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littérature - Page 2

  • Programme détaillé du 5ème Festival Cinéroman de Nice, du 2 au 7 octobre 2023 : littérature et cinéma à l’honneur

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    Le Festival Cinéroman de Nice a la judicieuse idée de relier et d'interroger ces deux arts, littérature et cinéma, et les liens nombreux qui les unissent. Un formidable évènement dont ce sera cette année (déjà !) la cinquième édition, qui aura lieu du 2 au 7 octobre 2023, et qui en plus programme la plupart des films incontournables de cette année, dont je vous parle ci-dessous.

    Selon François Truffaut , « Qu'on écrive un roman ou un scénario, on organise des rencontres, on vit avec des personnages ; c'est le même plaisir, le même travail, on intensifie la vie. » Intensifier la vie, tel est un des nombreux points communs entre le cinéma et la littérature mais telle est aussi une des caractéristiques des festivals de cinéma. Bien que les œuvres cinématographiques adaptées de romans soient pléthoriques, peu nombreux sont finalement les festivals de cinéma consacrés au cinéma ET à la littérature.  Et seul le Festival du Film du Croisic (« festival d’adaptations littéraires sur grand écran ») bénéficiait d’une véritable renommée jusqu'à la création de ce nouveau festival qui a donc une véritable carte à jouer, se situant en plus dans une ville qui est un véritable décor de film, indissociable du septième art, entre les très nombreux tournages qui s’y déroulèrent (parmi lesquels La Baie des anges de Jacques Demy ou Magic in the moonlight de Woody Allen et plus récemment Mascarade de Nicolas Bedos) et la présence de la Cinémathèque de Nice mais aussi des mythiques Studios de la Victorine sans compter que la ville de Nice est en lice pour devenir capitale européenne de la Culture en 2028. Un festival d'autant plus nécessaire à une époque où le travail du scénariste n'est pas toujours reconnu à sa juste valeur (et une adaptation requiert tout autant une méticulosité et un travail d'orfèvre qu'un scénario original) qui en 4 ans a su s’imposer comme le « rendez-vous incontournable dédié aux romans et aux films ».

    Le cinéma compte ainsi un nombre incroyable de chefs-d’œuvre parmi les adaptations littéraires : Hiroshima mon amour d’Alain Resnais (adapté de Duras), Le Temps de l’innocence de Martin Scorsese (adapté de Edith Wharton), Gatsby le magnifique de Jack Clayton (adapté de Francis Scott Fitzgerald), Lettre d’une inconnue d’Ophüls (adapté de Zweig), La Bête humaine de Renoir (adapté de Zola) sans compter plus récemment Illusions perdues de Giannoli (adapté de Balzac), et tant d’autres.

    Pour les fondateurs du Festival Cinéroman de Nice, Nathalie et Daniel Benoin (aux côtés desquels se trouvent Christophe Barratier et Carole Chétiennot pour coprésident et vice-présidente mais aussi Dominique Segall comme directeur attaché de presse), comme ils le soulignèrent dans l'édito 2022, ce festival est « un véritable rendez-vous entre soleil et salle obscure, entre professionnels et public, entre écrivains, réalisateurs, acteurs, producteurs et l’ensemble de la profession du cinéma». Un festival qui, l'an passé est « rentré dans une nouvelle ère » en  «  conduisant ce festival vers l’Europe ».

    Cette année, la jeunesse sera à l’honneur.  Le président du jury,  Alex Lutz, sera entouré de Julia Piaton, Elodie Bouchez, Nicolas Maury, Sylvie Testud, Christophe Ono-dit-Biot et la scénariste, réalisatrice et écrivaine Danièle Thompson. Le festival proposera également un Prix des Étudiants pour récompenser le film français adapté d’un roman qui aura recueilli les suffrages d’un jury composé d’étudiantes et étudiants niçois.

    Cette édition 2023 propose pas moins de 45 projections ouvertes à tous. Au programme : des films en compétition, des avant-premières, des projections de films cultes, des masterclass, des rencontres, des débats et des lectures réunissant des éditeurs, des écrivains, des producteurs, des réalisateurs, des acteurs… 

    Le festival propose ainsi une très belle sélection, avec de nombreux films que je vous ai vivement recommandés ici parmi lesquels :

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  • Podcast : mes fictions littéraires à écouter sur Spotify, Deezer, Google podcasts, Amazon music, Anchor...

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    Parce que la musique des mots est aussi importante pour moi que l’émotion que j’espère réussir à susciter avec ces textes (et parce qu'elle y contribue), je vous invite à les lire mais aussi à les écouter.

    Le podcast In the mood for cinema est désormais disponible sur Spotify, Google Podcasts, Deezer, Amazon, Anchor avec mes 8 textes suivants enregistrés (et bientôt de nombreux autres) :

    Un certain 14 novembre, qui a pour cadre le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2015, nouvelle (extraite du recueil Les illusions parallèles publié en 2016 par Les Editions du 38 dans laquelle il est question d’amour, de deuil, de cinéma et de musique. (27 min)

    - Les âmes romanesques, nouvelle lauréate du concours de nouvelles du Prix Alain Spiess 2020 suite au concours sur le thème « Trouville et le confinement ». Un texte essentiellement épistolaire qui évoque les bleus à l’âme du deuil mais aussi la possibilité d’un amour. (31 min)

    - Le reflet ébréché, nouvelle lauréate d'un concours sur le thème de la résilience. (17 min)

    - Éperdument : l’histoire d’un manuscrit oublié dans un taxi qui vous emmènera en Bretagne. Et que résume cette citation : « L’attrait du danger est au fond de toutes les grandes passions. Il n’y a pas de volupté sans vertige. Le plaisir mêlé de peur enivre. » Anatole France. 20 min. (Nouvelle partagée ce jour sur le site de La Nouvelle George Sand, je les en remercie.)

    - Orgueil et châtiment, nouvelle ludique et plus légère qui vous embarque pour un voyage en train, direction l’île de Ré. Et pour une vengeance retorse. 29 min.

    - Les traits assassins. L’histoire d’une enfance assassinée. L’histoire d’une implacable vengeance. 9 min.

    - L’air suffisant : sur un thème similaire à celui de la nouvelle précédente : le harcèlement scolaire. L’histoire, banale et singulière, d’Annabelle. L’histoire d’une voix qui se doit de retentir, enfin. 8 min.

    L’incipit de mon roman L’amor dans l’âme, publié en 2016 par les Éditions du 38, qui se déroule dans le cadre du Festival de Cannes.

    Retrouvez mon interview-portrait d’auteure sur ÉDITH & NOUS pour en savoir plus sur mes projets romanesques.

  • Nouveau podcast littéraire : écoutez ma nouvelle lauréate "Le reflet ébréché"

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    NOUVEAU PODCAST.

    Découvrez un nouveau texte enregistré en podcast, ma nouvelle Le reflet ébréché, lauréate d'un concours sur le thème de la résilience en mai 2022.

    Vous trouverez, ci-dessous, la liste de mes précédents podcasts dans l'ordre chronologique des enregistrements.

    La voix, je l'espère, se fait plus assurée entre le 1er et le dernier. Et le débit moins rapide. Peut-être réenregistrerai-je les 1ères nouvelles pour gommer ces imperfections.

    J'espère néanmoins parvenir à susciter quelques émotions, voire réflexions...

    Vos avis demeurent les bienvenus !

    À écouter sur Spotify. Podcast "In the mood for cinema". 

    1. Les âmes romanesques. Nouvelle lauréate du Prix Alain Spiess 2020 dont le thème était " Trouville et le confinement".

    2. L'air suffisant (cf post instagram du 23 mars pour en savoir plus sur cette nouvelle sur le harcèlement scolaire)

    3. Les traits assassins

    4. Un certain 14 novembre : nouvelle qui a pour cadre le Festival de Cinéma et de Musique de Film de La Baule extraite du recueil "Les illusions parallèles" - Éditions du 38 - 2016

    5.NOUVEAU. Le reflet ébréché. Nouvelle lauréate d'un concours d'écriture sur le thème de la résilience en mai 2022.

    Et aussi...l'incipit de mon roman L'amor dans l'âme.

    Et pour lire des nouvelles :

    -Mon compte Short Édition dont celles lauréates du Grand Prix qui ne sont pas libres de droits et donc uniquement à lire sur le site précité avec déjà 16939 lectures de mes textes présents sur le site.

    -Mes 3 nouvelles publiées aux Éditions J'ai Lu  dans des recueils collectifs suite au concours "Nouveaux Talents" de 2018 :

    1- Une bouteille à la mer (recueil "Sur un malentendu, tout devient possible" - 2019)

    2- La porte des rêves  (recueil "Avec ou sans valentin"- 2022 )

    3-Le premier été du reste de notre vie (recueil "Allô maman" - 2022 - toujours en librairie)

    -Le recueil "Les illusions parallèles" : 16 nouvelles dans différents festivals de cinéma. (Editions du 38 - 2016)

    Et bientôt de nouveaux textes à lire et écouter !

  • ALLÔ, MAMAN ?! (Éditions J'ai Lu), en librairie le 4.05.2022 avec ma nouvelle "Le premier été du reste de notre vie"

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    Le 4 mai 2022 sortira la nouvelle anthologie des Éditions J'ai Lu à laquelle j'ai eu le grand plaisir de participer. Un recueil collectif de 6 nouvelles sur le thème de la Fête des mères.
    Ma nouvelle s'intitule Le premier été du reste de notre vie.
    Il s'agira de ma troisième collaboration avec les Éditions J'ai Lu depuis le concours Nouveaux Talents lancé à l'occasion des 60 ans de la maison d'édition dont j'avais fait partie des lauréats.
    Ma longue nouvelle vous emmènera en Grèce, sur l'île Ionienne de Corfou : du Liston (les arcades inspirées de la rue de Rivoli), à l'Achilleion (le palais d'Elisabeth d'Autriche), en passant par la baie de Kommeno (où a été prise cette photo d'il y a 15 ans)...
    Ce texte sera ainsi pour moi l'occasion de vous emmener à nouveau dans ce pays (et notamment sur cette île) que j'aime passionnément. Il y est question de danse, de musique, de renaissance.
    Le recueil intitulé Allô, maman ?! est déjà disponible à la précommande.

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    Résumé (4ème de couverture du recueil) :
     
    « Allô, maman ?! » N’est-ce pas le premier réflexe de nombre d’enfants, petits ou grands, à la moindre contrariété ou au moindre bobo ? (Que celui ou celle qui n’a jamais appelé sa maman à la rescousse lève la main.) Et quand on est mère, n’est-ce pas ce que l’on vit presque au quotidien, entre les bébés qui pleurent pour réclamer notre attention et les ados qui nous sollicitent pour tout et rien ? Quelle maman n’a jamais eu les nerfs en pelote et l’envie de tout envoyer valser, de fuir les critiques et les conflits pour aller prendre l’air, seule, loin de ses chérubins et des autres parents ? Des coups de mou aux grands moments de réjouissance, être mère ne s’improvise pas. Alors il est temps de rendre hommage à toutes les mamans : celle que l’on est, celle que l’on aimerait être, celle que l’on ne sera jamais, celle que l’on a la chance d’avoir (ou pas)...
    Amélie C. Astier, Mary Matthews, Lise Syven, Ena Fitzbel, Julia Bru, Sandra Mézière et Déborah Bannwarth sont les sept auteures françaises qui participent à cette anthologie. Des plumes talentueuses qui rendent hommage avec tendresse, humour et douceur à toutes les mamans (et à leurs enfants!)."
     
  • Merci France Bleu (interview)

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    J'étais hier l'invitée du jour* de l'interview de France Bleu "Ils font bouger la Mayenne" (le département dont je suis originaire), suite à mon Prix Alain Spiess  pour ma nouvelle "Les âmes romanesques".

    Merci au journaliste Ilan Malka d'avoir aussi chaleureusement recommandé la lecture des "Âmes romanesques" (dont vous pouvez trouver le lien sur leprixalainspiess.fr, vous pouvez aussi toujours la lire directement ici) et d'avoir aussi cité Short Édition, site sur lequel sont également publiées plusieurs de mes nouvelles dont certaines primées à retrouver via ce lien.

    Quant à la nouvelle sur le harcèlement scolaire évoquée dans l'interview intitulée "Valse avec la vie !", vous la retrouverez uniquement sur mon compte instagram (@sandra_meziere) dans ma publication d'avant-hier.

    Et pour les films que je recommande dans l'interview, vous en retrouverez également mes critiques sur instagram.

    Replay de l'interview disponible sur France Bleu Mayenne, ici :  émission du 1er avril.

    *Interview réalisée par téléphone, la photo est celle d'une précédente émission

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  • Ma nouvelle "La complainte des regrets" en finale du Grand Prix du Court Automne 2020 de Short Edition

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    Encore des (bonnes) nouvelles de mes nouvelles puisque ma nouvelle "La complainte des regrets" vient d'être sélectionnée par l'équipe éditoriale de Short Édition pour figurer en finale du Grand Prix du Court automne 2020. Une nouvelle à lire ici. (sur près de 2300 nouvelles au départ parmi lesquelles 463 avaient été qualifiées lors d'une première étape, 30 nouvelles restent ainsi en lice ).

    Deuxième finale de Short Édition pour moi cette année puisque j'y avais déjà figuré en début d'année avec ma nouvelle "L'homme au gant" qui avait d'ailleurs ensuite remporté le Prix du jury du Grand Prix du Court de Short Édition printemps 2020. Une nouvelle que vous pouvez toujours lire, là.

    J'en profite pour vous remercier pour vos chaleureux retours sur ma nouvelle lauréate du Prix Alain Spiess "Les âmes romanesques". Vous pouvez continuer à me donner vos avis et désormais la lire aussi sur le site du Prix Alain Spiess   mais aussi toujours directement sur Calameo. Le recueil papier sera aussi très prochainement disponible. Vous verrez d'ailleurs que "La complainte des regrets" et "Les âmes romanesques" présentent deux points communs...

    Merci aussi pour vos retours sur ma tentative de réponse à cette question suite à l'appel à textes du site Lettres Capitales sur le sujet "Écrire ? Être écrivaine ?", un texte que vous pouvez également toujours lire, ici.

    Vous pouvez également retrouver la version lue par la douce voix de l'auteure et dramaturge Sarah Oling, lecture publiée sur la page Facebook de Lettres Capitales. Je la remercie ainsi que le fondateur du site Dan Burcea pour cette surprise.

    Et puisque de nouvelles il est question, pour vous remercier d'être désormais plus de 2000 à me suivre sur Instagram, vous pouvez y gagner un exemplaire de mon recueil de 16 nouvelles au cœur des festivals de cinéma, "Les illusions parallèles" (publié en 2016 par Les éditions du 38). Pour cela, rendez-vous sur mon compte instagram. 

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  • Lecture (incontournable) - « L’échelle des Jacob » de Gilles Jacob (Grasset)

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    Selon Oscar Wilde, «L’émotion nous égare : c’est son principal mérite.» Alors, sans doute faudra-t-il me pardonner les égarements et digressions de cet article dicté uniquement par l’émotion suscitée par ce livre, le dernier de Gilles Jacob intitulé « L’échelle des Jacob » (Grasset), en librairie aujourd'hui. 

    En 2014, lorsque Gilles Jacob quitta la présidence du Festival de Cannes (tout en restant à la tête de la Cinéfondation qu'il a créée), s'afficha sobrement derrière lui sur la scène du festival un discret "Au revoir les enfants", une révérence tout en malice et pudeur. Mais aussi une référence à un moment crucial de son histoire, de l'Histoire. 70 ans après, comme un signe aux méandres du destin. Ce moment terrible  où tout aurait pu basculer. Où s'il n'était pas resté immobile et silencieux dans l'ombre, jamais il ne serait retrouvé sous les projecteurs du Festival de Cannes, à mettre les autres en lumière...

    Ainsi, cette histoire-là, celle de L’échelle des Jacob ne commence pas sous les flashs du Festival de Cannes mais dans une ferme en Lorraine, là où un certain Auguste Jacob, le grand-père de Gilles Jacob décida de monter à Paris. Le début de l’histoire d’une famille française. Avec ses « heures de gloire, celle de son père André, héros de la Première guerre, du cousin François, Compagnon de la Libération et prix Nobel. Mais aussi avec ses heures sombres (l’Occupation, l’exode, un dramatique secret). » « J’ai voulu raconter un peu plus qu’une affaire de famille. Une histoire française prise dans la tourmente du siècle et les tourments intimes » nous explique Gilles Jacob. C’est en effet un peu plus. Beaucoup plus. Ici, on oublierait presque que l’auteur de ce livre est celui qui, depuis 1964, a fréquenté le festival « 52 fois 3 semaines, 5 ans » de sa vie (comme journaliste, comme directeur, comme président.) Ce n’est pas le sujet. Dans chaque page palpite ainsi cet amour éperdu, et non moins lucide, du cinéma, de ses artistes et de ses artisans, écrivis-je ici à propos de son remarquable Dictionnaire amoureux du Festival de Cannes (je vous invite à retrouver; ici, mon article à propos de ce livre indispensable pour tout amoureux du cinéma).

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    Gilles Jacob dont chaque livre est une déclaration d’amour, au cinéma et à ceux qui le font, a cette fois décidé de faire une déclaration d’amour, non pas au cinéma (même si, bien évidemment il se glisse dans ces pages) mais à sa famille, aux siens. Tout comme, dans le dictionnaire précité, cette déclaration d’amour au cinéma n’en était pas pour autant aveugle, levant le voile sur certains secrets sans jamais être impudique ni faire perdre au cinéma, à ceux qui le font et au festival, de leur mystère, Gilles Jacob livre ici avec lucidité le voile sur certains secrets de famille sans jamais que cela soit impudique. Je me souviens de la mélancolie poignante qui émanait des dernières pages de son roman Un homme cruel. De «ce quelque chose plus fort que la mélancolie », aussi, dont il parlait déjà dans J’ai vécu dans mes rêves comme un écho au chapitre Vieillir de son livre Le festival n’aura pas lieu, un chapitre sur le temps, ogre impitoyable, nous rappelant l’essentiel aux ultimes instants ou même parfois trop tard. Comme dans ses précédents ouvrages, Gilles Jacob n’est jamais aussi juste que lorsqu’il laisse la mélancolie affleurer. Avec les fantômes qu’elle transporte. De l’enfance. Des regrets. De la nostalgie. De la mort qui rôde. Du « long cortège des ombres ». Déjà, dans La vie passera comme un rêve, en 2009, autobiographie entre rêve et réalité, (dé)construction judicieuse à la Mankiewicz ou à la Orson Welles (celui à qui il doit son amour du cinéma), derrière les lumières de la Croisette, Gilles Jacob nous laissait deviner les ombres mélancoliques de l’enfance. Déjà, dans Les pas perdus, en 2013, il jonglait avec les mots et les films mais aussi avec les années et les souvenirs. Un voyage sinueux et mélodieux dans sa mémoire composée de rêves derrière lesquels on devinait les souvenirs, plus sombres, de celui qui a « vécu dans ses rêves ». Déjà, dans Le Festival n’aura pas lieu, en 2015, derrière les traits de Lucien Fabas se faufilait cette même mélancolie de son auteur. Déjà, dans Un homme cruel, en 2016, ce voyage à travers la vie romanesque de Sessue Hayakawa, l’histoire vraie d’une star tombée dans l’oubli, l’éternelle histoire de la versatilité du public et du succès, de la gloire éblouissante et de l’oubli assassin, de la dichotomie entre son être et l’image, oui, déjà s’esquissait le portrait de son auteur.

    Alors, sans doute, chacun de ces livres contenaient-ils les prémisses de celui-ci. Après tout, un roman n’est-il pas toujours une vérité légèrement mensongère ? La vérité légèrement mensongère de son auteur. Ses précédents romans ne devaient-ils pas mener logiquement à ce livre dont la phrase d’exergue, de John Updike, dans le si bien nommé Les larmes de mon père, en dit tant et si bien ? « Il est facile d’aimer les gens dans le souvenir ; la difficulté est de les aimer quand ils sont en face de vous. »

    Le récit épique de l’acte de bravoure de son père à la guerre 1914 par lequel débute le livre nous emporte d’emblée. Cette figure charismatique, sévère, complexe aussi, dont le portrait se dessine dans ces pages, tout en conservant une part de mystère insondable. C’est un passionnant voyage dans l’Histoire du 20ème siècle mais surtout dans le parcours et les tourments d’un homme et de sa famille. De l’insouciance d’avant-guerre « années de grande insouciance mais je ne le savais pas. On s’habitue facilement au bonheur » dans une bourgeoisie qui fait parfois songer à La Règle du jeu et Journal d’une femme de chambre, là où « le septième art était considéré avec dédain », de sa vocation de cinéphile qu'il doit à Miss Prosper, des vacances dans le cadre majestueux de L’Hermitage de Nice à l’Alumnat du Saint-Rosaire où il fut caché pendant la guerre. Deux mondes. Deux époques. Plusieurs vies. Avec lui, on se retrouve à l’hôtel Hermitage. Avec lui, on effectue cet exode, ce « voyage qu’il allait voir et revoir avec précision toute sa vie ». On sait que cela se finira bien pour lui. Mais on tremble, malgré tout. Pour l’enfant roi, « l’enfant-moi » du Boulevard Haussmann, celui qui un jour de 1944, à Nice échappa à la Gestapo (notamment grâce au barman Adolphe, cela ne s’invente pas !), et qui un autre jour, à l’Alumnat, se cacha derrière l’orgue de la chapelle pour survivre à l’intrusion des Allemands (la fameuse scène d’Au revoir les enfants de Louis Malle), celui qui, après les années d’insouciance, grandit « sans connaître autre chose que la peur ».

    Vous y croiserez bien sûr aussi quelques figures du cinéma comme Claude Chabrol, son camarade du lycée, qui lui enseignait le roman noir américain et le jazz ou encore Truffaut qui commençait toutes ses phrases « par oui, oui » même pour dire non. Vous y lirez ses débuts de critique avec la revue Raccords qu’il créa en 1949, ces deux vies qu’il mena de front, celle de critique et celle à la tête l’entreprise de son père, rôle lui fut imposé et qu’il est passionnant de découvrir. Il fut ainsi en même temps et pendant des années directeur à  la Toledo, là où il « apprit la nécessité de trancher » et critique. 

    Mais ceux que vous n’oublierez pas en refermant ces pages, ce sont surtout Denise, André, Jean-Claude, François, Jeannette. Sa mère. Son père. Son frère. Son cousin. Son épouse.

    Ce que vous n’oublierez pas en refermant ces pages, c’est le portrait magnifique de sa mère, leur « lien indéfectible, plus fort que tout », malgré la gifle d’enfance, malgré le temps dévoreur. Celle qui « a été là ». Toujours. Envers et contre tout. Celle qui lisait les entretiens d'Hitchcock et Truffaut en cachette.

    Ce que vous n’oublierez pas c’est son regard, le sens de la formule. Son regard acéré, lucide, mais toujours dénué de cynisme et d’esprit de revanche. Même quand il évoque les courtisans, qu’il égratigne doucement, même si là non plus n’est pas le sujet : « Lorsqu’on est au pouvoir, tout le monde est votre ami, on s’en aperçoit d’autant plus lorsqu’on n’y est plus. » Je repense à son injuste éviction du conseil d'administration du festival à la renommée et à l'essor duquel il a tant contribué, je repense à ses pages sur Ridicule de Patrice Leconte dans son Dictionnaire amoureux du Festival de Cannes, film que je ne peux en effet jamais voir sans penser au festival tant ceux prêts à tuer pour et avec un bon mot, pour voir une lueur d'intérêt dans les yeux de leur public roi, pour briller dans le regard  du pouvoir ou d'un public, fut-ce en portant une estocade lâche, vile et parfois fatale, dans leur quête effrénée du pouvoir et des lumières, rappellent tant les manigances de certains au moment du festival : « Un triomphe salué comme tel. Entourages de ministres, de hauts fonctionnaires, de puissants, voire de directeurs de festivals, salués de rire devant ce ballet des courtisans sans voir le miroir que Leconte leur tendait », raconte ainsi Gilles Jacob dans son dictionnaire.

    Ce que vous n’oublierez pas, c’est qu’il lui a toujours fallu se « battre pour obtenir des choses qui n’étaient pas évidentes ou qui paraissaient trop faciles à première vue. » Ce que vous n’oublierez pas, c’est l’enfance de celui qui fut « pendant trente-huit années l’otage et l’amant du Festival de Cannes » malgré sa « timidité maladive » et son « désordre légendaire ».

    Ce que vous n’oublierez pas, c’est le portrait de son père, qui aurait pu être un personnage de cinéma, qu’il dépeint sans manichéisme, homme dur, malgré les souvenirs de rares éclats de tendresse de l’enfance, dont on se dit que malgré tout, il parvint à « l’aimer dans le souvenir ».

    Une histoire française. La sienne. Intime mais toujours pudique, écrite avec la délicatesse, l'attention aux autres et l'élégance morale qui caractérisent son auteur. Une histoire dont il a « gardé aussi l’envie de mordre la vie à pleines dents, la vie simple, l’amour de la famille, de ma femme, le rire d’un enfant, l’harmonie d’une sonate, la page d’un livre souvent lu, le partage d’un repas. L’envie, comme tout le monde, d’être heureux. » L’envie dont ce livre transpire. Malgré les drames. Malgré les obstacles. L’envie de « tenir bon et prendre la vie comme elle vient » parce qu’ «il n’y a pas le choix », comme le dit cette citation qu’il emprunte à Philip Roth.

    Et puis comme ça, sans prévenir, au fur et à mesure que se tisse l'histoire et que se dévorent les pages, comme un flot impétueux et ravageur, ses mots et l’émotion vous emportent, vous submergent, vous laissent ko. Quand les liens se distendent avec André (et pour cause, vous verrez !) et que ressurgissent les souvenirs de l’enfant à qui il apprit à monter à bicyclette. Réminiscences foudroyantes de l’enfance. Malgré tout. Il le nomme aussi André mais aussi « mon père », « papa », « p’pa ». Valse des identités et sans doute des sentiments à l’égard de celui qui fit souffrir Denise mais qui fut aussi le « petit gars de Nancy », soldat, marchand de biens, de nouveau soldat, prisonnier de guerre, directeur de société. La complexité d’une histoire française. Comme une autre. Et si  singulière. Quand il raconte cette nuit de 2014 au Carlton, l’année de sa dernière présidence, dans laquelle perce la nostalgie et que remontent aussi les souvenirs de « l’élégance viscontienne de l’hôtel Hermitage », lorsque le personnel leur fit une haie d’honneur à Jeannette et lui, cette « attention précieuse ». Et que son épouse, partageant son émotion, presse son bras. Toujours d'ailleurs, l'émotion, subrepticement, surgit, quand il parle de sa femme, Jeannette. Et cette phrase m'a bouleversée : « Quand nous ne serons plus là, je sais que je penserai toujours à elle ». Nous rappelant son récit à propos de ce film japonais vu à Chinatown mettant en scène ces amants inséparables dont on se demande presque s’il ne l’a pas inventé, comme une parabole de leur propre histoire. Quand il évoque sa mère, toujours aussi, et qui « Un matin de 1985 », « le 23 décembre », « ne se réveilla pas ». Quand il écrit cette phrase poignante à propos de son frère « J’ai pensé « C’est à toi maintenant de le protéger », et je n’ai pas su le faire. » Quand il n’arrête pas de penser que son père est mort seul. Toutes ces fois, l’émotion nous saisit, grandit, m’a saisie parce que si ce récit est personnel, il est aussi universel en nous renvoyant à nos disparus, que nous aurions toujours pu mieux protéger, aimer, comprendre, étreindre. Et aux regrets qui eux aussi nous étreignent.

    Jusqu’à la phrase finale que je vous laisse découvrir, à laquelle on ne peut que répondre que oui, sans le moindre doute, désormais, Jeannette, Denise, André, François, Jean-Claude, et même Auguste et Lambert, ses grands-pères, qu’il ne connut jamais, et même les rôles secondaires et pourtant tellement essentiels comme le barman Adolphe, le père Bruno, un Juste, ils feront partie de notre univers, seront intégrés à la mémoire de notre propre vie, à la farandole de personnages qui la peuple. Comme le sont toujours les personnages d’un livre qu’on n’oublie pas. Auquel des personnages marquants procurent vie, force, singularité, émotion. Un peu plus parce qu’ils furent réels. Et désormais immortels grâce à L’échelle des Jacob. Non, cher Gilles Jacob, vous ne serez plus seul à vous souvenir. Merci pour ce livre, cette « opération de séduction », victorieuse indéniablement. Merci pour eux. Merci à la boîte rouge en carton bouilli d’avoir réveillé les souvenirs enfouis. J’ai terminé cette lecture le cœur chaviré, et étrangement avec un peu de baume sur les blessures de l’âme ébréchée des fêlures incurables laissées par ses irremplaçables absents. Le cœur chaviré, enfin, en pensant aux larmes de nos pères qui charrient tant de mystères. Et en pensant qu’il n’est jamais trop tard pour tenter de les comprendre.

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