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  • 7ème FESTIVAL INTERNATIONAL DU CINEMA ET MUSIQUE DE FILM DE LA BAULE (22 au 27 juin 2021)

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    « Dans un incendie, entre un Rembrandt et un chat, je sauverais le chat. » « Entre l’art et la vie, je choisis la vie ».  Tel est l’un des pouvoirs magiques des festivals de cinéma : nous éviter d’être confrontés à ces choix cornéliens (ces citations sont extraites du film Un homme et une femme de Claude Lelouch) en permettant à l’art et la vie de s’entrelacer, au point qu’ils se confondent parfois, a fortiori au Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule où la musique est omniprésente, et procure à chaque instant une aura romanesque.

    Des six premières éditions du festival, je n’en ai manqué aucune et plus que nulle part ailleurs mes souvenirs de vie et de cinéma s’y entremêlent. Comment oublier que j’y ai passé le 13 novembre 2015 ? Comment ne pas penser au concert de Michel Legrand qui avait eu lieu le lendemain, ce fameux 14 novembre 2015 donc, concert lors duquel Michel Legrand, alors comme toute l’assistance bouleversé par l’ignominie impensable qui avait eu lieu la veille, avait débuté son concert par un morceau improvisé et deux mesures de La Marseillaise ? Et puis la mise en abyme était à son apogée dans le cadre de ce festival puisque j’avais en effet immortalisé cette soirée du 14 novembre 2015 à La Baule dans l’une des nouvelles de mon recueil sur les festivals de cinéma Les illusions parallèles, publié en 2016, avec une nouvelle intitulée Un certain 14 novembre, un recueil que j’ai eu le plaisir de dédicacer le… 13 novembre de l’année suivante au festival, aux côtés de Lalo Schifrin, invité d’honneur cette année-là.

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    Une oasis de quiétude, de rêve et d'évasion. Voilà ce vers quoi nous invite à voyager l'affiche du 7ème Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule en référence aux films d'Aventure, thématique de cette édition, mais aussi à Philippe Sarde, invité d'honneur du festival, lequel a notamment signé les musiques de grands films d’aventures telles que celles de Fort Saganne, L’Ours, le Bossu ou La fille de d’Artagnan, mais aussi des musiques de films ou l’aventure est plus intime, comme celles des sublimes films de Claude Sautet (Les choses de la vie, César et Rosalie…) ou d'André Téchiné ( Hôtel des Amériques, Ma saison préférée …). L'hôtel Hermitage, lieu phare du festival apparaît ici comme une oasis au milieu du désert en lequel se transforme la plage de La Baule.

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    Pour rêver sous le ciel mystérieux, magique, et constellé d'étoiles de l’affiche qui fait allusion aux contes orientaux mais aussi au récit d’aventure de Saint-Exupéry, Le Petit Prince, il faudra donc patienter un peu car  le festival qui devait avoir lieu du 10 au 15 novembre 2020 a été reporté au mois de Juin 2021, du 22 au 27.

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    En plus des concerts de ses invités d’honneur (au premier rang desquels celui, absolument inoubliable, de Vladimir Cosma), j’ai découvert tant de films remarquables grâce à ce festival parmi lesquels Paterson, À peine j’ouvre les yeux, Tanna, Le Prophète, Demain tout commence, Born to be blue, Jalouse, L’attente, Mr. Turner, Carole Matthieu, Tout nous sépare, Guy, La tortue rouge, Les hirondelles de Kaboul et, rien que pour l’année 2019, en compétition, sans doute les meilleurs films de l’année (Les Éblouis, J’ai perdu mon corps, La Belle époque, La dernière vie de Simon, La nuit venue, Lola vers la mer)…et tant d’autres et aussi de nombreux documentaires comme Abdel Rahman El Bacha - Un piano entre Orient et Occident, ou encore des courts-métrages.

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    « Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte ». Telle est la citation d’ouverture du film Itinéraire d’un enfant gâté de Claude Lelouch que j’avais eu le plaisir de revoir au Festival de La Baule (comme tant d’autres classiques d’ailleurs, notamment West side story ou Le cercle rouge), une citation empruntée à Albert Cohen à laquelle chaque année ce festival qui nous unit dans un océan de musiques est un parfait démenti. Chaque année, je repars ainsi de ce festival avec une envie fiévreuse de m’enivrer de musiques. Et je ne doute pas que ce sera le cas après cette édition de Juin 2021 à laquelle je vous donne d’ores et déjà rendez-vous pour vous griser de musiques sur la plus longue plage d’Europe, baie aux mille visages, entre élégante quiétude et beauté incendiaire. 

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    La Baule était célèbre pour sa plage et les cinéastes qu’elle a inspirés comme Diane Kurys qui, en 1990, y tourna le populaire La Baule-les-pins. Elle l’est désormais aussi pour son festival de cinéma (créé il y a 7 ans par Sam Bobino et Christophe Barratier) auquel nous souhaitons une longue vie même si la route de cette 7ème édition a été jalonnée d’obstacles dont, sans aucun doute, ce bel évènement sortira encore grandi.

    CRITIQUE de LES CHOSES DE LA VIE DE CLAUDE SAUTET

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    L’hommage que le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2021 rendra à Philippe Sarde est pour moi l’excellent prétexte pour vous parler à nouveau de Claude Sautet pour qui Sarde a composé la musique du film Les Choses de la vie. Avec quelques digressions pour évoquer ma passion pour l'ensemble de la filmographie de Claude Sautet...en espérant vous donner envie de (re)voir ses films.

    Les choses de la vie est certainement le film de Sautet que j’ai le plus de mal à revoir tant il me bouleverse à chaque fois, sans doute parce qu’il met en scène ce que chacun redoute : la fatalité qui fauche une vie en plein vol. Le film est en effet placé d’emblée sous le sceau de la fatalité puisqu’il débute par un accident de voiture. Et une cacophonie et une confusion qui nous placent dans la tête de Pierre (Michel Piccoli). Cet accident est le prétexte à un remarquable montage qui permet une succession de flashbacks, comme autant de pièces d’un puzzle qui, reconstitué, compose le tableau de la personnalité de Pierre et de sa vie sentimentale.

    Au volant de sa voiture, Pierre (Michel Piccoli donc), architecte d’une quarantaine d’années, est victime d’un accident. Éjecté du véhicule, il gît inconscient sur l’herbe au bord de la route. Il se remémore son passé, sa vie avec Hélène (Romy Schneider), une jeune femme qu’il voulait quitter, sa femme Catherine (Lea Massari) et son fils (Gérard Lartigau)...

    Sur la tombe de Claude Sautet, au cimetière Montparnasse, il est écrit : « Garder le calme devant la dissonance ». Voilà probablement la phrase qui définirait aussi le mieux son cinéma. Celui de la dissonance. De l’imprévu. De la note inattendue dans la quotidienneté. Et aussi parce que cette épitaphe fait référence à la passion de Claude Sautet pour la musique. Le tempo des films de Sautet est ainsi réglé comme une partition musicale, impeccablement rythmée, une partition dont on a l’impression qu’en changer une note ébranlerait l’ensemble de la composition.

    Tous les films de Sautet se caractérisent d’ailleurs aussi par le suspense (il était fasciné par Ford et Hawks) : le suspense sentimental avant tout, concourant à créer des films toujours haletants et fascinants.  Claude Sautet citait ainsi souvent la phrase de Tristan Bernard : « il faut surprendre avec ce que l’on attend ». On ne peut certainement pas reprocher au cinéma de Claude Sautet d’être démesurément explicatif. C’est au contraire un cinéma de l’implicite, des silences et du non-dit. Pascal Jardin disait de Claude Sautet qu’il « reste une fenêtre ouverte sur l’inconscient ».

    Si son premier film, Classe tous risques, est un polar avec Lino Ventura et Jean-Paul Belmondo ( Bonjour sourire, une comédie, a été renié par Claude Sautet qui n’en avait assuré que la direction artistique), nous pouvons déjà y trouver ce fond de mélancolie qui caractérise tous ses films et notamment  Les choses de la vie même si a priori Claude Sautet changeait radicalement de genre cinématographique avec cette adaptation d’un roman de Paul Guimard, écrite en collaboration avec Jean-Loup Dabadie.

     « Les films de Claude Sautet touchent tous ceux qui privilégient les personnages par rapport aux situations, tous ceux qui pensent que les hommes sont plus importants que ce qu’ils font (..). Claude Sautet c’est la vitalité. » disait ainsi Truffaut. Et en effet, le principal atout des films de Sautet, c’est la virtuosité avec laquelle sont dépeints, filmés et interprétés ses personnages qui partent de stéréotypes pour nous faire découvrir des personnalités attachantes et tellement uniques, qui se révèlent finalement éloignées de tout cliché.

    On a souvent dit de Claude Sautet qu'il était le peintre de la société des années 70 mais en réalité la complexité des sentiments de ses personnages disséquée avec une rare acuité est intemporelle.  S’il est vrai que la plupart de ses films sont des tableaux de la société contemporaine, notamment de la société d’après 1968, et de la société pompidolienne, puis giscardienne, et enfin mitterrandienne, ses personnages et les situations dans lesquelles il les implique sont avant tout universels, un peu comme  La Comédie Humaine peut s’appliquer aussi bien à notre époque qu’à celle de Balzac.

    Ce sont avant tout de ses personnages dont on se souvient après avoir vu un film de Sautet. Ses films ensuite porteront d’ailleurs presque tous des prénoms pour titres. On se dit ainsi que  Les choses de la vie aurait ainsi pu s'intituler... Hélène et Pierre.

    Même dans Quelques jours avec moi, qui ne porte pas pour titre des prénoms de personnages (un film de Sautet méconnu que je vous recommande, où son regard se fait encore plus ironique et acéré, un film irrésistiblement drôle et non dénué de douce cruauté), c’est du personnage de Pierre (interprété par Daniel Auteuil) dont on se souvient. 

    De Nelly et M. Arnaud, on se souvient d'Arnaud (Michel Serrault), magistrat à la retraite, misanthrope et solitaire, et de Nelly (Emmanuelle Béart), jeune femme au chômage qui vient de quitter son mari. Au-delà de l’autoportrait ( Serrault y ressemble étrangement à Sautet ), c’est l’implicite d’un amour magnifiquement et pudiquement esquissé, composé jusque dans la disparition progressive des livres d’Arnaud, dénudant ainsi sa bibliothèque et faisant référence à sa propre mise à nu. La scène pendant laquelle Arnaud regarde Nelly dormir, est certainement une des plus belles scènes d’amour du cinéma : silencieuse, implicite, bouleversante. Le spectateur retient son souffle et le suspense y est à son comble. Sautet a atteint la perfection dans son genre, celui qu’il a initié  avec Les choses de la vie : le thriller des sentiments.

    Dans Un cœur en hiver, là aussi, le souffle du spectateur est suspendu à chaque regard, à chaque note, à chaque geste d’une précision rare, ceux de Stephan (Daniel Auteuil). Je n’ai d'ailleurs encore jamais trouvé au cinéma de personnages aussi « travaillés » que Stéphane, ambigu, complexe qui me semble avoir une existence propre, presque vivre en dehors de l’écran. Là encore comme s'il s'agissait un thriller énigmatique, à chaque visionnage, je l’interprète différemment, un peu aussi comme une sublime musique ou œuvre d’art qui à chaque fois me ferait ressentir des émotions différentes. Stéphane est-il vraiment indifférent ? Joue-t-il un jeu ? Ne vit-il qu’à travers la musique ? « La musique c’est du rêve » dit-il.

    Et puis, évidemment,  il y a l’inoubliable César. Un des plus beaux rôles d’Yves Montand. Derrière l’exubérance et la truculence de César, on ressent constamment la mélancolie sous-jacente. Claude Beylie parlait de « drame gai » à propos de César et Rosalie, terme en général adopté pour la Règle du jeu de Renoir, qui lui sied également parfaitement.

    César, Rosalie, Nelly, Arnaud, Vincent, François, Paul, Max, Mado, …et les autres. Les films de Sautet sont donc avant tout des films de personnages. Des personnages égarés affectivement et/ou socialement, des personnages énigmatiques et ambivalents.

    Les choses de la vie, c’est le film par lequel débute  la collaboration de Claude Sautet avec le compositeur Philippe Sarde. Le thème nostalgique et mélancolique intitulé La chanson d’Hélène a aussi contribué à son succès. Sarde avait d’ailleurs fait venir Romy Schneider et Michel Piccoli en studio pour qu’ils posent leur voix sur la mélodie. Cette version, poignante, ne sera finalement pas utilisée dans le film.

    Et puis il y a les dialogues, remarquables, qui pourraient aussi être qualifiés de musiques, prononcés par les voix si mélodieuses et particulières de Romy Schneider et Michel Piccoli :  « Quel est le mot pour mentir enfin pas mentir mais raconter des histoires, mentir mais quand on invente affabuler ». « Je suis fatiguée de t'aimer. » « Brûler la lettre pour ne pas vivre seul. » Parfois ils sont cinglants aussi… : la fameuse dissonance ! Comme « Nous n'avons pas d'histoire et pour toi c'est comme les gens qui n'ont pas d'enfants c'est un échec». On songe à la magnifique lettre de Rosalie dans César et Rosalie, aux mots prononcés par la voix captivante de Romy Schneider qui pourraient être ceux d’un poème ou d’une chanson : « Ce n'est pas ton indifférence qui me tourmente, c'est le nom que je lui donne : la rancune, l'oubli. David, César sera toujours César, et toi, tu seras toujours David qui m'emmène sans m'emporter, qui me tient sans me prendre et qui m'aime sans me vouloir... ».

    Il y eut un avant et un après Les choses de la vie pour Claude Sautet mais aussi pour Romy Schneider et Michel Piccoli. La première est aussi éblouissante qu’émouvante en femme éperdument amoureuse, après La Piscine de Jacques Deray, film dans lequel elle incarnait une femme sublime, séductrice dévouée, forte, provocante. Et Michel Piccoli incarne à la fois la force, l’élégance et la fragilité et puis il y a cette voix ensorceleuse et inimitable qui semble nous murmurer son histoire à notre oreille.

    Comme dans chacun des films de Sautet, les regards ont aussi une importance cruciale. On se souvient de ces regards échangés à la fin de César et Rosalie. Et du regard tranchant de Stéphane (Daniel Auteuil) dans Un cœur en hiver…Et de ce dernier plan qui est encore affaire de regards.

    Le personnage de Stéphane ne cessera jamais de m’intriguer, comme il intrigue Camille (Emmanuelle Béart), exprimant tant d’ambiguïté dans son regard brillant ou éteint. Hors de la vie, hors du temps. Je vous le garantis, vous ne pourrez pas oublier ce crescendo émotionnel jusqu’à ce plan fixe final polysémique qui vous laisse ko et qui n’est pas sans rappeler celui de Romy Schneider à la fin de « Max et les ferrailleurs » ou de Michel Serrault (regard absent à l’aéroport) dans « Nelly et Monsieur Arnaud » ou de Montand/Frey/Schneider dans « César et Rosalie ». Le cinéma de Claude Sautet est finalement affaire de regards, qu’il avait d’une acuité incroyable, saisissante sur la complexité des êtres. Encore une digression pour vous recommander "Un coeur en hiver", mon film de Sautet préféré, une histoire d’amour, de passion(s), cruelle, intense, poétique, sublime, dissonante, mélodieuse, contradictoire, trouble et troublante, parfaitement écrite, jouée, interprétée, mise en lumière, en musique et en images (ma critique complète sur Inthemoodforcinema.com).

    Dans Les choses de la vie, on se souviendra longtemps du regard d’Hélène qui, de l’autre côté de la porte de son immeuble et à travers la vitre et la pluie, regarde, pour la dernière fois, Pierre dans la voiture, allumer sa cigarette sans la regarder, et partir vers son fatal destin. Et quand il relève la tête pour regarder elle n'est plus là et il semble le regretter. Et quand elle revient, il n’est plus là non plus. Un rendez-vous manqué d’une beauté déchirante….

    Les regards sont aussi capitaux dans la séquence sublime du restaurant dans laquelle ils passent du rendez-vous d’amour à la dispute, une scène qu’ils ne paraissent pas jouer mais vivre sous nos yeux, dans un de ces fameux cafés ou brasseries qu’on retrouvera ensuite dans tous les films de Claude Sautet, dans les scènes de groupe dont Vincent, François, Paul et les autres est le film emblématique. On retrouvera aussi la solitude dans et malgré le groupe. « A chaque film, je me dis toujours : non, cette fois tu n’y tournes pas. Et puis, je ne peux pas m’en empêcher. Les cafés, c’est comme Paris, c’est vraiment mon univers. C’est à travers eux que je vois la vie. Des instants de solitude et de rêvasseries. »  dira ainsi Claude Sautet. On retrouvera souvent les personnages filmés à travers les vitres de ces mêmes cafés, des scènes de pluie qui sont souvent un élément déclencheur, des scènes de colère (peut-être inspirées par les scènes de colère incontournables dans les films de Jean Gabin, Sautet ayant ainsi revu Le jour se lève …17 fois en un mois!), des femmes combatives souvent incarnées par Romy Schneider puis par Emmanuelle Béart, des fins souvent ouvertes.

    Annie Girardot et Yves Montand puis Lino Ventura déclinèrent les rôles d'Hélène et de Pierre dans Les choses de la vie. Romy Schneider et Michel Piccoli seront ainsi à jamais Hélène et Pierre. Inoubliables. Comme le rouge d’une fleur. Peut-être la dernière chose que verra Pierre qui lui rappelle le rouge de la robe d’Hélène. Comme cet homme seul sous la pluie, mortellement blessé, gisant dans l'indifférence, tandis que celle qu’il aime, folle d’amour et d’enthousiasme, lui achète des chemises. Et que lui rêve d’un banquet funèbre. Et qu’il murmure ces mots avec son dernier souffle de vie qui, là encore, résonnent comme les paroles d’une chanson :  «J'entends les gens dans le jardin. J'entends même le vent. » Et ces vêtements ensanglantés ramassés un à un par une infirmière, anonymes, inertes.

    Je termine toujours ou presque la vision d’un film de Sautet bouleversée, avec l’envie de vivre plus intensément encore car là était le véritable objectif de Claude Sautet : nous « faire aimer la vie »…et il y est parvenu, magistralement. En nous racontant des « histoires simples », il a dessiné des personnages complexes qui nous parlent si bien de « choses de la vie ». Claude Sautet, en 14 films, a su imposer un style, des films inoubliables, un cinéma du désenchantement enchanteur, d’une savoureuse mélancolie, de l’ambivalence et de la dissonance jubilatoires, une symphonie magistrale dont chaque film est un morceau unique indissociable de l’ensemble, et celui-ci est sans doute le plus tragique et poignant.

    Il y a les cinéastes qui vous font aimer le cinéma, ceux qui vous donnent envie de faire du cinéma, ceux qui vous font appréhender la vie différemment, voire l’aimer davantage encore. Claude Sautet, pour moi, réunit toutes ces qualités.

    Certains films sont ainsi comme des rencontres, qui vous portent, vous enrichissent, vous influencent ou vous transforment même parfois. Les films de Claude Sautet font partie de cette rare catégorie et de celle, tout aussi parcimonieuse, des films dont le plaisir à les revoir, même pour la dixième fois, est toujours accru par rapport à la première projection. J’ai beau connaître les répliques par cœur, à chaque fois César et Rosalie m’emportent dans leur tourbillon de vie joyeusement désordonné, exalté et exaltant. J’ai beau connaître par cœur Les choses de la vie  et le destin tragique de Pierre me bouleverse toujours autant et ce « brûle la lettre » ne cesse de résonner encore et encore comme une ultime dissonance.

    Les choses de la vie obtint le Prix Louis-Delluc 1970 et connut aussi un grand succès public.

  • Festival Quartier du Livre 2020 : mes recommandations de livres et d'adaptations

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    Le Festival Quartier du Livre m'a fait l'honneur de me demander mes conseils de lecture...et de films adaptés de livres. Sur la page Facebook du festival (liens ci-dessous),  vous  trouverez  ainsi des conseils de lecture d'écrivains, de libraires et des coups de projecteurs sur des éditeurs.

    Un festival auquel j'ai donc ainsi le plaisir de participer virtuellement puisqu'il ne pourra avoir lieu comme prévu cette année en Mai. Son thème devait être cette année "La terre est une personne" (il sera repris l'an prochain).

    Pour ceux qui ne connaissent pas ce festival, sachez qu'il se déroule dans le quartier mythique de la littérature, celui de la Sorbonne, du Panthéon et du Quartier Latin.

    Pendant une semaine, le livre prend ainsi ses quartiers dans le 5ème arrondissement avec 250 manifestations littéraires (débats, signatures, performances artistiques).

    A retrouver sur la page Facebook du festival : https://www.facebook.com/quartierdulivre/,

    Lien permanent Imprimer Catégories : ACTUALITE D'AUTEURE Pin it! 0 commentaire
  • Festival de Cannes 2019 - Master class d’Alain Delon et remise de sa Palme d’or d’honneur. Récit.

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    « Ne me secouez pas, je suis plein de larmes » écrit Henri Calet dans Peau d’ours, son ultime roman inachevé, un roman qui touche tout particulièrement Alain Delon. Peut-être au fond est-ce là que réside la clef du mystère, la clef des émotions de cette journée aussi ?

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    De ce Festival de Cannes 2019, sans aucun doute la master class et la remise de la Palme d’or d’honneur à Alain Delon suivie de la projection de Monsieur Klein en resteront-elles pour moi des souvenirs indélébiles. De même que la projection du film Les plus belles années d’une vie de Claude Lelouch (mon récit et ma critique, ici). Bien sûr, cette édition a connu de nombreux moments forts sur lesquels je reviendrai mais cette journée convoquait les émotions de l’enfance. Et qu’est-ce qui pourrait bien rivaliser avec les émotions de l’enfance ? Ces moments inestimables à regarder et commenter les films de Delon avec mon père. L’acteur de nos films préférés. Ceux que nous regardions inlassablement à chaque diffusion télévisée. Ceux qu’il m’enregistrait précautionneusement sur les cassettes VHS. Ceux à l’origine de ma passion dévorante pour le cinéma. Les Gabin aussi, le « patron » comme l’appelle Delon. Alors, tout naturellement, dans mon premier roman qui est un hommage au cinéma mais aussi à mon père, mon héros, c’est autour du Cercle rouge que l’intrigue tourne (qui se déroule aussi dans la suite Mélodie de l'hôtel Majestic à Cannes, ainsi nommée en référence à...Mélodie en sous-sol, film avec Alain Delon, suite dans laquelle a été prise la photo ci-dessous) et autour de cette fameuse citation : «Quand des hommes, même s'ils l'ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d'entre eux et ils peuvent suivre des chemins divergents. Au jour dit, inéluctablement, ils seront réunis dans le cercle rouge.»

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    Le 19 Mai 2019, j’avais donc rendez-vous avec les émotions de mon enfance, avec mes premiers élans passionnés pour le cinéma, avec le héros de Visconti, Clément, Deray, Verneuil, Losey, Giovanni, Melville, avec Tancrède, Roger Sartet, Robert Klein, Roch Siffredi, Gino sans oublier le glacial, élégant et solitaire Jef Costello. Comme un clin d'œil du destin, ce jour était aussi accessoirement celui de mon anniversaire.

    Comme souvent, c’est dans la salle Buñuel qu’avait lieu la master class. Dès 8H30 pour ce rendez-vous de 11H, il y avait déjà quelques cinéphiles qui ne voulaient pas manquer ce grand moment de cinéma et qui, peut-être, eux aussi, avaient rendez-vous avec leur enfance.

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  • 72ème Festival de Cannes : programme détaillé et festival en direct

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    Romantique et politique. Ainsi le Délégué Général du festival a-t-il défini la sélection officielle de cette 72ème édition du Festival de Cannes lors de sa conférence de presse à Paris. Je vous confirmerai ou vous infirmerai ces qualificatifs prometteurs le 26 mai mais en tout cas j’y ajoute d’ores et déjà ceux d’éclectique et jubilatoire à la lecture de ce programme. C’est donc avec un enthousiasme renouvelé que je couvrirai le festival pour la 19ème année consécutive, avec le plaisir de découvrir de nouveaux cinéastes, de voir émerger de nouveaux talents mais aussi d’assister aux projections des derniers films de cinéastes pour lesquels je m’enflamme (presque) toujours : Pedro Almodovar, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Xavier Dolan, Elia Suleiman, Bong Joon Ho, Ira Sachs, Claude Lelouch -qui nous permettra de retrouver les inoubliables personnages de la palme d’or 1966 -.

    Je me réjouis aussi d’assister à la Palme d’or d’Honneur de l’acteur dont les films sont au premier rang de ceux à l’origine de ma passion pour le cinéma.

    A quelques jours d’entrer à nouveau dans le mythique et vertigineux Théâtre Lumière, je sais déjà que, comme à chaque fois, j’y éprouverai un sentiment de réminiscence de la première fois, en 2001. Même si (et parce que) je connais les pièges et revers de ce théâtre d’orgueils, cette comédie humaine fascinante et terrifiante (un peu, parfois, aussi), la versatilité des personnalités et avis pour un sursaut de vanité, même si je sais que tant d’illusions s’y fracassent, que Cannes peut encenser, broyer, magnifier, dévaster oui, malgré tout cela, je me réjouis déjà :

    -D’entendre le petit cliquetis lorsque les contrôleurs scannent les badges à l’entrée de la salle Debussy, du Grand Théâtre Lumière ou des autres salles du festival comme un passeport pour le paradis, celui des cinéphiles. De me laisser envoûter par le lever du soleil en allant à la première projection presse du matin sur une Croisette clairsemée où errent parfois encore les derniers noctambules hagards et d’avoir alors l’impression que le monde m’appartient. D’oublier que ce tourbillon enivrant de cinéma ne durera pas toujours et que des illusions s’y perdent, aussi. D’avoir le cœur qui bat la chamade en entrant dans le Grand Théâtre Lumière, comme la première fois, comme pour un premier rendez-vous, avec un univers, un film. Fenêtre ouverte sur le monde, un monde... De revivre ce moment palpitant lorsque la salle s’éteint et que les premières images d’un film inconnu supplantent l’obscurité, à l’unisson de cette salle au souffle suspendu à ces premières images qui nous embarqueront pour un nouvel univers,  une nouvelle aventure. De ne plus faire la distinction entre le jour et la nuit, la fiction et la réalité, mes souvenirs et mon imaginaire. De retenir mon souffle, lors de cette seconde cruciale, à la fin du film, avant qu’un silence assourdissant, des murmures désapprobateurs ou des applaudissements effrénés (effréné, tout l’est à Cannes de toute façon, non ?), ne succèdent aux derniers mots du film. De parler cinéma à toute heure du jour et de la nuit, avec passion, comme si la vie en dépendait. De redécouvrir des classiques du cinéma avec Cannes Classics. De découvrir des bijoux du septième art et en être exaltée. D’être heurtée, brusquée par un film et en être exaltée, aussi, malgré tout.  D’entendre « Aquarium » de Camille Saint-Saëns et savoir que la magie va à nouveau opérer. De sortir d’une projection tardive, un peu étourdie, éblouie, arpenter la Croisette et avoir l’impression de me retrouver dans un film de Fellini. De retrouver celles et ceux, festivaliers, que je ne croise qu’une fois par an là-bas et avoir l’impression de les avoir quittés la veille. De me souvenir de la petite fille que j’étais qui, avec son père, à la télévision, regardait tout cela de loin, comme un monde lointain et inaccessible et avoir conscience de ma chance, et le dire avec fierté, même si y exhiber sa lassitude et son cynisme y est de mise parce que bien sûr il y a aussi les personnalités qui se révèlent, tristement parfois, dans ce théâtre des apparences, les Dorian Gray, Georges Duroy, Rastignac, Lucien de Rubempré de notre temps qui s’y croisent, s’y défient, s’y méprisent et probablement s’y perdent. Parce qu’il y a aussi la célérité avec laquelle Cannes passe de l’adoration à la haine. La violente versatilité de la Croisette, sa capacité à déifier puis piétiner, avec la même pseudo-conviction et force. Parce qu’il y a encore ceux qui viennent à Cannes et disent que c’est forcément mieux ailleurs et que, forcément, ils ne pouvaient pas faire autrement que d’y aller, contraints et forcés, parce qu’oubliant ou justement se rappelant très bien tous ceux qui aimeraient avoir leur chance. Mais je sais déjà que lorsqu’arrivera le dernier jour j’aurai l’impression que le festival vient de commencer et de l’avoir traversé comme un songe. Et qu’il n’y aura qu’un seul vainqueur : le cinéma.

    A partir du 16 Mai, suivez-moi en direct du Festival de Cannes et, en attendant, retrouvez mon article détaillant la programmation de cette édition 2019 (ci-dessous) MAIS AUSSI :

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  • Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2019 : Gabriel Yared, Invité d'Honneur

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    La 6ème édition du Festival Cinéma & Musique de Film de La Baule organisée par Christophe Barratier et Sam Bobino, aura lieu du 6 au 11 novembre 2019.
    Le Festival vient de dévoiler l'enthousiasmante première nouvelle concernant cette édition. L'Invité d’Honneur de cette 6ème édition sera en effet le compositeur international Gabriel Yared, oscarisé en 1997 pour la musique du film Le patient anglais (The English Patient) de Anthony Minghella.
    Cet hommage lui sera rendu à l’occasion de son 70ème anniversaire et de ses 40 ans de carrière avec plus de 100 musiques de films composées essentiellement pour le cinéma.
    Gabriel Yared sera le 6ème compositeur honoré par le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule, après Francis Lai, Michel Legrand, Lalo Schifrin, Vladimir Cosma et Eric Serra en 2018. A cette occasion, Gabriel Yared donnera un concert à La Baule ainsi qu’une Master Class les 10 et 11 novembre prochain.
    Plus de renseignements : WWW.FESTIVAL-LABAULE.
    Retrouvez également mes nombreux articles sur les précédentes éditions du Festival et le compte rendu de chaque édition depuis la première année sur Inthemoodforcinema.com (liens dans la colonne de droite).
    Retrouvez aussi une nouvelle dont l'intrigue se déroule intégralement dans le cadre du Festival dans mon recueil "Les illusions parallèles". (Éditions du 38)

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  • Festival Planche(s) Contact 2018 à Deauville : la création photographique à l'honneur

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    En 2011, je découvrais ce qui était alors le nouveau festival deauvillais dédié à la création photographique :  Planche(s) contact.  J'avais été charmée par ce nouvel évènement auquel Deauville servait de magnifique écrin. N'ayant pas eu le plaisir d'y assister de nouveau depuis, un peu plus d'un mois après la fin du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville (dont vous pouvez lire mon compte rendu détaillé, ici), il était temps de revenir à Deauville pour découvrir la belle évolution de ce festival qui célèbre déjà sa neuvième édition et, par la même occasion, de profiter d'un automne aux accents estivaux sous la belle lumière normande…

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    Ce rendez-vous résonne comme une évidence. Je ne connais pas d’endroits, ou si peu, dont la beauté soit aussi agréablement versatile, dont les couleurs et la luminosité lui procurent une telle hétérogénéité de visages. Deauville possède en effet mille visages. Loin de l’image de 21ème arrondissement de Paris à laquelle on tendrait à la réduire (qu’elle est aussi, certes), ce qui m’y enchante et ensorcelle se situe ailleurs : dans ce sentiment exaltant que procurent sa mélancolie étrangement éclatante et sa nostalgie paradoxalement joyeuse. Mélange finalement harmonieux de discrétion et de tonitruance. Tant de couleurs, de visages, de sentiments que j’éprouve la sensation de la redécouvrir à chaque fois. Le poids si doux et léger de tant de souvenirs engrangés en 26 années de Festival du Cinéma Américain et des années de Festival du Film Asiatique (dont je ne désespère pas qu'il revienne à Deauville…), aussi, sans doute. Je l'apprécie très tôt le matin, mystérieuse, presque déserte, qui émerge peu à peu des brumes et de l’obscurité nocturnes, dans une âpre luminosité qui se fait de plus en plus évidente, incontestable et enfin éblouissante. Ou le soir, quand le soleil décline et la teinte de couleurs rougeoyantes, d’un ciel incendiaire d’une beauté insaisissable et improbable et que je m’y laisse aller à des rêveries et des espoirs insensés. A l’image des êtres les plus intéressants, Deauville ne se découvre pas forcément au premier regard mais se mérite et se dévoile récompensant le promeneur de sa beauté incendiaire et ravageuse aux heures les plus solitaires, avec des couleurs aux frontières de l'abstraction, tantôt oniriques, tantôt presque inquiétantes.

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    Cette beauté mélancolique, quelqu’un qui a tant fait pour la renommée de Deauville (et réciproquement), l’a magnifiquement immortalisée. C’est Claude Lelouch (qui vient d'ailleurs de tourner la suite de Un homme et une femme à Deauville, une suite intitulée Les plus belles années dont je vous parlerai bientôt et qui sortira en 2019), qui, ainsi le 13 septembre 1965, désespéré,  roule alors vers Deauville où il arrive la nuit, épuisé. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture,  elle  marche sur la plage avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera Un homme et une femme, la rencontre de deux solitudes blessées qui prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.

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    Cette beauté protéiforme a inspiré de multiples visions de Deauville, et c’était donc une idée particulièrement judicieuse de les mettre à l’honneur par la création d’un festival de la photographie initié en 2010. Ainsi, des  photographes ont séjourné en résidence à Deauville, des photographes de réputation internationale ou des espoirs sérieux. Ce principe de festival dédié à la création photographique et de ne présenter quasiment que des œuvres originales  a perduré depuis la première édition du festival et en constitue indéniablement l'attrait et la singularité.  Chacun a ainsi posé son regard, tendre, malicieux, acéré, sombre, coloré, mais toujours intéressant, dévoilant un de ces multiples visages de Deauville.

    Comme l'a expliqué Philippe Normand, directeur artistique du festival, invité pour une carte blanche, Vincent Delerm a ainsi "composé en images ses visions et souvenirs de Deauville, une des plages de son enfance.  Il a ainsi investi et transformé la salle des fêtes en exposant ses photographies" et en invitant les photographes Pierre Cattoni (qui s'est intéressé au Deauville hors-saison avec son exposition A volets fermés) et Franck Hédin (qui s'est intéressé aux Elégantes de Deauville, photographies de femmes mûres à Deauville, en noir et blanc, dont il souligne la beauté éclatante de vie) à le rejoindre. Pour l'occasion, la salle  des fêtes a été rebaptisée Deauville est une fête, comme un contrepoint à la célèbre chanson de Delerm, Deauville sans Trintignant. Le chanteur explique avoir décidé d'emporter systématiquement avec lui un Minolta argentique à partir de 2008, "Pour garder la trace. Pour pouvoir mieux raconter après-coup "comment c'était."", "Certainement est-ce la seule chose qui m'intéresse vraiment, que ce soit en écrivant des chansons ou en photographiant : donner à voir, à ressentir la vie." a-t-il également précisé.

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    Sur la plage, vous pourrez profiter de l'exposition rétrospective 2018. Je vous conseille d'y aller à différentes heures de la journée, la belle luminosité changeante de Deauville la parant de couleurs différentes selon l'heure. Cette exposition sur la plage n'existait pas lors de mon précédent passage à Planche(s) contact en 2011 et c'est une formidable idée qui met particulièrement les œuvres (et la plage et ses célèbres planches) en valeur. Cette année, vous pourrez y admirer les photographies carrées de Roger Schall. Ces photos commandées pour le magazine VU nous plongent dans le Deauville des années 1934 à 1950 et, pour reprendre les termes de Philippe Normand "célèbrent, avant et après les premiers congés payés, l'énergie, la joie, l'élégance et la vigueur des corps avides de soleil, de sable et de bains de mer."

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    Dans la salle du Point de Vue, située aux abords des planches, vous pourrez admirer les somptueuses et éblouissantes photographies d'Isabelle Munoz qui, pour ce projet, a lié deux éléments fondateurs de Deauville : la mer et les chevaux.

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    Sur l'esplanade du CID, vous pourrez admirer les photographies de Yusuf Sevinçli qui, lui, réinvente Deauville avec une utlisation singulière de la couleur noire et notamment avec cette photo qui rappelle le célèbre "Cri" de Munsch.

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    A la Chatonnière, à côté de l'Hôtel de ville, ce sont les photographies de Liz Hingley qui sont à l'honneur. Photographe et anthropologue, elle a poussé les portes de deux foyers de Deauville qui se font face : la Crèche municipale et le Foyer pour personnes âgées. Les corps en devenir de la petite enfance face aux corps vieillissants.  Deux générations qui partagent des journées cadencées par les mêmes rendez-vous.

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    Enfin, vous pourrez vous arrêter devant les photos d'Isabelle Chapuis, celles de corps recouverts de sable qui évoquent des sculptures. 

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    13 artistes et autant de visages de  Deauville pour le "In" du festival qui privilégie les résidences de création et les commandes publiques.

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    Planche(s) contact, c'est aussi le off qui accueille chaque année une quinzaine d'expositions  photographiques produites par des photographes vivant une partie de l'année à Deauville, ou par des collectifs et associations de passionnés de photographies. Deauville reste bien sûr la thématique principale. Vous pourrez notamment admirer les photos de Nicolas Katz Essentielles dans l'ombre, Avenue de la République, le photographe rend hommage aux cavalières d'entrainement. De nombreux autres lieux emblématiques de Deauville comme l'office de tourisme accueillent aussi des expositions.

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    Le festival organise également deux concours. Le premier, dans la belle salle du Point de Vue, met à l'honneur cinq jeunes photographes sélectionnés pour le Tremplin Jeunes Talents 2018, des photographes qui ont été accueillis en résidence de création à Deauville (Alexandre Chamelat, Mireïa Ferron, Samuel Lebon, Guillaume Noury  et Hugo Vouhé). A travers leurs photos, ils explorent chacun à leur manière la ville de Deauville qu'ils ont découverte en résidence. Ils la réinventent et l'immortalisent avec leurs regards, tous singuliers. Je vous invite tout particulièrement à découvrir les photographies d'Alexandre Chamelat. Le traitement photographique prend une place particulièrement importante dans son travail. Sublimées par une lumière blanche immaculée, ses photos exaltent une véritable atmosphère. Très cinématographiques et colorées sont les photos de mon autre coup de cœur de ce tremplin Jeunes Talents, Hugo Vouhé. Sur ses photos qui sont de véritables mises en scène et qui nous plongent dans un univers et une histoire planent les ombres de Lynch, Wenders et Demy. La remise des prix du Tremplin Jeunes Talents et le Vernissage itinérant des expositions auront lieu  le samedi 27 octobre au Point de vue à partir de 17H. 

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    L’autre concours, La 25ème heure Longines, organisé autour de ce festival a connu, dès sa première édition, un joli succès, avec désormais environ 200 participants chaque année. Ce concours est ouvert à tous et il se déroule lors du Week-end d'inauguration du Festival Planche(s) Contact. Le principe : rendre réelle la virtuelle 25ème heure, le jour du passage à l’heure d’hiver, donner une heure aux photographes (souvent amateurs, sur simple inscription), de minuit à une heure du matin, pour fournir une photo, une seule, et donner leur vision de cette 25ème heure à Deauville. Bref, suspendre le vol du temps en l’immortalisant. Le sujet est libre. 

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    Le top départ est donné depuis la Villa le Cercle où se retrouvent tous les participants pour confirmer leur inscription (à partir de 22h).  Il est particulièrement amusant de voir des photographes arpenter Deauville à cette heure avancée et de les voir la photographier sous tous les angles, souvent inattendus.  La remise des prix aura lieu à la Villa Le Cercle à midi la dimanche 28 octobre. Je vous encourage vraiment à  participer ce samedi 27 octobre. L'ambiance est créative et conviviale et permet à chacun de poser son regard sur Deauville, et aussi de donner à découvrir la ville différemment...à l'image  de l'ensemble de ce festival que je vous encourage vivement à parcourir.

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    Les expositions sont ouvertes tous les jours du samedi 20 octobre au dimanche 4 novembre. Puis les samedis, dimanches et jours fériés jusqu'au 25 novembre. Horaires : 10H30 -13H et 14H30-19H. 

    Pour en savoir plus : www.indeauville.fr (notamment pour en savoir plus sur les rencontres autour des fonds photographiques, stages photos, focus éducation à l'image, goûters photographiques, lectures de portfolios…).

    En complément : 

    Mon article/poème consacré à un concert de Vincent Delerm à La Cigale en 2006

    Merci à la ville de Deauville pour l'invitation à découvrir ce festival en avant-première et merci à l'hôtel Barrière Le Royal de Deauville pour l'accueil exceptionnel. Retrouvez quelques photos de l'hôtel prises lors de ce dernier séjour ci-dessous et mon précèdent article consacré à l'hôtel Barrière Le Royal de Deauville, là.

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    Et merci au magazine Le 21ème arrondissement de novembre - hiver 2018 pour cet article :

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  • 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville : le prestigieux programme en détails (compte rendu de la conférence de presse)

     

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    Hier, au CID (Centre International de Deauville) avait lieu la conférence de presse du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. C’est dans la salle James Bond que ce suspense haletant a pris fin avec l’annonce du programme des réjouissances qui portent décidément bien leur nom, tout particulièrement cette année comme vous allez le découvrir en détails ci-dessous (la grille de programmation est disponible ici pour les plus impatients qui n’auraient pas envie de tout lire).

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    Cette 44ème édition aura ainsi lieu du 31 août au 9 septembre. Comme chaque année, sur la magnifique affiche, nous retrouvons les codes habituels que sont les couleurs de la bannière étoilée, pont ici au sens figuré et au sens propre entre la Normandie et les Etats-Unis, l’évocation des planches, le voyage immobile auquel invite le festival, et une belle sensation d’ailleurs, de légèreté, de liberté, d’envol qui en émane. Du cinéphile le plus exigeant au « simple » amateur de cinéma, tout le monde peut  trouver son bonheur au Festival du Cinéma Américain de Deauville,  a fortiori cette année comme vous allez le découvrir ci-dessous. Un moment unique pour tous les amoureux de cinéma : telle est d’ailleurs la judicieuse devise du Festival du Cinéma Américain de Deauville qui figure chaque année sur son affiche.

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    Philippe Augier, le Maire de Deauville, Bruno Barde, le Directeur du Festival, Carine Fouquier, la Directrice Générale du CID et Jérôme Limoges, le Directeur Général référent hôtellerie Deauville ont en effet présenté une édition 2018 qui s’annonce riche, diversifiée, enthousiasmante, avec un générique prestigieux que je vous laisse découvrir en images ci-dessous.

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    Le Maire de Deauville a ainsi tenu à insister sur l' »inflexion du festival dans sa dimension culturelle en choisissant de faire du cinéma indépendant le cœur du festival », nous annonçant une « belle édition qui va allier cette force culturelle, le sens de l’avenir et qui va recevoir de grandes vedettes ». Bruno Barde a appuyé les propos du Maire en rappelant que nous « vivons dans un monde où la création est en danger » et  en soulignant que l’avenir sera le maître mot du festival et de l’orientation qu’il prend. Il a également tenu à rappeler que cette année plus de 800 films ont été produits aux Etats-Unis dont 709 indépendants. Le talent, et même  » le talent de l’avenir » seront célébrés a-t-il ajouté, « Deauville ne confondant pas talent et célébrité. » 15 premiers films seront ainsi projetés dont 8 dans la compétition.

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    62 films au total seront ainsi présentés dans le cadre du festival : compétition, premières, Docs de l’Oncle Sam seront ainsi au programme comme chaque année. La couleur de la sélection sera « sombre » selon Bruno Barde, « la couleur de l’Amérique » dont on comprend aisément que sa situation actuelle n’incite pas à l’optimisme et que le cinéma reflète cette inquiétude.  Le film de Mélanie Laurent (cf détails ci-dessous) projeté le 1er samedi sera ainsi à cette image, « un film noir ». Cette année, le festival a ainsi choisi de mettre en avant le talent de quatre femmes qui toutes, par leurs choix exigeants et leurs parcours, témoignent d’une audace et d’une liberté qui font la force du cinéma indépendant contemporain dans toute sa diversité et sous toutes ses formes: Kate Beckinsale (Deauville Talent Award), dont les rôles l’auront menée de la comédie romantique à des genres longtemps masculins comme la science-fiction, le thriller et le fantastique;  Elle Fanning (Nouvel Hollywood) et sa carrière déjà remarquable ; Mélanie Laurent qui signe avec succès son cinquième film en tant que réalisatrice en traversant l’Atlantique ; et Shailene Woodley (Nouvel Hollywood), symbole du renouveau qui incarne à la perfection les frontières poreuses et fécondes de la télévision et du cinéma.

    Je vous laisse découvrir ci-dessous le programme détaillé et ma sélection d’évènements à ne pas manquer au premier rang desquels l’hommage à Morgan Freeman et le prix du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville décerné au film Les Frères Sisters de Jacques Audiard, en présence de l’équipe du film, ou encore le film de clôture Opération finale, en présence de Sir Beng Kingsley et Oscar Isaac, dont la projection sera précédée de la cérémonie du palmarès et d’un moment musical qui s’annonce comme magique

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    Parmi les évènements à ne pas manquer, voici ma sélection qui vous donnera une idée de la richesse de cette édition (plus bas vous trouverez la liste des premières et des films en compétition, et de nombreuses informations pratiques notamment  concernant les nouveautés de cette édition pour assister aux séances du soir, vous trouverez également un résumé de l’édition 2017 qui devrait vous donner envie de découvrir le festival si vous n’y avez encore jamais assisté) :

    – l’hommage à Morgan Freeman le vendredi 7 septembre. Les hommages ont contribué à la renommée du Festival du Cinéma Américain comme celui d’ailleurs déjà rendu à Morgan Freeman en 1997 . La liste des hommagés est impressionnante comme la carrière de Morgan Freeman qui méritait largement un deuxième hommage. L’acteur  a ainsi plus de 134 films à son actif, il est « oscarisé », multi-récompensé. Pauline Kael disait de lui qu’il est « peut-être l’un des plus grands acteurs du monde ». Il a notamment décroché quatre nominations aux Oscars : celle du meilleur acteur dans un second rôle en 1987 pour La Rue de Jerry Schatzberg, celle du meilleur acteur en 1989 pour Miss Daisy et son chauffeur de Bruce Beresford – le film gagne l’Oscar du meilleur film – qui lui vaut de remporter le Golden Globe du meilleur acteur, en 1994 pour Les Evadés de Frank Darabont (photo ci-dessous extraite du film) et en 2010 pour Invictus de Clint Eastwood. En 2000, il décroche le très prestigieux Kennedy Center Honor pour l’ensemble de sa carrière et le Hollywood Actor Award au Festival du Film d’Hollywood. Il remporte l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle en 2005 pour Million Dollar Baby de Clint Eastwood.

    Morgan Freeman

    Le Deauville Talent Award remis à Kate Beckinsale qui manifeste la volonté du Festival d’honorer des actrices qui marquent par leurs choix et par leur talent le cinéma américain d’aujourd’hui. Après Naomi Watts, Susan Sarandon, Annette Bening, Salma Hayek,  c’est donc Kate Beckinsale qui recevra cette récompense, comédienne désirée par des cinéastes tels que Kenneth Branagh, Gabriel Axel, Whit Stillman, James Ivory, Michael Bay, Lisa Cholodenko, Martin Scorsese, David Gordon Green, Rod Lurie, Baltasar Kormákur, Michael Winterbottom, Terry Jones, ou encore Brad Anderson.

    Le Deauville Talent Award remis à Sarah Jessica Parker une actrice qui se fait très rare comme l’a souligné Bruno Barde. Sarah Jessica Parker incarne le vent de liberté qui souffla sur l’Amérique à travers la série culte et emblématique Sex and the City, pour laquelle elle remporte quatre Golden Globes, puis avec les films qui suivirent, dont elle est co-productrice. Sa carrière, riche de plus de soixante rôles, alterne cinéma, aux côtés de metteurs en scène tels que Tim Burton, Garry Marshall, David Mamet, Michael Apted ou Andrew Bergman, télévision et séries notables : Glee ou Divorce. Sarah Jessica Parker démontre, tout au long de sa carrière, une aisance naturelle à aborder tous les genres, de la comédie au drame. Elle présentera Here and Now de Fabien Constant, dans lequel elle tient le rôle principal.

    Here and now Deauville 2018

    -Le Deauville Talent Award remis à Jason Clarke présent à Deauville en 2015 pour l’ouverture avec Everest qui sera ainsi rediffusé cette année. Mes photos ci-dessous ont été prises lors de cette projection.

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    Si vous voulez faire un voyage éprouvant et vertigineux sur le plus haut sommet du monde alors ce voyage auquel vous invite Everest est fait pour vous…

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    Jason Clarke démarre sa carrière de comédien en Australie, avant de séduire Hollywood et les cinéastes qui lui ont fait confiance tels que Michael Mann, qui lui offre un rôle dans Public Enemies. Star de Terminator : Genisys d’Alan Taylor, La Planète des Singes : L’Affrontement de Matt Reeves, Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow, et plus récemment Everest de Baltasar Kormákur, présenté à Deauville en 2015, Jason Clarke s’est peu à peu imposé comme une figure incontournable du cinéma américain. Plus récemment, il s’est illustré dans Mudbound de Dee Rees, et Le Secret des Kennedy de John Curran (que vous pourrez découvrir lors de l’ouverture).

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    Parmi les évènements à ne pas manquer figure également le film LE SECRET DES KENNEDY de John Curran qui sera projeté en ouverture du festival le vendredi 31 août. C’est à cette occasion queJason Clarke  recevra un Deauville Talent Award.

    Synopsis : Le 18 juillet 1969, la jeune Mary Jo Kopechne, directrice de campagne du sénateur Ted Kennedy, meurt noyée après que ce dernier eut perdu le contrôle de sa voiture en tentant de traverser le tristement célèbre pont Dike, sur l’île de Chappaquiddick dans l’État du Massachusetts. Cet événement a non seulement coûté la vie à une future stratège politique proche des Kennedy, mais il a intrinsèquement changé le cours de l’histoire présidentielle, en mettant au grand jour les rouages intimes du pouvoir politique, l’influence de la plus célèbre famille des États-Unis, ainsi que la fragilité de Ted Kennedy, le fils cadet accusé d’avoir laissé mourir Mary Jo Kopechne, dans l’ombre de son héritage familial.

    Le secret des Kennedy au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018.png

    -A ne pas manquer également : Galveston de Mélanie Laurent. 

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    Galveston de Mélanie Laurent ( affiche et image ci-dessus) sortira en salles en France le 10 octobre 2018. En voici le synopsis : 1988. Les temps sont durs pour Roy, petit gangster de la Nouvelle-Orléans. La maladie le ronge. Son boss lui tend un guet-apens auquel il échappe de justesse. Une seule issue : la fuite, en compagnie de Rocky, une jeune prostituée. Deux êtres que la vie n’a pas épargné. En cavale vers la ville de Galveston, il n’ont plus rien à perdre…

    –Le prix Nouvel Hollywood remis à Elle Fanning est aussi un des évènements à ne pas manquer. Elle Fanning, à vingt ans, augure du futur, en suscitant l’engouement de cinéastes tels que Alejandro González Iñárritu, David Fincher, Sofia Coppola, Andreï Kontchalovski, J.J. Abrams, Francis Ford Coppola, Nicolas Winding Refn, Ben Affleck, John Cameron Mitchell, ou encore Woody Allen. Elle présentera Galveston, aux côtés de la réalisatrice Mélanie Laurent, dans lequel elle tient le rôle principal.

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    -Le prix Nouvel Hollywood remis à Shailene Woodley

    Révélée en 2011 par The Descendants d’Alexander Payne, et The Spectacular Now de James Ponsoldt en 2013, Shailene Woodley s’affirme en muse cinématographique dans la saga Divergente.  Gregg Araki, Oliver Stone ou Baltasar Kormákur sollicitent son talent. Sa prestation dans Big Little Lies, série remarquable de Jean-Marc Vallée, confirme les espoirs qu’elle fît naître sur tous les écrans.

     Remarque : A l’occasion des hommages et Talent awards,  vous pourrez également revoir des films de chacun des hommages et récompensés : Des hommes sans loi, Zero Dark Thirty, Everest, Miss Daisy et son chauffeur, Impitoyable, Invictus, Seven, Ed Wood, Esprit de famille, Smart people..

    – Autre évènement incontournable : le film de clôture Opération  finale de Chris Weitz en présence des acteurs Sir Ben Kingsley et Oscar Isaac, le samedi 8 septembre. Synopsis :  Quinze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les agences de renseignement et de sécurité intérieure israéliennes, le Mossad et le Shin Bet, dirigées par le courageux et déterminé agent Peter Malkin, échafaudent une mission secrète afin de capturer le tristement célèbre Adolph Eichmann. Déclaré mort lors du chaos qui a suivi la chute de l’Allemagne nazie, il vit et travaille désormais sous une nouvelle identité dans la banlieue de Buenos Aires en Argentine avec sa femme et ses deux fils…

    Opération finale Festival de Deauville

    -la compétition qui comme chaque année permet de découvrir des pépites et  nous permet de dresser un état des lieux de l’Amérique (voir plus bas la liste des films en compétition, retrouvez trois affiches de films en lice ci-dessous).

    Thunder road au Festival du Cinéma Américain de Deauville.jpg

    Blindspotting Deauville

     
    Leave no trace de Debra Granik Deauville.jpg

    -Autre évènement absolument incontournable : le prix du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville créé spécifiquement pour LES FRERES SISTERS de Jacques Audiard auquel il sera décerné en présence de l’équipe du film

    Les frères sisters de Jacques Audiard à Deauville.png

    Voici une projection qui devrait en effet créer l’évènement lors de ce 44 ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.  JACQUES AUDIARD,  JOAQUIN PHOENIX,   JOHN C. REILLY, ALEXANDRE DESPLAT et THOMAS BIDEGAIN seront couronnés à Deauville le 4 septembre. Je vous ferai bien sûr vivre cette projection exceptionnelle. « Le Festival du Cinéma Américain de Deauville crée pour la première fois cette année le Prix du 44e Festival du Cinéma Américain de Deauville. Celui-ci sera remis au film Les Frères Sisters de Jacques Audiard en présence de l’équipe du film, pour les qualités de sa mise en scène, pour la force de l’interprétation de quatre acteurs majeurs du cinéma américain contemporain – John C. Reilly, Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal, et Riz Ahmed – pour saluer les producteurs, grâce à qui un projet si noble a pu naître. Pour, enfin, célébrer une œuvre qui porte l’espoir d’un monde meilleur, d’une résipiscence possible Pour toutes ces raisons, il nous a paru naturel qu’un tel travail soit récompensé d’une manière inhabituelle, originale et exceptionnelle» a déclaré Bruno Barde le Directeur du Festival.

    Synopsis

    Charlie et Elie Sisters évoluent dans un monde sauvage et hostile, ils ont du sang sur les mains : celui de criminels, celui d’innocents… Ils n’éprouvent aucun état d’âme à tuer. C’est leur métier. Charlie, le cadet, est né pour ça. Elie, lui, ne rêve que d’une vie normale. Ils sont engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l’Oregon à la Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique qui va éprouver ce lien fou qui les unit. Un chemin vers leur humanité ?

    – Autre moment qui s’annonce comme magique : la cérémonie du palmarès (pour laquelle je vous ferai gagner des places ) lors de laquelle le violoniste virtuose Renaud Capuçon  interprètera deux extraits de musiques de films tirés de son nouveau disque sobrement intitulé Cinéma (sortie le 12 octobre 2018), enregistré avec le Brussels Philharmonic, sous la direction de Stéphane Denève. Lors de la cérémonie du palmarès il interprètera la musique du Mépris et de La Liste de Schindler. 

    Renaud Capuçon cinéma Deauville 2018.jpg


    Les documentaires dans la section Docs de l’oncle Sam nous réservent sans aucun doute aussi comme chaque année de belles surprises, notamment  celui sur la première femme cinéaste  SOYEZ NATUREL: L’HISTOIRE INÉDITE D’ALICE GUYBLACHÉ ou

    Alice 

    encore THE GREAT BUSTER: A CELEBRATION de  Peter Bogdanovich.

    -Parmi les documentaires à découvrir, j’ai notamment sélectionné RBG de Betsy West et Julie Cohen.

     
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    Synopsis de RBG de Betsy West et Julie Cohen (sortie en salles le 10 octobre 2018) : A 85 ans, RUTH BADER GINSBURG, est devenue une icône de la pop culture . Juge à la cour suprême des Etats-Unis, elle a construit un incroyable héritage juridique. Guerrière, elle s’est battue pour l’égalité hommes/femmes, et toutes formes de discrimination. Son aura  transgénérationnelle dépasse tous les clivages, elle est aujourd’hui l’une des femmes les plus influentes au monde et le dernier rempart anti-Trump. Betsy West et Julie Cohen nous font découvrir la fascinante vie de celle que l’on nomme désormais  « Notorious RBG »

    -Comme chaque année, le prix littéraire Lucien Barrière créera aussi  l’évènement. Cette année il sera remis  à John Grisham qui, le mercredi, dédicacera son livre récompensé Le cas Fitzgerald (je vous en parlerai bientôt plus en détails dès que j’aurai terminé la lecture de celui-ci).

    le cas Fitzgerald de John Grisham prix littéraire Lucien Barrière.jpg

    A l’occasion de ce prix, trois films adaptés de livres de John Grisham seront ainsi projetés : La Firme, le droit de tuer et L’Affaire Pélican.

    -Lors de la cérémonie du Palmarès du Festival du Cinéma Américain de Deauville, un jury international composé de journalistes anglo-saxons et présidé par Jean-Guillaume d’Ornano remettra officiellement le Prix d’Ornano-Valenti 2018 au film lauréat de cette année : Les Chatouilles d’Andréa Bescond & Éric Métayer. Ce prix chaque année révèle de grands cinéastes et talents. Ce fut notamment le cas de Stéphane Brizé avec Le Bleu des villes.

    Les chatouilles prix d'Ornano Valenti Festival de Deauville 2018.jpg

    Créé en 1991 par les compagnies membres de la Motion Picture Association (MPA) – association regroupant six studios de production et de distribution de films américains –, le Prix Michel d’Ornano – dédié à la mémoire de l’ancien ministre, maire de Deauville et cofondateur du Festival du Cinéma Américain – récompense un premier film français, dans le but d’aider à sa reconnaissance, sa promotion et son exportation. En 2015, le Prix est rebaptisé Prix d’Ornano-Valenti en hommage conjoint à Jack Valenti, initiateur du Prix, et à l’amitié qui unit en son temps les deux hommes et leurs familles, tous très attachés au Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    Synopsis :

    Odette a huit ans, elle aime danser et dessiner. Pourquoi se méfierait-elle d’un ami de ses parents qui lui propose de « jouer aux chatouilles » ? Adulte, Odette danse sa colère, libère sa parole et embrasse la vie…  Sortie le 14 novembre 2018.

    The Son

    –Deauville saison 9. Le meilleur des séries TV en avant-première, la rencontre des écritures cinématographiques et télévisuelles par ceux qui tiennent la plume. En entrée libre. Au programme cette année : Condor  de Jason Smilovic (Basée sur le roman Les Six jours du Condor de James Grady et son adaptation cinématographique Les Trois jours du Condor réalisée par Sydney Pollack en 1975, la série suit Joe Turner, un jeune agent de la CIA qui découvre que des millions de vies sont en danger) et The son de Philipp Meyer, Brian McGreevy, Lee Shipman (Le roman Le Fils de Philipp Meyer, dont s’inspire la série The Son, est nommé au Prix Pulitzer et fut l’un des best-sellers figurant sur la liste des meilleures ventes du New York Times lors de sa parution en 2013. The Son est une grande saga qui s’étend sur 150 ans et trois générations de la famille McCullough, et retrace l’histoire de la transformation d’Eli : un homme simple à la bonté sincère en un être violent et calculateur. Sa cruauté sans fin et sa quête insatiable du pouvoir vont avoir des répercussions sur sa lignée familiale, à mesure que les McCulloughs deviennent l’une des dynasties pétrolières les plus riches du Texas.).

    Harry Potter

    –la séance enfants Harry Potter à l’école des sorciers de Chris Colombus

    44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018 1

    COMMENT SUIVRE LE FESTIVAL :

    Pour tout savoir sur le festival, je vous encourage ainsi à suivre les réseaux sociaux du CID ( son Instagram, son compte twitter et sa page Facebook) et si vous voulez d’ores et déjà réserver votre pass public, vous pouvez le faire sur le site internet du CID dont la billetterie se trouve ici.

    Pour avoir toutes les informations sur le festival, vous pouvez aussi suivre son site officiel (et y trouver toutes les informations nécessaires pour vous y accréditer si vous êtes « professionnel de la profession »), son Facebook, son Instagram, son Twitter

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    Comme chaque année depuis une vingtaine d’années, j’aurai le plaisir de suivre le festival de l’ouverture à la clôture, de vous le faire suivre sur mes blogs, réseaux sociaux, mais aussi dans la presse, dans le journal Paris-Normandie. Plus que jamais cette année, je vous ferai vivre le festival de l’intérieur, ici, sur mon blog entièrement consacré à Deauville, Inthemoodfordeauville.com, sur Inthemoodforfilmfestivals.com également avec sur ces derniers comme chaque année le compte rendu complet et détaillé du festival et en amont toutes les informations sur celui-ci, mais aussi bien sûr sur mes réseaux sociaux, sur mon compte twitter principal (@Sandra_Meziere), sur mon compte twitter consacré à Deauville (@moodfdeauville), sur mon compte Instagram (@sandra_meziere) et sur la page Facebook d’Inthemoodfordeauville.com (http://facebook.com/inthemoodfordeauville) et sur celle d’Inthemoodforcinema.com (http://facebook.com/inthemoodforcinema).

    Vous pouvez également retrouver le Festival du Cinéma Américain de Deauville dans mon recueil de 16 nouvelles sur le cinéma Les illusions parallèles (Editions du 38). Je vous attends d'ailleurs en dédicace de celui-ci et de mon roman L'amor dans l'âme (qui se déroule dans le cadre du Festival de Cannes), pendant le Festival du Cinéma Américain de Deauville,  le jeudi 6 septembre à la Librairie Jusqu'aux lueurs de l'aube de Deauville située au 88 rue Eugène Colas (en plein centre, à deux pas du CID). Cliquez ici pour en savoir et n'hésitez pas à vous inscrire à la page de l'évènement Facebook et à la partager. Au plaisir de vous y (re)voir pour parler livres et cinéma.

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    En partenariat avec le CID, j’ai le plaisir, comme chaque année également, de vous faire gagner des pass journaliers et deux invitations pour la cérémonie de clôture. Quelques pass ont déjà été gagnés. D’autres ainsi que les invitations pour la clôture seront bientôt mis en jeu sur mes réseaux sociaux précités.

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    Composition des deux jurys :

    La présidente du jury sera la comédienne Sandrine Kiberlain, voilà déjà une belle promesse pour cette édition 2018. A cette occasion, je vous propose ma critique de Mademoiselle Chambon de Stéphane Brizé, une critique d’autant plus à-propos que Stéphane Brizé sera également membre du jury, l’occasion de vous livrer également ma critique du dernier film du cinéaste, En guerre.

    Cliquez ici pour lire ces deux critiques dans mon article précédent consacré

    au jury du festival.

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     Sandrine Kiberlain sera accompagnée de :

    Sabine AZEMA

    Comédienne

    Alex BEAUPAIN

    Auteur-compositeur-interprète

    Leila BEKHTI

    Comédienne

    Stéphane BRIZÉ

    Réalisateur & scénariste

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    Photo de Stéphane Brizé ci-dessus prise lors de la conférence de presse du film En guerre à l’occasion du Festival de Cannes 2018.

    Sara GIRAUDEAU

    Comédienne & réalisatrice

    Xavier LEGRAND

    Réalisateur, scénariste & comédien

    Pierre SALVADORI

    Réalisateur, scénariste & comédien

    Leïla SLIMANI

    Romancière

    Jury Révélation Festival du cinéma Américain de Deauville 2018.jpg

    Le jury révélation sera présidé par Cédric Kahn, il sera constitué de :

    -Hubert CHARUEL

    Réalisateur & scénariste

    -François CIVIL

    Comédien

    -Karim LEKLOU

    Comédien

    -Kate MORAN

    Comédienne

    Depuis 2006, le Prix de la Révélation du Festival du Cinéma Américain de Deauville récompense une œuvre originale qui révèle un auteur prometteur. Cette année, pour la première fois, la Fondation Louis Roederer s’associe à ce prix.

     Compétition 2018

    Ci-dessous la liste des films en compétition

    AMERICAN ANIMALS

    AMERICAN ANIMALS de Bart Layton

    BLINDSPOTTING

    BLINDSPOTTING de Carlos López Estrada

    DEAD WOMEN WALKING

    DEAD WOMEN WALKING de Hagar Ben-asher

    DIANE

    DIANE de Kent Jones

    FRIDAY’S CHILD

    FRIDAY’S CHILD de A.j. Edwards

    LEAVE NO TRACE

    LEAVE NO TRACE de Debra Granik

    MONSTERS AND MEN

    MONSTERS AND MEN de Reinaldo Marcus Green  | Kris Bowers

    NANCY

    NANCY de Christina Choe

    NIGHT COMES ON

    NIGHT COMES ON de Jordana Spiro

    PUZZLE

    PUZZLE de Marc Turtletaub

    THE KINDERGARTEN TEACHER

    THE KINDERGARTEN TEACHER de Sara Colangelo

    THE TALE

    THE TALE de Jennifer Fox

    THUNDER ROAD

    THUNDER ROAD de Jim Cummings

    WE THE ANIMALS

    WE THE ANIMALS de Jeremiah Zagar

    PREMIERES 2018

    Ci-dessous la liste des Premières 2018.

    ARCTIC

    ARCTIC de Joe Penna

    GALVESTON

    GALVESTON de Mélanie Laurent  | Eugénie Jacobson

    Harry Potter and the Sorcerer’s Stone

    HARRY POTTER À L’ÉCOLE DES SORCIERS de Chris Columbus

    HERE AND NOW de Malcom Jamieson  | Javier Aguirresarobe  | Fabien Constant  | Amie DohertyHOT SUMMER NIGHTS

    HOT SUMMER NIGHTS de Elijah Bynum

    Chappaquiddick

    LE SECRET DES KENNEDY de John Curran

    The Sisters Brothers

    LES FRÈRES SISTERS de Jacques Audiard

    LINE OF FIRE de Joseph Kosinski

    OPERATION FINALE

    OPERATION FINALE de Chris Weitz

     

    OPHELIA de Claire McCarthy

     

    PEPPERMINT de Pierre Morel

    Searching

    SEARCHING : PORTÉE DISPARUE de Aneesh Chaganty

    LES DOCS DE L’ONCLE SAM

    Ci-dessous, la liste des documentaires projetés cette année.

     

    ELVIS PRESLEY: THE SEARCHER

    ELVIS PRESLEY: THE SEARCHER de Thom Zimny

     

    HAL de Amy Scott

     

    NICE GIRLS DON’T STAY FOR BREAKFAST

     

    NICE GIRLS DON’T STAY FOR BREAKFAST de Bruce Weber

     

    RBG – RUTH BADER GINSBURG

    RBG – RUTH BADER GINSBURG de Betsy West  | Julie Cohen

    SOYEZ NATUREL : L’HISTOIRE INEDITE D’ALICE GUYBLACHE de Pamela B. Green

    THE GREAT BUSTER: A CELEBRATION de Peter Bogdanovitch

    WHITNEY de Kevin Macdonald

     

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    FLASHBACK SUR LE FESTIVAL DE DEAUVILLE 2017

    Comme chaque année, l’an passé, la compétition (14 films étaient en lice) nous permettait de dresser un état des lieux de l’Amérique contemporaine. En 2016, le festival avait récompensé du Grand Prix Brooklyn Village, huitième film d’Ira Sachs. En VO, le film s’intitule Little Men, et s’il désigne les enfants, ces « petits hommes » désignent aussi les adultes du film, tels qu’ils sont dans le regard de leurs enfants, ou tels que chaque adulte reste finalement à jamais, portant simplement le masque de l’adulte mais demeurant aussi perdu, écartelé, et parfois démuni devant les difficultés de l’existence. Un film pudique, délicat, sensible avec des personnages humains, pas des super-héros mais des êtres faillibles et attachants écrits avec une extrême délicatesse, nuancés comme la vie. Je pourrais en dire tout autant du magnifique The Rider de Chloé Zhao couronné du Grand Prix 2017 qui illustrait une des thématiques récurrentes de cette édition : la difficulté de remonter en selle après un drame. La plupart des personnages des films en compétition de l’an passé étaient en effet hantés par un drame ou la mort, au propre comme au figuré, et en quête : de leur identité, d’un ailleurs, d’un sursaut. Des personnages en quête de repères.  Ce sont d’ailleurs davantage les personnages de cette édition 2017 qui nous restent en mémoire que les scénarii des films, des personnages qui semblent  reliés par le fil invisible d’une douleur et d’une perte indicibles : l’inconsolable fantôme C (A ghost story), les pères et fils Bill et Wes Palet (The Bachelors) et leur deuil difficilement surmontable, le jeune Frankie (Beach Rats) en quête d’identité alors que son père est à l’agonie, Jerod ( Blueprint) lui aussi en quête d’identité après le décès de son meilleur ami, la naïve et bienveillante Katie (Katie says Goodbye ), la jeune orpheline Mary de Marc Webb, Dayveon dans Stupid things de Amman Abbasi, sans oublier les deux frères de Gook, Eli et Daniel eux aussi rudement éprouvés… Des personnages attachants broyés par la vie qui, au dénouement des films, bien souvent partiront pour prendre un nouveau départ. Comme si la solution était ailleurs. Loin de cette Amérique blessée portant les plaies béantes de la violence, de l’intolérance, du racisme.

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    Plus que des fictions, les films en lice étaient souvent le témoignage d’une réalité âpre. Ainsi, lors de la présentation de Blueprint, le réalisateur nous a expliqué que le film était dédié à Curtis Posey, un des acteurs présent dans le film et décédé quelques mois plus tôt lors d’un règlement de compte entre gangs. «Nous avons tourné ce film dans le South Side de Chicago qui fait aujourd’hui les gros titres à cause du nombre de meurtres. On compte aujourd’hui soixante meurtres par mois. Nous avons tourné dans le ventre de la bête. Et pour vous donner une idée de la situation tragique dans laquelle nous sommes actuellement, depuis que le film a été tourné, nous avons perdu un des acteurs du film», avait-il ainsi déclaré.

    Ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017 nous dressait ainsi le portrait d’une Amérique déboussolée, sans doute a fortiori après l’élection à sa tête d’un personnage déroutant (euphémisme). Au programme, ainsi, l’an passé, la violence subie par les différentes communautés ou entre communautés qui se replient sur elles-mêmes. Une Amérique communautaire en proie à la violence.

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    Le Festival de Deauville plus que jamais se revendique et se différencie comme le révélateur et l’éclaireur du cinéma indépendant et des jeunes artistes, nous donnant à voir une autre Amérique, moins flamboyante que ce que laissaient autrefois voir les blockbusters qui y étaient projetés, avec la bannière étoilée flottant fièrement dans l’air au dénouement. Plus que jamais, en 2017, le cinéma nous dévoilait l’envers du décor de l’American dream, et même son échec. Une Amérique qui n’est pas un Eldorado mais au contraire une prison de violence dont les personnages (souvent attachants mais broyés par l’existence) ne rêvent que de s’échapper. Une Amérique pétrie de contrastes et contradictions dont les enfants doivent bien souvent renoncer à leurs rêves pour continuer à avancer. Des enfants confrontés très tôt à des responsabilités d’adultes, délaissés par des parents immatures, à l’image de cette Amérique qui abandonne ceux qu’elle a enfantés, ces rêveurs d’hier confrontés à la rude réalité, à leurs châteaux de verre qui ne sont que mirages ou qui s’écroulent pour reprendre le titre du splendide film de clôture. Si les films présentés en avant-première se distinguaient par leur diversité (de thèmes, de décors, d’époques), ils mettaient souvent en avant le courage face à l’adversité, des destins hors du commun.

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    Cliquez ici pour lire mon compte rendu complet du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017 avec le compte rendu de tous les films en compétition, des avant-premières et des hommages dont vous trouverez quelques-uns de mes clichés ci-dessous.

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    Photos ci-dessus ©  Sandra Mézière

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    Photo ci-dessus © Dominique Saint

    L’édition 2017 du festival avait aussi une saveur toute particulière pour moi puisque j’ai eu le plaisir d’y dédicacer mon premier roman L’amor dans l’âme (dont un chapitre se déroule d’ailleurs dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville) et mon recueil de 16 nouvelles sur les festivals de cinéma Les illusions parallèles (dont deux nouvelles se déroulent dans le cadre du festival en question), une dédicace qui a eu lieu à l’hôtel Barrière Le Normandy, là où furent tourner de mémorables scènes du chef-d’œuvre de Claude Lelouch Un homme et une femme, un lieu et un film dont je parle d’ailleurs aussi dans les livres en question. La mise en abyme était donc parfaite. Etrange, déroutante, réjouissante aussi. L’occasion de belles rencontres (au premier rang desquelles Caroline la libraire de l’incontournable librairie deauvillaise Jusqu’aux lueurs de l’aube,  cet article est pour moi l’occasion de la remercier à nouveau pour son soutien -vous pouvez d’ailleurs toujours y trouver les livres en question-, de même que le CID et la Mairie de Deauville pour l’écho donné à cette dédicace).

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    NOUVEAUTE 2018 POUR LES SEANCES DU SOIR 

    Nouveauté de cette édition mise en place par le CID : vous pourrez désormais acheter vos cartes d’accès et ainsi être assurés d’assister aux séances du tapis rouge le soir. Tout est très bien expliqué dans ce schéma ci-dessous. Ainsi, vous n’aurez plus à attendre pour récupérer vos places comme c’était le cas les années précédentes. Vous ne manquerez ainsi plus les séances pendant l’heure de retrait des places. Pour en savoir plus, rendez-vous sur cette page sur laquelle vous pourrez également réserver vos pass.

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    EN COMPLEMENT – BONNES ADRESSES :

    Si vous voulez venir à Deauville, retrouvez également, ici, toutes mes bonnes adresses d’hôtels et restaurants.

    Vous en trouverez également de nombreuses sur mes comptes Instagram @sandra_meziere et @leshotelsdeluxe avec, également, de nombreux clichés de Deauville qui devraient vous inciter à venir découvrir le festival et la ville si vous ne les connaissez pas encore.

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    Dans ma rubrique « bonnes adresses » sur http://inthemoodfordeauville.com, retrouvez notamment, le compte rendu de mon séjour au Royal Barrière pendant le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017, hôtel partenaire officiel du festival.
     

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    Dans la rubrique « bonnes adresses », vous trouverez également de nombreux restaurants comme La Cantine de Deauville, meilleure brasserie de Deauville au sujet de laquelle vous pourrez retrouver mon article détaillé, ici.

    Je vous donne rendez-vous dès le 30 août en direct de Deauville… A très bientôt et bon festival à tous !

    Retrouvez également cet article sur Inthemoodforfilmfestivals.com et Inthemoodfordeauville.com.