôle   : Kad Merad pour  Je vais bien, ne t'en fais pas

    César de la meilleure actrice dans un second rôle :  Valérie Lemercier pour  Fauteuils d'orchestre

    César du meilleur espoir masculin :  Malik Zidi pour  Les amitiés maléfiques

    César du meilleur espoir féminin :   Mélanie Laurent pour  Je vais bien, ne t'en fais pas

    César du meilleur réalisateur : Guillaume Canet  pour Ne le dis à personne

    César du meilleur film français   : Lady Chatterley  de Pascale Ferran

    César du meilleur premier film   : Je vous trouve très beau de Isabelle Mergault

    César du meilleur film documentaire : Dans la peau de Jacques Chirac de  Karl Zéro et  Michel Royer

    César du meilleur scénario original   : Olivier Lorelle et Rachid Bouchareb pour  Indigènes

    César de la meilleure adaptation   : Pascale Ferran et Roger Bohbot et Pierre Trividic pour  Lady Chatterley

    César de la meilleure musique écrite pour un film  : M (Mathieu Chedid) pour  Ne le dis à personne

    César du meilleur court-métrage   : Fais de beaux rêves de  Marilyne Canto

    César de la meilleure photo : Julien Hirsch pour  Lady Chatterley

    César des meilleurs décors  :  Maamar Ech Cheikh pour  OSS 117 pour Le Caire nid d'espions

    César du meilleur son : François Musy et Gabriel Hafner pour  Quand j'étais chanteur

    César du meilleur montage   :  Hervé de Luze pour  Ne le dis à personne

    César des meilleurs costumes : Marie-Claude Altot pour  Lady Chatterley

    César du meilleur film étranger   : Little Miss Sunshine de  Jonathan Dayton et  Valerie Faris

    César d’honneur : Jude Law et Marlène Jobert

    Sandra.M

    Lien permanent Imprimer Catégories : CESAR (2005 à 2009) Pin it! 5 commentaires
  • "La vie des autres" de Florian Henckel von Donnersmarck

    medium_vie2.JPG1984. RDA. La STASI, les services secrets de la RDA, depuis 1950,  espionne quiconque est soupçonné du moindre murmure contre le régime à l’exemple du  dramaturge George Dreymann, à leurs yeux (ou leurs œillères), trop irréprochable pour l’être réellement, ainsi  que sa compagne, l’actrice Crista-Maria Sieland. Le Ministre de la Culture charge un agent secret de les surveiller, officiellement parce que Dreymann est ami d’un metteur en scène interdit de travailler, officieusement parce que ledit ministre est épris de Crista-Maria Sieland à qui il fait subir un odieux chantage. C’est à Wiesler,  fonctionnaire zélé, apparemment irréprochable selon les critères du régime, c’est-à-dire d’une déférence inconditionnelle et aveugle au régime, irréprochable lui aussi donc, qu’incombe cette tâche obscure par laquelle il accèdera, pourtant, aux Lumières : de la raison, de l’art et de la liberté de penser…

    Pas de générique. Dès le premier plan, nous voilà emprisonnés dans l’univers glacial de la vie de Wiesler (pas encore celle des autres) par un long couloir, impersonnel, verdâtre, angoissant. Puis, nous le retrouvons,  dans son bureau aussi austère, impassible, inhumain que celui qui mène l’interrogatoire. Immergés et captivés, déjà. Par la tension et l’enjeu de l’interrogatoire.  Dès les premiers plans, un univers s’impose à nous. Celui du, d’un vrai cinéaste. Avec ses couleurs, ternes, maussades,  vertes et oranges en réalité. Avec ses lignes horizontales et verticales qui rappellent Playtime de Tati(et notamment la première scène  qui rappelle celle du long couloir), son univers kafkaïen et fantomatique. Des lignes à l’image du régime. Obtus. Rigide. Cadenassé. Carcéral. Celui de ces sombres années aussi. Puis,  en guise de générique, juste le titre : La vie des autres. Ouverture sur le regard de Wiesler  qui regarde la pièce de théâtre écrite par Dreymann et dans laquelle joue Crista-Maria Sieland. Ouverture, pour lui, sur la vie des autres. Une lueur dans son regard. De curiosité. De suspicion. De fascination ? Non pas encore. Qu’importe, une lueur. Ses gestes sont mécaniques : il agit, marche, s’exécute comme un robot sans âme auquel son mutisme, sa tenue, ses attitudes, sa démarche le font ressembler, un parfait exécutant du régime. Les hommes ne changent pas assène le Ministre de la Culture. Le film est la démonstration, implacable, subtile, magnifique, que, si, les hommes peuvent changer. Dreymann va changer. Wiesler, surtout, va changer.  Il va s’éveiller, se réveiller. Il va lire Brecht en cachette, s’émouvoir en écoutant Beethoven, ou en écoutant l’histoire d’amour dont il doit violer l’intimité sous de fallacieux prétextes. Pendant 2H17, si courtes finalement, nous sommes suspendus aux lèvres, aux silences, aux gestes, à la naissance de l’émotion  (à l’art, à l’amour) de Wiesler. Il va revivre par procuration, s’humaniser surtout. Cela donne lieu a des scènes d’une intensité hitchcockienne : scène de la cantine, scène de la feuille ou telle encore cette scène dans l’ascenseur avec l’enfant, jouant avec son ballon, rappelant une jeune proie d’un M. Le Maudit d’un autre temps. W. le Maudit. Et puis, non… il ne va pas dénoncer son père. Premier acte de l’homme libre qu’il n’est pas encore. Le spectateur est dans la même situation vis-à-vis de Wiesler, dans sa salle obscure, que Wiesler vis-à-vis de ceux qu’il espionne, dans son sombre sous-sol, à la différence qu’il peut intervenir en véritable démiurge et artiste-metteur en scène de la vie des autres. Fascinés nous aussi, nous certainement.

    Faut-il se vendre pour l’art ? Peut-on tout faire pour l’amour de l’art? Chacun à leur manière: Dreymann, Crista-Maria, Wiesler, et même le metteur en scène vont répondre à cette passionnante question, Wiesler devenant lui-même artiste en recréant la réalité de ceux qu’il espionne.    Sous nos yeux Wiesler va passer de l’état de robot à celui d’homme. De l’ombre à la lumière. De l’obéissance à la résistance. De l’inhumanité à l’humanité. Jusqu’au sourire final, esquissé et si sublime. Le sien, le nôtre. Et cette dernière phrase « C’est pour moi » : il s’assume, s’affirme, existe enfin et la vie des autres rencontre la sienne, par le biais de l’art, toujours. Libre enfin comme ce pays dont le mur est tombé. Son sourire comme une musique ou une sonate pour un homme bon, un visage enfin mélodieux. Et les applaudissements dans la salle. Spontanés. Rares. Du grand art.

    La mise en scène est d’une rigueur et d’une efficacité remarquables pour un premier film, jamais gratuite.  Sans jamais tomber dans le manichéisme simplificateur et si facile. Sans jamais forcer l’émotion. Sans gros plans sur les larmes, les cris, sans violons pour souligner. Plus efficace qu’un film didactiquement historique. Un film riche aux personnages complexes (Ah ! Merci !), à la fois film d’amour, thriller, documentaire, film politique… auquel Costa-Gavras aurait même à envier. Film Z donc au sens costagavrassien et donc très noble du terme. Scénario ciselé, acteurs remarquables ( au premier rang desquels Ulrich Mühe –Wiesler-  ), réalisation irréprochable, musique sans grandiloquence mais toujours à propos de Gabriel Yared et de Stéphane Moucha, tout concourt à faire de ce premier  film une belle leçon d’Histoire et d’histoire, bref de cinéma. Du cinéma. Après Ping pong, La vie des autres ( qui persiste magnifiquement à l’affiche, fait notable pour un premier film et de surcroît allemand) prouve la vivacité et l’inventivité du cinéma allemand. Un prétendant sérieux à l’Oscar du meilleur film étranger. A suivre ce 25 février… Et surtout à courir épier en salles !

    Sandra.M